Nathan & January

La rentrée à Poudlard s’était étonnamment bien déroulée pour January qui avait eu un peu peur de ne pas vraiment se sentir à sa place au sein de l’école malgré toutes les bonnes résolutions prises ces derniers mois. Pourtant, à peine avait-elle mis les pieds dans le Poudlard Express qu’elle s’était de nouveau senti comme un poisson dans l’eau. Elle ne pouvait pas se mentir, les choses avaient changé et ne reviendraient plus jamais telles qu’elles étaient avant l’événement cauchemardesque qui avait ruiné une partie de son existence. Cependant, la vie avait repris son cours et sa personnalité avait fini par reprendre le dessus, noyant la tristesse qu’elle ressentait pourtant toujours de temps en temps. Le pire était très certainement de croiser Callie dans leur dortoir commun. Les deux jeunes filles ne s’étaient toujours pas réconciliées et il y avait fort à parier que ça n’arriverait plus jamais. January était toujours triste de constater à quel point leur amitié s’était dégradé mais la Poufsouffle ne semblait pas vouloir faire le premier pas vers elle et de son côté, la jeune fille n’arrivait pas à oublier les propos que sa soi-disant meilleure amie avait tenu à son égard. La situation était donc définitivement bloquée et mieux valait qu’elle arrête d’espérer que ça change puisque ça ne serait manifestement pas le cas. Gâcher autant d’années d’amitié par une simple incompréhension était tout bonnement inacceptable mais ni l’une ni l’autre ne semblait prête à mettre leur fierté de côté. Elle avait donc décidé de tirer définitivement un trait sur cette amitié qui ne lui apporterait plus que des larmes mais rien de positif, elle en était sûre. Elle avait bien l’intention de faire changer les choses cette année, le temps n’allait pas lui faire de cadeaux et si elle en passait trop à se lamenter, son avenir risquait de lui passer sous le nez. Elle ne pouvait pas laisser ses chances d’avoir un avenir radieux s’envoler à cause d’un coup dur, elle était plus forte que ça mais malheureusement, elle avait mis un certain temps à s’en rendre compte.

Son planning de cours lui permettait d’avoir des semaines entières quasiment libres pour fureter dans les couloirs et dégoter de nouveaux potins bien croustillants. Elle avait toute une réputation à reconstruire et elle savait que ça prendrait un petit peu de temps… Voire beaucoup. Mais ça n’avait aucune importance, elle était prête à faire tous les efforts nécessaires pour réussir à sortir son épingle du jeu. Ça paierait, c’était une évidence, elle avait été au-dessus de tout le monde pendant des années, il y avait que très peu de chance pour qu’elle ne puisse pas réitérer un pareil exploit. D’autant plus que même si la notoriété lui faisait défaut à présent, elle conservait, selon elle, sa classe et son charisme qui avaient fait sa précédente réputation. Pas de doute, elle pouvait encore se permettre de donner des conseils aux autres filles et les aider à se retrouver dans les bras du garçon qu’elles convoitaient. C’était comme ça qu’elle avait réussi à gagner leur confiance et leur soi-disant amitié la première fois et même si sa cour lui avait tourné le dos à présent, elle savait pertinemment que quelques cadeaux et des battements de cils suffiraient à les faire revenir en courant. Elles n’étaient nullement des amies fidèles mais ce n’était pas ce que January recherchait, des amis, elle en avait eu, et vu la manière dont ça c’était terminé, elle préférait encore ne pas en avoir. Au moins, ces cruches qui la suivaient à la trace étaient prévisibles, elle savait qu’elles partiraient encore une fois si sa réputation venait à être mise à mal parce qu’elles n’éprouvaient rien pour elle à part peut-être un peu d’envie parce qu’elles convoitaient sa position sans avoir les épaules nécessaires pour l’obtenir. Une chose était sûre, la Poufsouffle les connaissait par cœur et n’aurait qu’à claquer des doigts pour les faire revenir, mais avant cela, elle devait se préparer pour être certaine que son retour serait plus fracassant que jamais.

Elle avait commencé bien sûr, dès la rentrée et même un peu pendant les vacances, pour être sûre de ne pas perdre de temps. Aujourd’hui, elle profitait d’une journée totalement libre pour se balader dans le parc, réfléchissant à de nouvelles idées tout en essayant de capter des mouvements suspects dans les buissons. La température était encore assez agréable pour que des élèves téméraires viennent s’y aventurer pour se soustraire aux regards de leurs petits camarades. C’était l’occasion pour January d’essayer de découvrir les couples qui s’étaient formés discrètement pendant l’été afin de les dévoiler aux yeux de tous leurs camarades. Elle savait pertinemment qu’elle y arriverait, comme tous les ans, elle avait toujours été une vraie fouine. Et puis, même si elle n’y arrivait pas, ça n’avait pas franchement d’importance, elle inventerait en posant des noms au hasard un peu n’importe où. January avait vite découvert qu’elle n’avait pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour dégoter des rumeurs, les autres élèves étaient souvent prêts à gober tout et n’importe quoi et elles lui permettaient en plus de régler ses comptes avec ceux qui avaient prononcé une parole malheureuse. Mais alors qu’elle réfléchissait à la prochaine vacherie qu’elle pourrait faire circuler dans le château, une silhouette au bord du lac attira son attention. Aucun potin croustillant en vue puisqu’elle ne distinguait qu’une seule personne, mais même de dos, elle semblait la reconnaitre… Nathan. A croire que même si elle avait décidé de tourner la page vu la manière dont il l’avait traitée ces derniers mois, elle ne pouvait pas l’oublier tranquillement. Elle aurait certainement dû continuer à marcher droit devant elle sans se retourner mais la tentation était trop forte, elle abandonne sa trajectoire initiale et s’approcha rapidement du jeune homme, ignorant complètement les messages d’alertes que lui envoyait son cerveau. Elle allait certainement souffrir une fois de plus mais elle n’était pas capable de rester loin de Nathan. Elle avait déjà perdu bien trop de personnes ces derniers temps, elle voulait sauver ce qui pouvait encore l’être. « Salut Nathan ! Tu vas bien ? Tu as passé de bonnes vacances ? » S’exclama-t-elle joyeusement en arrivant à ses côtés. Elle avait pris le parti d’agir comme si rien ne s’était passé, espérant que cette technique ne les entraine pas directement dans un mur. Elle avait déjà tout essayé, ce n’était qu’une piètre tentative supplémentaire. « Prêt pour cette dernière année ? Tu as des projets ? Il faut qu’on en fasse quelque chose de mémorable… Après, on ne pourra plus revenir en arrière pour effacer nos regrets. » Les intentions de January étaient très claires et elle espérait qu’il les comprendrait immédiatement sans qu’elle soit obligée de ramer pour parvenir à ses fins.

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Nathan & January

Aborder Nathan n’était clairement pas quelque chose de simple pour la jeune fille et elle avait espéré pendant une demi-seconde obtenir un sourire de sa part ou un geste encourageant qui lui aurait permis de penser qu’elle était sur la bonne voie et qu’elle faisait bien de s’acharner pour qu’ils retrouvent ce qu’ils avaient perdu. Mais non, le jeune homme semblait rester de marbre et tous les signaux qu’elle attendait ne venaient pas. Après son essai en début d’été, elle avait bêtement imaginé qu’il lui enverrait une lettre ou tâcherait de prendre de ses nouvelles mais il n’avait pas été fichu de le faire… Elle était déçue, très déçue, mais après tout, c’était de bonne guerre. Il lui avait fait remarquer qu’elle avait été horrible avec lui parce qu’elle lui avait brisé le cœur en n’étant pas capable de répondre à ses attentes. Mais était-ce vraiment de la faute de la Poufsouffle en définitive ? Aurait-elle dû feindre de l’aimer pour qu’il soit heureux ? Et puis, comment aurait-elle pu imaginer une seule seconde sa jalousie vis-à-vis d’Asling ? Jamais il n’avait exprimé l’envie d’être plus qu’un ami pour elle, elle n’avait donc aucun compte à lui rendre à ce sujet. La seule chose qu’elle regrettait réellement était de l’avoir délaissé en choisissant de privilégier son couple. C’était un tort et elle le reconnaissait parfaitement, elle lui avait déjà présenté ses excuses un certain nombre de fois déjà et ne voyait pas ce qu’elle pouvait faire de plus pour obtenir un pardon qu’elle pensait vraiment mériter. Sauf qu’apparemment, elle se trompait. Nathan ne semblait pas penser qu’elle méritait quoi que ce soit d’autre que d’être trainée dans la boue et méprisée et la jeune fille ne pouvait qu’assister, impuissante, à l’effondrement total de leur amitié. Sauf que January n’était pas prête à laisser tomber, elle avait déjà perdu Callie, elle ne pouvait pas perdre son meilleur ami, elle avait besoin de lui à ses côtés. Mais comment le lui exprimer sans qu’il ne parte en courant ? Ça allait être extrêmement compliqué.

Pour cette raison et bien d’autres, elle opta pour une toute autre tentative d’approche en arrivant auprès du jeune homme. Elle voulait lui rappeler les bons moments qu’ils avaient partagés et lui faire comprendre qu’ils pouvaient encore les retrouver s’ils en avaient envie. Evidemment, ce n’était pas aussi simple que ça en réalité, mais January était convaincue qu’il s’agissait d’un simple petit déclic pour que leur amitié redevienne ce qu’elle avait été. Ils étaient au bord du gouffre, certes, mais ils n’étaient pas encore tombés dedans donc il y avait de l’espoir. « Je vais toujours bien je te remercie. Et toi donc ? J'ai vu que tu es en train de te remettre de l'année dernière. Je suis content pour toi. Mes vacances moi ? Oh comme d'habitude, au moins j'ai pu fuir ces vacances minables que notre chère direction avait préparées, enfin. Depuis deux ans, les vacances ne sont plus ce qu'on peut qualifier de sympa. Dommage. Et toi ces vacances ? » Le ton du jeune homme était plutôt engageant et elle en fut surprise. C’était la phrase la plus longue qu’il prononçait depuis leur dernière dispute et elle était vraiment étonnant qu’il ne l’ait pas directement envoyé chier. Ce début était plutôt encourageant et elle tenait à en profiter pour parler un peu à son tour maintenant qu’elle avait le champ libre. « Pourquoi tes vacances ne sont plus sympas ? Tu n’étais pas content de rentrer chez toi ? » Au contraire, maintenant qu’il s’était rapproché de nouveau de sa famille, il aurait dû être ravi de les retrouver enfin. « Tu as vu des amis pendant l’été ? » Oui, elle était curieuse et voulait savoir qui il voyait maintenant qu’elle était plus là. Pour une raison qui lui échappait, elle était un peu jalouse des éventuelles personnes qui lui tournaient autour. « Moi je vais plutôt bien, oui… Enfin aussi bien que possible si on considère la situation actuelle… L’année dernière est du passé et je ne tiens pas à en reparler, j’ai été assez minable comme ça. Tu as devant toi une toute nouvelle January. » Elle tenait à lui préciser qu’elle avait repris du poil de la bête, comme si ça suffisait pour qu’elle puisse se racheter à ses yeux.

Mais même si elle feignait l’indifférence face au rejet de son meilleur ami, ce n’était pas le cas en réalité, elle avait été blessée certainement autant que lui et le fait qu’il ne prenne en compte que son propre désarroi et non celui qu’il lui infligeait l’attristait réellement. Elle avait donc besoin de mettre les choses au clair, de lui exprimer sa tristesse et de lui faire comprendre qu’elle ne voulait pas laisser les choses comme ça, qu’elle avait envie de retrouver un minimum de complicité avec lui et d’aller de l’avant. Certes, son nouveau comportement ne lui plaisait pas franchement, mais elle était sûre d’être capable de faire avec si c’était vraiment nécessaire. « De quels regret parles-tu ? En tout cas moi, mes projets pour cette année c'est d'être une fois de plus premier de ma promo, réussir mes ASPICS et trouver un moyen de faire annuler le mariage qu'on m'a promis. Bonne année en perspective non ? » January ressentit un pincement au cœur. Forcément, elle était plutôt triste de se rendre compte qu’elle ne faisait absolument pas partie de ses projets. Bien sûr, elle aurait été étonnée d’entendre que c’était le cas finalement, mais ça n’aurait pu que lui faire plaisir. Là, elle voyait bien qu’il l’avait zappée, qu’elle était définitivement sortie de sa vie. Mais elle n’allait pas se laisser abattre, elle avait encore des cartes à jouer. « Je parle des regrets que l’on pourrait avoir, si on décidait de se comporter une fois de plus comme des inconnus cette année… Tu ne crois pas qu’on pourrait regretter que ça se termine comme ça entre nous ? » Il n’avait pas l’air d’y avoir pensé, manifestement. « Tu as de beaux projets, effectivement, j’espère que tu les mèneras à bien, mais je ne suis pas inquiète, tu arrives toujours à tes fins. » Cette simple constatation avait été prononcée sur un ton un peu triste, elle commençait réellement à comprendre à quel point elle avait été zappée. Nathan était passé à autre chose désormais et elle n’avait plus qu’à l’accepter mais c’était plus facile à dire qu’à faire.

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Nathan & January

Avoir une véritable conversation avec Nathan n’était pas chose facile et pourtant elle faisait des efforts surhumains depuis quelques temps pour réussir à récupérer son amitié. Il l’avait toujours envoyée paitre pour le moment, considérant probablement qu’elle n’était pas digne d’être pardonnée. Le Serdaigle ne se remettait jamais en question, comme si lui, de son côté, avait agi le mieux du monde et que tous les torts revenaient à une seule et même personne, à savoir January bien sûr. Ce n’était pas juste, elle avait certes été une très mauvaise amie pendant quelques temps mais il ne s’était pas franchement mieux comporté, il lui avait tourné le dos lui aussi et il pouvait dire tout ce qu’il voulait, ils avaient tous les deux à se pardonner l’un et l’autre, ce n’était pas purement unilatéral. Cependant, la jeune fille se rendait bien compte qu’elle aurait beaucoup de mal à lui faire entendre raison, il n’avait pas envie de retrouver ce qu’ils avaient perdu et se comportait désormais comme si elle n’était rien ni personne. « Rentrer chez moi était le plus beau de mes vacances. Je parlais de ce voyage merdique qui était nul et stupide. Et de me retrouver dans la même tente que ce merdeux de Fassbach. » Elle pensa immédiatement que c’était un sale con mais n’en dit rien, il pouvait faire le fier autant qu’il voulait et répéter à qui voulait bien l’entendre qu’il était heureux de retrouver sa famille et encore plus de quitter un camping aussi mal fréquenté mais ça ne changerait jamais rien au fait qu’il avait passé des années auprès de ces personnes à qui il avait fait plus ou moins confiance et qui avaient été sa seconde famille lorsqu’il ne parlait plus du tout à la sienne. Il pouvait dire tout ce qu’il voulait et essayer de jouer les méchants autant qu’il le souhaitait, jamais il ne lui ferait gober qu’il avait été ce connard manipulateur pendant toutes ces années, elle l’avait connu trop bien pour accepter une telle chose mais si lui préférait y croire, alors elle n’avait rien à dire. « Je me doute que ça a dû être dur d’être auprès de ceux que tu côtoies depuis plus de six ans. » Aucune trace d’ironie dans ses paroles et pourtant elle aurait eu tellement envie de lui envoyer une réponse cinglante, mais elle se retenait, elle voulait croire encore en leur amitié et imaginer qu’elle parviendrait à le récupérer.

Alors elle continua ses questions, comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde, comme si rien qu’en parlant et en rattrapant le temps qu’ils n’avaient pas passé ensemble, ils pourraient retrouver ce qu’ils avaient perdu. C’était sans doute un peu tiré par les cheveux et un peu trop surréaliste aussi mais January croyait aux miracles. Ils avaient été les meilleurs amis du monde pendant tellement longtemps qu’elle ne voyait pas du tout comment il pourrait en être autrement dans le futur, elle avait déjà passé bien trop de temps à voir les personnes qu’elle aimait se retourner contre elle, ça ne pouvait pas arriver une nouvelle fois. « Oui, une personne, qui est venue pour mon anniversaire. La seule de mes sois disant amis qui a pensé à mon anniversaire plutôt. En réalité, la seule personne dont c'est plutôt surprenant qu'elle me le souhaite. J'ai passé cette journée en sa compagnie du coup. » Nathan se montrait particulièrement énigmatique, le faisait-il exprès ? Voulait-il la rendre jalouse ? Il devait bien se douter que ça marcherait, elle aurait aimé être là pour lui mais il l’avait rejetée, qu’aurait-elle pu faire de plus que cette mystérieuse personne ? Elle avait l’impression d’avoir été remplacée dans le cœur de Nathan et ça lui faisait forcément mal. Bien sûr, il s’en doutait, sinon il ne l’aurait pas nargué de la sorte avec cette histoire et ce n’était pas très malin de sa part à croire qu’elle était la seule à vouloir arranger les choses et que lui, de son côté, ne cherchait qu’à l’enfoncer. « Ah mais c’est génial ! » Déclara-t-elle sans la moindre conviction. « Ca a dû te faire du bien de voir du monde. C’était qui ? Quelqu’un que je connais ? » Elle était curieuse et ne comptait pas le dissimuler, elle voulait vraiment savoir qui était cette mystérieuse inconnue et ce qu’elle voulait à son soi-disant meilleur ami qui avait décidé de ne plus l’être ces derniers temps.

Evidemment, il fallait bien que les sujets douloureux reviennent sur le tapis à un moment ou à un autre, il était temps d’arranger définitivement les choses entre eux et January se sentait capable de parler calmement et de faire des concessions, il fallait aussi que Nathan joue le jeu pour que ce soit possible et elle avait du mal à croire qu’il puisse se remettre en question mais tout était encore possible à cet instant précis. « Je pensais que tu avais été claire quand tu m'a brisé le cœur par deux fois January. Certes je n'ai pas été le meilleur ami de l'année, j'ai été distant mais tu as eu ma raison. Tu m'as reproché de rien te dire et quand je te dis la vérité, tu es parti... Tu croyais que j'allais revenir vers toi pour me prendre encore un coup ? Je suis cruel mais pas masochiste quand même. Je n'aime pas l'idée que ça se termine comme ça entre nous, j'ai essayé January de te faire comprendre que tu étais différente pour moi, mais tu ne m'as pas écouté... » Bon, tout n’était pas tout rose et positif mais il y avait du progrès, ils pouvaient faire un pas en avant c’était évident, en tout cas elle y croyait vraiment. Il fallait simplement qu’elle s’exprime clairement, s’excuse pour les torts qu’elle avait et laisse son ami faire de même, alors ils pourraient repartir sur des bases saines et solides et arrêter de se livrer une guerre qui était perdue d’avance car elle leur ferait mal à tous les deux. « Je comprends. Je n’ai pas eu la réaction que tu attendais et j’en suis désolée, j’ai mis du temps à digérer tout ça… Comprends moi, ce n’est pas comme si tu m’avais annoncé que tu avais laissé brûler un gâteau dans le four, c’est le genre de choses qu’on ne s’attend pas à entendre sortir de la bouche de son meilleur ami. » Cependant, les choses ne s’étaient pas arrêtées là pour autant puisqu’il l’avait rejeté par deux fois avant aujourd’hui, alors pourquoi disait-il qu’il était normal qu’il ne soit pas revenu vers elle ? Jusqu’à preuve du contraire, c’était la Poufsouffle qui continuait à s’accrocher. « Mais je n’ai pas laissé tomber, j’ai vraiment essayé de te comprendre. Je t’ai envoyé une lettre à laquelle tu n’as pas répondu et quand j’ai essayé de te parler au camp, tu n’avais pas franchement l’air prêt à avoir une conversation avec moi, alors je t’ai laissé un peu d’air. On a tous les deux faits des erreurs, Nathan, tu ne crois pas qu’il serait temps d’arrêter les frais ? On ne va pas continuer à se blesser encore et encore alors qu’on tient l’un à l’autre. » Il avait été blessé par le comportement de la Poufsouffle et elle le comprenait mais le contraire était tout aussi vrai, il n’y en avait pas un qui avait agi d’une manière pire que l’autre et au lieu de se juger mutuellement, il aurait été certainement plus avisé de recoller les morceaux.

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Nathan & January

La conversation devenait de nouveau tendue et January savait pertinemment qu’elle allait devoir se reprendre car Nathan ne ferait rien pour arranger les choses. C’était à elle de faire l’effort nécessaire pour reprendre le dessus et ne pas s’énerver. Ils étaient en désaccord sur tellement de choses maintenant qu’il avait changé, il faudrait simplement qu’ils apprennent à éviter les sujets qui fâchent même si ce n’était pas facile. January avait conscience qu’en instaurant des tabous dans leur amitié, elle instaurerait obligatoirement une certaine distance également mais avait-elle vraiment le choix ? C’était ça, ou continuer de se battre inlassablement, ou pire encore faire une croix définitive sur leur amitié et ça, elle en était clairement incapable. « Je n'ai jamais fréquenté Fassbach, et je ne le fréquenterais jamais. Alors ne dis pas ce que je n'ai pas dit January. J'ai parlé de vacances merdiques, pas de gens merdiques. Certes je porte peu de personne dans mon cœur, mais je vois encore ceux qui ont le potentiel d'être de vrais sorciers même s’ils gâchent tout. » Il était encore une fois tellement froid et catégorique, elle avait beaucoup de mal à cautionner ses paroles et ses actes même si elle faisait tout pour parvenir à les accepter. Elle avait de la peine pour le Poufsouffle dont son frère avait été enlevé et dont le meurtrier n’avait aucune compassion, pire il méprisait totalement les Fassbach alors qu’il aurait dû se sentir tellement coupable en le regardant. Mais elle devait accepter sa vision des choses s’ils voulaient rester amis. « De vrais sorciers ? Tu as sans doute raison, ça ne sert à rien de te forcer à lui parler si tu ne l’estimes pas et tu as eu raison de partir si tu ne t’y sentais pas à ta place, j’aurais juste beaucoup aimé qu’on passe un bout de ces vacances ensemble, mais c’est très égoïste de ma part. » Elle aurait été heureuse de l’avoir à ses côtés mais si c’était pour que lui se sente mal, c’était une très mauvaise idée.

Elle n’avait pas été présente pour l’anniversaire de son meilleur ami et il semblait lui en vouloir. January ne s’en voulait pas, pour le coup, il lui avait fait comprendre qu’il avait besoin d’air et qu’il ne voulait plus rien à faire avec elle, en tout cas pour le moment. Elle n’avait tout simplement pas voulu lui gâcher un jour normalement heureux pour lui en s’accrochant bêtement. Elle lui avait laissé tout l’air dont il avait besoin et elle essayait tant bien que mal de recoller les morceaux. Si ce n’était pas une preuve de son attachement, elle ne savait plus quoi faire pour lui prouver son attachement. « Bien sûr que tu la connais. Aniek, c'était Aniek Frowein. » January fut surprise mais plutôt agréablement. Aniek était une de ses meilleures amies et si elle avait réussi à remonter un peu le moral de Nathan, c’était une bonne chose. La vipère était une fille adorable, avec des convictions qu’elle ne partageait clairement pas toujours mais tout en restant ouverte d’esprit et facile à vivre. En plus, elle partageait son goût pour les commérages et les virées shopping ce qui en faisait une alliée de taille. Elle était donc plutôt soulagée que ce soit Aniek et pas une autre qui lui ait tendu la main lorsqu’il en avait eu besoin. « Oh, Aniek ! Ça ne m’étonne pas, elle est trop cool cette fille. Je ne savais pas qu’elle vivait près de chez toi, c’est vraiment chouette de sa part d’avoir fait le déplacement pour ton anniversaire. Elle t’a offert un cadeau ? » Forcément, la fille vénale refaisait surface et qu’était un anniversaire sans quelques cadeaux ? Elle doutait fortement que la famille du jeune homme ait eu cette délicatesse alors elle espérait pour lui qu’Aniek avait fait les choses bien.

Tout espoir de réconciliation semblait particulièrement mince et January avait choisi de jouer cartes sur table pour être sûre d’être comprise ou en tout cas entendue par le jeune homme. Elle savait parfaitement que c’était la dernière fois qu’elle lui ouvrait son cœur parce qu’il était trop difficile d’agir ainsi pour être constamment rejetée, mais elle savait aussi qu’ils avaient tous les deux leurs torts dans cette histoire et qu’il était donc normal qu’elle fasse elle aussi des concessions. C’était douloureux mais pas pire que de perdre définitivement son meilleur ami alors elle pouvait le supporter. « Si je ne t'ai pas répondu à cette lettre c'est parce que je t'en ai voulu January. Quand tu étais mal, quand tu souffrais, j'ai été là, pas physiquement, mais j'ai été là, tous les jours je t'envoyais un mot, un cadeau. J'ai été là pour ton anniversaire. Je t'ai montré chaque jour que j'étais là, même si tu ne savais pas qui était là, car tu n'as pas cherché à savoir. Putain j'étais, je suis ton meilleur ami, et l'écriture tu l’as toujours connu et pourtant tu ne m'as pas reconnu. Et là quand je me livre enfin à toi, tu me rejettes. Alors oui je ne t'ai pas répondu car j'avais besoin de digéré. Pour le camp, ce n'est pas que je ne voulais pas te répondre Jan' c'est juste que tu es arrivé dans la tente quand j'ai appris qui partagé celle-ci avec moi. Je détestais ce mec, et je le déteste toujours, alors oui, j'avais pas envie de parler et encore moins de me prendre la tête avec toi. Je t'ai épargné. Je suis loin d'être la personne que tu veux que je sois, mais avec toi j'ai toujours agis pareil. Quand j'ai appris que Lloyd s'en prenait à toi dans ce putain de parcours de combattant, j'ai voulu le tuer, mais je pouvais pas, car je devais gérer ce crétin qui s'en prenait à moi. Alors oui January je veux changer les choses, mais pour cela tu dois m'accepter comme je suis. Je n'ai pas tous les torts, je suis juste ce que je suis, et avec toi je n'ai jamais changé, jamais. Mis à part qu'au jour d'aujourd'hui, mon corps est en morceaux, non pardon, il n'existe plus. » Tout ça, elle pouvait l’entendre et l’accepter si c’était le seul moyen pour elle de le retrouver. Il avait eu besoin de temps et elle en avait eu besoin aussi, à quoi est-ce que ça leur servirait de se reprocher indéfiniment leur absence mutuelle ? Ils s’étaient déjà faits bien assez de reproches comme ça. « Je comprends et je l’accepte, tu n’as pas été bien, tu as eu besoin d’air, j’en ai eu besoin aussi et parce que nos convictions étaient opposées nous nous sommes éloignés. Mais le principal c’est que malgré tout ça, on s’est pas lâché, on a tenté de se retrouver plusieurs fois sans y arriver, mais je suis sûre qu’on peut le faire. Mon meilleur ami me manque. » Ce n’était que la vérité et même si c’était triste à dire, elle ne se voyait pas vivre sans Nathan, en tout cas pas sans son meilleur ami. « Je ne vais pas te mentir, je ne peux pas approuver ni partager tes idéaux, mais je peux accepter que nous ayons des convictions différentes tant que ça ne nous met pas en danger et que ça ne met pas en danger nos proches. Je pense qu’on peut le faire. » Elle avait beaucoup travaillé sur elle-même pour en arriver là et elle pensait réellement en être capable. Est-ce que Nathan était capable d’accepter qu’elle ne soit pas d’accord avec lui ? Ca restait à déterminer. « Je reste convaincue que le bien triomphe toujours et que tu es quelqu’un de bien. » January n’était pas prête à abandonner son meilleur ami, c’était son Nathan, elle le connaissait par cœur et même si elle avait fait ce travail d’acceptation, elle était encore persuadée qu’il était le garçon qu’elle avait connu durant toutes ces années.

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Nathan & January

Nathan ne semblait pas vraiment la comprendre ou peut-être ne voulait-il simplement pas la comprendre ? En tout cas, pour deux meilleurs amis qui avaient eu pour habitude de communiquer sans avoir besoin de se parler, ils avaient perdu beaucoup. Il avait sans doute imaginé qu’elle lui reprochait de ne pas avoir voulu passer de vacances avec elle alors que ce n’était pas du tout ce que January avait dit. Elle avait simplement avoué qu’il lui avait affreusement manqué et que le voir au camping lui avait donné l’espoir qu’ils restent ensemble durant les vacances. Rien de plus. Ça partait d’une bonne intention et pourtant Nathan semblait très mal le prendre, comme si elle lui avait demandé de lui proposer de passer des vacances à ses côtés alors que ce n’était pas du tout le cas. Comment en étaient-ils arrivés à se comprendre aussi peu tous les deux ? Ça lui faisait vraiment mal au cœur de voir tout ce gâchis. « Je ne t’ai jamais interdit de passer des vacances avec moi pour autant January, il y a d’autres lieux que ce camp dont il ne résultait rien de bon. » Il devait plaisanter, là ? Comment pouvait-il lui reprocher de ne pas être passée chez lui à l’improviste pour des vacances entre amis alors qu’ils ne se parlaient plus du tout à ce moment-là ? C’était comme chercher à embrasser un garçon qui lui avait dit quinze fois qu’il ne voulait pas d’elle, ça n’avait pas le moindre sens. En tout cas, c’était comme ça que le percevait January et manifestement elle était bien la seule à voir les choses de cette façon. Elle aurait aimé que tout soit différent avec Nathan, qu’ils s’entendent comme avant et cherchent à s’accepter et à s’écouter mais c’était trop demander visiblement. « Je viens de te dire que je comprenais que tu n’y sois pas resté. » Elle n’allait pas se répéter inlassablement, elle prenait sur elle pour accepter les choix de Nathan ça aurait été très bien qu’il fasse la même chose.

Parler de l’anniversaire du jeune homme aurait dû être plus agréable et plus banal mais il n’en était rien, bien au contraire et January n’arrivait toujours pas à comprendre si c’était parce qu’il lui reprochait de ne pas avoir été là ou si c’était simplement parce qu’il gardait un souvenir amer de cet événement malgré la présence d’Aniek à ses côtés. Mieux valait ne pas poser de questions, elle avait déjà bien conscience qu’elle empirait la situation et elle ne voulait pas encore aggraver les choses. « En effet, elle m’a fait un cadeau. Un strutoscope. Mais sa seule présence m’aurait suffi en réalité, vu que j’ai eu des parents absents m’offrant pour mon anniversaire la nouvelle de ma potentielle future femme, une petite idiote. » La vipère n’avait pas fait les choses à moitié ce qui était plutôt positif, au moins il avait l’impression que quelqu’un était à ses côtés malgré toutes les personnes qu’il avait perdu, c’était franchement bien. Evidemment, January tiqua lorsqu’il mentionna sa famille. Comment pouvait-il parler d’eux de cette façon et ensuite avouer qu’il était fier de suivre leurs traces ? C’était complètement stupide, il était complètement stupide mais il restait son meilleur ami et pour cette raison elle savait qu’elle ne pouvait pas franchement lui dire sa manière de penser et de voir les choses. Ça allait être difficile mais elle était certaine de pouvoir y arriver. « Peut-être que tu finiras pas l’apprécier sur le long terme. » Le fait qu’il ait une épouse imposée par sa famille la choquait évidemment mais January savait que sur cette question-là encore elle n’avait rien à dire. Bien sûr, elle aurait aimé lui faire comprendre que s’il en était arrivé là c’était parce qu’il l’avait décidé et que ça ne lui donnait plus le droit de se plaindre mais ça aurait été une fois de plus tirer un trait sur leur amitié et ce n’était pas possible.

Il fallait à tout prix adoucir les choses, repartir sur de bonnes bases et oublier le passé, mais une fois de plus Nathan ne l’écoutait pas, elle venait de lui dire qu’elle allait l’accepter comme il était même si elle ne respectait ni ses idéaux ni ses convictions et que parce qu’il était son meilleur ami, elle était prête à passer au-dessus de tout ça tant que ça ne mettait en danger aucune personne qu’elle aimait. C’était plutôt clair, non ? Mais à en croire ce qu’il venait de lui répondre, rien n’était moins sûr pour le jeune homme. Soit il était complètement sourd, soit il voulait vraiment l’énerver et dans les deux cas, ça l’irritait sérieusement. « Jan’… Ma meilleure amie me manque aussi. Je vais pas te mentir, tu connais ce que j’ai ressenti pour toi alors oui tu me manques. Mais cesse s’il te plait, pour ton bien, de garder l’espoir que je sois quelqu’un de bien. Je suis celui que tu vois et si cette fois le bien triomphe et bien moi je disparaitrais certainement parce que je ne changerais pas, ni ça, ni mes idéaux. J’accepte le fait qu’on soit différents tous les deux et si tu veux encore de moi dans ta vie, il faudra que tu l’acceptes aussi. » Elle ne gardait l’espoir de rien du tout si ce n’était de retrouver son meilleur ami, de quel droit jugeait-il sa manière de penser et de voir les choses ? Il n’était pas dans sa tête et ne le serait jamais plus compte tenu de la distance qui se trouvait entre eux et des efforts vains qu’elle faisait pour réussir à le conserver auprès d’elle. Il était trop obstiné. « C’est exactement ce que je viens de te dire Nathan, mais je vais répéter. je t’accepte comme tu es parce que tu es mon meilleur ami et que je ne veux pas te perdre, cependant je ne partage et ne partagerai jamais tes idéaux, je suis juste prête à les supporter tant que ça ne met pas en danger les personnes que j’aime. Là, ce sera différent et je sais quel camp je choisirais. » Elle lui avait dit cinq secondes auparavant et venait de lui répéter, elle espérait que cette fois ça s’imprimerait mieux parce qu’elle n’avait jamais dit qu’elle avait l’espoir qu’il redevienne quelqu’un de bien et même si c’était le cas, ce n’était pas à lui d’aborder le sujet tant qu’elle ne lui en avait pas parlé. « Je crois qu’on s’est tout dit, je vais te laisser, on déjeune ensemble demain ? » Après tout, c’était ce que faisaient les amis et même s’il leur était compliqué de reprendre un train de vie normal, la jeune fille était persuadée qu’ils y parviendraient. Elle prit donc congé du jeune homme et repartit vers le château. En un sens, elle était satisfaite d’avoir réussi ce qu’elle voulait et de l’autre elle n’était pas certaine qu’ils aient résolu leurs problèmes.

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