Le mardi, ce n’était pas une journée très chargée en soi, d’après les emplois du temps que Minerva nous avait donné lors d’une réunion pré-rentrée. Je n’avais qu’un seul cours, mais d’un autre côté, quel cours. Trois heures complètes avec les 7ème années. Et bien que l’année commence à peine, ils n’allaient pas y couper. Les sorts de cette année étaient de haut niveau, bien que l’on commence par le plus simple. Mais plus important, ils préparaient leurs ASPIC cette année, et si les BUSE étaient source de stress pour certain, ces examens-là étaient pires. C’étaient eux qui les projetaient directement dans l’enseignement supérieur ou non. La fin d’un cycle, et le début d’un autre. Enfin, ils avaient encore l’année à passer avant d’y arriver, mais plus tôt ils s’y prenaient et mieux ça irait. Le serdaigle en moi qui parlait ça. Au moins, ils pouvaient se lever tard, ils seraient donc frais pour apprendre le sort d’aujourd’hui. Du moins j’espère, ce serait le comble d’être fatigué en début d’année.

L’avantage pour moi aujourd’hui, c’est que je n’avais rien à préparer à l’avance pour qu’ils puissent s’entraîner. Il y avait même peu de risques d’accident avec ce sortilège. C’était le sortilège parfait pour débuter l’année. Malgré tout, je m’étais levé aussi tôt que d’habitude et avais passé le temps en faisant quelques rondes dans le château pour veiller sur les élèves turbulents. Une dizaine de minutes avant le début de mon cours j’étais toutefois retourné dans ma salle de classe. Je ne préparais rien, mais un peu de calme n’était pas de trop. Et puis, il fallait bien que je sois là quand les premiers arriveraient. La porte était ouverte tandis que j’étais assis à un bureau installé dos à la fenêtre, l’air pensif. Je me demande comment ils ont vécu leur premier cours avec Stanislas hier soir. Déjà à l’époque, il était plutôt strict quand je suis allé le voir, mais il est bon. Aussi bien en termes de maîtrise qu’en terme plus humain. Le connaissant, les élèves auront déjà eu l’occasion de s’en rendre compte. Et bien que je ne critique pas ses méthodes (l’annonce de son retour m’ayant replongé dans mes souvenirs), je suppose que certains ne seront pas des plus contents, surtout à leur niveau. Mon cours était pour eux le suivant, ça leur permettrait de souffler un peu.

C’est alors que les premiers passèrent la porte pour venir s’installer sur les bancs qu’ils connaissaient depuis longtemps. Malgré le nombre de visage que l’on pouvait voir en une semaine en tant que professeur, certaines habitudes sautaient aux yeux et ne changeaient pas au cours du temps. Les gens qui se plaçaient ensembles, ceux qui se mettaient plutôt devant ou derrière. Ca changeait souvent, mais au final une habitude s’installait. Les visages eux, étaient toujours aussi disparates. Les gens heureux, les gens neutres, les gens fatigués (à 9h, sérieusement ?). Il y avait toujours de tout dans un cours. Quand tout le monde se fut installé, je fermais la porte depuis mon bureau d’un revers de la main avant de me lever. Mon tableau n’était pas très loin de moi, pour annoncer le sortilège du jour comme d’habitude. Rien n’y était affiché pour l’instant, c’était le premier cours de l’année, et bien que je n’aie pas à me présenter comme pour les premières années, un petit discours de retrouvailles était de mise.

« Bien, bonjour à vous. J’espère que vous avez bien profité de l’été ainsi que du camp organisé par Poudlard. Vous avez plutôt intérêt à être reposé puisque, comme vous le savez, les ASPIC vous attendent à la fin de cette année, nous n’allons donc pas lambiner. D’autant plus que les sortilèges que vous allez apprendre cette année sont les plus durs qu’il vous sera donné de voir dans votre cursus ici, au château. J’aurai donc besoin de toute votre attention quand j’expliquerai un sort, et que vous vous appliquiez pour maîtriser ces sortilèges et ainsi réussir votre examen de fin d’année. Bien, à moins qu’il n’y ait des questions, nous pouvons donc passer au cours. »

D’un geste de la main j’écrivais le mot « Flambios » sur le tableau. J’aurais pu l’écrire directement avec le sortilège lui-même, mais comme d’habitude, je voulais voir s’il y en avait qui s’étaient renseignés avant de venir.

« Quelqu’un connaît-il ce sortilège ? »

Comme d’habitude, la porte s’était refermée sur quelques retardataires qui passaient le seuil pile au dernier moment. Je ne leur en tenais pas rigueur, ils n’étaient pas vraiment en retard après tout. Ce serait mieux qu’ils arrivent plus tôt, surtout quand ils n’ont pas cours avant, mais bon que voulez-vous. On est tous passés par là après tout. Et tant que la porte n’est pas fermée, tout allez bien, vous avez eu de la chance M. Shiver. Avec lui arrivé, la salle était remplie et le cours avait pu commencer avec l’éternel discours sur les ASPIC, et l’éternelle lassitude de certains visages qui avaient déjà entendu ça bien assez souvent depuis ce début d’année. Que ce soit par lassitude ou simple compréhension de la situation, les élèves s’abstinrent de poser des questions à ce sujet, et le cours pu commencer normalement.

Et pourtant, les réponses ne fusèrent pas vraiment ce matin. Tous mes cours de la veille avaient été nettement plus réactifs, aujourd’hui les élèves dormaient encore. Ce ne fut qu’au bout d’une bonne minute qu’une réponse fut donnée, juste avant que je ne doive intervenir pour tenter de les motiver un peu plus. Ce fut donc M. Warlock qui mit les pieds dans le plat en indiquant que le sortilège pouvait permettre d’écrire son nom en lettre de feu. Il sembla s’étonner d’avoir parlé assez fort pour que toute la classe l’entende mais qu’importe. Au moins j’avais eu une réponse, c’était déjà pas mal. Encore mieux, il lança une de ses collègue, Miss Frowein pour qu’elle complète ses dires. En bonne serpentard, elle ne manqua pas de rabaisser le gryffondor, m’arrachant un soupir. Décidément, ceux-là… Bref, elle élargit un peu la définition en indiquant que cela permettait de créer n’importe quelle marque. Et l’engouement provoqué par Warlock s’arrêta là. Il n’y avait pas grand-chose à dire sur ce sortilège, certes, mais cela n’avait pas empêché les élèves des années précédentes d’être plus actifs. M’enfin, on va faire avec.

« Très bien, vous deux. Dix points pour vos maisons respectives. »

De toute façon, les autres ne pourraient s’en prendre qu’à eux de ne pas ramener de points à leur maison, à ne pas intervenir. Dit comme ça, on dirait un peu une carotte mais bon. Généralement, ça motivait les élèves, pas ce matin.

« En effet, ce sortilège permet de générer n’importe quelle marque, qu’elle soit abstraite ou que ce soit une écriture, dans les airs sous forme de traits de feu. Ces flammes ne sont pas dangereuses, elles ne brûlent pas ce que des flammes normales brûleraient. L’utilité de ce sortilège est donc uniquement de pouvoir laisser des marques. Par exemple, si vous êtes dans un labyrinthe, vous pouvez laisser une marque au niveau des intersections pour savoir où vous êtes déjà passés. »

Il fallait avouer que ce n’était pas le sortilège qui avait le plus d’utilités dans la vie de tous les jours. Mais il était toujours pratique de le connaître pour des situations un peu plus originales. Et puis, il faisait partie du programme et était relativement facile à maîtriser, donc autant s’en occuper dès le début.

« Les marques formées peuvent durer plus ou moins longtemps en fonction de votre maîtrise du sortilège. De plus, une fois les marques formées, vous pouvez les faire bouger à votre guise. Aujourd’hui, nous nous contenteront de faire apparaître les marques, les faire bouger sera au programme d’un prochain cours. »

Même avec la deadline des examens, il fallait savoir prendre son temps pour bien maîtriser un sortilège. Mon programme était bien prévu pour tenir jusqu’aux ASPIC, tout en prenant tout le temps nécessaire pour qu’ils maîtrisent bien le programme quand ils arriveront devant le jury.

« Pour utiliser ce sort, il n’y a pas besoin de geste de la baguette vraiment précis. Imaginez seulement que celle-ci est votre plume pour écrire, la traînée de feu apparaîtra à son bout comme l’encre sur le papier. Vous n’avez donc qu’à vous concentrer, prononcer la formule, et commencer à dessiner. Comme ceci : Flambios ! »

Du doigt je dessinais mon nom de famille dans le sens où il était lisible pour la classe, donc à l’envers pour moi. Les lettres apparaissaient au bout de mon doigt aussi vite que celui-ci passait, et la marque restait. Pour la démonstration, je déplaçais certaines lettres au hasard d’un mouvement de la main, avant de les faire disparaître en soufflant. Un sortilège qui n’était pas non plus des plus spectaculaires, en somme.

« Si vous avez des questions, je vous écoute. Sinon, nous allons pouvoir passer à pratique. »

J’attendais quelques instants que les élèves posent leur question avant de leur indiquer ce qu’ils devaient faire.

« Bien, le plus simple pour commencer sera de créer une croix devant vous. Si vous y arrivez, vous pourrez essayer d’écrire votre nom. Bien sûr, rien ne vous empêche de commencer tout de suite par votre nom, cela est juste un peu plus dur. Si vous avez besoin d’aide n’hésitez pas à m’appeler. Et maintenant, à vos baguettes ! »

Spoiler:

Le cours venait à peine de commencer que j'en avais déjà marre. Pourquoi je m'étais levé, ce matin ? Parce que mon chat avait miaouté jusqu'à ce que je finisse par céder, certes... Le matin, ça n'a jamais été et ça ne sera jamais mon truc. Personne ne devrait avoir le droit de nous forcer à nous lever à neuf heures. Tout ça pour aller en cours, en plus. Et pire encore en sortilèges. Tout le monde sait que je n'utiliserai plus jamais ma baguette dès la fin de cette année, alors pas la peine d'apprendre à faire des trucs avec. La vraie magie, pour moi, ça n'est pas agiter un bout de bois dans l'espoir qu'il se passe quelque chose. Ce qui était souvent inutile d'ailleurs. Je n'ai jamais été un sorcier brillant. Généralement, ma baguette et moi, on ne s'entend pas très bien. Pas très bien du tout, même. Je lui dis un truc, elle fait approximativement tout le contraire. Bref... Je notai plus ou moins correctement ce que racontait Winslow puisque quitte à m'être levé autant être là pour quelque chose, jusqu'à ce qu'il dise la phrase. « L’utilité de ce sortilège est donc uniquement de pouvoir laisser des marques. Par exemple, si vous êtes dans un labyrinthe, vous pouvez laisser une marque au niveau des intersections pour savoir où vous êtes déjà passés. » Ma plume arrêta de gratter le parchemin, ma tête quitta même le creux de mon coude pour que je puisse poser les yeux sur lui. Il m'avait fait me lever tôt pour m'apprendre à faire des marques histoire de me sortir plus facilement d'un labyrinthe ? Vraiment ? Parce que j'avais une tronche à me balader dans des labyrinthes tous les quatre matins, peut-être ? J'en oubliai de noter tant j'avais l'impression d'être pris pour un con. J'avais renoncé à ma grasse mat' pour rien, en somme. Et autant dire que si mon humeur n'était déjà pas franchement merveilleuse depuis que cette idiote de Frowein m'avait piqué ma place à côté de Snow, là, j'avais un peu envie de massacrer des gens. J'abandonnai l'idée de suivre, lâchai ma plume et me revautrai sur ma table en signe de protestation silencieuse. En soi, tout le monde s'en foutait pas mal, puisque je dérangeais pas le cours, mais qu'importe, moi, je savais que c'était presque une grève !

J'écoutais quand même d'une oreille distraite ce qui se disait. Vaguement. Pour savoir ce que j'allais devoir faire juste après. Ça n'est pas non plus parce que je boude que je veux devenir un cancre. Je n'ai jamais été un élève modèle, trop peu attentif, trop peu motivé et compagnie, mais je ne crois pas avoir été dans le collimateur de qui que ce soit jusque là. Ce serait bête de commencer pour si peu. L'idée d'utiliser ma baguette comme ma plume ne m'enthousiasma pas vraiment. Ma mère passait son temps à me dire d'écrire un peu mieux dans ses lettres hebdomadaires, soi-disant qu'on aurait dit un môme qui apprenait à écrire. En même temps, mon écriture a jamais changé depuis ce temps-là. Je relevai les yeux, plus intéressé que je ne voulais le laisser voir, lorsque notre professeur fit sa petite démonstration. Je suivis chaque geste de sa main, presque hypnotisé par les lettres sorties de nulle part. Ok, c'était pas mal, quand même. «  Et maintenant, à vos baguettes ! » Je grimaçai, plus pour moi qu'autre chose, et me redressai péniblement, laissant mon dos rejoindre le dossier du banc en soupirant à nouveau. Bon. Il fallait y aller maintenant. J'attendis désespérément quelques instants pour voir les premières tentatives. Dans l'espoir peut-être un peu bête que d'autres se foirent avant moi. Manque de chance, Scorpius s'en sortit super bien. « Trop cool ! » lâchai-je en fixant avec une certaine admiration les lettres qui flottaient devant lui. Le regard que je posai ensuite sur ma baguette était beaucoup moins admiratif. Je savais très bien que la coopération n'était pas facile entre elle et moi mais j'espérais qu'elle ne serait pas trop cruelle. C'était un sort nul, d'accord, mais il était plutôt chouette. J'ai toujours préféré les sorts inutiles de toute façon... Mes doigts se resserrèrent autour du manche en bois et je tentai un peu bêtement de visualiser une croix. Juste une croix... Si certains parvenaient à faire des trucs durs dès le début, il ne fallait pas trop croire en mes capacités non plus... « Flambios ! »

Made by Neon Demon

Spoiler:

Je serrais le bout de parchemin jaune entre mes mains, comme s'il eu s'agit d'un ticket d'or de la chocolaterie de Willy Wonka - quoiqu'il fût de connaissance publique que ce cher monsieur n'était ni plus ni moins qu'un détestable sociopathe tueur d'enfants. Je baladais mon regard dans les couloirs, laissés à l'abandon par des élèves assidus, regrettant amèrement d'avoir laissé mon skateboard sous mon lit. Merde, mais quel gâchis... Pas un prof pour me remettre sur le droit chemin - "J'vois pas ce que vous voulez dire, je vous jure que je roule droit !" - en prenant de grands airs importants. Pas un nabot en bleu pour me jeter une œillade réprobatrice et un papier d'excuse signée de la main gracile de Ziegler. Tout de possibilités avortées... Tant pis. Plutôt que de vadrouiller dans Poudlard perchée sur mes roulettes, réalisant dans une illumination divine que le cours de sortilèges en était à la moitié, j'allais m'y rendre, comme une préfète responsable, à pieds, mon mot d'excuse à la main, ne perdant qu'un fragment de cette précieuse séquence d'apprentissage - et pour une fois que mes cheveux ne faisaient pas des triples nœuds...
Je ne courais, j'avançais d'un pas vif dans les couloirs, repensant à mon tête-à-tête avec Ziegler. La plupart des enseignants, magiques ou non, se bousculaient rarement pour avoir l'honneur de prendre en charge une bande de tornades à pattes en culotte courte. Cela valait pour les jumeaux, que les profs se renvoyaient de classe en classe comme deux balles de ping-pong sauvages, mais aussi, naturellement, pour la maison Gryffondor. Le simple fait que Ziegler en ait pris la tête me le rendait sympathique. Il se trouvait qu'il l'était. Spécialisé dans l'étude des moldus. What else ?
Toute à mes pensées, je manquais de dépasser la salle de sortilèges, reculais même d'un pas. La porte, fermée, me narguait, impénétrable et d'une hauteur écrasante. Tu vas voir ce que tu vas voir, ma vieille... Je prenais une longue inspiration, et m'appuyais contre le battant, prête à toquer.

« YooOOOOOLOOOOOOOOOOOOO !! »


Vocalise imprévue.
Mon cœur manqua un battement. Pour l'amour du ciel ! Bien considéré, il était plausible que le prof n'ait pas pris la peine de verrouiller la porte. Très plausible, même. Fermée, oui, mais pas verrouillée.
Étalée sur la pierre gelée, je finissais par relever le menton, dignement, planquée derrière une touffe de cheveux à me faire passer pour une Chewbaka verte.

« Bonjour professeur... »

Je n'apercevais pas Winslow, qui me fixait sûrement, comme tout le reste de la classe. Des dizaines de pairs d'yeux posées sur moi. Circulez y'a rien à voir ! Vous avez pas mieux à faire ? Je me relevais tant bien que mal, brandissant triomphalement mon parchemin. Froissé. C'était pourtant bien parti.
D'une petite voix, je murmurais :

« Désolée pour le retard, j'ai été retenue par le professeur Ziegler. »

Je déposais le mot sur le bureau de Winslow et me hâtais d'aller m'installer à côté de Faolán et Noel. Je leur glissais un salut en passant. C'était bien gentil d'arriver en cours à la bourre, mais encore fallait-il l'assumer. Tous les autres sortaient déjà leurs baguettes. Noel ! Noooeeeeeeeeeeeeel ! Dis Noel, il parle de quoi, le cours ? Le sort Flambios. Merci Noel ! A mon grand bonheur, je connaissais ce sortilège. Pas trop mal, même. Les 7èmes années passées aimaient beaucoup s'y entrainer dans la salle commune. Résultat, un sofa roussi. Ces petits génies avaient eu l'idée d'y dessiner un smiley joyeux tout enflammé. L'esprit Gryffondor, comme dirait l'autre. L'esprit léger - un peu trop, peut-être.
Je regardais faire les autres, observait leurs gestes, avant de me lancer à mon tours.

« Flambios ! »

Une petite croix s'il vous plaît...

Spoiler:

Décidément, ce début d'année n'était pas décidé à se passer tranquillement. Alors que j'avais laissé l'opportunité aux élèves de poser des questions pour avoir plus de détails, Mr. Malfoy fut le seul à en poser. Bien qu'il en avait annoncé deux, j'en comptais au moins trois, mais ce n'était pas bien grave, la curiosité était toujours une bonne chose. Bien qu'il était peu probable que quiconque lance un sortilège dans le vide, c'était une question intrigante. Pour les autres questions, elles étaient un peu moins intéressantes, notamment pour les images qui se ramenaient plus ou moins au concept de marque de base, mais cela ne m'empêcherait pas de lui répondre.

« Bonnes questions. Pour ce qui est de l'utiliser dans le vide... »

Mais je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'un bruit sourd se fit entendre, provenant de la porte qui s'était ouverte d'un coup. Devant elle, une Gryffondor aux cheveux colorés étalée par terre après un cri à la mode. Quitte à arriver en retard, elle aurait pu la jouer discrète. Toute la classe s'était retournée vers elle, et moi-même je la fixais d'un regard assez dur. Je n'étais pas du genre à laisser à la porte un retardataire, tout le monde avait droit à mes cours. Mais il ne fallait pas abuser non plus. Une fois relevée, elle traversa la salle au milieu d'un silence des plus religieux, s'excusant pour son retard et me donnant un parchemin venant de Ziegler. Sans tarder, je lisais le papier pour m'assurer de la véracité de celui-ci, avant de soupirer à la fin de ma lecture. Raison de plus pour ne pas la remettre dehors.

« Très bien Miss O'Connor, prenez place. Mais qu'une entrée aussi fracassante ne se reproduise plus. Vous pouvez entrer dans la salle sans interrompre le cours de la sorte. »

Pour cette fois, je ne retirais pas de point. Elle avait une excuse, et sa seule faute aura été une maladresse hors norme. Du moins, j'estimais ça comme une simple maladresse, si cela se reproduisait je devrais évidemment éloigner cette hypothèse et donc sévir. Enfin.

« Nous disions donc. » Me tournant de nouveau vers Malfoy « Ce sort ne marche pas dans le vide. Bien qu'elles ne brûlent pas, les marques formées restent faites de feu, et le feu a besoin d'oxygène pour survivre. Dans le vide, les marques s'éteindraient donc aussi vite qu'elles apparaîtraient. Les marques sont toujours en feu, c'est invariable. Et quant aux images, tout dépend de votre dextérité. Après tout, la marque formée suit le tracé de votre baguette, si vous arrivez à faire un dessin correct avec votre baguette, la marque sera un dessin correct. »

En espérant ayant correctement répondu à la question du jeune serpentard, la pratique put commencer. Et là aussi, ce ne fut pas de tout repos. Si certains réussissaient leur oeuvre, comme Malfoy qui ne se contenta même pas d'une simple croix mais de ses initiales, on ne pouvait pas en dire autant de tout le monde. Tout d'abord Shiver, qui vint presque littéralement poser sa marque sur son voisin, Mr. Warlock. Avant que je ne puisse intervenir, celui-ci usa d'un aguamenti pour éteindre les flammes, bien qu'elles n'aient pas vraiment d'impact. Bonne réaction, il fallait avouer. Et il gardait le sourire, que demander de plus, à part la réussite de son sortilège qui fut aussi présente. Parfait. Mais alors, miss O'Connor fit presque de même, visant cette fois-ci les sourcils de Shiver. Elle avait décidé de se faire remarquer aujourd'hui, semble-t-il. Je lançais à mon tour un aguamenti ciblé sur les sourcils en feu du jeune homme avant de reprendre la parole.

« Essayez de vous concentrer également sur la position de la marque que vous voulez créer. Le but n'est pas qu'elle vienne agresser vos voisins pendant leurs essais. »

Je n'avais pas grand chose à rajouter pour leur permettre de réussir leur sort, espérons que cela suffise.

Spoiler:

Hasard:

Le lit c'est bien. Dormir, c'est la vie. Ouais, c'était cool de dormir ! Lawrence aimait son lit. Sauf qu'il se couchait toujours trop tard et qu'il se réveillait toujours trop tôt, à son goût ! En fait, le moment ou il préférait son lit, c'est lorsqu'il pouvait y faire des siestes. Le Gryff' adorait ça, les siestes ! Déjà, ça l'occupait, puis, ça le reposait. Il galérait à dormir, du coup, il récupérait ses heures de sommeil l'après-midi. Bon, c'était un peu un cercle vicieux, en faisant la sieste, il se couchait tard, se levait tôt, faisait une sieste etc...

En tout cas, aujourd'hui, c'était vendredi, donc c'était cool, il pouvait dormir ! Il se tourna et poussa un petit soupire de satisfaction. Il était bien sous sa grosse couette bien épaisse là. Mais bien-sûr, ça allait pas durer, vu que son rat – qui n'avait pas de nom – commença à venir lui galoper dessus, les petites griffes qui parcouraient tout son corps...

« Ptaihngr... 'gage !! »

Il se tortilla pour essayer de se débarasser de la bestiole, jusqu'à finalement soulever la couette et attraper le rat pour le foutre dehors !
Il se remit dans sa couette, tranquille, puis il pensa un peu à sa journée. Il savait qu'il y avait potion cet après-midi... Il avait pas envie d'ailleurs... Mais... La potion, c'est mardi, pas vendredi... Donc s'il a potion, c'est qu'on est mardi et si on est mardi... OH PUTAIN !!!!
Winslow allait le dégommer !
Il était grave à la bourre. Il jeta un coup d'oeil à sa montre. Putain de grave à la bourre. Il sortit de son lit, fila à la douche, s'habilla, prit ses affaires et disparut. Premier cours de l'année avec Win' et il était déjà à la ramasse. Il hésita à descendre se chercher un café en cuisine, mais ça l'obligeait à descendre 4 étages pour les remonter juste après. Puis il était pas sûr qu'il en reste encore, vu l'heure, les elfes avaient déjà dû tout virer.
Bon, on oublie le café et on fonce ! Il descendit les marches trois par trois, faillit se casser la gueule, bouscula un groupe de petit et il s'arrêta dans une super glissade devant la salle du cours !
Petit check-up rapide, chemise pas trop sale, cheveux mouillé mais ça on s'en fout, non il a pas oublié son sac, on reprend sa respiration, on prend une mine penaude et... on toc.

Il entendit le « Entrez » de monsieur le professeur et entra dans la salle, en catimini.

« B'jour monsieur ! Désolé pour ce léger retard. Problème d'oreiller... Trop possessif... J'ai rien pût faire. »

Qu'est-ce qu'il avait loupé ? Bah pas grand chose en faite, ils s'amusaient à gribouiller leur prénoms avec des flammes. Il se mit derrière Warlock et Shiver et sortit ses affaires. Il regarda ses compères Gryffons faire mumuse avec leur baguette !
En faite, il faisait preuve de mépris, mais ça avait l'air stylé. Il y avait écrit Flambios sur le tableau. C'était quoi ce truc ?

« Hé psssssssttttttt ! C'est quoi qu'on doit faire les mecs ? »

Ouais, il s'adressait à Warlock et Shiver. D'ailleurs, ces deux-là, ils auraient pût le réveiller. Ils lui expliquèrent vite fait. Facile, agiter sa baguette de façon à écrire son nom en l'air en disant Flambios.. Easy !

« Flambios!  »





Spoiler:

Décidément, il était dur de reprendre les cours pour les septièmes années de cette année. Si miss Selwyn avait eu la chance d’arriver en même temps que O’Connor, lui permettant de rentrer en douce – oui, je vous ai vu quand même -, Bosman ne pouvait pas se cacher. Il arriva peu de temps après les filles, frappant à la porte et s’excusant pour son retard une fois que je l’eus autorisé à rentrer. Ca aurait pu s’arrêter là, mais malheureusement pour lui, il était le troisième, ce qui commençait déjà à faire beaucoup, et son argument n’était pas des plus prompts à me rendre clément face à sa panne d’oreiller. Lui, il n’avait pas d’excuse valable, et donc…

« Je vois… On dira qu’il a aussi été trop possessif sur les points de votre maison, je n’ai rien pu faire pour l’empêcher d’en manger 5. »

Je restais assez soft dans ma punition, c’était le début de l’année. Ce n’était pas personnel, il avait juste eu le malheur d’arriver après d’autres retardataires, et ça commençait à faire beaucoup. Surtout quand on n’a pas de vraie excuse comme lui. Enfin, passons cet incident et revenons-en à la pratique du Flambios.

Les résultats étaient mitigés, et surtout venant des retardataires. Si Selwyn arrivait au moins à ne pas causer d’accidents, Bosman rejoignait O’connor en mettant le feu à ses affaires. Heureusement que j’ai dit que le feu de ce sortilège ne brûlait pas. Il semblerait que quand on échoue à lancer ce sort, il en était autrement. Décidément, ce cours était une mini-catastrophe. D’un geste de la main j’éteignais le feu des affaires de Bosman avant de reporter mon attention sur d’autres élèves qui avaient du mal à lancer le sort aussi malgré qu’ils soient arrivés à l’heure. Les heures défilèrent comme ça, avec des réussites de plus en plus fréquentes. Il le fallait bien, c’était leur dernière année ici, et c’était loin d’être le sortilège le plus compliqué du programme. Le plus vite ils maîtriseraient Flambios, et plus vite on pourra passer à la suite. J’avais de toute façon prévu une bonne marge, mais tout de même.

Au bout des trois heures, les résultats n’étaient pas optimaux, mais on était sur la bonne voie. L’heure de manger approchait, les estomacs devaient commencer à gargouiller, il était temps de relâcher les élèves pour qu’ils puissent recharger les batteries avant les cours de l’après-midi. Mais pas avant un petit mot de la fin, comme d’habitude.

« Bien, le cours est terminé. Vous avez bien travaillez, mais je vous conseille de vous entraîner encore. Même si les prochains cours porteront toujours sur Flambios, on aura d’autres sujets à aborder plus durs que celui-là, donc mieux vaut vite maîtriser ce sort. Et je finirais en vous demandant d’être plus ponctuels la prochaine fois. Je veux bien comprendre que les cours n’aient repris qu’hier, mais il ne faudrait pas non plus se cacher derrière cette excuse. »

Les concernés se reconnaîtront, les autres prendront ça pour un simple rappel des règles. Ce n’était pas tous les jours qu’on avait autant de retardataires en un seul cours. Enfin bon, pour terminer sur une note plus sympathique…

« Allez, filez manger. »

Et ils ne se firent pas prier, l’appel du repas faisant son office. Une fois la salle vidée, je sortais à mon tour. Moi aussi, il fallait que je mange, même si je n’avais pas de cours à assurer cette après-midi.

Spoiler: