Loin de la vie Londonienne, je me sentais incroyablement bien. Et même dans cet aéroport bondé de gens dont je ne comprenais absolument pas la langue, j’étais libérée. J’adorais ma vie à Londres, la colocation, mes boulots, etc. Mais j’avais besoin d’être loin de mon quotidien en ce moment, évitant ainsi de croiser une personne, de me torturer l’esprit et d’affronter réellement mes problèmes. Alors oui, je fuyais… Facile ! C’était sûrement ce que certains pourraient dire, mais pour le moment je ne pouvais pas affronter le regard de mon copain, celui de ma meilleure amie ou d’autres. Seule ma cousine connaissait la raison de ce malaise, et ça me soulageait énormément. Pour le moment ça me suffisait… pour le moment !
Quoiqu’il en soit, la proposition d’Andy de prendre quelques jours de congés et de partir avec lui au Japon tombait à pic ! A croire qu’il avait lu dans mes pensées le besoin de m’échapper ce grand gamin !

Pouvoir passer ces quelques jours exclusivement avec le jeune homme était une vraie bouffée d’air frais. Nous n’avions pas trop eu l’occasion de le faire ces dernières semaines alors c’était certain que j’allais bien en profiter !!!
Je suivais, totalement perdue, mon ami qui zigzaguait entre les chariots des voyageurs, carte en main. Il avait des grandes jambes lui, et pas moi, alors autant vous dire que mon pas était rapide pour le suivre, valise en main. Enfin sortis de l’aéroport, je fus impressionnée par toute cette architecture, entrouvrant doucement la bouche face à cette grandeur phénoménale. Je n’avais rien géré concernant l’organisation du séjour, laissant Andrew tout prendre en main. J’avais confiance, j’étais certaine que ce voyage serait mémorable ! Je m’imprégnais des lieux lorsque je fus remise sur terre par le jeune homme qui se mit en course pour prendre le bus. Encore une chance que je sois une sorte d’hyperactive, sinon j’aurai joué la grande flemmarde (mouahaha !). J’accélérai alors le pas, traînant ma valise le plus vite possible afin de ne pas louper le fameux bus. Une fois dans celui-ci, je penchai la tête pour voir la « discussion » entre le chauffeur et Andy. Je ne comprenais absolument rien. Après avoir passé cet échange, je charriai mon ami : « Tu parles vraiment japonais où on va galérer pendant qu’on va être ici ?! » Puis je me mis à rire, lui disant joyeusement : « Moi j’peux parler toutes les langues hein ! Pas dit qu’ils me comprennent mais j’peux tenter… » Malicieusement, j’observai ce qui nous entourait, n’ayant sûrement pas encore conscience de l’endroit où nous venions d’atterrir. Mon regard se retourna vers Andy alors qu’il me parla de notre maison de vacance. Nous avions parlé de mille choses dans l’avion mais pas encore de ça… ce qui était une erreur ! Mon sourire s’agrandit grandement, et je fis une grimace comme une enfant gâtée à qui l’on venait d’offrir le cadeau de Noël qu’elle voulait pouvait le faire. Le regard pétillant, je lui lançai : « Han, une piscine… t’es le meilleur Andy ! » Je lui attrapai le bras, bien heureuse d’être là et de changer totalement d’air ! Quelque chose me disait que nous n’aurions pas le temps de chômer, du bon temps en perspective !!

Petit à petit, la campagne se faisait de plus en plus présente autour de nous et ce n’en était pas moins joli. Différent, mais très beau, un vrai bol d’air frais ! Je me penchai alors sur la carte qu’Andrew venait d’ouvrir afin de voir où le bus nous emmenait. Bon, ok, ça ne servait absolument à rien, je ne savais rien de la géographie de la région de Kyoto, donc… autant se laisser guider hein !
Ce fut après un bon bout de temps passé dans le bus que celui s’arrêta un peu au milieu de rien, mais avec un décor juste à nous faire tomber à la renverse ! Rapidement, nous voilà à l’extérieur, comme de grands gamins que nous étions, totalement excités par cet endroit ! Je tournai sur moi-même pour voir tout le paysage nous entourant et mon sourire ne me quittait pas une seule seconde. Bon, je l’avouais, j’avais toujours le sourire, mais là c’était encore pire ! Bye bye tous les soucis, à nous les plaisirs d’un milieu splendide et d’une piscine !!!!!!! Me postant devant Andrew, je le regardai des étoiles dans les yeux. « Andy Andy Andy… On s’installe, on visite et… on se relaxe dans la piscine ?! » Puis d’un air taquin je lui dis : « Je t’aurais bien proposé quelques longueurs mais je sais que je te mettrais la misère, je n’voudrais pas que ton égo masculin en prenne un coup ! » Je lui souris de façon angélique avant d’attraper ma valise et de me diriger vers la jolie petite maison, lui lançant malicieusement alors que je regardais le jardin, un sourire sur les lèvres : « Ca me donne plein d’idées pour toi tout ça… » Qui avait dit que nous devions mettre de côté nos chamailleries légendaires ?! Pas moi ! Le plaisir avant tout, et pour moi il était mêlé de complicité, d’amusement et de beaucoup de taquineries (entre autres !)… et de la musique, énormément de musique !!! Sans oublier le sport, je ne pouvais pas m’en passer. Mais avant tout, je voulais profiter de la présence du garçon, je pensais bien que nous en avions tous les deux besoin. J'aurai tellement de choses à raconter à Avril et Chloé... tellement !

Ma seule réponse face à sa taquinerie sur mon langage fut un magnifique tirage de langue. Moi ? Gamine ? Absolument, et je l’assumais grandement ! S’il fallait se gêner avec ses amis, c’était bien triste.
Après un trajet en bus assez long, et ce sûrement dû à l’excitation de trouver notre maison de vacances, l’arrivée à celle-ci fut un émerveillement ! Là, il n’y avait plus de doute, nous étions bien loin de notre quotidien, et c’était exactement ce dont j’avais besoin. Je ne pus m’empêcher de remarquer que le chalet semblait immense par rapport à notre petit nombre. Mais bon, pas grave, nous allions être obligés de rencontrer du monde et de faire de petite fiesta… que c’était dommage ! Ahah, et même si nous le comblions juste à nous deux, je savais que ça ne nous gênerait pas, nous connaissant nous arriverions bien à occuper chacune des pièces de la maison, sans grand problème.
L’extérieur semblait juste parfait aussi. Un vrai petit cocon qui nous envoyait une dose de paradis à chaque regard. Du bonheur à l’état pur ! J’inspirai tout en fermant les yeux, m’imprégnant pleinement de ce lieu, avant d’expirer tout en rouvrant les yeux et affichant un sourire satisfait. Ouais, clairement, j’étais à mon aise ici !
Rapidement, je me plaçai face à mon ami et le charrier, comme nous en avions l’habitude. Sa réponse ne me surprit pas, forcément. Mieux : elle me fit rouler des yeux de façon espiègle, le poussant doucement. « Comme on dit : l’espoir fait vivre… il va t’en falloir de l’espoir mon cher ! » Dis-je en réponse à sa tape sur mon épaule, le suivant doucement vers la porte de notre résidence. Il avait ce qu’il fallait pour ouvrir, et pas moi, alors je ne pouvais qu’observer pour le moment.

Une fois le pas de la porte passée, je laissai tomber ma valise presque sur mes pieds, surprise par tant de beauté. Nan mais il nous avait pris quoi là ? C’était l’excellence par ici ! Et je n’allais pas m’en plaindre. Il avait géré le petit !!! Wah, tout était splendide et aucun son ne pouvait sortir de ma bouche tant j’étais impressionnée – C’était pour dire ! –. Je rentrai alors dans le séjour, observant les lieux avec beaucoup d’attention et d’excitation. Je ne remarquai pas pendant les premières secondes la fuite d’Andrew pour aller voir les chambres. Traître ! Je vis ses chaussures en vrac devant l’entrée – Aïe, deux bordéliques dans une même maison pendant plusieurs jours, ce sera une catastrophe ! Avril Choupi, mais où es-tu ?! Si elle voyait ça, et surtout si elle voyait le résultat à la fin du séjour, elle ferait une crise… –, mais je n’enlevai même pas les miennes pour courir après lui. Il a joué la lâcheté, il allait me trouver !!!! Je serais prête à le plaquer à terre pour avoir la meilleure chambre avec super salle de bain en prime. Oui, j’étais un ange, et d’autant plus avec le jeune homme !
Rapidement, j’arrivai dans une magnifique salle de bain avec des vasques et une baignoire plus qu’énorme. Pfiou, j’allais finir par m’évanouir avec tant de classe moi ! A peine présente dans la pièce, je tournai le regard vers le tableau que me montrait Andy, lui donnant un coup de coude taquin en étouffant un petit rire. Je haussai alors des épaules en répondant : « Rassure-moi Andy, t’as pas prévu de prendre de bain hein ?! J’crains que la baignoire ne soit pas assez grande… » Dis-je de façon mesquine. Je n’étais pas méchante gratuitement, loin de là, mais avec Andy c’était provocation sur provocation, et le pire c’est qu’on aimait tous les deux ça. Malicieusement, j’ajoutai : « D’ailleurs, pour info, évite les bombes dans la piscine, je tiens à me baigner le reste de la semaine ! » Han la méchante ! J’adooooooooooore !!!!!!

Andrew sortit et je le suivis du regard alors qu’il poussait la porte d’à côté, laissant apparaître une chambre splendide qui aurait presque pu me faire baver de plaisir ! Nos regards se croisèrent alors, un petit sourire sur les lèvres. Nous n’avions pas besoin de dire ce à quoi nous pensions, nous le savions ! Il partit en direction de sa valise et je le regardai avant d’exploser de rire. « T’es sérieux ?! Mais t’es nul Andy ! » Ni une ni deux, je partis vers le lit et sautai dessus pour prendre place dans la chambre. Ah, ça c’était ma chambre !!!! Alors qu’il revenait, je souris malicieusement tout en me mettant de tout mon long sur le lit. « Ne pense même pas à me pousser, je suis pire qu’une lionne qui aurait perdu son p’tit ! J’suis prête à faire pipi dans les draps pour garder ce lit ! » Bon, en vrai pas vraiment, mais la menace était quand même là ! Je ne savais pas s’il y avait une autre chambre, et peut-être qu’elle sera mieux, mais j’étais certaine de ne pas regretter. Han ! Il y avait même une penderie et la vue sur la piscine et le paysage derrière. M.A.G.N.I.F.I.Q.U.E !
Je me mis alors en tailleur sur le lit, défaisant mes tennis et les déposant au pied du lit. « Alors choupinou, on va la trouver ta chambre, histoire que je sache ce que sera mon terrain de jeu ! » Je haussai des sourcils avant de me lever tout déposant ma veste sur MON lit. Oui, je marque mon territoire ! J’arrivai près du jeune homme, le laissant reprendre sa valise, jetant un petit coup d’œil à celle-ci tout en me disant qu’il faudrait que j’aille faire un petit tour là-dedans…

Alors que nous allions de l’autre côté de la maison pour trouver la deuxième chambre (Y avait-il ? Canapé pour Andy ? Mouahahahah !) Je le laissai passer un peu devant avant d’attraper à la volée les chaussures d’Andrew et de courir comme une délurée vers la piscine et de les balancer dedans. Je me retournai alors rapidement vers mon ami en affichant un sourire angélique : « Oups, désolée, elles avaient vraiment trop chaud… » Et voir ses jolies chaussures flottées à la surface était le début d’un séjour agité où les conneries n’allaient sûrement pas manquer ! Mais je n’étais pas dupe, j’aurai aussi besoin de la partie « confident » de mon ami. Après tout, c’était ça l’amitié : rire et se parler.

Commencer la visite de la maison par une bonne quantité de chamailleries et de taquineries en tous genres me semblait assez naturel. Alors, forcément, quand je vis ses chaussures à l’entrée, je ne pus m’empêcher de les saisir et de les balancer dans la flotte, fière de moi ! Je le regardai avec un petit sourire d’ange mais celui-ci s’effaça peu à peu alors que je voyais le sien alors qu’il s’approchait de moi, non loin de la piscine. Oh non non non, je le connaissais ce petit rictus, et il n’avait rien de bien rassurant ! Je n’eus pas le temps de fuir que le jeune homme m’attrapa et me lança une petite provocation qui m’amusa, bien que je savais que ça puait pour mon matricule ! Je m’accrochai à lui le plus fort que je pouvais mais pas de doute qu’Andrew était plus fort que moi. Malheureusement, le sport pour moi ne faisait pas tout, je restais petite et fine… God ! Wah ! Elle n’est pas toute chaude ! Il va me le payer le petit Hodgson ! Je remontai alors à la surface de l’eau, cherchant rapidement du regard le traître. « Andy… tu as signé ton arrêt de mort ! » Dis-je dans un rire alors que celui-ci me charriait. Je tentai alors de l’éclabousser mais le jeune homme parti juste à temps. En même temps, j’aurai dû m’en douter de celle-là tiens ! Je sortis alors avec une certaine difficulté de la piscine (croyez-moi, avec des vêtements plus que mouillés, c’était très compliqué de sortir avec classe !), secouant mes jambes tout en me demandant comment je pourrais me venger… plus tard. Quand il s’y attendra le moins, là ce sera plus drôle, mouahaha !

Alors qu’Andy était retourné dans la maison, je posai mes mains sur mes hanches trempées, observant tout ce qui nous entourait. C’était quand même énorme… ça me semblait étonnant que la part que j’avais donné à mon ami couvre tous les frais. Je me disais qu’il faudrait que j’en touche deux mots au jeune homme, histoire de voir s’il n’avait pas été trop généreux. Et il savait bien que je n’aimais pas trop ça, je tenais à payer ma part, chose que je croyais bien faible au vu de cette superbe demeure. La voix d’Andrew me fit lever la tête et, à ses mots, je mimai un pistolet le visant, un petit sourire sur le coin des lèvres : « Viens tester toi-même, tu me diras ! ». Après tout, il allait bien se mettre à l’eau lui aussi !!!
Très vite, il fut de retour près de la piscine, me lançant une serviette que j’enroulai rapidement autour de mes épaules, un merci sur les lèvres. J’attrapai aussi le verre qu’il m’avait tendu, regardant celui-ci d’un air un peu méfiant : « Si tu as mis quelque chose là-dedans, je te découpe en morceaux ! » Je le fixai d’un regard faussement méchant. Mais en vrai, s’il savait… j’avais une très mauvaise expérience, qui plus est récente, de drogue ou potion ajoutée dans un verre, jouant sur le naturel des gens. Alors autant dire que j’étais loin d’avoir envie de réitérer cette mésaventure !!! Olala, ce qu'Abso me manquait...
A sa demande de trêve, je souris malicieusement, voulant lui faire croire que ce n’était pas ce que je voulais. Mais en réalité, ça m’allait plutôt bien. J’avais plein d’idées en tête pour l’embêter, mais j’avais tout le temps de le faire plus tard, quand il ne se doutera de rien. Je saisis ma serviette pour me frotter les cheveux, tout en lui répondant : « Une salle de jeux ?! Y a quoi là-dedans ? Rassure-moi ce n’est pas une salle de torture ?! » Dis-je sur le ton de l’humour alors que je posai ma serviette sur le dossier d’une chaise de salon de jardin et mon verre sur une petite table basse.

Voyant que j’étais assez trempée pour retourner à l’eau, je m’empressai d’aller à l’intérieur de la maison, de farfouiller dans ma valise toujours présente dans le séjour le temps de quelques secondes, et de m’isoler une demi-minute dans les toilettes afin de mettre mon maillot de bain deux pièces. Là, j’étais parée !
Je ressortis alors, contente d’être ici, et je repris au passage mon verre – buvant tout de même une petite gorgée – et ma serviette, les posant juste derrière Andy… pour une simple et bonne raison… Dans un souffle, je lançai à mon coéquipier : « Il faut baptiser ça… » Je m’approchai un peu d’Andrew avant de me mettre à accélérer sur les derniers pas qu’il me restait, sautant dans la piscine comme une grosse gamine, soit en faisant une bombe qui éclaboussa magnifiquement bien le jeune homme. Une fois de retour à la surface, je nageai jusqu’à mon ami, posant ses chaussures à côtés de lui. « Faire tout ça pour sauver tes chaussures, bien trop de bonté en moi ! » Lui dis-je avec un petit sourire avant de m’étendre afin de rapprocher mon verre et la serviette du bord. Je levai alors les yeux ver Andy. « Tu vois, elle est bonne hein ?! »
Sans aucune gêne et sans malentendus (nous nous connaissions assez bien depuis tout ce temps tout de même, notre amitié était bien plus forte que ça !), je posai mes avant-bras sur ses genoux, posant d’abord mon menton sur mes mains tout en le regardant puis relevant la tête tout en disant d’un ton sincère : « Ca va nous faire du bien ce petit séjour loin de notre quotidien, tu n'crois pas ?! » Pour moi, c'était bien le cas, et quelque chose me disait qu'il fallait que j'ai un avis masculin sur ce qui me tracassait depuis quelques temps maintenant... Qui mieux qu'Andy ?!

Bien plus que de la torture dans cette pièce ?! Je ne pus vraiment pas m’empêcher de rire en entendant le rire méchant qu’Andy me sortit, surtout lorsqu’il manqua de s’étouffer. « Va falloir que tu bosses sur ton rire de méchant Bisounours ! » Lui lançai-je d’un ton moqueur, comme j’aimais tant le faire avec lui.
Après avoir fait en sorte de l’éclabousser magnifiquement bien, je ramenai ses chaussures à ses côtés. Trop gentille la petite ! « Ma bonté me perdra mon cher ami, que voulez-vous ! » Lui dis-je malicieusement avant de poser mes bras sur ses jambes, devenant silencieuse le temps de quelques secondes, pensive. Ici, c’était juste le paradis, et c’était revigorant, rien de tel pour décompresser. Bien que je ne voulais pas penser à tous mes soucis, je ressentais tout de même le besoin de me confier à Andrew. Pour moi, c’était le garçon le mieux placé pour lui dire tout ça. Je ne pouvais pas en parler à mes frères, pas à de simples potes… et évidemment pas à Arthur ! Je n’hésitais même pas un seul instant quand je me demandais à qui je pouvais demander conseil, en complément de Chloé. Bien que ça me pesait énormément de ne pas pouvoir en parler à Avril.
Notre amitié, avec Andy, n’avait aucun malaise ni malentendus. Nous étions proches, mais nous savions très bien l’un comme l’autre qu’il n’y aurait jamais rien d’autre. C’était une relation saine, une belle amitié entre un garçon et une fille. Que demander d’autre ?! C’était un équilibre entre nous, et depuis le temps que nous nous connaissions je pouvais dire que je ne supporterais pas de le voir s’éloigner de moi. Je lui en voudrais même, c’était certain !
Bref, pas de raison de penser à ça. Nous étions tous les deux-là, en amitié sincère, et j’avais envie de profiter de ces moments exclusifs avec lui. Mes yeux se levèrent de nouveau vers lui lorsqu’il confirma mes mots, et je souris légèrement, reposant mon menton sur mes mains. Je me décollai alors des jambes du garçon, attrapant mon verre pour boire une gorgée, me demandant si je devais lui parler maintenant ou attendre plus tard. Histoire de ne pas me vendre totalement, je fis autrement. Je m’accoudai alors sur le rebord de la piscine, juste à côté du jeune homme, barbotant toujours dans l’eau, puis tout en agitant mes doigts sur le carrelage froid – et regardant ces fameux doigts – je lui demandai : « Tu as des problèmes actuellement Andy… dans ta vie ?! » Je levai timidement les yeux vers lui, avalant difficilement ma salive avant de lui dire : « J’ai besoin de te parler d’un truc. Maintenant ou plus tard ? » Un petit sourire sur les lèvres, aucune de mes deux propositions n’était plus appuyée. Cependant, j’ajoutai une petite info dans un petit rire, voulant dédramatiser la chose avant de l’aborder et de pourrir l’ambiance… mais j’en serai sûrement beaucoup plus soulagée pour la suite du séjour si je savais qu’il savait. « Si c’est maintenant, il va me falloir quelque chose de plus fort que du soda pour parler… » Dis-je avec un peu d’espièglerie dans les yeux tout en agitant doucement mon verre presque vide.

Le début du séjour s’était joué de taquineries, et je savais que ce serait le fil rouge lors de ces quelques jours. Mais voilà, j’avais besoin d’un petit moment sérieux avec mon ami. Et il semblait que c’était aussi son cas. Lui aussi devait me parler de quelque chose, et des points d’interrogation se formèrent dans mes yeux alors qu’il m’avoua cela. Ah oui ?! A croire que nous avions tous les deux besoin de nous confier, maintenant.
Instinctivement, Andy me ramena un verre de… hum, de quoi au juste ?! Je reniflai le contenu sans déterminer l’alcool présent. Tant pis, c’était sûrement bon, et surtout ça ferait l’affaire pour faire passer la pilule !

Le jeune homme rentra dans l’eau doucement, s’accoudant tout comme moi au rebord, détournant légèrement le sujet de conversation vers le fameux alcool. Je regardai alors mon verre, goutant du bout des lèvres ce qu’il contenait. Une petite grimace se dessina sur mon visage, fermant les yeux et les rouvrant, légèrement humides. « Ouah… costaud oui, mais c’est ce qu’il faut ! C’est pas mal… » Dis-je tout en me léchant les babines. Effectivement, c’était plutôt bon ! Je n’arrivai pas à me lancer, faisant tourner l’alcool dans mon verre tout en l’observant d’un œil distrait. J’étais bavarde en temps normal, mais là je ne savais pas comment faire. Je levai alors un regard timide qui m’était rare vers Andy alors qu’il tenta de me rassurer. A ses mots, j’acquiesçai avec un petit sourire, me disant qu’il serait l’oreille dont j’avais besoin, en plus de Chloé. Mais comment amener le sujet ?
Il finit son verre d’une traite et je me rendis compte qu’il fallait peut-être qu’il parle avant moi. Je portai mon propre verre à mes lèvres, prête à entrer en discussion avec lui, lorsqu’il me dit quelque chose qui me fit lâcher mon verre dans la piscine. M**** ! « Je suis amoureux d’Avril ! » Est-ce que j’avais bien compris ?! Andy… amoureux d’Avril ?! Je le fixai pendant quelques secondes, devant avoir une tête d’idiote, la bouche entrouverte. Mon verre flottait désormais à la surface mais je n’y fis pas attention, refermant la bouche et ayant un large sourire ravi qui s’afficha sur mon visage. Sans crier gare, je sautai dans les bras d’Andrew – Un peu difficile dans l’eau, encore une chance que l’on soit à côté ! – comme une gamine ! A l’oreille, je lui soufflai : « C’est génial, tu viens d’illuminer mon été ! » Je me détachai de lui tout en gardant mes mains sur ses épaules, le regardant toujours avec un sourire sincère et bienveillant. « Hanlala, c’est trop mignon… elle le sait ?! » Je posai une main pensive sur mon menton, tournant mon regard vers l’eau et disant un peu pour moi-même : « Hum, nan, si c’était le cas je le saurai… Enfin y a intérêt, sinon je vais la séquestrer… » Mes yeux se reposèrent sur mon ami, des étoiles dans les yeux, attrapant son verre derrière lequel il se cachait (tout comme le mien qui flottait) et reversant dans nos deux contenants un peu d’alcool. Je le rendis à Andrew avant de reboire une petite gorgée du mien. « Là, va falloir que tu me racontes tout ! Tu t’en es aperçu quand ? Olala vous seriez trop choux, j’vous imagine trop ! Avril est une perle, t’es amoureux de la fille parfaite ! » Dis-je sincèrement avant d’ajouter – Oui, ma langue se déliait de bonheur, et alors ?! – : « Elle va craquer, j’en suis sûre… C’est TROP BIEN !!! » Enthousiaste ? Moi ? Totalement ! Et je me disais que tous les deux ils pourraient devenir le couple de l’année ! Maintenant que je savais ça, je ne voyais pas un rejet d’Avril. Pourquoi ? Aucune idée, mais je trouvais que cette histoire sentait plus que bon ! Au moins un de nous deux qui allait vers des jours heureux, je le sentais bien, et c’était une joie qui m’importait beaucoup. Un petit bonheur qui me faisait beaucoup de bien à moi aussi, une vraie excitée la Yasha !

Ca c’était de la nouvelle ! Et je trouvais ça juste génial !!!!! Je le fis vite comprendre à Andy, sautant dans ses bras de bonheur. Bon, ce n’était pas comme s’il m’avait annoncé qu’ils se mariaient, mais je trouvais ça super. Pour sûr ils iraient magnifiquement bien ensemble ! J’étais surexcitée et mon optimisme légendaire prit le dessus, lui posant tout un tas de questions concernant cet aveu. Hum oui, je me doutais qu’elle n’en savait rien, je m’en serais sûrement rendue compte, ou elle me l’aurait probablement dit… c’était même certain ! J’acquiesçai alors d’un signe de tête lorsqu’il me demanda de garder le secret. Evidemment ! Chloé le savait et c’était aussi une bonne chose. Elle jouait la demoiselle qui se foutait des sentiments, mais elle était tout de même toujours de bon conseil la cousine, je la savais plus que bien !

Il poursuivit, me parlant d’une invitation en Islande et un petit sourire taquin se posa sur mes lèvres. « C’est une bonne idée Andy, ça permettrait de voir si c’est possible entre vous ou non. Mais… pourquoi l’Islande ?! » Oui parce qu’il y avait de quoi se poser la question ! Ce n’était pas le pays le plus exotique qui existe, bien qu’il devait être magnifique. Mon ami était rouge, sûrement me parler de ça était difficile pour lui, et je trouvais ça juste trop mignon ! Parler de ses sentiments, pour un garçon – pire qu’une fille, j’en étais certaine – ce n’était jamais évident. Pourtant il se confiait, et j’en étais que très honorée. Je l’observais alors qu’il n’avait pas l’air à l’aise, buvant son deuxième verre dans la foulée. Il continua alors de se confier et ce qu’il dit me tordit les entrailles. Parler d’Arthur était ce que je voulais faire, tout du moins me confier, mais voir qu’il en parlait de lui-même, même si ce n’était pas le sujet que je voulais aborder, me mit vraiment mal à l’aise. Je jouai alors distraitement avec l’eau du bout des doigts, détournant le regard et le posant sur la bouteille alors que je lui dis avec un petit haussement d’épaules : « Je connais ce raté de première catégorie… c’est un collègue à moi… » Dis-je, un peu gênée. Oui parce que je le connaissais Finn, il était sympa et drôle, en plus d’être mignon, mais c’était le genre de mec lourd qui pensait que toutes les filles pouvaient tomber dans son lit. D’un geste impulsif, je me servis de nouveau un verre, en versant au passage, et sans réfléchir, dans celui d’Andrew. « S’il avait été là, crois-moi qu’il serait intervenu… » Je ne regardais pas Andy et mes paroles étaient dises de façon assez timide, ne contrôlant pas tellement mon malaise du moment.

Enervé, le jeune homme alla s’assoir sur les marches de la piscine et je retournai mon regard vers lui. Je pouvais comprendre, il s’était laissé envahir par la colère et, comme souvent, il n’avait pas pu contrôler son côté agressif. Surtout que j’imaginais très bien Finn le provoquer… Et l’absence d’Arthur ne semblait en rien calmer l’agacement de mon ami. Je nageai alors vers lui, m’asseyant auprès de lui tout en posant une main amicale sur son genou. « Je comprends, tu n’as pas à t’excuser. Mais tu sais, si Avril partage tes sentiments, il serait peut-être temps de briser la glace non ?! Et je pense que ce voyage tombe à pic… » Lui dis-je avec un petit sourire encourageant.
Je le sentis un peu respirer, se mettant sur le dos et se laissant aller sur l’eau. Je l’observai en silence, ne sachant pas tellement ce qu’il pensait. Je le sus en réalité bien vite, me confiant qu’il la ferait craquer. Un doux sourire s’installa sur mon visage alors que mon regard se posa sur mes mains jointes. « J’en doute pas un seul instant, je sais que tu sais faire… » Et ça, il en avait déjà fait craquer des filles ! Mais là, c’était celle dont il était amoureuse, était-ce pour autant différent ?!

A mon tour de me confier, même si ça n’avait rien d’aussi enthousiaste que l’aveu d’Andy. Je ne savais pas comment aborder le sujet, et bien que j’étais assez délicate en temps normal, j’avais l’impression qu’il n’y avait qu’en balançant le caillou dans la marre que ça passerait. Les mains toujours jointes, mes yeux n’ayant pas été détournés de celles-ci, j’avouai dans un souffle : « J’ai fait une grosse bêtise Andy… J’ai… j’ai couché avec Arthur ! » Je sentais mes yeux s’embuer et mes entrailles se tordre comme jamais à cette confidence, me sentant plus honteuse que jamais et n’osant même pas décrocher mon regard de mes mains, ne voulant pas affronter celui d’un de mes plus proches amis. Je me sentais tellement sale… et je pensais à Absolem, ce qui me mettait une encore plus grosse boule au ventre, feignant même une envie de vomir tant repenser à tout ça me faisait mal. Mais j’avais besoin d’avoir son avis. Certes, il lui faudrait plus d’infos, mais pour le moment plus aucun son ne pouvait sortir de ma bouche, j’étais comme paralysée par ma propre connerie.

Apprendre l’affection qu’Andrew avait pour Avril me remplissait de joie. Je les imaginais bien tous les deux, tellement mignons… J’espérais réellement que ses sentiments seraient réciproques, sincèrement je le souhaitais ! L’Islande n’était pas une mauvaise idée en soit pour qu’ils se retrouvent, ça pouvait être très romantique et très original. Je savais que ma meilleure amie aimait ce qui sortait du commun et qu’elle adorait découvrir de nouvelles choses, elle ne pourrait qu’être comblée ! Et j’espérais vraiment qu’ils me raconteraient, tous les deux. J’approuvai les dires de mon ami, répondant simplement : « Ca doit être super, j’suis sûre que vous allez vous amuser ! » Dis-je avec un petit sourire, sans en ajouter plus.
Mon sourire s’effaça un peu quand Andy parla du fameux mec qui avait été enquiquiné Avril. Je le connaissais que trop bien, sachant malheureusement qu’il trouvait la blondinette à son goût. Avril m’avait parlé du bal, me disant ce qui s’était passé avec Finn, et je n’avais pas tardé à aller lui passer une soufflante à cet idiot ! On ne touchait pas à Avril, je devenais une vraie lionne enragée ! Et il l’avait vite compris, se rendant que j’étais gentille mais qu’il ne fallait pas jouer au con… entre les coups infligés par Andrew et ma gueulante, j’espérais qu’il ne vienne plus la saouler ! Mais bon, il était sympa quand même Finn, bien que lourd. Je ne dis rien de plus sur lui, préférant voir un Andy joyeux qu’un frustré, comme je l’avais sous les yeux.

Sans trop crier gare, et voulant surtout vider vite mon sac, je balançais ma plus grosse honte de l’année : avoir couché avec Arthur et, de ce fait, être une salope infidèle, ce qui me brisait le cœur en mille morceaux à chaque fois que j’y pensais ! Mon malaise fut amplifié par l’explosion de rire d’Andrew. J’étais déjà suffisamment mal, je n’avais pas forcément envie qu’on se moque de moi… J’étais du genre positive, mais sur ce sujet je perdais toute confiance et me sentais la fille la plus conne du monde ! Je baissais les yeux face à son rire qui me brisait davantage le cœur. J’étais une blague, voilà tout… une connerie à l’état pur ! Alors que mon regard honteux se perdait dans l’eau, je sentais mon ami m’attraper la main et me tirer vers lui, m’obligeant à poser ma tête contre son torse, me forçant ainsi à ne pas céder à la tristesse qui me montait peu à peu aux yeux. Aller Yasha, soit forte, tu ne vas quand même pas faire ta lâche et pleurer, ce n’est pas ton genre voyons ! Et pourtant, je me sentais tellement mal que mes yeux s’embuaient sans que je puisse le retenir.
La suite des paroles d’Andy arrivait dans mon cerveau juste par mots clés, et je fermai les yeux pour mieux les assimiler. De nouveau, je dus lever mes yeux humides vers lui alors qu’il posait une main rassurante sur ma joue. Je l’écoutais tout en clignant des yeux, comme une gamine qui aurait fait une connerie. Les larmes montaient de plus en plus alors qu’il tentait de me rassurer. A plusieurs reprises, j’essuyai des larmes traîtres qui s’abandonner sur mes joues, les garces ! En réponse à son soutien, je me blottis de nouveau dans les bras de mon ami, soufflant juste un : « Merci Andy » sincère et reconnaissant. Je n’avais pas la force de me justifier, et fort heureusement Andrew ne m’en donna pas l’occasion, préférant me remonter le moral d’une façon que j’aimais plus que tout : en riant et s’amusant ! Je n’eus pas le temps de reprendre mes esprits qu’il se recula et m’éclaboussa malicieusement, chose qui me fit sourire doucement, le regardant tendrement, bien heureuse d’être avec lui pour oublier tout ça. Je finis par afficher un sourire encourageant, me séchant les dernières larmes d’un revers de main, nageant en toute hâte vers Andrew tout en lui montant sur le dos. Je passais mes bras autour de ses épaules, prêt à le faire basculer en arrière, glissant dans son oreille : « On sort ce soir ?! J’ai besoin de m’amuser, de rire, de bouger… et toi aussi ! »

Sortir était peut-être ce qui nous permettrait au mieux de ne pas penser à ce qui nous faisait de la peine ou nous perturbait. Andrew semblait sceptique mais je lui fis ses yeux de chiens battus, affirmant ses propos. « Oui, on va y aller, juste pour nous changer les idées ! » Non pas qu’ici n’était pas l’endroit idéal, mais voir autre chose nous obligerait à remplir notre esprit d’autre chose, tout simplement. Il sortit en premier de la piscine, s’entourant d’une serviette et s’installant sur les marches alors que moi-même je commençais à quitter l’eau. Je haussai les épaules, répondant tout naturellement : « Pas de problème, l’alcool me fait peur en ce moment, j’ai plus confiance dans les contenus de mes verres… » Et le pire, c’était que c’était on-ne-peut-plus vrai depuis ce qui s’était produit avec Arthur. Je savais m’amuser, sans superflu, et noyer mon chagrin dans l’alcool ou toute autre substance n’était pas mon objectif. Je voulais me pousser à bout physiquement, voilà l’adrénaline et la drogue dont j’avais besoin. Mais bon, je ne disais pas non à quelques folies à boire… entre autres.

J’avais saisi à mon tour une serviette, me blottissant dans celle-ci alors que j’observais d’un œil inquiet mon ami qui était trop silencieux. Je voyais qu’il était en pleine réflexion et je n’avais pas envie de le déranger mais je restais aux aguets. J’en profitai pour m’essuyer et enrouler mes cheveux dans la serviette. En relevant la tête, Andrew avait disparu, sans rien. Mais qu’est-ce qu’il se passait au juste ?!
Je m’empressai alors de rentrer dans la maison, voyant Andy allongé dans le canapé, les yeux fermés. Clairement, il n’allait pas bien, et je voulais à tout prix empêcher ça !
Je m’assis alors au niveau du bas de son dos, le poussant doucement pour passer mon bras au-dessus de lui, posant ma main sur le dossier du canapé. Je le regardai de façon protectrice, lui disant avec une douceur sans égale : « Si tu n’veux pas sortir Andy, j’comprendrai… Mais j’pense qu’on en a tous les deux besoin, tu n’peux pas te faire du mal comme ça ! » Dis-je en posant une main rassurante sur l’une des siennes. Puis, je me levai d’un bond, attrapant sa main et le forçant à en faire de même. Alors qu’il était obligé d’affronter mon regard, je posai mes deux mains autour de son visage, lui disant d’un ton autoritaire et bienveillant en même temps : « Va t’habiller et sois de retour ici dans 10 minutes, on va aller s’amuser ! Toi, moi et nos magnifiques sourires ! » Lui lançai-je tout en lui souriant de façon enthousiaste. Ni une ni deux, je déguerpis vers ma chambre pour me changer. Moi aussi j’étais préoccupée, mais je ne voulais pas me morfondre. J’étais ici pour profiter et me changer les idées avec Andy, pour m’amuser, et je le ferai !

Quinze minutes plus tard, j’étais dans le séjour à attendre mon ami pour sortir. J’espérais sincèrement qu’il ne me lâcherait pas… et je me promettais de lui faire oublier, un tant soit peu, ce qui le tracassait ! On pouvait se soutenir quand même !

Sortir était la meilleure solution pour se changer les idées, sans aucun doute. Et ce autant pour Andy que pour moi ! Rapidement, nous voilà près à déserter cette superbe maison pour aller profiter ailleurs. Je n’eus pas le temps de dire grand-chose que le jeune homme nous avait fait transplaner dans le centre-ville, ce qui me provoqua un petit haut-le-cœur – bien que j’aie l’habitude d’utiliser moi-même plus que régulièrement ce moyen de transport – étant donné qu’Andrew avait eu la très bonne idée de ne pas me prévenir ! Quel gougeât !
Une fois que la terre s’arrêta de tourner, j’ouvris un œil méfiant (oui parce que je le connaissais le petit, il aurait pu m’emmener dans un truc à faire froid dans le dos !) et fus ravie de voir que l’endroit avait un charme asiatique qui me plaisait.

Un karaoké ? Pourquoi pas, j’y étais assez habituée avec le pub… et Avril qui enflammait la piste (et nos oreilles) dès qu’une soirée à ce thème était organisée. J’acquiesçai alors d’un signe de tête. « Parfait, ça sera encore une occasion pour te mettre la misère mon cher petit européen ! » Bon, ça ce n’était pas encore gagné, car je perdais souvent face à ma meilleure amie qui était juste excellente. Mais même si j’étais compétitrice, le jeu m’amusait bien plus que d’en sortir vainqueur, j’étais une vraie joueuse et j’aimais rire, quoi de mieux ?! Bon, ça puait quand même pour moi car je savais qu’Andy était aussi bon chanteur qu’il avait une mémoire d’éléphant, mais j’avais quand même le droit d’espérer non ?!

La remarque d’Andrew sur le mec avec son masque me fit faire semblant d’être vexée, lui donnant un petit coup de coude. « Eh ! Ce masque est juste génial ! » Dis-je dans un rire avant d’ajouter avec un petit haussement d’épaules : « Toi les masques ne passent même pas, tu as une trop grosse tête, avec de trop grandes oreilles et un nez trop massif… obligée de supporter ce petit minois niais, ce que c’est triste ! » Encore une fois, de la pure provocation, juste pour l’embêter un peu. Je savais que ça ne le vexerait pas car on passer notre temps à se casser sur des choses totalement fausses. Mais en bon gamins que nous étions, ça nous amusait, que voulez-vous ! Alors Mister Hudgson, on était passé à 1/1 non ?!

Après quelques minutes à chercher, nous voici devant un immense, que dis-je, un énooorme karaoké. Ils avaient la folie des grandeurs ici, impressionnant ! J’attrapai Andy par le bras et l’attirai à l’intérieur. Je ne lui laissai pas le temps de réagir et commandait avec des signes approximatifs (mais compréhensibles) deux boissons que je ne connaissais pas mais qui me semblaient assez bonnes. Autant tenter non ?! On pire on vomira dans les caniveaux… je ne l’avais encore jamais fait au Japon, c’était une nouveauté ahah !
Nous nous étions installés sur un canapé bien confortable, près d’un groupe de japonais délurés, ce qui me faisait sourire et m’amusait grandement. Ok, j’étais bon public, mais quand même ! Je levai mon verre vers eux avant de me tourner vers Andy : « Bon, on Chine mon chou ? » Dis-je avec un large sourire. « Bon, ok, jeu de mots pourri, surtout qu’on est au Japon… mais fallait le placer hein ! » Je n’avais jamais dit que mon humour était parfait ! Après avoir trinqué, je bus une gorgée avant de me pencher vers la nana à côté de moi et de lui demander dans ma langue natale : « Ca s’passe comment ici ?! C’est du hasard les musiques ou faut les demander ?! » La fille me regarda très bizarrement, ne me comprenant sûrement pas, lançant un petit regard à ses amis. Ben quoi ?! Je ne savais pas parler japonais moi ! Elle se retourna alors de nouveau vers moi et me souris joyeusement, me disant juste tout en me faisant un signe de main similaire à une invitation à aller la rejoindre : « Zehi ! » (Viens !). Ok… je lançai un regard interrogateur à Andy. Qui savait, il pourrait comprendre. Je n’eus pas le temps d’attendre sa réponse que la jeune femme m’attrapa par le bras et m’entraîna avec elle, lançant à Andrew : « Anata mo ! » (Toi aussi !) tout en lui faisant le même signe qu’elle m’avait fait au préalable.

A peine assis à leurs côtés, un deuxième verre nous avait été servi. A croire que la soirée ne faisait que commencer… et que nous aurions une belle explication japonaise de la façon dont se passer un karaoké ici. Je me tournai vers mon ami, surexcitée : « Je sens qu’on va s’éclater mon loulou, on oublie tous nos soucis à partir de… » Je mimai un roulement de tambour. « Maintenant ! » Je déposai un baiser enthousiaste sur sa joue, serrant son bras au passage pour marquer mon enchantement, espérant qu’il s’amuserait lui aussi. Après tout, c’était le but non ?! Et à nous deux, on pouvait faire passer une soirée génialissime à n’importe qui, parole de délurée !

Ok, il pouvait enfiler ces masques ridicules, mais pouvait-il les retirer ?! Quoiqu’il en soit, je ne pus m’empêcher de rire en le voyant ainsi accoutré. « Ah oui, c’est certain, tu peux l’enfiler… et tu as tellement la classe avec, Frankestein ! » Dis-je dans un rire moqueur tout en le poussant de façon complice.
Peu de temps après, nous voici juste devant un énorme karaoké qui n’attendait que nous. Pfff je ne comprenais absolument rien à ce qu’ils me disaient et, encore pire, je ne savais pas parler un traître mot de cette langue. Mais bon, je n’étais pas timide et encore moins à cours d’imagination pour me faire comprendre. Certes, ce n’était pas classe, mais je m’en moquais. Et même si ça faisait rire, ça m’allait très bien, j’en riais aussi de toute façon ! J’entendis Andy rire et je ne pus que hausser les épaules d’un air malicieux, lui faisant comprendre qu’en jouant de mon charme ça pouvait marcher aussi. A mon tour, je ne pus m’empêcher de rire quand il m’imita. Je lui ébouriffai alors les cheveux pendant que nous nous dirigions vers une table libre. « Vas-y, moque-toi ! N’empêche que le gentleman que tu es aurait pu venir à mon secours plutôt que me laisser galérer. » Puis j’ajoutai tout en arrivant près de notre place : « J’sais très bien me débrouiller pour m’faire comprendre, y a des langages universels… » Dis-je avec un petit haussement de sourcils espiègle avant de me mettre à rire, me laissant tomber dans un fauteuil. Contrairement à Andrew, je n’avais pas encore touché à mon verre, ne voulant pas d’une soirée où je serai dans un bien mal état. J’avais besoin d’être lucide… je ne voulais pas perdre le contrôle de moi-même, encore…

Me voilà en train de « discuter » avec la jeune femme à côté de moi. Au moins, nous arrivions relativement bien à nous comprendre, je n’en étais pas peu fière, héhé. Quelques minutes plus tard, et sans que je ne m’en rende compte, nous voilà attirés jusqu’à la scène pour… chanter ? Moi, chanter en japonais ? Grossière erreur, ils allaient me haïr de parler si mal leur langue ! On avait donné un micro à Andrew et les mots qu’il me dit me semblaient lointains. Je roulai alors des yeux, souriant alors que je répondis : « TOUT rentre dans une poubelle ! On met les soucis de côté pour ce soir, j’veux pas en entendre parler ! » Et c’était exactement ce qui voulait dire Arrête de parler d’Arthur où je te fais bouffer ton micro ! .
San Goku ? Mais c’était qui ça ?! Clairement, je me sentais à des milliers de kilomètres de tout ça, la culture japonaise n’était pas dans mes connaissances, et là je m’en rendais bien compte contrairement à mon ami. Je ne dis rien, ne voulant pas paraître ridicule (même si en réalité je m’en moquais !) et observais d’un œil amusé le jeune homme. La musique démarra et là je sentis que vraiment j’allais être dans la m**** ! Rappelez-moi pourquoi nous avions eu la magnifique idée de venir dans un karaoké japonais ? Regarder, sans aucun problème, participer… en Angleterre, avec grand plaisir, mais ici…
Le temps d’un court instant, je me dis que je ne ferai pas long feu sur scène. Ce fut jusqu’au moment où Andrew m’attrapa la main et que son sourire m’encouragea à rester la délurée que j’étais quotidiennement. Je ne savais pas parler japonais ? Et alors, j’étais là pour m’amuser avec mon ami, c’était tout ce qui comptait !
Je me mis alors à l’accompagner dans ses petits pas de danse tout comme dans la chanson, que je connaissais vite fait. Je disais n’importe quoi. Vraiment n’importe quoi. Mais ce n’était pas grave car je m’éclatais et j’en riais.
A la fin de la chanson, je saluai la salle comme si c’était un spectacle, faisant la révérence avec un large sourire. Je me tournai vers Andy et le pris dans mes bras, tout en lui soufflant dans l’oreille : « Pour avoir fait ça, tu me dois un verre mon chéri ! » Je me décollai de lui avec un petit sourire angélique avant de rendre le micro à un jeune homme et retournant à notre table, bien décidée à passer une super soirée !

Il y avait des tonnes à choses à faire pendant ces quelques jours que nous allions passer ensemble. Ce qui était sûr, c’était que nous allions nous changer les idées, et pas qu’un peu ! Nous étions toujours en train d’embêter l’autre et c’était à celui qui mettrait le plus l’autre en position drôle et ridicule. De quoi bien s’amuser, sans aucun doute. Je savais qu’avec Andy, j’étais autant en sécurité que je pouvais me payer des barres de rires des heures durant. Notre amitié était forte et je savais qu’elle tiendrait, juste parce que nos caractères étaient faits pour que nous ne nous perdions jamais de vue et qu’il n’y ait jamais non plus autre chose. Une vraie amitié en laquelle je croyais corps et âme.

L’épisode où nous avions rejoint la scène pour chanter en… en japonais, avait été très drôle. Assez idiote pour ma part, vu mon super accent, et surtout vu le fait que je ne savais absolument pas manier cette langue. Mais je ne pouvais qu’en rire, surtout en compagnie du jeune homme.
Nous avions fini par regagner notre table, heureux comme des gamins qui s’étaient amusés à sautiller et chanter sans aucune retenue. Rapidement, deux verres furent posés sur la table et je remerciais mon ami, goûtant le mien du bout des lèvres. Oui parce que je me méfiais avec leurs alcools hein… Avant de boire, je trinquai avec Andy, tout sourire. Je roulai des yeux de façon malicieuse à sa remarque, ajoutant avec une petite moue : « La perfection a changé on dirait… Santé ! » Dis-je avec un large sourire avant de boire une petite gorgée de l’élixir, tentant de deviner ce qu’il renfermait. C’était étrange… mais bon… mais vraiment bizarre. Et pourtant, j’avais l’habitude de goûter, autant que faire, des cocktails vu mon boulot. Mais là, je ne discernais absolument rien !
Aux paroles d’Andrew, je me tournai sans aucune gêne vers le mec d’à côté – alcool aidant et pays inconnu, je n’étais pas obligée d’être discrète ahah ! – et l’observai avec un petit sourire, mon verre toujours à mes lèvres, avant de me retourner de nouveau vers mon ami. « J’ai surtout l’impression qu’il regarde tout le monde comme ça… ou que j’ai quelque chose coincé dans les dents ! » Dis-je dans un rire avant de poser mon verre et de me pencher vers Andrew en prenant un air de défi. « Ne me défie pas mon petit Andy, tu sais que juste par fierté je serais prête à le faire ! » Je me redressai et souris, satisfaite. Bon, ça aurait été à Londres, j’aurais d’abord observé l’assistance, mais là je savais clairement que personne ne nous connaissait donc…
Je me retournai de nouveau vers le jeune homme à côté, lui souriant avant de lui dire : « Tu parles anglais ? Ou toute autre langue que le japonais ? » Son air ahuri me prouva que ce n’était pas le cas, et j’écarquillai les yeux tout en regardant Andrew : « Il va porter plainte si je l’embrasse celui-là, j’le sens ! ». Seulement, je riais, juste parce que nous avions des moyens, nous sorciers, de nous en tirer sans trop de mal. Je me plaçai alors face à lui tout en lui montrant avec mon index sa joue puis mes lèvres, l’interrogeant ainsi du regard. Son mouvement de tête et son petit sourire m’indiqua – si je décryptais bien – qu’il était plutôt pour. Parfait, à moi le défi réussi, héhé ! Je déposai alors un petit baiser sur sa joue avant de me retirer et de lever un pouce satisfait, souriante. Puis, je me retournai de nouveau vers Andy avant de lui dire, prenant un air espiègle : « Done ! Avoue que je gère ! Bon maintenant on va peut-être changé de bar car j’pense qu’il va croire que c’est une invitation, et non merci. Les asiatiques sont très mignons mais… je n’veux pas m’amuser comme ça pendant les vacances ! » Je finis d’une traite mon verre, ce qui me tourna vraiment la tête, puis me levai, tendant ma main à Andrew afin que nous puissions aller profiter dans un autre endroit.

Nos vacances allaient être géniales, je n’avais aucun doute là-dessus. Nous allions profiter, nous changer les idées et nous amuser. Avec Andrew, ce serait le pied, et je l’avais su dès l’instant où il m’avait proposé de partir. A nous ce séjour magique !