Sloane ∞ Snow

A peine avais-je eu le temps de faire ma rentrée que la fin d'année approchée à grand pas. Etais-je le seul à ne pas avoir vu cette année s'écouler ? Ce n'est pas tant les cours que je n'ai pas vu passer, parce que pour être honnête j'ai dû supporter chaque seconde des peu de cours que je suis encore et je peux vous dire que le temps s'égrainait extrêmement lentement quand j'étais enfermé dans ces maudites salles de cours. Je ne suis pas fais pour être enfermé entre quatre murs, installé sur une chaise inconfortable, durant la moitié de la journée, à écouter des profs raconter des choses inintéressantes, sur des sujets qui ne me serviraient jamais. Je peux concevoir que ça nous sert pour notre culture générale et qu'il est important de maitriser notre magie, mais soyons réaliste, une fois sorti de Poudlard, je ne vais pas devenir un grand magicien. Un grand joueur de Quidditch, je ne dis pas, c'est mon but, mais je ne vais pas exceller par mes sortilèges ou mes potions, ça c'est certain. Cela rend dingue mes profs de m'entendre dire ça, que ce n'est pas une raison pour faire le zouave en classe ou pour rendre des devoirs bâclés. Mais je ne suis pas un génie, je ne l'ai jamais été et je ne le serais jamais. J'excelle dans l'art de plaire ou de bien paraitre et je suis un grand sportif, mais mettez moi devant une date d'histoire ou un problème et il n'y a plus personne. Je suis un manuel, pas un intellectuel, je le cri haut et fort et je n'en ai pas honte. Je ne suis pas très intelligent, je ne prétends pas être en dessous de la moyenne générale, bien entendu, mais j'ai une intelligence moyenne. Ce n'est pas une honte, être brillant ne me servira à rien dans la vie, cela ne m'empêche pas d'être un bon stratège pour gagner les matchs et un beau parleur pour séduire. Moi, ça me conviens !!

Installé au milieu du terrain de Quidditch, j'attends. Il y a de cela quelques mois ... en fait si ça continue comme ça, cela fera presque 1 an, que j'ai passé un marché avec Sloane. Peut-être appeler ça un marché d'ailleurs ? Je me le demande ... Mais ce n'est pas très important de toute façon. Le plus important c'est que je suis censé lui donner des cours de Vol et que nous voilà presque arrivé à la fin de l'année et je n'ai pas trouvé le temps de tenir ma parole. Entre les cours, mais surtout mon poste de Capitaine, m'ont pris beaucoup de temps. Je n'ai pas mis beaucoup de coeur à mes cours mais par contre j'en ai mis à mes entrainements. Et puis en tant que personne populaire, je dois gérer également ma vie sociale pour ne pas la voir s'effondrer, mine de rien ça peut arriver vite. Et je suis un garçon sportif, alors je dois également prendre du temps pour aller courir et m'exercer pour être en forme. Je ne peux plus m'entrainer aussi souvent avec mon paternel pour nos numéros, mais je tiens à être toujours au niveau quand je rentre au cirque. J'aime les moments que je passe avec lui et il est hors de questions que je les abandonne avant de quitter Poudlard. Après ce sera une autre histoire ... Et puis on va dire que la demoiselle ne s'est pas empressée non plus de me relancer, mais je ne compte pas la laisser filer aussi facilement ... Pourquoi d'ailleurs ? Je l'ignore, mais je tiens à lui donner des cours. Etre aussi nulle n'est pas humain, il est donc de mon devoir de l'aider à s'améliorer. Et puis il faut bien avouer que je vais bien rire à la voir galérer sur son balai. Déjà qu'en cours c'est tordant, mais alors juste nous deux, je vais y aller à coeur joie. Ce n'est pas très sympa de ma part, mais elle en a bien profité de me voir sur un skate alors que je n'étais jamais monté dessus, alors chacun son tour. Moi au moins j'avais une bonne excuse, j'étais nul mais c'était normal, je n'en avais jamais fais avant, même si mon très cher frère en possède un depuis longtemps. Alors qu'elle, elle fait du vol depuis notre première année, elle n'a aucune excuse. J'entends des pas qui me sortent de mes rêveries. J'aperçois une chevelure colorée du coin de mon oeil et je sais qu'il n'y a pas de doute possible, Sloane débarque enfin. « Surtout ne te presse pas ma grande. Arrivée à l'heure c'est surfait de nos jours ... » Lui dis-je plus pour la faire chier que parce que j'avais réellement attendu. Pour être honnête je n'étais pas quelqu'un de très connu pour sa ponctualité, du coup je ne pouvais pas trop lui reprocher son léger retard mais j'aimais bien la faire chier du coup je ne m'en privais pas. Et puis je ne faisais pas la gueule, mon sourire était le témoin de ma taquinerie. « Alors prête ? » Lui demandais-je en me relavant.

Qu'est-ce qui m'avait pris de parier quoi que ce soit avec Shiver ? J'avais eu le temps de retourner la question un milliard de fois dans ma petite caboche d'écervelée sans réellement pouvoir apporter de réponse pertinente à ce sujet. L'ambiance du moment, peut-être ? A moins que l'indigeste nourriture de tante Julia ait fini par contaminer les quelques neurones que je m'évertuais à cultiver ? Charlie était également à prendre en compte dans l'équation. J'avais tendance à enchaîner les comportements stupides quand le petit était dans les parages. Je me souvenais encore de ce concours d'animaux en ballons auquel j'avais participé, simplement parce-que mon Chacha avait semblé y témoigné un certain intérêt - son regard s'était attardé sur le stand d'inscription un peu trop longtemps pour que je n'en remarque rien. Résultat ? Un chien famélique, amputé de la patte gauche - qui avait explosé lorsque j'en étais arrivée à la queue, à mon grand damne ! - et une épée qui avait d’avantage la tronche d'une saucisse à l'allemande. Quand à ma tentative de faire un éléphant, elle s'était soldée par une trompe disproportionnée qui, au moment de son explosion tonitruante, avait manqué de coûter un tympan à mon voisin, occupé à se fabriquer tout un mini-zoo multicolore - frimeur... Et tout cela pour quoi, je vous le demande ? Pour les beaux yeux verts de mon Charlot. C'était parfaitement injuste d'accuser mon frangin de tous les maux, d'autant plus lorsque le pauvre amour n'était pas plus haut que trois pommes. Mais hé ! Qui s'en souciait ? Au moins cela m'évitait-il de glisser sur des terrains glissants. Est-ce que Snow s'imaginait des choses me concernant ? Pensait-il que je tentais de la draguer comme la dernière des quiches ? Ou que j'étais une fille facile qu'il n'aurait aucun mal à faire craquer ? Ses yeux étaient-ils naturellement aussi bleus ou portait-il des lentilles pour faire illusion ? Et au fait... qu'est-ce que j'en avais à foutre ? Rien, bien entendu, absolument rien, on parlait de Snow après tout.
J'avais bien fini par croire, d'ailleurs, que notre pari lui était passé complètement au dessus de la tête, au joli brun. Des mois à se croiser sans jamais ramener le sujet sur la table, cela relevait d'une amnésie prodigieuse. A sa décharge, l'année semblait s'être déroulée à la vitesse de la lumière. Entre mon nouveau poste de préfète, le départ d'Ashley, Burgess qui me collait au train et Franz qui, de toute évidence - et à mon grand étonnement, alors ça, ce n'était aaaaaaaaaabsolument pas prévisible -, se ferait un plaisir de l'aider à me descendre en flèche, j'avais d'avantage cogité que je n'avais eu de temps pour souffler. J'admettais volontiers qu'il ait pu en être de même du côté de Snow, et pourtant à quelques mois de la fin de l'année... Mais non, quelle idée, Shiver n'avait pas oublié ! C'était même lui qui m'avait ramené à notre petit arrangement. Raison pour laquelle, alors que je n'avais pas cours de la matinée et au lieu de profiter de cette inestimable occasion de prolonger mon tête-à-tête avec Morphée, je me trainais jusqu'au terrain de Quidditch, un balai à la limite du miteux entre les mains, me demandant à moitié ce que je foutais là alors que mon oreiller se rappelait à mon bon souvenir. C'était le week-end, bordel ! Quel genre de bourreau ne laissait pas les gens pioncer un samedi matin ? Sauf que, hey ! Comme l'idée venait de moi, que j'avais une fois de plus cherché à faire la maline - oui bon, admettons -, je me voyais mal refouler Snow sous prétexte qu'il me manquait mon quota de quatorze heures de sommeil du samedi. Si Noel aurait certainement pu comprendre mon point de vue comme un bon nombre de glandeurs professionnels made in Gryffondor, ce n'était pas le cas de Snow l'hyper sportif ! Ça m'apprendrait tiens ! Ne jamais rechercher le frisson du pari lorsque l'on se trouve au cœur de la capitale anglaise de l'ennui infini... Le bon côté, c'est que week-end signifiait pas d'uniforme tristounet, pas de réflexions désobligeantes sur ma cravate mal nouée ou ma dégaine débraillée. Encore dans les vapes, j'avais fondu sur un sweat-shirt vert vipère et une vieille pair de baskets jaune et bleue - style très passe-partout, donc...
Assis au milieu du terrain le plus tranquillement du monde, Snow s'était n'avait pas pris la peine de se relever en me voyant approcher. Sourire colgate aux lèvres, il préférait se formaliser de mon soi-disant retard plutôt que son évident manque de galanterie - rester le cul vissé au sol devant une jeune fille, quel manque d'éducation mes aïeux ! Malgré moi, j'esquissais un sourire :

« Être à l'heure, c'est surfait de nos jours... Et puis, j'ai une réputation à tenir, moi, môsieur ! »

Une réputation bien méritée qui exaspérait la plupart des profs, m'enfin, on ne se refaisait pas... D'ailleurs, je n'étais pas vraiment certaine que Snow entretienne une idylle parfaite avec la ponctualité. J'avais même de gros doutes à ce sujet. Shiver consentit finalement à se relever - les gentlemen, ce n'est plus ce que c'était... Est-ce que j'étais prête ? Prête à quoi ? Manger du sable ? M'écorcher coudes et genoux ? Faire le tour du terrain suspendue par les pieds ?


« Aussi prête qu'une tétraplégique aux championnats du monde d'athlétisme ! » rétorquais-je en toute bonne foi.

Voilà, on y était, je n'attendais plus que lui ! Que le jeu commence...

Sloane ∞ Snow

J'aurais pu la laisser dormir un peu plus, ne lui donner rendez-vous que plus tard dans la journée ... mais non, pourquoi faire ? Elle se rattrapera Dimanche et puis ça ne lui faisait pas de mal à cette fainéante de se lever un peu plus tôt que d'ordinaire le Samedi, ça lui fera les pieds. Je suis persuadé qu'à l'heure où on se parle, mon cher frère est encore au pays des songes, bien loin de l'envie de se réveiller pour affronter la réalité. Nous sommes différents sur beaucoup de points et l'heure du réveil en faisait parti, tout comme les activités au saut du lit. Noel aimait qu'on lui foute la paix, à moitié réveillé, ne pensant qu'à manger et à retourner se poser devant son ordinateur quand il était à la maison ... si on pouvait appeler ça une maison. Tandis que moi, je préférais faire une bonne course et quelques exercices, avant de prendre une douche et seulement ensuite prendre mon petit déjeuner, fin prêt pour affronter les différentes activités de ma journée. Je n'avais pas besoin d'autant de sommeil que lui et j'ai presque envie de dire, le commun des mortels n'a pas besoin d'autant d'heures de sommeil, mais comment le lui faire comprendre ? Enfin, je chasse Noel de mon esprit quand je vois débouler O'Connor, égale à elle même, toujours aussi colorer. On ne lui avait jamais dis que c'était interdit d'associer autant de couleurs ? Que certaines couleurs n'allaient pas ensemble ? Sans être un parfait calé en mode, je m'y connaissais suffisamment pour éviter les faux pas, ce que visiblement ne faisait pas Sloane, préférant y sauter les deux pieds dedans. Après c'était son problème, ce n'était pas moi qui portais ces horreurs, mais elle pourrait au moins pensée à la vue de ses petits camarades. « P'tain ça pique toujours autant de te voir ... tu vas vraiment finir par me rendre aveugle avec tes couleurs .... Tu ne voudrais pas avoir du goût et harmoniser tout ça ?! » J'étais persuadé que ce serait trop lui demander, elle prenait certainement un malin plaisir à nous rendre aveugle, c'était son petit délire à elle.

Visiblement elle était en forme, ce qui était plutôt une bonne chose. Je ne vais pas l'épargner durant cet entrainement, même si je sais que le but ici est de lui prouver qu'elle ne peut pas résister à mon charme, j'aimerais faire une pierre deux coups. Je connais les capacités de notre professeur de Vol et de ses talents. J'ai toujours été fan de lui quand il était joueur professionnel et c'est un réel honneur et plaisir de pouvoir suivre ses cours. Je ne pensais pas cela possible mais quand il a débarqué à Poudlard, j'ai su que le ciel me l'envoyer ... Bon je ne suis pas croyant donc cette "expression" sonne un peu bizarre, mais l'idée est bien là. Si on croit au destin, alors on peut y voir sa marque, si c'est le coup du hasard. Appelons ça comme on veut, en tout cas ce qui est sûr c'est que pour moi c'est un signe. Apprendre des meilleurs ne peut que nous aider à nous améliorer et atteindre un niveau insoupçonnable. Je deviendrais une célébrité, comme lui. Je serais un joueur professionnel reconnu et adulé, j'en suis persuadé et il sera mon professeur et mon coach perso. Autant c'est peine perdu pour cette pauvre O'Connor, pas foutue de tenir sur un balai plus de trente secondes, autant avec moi, il peut se faire plaisir et m'enseigner tout ce qu'il sait, ses conseils seront mis en application à la première occasion. Mais même si j'ai énormément de respect et d'admiration pour Naël, il ne peut pas faire de miracle et pour faire tenir Sloane sur un balai, cela relève du miracle. Mais j'aimerais malgré tout tenter ma chance, je suis sûr qu'avec de la patience et de la volonté, je vais arriver à l'impossible. Et puis si ce n'est pas le cas, j'arriverais bien à lui faire admettre que je suis irrésistible. Après tout, sous ses airs de Miss hippie, se cache une fille comme une autre ... Et si ce n'est pas le cas alors je rayerais à jamais l'idée de séduire une fille dans son genre, ce serait une perte de temps monumental... Mais ça n'arrivera pas, j'en suis sûr !! « J'aime beaucoup l'image, c'est exactement ce à quoi tu ressembles quand tu es sur ton balai ma vieille. » Lui dis-je en plaisantant. Que j'aime la taquiner, elle me le rend bien, c'est donc de bonne guerre. J'ai presque hâte de la voir sur son balai, ça risque de créer de bons moments de rigolade, surtout pour moi.

Sloane ∞ Snow

Me voilà en train d'éclater de rire face à ses propos. Madame se la jouait grande duchesse à ce que je vois. Je n'allais pas m'ennuyer aujourd'hui si elle était aussi en forme qu'elle avait l'air de le montrer. Moi ça m'allait, je préférais les gens un peu dynamique, que les personnes molles et sans énergie. Après ça ne voulait pas dire que je n'allais pas m'arracher les cheveux en voyant O'Connor tenter vainement de voler. C'était une misse catastrophe sur un balai, c'était évident et de notoriété publique, mais j'avais envie de voir si je ne pouvais pas y faire quelque chose pour éviter la casse. Il était bien prétentieux de ma part de croire que si notre prof de Vol n'y était pas arrivé jusqu'à présent, je pouvais y parvenir, mais je suis un brin orgueilleux, que voulez-vous. « Morbleu ! Mille excuses Milady, je ne voulais point vous manquer de respect, vous m'en voyez fort peiné !! » Lui dis-je en m'inclinant bien bas. J'ignorais totalement si ce que je venais de dire avait du sens ou pas du tout, j'avais un vague souvenir de ce genre de discours dans des films moldus et ça m'avais beaucoup amusé à l'époque. Je tentais de retenir un rire, mais je n'y parvins pas longtemps car je trouvas la situation fort cocasse. S'il y avait bien une personne dans cette école qu'on ne surnommerait pas "Milady" c'était Sloane. Elle était à l'opposé d'être une lady et je doute qu'elle en devienne une un jour. Peut-être qu'au fond c'était ça aussi qui faisait son charme, sa personnalité. Bien trop baroudeuse et camionneuse pour être totalement féminine, elle choquait par ses couleurs et ses propos. Mais c'était un personnage entier qui n'était pas forcément désagréable à observer ou à fréquenter, même si Aniek pensait le contraire.

Je finis par me relever, tout en continuant à rire. Je ne savais pas ce qu'attendait le reste de la journée mais au moins j'aurais bien ri au début. A mon avis voir le malaise d'O'Connor sur le balai allait valoir tout l'or du monde, mais je n'étais pas là pour me moquer - quoi qu'un peu quand même - mais surtout pour tenter de l'aider. Elle attrapa assez rapidement son balai, prête à en découdre. Elle avait l'air motivé à commencer, à moins qu'elle ait surtout hâte de s'en aller, je ne saurais le dire ... Sa phrase me fit buguer quelques instants avant que j'éclate de rire. Hé bien Sloane, on ne sait plus ce que l'on dit ou alors c'est mon charme qui commence déjà à faire son effet ? Elle se rend compte rapidement que sa phrase pouvait être très mal interprété et hésitante et mal à l'aise, tenta de s'expliquer. Pour moi elle s'enfonçait, mais ça c'était mon avis. Je m'approche un peu, balai en main et totalement amusé par la situation. « Hé ben dis donc, je ne savais pas que je te faisais autant d'effet .... Astiquer mon balai, rien que ça ?! .... Mais bien sûr, c'est à prendre au premier degré, quelle idée ... qu'aurais-je pu comprendre d'autre sinon ?! » Lui dis-je en me foutant de sa gueule gentiment. J'enfourchais mon propre balai et je décollais, restant malgré tout assez proche du sol. On pouvait constater que j'étais totalement à mon aise perché sur mon balai, ce qui ne serait pas vraiment le cas de Sloane. « Allez, décolles, montres moi l'ampleur de ton talent ! » Lui dis-je en souriant, prêt à l'observer faire pour découvrir ce qui n'allait pas et tenter de rectifier le tir. Notre prof était très doué, je ne cesserais pas de le dire, mais il avait beaucoup d'élèves à s'occuper, il était toujours difficile de passer du temps avec ceux qui en avaient besoin au détriment des autres. Après si Sloane ne supportait pas la hauteur, on resterait assez proche du sol pour ne pas lui créer une crise d'angoisse inutile.

Sloane ∞ Snow

Je riais face à la réaction très mature de Sloane. J'avais l'impression de voir son nain de jardin de frère en face de moi tellement le niveau était similaire à son âge. Il faut croire que soit c'est de famille, soit alors elle est trop restée avec lui à jouer les nounous et depuis, elle n'est pas foutue de faire une répartir digne de ce nom. Mais est-ce si étonnant de Rainbow Girl's ? Pas vraiment, de la part d'O'Connor, on s'attend à tout mais certainement pas à un trait de génie. Mais je suis conscient que c'est l'hôpital qui se fout de la charité, je ne suis pas mieux de mon côté. Sois beau mais tais-toi, voilà ce qui me résumerait parfaitement. Je ne vais pas me plaindre, j'ai mis du temps à sculpter ce corps et à devenir celui que je suis aujourd'hui. Dixit le petit maigrichon de la portée, qui était minuscule et fluet. Difficile de croire qu'il y a quelques années, je n'étais même pas l'ombre de celui que je suis aujourd'hui. Né le dernier d'une portée de trois nouveaux nés, j'étais le plus petit et le plus fluet. Et je l'ai été durant de longues années, avant que je décide, en colère, de changer tout ça. Hors de question que je vive dans l'ombre de mon frère et de ma soeur, je ne veux pas être le frère de quelqu'un, je veux être moi, Snow. C'est un peu injuste au final puisqu'en prenant la place de Noel, je lui ai donné la mienne, mais il faut croire que ça ne lui déplait pas trop, en tout cas ce n'est pas l'impression qu'il me donne. « Mon dieu, quelle répartie O'Connor ... Tu m'épateras toujours ! » Lui dis-je en me moquant encore gentiment d'elle. En même temps elle le cherchait aussi. Si elle ne voulait pas que je rigole autant en la voyant, il ne fallait pas qu'elle soit aussi ... elle-même. Wouhai, je crois que c'est ça le problème, elle est tellement elle que je ne peux m'empêcher de rester sérieux. C'est le genre de meuf tellement naturel que ça en devient comique. Mais c'est cool, parce que c'est vrai que c'est pas du tout le genre de filles que je fréquente en général. Celles avec qui je sors pensent constamment à leur apparence, à ce qu'on pense d'elles, à ce qu'elles vont porter le lendemain, au fait qu'il ne faut pas trop manger sinon elles vont grossir. Moi ça me fais marrer, mais au fond ça ne me déplait pas une fille qui prend soin d'elle. Mais je n'arrive pas à imaginer Sloane de cette façon. Après entre elle et moi, ce n'est qu'une plaisanterie et un pari bidon, non ?!

La drague ? Parce qu'il fallait commencer à la draguer ? Comment je suis censé faire avec elle qui raconte des conneries toutes les trente secondes. Je veux bien être doué pour draguer mais il faut quand même me réunir quelques éléments pour que j'y arrive. Bon après c'est aussi ça le challenge, arriver à voir Sloane comme autre chose que comme un boulet multicolore. Après je dis ça, mais elle n'est pas vilaine du tout, si on oublie qu'elle m'éclate les rétines à chaque fois que je la regarde. Et au moins avec elle, je peux dire ce que je veux sans devoir faire attention à ce que je dis de peur qu'elle ne se vexe et fasse la gueule durant des heures. « Parce que tu crois vraiment que j'ai commencé à te draguer ?! Non crois moi, quand je commencerais O'Connor, t'auras plus envie que j'arrête. » Bon c'est un brin vaniteux, pour être honnête mais c'est ça aussi le jeu, non ? C'est comme ça qu'elle me voit non ? Comme le dragueur de ses dames, qui passe d'une fille à l'autre sans chercher à s'attacher. Qui obtient tout ce qu'il veut avec un beau sourire ou en tombant le haut ... Bon d'une certaine façon, elle n'a pas tort, même si pour être honnête, je ne drague pas forcément. Je ne prétends pas que ça me tombe toujours tout cuit dans les mains, ça serait exagéré, mais il faut bien avouer que souvent je n'ai pas grand chose à faire. Un sourire à droite, un compliment à gauche et une séance d'exercices et souvent j'obtiens l'attention de quelques filles sans trop de mal. Bon certaines n'auront jamais aucune chance, il faut bien être honnête, mais d'autres c'est une autre histoire. Après je ne cherche pas à m'attacher, mais le pari ne dit pas que ça doit être sérieux, si ? Je dois juste lui prouver qu'elle est comme toutes les autres filles et qu'elle n'est pas si insensible à mon charme qu'elle le prétend. Après je m'aventure en terrain inconnu, pour être honnête je n'ai dragué ce genre de filles, mais c'est plutôt amusant. Et puis on plaisante tous les deux, rien n'est sérieux entre nous, ce n'est que pour se distraire. Elle est plutôt cool et de temps en temps, ça ne me déplais pas de passer un peu de temps en sa compagnie. C'était fun d'apprendre un nouveau sport, même si je n'ai jamais eu l'occasion de réitérer l'expérience. Et là faire du vol et tenter de la draguer, tout ce que j'aime aussi, que du plaisir en gros. Et puis c'est amusant de l'imaginer en potentielle proie, c'est un challenge intéressant ...

« Redresse .... Redresse .... MAIS REDRESSE ... » Voilà ce que je me suis mis à hurler en la voyant courir à la catastrophe. C'était vraiment un cas désespéré, il n'y avait pas à dire. Pourtant elle n'était pas si mal parti, elle prenait de la hauteur, puis de la vitesse, il n'y avait aucune grasse ni technique mais au moins elle restait en l'air. Mais au vu de sa façon de ralentir et de redescendre, il y avait vraiment beaucoup de boulot. A croire qu'on ne lui avait jamais appris à freiner sur un balai, une catastrophe. Au début je me suis dis qu'elle me faisait marcher, qu'elle allait se redresser vers la fin, pour me faire une petite plaisanterie, que j'ai peur pour elle alors qu'il n'y a pas de raison. Mais plus les secondes avancées et plus je me disais qu'elle ne maitrisait rien du tout et que c'était catastrophique. A ce rythme là, j'allais devoir ramasser les morceaux et ce qui devait n'être qu'un petit jeu amusant allait se transformer en véritable cauchemar. Mais qu'est-ce qu'il m'a pris d'avoir cru pouvoir jouer les apprentis profs avec elle ? Si Crawford n'avait rien pu faire pour elle, je ne vois pas comment je pourrais faire mieux. Ce n'est pas un cirque ici, je ne lui apprends pas des acrobaties, c'est du vol, c'est plus complexe et visiblement elle n'est définitivement pas douée pour ça. Je le regrette amèrement et quand elle finit par atterrir, je cours à sa rencontre. Elle n'a rien, c'est déjà un bon début. Elle a réussi à redresser presque à temps mais ses chaussures n'ont pas été épargné. Quand je l'entends me demander si ses chaussures sont fichues ou pas, je ne pus m'empêcher de rire, presque nerveusement, mais surtout soulagé de voir qu'elle allait bien et qu'elle était toujours elle-même, dans toute sa splendeur. « Putain t'es con, j'ai failli faire une attaque. Je te voyais déjà t'étaler au sol comme une crêpe et ça aurait été à moi de ramasser les morceaux ... » Lui dis-je en souriant et en retrouvant un rythme cardiaque normal « T'es bien une meuf tient, à te soucier de tes chaussures plutôt que du fait que t'as failli t'écraser au sol comme une merde ... T'inquiètes ça se répare ça ! » Lui dis-je en fixant ses chaussures amusé.

Sloane ∞ Snow

J'étais sincèrement soulagé qu'elle soit sur la terre ferme, en vie et entière. Pour être honnête je ne l'aurais pas forcément parié quand elle était perchée sur son balai. Mon dieu, je n'ai jamais vu une personne aussi peu habile sur un balai. Au début tout allait bien, certes, mais dès qu'il est question d'un brin de technique, y'a plus personne. Franchement, quand je l'ai vu faire, au début, je pensais qu'elle me faisait une blague et plus les secondes avançaient et plus je me disais "mais qu'est-ce qu'elle fait ... ? Mais pourquoi elle ne se redresse pas ? Elle va se crasher à ce rythme là, ça ne va pas être beau à voir ..." Et franchement, elle fait sa maligne là mais c'était pas trop ça quand elle était sur son balai. Je ne prétends pas qu'elle ne faisait pas sa maligne sur son balai, ce que je dis c'est qu'elle ne démontrait pas une maitrise totale de son balai. Enfin bref, tout ça c'est terminé et fort heureusement. « Heureusement parce que t'es un véritable danger public sur ton balai. J'ai jamais vu quelqu'un avoir aussi peu de technique et de bon sens sur un balai ... J'ai bien cru que tu ne finirais pas par te redresser et pour être honnête, te la pète pas trop, si tes chaussures ont pris cher, c'est certainement pas pour rien ... » Je ne l'engueulais pas, déjà parce que ça ne servait à rien, ça lui passerait au dessus et en plus parce que j'étais pas son père, ni même un membre de sa famille ou un vrai ami. Moi j'étais juste une connaissance, un mec de sa classe, je ne pense même pas qu'on pourrait prétendre être des "potes" parce que ce n'est absolument pas le cas. C'est vrai, d'elle je ne sais strictement rien et même si c'est le cas de pas mal de mes potes, au moins je traine de temps en temps avec eux, alors qu'elle, c'est extrêmement rare. En fait si on ne s'était pas lancé un pari mutuel, on ne serait certainement pas là aujourd'hui. Ce n'est qu'une simple plaisanterie entre nous, une envie de jouer, un désir de voir l'autre perdre, rien de plus. Nous ne sommes pas sérieux, je n'a pas particulièrement envie de constater que je pouvais réellement lui plaire et la séduire n'est pas franchement mon but dans la vie. Non mais sérieux, elle est cool hein, je ne prétends pas le contraire mais soyons honnête, elle n'incarne absolument pas la fille que je souhaite atteindre. Je veux une fille avec une bonne situation sociale, pourquoi aristocrate - ça serait le top - belle serait un plus mais je pourrais m'en passer si jamais le reste des critères sont réunis. Je la veux riche, éprise de ma personne et avec de bonnes relations. Je veux être connu et pour cela, il faut bien savoir placer ses pions non ? Et c'est certainement pas au bras de Sloane que j'y parviendrais. Restons réaliste quelques instants.

Mais malgré la peur que j'ai ressenti - humaine j'en suis convaincu, je ne suis pas le seul à avoir frisé la crise cardiaque, n'importe qui aurait réagi ainsi à ma place, ça n'a rien d'anormal, ce n'est pas moi le problème ou parce que c'est elle qui a failli se crasher. Bref, tout ça pour dire que malgré la peur, je ne peux m'empêcher de rire de la situation. Elle est définitivement irrécupérable et totalement ridicule quand elle s'y met. Je me met à rire, parce qu'au fond il n'y a pas grand chose à faire d'autre. Elle fait semblant de s'évanouir dans mes bras, se moquant de moi. Ses pitreries me donnent involontairement une idée et quand elle prétendant que j'étais son sauveur, je la soulevais comme un véritable sauveur aurait pu le faire. Installée dans mes bras, je marchais quelques pas. « Je devrais te jeter dans le lac ... juste pour t'aider à te remettre de tes émotions ... Et on sait tous les deux que je pourrais aisément te porter jusqu'à la bas sans trop de mal. » Lui dis-je en plaisantant. En revenant vers mes affaires, je me souvins d'une chose. « N'empêche, toi qui prétendais que tu ne tomberais jamais dans mes bras, on dirait que je viens de te donner tort ... » Je pris un air relativement sérieux pour bien me foutre de sa gueule. J'étais parfaitement conscient que ce n'était qu'une plaisanterie entre nous et qu'il n'y avait aucune chance qu'elle me tombe dans les bras, mais là, littéralement parlant, elle y était pourtant bel et bien. C'était une situation assez cocasse, que je ne me lasserais pas de lui rappeler à chaque fois que j'en aurais l'occasion. « Je comprends en tout cas maintenant pourquoi les profs sont incapable de t'aider à t'améliorer, t'es vraiment un cas. T'as jamais songé à juste arrêter le vol ? » Lui demandais-je en souriant. A mon avis il y aurait deux ou trois règles de bases qu'elle devrait revoir et manier son balai sur la terre ferme avant de tenter dans les airs, juste pour comprendre le mécanisme pour freiner. Parce que ça n'avait pas l'air d'être totalement au point dans sa tête. Après elle savait décoller, prendre de la vitesse et voler sans que ce soit totalement catastrophique, mais niveau atterrissage on repassera. Qu'est-ce que c'était si elle avait une batte dans la main ? Ou si elle devait se mettre à la poursuite du vif d'or ? Ou si elle devait avoir le souafle dans les mains et le lancer à ses coéquipiers. « Ou mieux encore, deviens joueuse de Quidditch ... t'as de l'avenir, j'te jure ... et au moins on ne risquera pas d'avoir les gryffondor dans les pattes l'an prochain. » Lui dis-je en la charriant gentiment.

Un hoquet de surprise m'échappa, et les dernières traces de fou rire s'effacèrent alors que Snow... me soulevait dans ses bras. Ben ouais, allons-y franchement. Prince charmant - et accessoirement sauveur, diplômé de la prestigieuse université de secourisme de Disneyland - jusqu'au bout des ongles, le Shiver, la totale, avec le regard azur, le cheveu soyeux et les muscles en acier trempé. Le hic, c'est que moi, je n'étais pas une princesse, et je n'avais jamais trop aimé ça, à vrai dire. Petite, je coloriais les princesses Barbie que mes oncles et cousins jugeaient bon de m'offrir. Oui, au feutre. En carmin, de préférence. J'étais dans ma période carmin. Il fallait réussir à imaginer une collection de Barbie dont le visage, les cheveux, et même les jolies robes bouffantes avaient été coloriés en rouge. Certains membres de ma famille, les moins habitués à ma bizarrerie chronique, proposèrent de m'envoyer voir un spécialiste, car enfin, peinturer ses poupées en rouge sang, ça n'avait rien de très saint - rouge carmin vous dis-je ! Moi, pas saine d'esprit ! Ils pouvaient bien aller dire ça à mes délinquants de frères, ceux-là même qui avaient trouvé distrayant de faire fondre leur tête au briquet. Voilà. Je n'étais pas très branchée princesse.
Je me serais bien dégagée des bras de Snow, mais je demeurais toute essoufflée, le visage encore rose d'avoir tant ri. J'avais un peu mal aux côtes, aussi. J'étais un peu molle, un peu inerte - à bon entendeur - contre le torse de Shiver et il fallait bien reconnaitre que le bougre avait de la poigne. Ma tête pendait lamentablement en arrière, et je me fis un devoir de la redresser. Ça allait bien deux minutes d'être suspendue aux bras de Snow, avec le même niveau de tonus que celui d'un vieux drap - splendide comparaison n'est-il pas ?
Une chose était sûr, mon prince charmant avait le chic pour réveiller sa princesse. Me foutre à l'eau ? Moi ? Mais il n'y songeait pas tout de même ! Je jetais un regard outré à Shiver en me redressant d’avantage, dans un sursaut d'énergie fulgurant. Il en rajouta, évidemment. Évidemment que Mister Musclor pouvait me porter jusqu'au lac, mais ce n'était pas une raison pour le faire ! Superman avait le pouvoir de régner en maître sur la Terre mais ne le faisait pas ! Parce-que, bon, tout de même, cela faisait beaucoup d'embêtements en fin de compte. Moi, barbotant dans le lac, c'était des tonnes et des tonnes d'embêtement. Mauvais calcul, Shiver, très mauvais calcul. Et v'là ti pas qu'il se baladait, tranquillou, peinard, sans daigner me reposer. Et qu'il me disait que j'étais finalement tombée dans ses bras. Oui... mais non. On s'accorde que "tomber dans les bras" de quelqu'un avait bien des sens, et en l’occurrence, pas celui que Snow voulait lui donner. Ah ! C'était bien la peine qu'il prenne cet air sérieux... qui ne lui allait pas. Il était plus mignon quand il souriait, malgré tout.

« Non mais en fait, là, maintenant tout de suite, ça me tente pas trop d'aller me baigner. Mais c'est gentil de proposer... »

Bien essayé, Slo.

« D'ailleurs, ça compte pour du beurre ! Je n'étais même pas vraiment dans tes bras, j'étais juste... collée à toi. Tu as fait le reste, tricheur ! »

Ce qui était tout à fait vrai, dans les faits, en substance, bref, c'était vrai de chez vrai. Ça y était, Snow m'enfonçait sur mes incroyables performances aériennes, ce qui était à prévoir. Il fallait bien avouer que, même muni de toute la bonne foi du monde, Crawford s'arrachait les bouclettes à essayer de me faire voler les bouclettes. Il avait au moins le mérite d'être persévérant... Snow l'était-il autant ? Cela restait à voir ! Il me charriait beaucoup, en tous cas - rira bien qui rira le dernier -, et ne semblait pas prêt de me lâcher, ce qui devenait un peu suspect. Il n'oserait pas... ? Non, bien sur que non. Quand même...
La question essentielle tomba, fatalement. Pourquoi je m'obstinais à essayer de voler ? C'était vrai ça, et pourquoi, au fait ?

« Je ne lâche jamais prise, c'est un principe. » répondis-je du tac au tac.

Depuis six ans que je m’escrimais à essayer encore et encore, il m'était venu plusieurs fois à l'esprit de lâcher l'affaire, simplement jeter l'éponge. Il me fallait quelques jours, quelques semaines, parfois, mais fatalement, je retentais ma chance. Je ne pouvais me résoudre à abandonner, cela ne me ressemblait pas. Lorsque je me fixais un objectif, j'allais toujours jusqu'au bout, quoiqu'il m'en coûta. Défaut ou qualité, cet acharnement faisait partie intégrante de ma personnalité.
Décidément, Snow était trop content de me torturer pour s'arrêter en si bon chemin. Moi, dans l'équipe de Quiddith, juste histoire de plomber Gryffondor. Tu parles d'un trait d'esprit...

« Ah ah ! Très drôle Shiver, vraiment, je vais crever de rire... La coupe des quatre maisons est pour nous cette année, et le trophée de Quidditch, c'est pour l'an prochain. Les lions vont dominer Poudlard, fais toi à l'idée petite vipère ! »

Je recommençais à sourire, gaieté temporaire qui ne dura pas. Alors que j'essayais de revenir sur mes pieds, Snow ne me lâchait pas. Pour avoir de la poigne, il en avait, ça devenait de l'abus de pouvoir, à ce niveau-là.

« Euh Snow, tu peux me lâcher maintenant... »

Prise d'un doute, j'ajoutais.

« Cette histoire de me jeter dans le lac, tout ça, c'était pour rire, pas vrai ? »

Il ne répondait pas. Merde.

« Snooooooooooooooooow ? »

Sloane ∞ Snow

Pourquoi avais-je Sloane dans mes bras ? Pour être honnête je n'en avais aucune idée, ce fut une idée impulsive comme une autre. Nous étions en train de jouer à un jeu tous les deux, sommes tout assez innocent et nous nous y prenions au jeu, moi en tout cas je m'amusais beaucoup. Je crois que j'avais envie de lui faire un petit peu peur, pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais tout cela ne fut pas préméditais, comme je le disais se fut sous le coup de l'impulsivité que je l'attrapais et la portais. Au point de départ, je n'avais pas réellement dans l'idée de la mettre dans l'eau. Le lac n'était certes pas très loin mais ce n'était qu'une idée balancée comme ça un peu au hasard. Mais les secondes passaient et plus je trouvais l'idée très plaisante. C'est vrai après tout, même si je la jetais dans l'eau, ça ne lui ferais rien, ce n'était qu'une blague, elle finirait trempée, point. Il existe un sortilège pour qu'elle puisse se sécher rapidement, elle n'allait pas mourir d'une pneumonie. Et puis elle qui aime vivre dangereusement et vivre des sensations fortes je pouvais continuer à la servir. En plus elle s'était bien foutue de ma gueule parce que je m'étais inquiété pour elle, je pouvais bien me venger, j'étais dans mon bon droit. Et puis même si c'était puéril et stupide, franchement qu'est-ce que je m'en foutais. Bref, tout ça pour dire que plus les secondes passaient et plus j'aimais l'idée. « C'est vrai ? C'est dommage, je suis persuadé pourtant que ça te ferais un bien fou, ça te remettrait les idées en place ! » Lui dis-je en esquissant un large sourire, content de ma connerie. Je pouvais comprendre qu'elle n'avait pas très envie de finir dans l'eau mais visiblement elle n'était pas vraiment en mesure de faire quoi que ce soit. Elle pouvait toujours lutter, tenter de s'évader mais je n'étais pas une brindille, il lui serait difficile de fuir. Je ne prétends pas que ce serait impossible, rien n'est réellement impossible, mais compliqué en tout cas.

Il était vrai qu'elle n'était pas réellement tombée dans mes bras, mais n'était-ce pas du domaine du détail au final. Elle avait joué à la pauvre fille en détresse, elle ne pouvait pas m'en vouloir de vouloir la faire rentrer dans son jeu jusqu'au bout. Si elle voulait être la pauvre fille traumatisée, ayant besoin d'être secourue par un vaillant prince charmant, j'étais prête à devenir ce prince, pour quelques instants du moins. Et quoi de plus normal donc de la prendre dans mes bras ? Il était vrai que pour notre pari, ça ne rentrait pas totalement dans les clous, mais encore une fois, ce n'était que du domaine du détail et la journée n'était pas encore terminée. « Il fallait bien que je t'aide un peu, tu avais l'air de ne pas savoir comment t'y prendre. Et puis j'ai cru que c'était un message caché, trop honteuse d'avouer que j'avais gagné, tu voulais me faire comprendre à demi-mot que tu voulais que je te prenne dans mes bras ... Avoues que tu kiffes ?! » Lui dis-je en plaisantant encore une fois. « Ca tombe bien, moi non plus ... » continuais-je en laissant planer un petit doute. Je répondais au fait qu'elle ne lâchait jamais prise, c'était je trouve le moment idéal pour glisser le fait qu'elle était assez mal barrée et qu'elle n'allait pas y couper.

Les coupes venaient sur le tapis. Les Gryffondors allaient gagner la coupe des 4 maisons, aujourd'hui ça ne faisait aucun doute, mais ils étaient très loin d'obtenir celle de Quidditch. J'aurais aimé pouvoir me vanter d'avoir encore une fois obtenue celle du Quidditch mais malheureusement ce n'est pas le cas. A 10 points près, c'est rageant il faut bien l'avouer. Mais nous avons eu quelques petits problèmes d'ordre techniques dans l'équipe, des joueurs qui ont disparu du jour au lendemain, laissant leur poste vacant. J'ai essayé de combler les trous comme je le pouvais mais ça n'a malheureusement pas suffi. J'ai vraiment la rage, contre quelques joueurs, mais malheureusement je ne peux plus rien y faire. Je n'offrirais pas ma confiance aussi facilement la prochaine fois. Pourtant je n'ai pas l'impression d'être la bonne poire de service, quand ils jouent mal, ils m'entendent, ça c'est évident mais ça n'a pas l'air de suffire. Que dois-je faire ? Je ne vais quand même pas les enchainer à leur balai, même si l'idée me séduit fortement. « Tu rêves éveillée ma vieille. Vous vous êtes certes améliorés cette année mais vous êtes loin d'être au niveau, va falloir bosser encore plus dur pour avoir réellement une chance. A mon avis vous pouvez vous brosser pour l'année prochaine, je compte bien remporter une dernière fois cette coupe et la ramener dans notre maison, ce sera mon héritage avant de quitter Poudlard. » Oh oui, j'étais bien motivé à remporter cette coupe, je voulais laisser ma trace pour les générations à venir. Nous avions eu beaucoup de malchance cette année mais ça ne se reproduira plus, j'allais tout faire pour. Et puis tout en discutant je continue à marcher. Ca faisait un moment que j'aurais dû la poser, comme je l'avais prévu au point de départ, mais finalement j'avais pris ma décision, elle finirait dans le lac, ça me fera ma journée. Elle commença à se rendre compte que la plaisanterie du départ devenait triste réalité et elle commença à paniquer. Moi je me contentais de lui sourire tout en continuant mon petit bout de chemin. Une fois arrivée en vue du lac, je la regardais une dernière fois « Un petit bain de bon matin va te resserrer les pores et te donner du tonus pour le reste de la journée .... et puis maintenant que tu m'as prouvé tes talents en vol, j'ai hâte de voir ceux pour la nage ! » Lui dis-je tout en la jetant dans le lac « Alors, elle est bonne ?! » lui dis-je en rigolant.

A la flotte. Ben ouais. Toute habillée, forcément. Mon sweat vert imbibé comme une éponge, mes baskets d'autant plus foutues qu'elles s'offraient un fameux bain de vase. La grande classe, y'a pas à dire... Je me redressais, tant bien que mal, et cherchais à dégager la touffe violette qui collait à mon faciès. Debout, l'eau m'arrivait sous la poitrine. Garde tes cheveux longs, qu'on me disait, c'est beaucoup plus féminin, qu'on me disait... J't'en foutrais, moi, d'la féminité ! Quelle plaie ! J'aurais mieux fait de me les couper à la garçonne, tiens, juste la longueur qu'il faut pour y étaler un arc-en-ciel. Debout, l'eau me montait jusqu'au nombril. Sans en avoir l'air, j'oscillais dangereusement entre l'irritation et l'amusement. C'est que j'aurais dû dormir, moi, à cette heure-ci, si Messire Snow le preux ne s'était pas souvenu par je ne sais quelle illumination bovine de ce pari débile proposé dans un moment de détresse sociale intense ! Mon oreiller se sentait trompé, et qu'on se le dise, je n'avais pas signé pour ça. Pourtant, un simple regard vers Shiver me convainquit qu'il y avait mieux à faire que de me mettre en boule et lui cracher ses quatre vérités au visage dans un accès d’orgueil - de se faire trimballer comme une poupée, mon féminisme exacerbé en avait pris un coup, forcément. Sûrement que j'aurais eu l'air d'un chaton nyan cat feulant sur son humain attitré après un bain forcé. Sûrement que je ne lui en voulais pas assez pour lui faire une scène authentique - où était cette garce d'Aniek quand j'avais besoin de m'énerver ? La faute à son sourire colgate.Toujours plus difficile de faire la tronche à un sourire joyeux. Même lorsque ce dernier vous charriait sur vos pores d'une façon on ne peut plus douteuse - qu'on laisse mon épiderme en dehors de cette histoire s'il vous plaît !
Une chose était sûre, Snow pouvait toujours se gratter pour me voir nager. Je me retrouvais déjà à patauger dans la vase, comme dans un remake foireux de la petite sirène que j'avais vu l'été précédent et dans lequel Ariel avait tout l'air de fumer des algues, c'était bien suffisant. S'il était établi par Shiver que ma peau ne pourrait que profiter de cette occasion de faire trempette, qu'en était il de la température de l'eau ? Était-elle bonne ?
Je jetais mon sweat au visage de Snow.

« Excellente. »

Par bonheur, mon débardeur n'était pas devenu transparent - pas trop -, mais simplement plus moulant, collant à ma comme une seconde peau. Je m'en sortais plutôt bien. Snow s'était débarrassé de mon sweat, toujours sur le bord de l'eau. La suite, on la connaît. Comment ne pas s'en douter ? Shiver souriant et bien au sec ? Allons bon. Quelle idée farfelue. Le prenant pas surprise, je saisissais ses chevilles. Il bascula dans l'eau. Un sourire d'ange éclaira mon visage.

« N'est-ce pas qu'elle est bonne ? »

Au fond, je n'étais pas satisfaite. Pas encore. J'exigeais une réparation. Avec les intérêts. L'air ingénu, je m'approchais de Snow, posais les mains sur sa poitrine.

« Tu sais Snow, si tu voulais me voir mouillée, il suffisait de demander... »

Mes mains glissèrent jusqu'à son ventre. Je rapprochais mes lèvres des siennes, frôlais presque sa bouche... Soudain je plongeais sa tête dans l'eau et reculais aussi tôt, un sourire goguenard collé au visage. Touché coulé ! Eh ouais, on ne rigolait pas avec mon sommeil, il était précieux, et mes baskets aussi. Ce n'était que justice. J'attendais que Snow remonte, prête à le noyer sous des litres de flotte. Une petite bataille d'eau ?

Sloane ∞ Snow

L'eau n'avait pas l'air trop mauvaise, un poil froide peut-être si j'en crois le sweat de Sloane venait de m'envoyer dans la figure. Moi ça me faisais marrer, pour être honnête, parce que c'est une situation amusante. Ce n'était que de l'eau, pas de la lave en fusion, ni quoi que ce soit qui soit dégradant ou douloureux, juste un peu d'eau. Bon certes, niveau hygiène, le lac noir était certainement à revoir mais ça restait de l'eau. Alors certes, je conçois qu'elle n'avait pas prévu de finir dans l'eau ce matin, mais ce n'était finalement qu'une suite logique de la journée. D'abord elle a dû se lever tôt, ce qui pour cette marmotte était une hérésie presque. Ensuite elle avait dû me montrer l'étendu de ses talents en vol, ce qui se résumait à presque se rétamer sur le sol du terrain et me faire avoir presque une crise cardiaque au passage. Et maintenant, un petit plongeon dans le lac noir. Si elle voulait passer une journée merdique, elle avait bien commencé je pense. Mais moi ça me faisais marrer donc je ne voyais pas de problème de continuer. Visiblement elle avait l'air d'être partagé entre plusieurs sentiments. La colère devait certainement en faire partie, mais je soupçonnais une pointe d'amusement derrière tout ça et ça c'était cool. Je laissais tomber son sweat sur le côté, elle le récupérerais quand elle sortirait de l'eau. Pour la suite, je crois que je l'ai vu venir à des kilomètres mais je n'avais malgré tout pas bouger. Pourquoi ? Aucune idée, je crois que c'était de bonne guerre, qu'un peu de trempette ne me dérangeais pas vraiment et surtout j'estimais inconsciemment que c'était un bon retour de bâton. Pour être honnête j'ignore pourquoi je l'ai laissé faire, mais je me retrouvais à mon tour dans l'eau et quand elle me demanda la confirmation de la température du lac, je ne pus que rire. « Excellente ! Ca aurait été dommage de passer à côté de ça ... »

Ce qui puait plus que le fait d'être dans l'eau, c'était de la voir se rapprocher autant de moi. Je savais qu'elle préparait un mauvais coup, je ne savais juste pas lequel. Proche, je crois que nous ne l'avions jamais été autant et j'allais très rapidement le regretter. Ses mains glissèrent sur mon ventre, puis dans mon cou, avant de se mettre au dessus de ma tête pour faire pression. Me voilà donc littéralement engloutie par les flots, Sloane au dessus, victorieuse. L'erreur qu'elle venait de faire c'était de m'avoir lâché, car en un temps record, elle se retrouvait entrainé par le font par mes soins. J'avais attrapé ses chevilles pour l'immerger à son tour. Il était hors de question que je remonte pour qu'elle me coule de nouveau, je la voyais venir. J'avais un frère et une sœur, je savais comment pouvait réagir les gens quand ils avaient envie d'emmerder leur monde. Nous voilà donc tout les deux complètement mouillé, trempés de la tête aux pieds. « J'avais envie de vérifier tes capacités en apnée ... » Lui dis-je en plaisantant, amusé par ma propre bêtise. Nous voilà donc à égalité, la tête hors de l'eau. Je me rapprochais du bord « Je constate en tout cas que je n'étais visiblement pas le seul à avoir envie de voir l'autre mouillé ... petite coquine ... » Repris en sortant de l'eau. Je n'avais jamais trouvé mon pull aussi lourd qu'en cet instant. Je pris un instant pour l'enlever, non sans peine. Que c'était désagréable d'enlever des vêtements complètement trempés. Mon t-shirt me collait totalement, mes chaussures étaient complètement remplies d'eau et mon pantalon me collait un peu aussi. Bref, c'était bien amusant mais ce n'était pas des masses agréables au final, même si je ne regrettais rien. « Bon allez la sirène, sort de l'eau sinon tu vas finir totalement fripée. » Lui dis-je en souriant.