Nathan & January

Cette conversation avec Nathan hantait la jeune fille depuis qu’elle avait eu lieu. Bien sûr, elle n’ignorait pas les regards parfois braqués sur elle dans les couloirs et les murmures de certains élèves. Une chose était sûre, ils avaient bien mal choisis le lieu de leur conversation et beaucoup étaient au courant ou en tout cas pouvaient supposer, que leur conversation n’était pas purement amicale. Avaient-ils entendu que le Serdaigle avait des sentiments pour elle ? Il fallait espérer que non, January commençait en avoir assez que sa vie amoureuse fasse l’objet de tant de ragots. C’était un peu le revers de la médaille, finalement, elle était la première à aimer griller les couples et à étaler leur relation au grand joueur par le biais de rumeurs qu’elle faisait circuler dans toute l’école, sans prendre la peine de vérifier leur véracité au préalable. Mais lorsque ça lui arrivait, forcément, c’était beaucoup moins plaisant. Ça avait déjà été assez désagréable lorsqu’on avait parlé d’Asling et elle un peu trop souvent à son goût, chacun mettant son petit grain de sel dans leur relation sans le moindre scrupule, mais si un troisième garçon devait s’ajouter à l’équation, les choses deviendraient difficiles à gérer pour la Poufsouffle qui était déjà complètement perdue. Depuis cette discussion, elle avait essayé de se replonger dans leur amitié passe, se souvenant des bons moments qu’ils avaient partagé et de leurs rares disputes en cherchant parmi tout ça des signes ou des preuves de ses sentiments à son égard. Mais rien, absolument rien ne lui était venu à l’esprit. C’était comme s’il n’avait éprouvé pour elle que de l’amitié avant leur fameuse discussion dans la grande salle et que ce n’était qu’à ce moment précis qu’il avait eu un déclic. Evidemment, ça semblait peu vraisemblable, si ça avait été le cas, il n’aurait probablement pas agi comme ça avec elle des mois auparavant, mais le moins qu’on pouvait dire était qu’il avait bien caché son jeu. Est-ce qu’elle lui en voulait ? Un peu, oui, elle lui en voulait de la mettre au pied du mur et l’obliger à se remettre en question et de devoir analyser ses propres ressentis. Elle s’était juré de garder ses distances pour ne plus souffrir comme ça avait été le cas avec Asling et finalement, le Serdaigle l’empêchait un peu de le faire en la mettant au pied du mur de cette façon.

Après sa crise de larmes qui avait suivi leur conversation, January avait eu peur de recroiser son ami ou peut-être ancien ami, dans les couloirs et en cours. Elle s’était rendu à leur premier cours en commun la boule au ventre, sachant pertinemment qu’elle ne saurait pas quoi lui dire si jamais elle était amenée à le revoir. Toutefois, elle avait été surprise et même déçue de voir qu’il n’était pas là. January connaissait l’investissement du Serdaigle pour les cours, son avenir était important à ses yeux et elle ne voyait pas pourquoi il sècherait, ça ne lui ressemblait tellement pas. Etait-ce à cause d’elle ? La jeune fille écarta cette hypothèse, même en ne souhaitant pas la voir, il n’aurait pas pu négliger sa scolarité, ça ne lui ressemblait pas du tout. Mais les jours s’écoulèrent sans que Nathan ne daigne se représenter en classe et la Poufsouffle commença à se rendre compte que son hypothèse était la bonne. Elle en fut blessée, évidemment, jamais elle n’aurait imaginé que son ancien ami puisse préférer abandonner deux de ses cours pour éviter de se retrouver au même endroit qu’elle au même moment. Elle hésitait un peu à aller le voir, à lui dire qu’il était un peu stupide de se montrer si distant et qu’ils pouvaient participer au même cours sans pour autant que ça ait une incidence sur leur relation qui était de toute façon complètement gâchée… Enfin, peut-être que lui dire comme ça n’aurait pas été l’idée la plus judicieuse au monde, mais il fallait qu’elle le pousse à continuer. Heureusement, pour une fois, Nathan sembla avoir pitié d’elle et de son dilemme puisque quelques jours plus tard, il réapparu en cours d’étude des moldus, s’asseyant derrière elle sans lui adresser un regard. La jeune fille eut beaucoup de mal à se concentrer sur le cours, elle avait juste envie de se retourner vers lui, de scruter son visage, de comprendre ce qui n’allait pas chez lui. Mais sa fierté la força à faire preuve de courage et elle se tint bien droite sur sa chaise jusqu’à l’annonce des binômes de travail… Evidemment… Elle allait devoir travailler avec Nathan. Mais au moins, ça l’obligerait à lui parler et ça, c’était plutôt une bonne nouvelle. A la fin du cours, elle prit le temps de ranger ses affaires dans son sac et se leva pour aller rejoindre le Serdaigle et convenir d’une heure de rendez-vous mais lorsqu’elle regarda autour d’elle, elle constata que le jeune homme était déjà parti, seul un bout de papier se trouvait sur sa table. "Je pense que nous n'avons pas le choix, alors rendez-vous dans l'une des salles inutilisés dans une heure pour boucler ce devoir s'il te plait. Je te remercie."

Que nous n’avons pas le choix… Alors c’était comme ça que ça allait se passer entre eux désormais ? Il considérait comme une corvée l’idée de se retrouver dans la même pièce qu’elle, ne serait-ce que pour travailler. Evidemment, elle allait aller à ce rendez-vous, son amour pour l’étude des moldus n’était évidemment pas ce qui l’y poussait, elle se fichait complètement d’avoir une bonne note à ce devoir, mais ils ne pouvaient pas continuer à s’éviter de la sorte, cette querelle n’aurait alors plus de fin et January savait qu’il fallait que l’un d’entre eux fasse preuve d’un peu de courage. Or, Nathan semblait en être complètement incapable, ce qui voulait dire que c’était à elle de faire ce premier pas. A l’heure du rendez-vous, elle se rendit donc vers les salles inutilisées, passant la tête dans chaque salle pour trouver celle dans laquelle s’était installé le Serdaigle. Elle ne mit pas longtemps à le trouver, elle était un peu en avance mais manifestement, il attendait depuis un moment déjà. Il avait pris le temps de disposer les tables pour qu’ils puissent travailler et de récupérer des bouquins à la bibliothèque, chose à laquelle elle n’avait même pas pensé. Sans attendre, January pénétra dans la pièce et prit place sur la chaise en face du Serdaigle, si elle avait attendu ne serait-ce qu’une seconde de plus, elle savait que son courage l’aurait sûrement abandonnée et que la tentation de faire demi-tour aurait été trop forte. « Salut. » Commença-t-elle sur un ton neutre avant de plonger dans son sac pour en sortir ses affaires. « J’ai reçu ton invitation. » Déclara-t-elle en accentuant ce dernier mot, signe qu’elle n’avait pas franchement apprécié être conviée de la sorte alors qu’il aurait très bien venir lui parler à la fin du cours comme une personne civilisée. Mais bon, apparemment avoir une conversation avec elle lui semblait insupportable, au moins le message était passé. « Bon, on va commencer ? Quelque chose me dit que tu préférerais passer le moins de temps possible avec moi, je m’en voudrais de t’imposer ma présence. » January savait qu’elle n’était pas spécialement agréable et surtout que cette situation était en parti de sa faute, après tout, elle n’avait rien répondu à l’annonce des sentiments du jeune homme et elle n’avait pas le droit de lui demander de se comporter comme avant avec elle si vraiment il était amoureux, mais perdre son ami lui faisait tellement de peine qu’elle ne pouvait s’en empêcher.

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Nathan & January

Si on lui avait dit un jour que sa relation avec Nathan se retrouverait dans cet état lamentable, la Poufsouffle aurait certainement rigolé en disant que c’était tout simplement impossible qu’ils s’entendaient trop bien et se faisaient trop confiance pour que leur amitié puisse un jour se dégrader. Et elle aurait eu tort de dire une chose pareille, leur amitié avait été mise à mal ces derniers temps et January ne savait plus vraiment s’ils seraient capables de s’en relever un jour. Ils avaient jonglé entre amour, haine et incompréhension et avaient été incapables de s’exprimer et de s’expliquer clairement pour le moment. Tout ce que savait la jaune et noir, désormais, était que le jeune homme avait des sentiments à son égard ou en tout cas, c’était ce qu’il lui avait dit quelques semaines auparavant lors d’une altercation qui avait tourné au vinaigre. Bien qu’il avait laissé du temps à la jeune fille pour qu’elle puisse essayer de comprendre quelle bombe venait d’exploser dans sa vie, elle n’avait pas été capable de prendre le recul nécessaire pour analyser ce qu’il se passait dans sa vie et maintenant, elle se sentait encore plus perdu que durant cet été où elle avait attendu en vain des nouvelles rassurantes de son meilleur ami. Lui en voulait-elle toujours ? Oui, très probablement, comment aurait-il pu en être autrement ? Il l’avait rendu extrêmement malheureuse, elle s’était sentie seule et abandonnée sans lui et aujourd’hui encore elle peinait à croire qu’il ait pu se passer tant de choses en si peu de temps. Avait-elle des sentiments pour lui ? Là était la question piège, c’était quelque chose que January ne s’était jamais demandé auparavant parce qu’il était évident qu’ils étaient d’excellents amis et elle ne voulait pas ruiner cette relation si solide et si agréable à vivre. Maintenant qu’elle connaissait les sentiments de Nathan pour elle, il aurait fallu remettre tout en question dans un moment où elle n’était capable de se consacrer qu’à son amour perdu… Imaginer pouvoir être avec un autre garçon qu’Asling à l’heure actuelle lui était tout bonnement insupportable, voilà pourquoi elle ne voulait pas chercher à savoir ce qu’elle éprouvait pour le Serdaigle, il était trop tôt pour qu’elle aille de l’avant, elle ne voulait pas trahir son premier amour et elle avait encore l’impression que si elle s’accrochait à ce qu’avait été leur relation, elle lui permettait encore de vivre un peu parmi eux à travers ces souvenirs impérissables. En acceptant de voir un autre garçon comme un petit ami potentiel, elle le tuerait une seconde fois et ce n’était pas du tout envisageable. Mais est-ce que Nathan pouvait accepter ou du moins comprendre une chose pareille ? Rien n’était moins sûr et la Poufsouffle n’avait pas vraiment envie de lui ouvrir son cœur de cette façon, de lui faire espérer quelque chose qu’elle ne se sentait de toute façon pas capable de lui donner. Pourquoi les choses étaient-elles obligées d’être si compliquées entre eux ? January regrettait le temps où ils pouvaient se comprendre sans se parler et passer des heures à rêvasser l’un à côté de l’autre, simplement pour se tenir compagnie. C’était si simple auparavant, comment avaient-ils fait pour perdre tout ça en une fraction de seconde ? Ils n’obtiendraient probablement jamais la réponse.

Alors forcément, cette entrevue un peu forcée était vue par la jeune fille à la fois comme une bénédiction et comme une malédiction. Bénédiction car ils allaient enfin pouvoir parler, s’expliquer, s’exprimer, dire ce qu’ils avaient sur le cœur et assumer leurs propos sans hurler comme la dernière fois. Nathan avait fait preuve de lâcheté en fuyant la conversation juste après lui avoir ouvert son cœur et elle avait besoin de savoir ce qu’il éprouvait pour elle et depuis combien de temps pour pouvoir vraiment comprendre ce qu’il s’était passé dans sa tête. Elle-même savait qu’elle avait aussi des explications à donner et ce, dans le calme et pas dans les cris, elle avait déjà exprimé tout son ressentiment lors de leur dernière conversation, elle se sentait donc capable de réitérer l’expérience avec nettement plus de délicatesse. Mais c’était également une malédiction car elle savait que rien n’était encore clair dans sa tête et qu’elle allait devoir repousser les avances d’un garçon auquel elle tenait énormément parce qu’elle avait un deuil à poursuivre et qu’il n’y avait pour l’instant aucune place dans son cœur, ou en tout cas, pas au niveau amoureux. Serait-il capable de le comprendre ? Pourrait-il faire preuve de patience avec elle ? Accepterait-il de rester son ami ? Rien n’était moins sûr et January était affreusement partagée entre la peur de trahir Asling et celle de perdre son meilleur ami. Si Snow avait été là, il aurait sûrement dit que se concentrer sur les vivants ne voulait pas dire qu’on trahissait les morts, mais même si elle savait que son frère aurait eu parfaitement raison, elle ne s’en sentait pas encore capable. Quoi qu’il en soit, l’explication allait être rude, c’était une certitude. « Tu ne m'impose rien du tout, je veux seulement pas t'imposer la mienne January. Alors ta façon de me parler ne changera pas ce sentiment envers toi. Tu voulais la vérité la dernière fois, et bien tu l'as eu, et au final et bien je le regrette parce que c'était déjà difficile entre nous mais alors maintenant je n'ose même pas le dire. Et si je t'ai dit que je voulais en finir vite, c'est parce que moi, l'étude des moldus c'est plus vraiment mon dada à l'heure actuelle. Cette matière est juste là pour me donner des points afin de rester le premier. » Les paroles de Nathan eurent l’effet d’un électrochoc, c’était difficile de l’entendre parler ainsi de leur amitié, elle avait vraiment l’impression que tout était fichu. January savait qu’elle devait se montrer moins agressive que lorsqu’elle était entrée dans la pièce si elle voulait espérer avoir une véritable conversation avec son ami ou ancien ami, et elle s’en sentait capable à présent. « Tu ne m’imposes rien du tout, Nathan, je n’ai aucune envie que tu sortes de ma vie, au contraire. » Avoua-t-elle dans un premier temps, au moins pour le rassurer à ce sujet. Elle avait toujours adoré être avec lui, son aveu n’y changerait rien. « Je t’avoue que je t’ai détesté de me l’avoir dit parce que ça va obligatoirement tout changer entre nous… Mais c’est mieux que je sache, je devais comprendre ce qu’il se passait pour qu’on puisse aller de l’avant, tu te comportais d’une manière tellement étrange avec moi. Tu n’as rien à regretter. » Au moins, elle avait eu l’explication qu’elle devait avoir pour arrêter de le haïr et si elle lui en voulait toujours de s’être comporté de cette façon, elle pensait pouvoir accepter son geste parce qu’il était motivé par quelque chose qu’il ne pouvait pas contrôler. « Si je ne suis pas venue te parler avant, c’est parce que je pensais que tu ne voudrais plus qu’on en reparle, je voulais te laisser respirer. » C’était aussi bête que ça. Elle avait l’impression de ne plus connaitre Nathan, de ne plus savoir ce qu’il voulait et d’être en train de perdre pour de bon son ami. C’était dur à encaisser.

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Nathan & January

Finalement, la jeune fille était presque heureuse de se retrouver de nouveau devant Nathan. Non pas qu’il y avait une folle ambiance dans cette salle un peu triste malgré tout, mais au moins, elle allait avoir l’opportunité de comprendre un peu ce qu’il se passait entre eux et ça leur serait bénéfique, c’était une certitude. Ils ne pouvaient pas continuer à se comporter des étrangers, enfin, le Serdaigle y arrivait peut-être mais c’était trop à supporter pour January qui était hantée par leur conversation dans la grande salle depuis quelques semaines maintenant. Elle avait besoin d’entendre au moins un mot rassurant sortir de la bouche de Nathan, elle avait l’impression qu’elle allait imploser à cause du trop plein d’émotions, sinon. Et encore, là, elle avait eu un peu de chance puisqu’elle ne l’avait même pas aperçu dans un couloir ou à la bibliothèque pendant toute la période de leur ignorance mutuelle mais si ça avait été le cas et qu’elle l’avait aperçu heureux, discutant avec des élèves dans un couloir en se fichant pas mal de ce qu’elle pouvait ressentir, ça aurait été vraiment très difficile pour January. Alors même s’ils ne pouvaient plus entretenir la même relation qu’auparavant et qu’ils étaient forcés de s’éloigner l’un de l’autre, elle voulait encore croire en leur bonne étoile et imaginer qu’ils pourraient au moins enterrer la hache de guerre. Ils ne seraient peut-être jamais aussi proches qu’avant, mais ils pouvaient au moins éviter de se comporter l’un envers l’autre comme deux étrangers ou pire, comme deux ennemis. Enfin bien sûr, ça ne dépendait pas que de la Poufsouffle, Nathan aussi aurait son mot à dire dans cette histoire et elle n’était pas sûre qu’il veuille la même chose qu’elle pour le coup. Les négociations allaient probablement être rudes presque autant que les explications qui ne manqueraient pas d’avoir lieu, mais si ça pouvait valoir le coup alors elle avait vraiment envie d’essayer. Bien sûr, elle avait ressenti une vraie haine envers Nathan lorsqu’il l’avait abandonnée et si mal traitée et encore aujourd’hui, elle se sentait incapable de tout lui pardonner, mais elle voulait tout faire pour ne pas le perdre et si ça impliquait de faire des concessions aussi de son côté, alors elle pouvait essayer de le faire, rien que pour tenter d’apaiser un peu leurs relations tendues. Il ne lui restait plus qu’à attendre de savoir si le jeune homme y serait sensible.

Il fallait bien le reconnaitre, le jeune homme n’avait pas l’air au mieux de sa forme et January ne put que craindre que sa présence lui soit désagréable au point qu’il veuille bâcler ce devoir au plus vite et ne plus jamais la revoir. La chute aurait alors été terrible pour la Poufsouffle qui avait l’habitude de se sentir importante grâce à son meilleur ami qui lui faisait comprendre dès qu’elle en doutait à quel point elle était formidable. C’était une des qualités de Nathan, il savait faire ressortir le meilleur chez chacun et ne montrait que du positif, elle aurait vraiment aimé qu’il en soit capable encore aujourd’hui mais elle n’avait aucune certitude à ce sujet, il lui semblait tellement loin d’elle à présent. « Tout a déjà changé entre nous January, j'ai beau essayé de le nier, je ne suis pas aveugle et je pense que toi non plus. » Ce n’était pas faux, ils se comportaient comme si leurs nombreuses années d’amitié n’avaient été que passagères et qu’ils pouvaient y mettre un terme en claquant des doigts et January ne trouvait pas ça normal. Ils devaient se ressaisir et se serrer les coudes pour réussir à franchir ce mauvais cap dans leur relation plutôt que de continuer à se disputer sans cesse. Les reproches qu’ils se faisaient ne menaient à rien, de toute façon. « Bien sûr que ça a changé… Je ne vois pas comment les choses pourraient être autrement… Mais peut-être qu’en discutant, on pourrait réussir à faire ressortir du positif de tout ça ? Je ne te demande pas que tout redevienne comme avant, je sais que ce n’est pas possible, mais je ne veux pas te perdre. » Elle était complètement honnête et elle savait que c’était nécessaire s’ils voulaient vraiment avancer. Il avait baissé les armes en lui avouant ses sentiments et c’était pour cette raison que January avait décidé de faire de même pour montrer qu’elle était prête à faire des efforts elle aussi. Ce ne serait pas simple, ils avaient été tellement heureux depuis si longtemps qu’ils n’avaient jamais eu à gérer un problème ou un conflit, il allait donc leur falloir un vrai temps d’adaptation mais s’ils se montraient volontaires, il n’y avait pas de raison pour que ça ne fonctionne pas.

January espérait tout de même que les coups qu’elle aurait encore à recevoir seraient moins violents que les précédents mais malheureusement, rien n’était moins sûr. Les révélations de Nathan avaient été tellement inattendues qu’elle se préparait désormais à toutes les surprises, même les plus mauvaises. « Pour être honnête, je me comporte bizarrement avec tout le monde, mais toi ce n'était pas pour les même raisons, enfin bon, tu as eu la raison maintenant. » La jeune fille hocha la tête, silencieuse dans un premier temps. Effectivement, elle avait obtenu la raison qui avait poussé Nathan à s’éloigner d’elle et elle trouvait ça beaucoup plus compréhensible maintenant qu’elle savait, en revanche, elle avait du mal à comprendre pourquoi il repoussait tout le monde du coup. Mis à part ses sentiments pour elle, qu’est-ce qui avait bien pu changer dans la vie du Serdaigle ? C’était sûrement en rapport avec le fait qu’il lui reproche de ne pas avoir été là pour lui et elle en était désolée. « Pour moi je comprends maintenant que tu me l’as dit… Mais pour les autres ? Pouquoi tu cherches à fuir tout le monde ? Qu’est-ce qu’il s’est passé cet été, Nathan ? » Etait-ce trop tard pour s’y intéresser ? January espérait que non, sa question était sincère et son intérêt aussi, restait à savoir s’il pouvait se montrer assez ouvert pour répondre sincèrement à la question. Ils ne s’étaient jamais rien dissimulé tous les deux et la Poufsouffle aurait adoré que ça ne commence pas maintenant, même après la dispute qui avait éclaté entre eux. Mais peut-être était-ce trop lui demander pour le moment, elle n’était pas dans sa tête et ne pouvait pas vraiment savoir quelle serait sa réaction. « Sincèrement January, à part si tu m'avais cherché dans le château, tu n'aurais pas pu me parler, car je me suis un peu - beaucoup - fait petit ces dernières semaines. Je vais pas te mentir, je n'avais pas dans l'idée de t'avouer ça et certainement pas de cette manière.. Tu te devais de le savoir, mais c'était pas prévu de suite, et puis je me demande si ça aurait changé quelque chose que tu le saches réellement ? A part le fait qu'on a la preuve que tout est de ma faute.. » Est-ce que ça changeait quelque chose qu’elle le sache ? Non pas vraiment, elle ne pouvait pas offrir ce genre de sentiment à Nathan pour le moment et il devait pertinemment le savoir sinon il n’aurait pas cherché à la fuir avec autant d’application. Mais éclaircir les choses entre eux permettait au moins d’éviter les non-dits et pour January ça avait nécessaire même s’il n’était sûrement pas facile d’avouer son amour à une fille en sachant pertinemment qu’il n’y aurait pas vraiment de retour. « Mais tu me l’as avoué et tant mieux, tu imagines si tu ne l’avais pas fait ? Je serais toujours ne train de croire que tu m’as lâché sans raison, juste parce que je représentais un poids pour toi, enfin, c’est ce que je pensais avant… Ce n’est plus le cas à présent et même si notre amitié a beaucoup souffert ces derniers mois, je suis sûre qu’on peut essayer de se retrouver, on a toujours été tellement heureux tous les deux, pourquoi est-ce qu'on gâcherait ça ? » Etait-ce méchant de lui demander de rester son ami ? Certainement oui, et c’était faire preuve d’égoïsme mais elle ne pouvait rien lui offrir de plus.

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Nathan & January

La Poufsouffle aurait été bien incapable de dire si la conversation prenait une tournure positive parce qu’au moins, Nathan avait commencé à parler calmement et à réellement s’exprimer au lieu de rester sur la défensive, ou s’ils étaient simplement en train de foncer droit dans un mur. Après tout, ce n’était pas parce qu’ils réussissaient à discuter très calmement qu’ils parviendraient à solutionner leurs problèmes qui ne semblaient pas avoir de solution à l’heure actuelle. La jeune fille se sentait un peu découragée à dire vrai, elle avait cru qu’en connaissant la raison pour laquelle le Serdaigle l’évitait, elle parviendrait à faire en sorte que les choses s’améliorent mais elle réalisait désormais que c’était beaucoup plus compliqué que cela. Mais elle ne pouvait pas se laisser décourager aussi facilement, elle se devait au moins d’essayer de ne pas perdre son ami, il comptait tellement à ses yeux. « Je n'ai jamais voulu te perdre January, ce serait très contradictoire avec ce que je t'ai dit en plus, mais comprends bien que ce n'est pas spécialement facile pour moi... en tout cas, je sais que tu ne veux pas me croire, mais je me répète, j'ai tenté plus ou moins d'être là près de toi, pas physiquement, mais j'ai été là, bien plus que tu ne pourrais l'imaginer. » Bien sûr qu’elle comprenait que ça n’avait pas dû être facile pour lui, voir la personne qu’on aimait pleurer pour un autre devait être particulièrement délicat et elle se demandait même comment il avait fait pour supporter qu’elle soit avec Asling sans prononcer le moindre mot. Evidemment, January aurait aimé savoir tout ça, mais avait-elle le droit de demander ? Elle l’ignorait. « Comment as-tu été là ? » Demanda-t-elle finalement, intriguée par la fin de son discours. « Je veux dire… Je ne vois pas comment tu pouvais être à mes côtés si tu n’étais pas là physiquement. Je te jure que j’aimerais te croire… » Mais elle n’y arrivait tout simplement pas parce qu’elle croyait que c’était impossible. Pourtant, elle avait toujours eu une confiance aveugle en son ami, c’était difficile de douter de lui de cette manière, d’autant plus que Nathan ne le méritait pas vraiment.

Il y avait tant de choses que January ne parvenait pas à comprendre pour le moment. Le Serdaigle semblait adorer parler par énigmes et ça énervait particulièrement la jeune fille. Enfin, ça l’avait vraiment agacé durant leur conversation dans la grande salle, mais aujourd’hui, elle s’était jurée de prendre son mal en patience et de poser calmement les questions pour obtenir les réponses. Elle ne voulait surtout pas revivre une telle dispute qui se terminerait par une bombe lâchée en pleine figure. Depuis quand Nathan avait-il autant de secrets pour elle ? La jeune fille avait toujours cru qu’ils partageaient tout, en tout cas, pour sa part, elle lui racontait toute sa vie, ses doutes, ses peurs, ses envies, ses rêves, alors pourquoi ne faisait-il pas la même chose avec elle ? Peut-être ne lui faisait-il pas confiance mais si c’était le cas, elle aurait aimé en être informée avant. Mais January se doutait que ça devait être plus compliqué que ça, mais elle ignorait simplement à quel point… Et c’était ce qu’elle cherchait à savoir. « J'ai repris ma place dans ma famille cet été.. Mais ça ne vient pas de cet été January, mais surtout de décembre dernier, juste après Noël, quand je me suis rendu compte que chaque fois qu'on m'appelait, j'avais toujours répondu présent, mais moi quand j'en ai eu le plus besoin, plus personne n'était là. Quand le Nathan que tout le monde croyait connaître avait bu la tasse, il s'était retrouvé seul à devoir remonté à la surface. Je me suis rendu compte, que les seules personnes qui avaient été présentes été ma famille, plus particulièrement ma mère. » Décembre dernier ? Mais où avait-elle était pendant tout ce temps ? La Poufsouffle commençait à se sentir coupable d’avoir été à ce point absente de la vie de son meilleur ami. D’un côté, elle ne pouvait pas s’en vouloir d’avoir profité à fond de son histoire d’amour, surtout en sachant la manière dont elle s’était terminée, mais elle était vraiment très déçue d’elle-même parce qu’elle avait négligé une personne qu’elle aimait énormément. « Qu’est-ce qu’il s’est passé en décembre dernier ? Pourquoi tu as bu la tasse ? » January n’avait peut-être pas été à la hauteur mais elle était là maintenant et elle voulait à tout prix savoir ce qu’il s’était passé pour que Nathan ait un tel déclic. « Je n’ai peut-être pas été assez présente pour toi, mais si tu ne me parles pas, je ne peux pas l’être… Ne me repousse pas, s’il-te-plait. » Il y avait des chances que ce soit le cas pourtant et January se préparait à s’en prendre plein la tête.

Demander à Nathan de retrouver ce qu’ils avaient perdu était probablement une mauvaise idée, elle l’avait su au moment où elle avait prononcé ces derniers mots et elle en avait été encore plus convaincue en voyant la tête de son ami. Elle analysait ses réactions, tentait de savoir s’ils étaient sur la bonne voie, mais ne parvenait à rien… Il fut un temps où elle aurait été capable de savoir ce que pensait le Serdaigle en fermant les yeux et là, alors qu’ils étaient face à face à se dévisager, elle n’était pas capable de dire ce qu’il avait en tête. Il était difficile pour January de se rendre compte à quel point la distance s’était rapidement installée entre eux et les étapes difficiles qui les attendaient pour tenter de retrouver ce qu’ils avaient, sans réellement être sûrs d’y parvenir. La Poufsouffle avait vraiment peur de ne jamais voir le bout du tunnel, mais elle n’en laissa rien paraitre, continuant de grappiller les moindres informations que Nathan voulait bien lui donner. Pour le reste, elle aurait le temps de s’inquiéter plus tard. « Si tu me connaissais assez tu saurais que je ne t'aurais jamais considérer comme un poids Jan', pour être honnête, je doute qu'on puisse vraiment se retrouver, car même si je fais semblant, je ne peux plus nier ce que je ressens et tu es assez intelligente pour le savoir aussi. On a rien à gâcher, mais est-ce qu'en sachant cela, nous serons toujours aussi heureux ? Tu n'arrives même plus à sourire Jan' et moi, je crois que cette émotions ne fais plus partit de mon vocabulaire. Alors si c'est ce que tu veux, dis-moi comment faire ? » Le jeune homme semblait aussi sceptique qu’elle voire même plus, mais il en fallait bien un des deux pour rester positif et essayer de chercher le bon côté de tout ça. January voulait au moins essayer de lui faire croire qu’elle pensait que c’était possible, peut-être que ça suffirait à le convaincre. Mais évidemment, elle en doutait, il la connaissait par cœur, il était fort probable qu’il ne se laisse pas berner par ce petit stratagème. « Je sais que ça parait difficile et je ne te demande pas d’oublier ce que tu ressens Nathan, ça ne serait pas du tout bien de ma part et je n’ai pas l’intention de te demander de faire ce sacrifice pour moi, tu serais malheureux et je le serais aussi. Je veux juste qu’on cesse de se comporter comme si on était des étrangers… Que je puisse venir vers toi pour te parler de quelque chose sans avoir peur de me faire jeter, qu’on redevienne aussi transparent l’un envers l’autre qu’on l’a toujours été… Même si on n’est pas capable de passer autant de temps ensemble qu’avant. Je peux accepter que les choses changent mais pas que notre relation disparaisse. » C’était en demander beaucoup, elle le savait mais elle croyait encore que ça pouvait être possible, s’ils y mettaient tous les deux du leurs. « Depuis combien de temps es-tu amoureux de moi ? » La question lui avait longtemps brûlé les lèvres, elle se devait de la lui poser, quelle que soit la réponse.

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Nathan & January

January avait cru qu’elle n’obtiendrait pas les réponses qu’elle attendait après la manière dont leur dernière conversation s’était terminée, mais puisque la vie leur donnait une seconde chance en leur permettant de s’exprimer de nouveau, elle allait faire tout son possible pour l’obliger à parler et à lui ouvrir son cœur, c’était primordial. « Tu ne t'en es donc jamais douté ... t'es-tu au moins posé la question... ? » La Poufsouffle fronça les sourcils, étonnée par cette déclaration. Est-ce qu’elle s’était posée la question ? Non, à dire vrai, elle avait juste vu qu’il n’était pas là et pour elle, la conclusion avait été claire dès le début. Pourquoi se demander si son esprit voguait autour d’elle ? La jeune fille ne croyait clairement pas au soutien par la pensée, c’était une belle connerie. Ou alors, il s’était contenté de venir pendant qu’elle dormait, mais il aurait vraiment été étonnant que même dans son état, la direction de Poudlard accepte que Nathan s’introduise dans la salle commune des Poufsouffle et dans le dortoir des filles. Elle s’apprêtait donc à donner sa langue au chat lorsque Nathan lui tendit un bout de papier. " En espérant que ceci pourra te faire sourire un minimum - A " Evidemment, January fronça les sourcils, ces mots lui disaient quelque chose sans qu’elle puisse vraiment avoir les idées assez claires pour savoir quoi. Elle s’accorda quelques secondes de réflexion, jusqu’à ce que ça fasse tilt dans sa tête… Les cadeaux ! Bien sûr ! Qui mieux que Nathan pouvait connaitre ses goûts en réalité ? Personne et il était vrai qu’elle avait envisagé que ça puisse être lui avant d’éliminer cette hypothèse compte tenu de la froideur avec laquelle se comportait le jeune homme. En un sens, il avait donc été un peu là pour elle, pas comme elle l’aurait souhaité, certes, mais il avait fait en sorte de lui permettre de continuer à vivre un peu dans luxe qu’elle aimait tant au lieu de retomber directement dans la pauvreté. Elle ne pourrait jamais assez le remercier pour ça. « Les cadeaux… C’était toi ? » Demanda-t-elle alors qu’elle était désormais certaine de la réponse. « Je ne pensais pas. Nous étions en froid alors je ne voyais pas pourquoi tu aurais cherché à me faire plaisir. » Avoua-t-elle, se sentant tout de même un peu coupable de ne pas avoir décelé que c’était lui qui se cachait derrière tout ça. « Merci. Ils sont tous magnifiques, j’avais le sourire à chaque fois que je trouvais un paquet sur mon lit, tu me connais tellement bien. » Ce n’était que la vérité, il lisait en elle comme dans un livre ouvert.

Mais malheureusement, les cadeaux n’étaient pas le seul sujet qu’ils avaient à aborder aujourd’hui, January se rendait bien compte qu’elle avait occulté les problèmes de Nathan au profit des siens et elle était donc obligée d’inverser la tendance et de se montrer plus à l’écoute qu’elle avait pu l’être ces derniers temps. « J'ai retrouvé une lettre de mon frère qui m'a appris qu'il savait qu'il allait mourir, qu'il l'avait toujours su, et qui avait toujours su que ma place serait de devenir l'héritier de ma branche. Il m'a rappelé aussi quel était mon destin et que je ne pouvais y échapper car j'avais déjà utilisé la magie noire donc que de toutes les manières j'étais déjà maudit. Après ça, tous les souvenirs que j'avais enfoui sont remontés à la surface, tous sans exceptions, au points que je me suis rappeler chaque doloris et les sectusempra que j'ai reçu depuis mes 4 ans, chaque coups de ceintures, chaque cri et supplications que je faisais pour qu'on arrête ce qu'on me faisait, et qui ne cessait jamais. Et je me suis rappelé quand j'ai utilisé cette magie et ce que j'avais ressenti à ce moment-là. J'avais besoin de vous à ce moment-là January, quand tout m'est revenu, mais il n'y avait personne. » Effectivement, il n’était pas étonnant qu’après de telles révélations, le jeune homme ait recherché la solitude avant toute chose, d’autant plus qu’elle n’avait pas vraiment été là pour lui alors qu’elle aurait dû. Elle connaissait un peu le passé de son ami, sans vraiment savoir de quoi il retournait exactement puisque le jeune homme restait très discret sur son passé tumultueux. Toutefois, maintenant qu’elle était devant le fait accompli, January savait qu’elle devait lui apporter son soutien et essayer de le comprendre. « Je ne suis pas sûre de bien saisir Nathan, ton frère t’a rappelé quel était ton destin, je veux bien te croire, mais c’est à toi d’écrire ton avenir et à personne d’autre, tu n’es pas obligé de devenir comme le reste de ta famille, tu le sais. » A dire vrai, elle avait du mal à saisir d’où venait ce brusquement revirement de situation, il avait tellement cherché à s’évader pour ne plus subir les pressions familiales, comment avait-il pu replonger aussi facilement ? « Tu viens de dire que tu n’avais rien oublié des mauvais traitements que tu avais subi, de ce qu’on t’a obligé à faire depuis que tu es petit, de tous les coups qui sont tombés sur toi. Alors oui, je veux bien croire que tu as été déçu par tes amis et moi en premier parce que je n’ai pas vu ta souffrance, mais ce n’est pas une raison pour revenir vers tes bourreaux, tu ne crois pas ? » January avait toujours eu très peu de considérations pour les valeurs défendues par la famille de Nathan, qu’ils soient anti-moldu passait encore mais qu’ils aiment la violence, la magie noire et les crimes, ça elle ne pouvait pas l’accepter.

Parler sentiments n’était pas non plus une partie de plaisir pour l’un comme pour l’autre et January savait qu’il leur faudrait du temps pour panser leurs blessures respectives. La Poufsouffle avait longtemps considéré que Nathan était coupable et qu’elle était la seule victime dans l’histoire, mais en réalité ce n’était pas le cas et elle devait simplement accepter qu’elle avait aussi fait du mal à son ami et qu’elle devait se faire pardonner. Ce ne serait pas facile, c’était une certitude mais elle croyait encore en eux. « Ce n'est pas parce que j'étais loin, que je t'ai totalement rejeté January, si tu étais venu vers moi, malgré mes sentiments j'aurais été incapable de te jeter. La preuve, l'autre fois c'est moi qui suis venu te parler. Je n'ai pas la force de voir ce qu'on avait disparaitre totalement, je sais que ce ne sera jamais plus pareil, mais je ne cherche pas à tout détruire pour autant. » Les paroles de Nathan étaient vraiment rassurantes pour la jeune fille qui avait imaginé que les sentiments du jeune homme seraient un frein définitif à leur amitié. Certes, ils auraient un impact, c’était incontestable, mais si le Serdaigle se sentait capable de vivre avec sans la rejeter, alors il y avait peut-être de l’espoir. « Je ne veux pas tout détruire non plus, je veux faire des efforts pour redevenir plus présente pour toi, j’ai compris que je t’avais délaissé et je ne veux plus faire la même erreur. Ce serait dommage que nous perdions notre complicité, même si elle a sûrement souffert de tout ça. » Il était vrai que c’était lui qui avait fait l’effort de venir vers elle dans la grande salle et même si la conversation avait été houleuse, au moins ils avaient parlé et il avait fait un pas en avant en lui révélant qu’il l’aimait. Maintenant, ils devaient tout reconstruire et même s’il faudrait plus d’une heure de conversation autour d’un devoir, pour y parvenir, la jeune fille était certaine qu’ils étaient sur la bonne voie. « Je ne pourrais certainement pas te donner une date précise January... Les sentiments je doute que ça vient comme ça. Je peux te dire quand je m'en suis rendu compte, quand j'ai commencé à ressentir une jalousie maladive pour ton copain, ça devait être en Janvier, quand je ne pensais qu'à toi alors que j'avais bien d’autres soucis à gérer. Après depuis quand, je pense que c'était bien avant notre cinquième année, mais vu que je n'étais qu'un gamin, c'était pas le sujet principal auquel je pensais… » Bien sûr qu’elle ne s’attendait pas à une date précise, mais January était vraiment étonnée d’apprendre qu’il avait été jaloux d’Asling. Pourtant, il n’en avait jamais rien laissé paraitre et si Nathan lui-même n’avait pas fini par lui avouer ce qu’il ressentait, alors elle ne l’aurait jamais su. « Je te remercie pour ta franchise. » Commença-t-elle d’une petite voix, sachant pertinemment que ce qui allait suivre allait être compliqué. « Je pense que tu l’as compris, mais je peux pas éprouver pour toi la même chose que ce que tu ressens. Je t’adore Nathan, tu le sais, tu as toujours été mon ami et ton absence auprès de moi ces derniers temps a été plus que difficile à supporter, mais je suis encore amoureuse d’Asling et je ne suis pas prête à revivre une histoire avec quelqu’un d’autre. Je ne veux surtout pas te blesser, Nathan, mais tu mérites mieux qu’une copine qui n’arrive plus vraiment à savoir où elle en est dans la vie, je ne pourrais pas te rendre ton affection tant que le souvenir d’Asling sera aussi présent pour moi, j’aurais l’impression de lui être infidèle et je ne veux pas trahir sa mémoire, j’ai besoin de temps. » Mais ce n’était que la première raison dans tout ça, elle n’était pas prête pour une relation, mais avait-elle réellement envisagé d’en vivre une avec Nathan ? En tout cas, ça ne lui était jamais vraiment venu à l’esprit. « Et je dois reconnaitre que je te mentirais si je te disais que les choses auraient pu être différentes en l’absence d’Asling, je t’ai toujours considéré comme beaucoup plus que mon ami, tu étais mon pilier, mon confident, j’ai toujours pu compter sur toi, mais je ne suis jamais tombée amoureuse de toi. » Est-ce que ses sentiments pourraient évoluer ? January n’en savait rien et peut-être que dans plusieurs mois elle regretterait ses paroles, mais à l’heure actuelle et malgré l’attachement qu’elle avait pour Nathan, elle était incapable de lui rendre son amour.

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Nathan & January

Maintenant qu’elle connaissait la vérité, January se sentait un peu stupide de ne pas y avoir pensé un peu plus tôt. Elle aurait aimé comprendre que c’était Nathan qui lui envoyait ces cadeaux comme des signes qu’il ne l’avait pas vraiment abandonnée, mais elle était trop aveuglée par sa colère pour s’en rendre compte. Comme quoi, toute cette histoire n’avait été qu’une superposition de quiproquos sans fin et au final, ils auraient sans doute pu s’épargner toute cette souffrance mutuelle. « Etre en froid ... ou disons plutôt, le fait que je sois pas là à chaque moment, ne voulait pas dire que je ne voulais pas ton bonheur. Te voir si mal c'était comme me planter un simple couteau dans le cœur à chaque instant, je n'aime ni tes larmes, ni le fait que tu sois mal Jan', j'ai juste fait ce que je pensais normal en étant, même de loin encore ton meilleur ami. J'ai toujours pris soin de toi, ce n'était pas parce que j'étais loin de toi, que j'allais arrêter ça... » La jeune fille esquissa un sourire gêné, elle était heureuse de se rendre compte que son Nathan n’avait pas totalement disparu, mais elle savait aussi que c’était un peu égoïste de sa part de souhaiter qu’il veuille encore son bonheur et cela même au détriment du sien. « Maintenant que tu me le dis, ça me parait évident… Mais j’étais trop en colère pour voir les signes que tu essayais de m’envoyer. » Et elle en était désolée même si les paroles de Nathan lui faisaient forcément chaud au cœur. Elle avait eu l’impression de perdre son meilleur ami, son pilier et maintenant qu’elle le retrouvait, elle ne pouvait qu’être ravie. « J’ai cru que je t’avais perdu et l’idée était insupportable. » Elle n’avait peut-être pas les mêmes sentiments que ce qu’il éprouvait pour elle, mais elle ressentait pour le Serdaigle un attachement évident. Imaginer qu’il puisse lui tourner le dos lui était tout bonnement inconcevable. « Tu en doutais ? Crois-moi, je suis sûr que tu connais autant sur moi... C'est pas comme si nous étions de parfait inconnu, je n'ai aucun mérite. » Oh que oui, elle en avait douté, cruellement même puisque cette absence avait contribué au mal-être qu’elle ressentait, mais elle regrettait de n’avoir pas su faire preuve de plus de discernement, ils n’en seraient probablement pas là aujourd’hui si elle avait été un peu moins sotte. « La preuve que non… » Si elle l’avait vraiment connu si bien que ça, jamais elle n’aurait douté de lui.

Si elle avait pu croire que cette révélation suffirait pour apaiser les tensions, January dû se rendre à l’évidence, elle se trompait. Bien sûr, elle était heureuse qu’ils puissent parler normalement, à cœur ouvert, mais elle se rendait bien compte que Nathan n’était plus celui qu’elle avait connu. Désormais, il était plus fermé à la discussion et semblait avoir accumulé des secrets dont il ne voulait pas lui faire part alors que January avait toujours considéré qu’ils ne se cachaient jamais rien. « Tu te trompes, je suis pire que ma famille January. Les seules personnes avec qui je me suis attaché sans avoir rien en tête derrière c'est toi et Callie, voir peut être un peu Fursy. Autrement qu'avec vous, je n'ai jamais été le vrai Nathan, j'avais juste un masque. J'ai été envoyé à Serdaigle contrairement à ma famille car je suis bien plus créatif qu'eux tous... Et puis, j'ai fait quelque chose qui a fait que mon avenir s'est gravé dans la pierre. » La jeune fille hocha la tête, songeuse, elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’il lui disait. Personne n’avait un avenir gravé dans la pierre. On avait qu’une vie, une seule et unique, il fallait en profiter à fond et surtout vivre pour soi et pas pour les autres. Bien sûr, ça ne voulait pas dire qu’il fallait faire souffrir ses proches, mais tout le monde pouvait choisir son destin, c’était une certitude. « Je ne vois pas pourquoi tu serais pire que ta famille, tu les as évités pendant tellement de temps, tu t’es forge tout seul, je ne vois pas ce qui te fait dire ça… Et puis, personne n’a un avenir gravé dans la pierre, tu peux tout faire, tu es jeune, tu as la vie devant toi… Tu pourrais devenir scientifique, astronaute, éleveur de chèvres au Pérou. Ton avenir t’appartient. » Comment pouvait-il être aussi aveugle ? Il était pourtant évident que c’était à lui de faire ses propres choix à l’avenir s’il voulait être heureux. En tout cas, January le voyait comme ça et il était vraiment dommage qu’il ne parvienne pas à s’en rendre compte par lui-même. D’autant plus que Nathan semblait être devenu un garçon bien trop borné pour qu’il entende raison si facilement. « Tu parles de ma famille January. Tu parles de mon père et de ma mère. Certes j'ai de la rancœur pour mon père, mais ma mère ne m'a jamais laissé tomber et a toujours espéré que j'allais bien. Elle a fait en sorte de ne jamais me couper les ponts, de ne jamais me renier - même si il y avait un coté opportuniste à ça - Alors oui, ils ont été horrible, surtout mon père, mais ils ont fait mon éducation, ils ont fait ce que je suis devenu. J'ai forgé mon caractère grâce à eux. Tu aurais eu ce discours au moment où j'ai sombré, peut être que j'aurais eu un autre discours, mais aujourd'hui, je vois la chance que j'ai de les avoir dans ma vie. » Bien sûr qu’elle parlait de sa famille et alors ?! Il les avait toujours détestés, il avait été le premier à les critiquer dès qu’il en avait l’occasion, il n’avait jamais accepté leurs choix de vie et il s’était toujours tenu à l’écart pour pouvoir faire de lui ce qu’il était devenu, à savoir le garçon gentil et adorable que tout le monde avait connu. Il pouvait essayer de faire croire à qui il voulait qu’il était devenu un vrai con, mais elle ne le pensait pas une seule seconde. « Tu dis vraiment n’importe quoi… » Commença-t-elle sans le moindre scrupule. « Ca fait six ans qu’on se connait et jamais tu n’as parlé d’eux comme ça, que ce soit de ta mère ou de ton père. Tu as fui leur éducation, tu as fui leur cœur de pierre, tu n’as pas forgé ton caractère grâce à eux mais plutôt contre eux parce que tu refusais de devenir un garçon à leur image. Et tu avais réussi, enfin jusqu’à maintenant. » Vraiment, sa façon de voir les choses ne plaisait pas du tout à January, il était vraiment aveugle, ce n’était pas possible qu’il se mette à penser différemment simplement parce qu’il avait eu une période difficile. « Ne me demande pas de changer mon discours sur ta famille juste parce que tu as retourné ta veste. Il y a deux mois encore tu les détestais, tu ne voulais pas entendre parler d’eux, tu ne supportais pas qu’ils ne soient pas capables de pleurer la mort de ton frère. Ne viens pas me dire que tu as ne serait-ce une once de compassion pour eux, ce n’est pas crédible du tout. » Allait-il être en colère ? Oui, très certainement. Est-ce qu’elle s’en fichait ? Oui, tout à fait. January voulait simplement donner son avis, elle n’aurait été pas été une vraie amie si elle s’était contentée de garder le silence et d’accepter son choix.

Cette partie de leur discussion avait été dure mais elle avait presque l’impression que celle qui arrivait été plus dure encore. Parler des sentiments qu’elle n’éprouvait pas pour Nathan et de ceux qu’elle avait pour Asling n’était clairement pas ce qu’elle avait imaginé en entrant dans cette pièce. Bien sûr, elle savait que ça arriverait, elle était obligée d’y être confrontée un jour, elle ne pourrait pas vivre indéfiniment dans sa petite bulle. Toutefois, jamais elle n’avait imaginé que celui qui se tiendrait en face d’elle à l’écouter parler de son amour pour Asling serait le garçon qui venait de lui avouer ses sentiments. Mais ce n’était pas n’importe quel garçon justement, il s’agissait de Nathan et elle lui devait cette vérité. Elle cachait ses émotions puisqu’elle ne voulait plus passer pour la fille déprimée qui avait perdu son copain, mais la vérité était qu’elle était encore loin de s’être remise de la disparition d’Asling. Elle vivait encore dans son souvenir et n’était pas prête à lâcher prise ce que Nathan avait sans doute remarqué. « Je connaissais en effet déjà ta réponse, d'où le fait que je ne t'en avais avant jamais parlé, mais il faut que tu avances January, certes c'est difficile, et je sais ce que je dis car j'ai frôlé la mort quand mon frère nous a quitté, mais il faut que tu avances, je doute qu'il aimerait que tu sois comme ça. Je ne me battrais pas avec un souvenir, j'ai aucune chance, je l’avais déjà pas avant quand il était encore là, mais je refuse de te voir sombrer plus longtemps. C'est peut être dur ce que je te dis, mais crois-moi c'est pour toi que je le dis. » Elle comprenait très bien ce qu’il lui disait parce qu’elle avait bien conscience que vivre dans le passé risquait de lui porter préjudice. Elle allait voir tout le monde avancer autour d’elle, faire les expériences que tout adolescent devrait vivre, et puis finalement, elle se rendrait compte qu’elle était restée la fille fragile de cinquième année toujours amoureuse d’un garçon qui ne reviendrait jamais. L’idée n’était clairement pas réjouissante et c’était pour cette raison qu’elle se reprenait en main petit à petit, tout doucement pour ne pas tomber de nouveau. « Je sais tout ça Nathan et j’avance à mon rythme, petit à petit. Je suis retournée en cours, je recommence à sortir, je vois mes amis, j’essaie de me réconcilier avec les personnes que j’ai perdu de vue, je fais même du shopping ! » Dit-elle en souriant, essayant de donner à son discours une tournure un peu moins dramatique. « Mais pour ce qui est de ma vie amoureuse, j’ai besoin de plus de temps pour me sentir de nouveau célibataire, je suis toujours liée à lui, même si ça dérange, même si ça peut paraitre bizarre. J’aurais besoin de plus de temps pour me détacher. » Elle avait été au fond du trou il y a quelques semaines et elle commençait tout juste à sortir la tête de l’eau, mais elle devait procéder par étapes si elle ne voulait pas dégringoler tout en bas de nouveau.

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Nathan & January

Retrouver Nathan avait du bon mais January restait un peu sur ses gardes malgré elle. Pour la jeune fille, la disparition soudaine du jeune homme alors qu’il avait toujours été si présent pour elle paraissait tellement improbable qu’elle craignait encore maintenant que ça se reproduise. Elle était toujours persuadée de n’avoir rien fait pour qu’une chose pareille arrive et elle avait vraiment été blessée par le comportement de son ami, elle l’adorait, vraiment, mais elle n’était plus certaine de pouvoir lui accorder sa confiance désormais. Nathan sembla le sentir puisque spontanément, il lui attrapa les mains, plongeant son regard dans le sien comme s’il voulait lui rappeler qu’il était là et bien là désormais et qu’il ne la laisserait plus tomber. Ce geste pourtant tout simple la fit frissonner, elle avait l’impression de retrouver son pilier après tout ce temps passé à pleurer son absence et elle aurait aimé qu’il ne la lâche plus jamais. « January, qui que je devienne dans un futur proche ou non, tu ne me perdras pas. Je serais toujours là. » Quoi qu’il devienne… Voilà qui n’était pas franchement rassurant et qui lui rappelait à quel point son ami avait changé. Nathan ne semblait pas vouloir revenir en arrière pour redevenir le garçon qu’elle avait connu et ça, elle n’était pas sûre de pouvoir l’accepter. Pourtant, elle savait pertinemment qu’il avait le droit de choisir la personne qu’il voulait être et comment il devait se comporter en fonction des idéaux auxquels il s’accrocherait, mais le voir si différent de son ami tel qu’elle l’avait connu ne l’enthousiasmait pas, bien au contraire. « J’aimerais pouvoir te croire, mais je pense qu’il va nous falloir un peu de temps. » Cependant, elle accentua la pression exercée par ses mains sur celles du jeune homme, lui prouvant par ce simple geste qu’elle ne désirait pas du tout le voir s’éloigner d’elle. January savait qu’elle devait pourtant se montrer honnête et qu’elle ne pouvait plus lui accorder la confiance aveugle qu’elle avait eue pour lui auparavant. Ils s’étaient blessés mutuellement et ils allaient devoir se reconstruire doucement.

Sauf que se reconstruire impliquait déjà qu’ils soient un minimum sur la même longueur d’onde et ça ne semblait pas du tout être le cas, surtout lorsqu’il s’agissait de son avenir. Elle ne comprenait pas et détestait l’entendre parler comme ça. « Parce que je te le dis January. Et avec mon passé, et la malédiction de ma famille, je te dis que mon avenir est tracé. Je pourrais faire ce que je veux après mes études, certes, mais je devrais quand même représenter mon nom et subir ma vie. » Il racontait vraiment n’importe quoi. Il pouvait très bien s’émanciper de sa famille, il avait essayé de le faire pendant des années avec succès, c’était stupide de sa part de dire que c’était impossible puisqu’il était la preuve vivante du contraire et ça, elle aurait aimé qu’il s’en souvienne. « Ce n’est pas vrai. » Lui balança-t-elle sans le moindre scrupule et sans chercher à faire preuve d’un peu de tact. « Tu te comportes comme si tout était programmé d’avance, ce n’est jamais le cas. Si tu commets les mêmes horreurs que ta famille, ne viens pas me dire que tu n’avais pas le choix, c’est juste que tu ça seras devenu aussi monstrueux qu’eux parce que tu l’auras voulu. » Autant être claire, elle ne voulait pas être amie avec un monstre capable de faire gratuitement du mal à des innocents. Elle l’avait adoré dès le premier jour parce qu’il lui avait fait comprendre qu’il pouvait aller contre la mentalité familiale et devenir quelqu’un de bien, s’il n’était plus ce garçon-là, alors leur amitié n’avait tout simplement plus lieu d’être. « Tu te trompes Jan', je n'ai jamais retourné ma veste. Je hais certes mon père, mais je lui dois aussi du respect. Quand à ma mère, je n'ai jamais dit que je la détestais, je lui en ai voulu certes, mais quand tous mes souvenirs sont revenus je me suis rendu compte que j'ai fait une seule et stupide erreur, la juger d'insensible alors que ce n'était qu'une simple image. Je n'ai pas renié ma famille January, j'ai juste pris du recul pour faire d'eux aussi des pions. » Son discours était très inquiétant aux yeux de la Poufsouffle mais un détail la frappa plus que le reste de ce tissu d’inepties. « Pour faire d’eux aussi des pions ? » Demanda-t-elle en fronçant les sourcils, accentuant volontairement la fin de son discours. « Tu veux dire que tu as manipulé tout le monde, moi y compris ? Je ne suis qu’un pion parmi les autres ? » Elle avait peu de trop bien comprendre désormais et si vraiment c’était le cas, alors la suite allait être particulièrement compliquée.

Les sujets douloureux s’enchainaient entre eux. Peut-être était-ce un mal nécessaire mais January aurait vraiment aimé éviter de parler du deuil qu’elle était en train de vivre parce que c’était déjà assez compliqué comme ça et qu’elle commençait à en avoir assez de se rendre compte que les personnes qu’elle aimait le plus au monde étaient capables de critiquer sa façon de gérer sa tristesse mais également de la remettre en cause alors que sa souffrance était bien réelle. Comment des personnes qui disaient l’apprécier réellement pouvaient être à ce point insensible ? January n’arrivait vraiment pas à le comprendre et il lui paraissait donc normal d’avoir choisi de se détacher de ses proches ou en tout cas de ceux qui n’étaient plus vraiment apte à la comprendre et à l’épauler sans faire preuve d’une hypocrisie manifeste. « Tu pourras compter sur moi pour t'épauler.. » La jeune fille hocha la tête, consciente tout de même de l’épreuve que ça devait représenter pour son ami. Après tout, il lui avait avoué qu’il aurait aimé surpasser Asling et maintenant il voulait l’aider à ce qu’elle puisse tout doucement reprendre le cours de sa vie sans pour autant salir sa mémoire ? C’était vraiment adorable de sa part et elle ne savait pas comment le remercier pour ce geste. « Tu n’es pas obligé. Je m’en sors plutôt bien jusqu’ici. » Pourquoi l’obliger à rester à ses côtés alors qu’il aurait été normal qu’il n’en ait pas la moindre envie ? January ne se sentait tout simplement pas capable de lui demander un tel sacrifice, il devait être heureux avant tout et s’ils voulaient reconstruire réellement leur amitié, ce serait par étape en faisant chacun un pas vers l’autre et pas en se faisant de nouveau mutuellement mal.

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Nathan & January

Le gouffre qui les séparait désormais sautait aux yeux. Nathan n’avait pas l’air de saisir du tout ce qu’elle voulait dire et l’inverse était tout aussi vrai. La jeune fille se rendait bien compte qu’elle était incapable de saisir les propos du Serdaigle et encore plus de lui donner raison sur ce qu’il avançait. Ses arguments étaient vagues et l’empêchaient de comprendre réellement où il voulait en venir et de quoi il parlait. Nathan avait l’air sûr de lui pourtant en disant qu’il se considérait pire que sa famille alors que cette dernière avait commis des actes plus que répréhensibles, mais la Poufsouffle était incapable de l’entendre. Elle le connaissait depuis des années et savait pertinemment qu’il n’avait jamais fait d’erreur, c’était un garçon tout simplement adorable, intelligent, sérieux, prêt à aider son prochain et à tendre la main à ceux qui en avaient besoin. Rien à voir, donc, avec le monstre qu’il décrivait avec tant de conviction. Alors forcément, devant une telle situation, ils commençaient presque à s’énerver tous les deux, contestant les propos de l’autre avec fougue, espérant peut-être trouver un terrain d’entente alors que ça semblait désormais impossible. « Tu ne sais pas ce que j'ai vécu étant plus jeune, alors traite moi de monstre January, mais je suis pire que ma famille. » Comment ça, elle ne le savait pas ? Nathan était son meilleur ami depuis toujours, ils s’étaient tout raconté, tout. En tout cas, elle ne lui avait rien caché. Etait-il en train d’avouer qu’il lui avait dissimulé une partie de son enfance ? Qu’il avait fait des choses qui auraient pu lui attirer des ennuis ? Que sa famille l’avait fait taire ? Non, ça paraissait totalement improbable. Elle se souvenait encore de sa rencontre avec ce garçon souriant, adorable, attentionné, qui lui avait directement donné envie de sourire également et de profiter de ces années à Poudlard malgré son désamour pour le côté scolaire. « Qu’est-ce que je ne sais pas Nathan ? Tu es mon meilleur ami, on s’est toujours tout raconté tous les deux… Enfin, moi en tout cas, tu sais tout de ma vie, je ne t’ai jamais rien caché, je pensais que tu me faisais assez confiance pour ça. » Son cœur battait fort dans sa poitrine, elle savait que la désillusion était proche et l’idée de perdre encore une partie de la confiance qu’elle portait au jeune homme la rendait tout simplement malade. « Je ne t’ai pas traité de monstre Nathan, j’ai traité ta famille de monstre, c’est totalement différent… Et tu ne peux pas justifier de telles actions par une enfance difficile. Justement, si tu as souffert, tu devrais savoir à quel point les mots ou les gestes peuvent blesser et ne pas vouloir reproduire ça sur des personnes qui ne t’ont rien fait. » Argumenta-t-elle fermement, convaincue par ses propos. Elle était une langue de vipère et une garce à l’intérieur de l’école, mais pourtant, elle désapprouvait totalement que la méchanceté gratuite puisse dépasser de simples querelles d’adolescents. « Ceux qui disent que la violence amène la violence ne racontent que des conneries. » Elle en était totalement convaincue mais est-ce que Nathan le serait aussi ? Rien n’était moins sûr.

Malheureusement, les choses ne s’arrangeaient pas entre eux. January s’était avoué depuis longtemps qu’elle ne parvenait plus à comprendre le jeune homme mais lui ne semblait pas prêt à se remettre en question. Chacun des propos de la Poufsouffle était pour lui une nouvelle raison de s’énerver et il haussait le ton de plus en plus, faisant craindre à la jaune et noir qu’une nouvelle dispute éclate entre eux et qu’ils ne soient désormais plus en mesure de réparer leurs erreurs mutuelles. Pourtant, elle ne voulait vraiment pas que ça arrive, elle croyait encore en leur amitié et espérait que c’était son cas également. Sauf que c’était mal parti pour le coup, vraiment mal parti. « Et dire que je t'ai dit ce que tu étais pour moi, tu oses encore me demander si je t'ai considéré comme un pion. Bien sûr que non, tu es l'une des RARES personnes à qui je me suis attaché, une des RARES personnes pour qui mes barrières ont défailli. Il faut que je te le dise en quelle langue que je suis tombé amoureux de toi, pour que tu ne me sortes pas ce genre de question ? » Mais ça n’avait rien à voir ça, elle ne remettait absolument pas en cause ce qu’il éprouvait pour elle et était même la première désolée qu’il ait de tels sentiments à son égard puisqu’elle ne pouvait pas les lui rendre mais même s’il avait un certain attachement pour elle, Nathan semblait considérer qu’il était normal de manipuler les personnes autour de lui et de leur dissimuler des choses, elle ne pouvait donc pas s’empêcher de se demander si elle avait fait partie de ses victimes ou non. Et il avait tort en pensant qu’elle doutait réellement de son attachement, ce n’était absolument pas le cas, il s’était montré très clair à ce sujet et January savait bien qu’il n’avait pas la moindre raison de lui mentir à ce sujet. En revanche, pour tout le reste, elle commençait sérieusement à avoir des doutes. Il n’était pas ou plus le Nathan qu’elle connaissait et son changement d’attitude lui donnait le droit de se demander si elle avait à faire au même garçon adorable que celui en qui elle avait placé toute sa confiance des années auparavant. « Mais ça n’a rien à voir Nathan, rien du tout ! Je ne remets pas en question tes sentiments, et bien sûr que je t’ai écouté et que je te crois, le problème c’est que je ne comprends pas ton changement d’attitude… Tu dis que tu n’as pas changé et que tu es simplement redevenu toi-même, donc tu m’as trompé au même titre que tous les autres… Tu ne m’as jamais parlé de ta famille en termes élogieux avant aujourd’hui, alors je suis en droit de me poser des questions. » Et même s’il ne lui donnait pas le droit, elle le prendrait sans le moindre scrupule, January n’était pas la meilleure élève de l’école, mais elle était loin d’être stupide et elle ne risquait pas de se laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit. Elle tenait à Nathan plus qu’à bon nombre de personnes dans son entourage, mais il était absolument hors de question qu’elle le laisse la manipuler à sa guise. Il lui manquait affreusement, c’était une évidence, mais il y avait des choses qu’elle ne pourrait pas lui pardonner.

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Nathan & January

Nathan devenait totalement insensible à ses paroles, c’était en tout cas comme ça que la jeune fille le ressentait. Elle avait la nette impression d’être en train de parler totalement dans le vide actuellement et l’idée n’était pas du tout plaisante. Elle avait cru pendant un moment qu’il avait vraiment envie d’avoir une conversation avec elle et de repartir sur de bonnes bases alors qu’en réalité, tout ce qu’il souhaitait était de partir le plus loin possible en courant très certainement puisque sa présence paraissait très difficilement supportable. January hésitait. D’un côté, elle avait toujours envie de convaincre Nathan qu’il n’agissait pas de la bonne façon parce qu’il ne réfléchissait plus de la bonne façon désormais, mais de l’autre côté, elle avait aussi envie de se lever et de lui dire qu’elle ne le reconnaissait plus et qu’elle n’avait plus envie de subir cette discussion. Il avait été son ami pendant si longtemps, avait-elle le droit de l’abandonner à son triste sort et de laisser toute cette noirceur l’envahir pour de bon ? Non, ce n’était pas possible, elle ne pouvait vraiment pas faire ça, elle culpabiliserait trop si ça devait arriver. Et puis, avec le Serdaigle, elle était passée par tous les différents stades possibles de l’émotion ces derniers temps. Il y avait eu le sentiment d’abandon tellement affreux qu’elle avait eu l’impression qu’on lui enfonçait un poignard dans la poitrine à chaque fois qu’elle voyait qu’il l’ignorait, puis de nouveau cette petite lueur d’espoir lorsqu’ils s’étaient enfin adressé la parole pour s’expliquer. Bien sûr, il y avait eu aussi de l’angoisse, de la peur et de la surprise lorsque Nathan lui avait avoué les sentiments qu’il éprouvait pour elle et elle s’était sentie affreusement gênée et désemparée lorsqu’elle avait dû repousser ses avances. En définitive, January ne savait jamais sur quel pied danser avec le jeune homme, il semblait devenu tellement imprévisible qu’il lui était devenu impossible de prévoir à l’avance ses arguments et de trouver les bons mots pour le faire renoncer à ses stupides projets. Peut-être n’avait-elle plus vraiment sa place dans la vie de Nathan finalement et que les derniers événements avaient eu lieu simplement pour lui permettre de lâcher prise tout doucement mais cette idée, elle n’était pas encore capable de l’accepter.

Elle se souvenait encore comme si c’était hier de leurs premiers instants à l’école, de tous les moments qu’ils avaient vécu ensemble et de leur capacité à partager les bons comme les mauvais moments en toutes circonstances. Elle avait cru qu’ils seraient toujours là l’un pour l’autre quoi qu’il arrive et que tout comme Callie, ils seraient à jamais inséparables. Finalement, le futur lui avait donné tort que ce soit pour Callie et pour Nathan. La Poufsouffle ne lui adressait plus la parole désormais et January n’avait aucunement l’intention de revenir vers elle pas après toutes les horreurs qu’elle avait pu entendre. Celle qui était censée être sa meilleure amie l’avait traitée comme un vulgaire objet obsolète dont il fallait se débarrasser. Elle avait déjà vu du dégoût ou de la moquerie dans le regard des gens après ce qui lui était arrivé et compte tenu de l’état dans lequel elle se trouvait à ce moment-là mais jamais elle n’aurait pu croire que c’était sa propre meilleure amie qui l’enfoncerait définitivement dans sa tristesse. January avait pourtant essayé de reconnaitre ses torts dans cette histoire mais en entendant l’opinion de la jeune fille sur Asling et sur le couple qu’ils formaient, elle n’avait pas pu s’empêcher de retourner au cœur du conflit. Elle ne pouvait pas accepter une telle chose. Souvent, elle se demandait ce qu’elle faisait encore là, pourquoi elle était revenue à l’école cette année alors que finalement, les choses allaient de pire en pire depuis qu’elle était arrivée à l’école pour cette nouvelle rentrée et si Snow n’avait pas été là, elle aurait peut-être cherché à partir depuis longtemps. En fait, ça dépendait un peu des jours, parfois elle avait surtout envie de se reprendre en main et de tout faire pour parvenir aux objectifs qu’elle s’était fixée et qu’elle avait un peu envoyer voler après sa rencontre avec Asling, mais d’autres jours, elle avait simplement envie qu’on la laisse tranquille et qu’on ne lui parle plus jamais pour ne pas raviver la souffrance qu’elle ressentait et surtout qu’elle puisse enfin vivre un peu sans avoir à supporter le jugement de tous ses camarades. Encore maintenant, elle ne comprenait pas pourquoi tous se permettaient de donner leur avis, mais malheureusement, il était trop tard pour le leur demander.

Les paroles de Nathan la tirèrent de ses réflexions. Sans le vouloir, January s’était un peu égarée, s’accordant une pause bien mérité après tout son plaidoyer qui ne semblait absolument pas avoir marqué le jeune homme que ce soit en bien ou en mal, il restait neutre et stoïque et lorsqu’il reprit enfin la parole, January eu pendant un instant beaucoup de mal à croire qu’elle n’avait pas tout simplement rêvé. « J'ai du sang sur les mains January, j'ai déjà tué... » Du sang sur les mains ? C’était quoi cette histoire ? Bien sûr que non il n’avait pas tué quelqu’un, il était incapable de faire du mal à une mouche, c’était un amour ce garçon, toujours prêt à venir en aide aux autres, à faire ce qu’il y avait de mieux dès qu’il le pouvait. Bref, il n’y avait absolument aucune possibilité pour que cette affirmation soit vraie, absolument aucune et January n’allait pas le laisser la mener en bateau comme une vulgaire débutante. Il voulait jouer au méchant mage noir ? Très bien, comme il voulait mais ça ne passerait absolument pas avec elle, la Poufsouffle n’avait pas pour habitude d’être effrayé pour rien et de se laisser mener en bateau. « Ahah, très drôle. » Commença-t-elle avec ironie. « Franchement, tu es super nul, ça va t’avancer à quoi d’essayer de me faire croire que tu as commis un meurtre ? Ce n’est pas toi, ça ne te ressemble pas et je le sais. Et puis, si ça tu l’avais vraiment fait, tu ne serais pas ici pour en parler mais en prison ou dans un centre de détention pour mineur. Ce n’est pas parce qu’on ne vit pas parmi les moldus que les crimes restent impunis. » January ne remettait pas une seule seconde son jugement en doute, elle était absolument persuadée d’avoir raison et elle n’en démordait certainement pas. « Si tu essayes de me faire peur, c’est complètement raté parce que je ne croirais JAMAIS que tu aies pu faire une chose pareille, c’est bien clair. Si tu veux rejoindre ton horrible famille parce que tu trouves ça plus cool d’être du côté du mal plutôt que du côté du bien, fais ce que tu veux mais n’essaie pas de te donner un côté méchant, ça ne te va pas bien du tout. » La jeune fille ne réalisait pas du tout à quel point elle avait tort, c’était tellement évident pour elle, pourquoi se serait-elle embêté à chercher plus loin ? Il n’y avait aucun intérêt.

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Nathan & January

Cette conversation devenait de plus en plus étrange et January n’était pas certaine de l’attitude qu’elle devait adopter. Certes, les paroles de son soi-disant meilleur ami étaient d’une telle stupidité à ses yeux qu’il lui paraissait tout bonnement impossible de le croire. D’un autre côté, elle voyait bien qu’il faisait tout pour se montrer convaincant et qu’il n’avait pas quitté son air sérieux depuis ses supposés aveux. Normalement, ça aurait dû être le moment où il se mettait à rire et lui avouait qu’il avait raconté n’importe quoi… Elle allait ensuite se fâcher, lui faire bien comprendre que cette blague était complètement nulle et ils allaient reprendre chacun leur vie comme si rien ne s’était passé. Mais non, les choses ne semblaient pas se dérouler ainsi et pour January, le moment était venu de reposer progressivement pieds sur terre et d’entendre réellement les paroles de Nathan au lieu de les effacer de sa mémoire comme si elles n’avaient jamais existées. « Tu crois que je suis stupide January ? Si j'avais eu envie de rire, je doute que je t'aurais sorti une chose comme ça. Regarde la vérité en face un peu, celui que tu as connu est le garçon que je me suis efforcé à être après avoir vu mon frère baignant dans son sang. Avant je n'étais pas comme ça, mais plus comme je suis maintenant. Tu ne connais pas les rites de ma famille, mais aux dernières nouvelles je ne suis pas ce genre de rigolos qui rigole de la mort des gens. Je suis sincère January, j'avais 10 ans, le jour de mon anniversaire quand j'ai enlevé la vie à un moldu après l'avoir torturé. Et si aujourd'hui je suis devant toi, c'est parce que les Fitzgerald sont très fort pour faire taire les témoins. » La jeune fille ne put qu’ouvrir et refermer la bouche, deux fois, trois fois. Tout semblait tellement réel lorsque Nathan en parlait mais pourtant elle refusait d’y croire. Pas son meilleur ami, pas lui, ce n’était tout simplement pas possible et personne ne lui ferait avaler toutes ces sottises. « Non, je ne te crois pas, ce n’est pas vrai. Tu as toujours été honnête avec moi, on se connait par cœur, tu n’as pas pu me cacher un truc pareil pendant toutes ces années, on s’est promis qu’il n’y aurait jamais de secrets entre nous, tu te souviens ? Qu’on serait les meilleurs amis du monde jusqu’à ce que la mort nous sépare ? » C’était sûrement un peu dramatique, mais ça avait été leurs paroles d’enfants et January n’oubliait pas la relation fusionnelle qu’ils avaient toujours eu. Pour January, il était tout bonnement impossible qu’ils aient eu des secrets l’un pour l’autre, ça faisait des années désormais qu’ils se connaissaient, des années qu’ils se confiaient l’un à l’autre et il était tout simplement en train de lui dire qu’il avait joué la comédie, qu’elle ne savait pas tout. Non, vraiment, elle ne pouvait pas entendre ce genre de choses, pas maintenant. Jamais.


« Regardes bien ces cicatrices January, quand on est dans ma famille, elles peuvent paraitre normal. » Nathan insistait pourtant, tenant à lui montrer ses cicatrices. La jeune fille resta les yeux fixés sur le jeune homme, le regard vide, sans vraiment voir ce qu’il lui montrait. Des pensées contradictoires se bousculaient dans sa tête et elle était maintenant comme une bombe à retardement, prête à exploser lorsque la masse d’information deviendrait trop importante à encaisser. « Et celles-ci aussi peuvent paraitre normale. Toutes ces cicatrices, tu les as connu, je t'en ai déjà parlé l'été de notre quatrième année quand je t'ai parlé de ma famille, en outre... » Mais qu’il arrête de lui montrer ça ! Bien sûr qu’ils en avaient parlé, elle s’en souvenait parfaitement et elle se souvenait également du discours qu’il tenait alors, crachant sur sa famille, dénigrant ses parents qui l’avaient maltraité et qui avaient, selon lui, provoqué la mort de son frère ainé. Il semblait avoir oublié tout ça quelques instants plus tôt et voilà qu’il arborait fièrement ses cicatrices désormais, ça n’avait pas le moindre sens. January avait été projetée dans un univers parallèle et elle craignait de finir par s’y perdre si la situation ne finissait pas par s’éclaircir. « Je sais tout ça, arrête ! » Finit-elle par s’exclamer. « Et tout ça c’est à cause de ta chère petite famille que tu défends maintenant… Je ne comprends pas, t’es en train de me montrer tout le mal qu’ils t’ont fait et tu veux encore être un Fitzgerald, c’est complètement stupide. » January n’avait jamais eu la langue dans sa poche et elle trouvait la situation tellement étrange qu’elle ne pouvait pas ne pas lui dire ce qu’elle en pensait. Il avait sur lui la trace de plusieurs années de maltraitance et pourtant il voulait désormais devenir le digne héritier de ses parents, il avait donc complètement perdu la tête, elle ne voyait pas les choses autrement. « Celle-ci je te l'ai jamais montré, c'est le ricochet d'un des sort qui l'a tué. Nomme-moi une personne qui possède une cicatrice de cette forme-là ? Cicatrice qui restera à jamais voyante, douloureuse et qui ne pourra jamais cicatriser pleinement ? Tu vois ça, c'est le prix à payer quand on utilise la magie noire. » Nathan devenait insistant et ses paroles frappaient January de plein fouet. Cette fois-ci, elle détourna le regard, laissant ses yeux explorer le sol comme si elle cherchait des réponses à des questions qu’elle n’arrivait pas encore à formuler. Mais ce qu’elle ressentait surtout était de la colère avec un mélange de peur très certainement, elle ne reconnaissait pas ce garçon, elle ne savait pas qui il était mais ce n’était plus son ami. « Mais je m’en fous, Nathan ! J’en ai rien à faire tout ça ! Ça ne compte pas pour moi… Ce qui compte c’est ce que tu es, quelles sont tes valeurs et ce que tu veux devenir… Je sais que ta famille t’a fait souffrir et t’es en train de devenir aussi minable qu’eux et ça, je ne peux pas l’accepter… » Est-ce qu’il avait vraiment tué quelqu’un ? Peut-être oui, en tout cas, il semblait vraiment convaincu par ses propres paroles et elle ne pouvait pas se permettre de ne pas avoir un doute, désormais. « Si tu ne veux toujours pas me croire, tu peux toujours demander une famille de Sang Pur quel est le rituel pour rentrer dans la famille Fitzgerald, le jour de leur 10ème année. » Le cœur de January battait plus fort que d’habitude mais elle n’y prêtait pas attention, tout ce qu’elle voulait, c’était qu’il lui dise que tout cela n’était qu’une blague et qu’elle n’avait pas de souci à se faire, mais il ne semblait vraiment pas décider. « Arrête d’essayer de me convaincre, ça ne sert à rien… Si tu as vraiment tué quelqu’un et que c’est la raison qui te pousse à devenir comme tes parents, alors t’es encore plus bête que ce que je pensais… Quand on fait ce genre de choses, il n’y a pas de retour en arrière possible, il faut assumer ses actes et tout faire pour se racheter… Enfin, ça c’est ce que mon Nathan aurait fait, mais apparemment il n’a jamais existé, n’est-ce pas ? Ce n’était qu’une façade ? Une comédie ? » Elle ne savait même pas pourquoi elle posait la question, la réponse était totalement évidente. « Si jamais tu parviens à entendre raison, je serais là pour toi, pour t’aider, te soutenir, mais si ton souhait est de devenir le grand héritier Fitzgerald, alors je ne suis plus rien pour toi, ton attitude me dégoute. » Autant être honnête, elle détestait l’idée que Nathan se transforme à ce point mais elle arrivait trop tard pour l’en empêcher. « Je vais y aller, si tu veux une bonne note à ton exposé, tu ferais bien de te mettre au travail, j’ai pas l’intention de t’aider. » Sur ces bonnes paroles, January ramassa ses affaires et quitta la pièce, ce ne fut que lorsqu’elle franchit la porte de la salle commune et se laissa tomber sur un fauteuil qu’elle se rendit compte que ses mains tremblaient, cette fois-ci, elle avait définitivement perdu son meilleur ami.

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