[ANNEE 2017-2018] Les amis, ça sert aussi à ça.

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En entrant dans la Grande Salle, un grand nombre de regards s'étaient tournés vers elle ce matin-là. Des murmures s'élevaient sur son passage, des ricanements à peine étouffés la poursuivaient à chaque pas. Que s'était-il passé dans la nuit pour qu'on la remarque à ce point ? Bonnie n'en savait rien, elle savait simplement que c'était loin de lui plaire... Elle aimait être cette fille invisible et insignifiante que personne ne remarquait jamais. Elle s'installa donc à sa table sans un mot, feignant tant bien que mal de n'avoir rien remarqué. Parce qu'après tout, il n'y avait rien. Elle n'avait rien dit, rien fait qui puisse avoir de tes répercutions sur sa vie au château.

"Il est au courant ?" siffla une fille assise à la même table.

La rouquine mit un moment à comprendre que c'était à elle qu'on s'adressait. Il ? Qui était-ce ? Elle ne voyait pas grand monde dans sa vie qui pouvait intéresser les Serpentards. Elle pensa vaguement à Rentford mais elle ne voyait pas ce qu'il devait savoir. Elle ne répondit donc pas et avala son petit déjeuné en un temps record. Les conversations avaient repris leurs cours mais elle n'était pas stupide, elle se savait le sujet de pas mal d'entre elles. Elle se leva rapidement et entreprit de sortir de la pièce lorsqu'une voix rassurante l'appela à une autre table. C'était Cassidy. Elle tourna la tête vers elle et remarqua Oliver à la table des Gryffondor, tous deux semblaient visiblement contrariés.

"Tu devrais lire ça..." conseilla son amie.

Elle attrapa le journal qu'elle lui tendait et parcourut vaguement la page. C'était la dernière édition du journal de l'école, auquel elle participait quand elle en avait l'occasion. Manque de chance, elle ne participait pas à cet article, relatant des potins plus ou moins véridiques. Elle se laissa lourdement tomber sur le banc et releva la tête vers les deux adolescents. Elle n'avait pas pour habitude de le lire et elle comprenait désormais pourquoi...

"N'y fais pas at..."

"Je peux ?" coupa t-elle sans ménagement en désignant le torchon.

Cassidy acquiesça. Elle l'attrapa, le fourra nerveusement dans son sac et sortit de la Grande Salle hâtivement. Elle n'était pas la seule à faire l'objet de rumeurs, il y avait également Astride. Elles ne s'étaient plus reparlées depuis l'épisode de la Bibliothèque. Bonnie avait fait tout son possible pour l'éviter et y était parvenue à merveille. Elle aurait très certainement continué si leur anonymat n'était pas en train de voler en éclats parce qu'une idiote jouait les corbeaux. Elle prit machinalement le chemin de leur QG, peut-être y serait-elle toujours...

La rouquine n'eut pas à aller jusque là qu'elle croisa la Poufsouffle, alors qu'elle allait probablement prendre son petit déjeuné à son tour. Elle la regarda passer, sans un mot, plus tout à fait aussi certaine qu'il fallait dire quelque chose. Soupirant, elle se résigna malgré tout à la prévenir. Elle ferait ce qu'elle voudrait mais au moins, elle, elle aurait sa conscience tranquille, elle aurait joué les amis comme venaient de le faire Cassidy et Oliver avec elle...

"Astride, attends ! Faut que j'te parle, c'est important."

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Astride s’était levée de très bonne heure ce matin-là, les événements du bal semblaient être de plus en plus en train de perdre de leur importance dans l’esprit des élèves et elle reprenait enfin sa petite vie tranquille et anonyme qui lui manquait tant. Elle se dirigea vers les douches sifflotant gaiement, il n’y avait pas encore de queue à cette heure-ci et elle profita de ce moment de détente bien mérité, de retour dans son dortoir, elle mit un certain temps à sélectionner les livres qui viendraient égayer sa journée, et c’est donc finalement assez tard que la poufsouffle se dirigea vers la Grande Salle pour y prendre son petit-déjeuner. Il ne fallait pas avoir le Q.I d’Einstein pour se rendre compte que quelque chose n’allait pas, elle ralentit le pas, pour essayer de comprendre ce qu’il se passait autour d’elle, plusieurs petits groupes d’élèves la montraient du doigt sur son passage avant de se mettre à glousser sans même prendre la peine de se dissimuler. Astride n’était pas stupide et se rendait bien compte qu’encore une fois elle se retrouvait au centre de l’attention. Un rebondissement pour « l’affaire du bal » ? Ce n’était pas possible, en un mois ou deux les élèves avaient dû faire le tour de toutes les informations exploitables, c’était donc autre chose et elle n’allait pas tarder à savoir ce que c’était. Bien décidé à savoir ce qui se tramait, elle interpella un élève qui lui passait devant un sourire goguenard sur les lèvres, elle l’attrapa par le poignet pour l’empêcher de fuir, et prit un ton le plus autoritaire possible.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi tout le monde me regarde comme ça ? »

L’élève en question se contenta de lui montrer la couverture du journal de l’école avant de se dégager de son emprise d’un geste brusque et de continuer son chemin pris d’un fou rire assez bruyant. Astride n’était pas beaucoup plus avancée, qu’est-ce qui pouvait bien se trouver dans ce foutu journal qui provoque ce soudain intérêt pour elle. Ce n’était certainement pas la publication de ses résultats scolaires, ni même la rédaction de sa vie banale ou de quelconques souvenirs d’enfance qu’ils auraient pu recueillir Dieu sait où.
La poufsouffle accéléra le pas, espérant retrouver Hecate dans la Grande Salle, elle au moins lui expliquerait ce qu’il se passait, elle était toujours l’une des premières à lire le journal et les deux amies passaient toujours un temps certain à commenter ensemble des différents potins qui s’y trouvaient. Elles n’avaient pas la réputation d’être de véritables commères, mais lorsqu’elles étaient ensembles elles ne pouvaient s’empêcher de partager leurs impressions sur les différents bruits de couloirs.
Mais, là encore, ça ne se passa pas comme elle l’avait prévu, bien au contraire, la première tête connue qu’elle croisa sur sa route fut Bonnie, elle cacha sa surprise avec difficulté, la jeune fille avait fait en sorte de l’éviter tant bien que mal depuis leur dernière altercation qui avait certainement eu lieu il y a plus d’un mois de ça. Elle passa donc son chemin sans même adresser la parole à son amie, après tout s’il y en avait une qui devait s’excuser ce n’était certainement pas elle, Bonnie n’était même pas venue à l’infirmerie, il faut croire que son sort ne l’intéressait pas plus que ça, et si elle tenait encore à défendre Tyler après ce qu’il lui avait fait subir, il ne valait mieux pas qu’elle lui adresse la parole, ça ne servirait qu’à envenimer les choses. A sa plus grande surprise Bonnie l’interpella, la poufsouffle fit demi-tour prête à l’envoyer balader.

"Astride, attends ! Faut que j'te parle, c'est important."

Ben voyons, elle devait certainement avoir besoin d’un service quelconque pour venir lui parler comme si de rien n’était après l’épisode qui venait de se produire. Astride ne voulait tout de même pas réitérer l’exploit de la bibliothèque en s’enfuyant lâchement elle se rapprocha donc de son amie en haussant les sourcils, celle-ci pour seule réponse lui tendit le journal qu’elle semblait avoir fourré sans ménagement dans son sac. La poufsouffle le feuilleta à toute vitesse cherchant à savoir ce qui pouvait bien inciter Bonnie à venir la trouver, ça devait probablement les concerner toutes les deux pour qu’elle s’embête à lui en parler, après tout pour le bal ça ne l’avait absolument pas dérangé de la laisser se dépatouiller toute seule. Astride vit son nom à plusieurs reprises avant de tomber sur la page qui vraisemblablement avait interpellé Bonnie. Alors comme ça elle avait une aventure douteuse avec un charmant jeune homme, quel tissu de mensonge. Elle releva la tête vers son amie.

« Ce journal m’octroie une certaine notoriété, c’est la première fois qu’on parle autant de moi dans aussi peu de pages. »

Une chose était sûre, elle détestait être au centre de l’attention et là, elle était projeté sur le devant de la scène et pour de mauvaises raisons, il fallait bien qu’elle se rendre à l’évidence lui pourrir la vie était devenu un sport national pour bon nombre d’élèves. Elle jeta un coup d’œil à l’article suivant la photo compromettante, il lui paraissait assez évident qu’il provenait de sa charmante préfète. Bonnie en venant la voir avait certainement eu la même idée qu’elle à savoir, lui faire payer son stupide article. Malheureusement s’attaquer à la jolie tête blonde pouvait avoir de lourdes conséquences, mais pour ce qui est de leur vengeance elles avaient de quoi faire, la petite poufsouffle était loin d’être un ange, et elle n’allait pas tarder à en faire les frais.

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Bien qu'elle en eut fortement douté, Astride s'arrêta tout de même et se retourna même vers elle. En voyant le regard que la Poufsouffle pouvait avoir, elle comprit sans mal qu'elle ne s'était certainement pas arrêtée pour lui faire la conversation, aussi elle lui mit directement le journal dans les mains. Ça évitait pas mal de conversation dont elle ne voulait pas. Elle savait bien qu'avoir défendu Tyler n'était pas la meilleure chose qu'elle avait pu faire, et qu'elle aurait pu venir la voir en apprenant les véritables coupables mais elle n'avait pas la moindre envie de s'amuser à s'excuser. Après tout, savait-elle ce que le Serpentard avait derrière la tête lorsqu'elle s'était rangée de son côté à la Bibliothèque. Qui l'aurait pu ?

Son amie feuilla le journal qu'elle lui avait donné, cherchant la page qui aurait pu l'interpeller réellement. Plus en tout cas que le nom de Whitby étalé au fil des pages. Elle dut se douter qu'elle n'était pas la seule concernée par le problème en question, sans quoi Bonnie ne se serait certainement pas risquée à aller l'aborder dans le simple but de lui en faire part. Elle l'aurait appris bien assez tôt toute seule de toute manière. Les rumeurs allaient bien vite dans cette école, celle-là n'aurait très certainement pas échapper à la règle.

Pendant que la brune cherchait dans le torchon les raisons de sa présence ici, la Serpentard se remit à penser aux paroles de la fille de sa table. Peut-être qu'elle voulait parler du garçon de la photo, s'il était au courant que c'était une sorcière et sûrement pire encore une né-moldue. Tyler n'avait strictement rien à voir dans cette histoire. Elle ne savait pas d'où venait cette photo, qui avait bien pu la donner au journal de l'école et pire encore à cette fouine mais le pauvre garçon n'avait strictement rien à savoir de son petit 'problème' de magie. Astride la tira de ses pensées, elle avait visiblement trouvé la cause de tous leurs soucis.

« Ce journal m’octroie une certaine notoriété, c’est la première fois qu’on parle autant de moi dans aussi peu de pages. »

Sa réponse n'était pas franchement celle qu'elle s'était imaginée recevoir. Elle ne parvenait pas à discerner l'ironie si ironie il y avait. Elle se contenta donc de la fixer, hébétée. Peut-être n'était-elle finalement pas aussi gênée qu'elle l'aurait pensé ? Ca faisait un moment qu'elles ne s'étaient pas parlé, la rouquine ne savait pas avec qui elle passait ses journées, il était possible qu'elle ait tout simplement changé, qu'elle aime désormais être le centre d'attention du château comme c'était le cas de pas mal de monde à Poudlard. Elle soupira tristement et fixa ses chaussures un instant avant de reprendre un semblant de courage et de "l'affronter".

"Je pensais qu'il fallait que tu sois... Au courant, donc voilà... Maintenant que c'est fait..."

Elle laissa sa phrase en suspend, pas certaine qu'il faille véritablement la continuer, ni même partir... Elle était contente d'échanger quelques mots avec Astride, elle lui avait manqué, mais n'était pas sûre que la réciproque soit vraie...

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"Je pensais qu'il fallait que tu sois... Au courant, donc voilà... Maintenant que c'est fait..."

Astride sourit, non pas que l’expression mal à l’aise de son amie lui plaise énormément mais elle trouvait plutôt agréable de voir que même si celle-ci ne semblait pas prête à formuler des excuses dignes de ce nom elle n’avait pas tout à fait la conscience tranquille. Enfin, c’était ce que la jeune poufsouffle percevait, et même si elle savait pertinemment qu’elle pouvait avoir tort, elle aimait cette interprétation.
La jeune fille soupira refermant le journal, peu disposée à lire plus d’insanités à son sujet pendant au moins les deux prochaines semaines. Elle avait beau savoir que ce n’était qu’un article sans importance, de simples rumeurs qui seraient certainement très vite oubliées, dans quelques jours même son prénom, avec un peu de chance, serait sorti de la tête des élèves, elle en avait plus qu’assez d’être au centre de l’attention et qui plus est pour de mauvaises raisons. Astride ne savait pas vraiment ce qu’en pensait son amie, mais timide et réservée comme elle était, il lui paraissait évident qu’elle désapprouve ce genre de contenu. Par contre, la raison pour laquelle, elle avait brisé ce long silence pour venir lui en parler restait pour le moins obscure, qu’attendait-elle d’elle ? De l’aide pour se venger de l’auteur de ce torchon ? Une épaule sur laquelle pleurer ? Un simple soutien amical ? Elle doutait fortement de la véracité de la dernière proposition. Si Bonnie avait souhaité un soutien amical elle se serait tournée vers Cassidy ou Oliver mais ne se serait certainement pas tournée vers Astride. Celle-ci, sourit à son amie pour la première fois depuis bien longtemps.

« Merci, je savais qu’on parlait de moi, mais je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. Qu’est-ce que tu en penses ? »

Sans l’aide de Bonnie elle aurait certainement découvert tôt ou tard la raison de ces rumeurs, mais elle ne pouvait qu’être reconnaissante envers la serpentard d’avoir brisé le silence si évidemment ce n’était pas pour de mauvaises raisons. Astride songea tout de même qu’il fallait bien qu’elle donne son avis personnel sur l’article qu’elle venait de lire, après tout, tout ce qu’elle avait fait jusqu’à présent c’était plaisanter vaguement devant ce tissu de mensonges et vu la nature de leur dernière conversation la dernière chose qu’elle souhaitait c’était que Bonnie interprète ses paroles de la mauvaise façon. La poufsouffle détestait réellement l’auteur du journal quel qu’il soit, même si elle avait une petite idée de son identité, il faudrait d’ailleurs qu’elle demande plus de précisions à la serpentard. Elle savait qu’il lui arrivait de travailler pour le journal, elle semblait donc être la mieux placée pour savoir qui était le responsable de ces quelques lignes.

« Personnellement, j’ai vraiment du mal à comprendre comment quelqu’un peut éprouver une quelconque satisfaction en divulguant de fausses informations sur les gens. Très franchement je me serais bien passée de ce genre d’âneries stupides et complétement inutiles. »

Voilà, elle avait dévoilé tout ce qu’elle avait sur le cœur. Astride savait qu’une réaction aussi prononcée n’était sans doute pas nécessaire. Après tout le journaliste en herbe avait sans doute voulut s’amuser rien de plus, il n’y avait sans doute rien de personnel dans ces calomnies. Mais dans ce cas, elle aurait fortement apprécié qu’une autre victime qui n’avait absolument rien à voir avec elle soit choisie à sa place. Si réellement, comme elle le pensait, Sarah était à l’origine de ces révélations aussi fausses que stupides, il était également fort probable qu’elle ait tenue à lui lancer un petit pic d’avertissement après la charmante conversation qu’elles avaient eu dans leur salle commune un fameux après-midi, ou peut-être était-elle simplement paranoïaque. Mais que ce soit le cas ou non, ça ne changeait rien au fait que répondre aux provocations de la préfète par un acte du même acabit ne risquait pas forcément d’arranger leurs affaires. Bonnie restait une vraie trouillarde de toute façon et Astride se doutait bien qu’une basse vengeance n’était certainement pas la solution que son amie envisageait.

« Tu sais qui a écrit « ce truc » ? J’ai ma petite idée, mais tu travailles au journal à tes heures perdues, tu dois être informée… »

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« Merci, je savais qu’on parlait de moi, mais je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. Qu’est-ce que tu en penses ? »

Bonnie sourit faiblement aux remerciements de la Poufsouffle tout en sachant pertinemment qu'elle ne les méritait pas. Elle n'allait certainement pas le lui dire mais elle restait sûre qu'Astride le percevait plus ou moins. Après tout, elle commençait à la connaître un minimum, peut-être plus qu'elle l'aurait voulu mais ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. Si elles étaient si proches qu'elles l'avaient imaginé, ce qu'elle pensait réellement ne devait avoir aucun secret pour elle, ce dont elle n'était manifestement pas certaine...

Quant à sa question, la rouquine ne sut quoi répondre. Aussi elle se mit à gigoter nerveusement avant de se décider à balancer quelque chose. Ce n'était probablement pas ce qu'attendait la jeune fille, absolument pas même mais après tout, elle le pensait également alors pourquoi ne pas commencer par là...

"Je ne savais pas que tu avais un petit ami... Tu aurais pu m'en parler, non ? Je sais que je ne l'ai pas montré ces derniers temps mais je pensais qu'on était amies..."

Pour ne pas aggraver les choses, certainement...? En effet, peut-être aurait-elle dû tenir sa langue, laisser couler et penser qu'elle n'en avait que faire. Astride s'attendait sûrement une fois encore à être soutenue, à ce qu'elle lui dise que ce n'était pas grave, que ça finirait par lasser les gens et qu'ils n'en parleraient plus... Mais là encore, la Serpentard avait failli à son devoir, oubliant ses erreurs de la première fois. Si elle était plutôt douée pour écouter, mieux valait la faire taire sur ses opinions, rares étaient les occasions où les entendre apportait quelques choses de bons.

« Personnellement, j’ai vraiment du mal à comprendre comment quelqu’un peut éprouver une quelconque satisfaction en divulguant de fausses informations sur les gens. Très franchement je me serais bien passée de ce genre d’âneries stupides et complétement inutiles. »

Bonnie fronça les sourcils aux paroles de la Poufsouffle. De fausses informations ? La photo était bien là et ça ne faisait pas le moindre doute sur le fait qu'il s'agissait bel et bien de son amie. Même quelqu'un qui ne l'avait vu qu'une ou deux fois pouvait la reconnaître sans grand mal... Que les informations, quasi-inexistantes certes, sur le jeune homme soient fausses, elle voulait bien le croire aveuglément mais que toute l'histoire n'était que calomnie elle en doutait fortement. Prudente, elle se tut néanmoins. Inutile de s'attirer plus encore les foudres de la brune. Elle laissa le silence s'installer un moment mais ne put malheureusement tenir sa langue bien longtemps, au risque de faire valser les fraîches retrouvailles qu'elles venaient de vivre.

"C'est pourtant bien toi, non ? Avec un garçon ? Il n'y a jamais eu aucun trucage jusque là, je le sais bien. J'ai dû mal à croire que ce soit le cas juste pour toi. Je sais pas comment ces photos arrivent jusqu'à Poudlard, et je ne veux même pas le savoir, mais j' veux bien penser qu'elles soient toutes vraies."

Sa voix s'était fait douce et simplement curieuse, essayant au maximum de faire passer les critiques du mieux possible même si elle doutait fortement que cela suffirait... Après tout, elle avait le droit de dire ce qu'elle pensait, non ? Et ce même si ça ne plaisait pas à Astride. On lui reprochait souvent de dire Amen à tout et de se taire de peur de possibles représailles alors pour une fois qu'elle n'en avait que faire, des représailles, on ne pouvait décidément pas lui reprocher de ne pas se taire ! Bonnie espérait au fond que son amie verrait les choses du même point de vue qu'elle sur ce point et qu'elle ne lui en voudrait pas pour si peu. Elle ne semblait pas lui en vouloir tant que ça pour l'épisode Rentford alors ça ne serait certainement pas pour une idiotie comme ça que ce serait le cas... Il fallait croiser les doigts.

« Tu sais qui a écrit « ce truc » ? J’ai ma petite idée, mais tu travailles au journal à tes heures perdues, tu dois être informée… »

La rouquine hocha doucement la tête. Le calcul n'était pas très difficile à faire et les soupçons étaient facilement vérifiables. Ils n'étaient pas beaucoup à travailler quelques heures lors de leur temps libre là-bas... Elle soupira discrètement et lança un bref coup d'oeil dans le couloir pour s'assurer qu'il n'y avait aucune oreille indiscrète qui pouvait bien y traîner. Elle n'avait aucune envie de passer pour une cafteuse même si elle s'apprêtait à le faire à merveille...

"On est que quatre à s'occuper du journal... Et je ne pense pas que ce soit ni Jordan, ni Lucas qui s'amusent à ça... Je crois que ton idée est bonne. Il n'y a pas 36000 Poufsouffles qui aiment mettre les autres dans des situations délicates, enfin, pas à ma connaissance..."

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"Je ne savais pas que tu avais un petit ami... Tu aurais pu m'en parler, non ? Je sais que je ne l'ai pas montré ces derniers temps mais je pensais qu'on était amies..."

Astride soupira, si son amie elle-même se mettait à croire à ces rumeurs elle ne s’en sortirait pas vraiment pas facilement. Enfin, il est vrai que la photo n’arrangeait pas son cas, loin de là, mais si elle avait réellement été dans une relation sérieuse avec quelqu’un elle en aurait parlé à Bonnie et c’était énervant qu’elle pense le contraire. La poufsouffle savait qu’elle s’était déjà trop disputée avec son amie et qu’en rajouter une couche n’était pas nécessaire, pourtant la remarque qu’elle avait envie de lui balancer lui brûlait les lèvres. A la place elle prit un air un peu plus amical, pour lui répondre avec une gentillesse qui pourtant ne lui venait pas spontanément à l’esprit.

« Je n’en ai pas, je t’en aurais en effet parlé si c’était le cas, mais je peux te retourner la question je crois, tu es aussi sur l’article… »

Astride aurait aimé dire à Bonnie que pour lui parler il aurait au moins fallut qu’elle arrête de l’éviter, et que sachant qu’elle ne l’avait pas vu pendant plus d’un mois il aurait été assez concevable que sa vie ait changée sans que la serpentard soit mise au courant. Mais là encore elle savait que ce genre de remarque ne ferait pas vraiment avancer les choses. Astride ne put s’empêcher de remarquer une fois encore que Bonnie avait vite fait de la juger, sans poser une seule question, elle se pliait sans broncher à l’avis général. Pourtant elles se connaissaient depuis un bout de temps, et mis à part l’épisode Tyler, la poufsouffle était plutôt prévisible, même si en ce moment ce n’était pas tout à fait le cas. Chassant ces pensées peu joyeuses, elle préféra nettement pester contre l’auteur de l’article, là au moins elle était sûre que Bonnie partagerait son avis, ou du moins c’est ce qu’elle pensait…

"C'est pourtant bien toi, non ? Avec un garçon ? Il n'y a jamais eu aucun trucage jusque-là, je le sais bien. J'ai dû mal à croire que ce soit le cas juste pour toi. Je sais pas comment ces photos arrivent jusqu'à Poudlard, et je ne veux même pas le savoir, mais j' veux bien penser qu'elles soient toutes vraies."

Vraies ou pas ce n’était pas le problème, ce qui gênait plus la poufsouffle était qu’elle ne voyait pas l’intérêt de déballer la vie privée des gens pour alimenter les conversations d’élèves qui n’avaient pas une vie assez intéressante pour pouvoir en parler et préféraient nettement raconter celle des autres sans se soucier le moins du monde du mal qu’il pouvait faire autour d’eux. Astride avait été bien souvent la cible de médisance, aussi bien dans le monde moldu que dans celui des sorciers, et elle ne vivait pas spécialement bien ce genre d’accusations. La plupart des rumeurs n’étaient de toute façon pas véridique et la jeune fille n’était pas du genre à vouloir à tout prix qu’on parle d’elle, elle n’aimait pas ça quand l’information était vrai, alors quand elle s’avérait être fausse c’était encore pire.
Astride décida tout simplement d’ignorer la question de Bonnie, après tout ça pouvait se passer de réponse, si elle était persuadée d’avoir raison démentir ne servait à rien, de plus une autre question trottait dans la tête de la jeune fille, à savoir, qui était l’auteur de ce torchon, et elle fut ravie que Bonnie vienne confirmer son hypothèse même si ça n’allait pas vraiment en faveur des poufsouffles.

"On est que quatre à s'occuper du journal... Et je ne pense pas que ce soit ni Jordan, ni Lucas qui s'amusent à ça... Je crois que ton idée est bonne. Il n'y a pas 36000 Poufsouffles qui aiment mettre les autres dans des situations délicates, enfin, pas à ma connaissance..."

Sarah, c’était un peu évident, et dire qu’elle s’était obligée à taire les informations qu’elle avait appris sur elle par simple gentillesse et pour lui éviter une humiliation publique qu’elle méritait peut-être. Apparemment le respect mutuel était quelque chose que la préfète ne connaissait pas. Astride savait d’expérience que se venger n’était pas la meilleure chose à faire, mais la laisser s’en tirer si facilement n’était pas envisageable d’autant plus que ça lui donnerait l’impression qu’elle pouvait tout se permettre et que personne ne toucherait à sa petite tête blonde. Lui prouver le contraire allait avoir de nombreuses conséquences, enfin, il serait assez étonnant qu’elle n’ait aucune réaction. Cette petite guerre serait sans fin si les deux jeunes filles entraient dans son jeu, mais c’était incroyablement tentant. Comme bien souvent, la poufsouffle choisit de se reposer sur son amie, après tout même si ses raisonnements étaient souvent menés par la peur, ils s’avéraient bien souvent utiles et intelligent.

« On fait quoi alors ? On la laisse s’en tirer comme ça ? »

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« Je n’en ai pas, je t’en aurais en effet parlé si c’était le cas, mais je peux te retourner la question je crois, tu es aussi sur l’article… »

A force de vouloir oublier ce fichu article, ou du moins la partie qui la concernait, il lui était tout simplement sorti de la tête. Elle ne put retenir une grimace alors qu'Astride le lui rappelait. C'était tellement plus rassurant de se poser sur ce dont disait de son amie plutôt que de démentir ce qui était écrit à son sujet... La Poufsouffle comprendrait certainement ce qu'elle ressentait à l'instant et les besoins de s'en éloigner au plus vite. Elle prit tout de même la peine de répondre à sa question, ne souhaitant sincèrement pas envenimer la conversation.

"Ce n'est pas mon petit copain. C'est écrit, il participe à un grand nombre de renconstitution avec son père. On s'est embrassé parce que nos rôles respectifs l'exigeaient, c'est tout. Je sais pas ce que tu vas t'imaginer."

Bonnie ne s'attarda pas sur le sujet, passant sous silence le fait qu'elle n'avait pas trouvé d'objections face à ce baiser et qu'ils avaient dû s'entraîner un moment afin de paraître crédibles. La brune n'était pas obligée de le savoir et elle voyait d'ici un sourire satisfait prendre place sur ses lèvres si elle était suffisamment idiote pour se balancer elle-même... Si son 'petit copain' avait une explication, elle peinait encore à voir celle que celui d'Astride pouvait avoir... Même si la question lui brûlait littéralement les lèvres elle eut la décence se la garder pour elle, pensait finalement que son amie serait probablement assez grande pour lui raconter cette histoire si l'envie lui prenait. Ce dont elle doutait.

Arriva rapidement les dénonciations de la rouquine. La Poufsouffle ne parut pas surprise de comprendre qu'il s'agissait de l'une de ses camarades de maison et pire encore d'une de ses Préfètes. Tout le monde devait probablement s'en douter dans le château même si personne n'osait réellement le dire à qui que ce soit, ni même se rebeller, faute de preuve. Ils devaient n'être que trois à en avoir le coeur net, impossible d'émettre le moindre doute à ce sujet. Qui d'autre que Wotton était capable de tant de bassesse ? D'accord, il devait probablement y avoir d'autres élèves du même genre mais certainement pas au sein du journal... Elle imaginait mal Lucas qu'elle connaissait depuis longtemps jouer à ce genre de jeu puéril, tout comme Jordan qui paraissait plus intéressé par les résultats des matchs que par la vie privée des gens.

« On fait quoi alors ? On la laisse s’en tirer comme ça ? »

La Serpentard soupira en haussant distraitement les épaules. Bien entendu, elle avait une petite idée mais elle ne lui ressemblait en rien et elle n'était pas certaine qu'elle ressemble davantage à son amie, ni même que celle-ci soit partante... C'était lâche et pas forcément plus glorieux que les potins racontés dans le journal mais faute de mieux, peut-être devraient-elles s'y abaisser ? La rouquine hésita un instant, jouant nerveusement avec l'ourlet de sa manche puis se décida finalement à lui exposer les quelques bribes de plan qu'elle avait...

"Elle n'a pas que des amis... Je sentais qu'un jour ça finirait par être déplaisant tout ça alors j'ai fait en sorte de pouvoir riposter. En échange de quelques devoirs par-ci par-là, j'ai récupéré quelques informations à son sujet. J'ai tout dans mon dortoir si tu veux..."

Il n'y avait pas de quoi faire une édition clandestine toute entière mais au moins un long article à placarder un peu partout dans l'école afin d'être sûres qu'il n'y ait pas une seule personne vivant ici qui soit passé à côté. Elle n'était pas certaine que ce soit la meilleure chose à faire, persuadée que l'apprentie commère trouverait un moyen de se venger à son tour et de leur rendre la vie particulièrement infernale mais elle ne voyait pas beaucoup d'autres idées pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas au dessus de tout risque que ça lui retombe dessus un jour ou l'autre...

"Il serait peut-être temps d'informer le château qu'elle est loin d'être irréprochable, non ?"

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"Ce n'est pas mon petit copain. C'est écrit, il participe à un grand nombre de reconstitution avec son père. On s'est embrassé parce que nos rôles respectifs l'exigeaient, c'est tout. Je sais pas ce que tu vas t'imaginer."

Astride eut beau douter que les explications de son amie on ne peut plus douteuses soient tout à fait exactes, elle ne s’attarda pas là-dessus si elle voulait éviter les questions sur sa propre histoire avec le garçon de la photo.
Ce fut visiblement une bonne technique d’ailleurs puisque la conversation dévia rapidement sur l’auteur de l’article et le moyen à utiliser pour se venger. Astride n’était pas convaincue que Bonnie chercherait à se venger d’ailleurs, ce n’était pas son genre de chercher les ennuis, elle le lui avait bien fait comprendre quand la poufsouffle avait tenté de lui expliquer l’histoire des Trois-Balais.
Astride devait cependant bien reconnaitre qu’elle se trompait très souvent sur Bonnie, et cette fois-ci ne fit pas exception.

"Elle n'a pas que des amis... Je sentais qu'un jour ça finirait par être déplaisant tout ça alors j'ai fait en sorte de pouvoir riposter. En échange de quelques devoirs par-ci par-là, j'ai récupéré quelques informations à son sujet. J'ai tout dans mon dortoir si tu veux..."

Bonnie emmagasinait des informations sur Sarah….. Non ? Ce n’était pas possible. Astride avait du mal à y croire, elle n’avait jamais eu l’idée de faire un truc pareil alors que pourtant elle ne portait pas la préfète dans son cœur, mais savoir que Bonnie s’était amusée à emmagasiner toutes les informations compromettantes qu’elle avait trouvées sur la préfète des poufsouffles était assez invraisemblable. Et dire qu’elle trouvait ça bizarre de ne pas réussir à cerner son amie, et de ne prévoir aucune de ses réactions, ce n’était pas si étonnant finalement, la serpentard n’était absolument pas prévisible.
Astride lui décocha un sourire ravie, cette Bonnie-là, lui plaisait décidément beaucoup plus que la petite fille coincée qu’elle semblait être, évidemment ce n’était pas deux trois dossier compromettants pour les élèves « populaires » de l’école qui allait la faire passer de son statut de serpentard invisible au statut d’élève « cool » et de toute façon ce n’était pas le but, la popularité n’était pas du tout ce qui attirait Astride et elle se doutait bien qu’il en était de même pour son amie, ou tout du moins elle l’espérait. Mais ça lui donnait l’illusion que Bonnie n’est peut-être pas simplement une gentille petite fille, timide et bosseuse, après tout personne ne lui avait soufflé l’idée, elle lui était venue toute seule.

« Waow, je suis impressionnée, je pensais pas que tu pouvais faire un truc pareil, mais bien sûr que je veux voir ça, pour une fois que ma petite préfète perd son image de sainte, je ne vais pas m’en priver. »

Astride était véritablement aux anges, ravie de pouvoir imaginer la tête de la poufsouffle quand ce genre d’information qu’elle ne tenait certainement pas à divulguer se retrouverait affiché à la vue de tous. Mais il fallait tout de même rester réaliste, s’en prendre à Sarah était lourd de conséquence, elle mettrait sans doute un peu de temps à savoir qui avait fait ça, après tout ce n’était pas les ennemis de la poufsouffle qui manquaient au château, mais elle finirait par en découvrir l’auteur tôt ou tard, il était difficile de rester éternellement discret à Poudlard et il n’était pas impossible qu’elle fasse le lien avec le journal puisque les deux événements seraient sans doute particulièrement rapprochés. Astride n’était pas sûre du tout d’avoir envie de trouver les matins de nouvelles photos sur sa vie privée affichées dans les couloirs, elle n’avait pas grand-chose à cacher, mais il était vraiment facile de tourner des situations banales en sa défaveur, comme sa malheureuse crise de somnambulisme en compagnie de Lucas qui n’était qu’un simple accident mais qui pouvait aisément être tournée en ridicule. De toute façon Bonnie semblait bien décidée à mettre son plan à exécution et pout une fois que la serpentard prenait des initiatives il ne valait mieux pas la couper dans son élan.

"Il serait peut-être temps d'informer le château qu'elle est loin d'être irréprochable, non ?"

Irréprochable, elle ne l’était pas on pouvait en être sûre, Astride ne mit pas longtemps à réfléchir, peser le pour et le contre ne servait pas à grand-chose, même sans la petite humiliation que Bonnie et Astride s’apprêtaient à lui infliger elle continuerait certainement à leurs pourrir l’existence, alors autant que celle-ci ait une bonne raison de le faire.

« Je suis d’accord avec toi, quand est-ce qu’on commence ? »

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La conversation resta loin des explications d'Astride quant au garçon de la photo. Bonnie ne s'était certes pas attendue à mieux mais ne put retenir une certaine déception l'envahir en comprenant qu'elle ne saurait jamais qui il était et d'où elle le connaissait alors qu'elle avait fait l'effort de s'expliquer un minimum et ce même si elle avait omis quelques détails plus ou moins importants quant à son ressenti. C'était dommage que la Poufsouffle ne lâche rien mais elle n'avait néanmoins pas l'intention d'aller gratter pour obtenir la moindre information. Peut-être en viendrait-elle à se confier un jour ? Rien n'était moins sûr mais elle tenta de s'en convaincre, faute de mieux...

La rouquine finit même par réussir à chasser de son esprit ces interrogations qui ne trouveraient probablement aucune réponse et se concentra davantage sur le sujet réel de leur nouvelle discussion; à savoir Wotton et les manières de lui renvoyer l'ascenseur, de lui faire comprendre qu'elle aussi risquait de voir sa vie s'étaler aux yeux de l'école toute entière. Si elle comprenait que ça n'avait rien d'agréable, peut-être se contentrait-elle de les faire agoniser un moment avant d'arrêter totalement d'envoyer des potins à la face du monde tous les mois...? C'était un peu utopique, la Serpentard le savait bien mais elle ne pouvait pas s'empêcher de l'espérer... Pour l'heure, il fallait agir.

« Waow, je suis impressionnée, je pensais pas que tu pouvais faire un truc pareil, mais bien sûr que je veux voir ça, pour une fois que ma petite préfète perd son image de sainte, je ne vais pas m’en priver. »

Elle ne put s'empêcher de rougir discrètement, ne sachant plus très bien si elle devait être honteuse ou fière de ce qu'elle avait entrepris dans l'ombre depuis quelques mois... Elle décida finalement de ne pas s'en vouloir à défaut de pouvoir ressentir un réel contentement. Il était vrai qu'elle n'aurait pas aimé que quelqu'un le lui fasse mais après tout, n'était-ce pas plus ou moins ce qu'avait fait la blonde ? Elle ne pouvait pas regretter de lui faire ce qu'elle lui avait fait même si à l'époque il n'en était pas encore question...

« Je suis d’accord avec toi, quand est-ce qu’on commence ? »

Un sourire ravi se dessina sur ses lèvres à ces mots. Peut-être était-ce le début d'une véritable réconciliation comme elle n'osait plus vraiment imaginer ? Il fallait l'espérer. Dans le couloir, les élèves reprennaient leur place en les regardant avec moquerie, chuchotant alors qu'ils passaient près d'elles. Tant bien que mal, Bonnie en fit abstraction, sachant que bientôt, elles ne seraient plus le sujet principal des conversations mauvaises et commères de ses camarades.

"J'vais tout chercher. Bouge pas !"

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle disparut dans la masse des élèves, se faufilant sans même les frôler jusqu'à arriver devant les portes de sa salle commune. Elle se hâta jusqu'à son dortoir, retourna sa valise sur son lit et repartit avec une pochette moldue entre les mains. En moins de temps qu'il lui en aurait fallu pour le dire, elle se retrouva de nouveau auprès de la brune. La Serpentard ouvrit rapidement ce qu'elle avait rapporté avec elle et en tira tout un tas de photos et de morceaux de parchemins griffonnés attivement.

"Cette photo vient de ses propres affaires je crois. Et celle-là, je l'ai eu par sa soeur, Danah."

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"J'vais tout chercher. Bouge pas !"

Astride n’eut pas le temps de réaliser ce qu’il se passait, son amie avait déjà disparue dans la foule d’élève qui se pressait autour d’eux. La plupart étaient, d’ailleurs, en train de rigoler et de les montrer du doigt, lorsqu’elle se retrouva seule, elle ne se sentit pas spécialement à l’aise. La poufsouffle hésita à sortir un livre, pour ne plus sentir les regards pesants poser sur elle et ne pas avoir à détourner le regard quand elle entendait subitement un élève se mettre à glousser sans même chercher à dissimuler l’objet de son hilarité.
La jeune fille savait que son amie ne tarderait pas à revenir, le dortoir des serpentards n’étaient certes pas à côté, mais elle était partie rapidement et la connaissant elle n’allait pas trainer en chemin. Elle se contenta donc, faute de mieux, de regarder ses chaussures avec attention, comme si elle cherchait un quelconque minime défaut de fabrication, qu’elle ne parvenait pourtant pas à voir. Heureusement, elle n’eut pas longtemps à attendre, déjà son amie revenait, assez chargée.
Astride regarda autour d’elle, les élèves ne semblaient pas vraiment disposer à partir, et déballer toutes ces photos devant eux n’étaient pas la meilleure des idées, mais de toute façon aucun d’eux n’étaient assez prêt pour voir, et Bonnie dissimulait assez bien toutes ses preuves. Il paraissait d’ailleurs étonnant qu’elle soit parvenue à dissimuler autant de photos dans son dortoir. Le respect de la vie privée ne devait pas être connu par beaucoup de serpentards, mais en même temps, en cinq ans passés à Poudlard la jeune fille devait être sacrément au point, lorsqu’il s’agissait de cacher des affaires, elle devait avoir bien souvent été victime de vol.

*Il faudrait que je lui demande à l’occasion, comment elle se débrouille, c’est toujours intéressant d’avoir de bon tuyaux.*

Mais ce n’était pour le moment pas à l’ordre du jour, Astride se concentra sur les photos que lui montrait Bonnie, il est vrai que pour bon nombre d’entre-elles, la poufsouffle n’aurait pas souhaité le moins du monde être à sa place. Ça allait décidément faire tache sur le panneau d’affichage.

"Cette photo vient de ses propres affaires je crois. Et celle-là, je l'ai eu par sa sœur, Danah."

Des affaires de Sarah ? Mais comment avait-elle fait pour les obtenir ? Bonnie avait beau l’impressionner sur ce coup-là, il était peu vraisemblable qu’elle soit entrée dans le dortoir des poufsouffles rien que pour y prendre une photo et en ressortir tranquillement. Déjà il lui manquait le mot de passe pour y parvenir, et en plus, à moins qu’elle se soit risquée à entrer pendant le bal, les chances de ne trouver personne dans la salle commune des poufsouffles étaient très minces. Astride ne souvenait pas non plus de la sœur de Sarah…. Danah. Remarque ce n’était pas improbable que Bonnie la connaisse, après tout elle aussi était à serpentard, ce qui pouvait expliquer qu’elles soient amies, en revanche elle avait toujours cru cette dernière assez proche de sa sœur, ou du moins d’après ce qu’elle voyait ou entendait, il était donc peu probable qu’elle soit allée donner de telles informations à une simple élève de sa maison. Ne pouvant résister plus longtemps, à l’envie d’en savoir plus sur les moyens employés par son amie, elle se résigna à lui poser la question sur le ton de la conversation, essayant d’y attacher beaucoup moins d’importance qu’elle ne lui en donnait.

« Mais comment t’as fait ? Enfin, ce n’est pas le genre de photos qu’elle doit laisser tranquillement trainer… »

Feignant de se replonger, dans les photos, elle les regarda à nouveau une par une, se demandant comment elles allaient s’y prendre pour les montrer à tout le monde. Le plus vicieux aurait certainement été de ne pas tout mettre d’un seul coup, histoire de pouvoir raviver les rumeurs quand celles-ci commenceraient à décliner. Mais l’avantage de tout dévoiler d’un seul coup était que toutes les autres rumeurs seraient reléguées au second plan devant celle-ci. Adieu le bal d’automne et sa pseudo-relation avec un mystérieux jeune homme, toute l’école n’aurait d’yeux que pour la sage petite préfète, ça semblait trop beau pour être vrai.
Astride savait que pour une fois elle ne se sentirait absolument pas coupable de ce qu’elle s’apprêtait à faire, bien sûr ce n’était pas la meilleure chose à faire, la vengeance ne résout rien, elle l’avait bien assez entendu, que ce soit dans la bouche de ses parents, de ses professeurs ou encore de ses amis, mais un juste retour des choses n’était vraiment pas des plus désagréable.

« Du coup on se débrouille comment ? On les met sur le panneau d’affichage ? Tous les élèves regardent les petites annonces, ça ne peut pas passer inaperçu. »

Astride était décidément très enthousiaste à cette idée, Sarah allait passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Par contre elle ne pourrait certainement pas assister à ça, le fait qu’elle soit justement à côté du tableau quand la préfète découvrirait son visage affiché un peu partout en bonne compagnie risquerait de lui porter préjudice.

« On peut même utiliser un maléfice de glue perpétuelle, ça lui évitera de détruire ces jolis souvenirs. »

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« Mais comment t’as fait ? Enfin, ce n’est pas le genre de photos qu’elle doit laisser tranquillement trainer… »

Bonnie comprit sans mal les interrogations que taisait Astride. Elle n'était pas particulièrement courageuse, ni même prête à prendre des risques si bien que sa brève explication avait de quoi surprendre, presque choquer alors qu'au fond, ce n'était qu'un hasard, un concours de circonstance qui avait été plutôt en sa faveur pour une fois et dont elle avait habilement su tirer profit. Elle ne sut cependant pas vraiment s'il était bon d'expliquer les méthodes d'acquisition de ses photos mais se rappela rapidement qu'elle ne voulait pas être la seule victime des foudres de la Poufsouffle si jamais elle ne venait qu'à se faire prendre alors qu'elle n'était pas la seule à avoir participé à cette humiliation.

"Elle n'a pas que des amies, même à Poufsouffle. Une fille de son dortoir me l'a donnée contre deux exposés d'Histoire, j'aurais pu avoir la lettre qui allait avec si je lui avais fait ceux de Runes... Et pour sa soeur, c'est un peu... Elle est gentille, Danah, donc on parle un peu de temps en temps, elle disait que sa soeur en faisait trop au sein de l'école, alors ne voulant pas me la mettre à dos, j'ai acquiescé. Elle a dit qu'elle aurait aimé qu'on la remercie vraiment, et donc que j'étais bien placée en bossant parfois au journal, j'ai machinalement dit oui..." expliqua t-elle d'une voix basse et pressée alors qu'elle jetait de longs regards autour d'elle tous les trois mots comme pour vérifier que personne ne les écoutait ou ne cherchait à regarder ce qu'elles faisaient. Rassurée d'être plus ou moins ignorée, elle reprit : "Elle a été cherché les photos qu'elle avait de Sarah, pour que j'ai de quoi illustrer sans avoir à lui demander directement. Puis une de ses copines est arrivée, elle m'a dit de prendre ce qui m'intéressait, qu'elle rangerait plus tard... Heureusement que je connaissais le maléfice de Gemino... Elle ne s'est visiblement aperçue de rien. Enfin j'espère, sinon je crois que c'est ma dernière année à Poudlard..."

Pour quelqu'un qui était réputée silencieuse, tout raconter d'une traite de la sorte pouvait faire un peu tâche mais pour l'heure, la rouquine n'en avait que faire. Après tout, c'était Astride, et comme avec Oliver et Cassidy, elle s'était ouverte davantage et n'hésitait plus à user sa voix quand la situation l'exigeait , or cette fois-ci plus que n'importe quelle autre, c'était le cas. Une fois sa tirade terminée, elle ne put que prendre pleinement conscience de ce qu'elle était en train de faire, et de ce qu'elle avait fait jusque là, non sans le regretter silencieusement.

Comment réagirait son père s'il venait qu'à apprendre qu'elle finissait par ressembler aux pestes qu'elle côtoyait malgré elle et dont elle se plaignait dans chacune de ses innombrables et interminables lettres ? Elle ne voulait pas lire chacun de ses mots emprunts d'une déception sans égale. Elle n'avait jamais été élevée comme ça et avait presque honte de son comportement. Si son amie n'avait pas été mise dans la confidence, elle aurait certainement rebroussé chemin et oublié jusqu'à cette histoire, jusqu'à la parution-même de ce fichu article... Cependant, il était trop tard et il lui fallait aller jusqu'au bout, tout en espérant rester hors de tout soupçon...

« Du coup on se débrouille comment ? On les met sur le panneau d’affichage ? Tous les élèves regardent les petites annonces, ça ne peut pas passer inaperçu. »

La Serpentard haussa les épaules, défaite de son entrain passé. Peut-être suffirait-il de faire chanter la Préfète pour qu'elle leur fiche la paix ? Pourtant, la Poufsouffle semblait avoir un tout autre projet, projet qu'elle avait partagé une poignée de minutes plus tôt. Elle se rassurait tant bien que mal, ce n'était pas dramatique et cette vengeance ne toucherait que la réputation de la blonde, elle ne risquait pas grand chose, au fond, et jouer les commères voire les corbeaux n'avait encore jamais été puni par le règlement... Ou du moins, elle n'avait rien lu qui disait explicitement le contraire... La preuve était d'ailleurs là, Sarah n'avait jamais eu le moindre ennui pour avoir exposé la vie de ses camarades dans l'affreux torchon auquel elle prenait part...

"Oui, je pense qu'on devrait faire ça... Mais on risque de se faire prendre... Ou alors..."

Elle se tut subitement et soupira avec inquiétude. Voilà qu'elle commençait à jouer les cancres et les troubles-fêtes alors qu'elle n'en avait jamais ressenti la moindre envie et que là encore, ça lui apparaissait plus comme une nécessité qu'elle avait elle-même provoquée que comme un désir réel et enfoui depuis des années. Elle regrettait déjà ses gestes et ses mots avant même qu'elle n'eut bougé ou n'ait eu à les prononcer... Elle se renferma légèrement, suivit du regarder un Gryffondor de septième année qui passait par là en les dévisageant avant de reporter son attention sur Astride et de daigner clore la phrase qu'elle avait laissé en suspens.

"Ou alors il faudrait le faire de nuit..."

Ce qui impliquait d'enfreindre le règlement et de risquer la retenue et la perte de points, ce qu'elle avait déjà dû avouer à son père une première fois lors de leur visite du lac, quelques mois plus tôt à peine. Quelle image lui renverrait-elle si elle se mettait à finir chaque mois en retenue pour des raisons aussi stupides que celles-ci ? Ne déciderait-il pas, en fin de compte, qu'il était temps pour elle de rentrer définitivement à la maison et de reprendre ses activités habituelles sans plus avoir d'aussi mauvaises fréquentations que celles qu'elle avait dans cette école qu'il n'avait pas choisi ? Elle ne pourrait même pas lui en vouloir...

« On peut même utiliser un maléfice de glue perpétuelle, ça lui évitera de détruire ces jolis souvenirs. »

Bonnie grimaça. Elle n'était pas certaine que cette idée soit la meilleure qu'elles puissent avoir. Le maléfice de glue perpétuelle signifiait bien plus que leur petite vengeance ne le demandait et risquait d'avoir des conséquences plus dramatiques sur sa vie future que les simples rumeurs adolescentes qu'elles s'apprêtaient à lancer. Qui sait si, aussi idiote qu'elle puisse être, Sarah n'avait pas l'intention de devenir professeur d'elle ne savait trop quoi dans ce cher château ? Le fait que ses hypothétiques élèves puissent se retrouver nez à nez avec les photos qu'elles avaient ne serait probablement pas du même effet et si elle avait bien envie d'entacher sa réputation, elle n'avait certainement pas l'intention de ruiner toute sa vie pour un article qui serait probablement oublié à la parution du prochain...

"Je n'ai pas envie que cela reste ici indéfiniment... Imagine si elle travaille ici plus tard ou qu'elle a des enfants... Je ne l'aime pas, mais je n'ai pas envie d'avoir le bazar que pourrait être sa vie plus tard par notre faute sur la conscience... On pourrait peut-être modifier le sortilège pour qu'il s'estompe de lui-même au bout de quelques mois, voire peut-être à la fin de l'année au maximum ?"

Si le résultat était le même sur l'instant, cette vengeance avait des airs plus raisonnables qui la rassuraient. La Préfète passerait ainsi de très mauvais moments mais ce ne serait que le temps d'un trimestre ou d'une année, rien de plus...

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Astride écouta le récit de Bonnie sans ouvrir la bouche. Elle était vraiment impressionnée par son amie, elle ne savait pas qu’elle était du genre à se lancer dans ce type d’expérience. En plus savoir qu’elle y avait réfléchis à l’avance était vraiment étonnant, comment avait-elle pu prévoir qu’il faudrait rendre à Sarah la monnaie de sa pièce. A croire qu’Astride était la seule élève assez naïve pour croire que la préfète allait finir par se désintéresser des ragots et passer enfin à autre chose. C’était fort peu probable en effet, mais il fallait y croire, la conversation d’Astride avec sa camarade, lui avait au moins appris qu’il y avait un nombre incalculable de choses qu’elle ne comprenait pas. La poufsouffle s’était toujours dit que Sarah était bien plus intelligente que ce qu’elle ne laissait entendre, peut-être parce qu’elle la suivit comme un petit chien pendant près d’un an, essayant à tout prix d’obtenir son attention. Si sa démarche avait été complétement inefficace, elle lui avait au moins permis d’en apprendre beaucoup sur Sarah, voir même de la surprendre dans des endroits où elle n’aurait jamais eu l’idée de mettre les pieds, si l’on en croyait les rumeurs circulant sur elle. Malheureusement, ce n’était qu’une simple intuition, Astride n’avait jamais eu aucune preuve de ce qu’elle avançait et Sarah ne lui avait pas prouvé que son intuition était la bonne. Elle n’avait pas compris, ou peut-être avait-elle fait semblant de ne pas comprendre, ce qu’Astride tentait implicitement de lui dire au sujet de Tyler. Ce n’était pourtant pas sorcier, la cinquième année n’y avait pas été par quatre chemin, même un premier année aurait pu comprendre ce qu’elle voulait dire.
La poufsouffle mit du temps à ingurgiter la totalité des informations que son amie venait de lui donner. Aussi loin que remontait leur amitié, Astride n’avait pas le souvenir de l’avoir entendu parler aussi longtemps sans s’interrompre, s’en était presque drôle. Mais elle n’allait certainement pas se mettre à rire, pour une fois qu’elle se trouvait devant une Bonnie loquace, elle n’allait pas bouder son plaisir.

« Je suis vraiment impressionnée que tu ais pensée à ça toute seule. Non pas que tu n’en sois pas capable, mais ça ne te ressemble pas vraiment. En revanche, Danah va bien reconnaitre ses propres photos, non ? Qu’est-ce qu’elle dira quand elle apprendra que tu les lui as prises ? »

Astride n’avait pas envie de faire culpabiliser Bonnie, sa question n’avait pas pour but de lui prouver qu’elle avait trahie une de ses amies en agissant de la sorte. Elle voulait juste être certaine que la vipère savait à quoi s’en tenir, quoi qu’il puisse se passer après la publication des photos, il y aurait certainement des conséquences comme Sarah comme pour elles. Il fallait qu’elles pèsent le pour et le contre avant de se lancer dans une telle entreprise. Certes, faire payer à Sarah ce qu’elle faisait à tout le monde était tentant, l’article qu’elle venait de lire était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Mais d’un autre côté, se mettre la préfète poufsouffle à dos n’était pas la meilleure chose qu’elle ferait, bien sûr, au début, la sixième année ne saurait pas de qui viendrait cette mauvaise blague, mais il y avait fort à parier qu’elle le découvrirait tôt ou tard.
Enfin, elles auraient tout le temps de se mordre les doigts une fois qu’elles auraient accompli leur méfait. Pour l’instant, elles ne savaient pas réellement comment elles allaient s’y prendre, et l’une comme l’autre n’étaient pas très douée pour échafauder ce genre de stratégie.

"Oui, je pense qu'on devrait faire ça... Mais on risque de se faire prendre... Ou alors... Ou alors il faudrait le faire de nuit..."

L’idée de Bonnie n’était pas mauvaise, mais elles avaient tout de même beaucoup plus de chances de se faire prendre si elles s’y prenaient de nuit. Déjà parce qu’il n’y aurait absolument aucun bruit, ce qui pouvait alerter le concierge à tout moment. De plus elles n’avaient pas le droit d’être en dehors de leur lit, alors qu’en pleine journée, personne ne pourrait leur reprocher de se retrouver près du panneau d’affichage, ce n’était pas un crime, c’était tout à fait autorisé. Mais là où elle n’avait pas tort c’était que la foule d’élève se pressant continuellement autour du panneau d’affichage risquait de rendre difficile une quelconque discrétion. Elles pouvaient tenter de mélanger leurs deux idées, peut-être que ça leur laisserait plus de chances de réussir.

« J’ai peur qu’on ait de gros ennuis si on se fait prendre en pleine nuit, déjà parce qu’on ne pourra pas expliquer pourquoi on est debout et si on se fait prendre juste après avoir affiché les photos, tout le monde saura que c’est nous. On peut tenter de le faire tôt le matin, avant que tout le monde se réveille. Personne ne pourra nous reprocher d’être matinales. Je ne sais pas pour toi, mais je me lève toujours très tôt, ça ne paraitra pas suspect. »

Astride n’osait pas imaginer ce qu’il pourrait bien se passer si elle se faisait prendre si vite. Elles allaient avoir une montagne d’ennuis, et la poufsouffle les avaient enchainés ces temps-ci. Elle était censée faire profil bas pendant quelques temps, Bonnie aussi d’ailleurs, et pourtant elles s’apprêtaient encore une fois à faire quelque chose susceptible de leur attirer des ennuis. Ca ne leur ressemblait pas du tout, elles étaient toujours sages, personne n’entendait parler d’elles, ça leur convenait très bien à toutes les deux, alors pourquoi tenter le diable ? Astride se doutait que son amie était en train de se livrer au même conflit intérieur qu’elle. Le faire ou ne pas le faire ? C’était un sacré dilemme et il persisterait même lorsqu’elles auraient pris leur décision finale. De toute façon, il fallait se détendre un peu, ce n’était pas parce qu’elles avaient cette conversation maintenant qu’elles allaient forcément mettre leur idée en pratique. Peut-être seraient-elles trop trouillardes pour mettre leur plan à exécution, c’était tout à fait probable. Aussi, pouvaient-elles y réfléchir sans crainte, si jamais elles décidaient ultérieurement de renoncer, rien ne les en empêcherait. L’idée de la glue perpétuelle ne sembla pas ravir son amie, à dire vrai, elle n’avait pas tort, mais l’idée que ces preuves puissent disparaitre si facilement, après tout le mal qu’elles se seraient données pour les étaler au grand jour n’avait rien de bien enthousiasmant.

"Je n'ai pas envie que cela reste ici indéfiniment... Imagine si elle travaille ici plus tard ou qu'elle a des enfants... Je ne l'aime pas, mais je n'ai pas envie d'avoir le bazar que pourrait être sa vie plus tard par notre faute sur la conscience... On pourrait peut-être modifier le sortilège pour qu'il s'estompe de lui-même au bout de quelques mois, voire peut-être à la fin de l'année au maximum ?"

C’était une excellente idée, mais dans ce cas, elles avaient du pain sur la planche. Modifier le sortilège n’allait pas être chose facile, et il leur faudrait du temps pour y parvenir. Mais du temps elles en avaient. Elles n’allaient pas se risquer à publier ces photos aussi rapidement après la parution du journal, il serait alors évident que le méfait viendrait d’elles. Et puis de toute façon, il fallait qu’elles soient sûres de leur coup avant de tenter quoi que ce soit. Un autre problème de taille embêtait Astride, à savoir l’AVP. Sarah en était tout de même la co-présidente, si jamais on venait à lancer ce genre de rumeur sur elle, l’association en prendrait un coup, et l’ensemble de leur petit club en pâtirait, alors que la poufsouffle était vraisemblablement la seule à avoir quelque chose à se reprocher, si on excluait Tyler, qui s’était inscrit uniquement pour jouer les trouble-fêtes. Tant qu’il se pliait au règlement, Astride ne trouvait rien à y redire, mais elle espérait qu’il se trahisse vite et que son passage parmi eux soit de courte durée. Il était évident qu’il ne tiendrait pas longtemps, mais rien que le fait qu’il ait pensé à s’inscrire énervait profondément la poufsouffle. Cela dit, en plus de coincer Sarah, il lui faudrait trouver un moyen de maintenir l’AVP à flot en même temps, et ça n’allait pas être facile.

« C’est une excellente idée, j’imagine que ça va t’obliger à m’éviter un peu moins, on va mettre du temps avant de pouvoir modifier correctement le sortilège. Il faut trouver le bon moment pour mettre les photos aussi, peut-être qu’on devrait attendre un peu ? Cette histoire de journal va se tasser assez vite. »

Astride savait que remettre leur plan à plus tard ne les ferait que douter un peu plus, mais ce n’était pas vraiment le bon moment.

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« Je suis vraiment impressionnée que tu ais pensée à ça toute seule. Non pas que tu n’en sois pas capable, mais ça ne te ressemble pas vraiment. En revanche, Danah va bien reconnaitre ses propres photos, non ? Qu’est-ce qu’elle dira quand elle apprendra que tu les lui as prises ? »

Théoriquement, elle n'avait rien pris du tout. Les photos étaient toujours dans les affaires de sa camarade, bien rangées. Personne ne pouvait l'accuser de rien, faute de preuve. Bonnie les avait vu, certes, mais beaucoup d'autres personnes auraient pu les voir aussi pour un peu qu'elles fussent des filles vipères également. Ça laissait beaucoup de coupables possibles surtout en sachant que la Poufsouffle n'était pas forcément la meilleure amie de tout le monde... Elle haussa vaguement les épaules tout en observant avec méfiance les gens qui allaient et venaient dans le couloir... Elle n'avait jamais remarqué à quel point il pouvait être fréquenté. Cette école était décidément trop peuplée.

"Je les ai pas prises. Elle les a toujours." reconnut-elle, l'ombre d'un sourire de fierté passant sur son visage.

Et puis, qui irait la soupçonner, elle ? C'était une fille discrète, pour ne pas dire invisible, difficilement capable de lever la main et de s'exprimer en cours alors de là à préparer dans le secret le plus total une vengeance envers l'une des garces les plus influentes de Poudlard... Elle était presque hors de danger. Elle n'en était pas convaincue et sa nature peureuse ne l'aidait pas à y croire mais c'était pourtant réel. Quand bien même elle s'en serait vantée, personne ne se serait jamais amusé à la croire. Bien trop idiote une fois sortie de ses bouquins pour faire quoi que ce soit dans le genre. La réaction de son amie ne faisait que le confirmer.

« J’ai peur qu’on ait de gros ennuis si on se fait prendre en pleine nuit, déjà parce qu’on ne pourra pas expliquer pourquoi on est debout et si on se fait prendre juste après avoir affiché les photos, tout le monde saura que c’est nous. On peut tenter de le faire tôt le matin, avant que tout le monde se réveille. Personne ne pourra nous reprocher d’être matinales. Je ne sais pas pour toi, mais je me lève toujours très tôt, ça ne paraitra pas suspect. »

Bonnie hocha la tête. Son sens inexistant de l'orientation l'avait obligée autrefois à se lever bien tôt pour retrouver son chemin avant que la cloche ne sonne le début des heures de classe, habitude qu'elle avait gardé au fil des années et qu'elle ne perdrait probablement jamais... Il n'était pas rare de la voir déambuler dans les couloirs sitôt le soleil levé, croisant parfois le Concierge et son regard suspicieux jusqu'à retrouver le calme rassurant de la bibliothèque. Elle attendait parfois sagement Madame Crewe devant celle-ci, patientant tant bien que mal avant son ouverture officielle. Astride avait raison, c'était certainement moins risqué et surtout plus crédible.

« C’est une excellente idée, j’imagine que ça va t’obliger à m’éviter un peu moins, on va mettre du temps avant de pouvoir modifier correctement le sortilège. Il faut trouver le bon moment pour mettre les photos aussi, peut-être qu’on devrait attendre un peu ? Cette histoire de journal va se tasser assez vite. »

Elle sourit tout en hochant la tête de nouveau. Elle ne pouvait plus l'éviter aussi souvent qu'elle l'avait fait, désormais embarquées dans la même galère. De toute façon, elle n'en avait même plus envie. Elle n'avait que trop peu d'amis pour s'amuser à les laisser de côté pour des raisons aussi puériles que douteuses, bien qu'elle n'oserait certainement pas le reconnaître concrètement...

"Je le crains, oui... On en reparle bientôt de toute façon. En attendant... Je crois que je dois des explications à Oliver et Cassidy, j'suis partie comme une voleuse, ils doivent se poser des questions..."

Elle lui adressa un vague signe de la main en s'éloignant et disparut aussi rapidement qu'elle était apparue sans lui laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit... La réconciliation effectuée, il ne restait désormais plus que le plus difficile à faire, et à deux, ce serait certainement un jeu d'enfants...

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