Malgré ses nouvelles résolutions de cette année, Maximilien eut beaucoup de mal à se lever se matin et devait bien admettre avoir penser à un moment qu'il aurait été agréable de sécher le cours de ce matin. En soit, il n'avait rien contre la matière, par contre il appréciait beaucoup moins l'idée de devoir traverser le froid et d'y rester pendant une heure pour les beaux yeux d'un professeur. On arrivait en hiver et le jeune homme trouvait inconcevable que l'on force des enfants à rester dehors sous les froides températures qui peuvent être atteintes à cette époque de l'année. Il n'était pas tellement frileux mais écouter sans rien faire ou pas grand chose ne suffirait pas beaucoup à les réchauffer pour qu'ils puissent tous tenir le coup. A moins de s'habiller comme un eskimo, ce qui était tout autant impensable. Il allait paraître ridicule et en plus c'était même pas à la mode. Toutes les excuses étaient bonnes pour faire preuve de mauvaise foie. Il avait avoir promis de faire des efforts, le garçon avait encore du mal à tout accepter et à se motiver tous les jours pour travailler, c'est dur de changer des habitudes si bien ancrées dans son mode de vie.

Il avait fini par se lever, au prix d'un incroyable effort – comme toujours – mais en revanche n'était pas de super bon poil. Il fallait qu'il émerge, qu'il trouve un peu d'énergie et d'ondes positives. C'était un peu trop lui demander quand il songeait à ce qui l'attendait. Il avait retardé autant qu'il pouvait le moment de quitter son lit puis encore après, celui de quitter son dortoir armé de plusieurs couches de vêtements. L'intérieur du château étant vraiment bien chauffé, il n'exagéra pas au point d'enfiler son blouson ainsi que ses gants mais il les avait prit et n'hésiterait pas à les mettre juste avant de passer dehors. Il n'était pas comme ces autres élèves qui habitaient en temps normal dans des climats plus chauds et ne subissait sans doute pas la même peine qu'eux mais il était quelque peu en froid – c'était le cas de le dire – avec les basses températures en ce moment. Depuis le bal d'Halloween pour être tout à fait exact. Par un grand miracle le jeune homme n'avait pas attrapé un gros rhume mais il avait eu un peu mal à la gorge durant quelques jours et il avait donc été obligé de boire un breuvage dégueulasse signé par l'infirmière. Ca aurait pu être pire, certes, mais c'était suffisant pour qu'il boude et craigne de sortir sauf pour aller en botanique. Pourquoi d'ailleurs ce cours n'était-il pas le seul qu'il nécessite d'aller dehors ? Au moins après, en rentrant dans les serres il faisait meilleur. Pourquoi en soin aux créatures magiques ne pouvaient pas étudier sur base de feuilles avec les images des bestioles et les informations les concernant, tout ça en étant bien au chaud et assis dans une salle ?

Dans la Grande Salle, là aussi le rouge et or traîna autant que possible mais l'heure fatidique d'aller en cours s'approchait dangereusement et il dût quitter sa place bien au chaud pour affronter l'extérieur. A quelques pas de la grande porte, il enfila son blouson et l'accrocha jusqu'en haut puis enfila ses gants et vérifia que ses chaussettes étaient remontées au maximum sous son jean. C'était un peu bizarre comme rituel avant de sortir mais il fallait au moins ça pour oser. Si il n'écoutait que lui, Maximilien sortirait déjà le bonnet mais à voir les autres, ça pouvait encore attendre un peu. Mais pas trop longtemps hein, ses oreilles souffraient d'être aussi exposées. Même chose pour son nez et l'écharpe lui manquait pour le couvrir. Celle aux couleurs de sa maison avait un trou alors sa sœur avait voulût qu'il l'a renvoie pour qu'elle lui recouse mais en attendant il n'en avait plus. Si Marissa tardait trop à lui rendre alors il irait sans acheter une autre en attendant, de toute façon il avait beaucoup plus de sous en rab maintenant qu'il en passait moins chez Zonko. Ou alors il irait piquer celle de quelqu'un, de Daniela par exemple. Il supposa qu'elle sera déjà là quand il arriva mais ce ne fût pas le cas, en revanche la préfète des jaunes et noirs s'était quant à elle pointée tôt au cours et il ne lui accorda pas même un regard, se positionnant au plus possible à l'opposé de la jeune fille en attendant que le cours commence. Son but était d'abord de faire acte de présence et ensuite de se faire oublier, enregistrant en silence et dans un supplice le contenu du cours quand celui-ci aurait eu lieu.

Petit à petit tous les élèves arrivèrent, ils affluaient tous à la fin semblant tous retarder au maximum d'aller au dehors. Ce n'était peut-être pas le cas pour tous mais au moins la grande majorité qui devait regretter dans ce genre de moment d'avoir pris cette option. Qu'ils se rassurent, Maximilien lui aussi regretter et encore plus quand mademoiselle Churchill jouait les premières de la classe. Il fusilla la jeune femme de dos et se frotta les mains pour gagner un peu de chaleur.

Maximilien était tout à fait le genre d'adolescent insouciant, qui a conscience du danger mais qui le mesure difficilement quand même. Tête à claques pour certain, il avait heureusement l'incroyable chance de pouvoir compter sur sa meilleure amie, adorable, attentionnée et apte à repasser derrière lui au besoin. C'était pas son boulot, le rouge et or le savait et ne lui demandait rien, cependant il ne pouvait qu'apprécier le geste. Il ne faisait jamais rien pour le chercher, mais le prenait toujours bien volontiers parce que la réflexion de la Poufsouffle était souvent bien plus poussé que la sienne. C'est pour cela qu'il accepta son écharpe tout en se sentant un peu coupable, certes Daniela était bien couverte mais elle se privait quand même d'une écharpe. Il était content mais son sourire se perdrait si jamais elle attrapait un rhume. Dans ce cas-ci, il passerait la voir à l'infirmerie avec un petit sachet de bonbons pour se faire pardonner. Et râler dessus potentiellement. Presque certainement en fait. Parce que c'était en parti de sa faute si elle s'était faîte reprendre par leur professeur. Quitte à se faire remarquer, Churchill aurait dû être utile jusqu'au bout pour ne pas que Daniela se fasse prendre. Pour faire plaisir à cette dernière, le Gryffondor ne gratifia personne d'un regard noir et se contenta de regarder ailleurs, en attendant que son amie donne la bonne réponse. Parce qu'il ne faisait aucun doute qu'elle répondrait juste. Elle était intelligente et lui était bien placé pour savoir que cette matière était l'une des favorites de sa meilleure amie.

Pour ne pas attirer un peu plus longtemps l'attention de leur professeur sur eux deux, Maximilien prit sa plume pour prendre des notes et gribouilla discrètement dans un coin de son parchemin « Désolé » à l'intention de la jaune et noire. C'était la seule manière de lui faire parvenir ses pensées pour le moment, il ne jouerait pas le risque de répondre, même à voix basse, parce que si le professeur l'interrogeait à lui, il serait certainement incapable de donner la bonne réponse. Il ne savait même pas si il comprendrait au moins la question. Dans le doute, mieux valait garder profil bas. Un avis qui n'était pas partagé par tous, et dans un sens, ce n'était pas plus mal. Que Rosenbach se fasse remarquer dans le mauvais sens, ça ne pouvait que jouer en leur faveur. Maximilien essaya de ne rien en montrer mais il était plutôt content de cette intervention idiote. Ca laissait aussi le temps à sa meilleure amie de se reprendre et de donner la bonne réponse. Parce qu'elle l'a donnerait, ce n'était pas parce que Churchill devait mourir d'envie de faire de la lèche que Daniela ne parlerait pas. Même si ce n'était pas dans les bonnes conditions, c'était quand même à elle que la parole revenait, il fallait donc lui laisser le temps de s'exprimer. Et avec la manière dont elle le fit, le jeune homme ne douta pas une seule seconde qu'elle était certaine de ce qu'elle avançait. A coup sûr, elle allait avoir juste. Un à un, égalité avec Arabella. D'accord, les deux jeunes femmes n'étaient pas en compétition mais ça ne l'empêchait pas de marquer les points...

Ce début du mois de novembre s’annonçait plutôt gris et morne. La fête d’Halloween s’était plutôt bien déroulée et pourtant, cela n’avait pas empêché une vilaine épidémie de grippe de s’installer. On approchait des temps hivernaux, alors forcément, les maladies se faisaient une joie de nous enquiquiner. Je me sentais encore un peu fatiguée lorsque je quittai la Grande Salle pour me retrouver dans les extérieurs. J’avais un cours de soin aux créatures magiques qui n’allait pas tarder à commencer et je n’avais pas l’intention de sécher. Cette fichue crève qui m’affectait aurait pu me contraindre de rester au chaud si je n’avais pas pris mon courage à deux mains pour oser franchir la Grande Porte. Vêtue d’un épais manteau et d’une écharpe, on aurait pu croire que je me préparais à me rouler dans la neige, mais en vérité, je préférais ne pas aggraver le virus. Dans le meilleur des cas, il partirait sans doute à cause de la contamination. Il suffisait de le refiler à quelqu’un pour que tout aille mieux. Tout en me rendant au cours qui avait lieu dans la Forêt Interdite, je cherchais Rosenbach de vue. Elle était la cible parfaite. Alors que je passais à proximité d’elle, je lâchai deux éternuements assez bruyants sans prendre la peine de me couvrir la bouche avec une main. Puis, je m’éloignai d’elle, totalement satisfaite de ma bêtise. Je n’aimais pas cette fille, donc je ne ressentais aucune pitié.

Quelques minutes plus tard, toute la promotion fut réunie à l’entrée de la forêt interdite. Comme à chaque fois, nous ne nous enfoncions jamais trop dans les ténèbres de celle-ci. Elle portait bien son nom d’interdite, après tout. Bien que fatiguée, j’étais tout de même intriguée par le programme d’aujourd’hui. J’ignorais si j’allais être en état de suivre de manière assidue, mais cette matière avait de quoi captiver ses élèves. C’était différent de la Divination ou encore l’Histoire de la Magie.

Le professeur Blackson fit donc l’appel et lança directement le sujet du cours. Elle posa des questions au sujet des créatures appelées Botruc. Elle souhaitait qu’on lui dise de quoi il s’agissait et ce qu’on savait d’eux. Aiyana m’en avait déjà parlé l’année dernière. A vrai dire, elle avait obtenu les meilleures notes à ses ASPIC et durant sa scolarité à Poudlard, elle m’apprenait toujours des choses que je n’avais pas encore vues en classe. Evidemment, je savais certaines choses sur ces créatures, mais le fait de parler du nez à cause de mon rhume m’empêcha de participer. Ce n’était pas très glamour, tout ça. Pour une fois, je me montrai peu bavarde et je devais souvent me moucher de manière discrète. C’était assez horrible. Quoi qu’il en soit, cela ne m’empêcha pas de prendre quelques notes de la réponse d’Arabella. Cette dernière était de nature assez timide alors j’étais plutôt impressionnée qu’elle ait osé lever la main, pour une fois. Je lui adressai un joli sourire malgré mon état. Dès que le cours serait terminé, je foncerai voir l’infirmière pour prendre de la Pimentine.
Vint ensuite la petite remarque négative qui visait le bavardage de Daniela. Je ne pouvais que compatir avec elle. J’étais loin d’être un modèle en classe puisque je ne cessai pas de parler avec mes voisins et quand je me faisais prendre, il m’arrivait d’être de mauvaise foi. Je voyais très bien sur son visage qu’elle s’était sentie vexée et qu’elle en voulait un peu à Blackson. Pour ma part, la Poufsouffle ne me dérangeait pas. Ce qui, en revanche, me fit froncer les sourcils fut l’intervention idiote de Rosenbach. Toujours là pour se faire salement remarquer, celle-là. Bah tiens, à force de dire des conneries, récolte ma crève, imbécile.

Le professeur Blackson reprit donc son explication sur les Botruc et nous annonça qu’elle nous avait préparé un petit exercice à faire de manière individuelle. J’aimais beaucoup les travaux de groupe pour pouvoir discuter un peu de tout et de rien, mais visiblement, cela n’allait pas être possible. Elle avait prévu le coup et préférait nous voir concentrés sur la pratique plutôt que de nous laisser prendre le risque de divaguer. D’un point de vue professionnel, elle avait raison. Toutefois, cela ne m’empêcha pas d’être un peu déçue… du moins pour quelques secondes. La suite finit par me ravir ! Elle nous demanda de dessiner un des Botruc présents sur la table après les avoir appâter avec des cloportes. Je m’approchai de la table en compagnie de mes camarades et pris une boite remplie de ces porcellions. Le dessin était ma passion alors j’étais vraiment heureuse de pouvoir l’exercer dans un cours comme celui-là. Peu à peu, ma fatigue laissa place à de la motivation. Evidemment, ma maladie ne m’aidait pas vraiment à être aussi inspirée qu’à l’accoutumée mais je comptais m’en sortir tout de même. Je sortis un crayon de mon sac de cours, puis je m’installai à une extrémité de la table. J’avais aperçu un Botruc plutôt tranquille et qui était en train de manger un des cloportes que lui avait mis à disposition le professeur. Je n’avais pas vraiment envie de le dessiner de ce point de vue, alors je me mis à jauger le décor du regard. Je repérai non loin de là un petit arbuste où des branches dénués d’arbres se dressaient. Ouvrant la boite, je pris quelques-uns de ces crustacés et les exhibai devant le Botruc. Ce dernier, intéressé, commença à suivre ma main avec envie. Petit à petit je l’emmenai vers l’arbuste où je déposai les cloportes sur une épaisse branche. Le concerné s’y rendit immédiatement et s’assit dessus en dégustant son repas. Contente de mon coup, je m’empressai d’effectuer mon travail, sans oublier d’alimenter la créature de temps en temps afin qu’elle ne s’échappe pas du lieu de sa pose.

L’exercice s’était avéré être vraiment amusant. Je n’avais pas vu le temps passer et peu après qu’Arabella ait fini son dessin, je pus enfin lever le crayon. Bon, ce n’était pas le meilleur dessin que j’avais fait, évidemment. Cependant, pour une personne atteinte d’une crève insoutenable, je trouvais que c’était potable. Je soufflai sur la feuille pour y enlever quelques traces parasites, puis j’entrepris de la rendre au professeur Blackson.

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'Le Hasard' : 3

Même si sa voisine prenait désormais grand soin à ne plus rien dire ni à ne plus rien faire, Maximilien pouvait sentir le sentiment de colère qui bouillonnait en elle. Pourtant, elle avait été à la hauteur de la question posée par leur professeur mais avoir attirer de l'attention pour cause de bavardage n'avait pas dû lui faire plaisir, bien au contraire. Plus que de la colère, elle était peut-être un peu honteuse et l'adolescent ne pouvait que se sentir responsable. Il avait envie de lui faire un câlin et de lui répéter au moins une bonne dizaine de fois qu'il était désolé mais ça n'aurait certainement rien fait pour arranger leur cas. Si jamais elle l'avait encore mauvaise à la fin du cours, il se promettait de le faire à ce moment-là, quand il n'y aurait plus possibilité de les considérer comme des éléments perturbateurs du cours. Daniela n'en avait jamais été contrairement à lui, c'est pourquoi il avait bien du mal à comprendre pourquoi leur professeur s'en était pris à elle et non pas à lui. Elle aurait eu beaucoup plus de facilité à le ridiculiser puisque lui n'aurait pas eu la réponse. Il avait beau partagé énormément de choses avec la Poufsouffle, les connaissances n'en faisait malheureusement pas parti, pour essayer atteindre un jour son niveau il devait étudier et ses lacunes étaient présentes dans tellement de domaines qu'il n'avait pas eu la possibilité de se rattraper dans toutes les matières. Pourtant, il avait déjà commencé à revoir sérieusement les anciens cours de Soins aux Créatures Magiques, notamment grâce aux cours de sa meilleure amie et de certains bouquins de la bibliothèque. Quand il trouvait le courage d'y aller.

Bien décidé à suivre le même exemple que sa meilleure amie, le Gryffondor fit très attention à ne pas faire quoique ce soit qui pourrait lui attirer les foudres de sa professeur. Hors de question de remuer le couteau dans la plaie ou de faire honte à Daniela, il préféra ne pas tarder à imiter tous les autres, balançant une cloporte dans les bras d'une des bestioles qui ainsi n'avait que faire de lui en train de la dessiner. Maximilien n'était vraiment pas un as dans ce domaine-là, mis à part les gribouillis du môme en bas-âge qu'il avait été un jour, il n'avait pas une grande pratique du domaine artistique, aussi ses traits étaient assez brouillons et certainement pas très précis. Mais la forme globale représentait assez bien le Botruc. Du moins, à son sens. Il y avait des traits plus fins pour représenter les bras et les petits pieds, un petit coloriage grisâtre pour tenter de représenter l'écorce et quelques feuilles ici et là. C'était loin d'être le chef d'oeuvre du siècle mais au pire, ils étaient pas en cours de dessin donc ce n'était pas si grave, n'est-ce pas ? A la fin de l'heure, l'adolescent remis son travail d'un air assez satisfait avant de voir le dessin de Phoebe. Elle devait être née avec un crayon dans les mains celle-là ! Son dessin à côté faisait maintenant pâle figure, oui heureusement qu'ils n'étaient pas en dessin...

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