"Confidences pour Confidences" [Albus & Lily]

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"Confidences pour Confidences"
- Albus & Lily -

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J'étais vraiment content que la rentrée soit enfin arrivée, il faut dire que Poudlard m'avait manqué. Mais j'étais un déchiré entre deux sentiments différents. Ma famille m'avait beaucoup manqué cet été. En effet, j'étais parti à la ferme en colonie de vacances et j'avais raté des événements familiaux auxquels je participe depuis mon plus jeune âge : l'anniversaire de Maman, de Papa et celui de mon cousin Hugo. On avait toujours l'habitude d'organiser une grande fête chez Granny pour célébrer les gens qu'on aime et les année qui passent. Bien entendu j'étais déçu d'avoir rater ça, mais je n'avais pas vraiment eu mon mot à dire. Maman était convaincue que j'avais besoin de sociabiliser davantage avec les gens de mon âge, elle trouvait que j'étais un peu trop solitaire. Au fond de moi, je savais bien qu'elle n'avait pas tout à fait tort, mais ce n'est pas ma faute si je ne suis pas aussi populaire que James et Lily. J'avais du mal à supporter être le centre d'attention, chose que ma petite sœur adorait. Elle m'avait beaucoup manqué cet été, malgré nos prises de têtes régulières. C'est l'une des rares personnes, en plus de ma mère, qui arrivent à me tenir tête.

Lorsqu'elle était petite, Lily Luna était toujours dans nos pieds à James et à moi. Combien de fois je ne lui ai pas hurlé dessus tellement fort qu'elle s'est mise à pleurer. En y repensant c'était toujours moi qui finissait par me sentir coupable. Certes elle était agaçante avec ses histoires de poupées, de robes et le reste, mais je ne pouvais pas lui en vouloir d'avoir envie de passer du temps avec ses grands frères. Les années ont passées et pourtant les choses n'ont pas réellement changé. Elle trouve toujours le moyen de venir me déranger lorsque j'ai besoin d'être seul. La seule différence est que nos conversations désormais sont un peu plus intéressantes. Elle a confiance en moi et me confie ses petits secrets, il faut dire que c'est une excellente idée. Ayant moins d'amis que les autres, j'ai moins d'opportunité de pouvoir les répéter et, au-delà de ça, je suis une tombe.

Depuis peu, je sortais avec Alycia, ma toute première petite amie. Je ne l'avais encore dit à personne, même pas aux membres de ma famille et j'avais un peu d'appréhension quant à savoir la réaction qu'ils allaient avoir. Ce matin-là, j'avais reçu une lettre de Maman, comme chaque année, qui me demandait comment se déroulait la rentrée et si mon frère et ma sœur allait bien. A la maison, tout le monde savait que j'étais le petit chouchou à sa Maman et, pour être tout à fait franc, je n'en ai pas honte. Cependant, elle avait terminé sa lettre en me demandant si j'étais content de revoir les gens avec qui j'avais été à la ferme cet été. Elle demandait ça pour s'assurer que je n'avais pas repris mes bonnes vieilles habitudes d’asocial. Mais la seule chose à laquelle j'arrivais à penser en lisant ces quelques lignes, c'était Alycia et la manière dont j'allais annoncer à ma mère que j'avais une petite copine.

J'avais désespérément besoin d'être un peu seul pour réfléchir. Malheureusement pour moi, la Salle Commune de Serpentard avait été assiégée par les premières années qui travaillaient sur leur premier devoir de Métamorphose. Ils avaient décidé d'organiser un « groupe d'étude », l'idée n'était pas mauvaise, mais le bruit était intenable. J'aurais aimé en parler à mon préfet pour faire en sorte de les contraindre à aller faire ça ailleurs que dans la Salle Commune, mais c'était sans compter sur Franz. Je savais qu'il se serait contenter de me rire au nez et de suggérer aux premières années d'organiser encore plus de réunions. Je m'étais rendu à l'évidence, si je voulais être seul, j'allais devoir opter pour une de mes cachettes.

Tout de suite après le déjeuner, j'avais attrapé mon sac en bandoulière avec lequel je transportais tous mes cours, et je m'étais rendu au 4ème étage. Il y a de nombreuses salles de classe inutilisées à cet étage, je me suis d'ailleurs toujours demandé si elles avaient été fonctionnelles un jour. Depuis le début de ma scolarité elles étaient complètement vides. C'était dans l'une d'entre elle que je donnais régulièrement cours de Potions à Sloane, la pauvre avait un peu de mal avec cette matière que je trouvais pourtant si simple. Mais la Botanique restait quand même mon cours préféré, j'étais véritablement fasciné par la végétation, moldue ou magique.

Une fois arrivé dans la salle de classe, j'ai posé mon sac sur un banc et je me suis assis sur l'une des nombreuses chaises vides. J'ai sorti la lettre de ma mère de ma poche et j'ai recommencé à la lire. J'allais devoir lui répondre, et vite, sinon elle se douterait à coup sûr que quelque chose sortait de l'ordinaire et je ne voulais pas qu'elle commence à me faire subir un interrogatoire à la Weasley comme elle savait si bien les faire. J'ai attrapé une plume et un parchemin dans mon sac pour commencer à rédiger ma réponse. Cependant, 10 minutes plus tard, j'avais toujours les yeux rivés sur la page blanche avec désespoir...

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Confidences pour Confidences

Lily Luna & Albus Severus Potter

L'été m'a paru long sans Albus. Comme beaucoup de sorciers de son âge, mon grand frère a passé ses vacances en colonie et, bien que cela ait fait le bonheur de mes parents, son absence m'a beaucoup pesé. Même si James et moi nous entendons bien, nos liens ne sont pas aussi forts qu'avec Albus Severus. La différence d'âge plus importante doit certainement y être pour quelque chose. Enfin, c'est ce que je me dis. Retourner au Terrier sans être au complet fut honnêtement très étrange. La maison semblait dépourvue de quelque chose. Tandis que je blâmais continuellement maman pour l'avoir forcé à partir à la ferme, papa la remerciait d'avoir eu cette "lumineuse idée".

- J'aurais tellement aimé passer mes étés à la campagne moi aussi!, disait-il en se remémorant les terribles années passées chez sa tante.

Malgré cela, retrouver mes cousins et cousines m'a fait extrêmement plaisir. Il faut dire que l'animation ne manque pas chez les Weasley, et ce depuis des générations. Pendant les réunions de familles, papa et oncle Ron adorent se souvenir de leurs jeunes années.

- Et dire que Ginny et toi vous êtes rencontrés ici! Je me rappellerai toujours de sa tête le matin où elle t'a trouvé à table avec nous!, se souvenait oncle Ronald.
- Quelle nuit nous avions passée... Tu te souviens de comment vous m'avez libéré de ma prison Fred, George et toi?, s'est exclamé papa avant de s'excuser auprès d'oncle George qui semblait sur le point de fondre en larmes chaque fois qu'on lui rappelait son défunt jumeau.

Voir George dans cet état m'a fait m'imaginer la douleur que je pourrais ressentir si James ou Albus venaient à nous quitter. Rien ne guérirait jamais cette blessure, pas même le temps. Après tout, cela fait vingt-trois ans qu'oncle Fred est décédé et personne ne s'en est encore vraiment remis. J'aurais tellement aimé le connaître.

Ce triste souvenir a très vite laissé place à la joie d'être tous ensemble. Granny a été aux anges tout l'été... Elle adore se retrouver entourée de ses petits-enfants. Moi, malgré cette sympathique atmosphère, je n'ai fait que penser à Albus et me demander ce qu'il pouvait bien faire de ses journées. Était-il parvenu à se faire de nouveaux amis? Peut-être même une petite copine, qui sait? Je me suis fait un sang d'encre pour lui car ses penchants solitaires l'empêchent de profiter pleinement de la vie. Comme à son habitude, ses lettres étaient plus vagues les unes que les autres et il demandait plus de nos nouvelles qu'il n'en donnait des siennes.

Les semaines se sont écoulées à une allure folle, comme chaque année à cette période, et l'heure de la rentrée a sonné plus vite que prévu. Adieu jolies robes et bonjour triste uniforme. Heureusement qu'être un bon sorcier ne dépend pas du style vestimentaire... Albus, James et moi nous sommes retrouvés quelques jours avant de prendre le train. En a peine quelques heures, nous nous sommes tout raconté de nos vacances. Enfin, presque tout. J'ai le sentiment qu'Albus me cache quelque chose en ce moment et, j'espère que ce n'est rien de bien important. Nos retrouvailles furent de courte durée puisqu'ils nous a fallu retrouver nos maisons respectives quelques heures après notre arrivée.

Dans la Grande Salle, beaucoup se sont bousculés pour venir me saluer. Que c'est bon d'être populaire! Je me demande bien pourquoi mon frère aime à ce point se retrouver seul. Il tient certainement ça de papa. Après m'être trouvé une place de choix autour de la table Serdaigle, j'ai découvert que Chris et Lalie étaient préfets de la maison cette année. Voilà qui ne présage que de bonnes choses! Je les adore tous les deux. À côté de moi était assise Alycia et, étonnement, elle n'avait d'yeux que pour... Albus. Du moins, c'est ce qu'il m'a semblé et je dois avouer qu'il est rare que je me trompe pour ce genre de choses. Serait-ce lié à l'étrange comportement de mon aîné? Il va me falloir mener mon enquête et cela promet d'être difficile compte tenu du fait qu'Aly' et Albus sont tous deux très réservés...

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"Confidences pour Confidences"
- Albus & Lily -

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Ces vieilles classes inutilisées étaient de loin mes planques préférées. Ici au moins j'étais sûr que personne ne viendrait me chercher, mais ce que j'ignorais à ce moment-là c'est que je me trompais sur toute la ligne et que je n'allais pas rester seul très longtemps. Cependant, assis devant mon parchemin encore vierge, je cherchais l'inspiration. Qu'allais-je bien pouvoir écrire à ma mère ? En général, je n'avais pas besoin de plus de quelques secondes pour prendre ma plume et me mettre à rédiger. Mais cette fois, j'étais en panne d'inspiration ! Paralysé par la peur de ce qu'elle parviendrait à lire entre les lignes si je ne m'appliquais pas, je regardais le parchemin avec désespoir. Peut-être aurais-je du demander de l'aide à quelqu'un ? Mais si je faisais cela, il allait bien falloir que je confie mon secret à cette personne et pour l'instant j'étais d'humeur à le garder pour moi. Vous devez sûrement vous demander pourquoi...et bien...la raison est très simple ! C'est toujours pareil, lorsqu'une personne est au courant, tout le monde fini par être au courant, ensuite chacun se sent concerné et on finit par perdre tout intimité. Pire ! C'est souvent là que commence les ennuis, et une situation qui était à l'origine très agréable tourne vite à la prise de tête. Alors pour l'instant, non merci ! Je préfères que ma relation amoureuse avec Alycia reste entre elle et moi. Après cela ne regarde personne d'autres et je ne vois pas ce que m'apporterait le fait de rendre cette affaire publique...à part des ennuis. Je ne suis pas pessimiste ! Je vois juste la réalité en face. Je suis certain que Franz et Aniek se donneront un malin plaisir à se moquer de nous et à nous en faire baver. Sans compter que je suis certain que d'autres garçons étaient sûrement épris d'Alycia et une fois qu'ils apprendront la nouvelle, ils feront tout pour que je passe pour un idiot. Je suppose que cette situation est valable dans l'autre sens aussi, à condition qu'il y ait des filles autres qu'Alycia qui me portent de l'intérêt, ce dont je ne suis pas convaincu, mais rien n'est impossible comme le dit le dicton.

J'étais très heureux de sortir avec Alycia, peut-être même trop. C'est pour cette raison que je voulais la garder uniquement pour moi. Je n'avais pas envie que les gens puissent semer la pagaille dans la plus belle chose qui me soit arrivé après être monté sur un balai. Ne dit-on pas qu'il faut prendre soin des choses qu'on aime ? Et bien je pense qu'il n'y a pas meilleure protection que l'isolement total. Si personne n'est au courant de notre histoire d'amour, personne ne pourra venir y mettre son grain de sel. Hélas, ce genre de réflexion n'était d'aucun secours pour la rédaction de ma lettre. J'étais toujours perplexe devant une page blanche, la plume à la main et les méninges en compote. Parfois, j'ai l'impression que les choses qu'ont apprend en cours sont bien plus simples que la vie affective. Au moins, lorsque je révisais dans mes manuels, tout était clair et limpide. Il n'y avait pas 36 façons différentes de procédés, il n'y avait qu'une infime quantité de possibilité qui pouvait conduire au résultat escompté. Alors que dans le relationnel, les choses étaient absolument incompréhensible tant les variables sont nombreuses. D'une personne à une autre, d'un moment à l'autre, d'un endroit à l'autre, les choses ne sont jamais les même. Il est impossible de prévoir ce qui pourrait se passer et comment se comporter. Je trouve ça frustrant et c'est pour cette raison que j'aime me réfugier dans mes livres. Les écris ça ne changent pas, c'est une trace immuable que chacun est libre de consulter. J'aime ça, je trouve ça rassurant.

J'avais beau tergiverser sur des sujets philosophiques, je n'avais pas encore écrit une seule ligne sur mon parchemin. Je ne pouvais pas décemment me contenter d'écrire « Salut M'man, on est bien arrivé, tout va bien. Bisous, Albus ». Les lettres que j'avais l'habitude de lui envoyer était toujours bien plus étoffées que cela. De plus je n'avais jamais appeler ma mère M'man, c'était toujours James qui l'appelait comme ça. Vous allez rire, mais je lui ai donné un surnom, je ne sais plus exactement d'où ça vient mais je l'appelle Mimi. Je le suis le seul de la famille à l'appeler comme ça. Un jour je lui ai demandé d'où venait ce surnom et la seule chose qu'elle a su me répondre était que j'avais dit à l'âge de 3 ans, un peu après que Lily ait prononcé pour la première fois le mot « Maman » : « Ça m'ennuie que tout le monde t'appelle Maman, moi je veux avoir un nom pour t'appeler que je suis le seul à pouvoir dire ! ». Ensuite j'avais réfléchis pendant quelques minutes et je m'étais écrié « Mimi ! ». Depuis ce jour-là, c'est comme ça que je l'appelle.

J'ai posé mon menton dans la paume de ma main en soupirant. Je n'avais pas l'habitude de mentir à ma mère, bien au contraire je lui disais toujours tout. Alors pourquoi cette fois j'avais l'impression que tout était différent ? J'avais peur de la réaction qu'aurait eut ma mère en apprenant la nouvelle, car je savais que si elle n'aimait pas Alycia je ne pourrais pas rester avec elle. Ma Mimi est la personne qui compte le plus au monde pour moi et jamais je ne choisirais quelqu'un d'autre à ses dépends. Au fond, lui dire la vérité dès aujourd'hui était peut-être le meilleur moyen pour moi de savoir si j'avais un espoir de construire un futur avec la Serdaigle de mon cœur . J'ai pris une grand inspiration et j'ai commencé à rédiger ma lettre lorsque, soudain, la porte de la salle de classe s'entrouvrit...

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Confidences pour Confidences

Lily Luna & Albus Severus Potter

Nous étions rentrés à Poudlard depuis quelques jours déjà et je m'étonnais de n'avoir pas reçu de hibou de la part de maman. Elle qui, d'habitude, se fait un sang d'encre pour nous à peine arrivés sur le quai 9 3/4 aurait à présent laissé s'écouler prés d'une semaine sans nous contacter? Quelque chose ne tournait pas rond là dedans.

Alors que je m'interrogeais sur les raisons qui auraient pu empêcher notre chère mère de nous écrire, je décidai de me lancer à la recherche d'Albus afin d'entendre ses hypothèses. Peut-être avait-il eu des nouvelles de nos parents? Il est généralement celui à qui ils s'adressent en cas de problème car James et moi tardons toujours à leur répondre.

Je me suis instinctivement dirigée vers les vieilles salles inutilisées du quatrième étage; Albus adore s'y rendre pour réviser ou tester de nouveaux sortilèges. Sans grande surprise, c'est là que j'ai trouvé mon frère.

- Tu te caches encore? lui dis-je munie de mon inconditionnel sourire taquin.

Mes arrivées surprises le déstabilisent toujours! Ce qui m'a paru étrange, c'est qu'il balaye d'un revers de main le parchemin se trouvant en face de lui. Tandis que j'avais envie d'exploser face à tant de cachoteries de sa part, j'ai jugé plus intelligent de faire comme si je n'avais rien vu. Jouer la carte de la parfaite idiote allait peut-être me permettre d'en apprendre un peu plus sur ce qui le perturbait à ce point.

- T'as eu des nouvelles des parents? À moins que Snowflake se soit perdue en chemin, j'aurais du recevoir une lettre!

Allô Albus, ici la terre! Mon frère semblait paralysé. Après avoir balbutié pendant ce qui m'a semblé être de longues minutes, il s'est enfin décidé à parler et m'a avoué avoir reçu une lettre de maman le matin même. Face à une telle réaction de sa part, j'ai imaginé le pire. Que pouvait-il bien être arrivé? Albus me voyant désemparée, il s'est exclamé: "Ne t'en fais pas, tout va bien!". Tu parles, rarement les choses ne m'ont semblées aussi étranges...

J'attendais des explications de sa part et je comptais bien ne pas sortir de cette salle sans qu'il ne me les ait données. Bien que j'avais prévu de le laisser parler, j'ai finalement opté pour l'interrogatoire. Il n'allait pas s'en tirer comme ça; pas cette fois.

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"Confidences pour Confidences"
- Albus & Lily -

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J'aurais dû m'en douter ! C'était toujours dans les moments où j'avais le plus besoin d'être seul que ma sœur trouvait le moyen de débouler avec ses gros sabots. A croire qu'elle avait un détecteur et que dès qu'elle sentait que la voir allait me contrarier, elle pointait le bout de son nez. Instinctivement j'ai mit de côté ce que j'étais entrain de faire. La dernière chose que j'avais envie de faire c'était parler d'Alycia à Lily. Notre relation fonctionne d'une manière assez étrange, car elle sait pertinemment qu'elle peut me confier tous ses secrets, parce que je suis une tombe. Par ailleurs, je ne vois pas qui dans mon entourage pourrait être intéressé par les tracas de ma frangine, mais bon. Alors que moi je préférerais me faire étriper sur la place publique plutôt que lui parler de ma vie privée. Cependant, comme toujours elle arrivera à me tirer les vers du nez et je devrais ensuite m'assurer qu'elle tiendra sa langue. Contrairement à ce que vous pourriez imaginé, en général elle y arrive plutôt bien, mais cette fois j'avais un très mauvais pressentiment. Je savais qu'en apprenant que j'avais une petite amie, elle ne pourrait pas s'empêcher de courir le dire à tout le monde. Pas parce qu'elle voulait être méchante, mais tout simplement par joie et par fierté d'annoncer à ses amis que son frère, l’asocial, avait réussi à trouver une petite copine.

A cet instant précis, mon vœu le plus cher aurait été de devenir invisible...si seulement Papa m'avait donné sa cape d'invisibilité, j'aurais réellement pu disparaître et m'éclipser en douce, mais malheureusement pour moi ce n'était pas le cas. Par conséquent, j'allais bel et bien devoir faire face à ma rouquine de frangine et je pouvais deviné à son expression qu'elle n'avait pas l'intention de me laisser filer sans que je lui dise toute la vérité. Je suis resté planté là quelques minutes, interdis, sans savoir quoi faire ou quoi dire. C'est alors qu'elle vint elle-même à ma rescousse, sans s'en rendre compte, en me demandant si j'avais des nouvelles de nos parents. J'ai sauté sur l'occasion, peut-être un peu trop vite, en lui répondant.

« Oui, j'ai reçu une lettre de Maman ce matin... »

C'est alors que j'ai vu l'inquiétude naître dans le regard de Lily, elle semblait réellement désemparée. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi, car en général, c'était toujours moi qui recevait le courrier des nos parents, et mon frère et ma sœur ne s'en étaient jamais réellement soucié. Ils sont bien trop occupés à passer du temps avec leur petite cours de fans en adoration. C'est là que j'ai compris qu'elle avait du me voir cacher la lettre, que j'avais commencé à rédiger, lorsqu'elle était entrée. Par ailleurs, Lily est très forte pour lire les gens et rares sont ceux qui arrivent à lui mentir sans qu'elle ne s'en rende compte. J'avais essayé à maintes reprises mais sans succès. La meilleure parade contre les interrogatoires de Lily était de faire en sorte d'être le maître de la conversation et de mener la danse pour éviter qu'elle s'aventure là où on ne veut pas qu'elle aille. Je me suis donc empressé de répondre.

« Ne t'en fais pas, tout va bien! »

J'ai tout de suite compris à son regard que j'allais devoir argumenter davantage si je voulais avoir une petite chance qu'elle me croit. J'ai poussé un long soupir et j'ai repris la conversation, cette fois d'une voix plus décidée et ferme.

« Lily...ne fais pas cette tête, je ne vois pas ce qui te choque. Tu sais très bien que c'est toujours à moi que Maman écrit pour prendre des nouvelles car toi et James ne prenez jamais la peine de lui répondre... »

Je savais pertinemment que j'allais devoir aborder le sujet de la lettre que j'avais dissimulé et j'avais plus de chance m'en sortir si j'étais le premier à en parler. J'ai donc pris une longue respiration et fait en sorte d'avoir l'air le plus détendu possible.

« Et si tu te demandes, ce que je cache sous mon sac. C'est justement la lettre pour Maman, et si je ne veux pas que tu la lises, c'est parce qu'il y a des choses dont je ne parle qu'avec Maman et ça ne te regarde pas... »

J'étais plutôt content de moi, car pour l'instant j'avais réussis à assurer mes arrières sans dire le moindre mensonge. Cependant j'étais un peu anxieux car si elle continuait à me poser des questions pour obtenir davantage de précision je n'allais pas avoir d'autres choix que de mentir et là j'étais définitivement cuit...

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