Sortir du travail. Ce n’était pas un bonheur de tant en tant. Aujourd’hui, Louis aurait bien voulu y rester encore un peu. Et pour cause, il recevait Elenia Svetlova. Elle avait 16 ans et c’était la plus jeune joueuse pro de l’histoire du quidditch. Elle venait de signer un contrat en or avec les Glace-Sang de Leeds. Une russe dans le quidditch anglo-saxon, c’était aussi une première. Louis n’avait pas eu l’occasion de la voir jouer mais c’était unique dans l’histoire du sport. Même Ginny le disait. Et pourtant, elle avait été en son temps la jeune femme la plus doué pour ce sport. Il aurait donc voulu rester pour l’interview. Seulement, il avait déjà trop travaillé cette semaine et la fatigue se faisait grande. Non pas physiquement mais mentalement. Deslestrat venait d’apprendre qu’il allait devoir aller de l’autre côté du globe, au Brésil, pour faire un reportage sur l’école des sorciers là-bas. Une école qui, selon les dires, fait étudier aux élèves des rites vaudou. Il en profiterait très certainement pour aller voir son meilleur ami Basil.
Le bureau de la Gazette se trouvait en plein milieu du Chemin de Traverse. Autant dire, qu’il y avait foule à cette heure-ci. Pleins de sorciers et de sorcière se pressaient pour faire leurs achats. Louis vit même un groupe de jeune fille qui devait avoir une vingtaine d’année sortir d’une boutique de mode pour sorcier. Quand l’homme passa devant la vitrine de ce magasin, il avait une tête des plus surprenantes. En effet, si les moldus avaient des goûts étranges quand ils parlaient de mode, les sorciers c’étaient encore pire. L’une des robes dans la vitrine était faite en glace. De la vraie glace. Louis se demanda alors qui pourrait bien être assez fou pour porter ça. Et à en juger le nombre de personne dans la boutique, il pouvait dire beaucoup au final. Louis n’avait jamais porté beaucoup d’attention à la mode, il s’habillait comme il le voulait, sans regarder ce que les autres pouvaient bien porter. Même quand il avait été sous les feux des projecteurs, il ne faisait pas attention à ça. Louis souffla, l’air du dehors lui faisait du bien. Au final, il allait faire un peu les magasins, il avait quelques choses à prendre.

Son premier arrêt fut Fleury et Bots. Il avait besoin d’acheter trois livres sur le quidditch. C’était la passion de Louis jusqu’à la lecture. Il avait chez lu une très grande bibliothèque, avec des centaines et des centaines de livre. Des romans, moldus ou non, des livres d’école, des comptes, de la poésie, du théâtre. Depuis petit, il avait toujours aimé avoir un livre entre les mains. Mais pour ce qui était des livres sur le sport préféré des sorciers, c’était aussi qu’il collectionnait une très grande quantité d’objet sur le quidditch. Il avait une grande salle spéciale, prévue uniquement à cette occasion. Des balais, des écussons, des maillots et des livres. Un véritable musée. Son deuxième arrêt fut plus long. Le magasin Weasley. C’était un lieu totalement fou et Louis aimait ça. Il n’avait jamais été du genre à utiliser des farces et attrapes quand il avait été plus jeune mais ça l’avait toujours impressionné la passion et la réflexion qu’avaient les gens qui créaient ce genre de chose. Au bout de trente longues minutes, l’ancien élève de Beauxbâtons sorti avec un gros sac de provision. Des feux d’artifices pour le prochain match de Quiberon. Il n’avait pas prévenu sa meilleure amie Idiya mais elle devait venir chez lui sous peu et il regarderait un match de quidditch à la télé, un match de Coupe d’Europe. Ce match serait le premier à être diffusé sur une télévision, c’était le Premier Ministre des sorciers qui avaient demandé cela, en signe de respect et de collaboration avec le monde moldu. Cela allait de soi qu’aucun moldus ne seraient capable de pouvoir le regarder.

En parlant de quidditch, le troisième arrêt de Louis fut le magasin de balais. Pourquoi y aller ? Une raison toute simple. Son fils Blake allait bientôt avoir 6 ans. Le petit avait un mini balais mais il grandissait tellement vite. Louis avait donc décidé de lui acheter un balai. Son premier vrai balai de course. Il savait qu’un Éclair de Feu serait parfait. Bien que vieux maintenant, il était très bien pour apprendre réellement à voler. Avec cette idée en tête, il sorti avec ce balai sous le bras. Il savait très bien que Blake serait plus que ravi. C’était son fils unique mais Louis ne le gâtait pas, tout ce qu’il avait, c’est qu’il l’avait mérité. Le travail apporte la récompense, c’était l’une des valeurs les plus fondamentales du français. Louis se dirigeait donc vers le Chaudron Baveur. Il allait boire une bonne bière, bien fraiche. Il n’aimait pas trop le Chaudron Baveur mais il n’avait en aucun cas envie de transplaner pour aller à la Licorne. Il savait qu’il en aurait pour la nuit et qu’il ne voudrait pas quitter son amie. De plus, la nounou de Blake n’aurait pas forcement apprécié le fait de devoir attendre des heures entières. Il allait traverser le mur quand d’un coup, il heurta une demoiselle. Une femme même. Les livres tombèrent à terre et la fille en face de lui commença à lui présenter des excuses. Elle n’arrêtait pas de parler, elle lui tendit ses livres. Louis avait le sourire aux lèvres, c’était drôle de voir une personne s’excuser autant de fois en aussi peu de temps. Alors qu’il n’avait encore rien dit, la demoiselle l’invita à boire un coup. Le français ne serait donc pas seul :

« Je veux bien boire un coup mais mes colis n’ont rien, ne vous en faites pas. Si vous avez souvent ce genre de situation, c’est que vous rencontrez souvent d’ancien joueur de quidditch. Louis Deslestrat mais si vous voulez, il serait préférable qu’on rentre à l’intérieur pour boire un coup, je dis ça comme ça hein »

Louis lui fit un sourire. Maintenant qu’il la voyait, il avait l’impression de l’avoir déjà vu quelque part mais il ne savait pas où. Il était même certain de la connaitre. Les deux passèrent donc la porte par laquelle la femme devait être passée pour trouver une table non loin de l’entrée. S’asseyant, les deux commandèrent une boisson :

« Et ça sera une bière pour moi. Dites-moi, j’ai l’impression de vous connaitre, c’est normal ? »

La femme qu’il venait de rencontrer, c’était assez étrange. Elle parlait beaucoup pour s’excuser, il l’avait déjà bien remarqué. Mais son visage lui disait réellement quelque chose. Louis n’avait pas pour habitude de voir des visages familiers dans chez d’autres personnes. Il était plutôt physionomiste et se souvenait très souvent des visages qu’il avait pu vraiment voir. Ce n’était pas rare que beaucoup de personne pensent connaitre une personne, connaitre son visage alors qu’en fait c’était la première fois qu’il pouvait observer cette même personne. Cette fois ci, le français savait très bien qu’il avait déjà vu cette femme. Elle devait avoir son âge ou quelques années plus jeunes. Elle avait des yeux magnifiques, des yeux qu’on ne voyait pas très souvent. Les yeux, chez une femme, c’était l’une des choses les plus importantes pour Deslestrat. S’il pensait avoir déjà vu ces yeux, c’est que c’était le cas. En plus de s’excuser continuellement, elle ne le connaissait pas. Beaucoup de joueur de quidditch aurait, à sa place, été très vexé de ne pas être reconnu par tous. Pour Louis, c’était différent. Déjà d’une, il n’était plus joueur depuis 2 ans et les gens l’avaient peut-être oublié, du moins son visage. Et puis, il aimait aussi savoir qu’il n’était pas entouré de fan complètement hystérique qui lui sauterait dessus pour avoir une mèche de ses cheveux. C’était déjà d’ailleurs arrivé d’avoir une bagarre entre deux demoiselles pour savoir laquelle des deux allaient sortir avec Louis. Le français n’en avait choisi aucune des deux puisqu’il était en couple à cette époque-là :

« Vous ne me connaissez pas ? C’est rare, sans vouloir être trop égocentrique. Mais c’est assez plaisant au final. J’étais un grand joueur, connu dans le monde entier. J’ai été 3 fois meilleur joueur du monde. C’est peu courant mais tellement agréable, j’insiste vraiment »

Louis lui fit un sourire. La blonde qui se trouvait devant lui avait commandé une boisson non alcoolisé. Une chose qui était impossible pour Louis quand il allait dans un bar et peu importe l’heure où il poussait la porte de l’établissement. Louis bu une gorgée quand la demoiselle lui expliqua qui elle était. C’était évidemment pour ça qu’il la connaissait. Elle était prof à Poudlard. Louis, comme tous autres journalistes, avaient des dossiers sur les personnes importantes dans le monde magique, les profs en faisant parti. C’était très certainement là qu’il avait pu la voir pour la première fois, en photo. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que le français serait très certainement son futur collègue. Et effectivement, les paroles de la demoiselle venaient d’aider Louis :

« Complètement ! Je vous ai déjà vu en photo. En tant que journaliste, on se doit de connaitre les personnes à Poudlard. Je connais d’ailleurs deux autres professeurs. Aygaus Lyard, qui est une personne que n’apprécie pas. Mais il me le rend bien, il a toujours cru que sa sœur, qui est ma meilleure amie, et moi-même allait se marier. C’est assez drôle. Et je connais aussi Suzanelle Pelvanche. Depuis un bout de temps »

Le visage de Louis devait montrer une chose moins drôle. Penser à Sue était pas forcément très bon en ce moment. Il n’avait pas encore eu ce fameux rendez-vous avec la femme qu’il aimait et il avait de plus en plus peur au fur et à mesure que les jours passaient. Buvant une gorgée dans son breuvage, Louis entendit la question de Marie. Le balai. Il était drôle, certainement fou, qu’une personne puisse prendre un engin pareil pour un garçon de 6 ans. Avec sourire Louis allait commencer à parler quand la professeur d’astronomie s’excusa encore une fois. Louis du se retenir de rire puis il dit :

« Vous en faites donc pas. Le balai, c’est pour mon fils. Il va bientôt avoir 6 ans. Oui, je sais, il un balai aussi puissant et rapide à 6 ans, c’est dangereux mais si je suis devenu aussi fort, c’est que mes parents m’ont offert un balai très tôt. En plus de ça, je suis presque sûr que mon fils ne sera pas joueur pro plus tard. Il aimait trop les livres pour ça. Ou il va devenir comme sa marraine »

L’image de Blake en train de servir des bières en parlant à ses clients fut assez drôle pour Louis. Beaucoup de personne n’auraient pas voulu que leur enfant puisse être barman, le français trouvait ça au contraire épanouissant. Ce métier était bon, on pouvait parler avec les gens, de pleins de choses différentes, de cultures très différentes. La femme lui parla de son excès d’excuse, ce qui fit éclater de rire Louis :

« Effectivement, c’est pas courant mais c’est pas grave. Je préfère ça à une personne complètement incivilisé. Au passage, on risque de se voir plus souvent, je vais peut-être devenir professeur à Poudlard, prof de vol. Et d’ailleurs, sans vouloir être trop curieux, mais est-ce que vous vivez dans le château ou vous avez un endroit à côté ? Parce que je pense déménager avec mon fils. On est à Londres mais ça serait mieux pour moi d’être à Pré-Au-Lard. Blake pourrait être avec sa marraine pendant que je suis au château. Même si je garderais mon appartement à Londres. Pardon, je parle trop je crois »


Louis avait pour habitude d’avoir la langue bien pendue. Mais seulement avec les personnes qu’il pensait gentille. C’était donc peut être bien le cas.