❝Albus X Lynn

♡ Let's do it

S’il y avait bien une chose dont je pouvais réellement me vanter, c’était mon niveau en cours ainsi que mes capacités en sortilèges. Et je ne le devais pas qu’à moi-même. Il y avait ma mère, bien évidemment (car elle avait toujours excellé dans ce domaine), Demetra… Et Surtout Lynn. Faut dire qu’elle m’avait bien aidé à toujours avoir un niveau supérieur au plus excellent des 5èmes… Que j’étais déjà. Mais ça c’est une autre histoire. Cela m’aidait alors à affronter un peu les autres qui n’arrêtaient pas de me dénigrer ou de tenter de me faire craquer (coucou Aygaus). Ou, du moins, de forger une carapace grâce à cette dite fierté. Il y avait énormément de choses dont je pouvais être fier, comme le fait de porter le prénom de deux grands directeurs de l’école dans laquelle j’étais, dont un qui était le directeur de Serpentard. Et rien que ça, ça m’aidait à encaisser. Parce que d’un côté, je me disais que si j’avais hérité du prénom de Severus, c’est que je devais me montrer aussi courageux que lui et ne jamais oublier ce que l’on a fait pour moi… et ce que je peux faire pour les autres. Dans la mesure du possible. De ce fait, lorsque je voyais quelqu’un en difficulté je tentais de l’aider… Sauf que bon. Aider un Serpentard ça allait être dur de le faire tout le temps. J’étais comme détesté par 75% de ma maison… Compliqué du coup. Du coup, je brandissais l’argument de la fierté pour ne pas les aider. Rancunier ? Non. Mais je n’étais pas naïf. Je savais que c’était un coup à se faire poignarder dans le dos donc je ne faisais rien et restais de mon côté. Avec les quelques Serpents qui ne me détestaient pas.

Parlant de Lynn. On avait l’habitude de se voir à la bibliothèque pour bosser mes cours, ou du moins pour qu’elle m’aide à être en avance sur mon année. Après tout, elle était passée par là et comme elle était très intelligente elle n’avait aucune difficulté à m’apprendre ce que je ne connaissais pas encore car je n’avais pas encore vu ces cours. Autant dire que nous étions quand même plutôt proche et qu’on le devenait de plus en plus au fil du temps. Mais n’allez rien vous imaginer. Néanmoins, cela faisait un moment qu’on ne s’était pas vus à cause du manque de temps en commun. Après tout elle était en sixième et malgré nos nombreux cours en commun, les heures libres, quant à elles, ne correspondaient pas nécessairement. Un peu comme avec James d’ailleurs. De ce fait, comme j’avais envie de la voir – mais aussi de bosser – j’avais décidé de lui envoyer une lettre pour fixer une date, une heure, un lieu… Un rendez-vous quoi. Mais pas galant. Comme d’habitude, c’était à la bibliothèque et à la fin des cours. Une chance pour nous que je n’avais pas Astronomie ce soir-là. Ça nous arrangeait pas mal, d’autant plus que l’arbre du savoir fermait tard en général.

Ce jour-là, j’avais donc été en cours tout en ayant vraiment hâte d’être au soir. Je l’aimais bien cette « petite » et puis voir un visage familier que je connaissais bien, ça me rassurait en quelques sortes. En première année, je ne connaissais personne et disons que c’était comme elle, James et Taylor et qui m’avaient aidé à m’habituer à cette nouvelle « vie » si je puis dire. Donc oui, elle avait toujours été un point de repère pour moi. J’avais également attrapé quelques mauvaises habitudes avec elle, comme le fait d’ébouriffer les cheveux d’un peu toutes les filles que je côtoyais. Et même avec celles que je venais tout juste de rencontrer (hey Chloé). Ne parlons pas de cette dernière… Bref. Avant de me rendre à la bibliothèque, j’étais passé récupérer quelques parchemins, ma plume et de l’encre dans mon dortoir puis à la grande salle histoire de prendre de quoi nous rassasier. Ne sachant pas quand est-ce qu’on allait en sortir, il valait mieux prévoir… Bien. Après avoir passé deux bonnes heures à travailler à ces côtés sur le Stupéfix, je soupirai longuement et m’affalai sur chaise, tendant les jambes et m’étirant. Je voulais faire une pause et je pense que l’intention avait été on ne peut plus claire. Je sortis la nourriture de mon sac et la posai ensuite sur la table, souriant à Lynn.

« Allez, ça te dit de faire une petite pose ? » Lui demandai-je joyeusement tout en ébouriffant sa coiffe dorée.

❝Albus x Lynn

♡ Let's do it

Tout en lui demandant si une pause l’intéressait, je lui avais ébouriffé les cheveux. Question d’habitude. On ne change pas une équipe qui gagne après tout ! Elle me répondit positivement, m’indiquant qu’elle commençait à saturer. Comme je la comprenais ! Et comme souvent, je me fis comme réprimander par un claquement de langue sec et sévère. Je souris alors avec plein de malice et me décidai alors à la taquiner lorsque je la vis froncer les sourcils. On allait peut-être éviter au final… Même si je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle réagissait comme ça alors que je savais pertinemment qu’elle appréciait cette proximité établie entre nous deux. C’était amical, certes, mais d’un côté on avait été tous deux un point de repère mutuel lors de nos premières années à Poudlard et elle m’avait toujours à rester en avance sur mon programme par rapport aux autres. Ainsi ils l’avaient profond ! Et moi je pouvais toujours faire honneur à mon nom ainsi qu’à celui de ma mère qui avait toujours été très brillante. Sans oublier l’hommage que je rendais aux deux précédents et grands directeurs de Poudlard ; Albus Dumbledore et Severus Rogue. Continuant donc d’étaler un peu tout ça sur la table, je jetais quelques coups d’œil au bouquin qu’elle-même était en train de lire. Etude des runes pour sixième année. En voilà un cours intéressant.

Bref, j’avais prévu de ramener tout ça parce que je savais que l’on allait empiéter sur l’heure du dîner et que l’on aurait faim. Mais bien évidemment, j’avais oublié que la belle blonde était très à cheval sur les règles et… cela me rappelait quelqu’un que je connaissais bien. Que mon père connaissait très bien même. Cette même née-moldue on ne peut plus intelligente qui passait son temps à travailler, qui savait tout sur tout – ou presque – et qui l’avait sauvé d’une mauvaise situation plus d’une fois. Je pensais pouvoir dire sans réel soucis que c’était également notre cas, à Lynn et moi. Elle m’avait « sauvé » de certaines situations plutôt désagréables en me « canalisant ». En effet, quand j’ai une idée en tête je ne l’ai pas ailleurs et il est très difficile de me faire changer d’avis sur la chose. Vision étriquée ou simplement fierté contrôlant en dépit de ma volonté ? Bonne question. Quoiqu’il en soit, je lui devais beaucoup et je pense qu’elle aussi était au courant, même si, à mon humble avis, je ne lui avais pas encore exprimé toute la gratitude qu’elle méritait. Chaque chose en son temps me diront certains, mais je pensais que je devais lui en montrer un peu tous les jours. Mais comme on ne peut que très difficilement se voir tous les jours, c’est tendu.

Ce n’est qu’un peu après qu’elle réalisa que j’avais étalé notre dîner sur la table. Au diable les interdits ! C’est ce que je pensais en tout cas. Elle me demanda alors, très surprise, si j’étais sérieux mais aussi où est-ce que j’avais bien pu me procurer tout ça. EH bien c’était simple. J’étais passé à la Grande Salle avant de venir dans la bibliothèque et j’avais pensé à elle au même moment, du coup je m’étais dit que ça serait une bonne idée que de faire comme ça. Je suis persuadé que si cela avait été Chloé à sa place, elle n’aurait pas fait de chichis et l’aurait même pris pour un défi. Mais j’avais rendez-vous avec la blonde, pas avec la brune. Il était inconvenable que je pense à cette dernière alors que j’étais en très charmante compagnie. Sans passer pour un dragueur relou de type Drake. Petit con de Lucas, qu’est-ce que je pouvais te détester par moment. Oh oui, tu m’insupportais. Tu ne valais guère mieux que cette pourriture d’Aygaus quand je voyais comment tu te comportais avec le sexe opposé. Enfin bref, évitons de nous énerver et tout ira pour le mieux. Je ne voulais surtout pas la mettre mal à l’aise avec ces conneries, clairement.

« Bah… Oui je crois être sérieux. » Bredouillai-je en adoptant une mine faussement surprise. « Bah… J’étais passé à la Grande Salle histoire de me sustenter un peu puis j’ai pensé à toi – pas en mal t’en fais pas – et je me suis dit que tu crèverais aussi la dalle à un moment donc… Ca partait d’une bonne intention hein, crois pas. » Prétendis-je en souriant de nouveau.

Discrètement, j’attrapai ma cape d’invisibilité que j’installai furtivement sur mes jambes. Ni vu ni connu. Elle risquait bien de baliser une fois de plus tiens. Et je n’en avais pas spécialement envie. Déjà que j’avais l’impression d’avoir fait une connerie en amenant de la nourriture ici. Oui, je savais très bien que c’était interdit. Mais vous avez déjà vu un Potter respecter les règles à la lettre vous ? Les règles existent dans l’unique but d’être transgressée. Désolé mais voilà la triste vérité. TOUT N’EST QUE TROMPERIE. Pardon, je m’égare. Pour en revenir à tout ça, je tiens juste à ajouter une dernière… Disons que j’ai été élevé à bonne école, comme le dit l’adage. Entre mon propre père qui en enfreignait je ne sais combien par jour, mon oncle Français qui m’avait incité à me prendre une de ces races, oncle Ron qui bah… était un Weasley justement, autant dire qu’il s’y connaissait dans tout ça. Et il y avait Hermione. Durant ces premières années elle passait son temps à engueuler mon père et on Bro’ quand ils voulaient les transgresser mais qui finissait par faire la même chose en les suivant afin qu’ils puissent s’en sortir… Voilà le genre quoi.

D’un faux regard méprisant, voilà qu’elle me scrutait de haut en bas. Comme si elle ne m’avait jamais vu. Bizarre. Tout en me demandant si je voulais l’engraisser. Pauvre toi. Tu n’aurais jamais dû me dire ça, tu aurais dû te douter que j’allais rebondir dessus pour te taquiner héhé. Mais avant cela, finissons déjà de t’écouter. C’était la moindre des choses. Quoique… Elle se mit à me sermonner, après m’avoir remercié. Elle était toujours polie, toujours courtoise. Je crois bien que si je n’avais pas déjà une Chloé qui passait son temps à squatter mon esprit j’aurais pu craquer pour elle. Même si ça m’aurait vraiment embêté vis-à-vis de James. C’était sa meilleure amie après tout et… Quand un frère sort avec la meilleure amie de l’autre (l’inverse étant possible aussi), ça ne passe pas toujours bien. Et des fois il y a des disputes. Mais moi je ne voulais pas de dispute, je ne voulais pas avoir à choisir entre l’un ou l’autre. Du coup valait mieux que je reste fixé sur Chloé pour l’instant, même s’il y avait de grandes chances pour que cela ne fonctionne pas. Je souffrirai moins d’un râteau de sa part que d’avoir à choisir entre une potentielle Lynn Potter et un James Potter pour tout vous dire. Enfin bref, tout ça pour dire qu’elle ne voulait pas que je la mêle à mes petits repas à comité restreint. Dommage.

« T’engraisser ? » La questionnai-je rhétoriquement, sans attendre de réponse. J’enchaînai alors. « Pourquoi voudrai-je voir ton corps changer alors que tu es parfaitement sexy ainsi ? » Lui susurrai-je dans le creux de l’oreille tout en glissant mon bras autour de ses épaules. Je la laissai là comme une petite dizaine de secondes, le temps qu’elle réagisse, avant de l’enlever aussi rapidement que possible afin de ne pas me faire frapper. On ne savait jamais comment une femme pouvait réagir. Puis je me mis à rire. Pas trop fort parce que bibliothèque, mais je ris quand même. C’était si drôle ! Puis, une fois calmé, je poursuivis quant à mes « conneries », comme elle le disait si bien. « Comme je l’ai dit ça partait d’une bonne intention… » Lamentai-je en affichant une moue quasiment feinte. « N’empêche que t’as le rythme nutritif d’une petite cuillère. » Sifflai-je d’un air innocent. C’était une référence à Hermione Granger, celle qui détestait transgresser les lois. En espérant qu’elle la reconnaisse, ce n’était pas donné à tout le monde. Mais je savais qu’elle en était capable. Finalement, elle me lança un regard réprobateur en poussant mes affaires et replongea la tête dans le bouquin qu’elle venait de fermer. Je roulai des yeux. « Dis-le si tu préfères lire ton pavé plutôt que de faire la discussion avec moi hein, je t’en voudrai pas. » Blaguai-je. On cernait parfaitement l’humour dans ma voix, pas de risque possible. Alors qu’elle était encore plongée dans le livre et qu’elle ne voyait rien d’autre, je plaçais ma cape d’invisibilité sur les différents mets entreposés sur cette grande table. Je lui tapotai le coude doucement et refermai son livre « de force » avant de lui faire un semblant de chatouilles dans les côtes droites. « Pas vu pas pris comme on dit. Alors, que désire mademoiselle ? » Lui demandai-je finalement avec un faux air de majordome. Et voilà.