Orion Milbury et Aurore Hellias


La souris (ou presque) et la sorcière

Je ne savais pas ce qui s'étais produit cette nuit-là. Je n'en avais aucun souvenir. Peut-être que si je m'en souvenais, je comprendrais pourquoi j'étais dans cet état. Bref, tout ça pour dire que cette journée était vraiment mouvementée.

"Je m'étais réveillé avec une immense envie de fromage. Le fromage c'était toute ma vie. Je ne savais pas où j'étais. En fait, ça ne me disait absolument rien. J'étais sur un lit plutôt douillet. J'aimais bien, au contraire, mais ça me faisais bizarre parce que je dormais normalement dans un trou de la toiture en bois. Je regardais autour de moi: c'était neuf, coloré, et un homme dormait à quelques mètres de moi. What?? Je grattais mes moustaches avec mes pattes.
Mais où j'étais? Il est où Jack? Elle est où Cendrillon? Déjà en train de faire le ménage? Sans doute, le soleil s'était déjà levé, bien que je n'avais pas entendu l'horloge.
Alors je vais aller la trouver, je savais exactement où elle travaillait, ça n'allait pas être compliqué. Il fallait juste que j'allais chercher du fromage avant, j'avais trop faim. Tout en esquivant la belle-mère et ses filles, et surtout Lucifer, ratifer, méchaaant, sournois, il mord, il griffe, il est grooos gros gros ! Zouk Zouk lucifer !

Alors que j'allais quitter la chambre, quelque chose m'interpella. Je m'approchais alors de la chose et l'observais un bon moment. Mais c'est la baguette de la marraine de Cendrillon! Elle l'a encore oublié! Elle oublie vraiment tout en ce moment! Elle savait pourtant que de méchantes personnes peuvent l'utiliser.
Bon, bah je vais essayer de la trouver elle aussi. Afin de lui donner sa baguette. Elle me serra sans doute très utile pendant mon parcours.
Je la pris alors avec mes petits bras et sortis de la pièce, prenant le chemin de la cuisine.

J'empruntais un couloir, puis un autre, encore un autre! C'était long! Mais c'était vraiment étrange: On aurait dit que le château s'était agrandi. A tel point que je pourrais me perdre.
J'utilisais tant bien que mal mon odorat, tentant de me repérer, en vain. Je serrais donc perdu?
Je m'arrêtais, tournant ma tête dans tout les sens, afin de trouver mon chemin. Je ne savais pas où j'étais. Pourtant, j'habitais dans le château depuis un certain moment non?
C'est alors que j'entendais un bruit. Je me retournais alors: Lucifer zouk zouk!
Il était là, devant moi. Je poussais un cri aiguë. S'il me voyait, j'allais me faire manger tout cru. Comment faire? Je me dis à bouger dans tout les sens, paniqué, lorsque soudain je trébuchais, faisant tomber la baguette.

La baguette de Marraine la fée... mais oui! Il suffisait de lui lancer un sort et il ne pourra plus m'attaquer. Mais il fallait que je fasse vite. Je pris le bâton et le pointais sur le gros chat. Attendez, attendez, il faut que je sache quel sort je pourrais utiliser: le figer? Non, la durée serait trop courte. Le transformer en chien? C'est encore dangereux non? En objet? Oui, mais lequel? Une armoire? Non. Une tasse?
Ouai.
Je me mis à penser très très fort à une tasse, puis me mit à hurler en bégayant:

-Salagadou la magicabou la bibidi babidi boum"

Orion Milbury et Aurore Hellias


La souris (ou presque) et la sorcière

"Je levais la tête, attendant une réponse de la part de la baguette. Comme quoi j'avais bien prononcé le sort, ça n'allait pas tarder. Les sortilèges de Marraine la Fée fonctionnaient toujours avec sa baguette, alors pourquoi pas maintenant?
Rien...
J'ai sans doute mal prononcé le sort.

-Salagadou la magicabou la bibidi babidi boum!

Toujours rien... la baguette serait-elle cassée?
Avec mes petits bras, je la tournais dans tout les sens, tentant de trouver ce qui n'allait pas avec cette baguette. Elle semblait pourtant en bon étant et je ne l'avais pas fait tomber.
Je tournais la tête vers Lucifer. Il ne bougeait pas, m'observant de ses yeux dorés. Sans doute attendant le bon moment pour me sauter dessus le zouk zouk !

Je reculais de quelques pas, la baguette toujours à portée de mes pattes. J'en étais sûr, je n'avais pas prononcé correctement le sort.

-Recule, Lucifer, tentais-je de l'effrayer, bien que je bégayais.

Le gros chat ne m'écoutait pas, me méprisant presque.

-Je t'aurais prévenu !

Je me remis en tête ce que ce maudit chat devienne, puis le sort. L'animal avait l'air de ne pas se préoccuper de ce qui allait devenir, se contentant de se frotter contre les jambes de sa maîtresse… La marâtre.

J'étais vraiment mal. Deux contre un, c'était un combat déséquilibré. Je n'allais jamais y arriver. Enfin, je ne pourrais pas y arriver. Je l'avais déjà fait, une fois, et ça s'était mal passé.
Et pourquoi Jack et les autres ne sont pas en train de me chercher en ce moment ? Pourquoi cette baguette ne marche pas avec moi ? Je n'avais donc qu'une seule possibilité.
Fuir.
Mais avant…

-Salagadou la magicabou la bibidi babidi boum!

Pour une fois, je n'avais pas bégayé, ce qui était un miracle face au gros chat et à la marâtre. Mais je me doutais que ça n'allait encore pas marché. J'en profitais donc de ce moment d'inattention pour faire demi-tour afin de me trouver une cachette, tenant toujours la baguette.
Après quelques mètres, je me collais contre le mur et attendis. J'étais bien caché ! Ils ne me trouveront jamais ! Jamais !"

Les couloirs étaient toujours aussi sombres et dans la pénombre, j’avais du mal à distinguer quoi que ce soit. Qui plus est, je ne pouvais user de ma baguette pour faire le sortilège de Lumos sous risque de se faire repérer par un professeur, un fantôme ou pire, Peeves, l’esprit frappeur qui nous créerait aussitôt des ennuis. Je ne comprenais pas ce qui était en train de se passer, devant moi cet élève qui se comportait très étrangement et j’en ignorais la cause, mais je ne pouvais le ramener ainsi à notre salle commune sans réveiller les autres élèves et d’un autre côté, on ne pouvait rester ici en plein milieu de ce couloir au beau milieu de la nuit. J’avais une seule assurance cependant, je devais agir, je devais faire quelque chose pour l’aider, pour faire en sorte que cela cesse. Et alors que j’allais tenter quelque chose, je vis Nala se glisser sous mes pieds et bondir sur le jeune homme. Il ne manquait plus que ça, non seulement Orion était en train de hurler des mots incohérents dans le couloir et maintenant mon chat qui venait rajouter son grain de sel.

Comment faire pour me sortir de ce pétrin. Au bien sûr, je pouvais le laisser là en plein milieu du couloir, retourner au dortoir et faire comme si je ne savais pas. Mais je savais, c’était bien ça le problème et en toute connaissance de cause, je ne pouvais laisser cet élève ici, d’autant plus qu’il était de la même maison que moi chez les aigles, et un aigle ne laissions aucun membre de sa communauté derrière lui. C’est alors que je commençais à me poser une question pas si étrange que ça, avec du bon sens : où étions-nous ? À quel étage, nous étions ? Quelle distance nous séparait de notre salle commune ? Et surtout, y avait-il des professeurs, préfets ou autre chose qui patrouillait les couloirs en ce moment et venait à notre rencontre ? Je n’avais cependant pas le temps de penser à tout ça, mais je me devais de le faire, je ne possédais rien qui puisse nous rendre invisibles Orion et moi.

Mais je ne pouvais rester là sans rien faire et je savais que plus le temps passait, moins nous aurions de chance de rejoindre notre salle commune sans être attrapés par un professeur ou un surveillant de l’école et comme si cela ne suffisait pas, j’ignorais totalement quels étaient les chemins de ronde de ces derniers. Par quel moyen pouvais-je m’en sortir ? Je me mis face à Orion puis le visant avec ma baguette, je murmurai :

« Sourdinam ! »

Aussitôt, les cris d’Orion se firent moins puissants, j’en profitais pour souffler de soulagement quelques instants, puis je pris les jeunes élèves dans mes bras, le portant dans le couloir d’une marche lente et pénible. Je ne pouvais utiliser la magie pour le porter, car il aurait éveillé les soupçons plus facilement et nous aurions eu d’avantage de chance d’être piégés par les professeurs. C’est ainsi que commença donc ma marche nocturne, mais intérieurement, je m’attendais à tout à présent, qu’allait-il se passer ?

Et surtout, qu’allait faire Orion en cette soirée où, bien que je le portasse tant bien que mal, il en restait pas moins imprévisible pour cette soirée. Une chose était sûre, à l’issue de ce périple, je lui demanderais des explications. Comment se faisait-il qu’il était pris dans un tel sortilège d’autant que lorsque je l’ai trouvé, il était seul. Beaucoup de questions me venaient et il me fallait des réponses le plus rapidement possibles.

***Si seulement j’avais mes livres avec moi, je suis sûre que je trouverais quelque chose qui puisse m’aider*** pensais-je.

Je réfléchissais aussi rapidement que je le pouvais, le temps passait, que faire ? Je l’ignorais, je ne pouvais réveiller un professeur pour ceci nous aurions des ennuis tous les deux, je ne pouvais pas non plus aller chercher un autre élève car cela voudrait dire que je laisserais Orion seul sans surveillance et que ferait-il ? Ainsi livré à lui-même prisonnier de ce charme. Si seulement je me serais trouvée là plus tôt, j’aurais pu voir qui était le responsable de ceci et aurait tenté de contrer son sortilège. Mais l’heure n’était pas encore à l’enquête mais aux réponses, et plus particulièrement, à la réponse au problème suivant : « comment sauver Orion ? ». L’infirmerie ? J’y avais déjà pensé mais à cette heure-ci, personne ne s’y trouvait. Et que dirais-je même au personnel ?

Non, je devais trouver la réponse moi-même. J’espérais seulement ne pas en avoir pour toute la nuit. Si seulement Orion pouvait dire une seule chose de censé, une phrase ou même un mot, quelque chose qui puisse me mettre sur la voie pour mettre fin à tout ceci. Quelque chose qui me permettrais de sortir le jeune homme de l’emprise de ce sortilège ou maléfice qu’importe. J’avais la majeurs parties des livres de première, deuxième et troisième année en tête et je savais qu’une réponse s’y trouvais, fallait seulement que je me rappelle le sortilège ou la potion qui permettrais de sortir cet élève de cet enfer.

Je restais totalement quoi devant ce spectacle. J'avais découvert qu'Orion était sous l'emprise d'un sortilège mais comment trouver un moyen de le sortir de cet état-là ? Que faire pour qu'enfin, il retrouve la raison ? Je cherchais dans ma mémoire quelque chose qui peut m'aider à répondre à cette question. Soudain, la réponse me vint.

Je m'en sentais presque idiote de ne pas y avoir pensé plus tôt. Il existait bien un sortilège pour mettre fin à toutes incantations et maléfices que le jeune garçon devant moi était victime. Il s'agissait de « Finite Incantatem ». Je n'avais qu'une seule chose à faire à présent m'avancer vers lui et lancer le sortilège de délivrance.

C'est alors que je remarquais quelque chose. Je n'avais plus ma baguette sur moi. Où était-elle passée ? La salle commune était sombre et lugubre. Orion bougeait dans tous les sens à ameuter le château, je m'apprêtais à agir et je n'avais plus ma baguette. Je savais qu'elle était ici dans cette pièce, mais où m'avait-elle bien pu échapper. Dans un fauteuil peut-être, je m'étais assise sur l'un d'eux en début de soirée.

C'est alors que commença ma quête à la recherche de ma baguette magique. Je devais faire vite, l'heure tournait et bientôt la pleine lune se rapprochait. J'avais entendu dire que les maléfices comme celui qu'était en train de vivre le jeune Orion ne pouvais être déjouée que jusqu'à minuit du jour où il a été lancé. Avec angoisse, j'observais donc l'heure. 22h30. Il ne me restait qu'une heure et demie avant l'instant fatidique. Où était cette fichue baguette ? 22h45.

Un quart d'heure de recherche en vain. Et alors que la panique commençait à monter en moins, je me posais puis respirais un grand coup. A ce moment-là, je ne saurais dire pourquoi, mais mon regard se figea pour venir sur poser sur Nala. Bingo ! Ma baguette était là, je pouvais la voir sous mon gros chat qui observait Orion avec un regard mêlé d'intérêt et de confusion. Je m'avançais donc vers elle, la poussant légèrement puis prit ma baguette en main. Sans perdre un instant de plus, je me dirigeais vers Orion puis lançai :

« Finite Incantatem ! »

Je connaissais ce sort que depuis peu pour l'avoir lu dans un livre de quatrième année et ne m'en étais jamais réellement servis. J'espérais qu'il marche, car je ne m'étais jamais vraiment entraîné à le lancer. Puis je repris mon souffle. Le temps passait. J'observais Orion. Peut-être allait-il avoir une explication et c'était vrai que je souhaitais bien savoir ce qui lui avait pris d'être ainsi et comment se faisait-il que lui. Une cinquième année ou même peut être d'avantage soit pris pour cible ainsi et que son ravisseur a visiblement réussi son méfait.

Je retournais m'asseoir sur un fauteuil de la salle commune. Je ne disais aucun mot. Mon regard était sur le jeune homme et je me demandais comment tout cela était arrivé. Mais je ne voulais pas le harceler de question non plus. C'est ainsi que j'attendais qu'il prenne la parole en premier afin de demander peut-être des informations supplémentaires par la suite, mais je devais savoir ce qui s'était passé. Après tout, j'étais désormais impliqué dans cette histoire. Je n'avais aucune idée de l'identité de la personne qui aurait pu faire ceci. Cependant, mon instinct soupçonnait déjà les Serpentards.

En effet, je ne voyais que l'un d'entre eux pour commettre un tel méfait. Et c'était bien jouer de leurs part cependant fallait bien le reconnaitre, car n'importe qui aurait pu être à l'origine de ceci et c'était quelque chose de tellement improbable qu'on ne pouvait pas en parler à un professeur. Ce dernier n'aurait rien pu faire en l'absence de preuve tangible. C'est alors que calmement, j'observais le jeune aigle en attente de sa réponse.

Orion Milbury et Aurore Hellias


La souris (ou presque) et la sorcière

"Tentant de me débattre pour entrer dans le trou, je me sentais de plus en plus bizarre. J'avais l'impression que ma tête brûlante allait exploser. Le trou était très gros, il fallait se rendre à l'évidence. J'allais mourir, alors que j'avais faim. C'était horrible.

-Jack ! Cendrillon ! Marraine !

Dans un dernier effort, j'appelais à l'aide. Ils allaient peut-être m'aider. Me sauver de Lucifer. Qui commençait à s'avancer vers moi.
Hurlant à plein poumons, j'essayais de sortir de la salle en bégayant. Il fallait que je sorte d'ici. Avant que Zouk Zouk vienne me dévorer. Un sort! Il fallait que je retrouve la baguette !

Zigzaguant dans la salle, tentant de trouver la baguette de la fée, je finis par la trouver par terre. Fonçant avec mes pattes au point de mourir d’épuisement, je m'écroulais sur elle en la saisissant. Je l'avais !

Faisant face au chat noir, je tendis la baguette vers lui, évitant de trembler, pensant à quelque chose d’inoffensif, qui ne me mangerait plus. Soufflant un grand coup, je me mis à hurler:

-Salagadou la magicabou la bibidi babidi boum !

Rien. Rien du tout. J'étais fichu ! Alors que Lucifer s'approcha de moi, j'entendis quelqu'un parler au loin, avant que ma vue soit totalement brouillée. J'étais mort. Je ne verrais ni Jack, ni Cendrillon. Je ne leur ai même pas dit au revoir."

Je me réveillais soudain et je pus constater en premier que j'avais mal au dos… avant de sentir quelque chose de doux sur mon visage. J'ouvris les yeux en sursaut et vis un chat qui m'observait. C'était sans doute ce qui me touchait le visage. Son pelage me rappela celui de quelqu'un.
Je me levais avec difficulté, me passant la main sur la tête. Un douleur me lança au niveau du crâne. Il faisait encore nuit et j'étais dans la salle commune des Serdaigles… ce qui était anormal puisque la dernière fois que j'étais éveillé, j'étais dans ma chambre.

-Oh merde ! Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je tentais de m'asseoir avec difficulté, j'avais l'impression d'être bourré. Heureusement que quelqu'un m'avait pas vu.
J'essayais de reprendre mes esprits et de me rappeler ce qui s'était passé auparavant, sans m'apercevoir qu'une élève de ma maison était dans la même pièce.