J’en avais marre. Depuis combien de temps cette enflure allait continuer ? Je ressentais cette colère en lui, elle puait à des kilomètres. Et ce qui m’empêchait d’en parler ? C’était le risque qu’il s’acharne sur Albus et Lily. Déjà qu’il a bien commencé à faire cela, la logique aurait voulu que je lui fasse payer. Mais mon arrogance n’égalait pas encore sa fourberie. Il représentait assez bien la maison qui était sous son égide finalement.

Je n’avais que faire de ses avis, bien que des fois il arrivait à toucher la corde sensible en parlant de mon père. Mais je faisais tout pour pouvoir riposter en restant dans le cadre du respect. Sa dissertation par exemple. « Pourquoi mon père est-il un héros ? ». En y repensant c’était sacrément osé de sa part d’éveiller cette part de lui-même. N’empêche que cet écrit m’a fait comprendre une chose, il n’est pas aussi fidèle que ça à certains principes de l’école.

Et s’il croyait que je ne me doutais de rien, que je restais le fauteur de trouble de l’école avec mes farces et attrapes… Non, il se fourrait clairement le doigt dans l’œil. Au bout du compte, j’avais médité sur ma décision d’en parler ou non au professeur Pelvenche. Mais il y avait là bien des risques… Je ne voulais pas qu’un conflit entre elle et Lyard débute et que cela ait du mal à finir. Non, j’en parlerai quand je me sentirai prêt. Il y avait néanmoins deux personnes qui méritaient de savoir ce que moi Lily et Albus subissions.

Je m’en voulais de ne pas leur en avoir parlé plus tôt, mais je craignais que Lyard me surprenne. Alors j’ai fait le nécessaire pour rester discret. Après, presque tout le monde le savait dans cette école que Lyard n’aimait pas les Potter. Mais les heures de retenues sans raisons, les phrases cherchant à éveiller notre colère pour nous en mettre encore plein la tronche. C’était quelque chose dont j’avais horreur. Je n’avais pas vu Lloyd de la journée mais ce n’est pas grave, j’avais vu Lynn.

Je demandais néanmoins à ses amies où elle aurait pu être à cette heure là, et voilà que l’une d’elles venait de me prévenir qu’elle était partie à la volière pour récupérer du courrier. C’est sans doute là que je devais me décider à y aller. C’est sans plus attendre que je me suis mis à courir en direction du lieu dit avant qu’elle ne s’éclipse. J’avais toujours mes affaires de cours et ma tenue de Gryffondor en plus de ma robe de sorcier.

Je devais faire gaffe à ne pas la dégueulasser. Arrivant finalement à la volière, je gravissais les marches rapidement bien que j’étais à cours de souffle, espérant qu’elle y soit. Une fois en haut, voilà qu’elle y était. Soupirant de satisfaction, j’étais aussi content de la voir. J’aurais pesté de dégoût si elle n’avait pas été présente. M’avançant lentement, je récupérais mon souffle tout en la saluant.


« Salut Lynn… J’ai vraiment de la chance que tu sois là parce qu’il fallait que je te parle d’un truc… qui me dérange en ce moment. Et qui a même tendance à être handicapant aussi bien pour Albus et Lily que pour moi. »

Au moins je n'aurais pas à tenter de la chercher pendant je ne sais combien de temps. Cela me rassurait qu'elle soit là car l'endroit était idéal pour ne pas être dérangés. Et s'il devait y avoir une présence nous l'entendrons car la tour était assez creuse. On entendait facilement le bruit de certains pas. Le fait que je lui ai fait peur était assez amusement, elle a pu fomenté diverses idées de paranoïaques dans sa tête en se demandant qui pouvait monter à vive alors. Mais vu le temps il était normal que je me hâte de cette façon.

En tout cas cela ne l'a pas empêché de se moquer gentiment de moi. J'appréciais cet humour à la fois ironique et amical, j'accrochais beaucoup à ce style là même si des personnes relativement susceptibles avaient tendance à prendre la mouche. Ils ne comprenaient tout simplement pas, et je trouvais cela dommage. Enfin bon, cela prouve une fois encore que l'on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui. Il fallait choisir nos cibles quant à notre humour et Lynn savait que j'étais un adepte de cette méthode là, alors elle ne s'est pas faite prier pour tenter le coup. Et c'était réussi vu qu'après sa réfléxion, j'ai échappé un petit rire qui semblait déjà me réchauffer de l'intérieur.

Mais quand je me suis rappelé ce que je devais lui dire, un froid insupportable s'imprégner de mes membres. Je me rappelais alors la raison pour laquelle j'étais présent. J'aurai bien voulu passer du bon temps avec elle, mais la situation me demandait peu de temps. Nous aurions la possibilité plus tard de pouvoir rigoler ensemble mais pour l'heure... Ca allait s'avérer compliqué. Quoi qu'il en soit j'ai remis mes mains dans mes poches d'un air plus ou moins pensif, je hiérarchisais mes idées. Me demandant par quel bout commencer.

J'avais été un abruti fini de ne pas lui en parler et j'espérais franchement que cela n'allait pas affecté notre complicité. Je savais qu'il en fallait beaucoup pour la fragiliser, voir énormément, mais je sais pas. Je crois que cette histoire me bouffe trop de l'intérieur pour que je puisse penser comme un pur optimiste. Elle me tendit le dit paquet de dragées surprises, alors je n'ai pas hésité une seconde avant d'en piocher une en priant pour que le goût ne soit pas dégueulasse. Mais ça se mangeant bien heureusement... La remerciant d'un sourire fidèle à notre lien, voilà qu'elle souleva une question on ne peut plus... Perturbante. Reprenant ma respiration, je ne mis pas de suite la dragée en bouche. Je lui énonçais clairement le problème.

« Le professeur Lyard, celui qui fait l'histoire de la magie. C'es lui le problème... Depuis quelques temps déjà il en a après moi, Lily & Albus. Il s'en prend à nous, pour la simple et bonne raison que nous sommes les enfants de mon père. En fait, des fois j'ai l'impression qu'il n'adhère pas le système politique... Comme s'il avait envie de tout refaire par-dessus... Au final il nous colle, il nous provoque en s'en prenant verbalement à mes parents, mes proches... Et ce que je ne cautionne pas, c'est qu'il s'est mis à faire pareil avec Albus et Lily... »

Mettant la dragée en bouche, je constatais que j'avais eu de la chance en tombant sur un goût framboise. Je le savourais malgré le froid qui m'aurait empêché de profiter de mes sens et de la situation qui me rappelait à quel point ce semestre pouvait s'annoncer triste avec Lyard dans les parages. Enfin bref, au moins j'avais tout dit, c'était avoué et je n'avais plus aucune raison de me cacher. Je le dirais aussi à Lloyd, mais pour l'heure,c 'était Lynn qui était au courant.

« J'ai gardé le silence pour ne pas que Lyard s'acharne encore plus... Mais là j'en peux plus, je devais en parler. »