Ces derniers temps, il semblerait que je sois parti pour recevoir des lettres des plus surprenantes. Après celle de Chloé m’avouant qu’elle m’aimait –s’en était suivi une discussion des plus appréciables car elle nous avait permis de nous retrouver après tout ce temps-, j’en avais reçu d’autres, tout aussi étonnantes, mais les deux qui me marquaient le plus étaient une de Ryan Galagher qui avait décidé de me donner des conseils concernant le petit changement que j’essayais de mettre en place au sein de l’école, ainsi qu’une deuxième anonyme celle-ci. Apparemment quelqu’un avait des choses importantes à me faire savoir. Je ne savais pas de qui il s’agissait ni de quoi il ou elle voulait me parler mais une chose est sûre, cette personne avait réussi à éveiller ma curiosité. Si bien que, alors que j’aurais pu avoir de nombreuses choses à faire ce soir, voilà que je m’étais retrouvé à aller à 22 heures tapantes à monter au troisième étage, direction le balcon du monde. Je n’avais pas vraiment l’habitude de m’y rendre. Oh bien sûr Sunny m’en avait parlé pour le fameux cours d’Astronomie qu’elle était censée me donner, parce que c’était un endroit qui permettait d’avoir une vue parfaite sur le ciel si l’on en avait envie. Autrement dit, c’était un endroit qu’on pouvait parfaitement transformer en un lieux des plus romantiques. Autant vous dire que je m’inquiétais un peu de la personne qui avait souhaité me voir ce soir. Pourtant toutes les filles de Poudlard savait qu’elles n’avaient aucune chance, pas vrai ? Je pensais avoir été clair … J’avais eu de nombreuses occasions de chercher quelqu’un d’autre que January et je crois que si j’avais vraiment voulu mettre fin à notre couple, j’aurais craqué pour Chloé. Mais non, rien n’était arrivé, mise à part le petit incident avec Sunny pendant qu’elle était à Serpentard, aucun indice n’aurait permis de penser que j’étais un cœur à prendre. Alors quoi ? Qu’est ce qui m’attendait ce soir ? J’étais obligé d’être curieux. Je ne pouvais pas laisser qui que ce soit penser que je n’avais pas le cran de venir voir ce qui se passait, surtout si cela me concernait. Et quelque part, même si cela ne concernait que Serpentard, ça me regardait simplement en tant que préfet. Ouais j’avais vraiment pensé ça à un moment de la journée, je ne savais pas ce qui m’attendait mais dans un coin de ma tête, je m’étais dit que ça pourrait être intéressant. J’en avais parlé à January et elle m’avait dit qu’elle ne savait pas de quoi il pouvait s’agir, mais que si je voulais savoir je n’avais qu’une seule chose à faire. Je lui avais néanmoins promis de lui dire de quoi il s’agissait, parce que nous nous disions tout alors je ne pouvais pas lui cacher quelque chose d’aussi intriguant. Sans compter que je lui disais tout, et que même si à un moment ou un autre j’essayais de lui cacher quelque chose, allez savoir pourquoi je finissais par craquer. A croire que c’était plus fort que moi, je ne pouvais pas m’en empêcher. Et ça même si dans le passé mon honnêteté avait failli nous perdre, je n’apprendrais donc jamais … Mais après tout, rien ne me disait que ça allait être quelque chose de négatif, pas vrai ? Si ça se trouve c’était quelque chose de banal mais que je méritais de savoir … Non vraiment je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait et je l’avoue ça m’inquiétait quelque peu.

C’est donc pour cette raison que, dominé par la curiosité, et aussi un peu par l’inquiétude, j’étais entré dans cette salle qui, alors que je faisais quelques pas à l’intérieur, ne ressemblait à rien de particulier. Mais je trouvais ça bien trop monotone et ennuyeux, c’est pour cette raison que, attendant que la personne qui souhaitait me voir n’arrive, je m’amusais à me concentrer sur un lieu en particulier, et pour l’occasion ce fut l’Irlande. Je ne sais pas véritablement pourquoi, ça aurait pu me rappeler des souvenirs dont j’aurais préféré me débarrasser mais au lieu de ça, et alors que je vis apparaître des plaines à perte de vue, ainsi que quelques falaises au loin, je me sentais bien. Tout simplement. C’était à croire que cette pièce offrait bien plus de possibilités multiples. Et sur le moment j’avais même eu l’idée d’y emmener January au cours de l’année, histoire de nous rappeler les vacances de Noël qui, si j’étais honnête avec moi-même, étaient parmi les meilleures que j’avais pu passer. Et je pensais à ça quelques temps, aux moments que nous avions pu passer ensemble, au fait que même ma mère qui avait tendance à être sélective avait réussi à l’apprécier dès le début. Pas de doute ma Princesse avait le don de se faire aimer.

Ou en tout cas je pensais à ça jusqu’à ce que la porte de la salle ne s’ouvre, laissant apparaître un garçon à la peau mat et aux cheveux longs, que jamais je n’avais vu mais qui semblait savoir parfaitement où il allait.

Hum, salut … Lui dis-je sur un ton qui sonnait plus comme une question.

Je n’avais aucune idée de ce qui se passait ce soir. J’avais reçu une lettre anonyme me disant de me rendre au balcon du monde à 22 heures ce soir si je voulais apprendre quelque chose que je devrais probablement savoir. Et ma curiosité avait pris le dessus, parce que je ne savais pas ce dont il s’agissait. Et j’avais envie de savoir. Malgré moi j’avais envie de découvrir ce dont il s’agissait. Alors j’y étais allé, m’amusant à transformer la salle en une Irlande verdoyante, apaisante, jusqu’à ce qu’un mec que je ne connaissais pas fasse son entrée dans la salle. Peut être l’avais-je croisé une ou deux fois dans les couloirs mais rien de plus. Et à l’insigne qui était piquée sur sa robe de sorcier j’appris qu’il était un Poufsouffle. Je ne savais cependant aucune idée de ce qu’il voulait me dire, en tout cas jusqu’à ce qu’il fasse quelques pas dans ma direction, m’apprenant qu’il s’appelait Chang, sixième année –ce dont, de vous à moi, je n’avais rien à foutre- et quand il me regarda dans les yeux, rougissant, avant de me dire qu’il était amoureux de moi. A ce moment-là j’arquais un sourcil, essayant de saisir ce qu’il venait de me dire pendant une à deux secondes, jusqu’à ce que j’éclate de rire.

Que je vous explique, on m’avait déjà fait des déclarations, mais ça, c’était inédit. Un mec ? Sérieusement ? Non, ça c’était impossible. Et mon rire ne faisait que continuer à mesure que j’essayais de me ressaisir. Non, franchement c’était la meilleure. Comment ce gars avait-il pu arriver à penser ça ? Non je n’avais rien contre les homosexuels, que ce soit lesbiennes ou gays. Mais que l’un d’eux me fasse une déclaration était complètement différent. Surtout que je n’avais jamais eu l’occasion de lui parler dans le passé. Alors comment pouvait-il penser ça de moi ? Penser qu’il avait des sentiments pour moi ? Je ne sais pas comment il a pu arriver à penser ça mais de vous à moi, je préfère éviter de me poser la question. Non parce que c’est plutôt étrange comme situation. Nous ne nous sommes jamais parlé, et voilà qu’il demande à me voir, pour m’annoncer ça ? Ca doit être la Saint-Valentin qui lui a tapé sur le système, il a dû se dire qu’il allait faire sa petite déclaration au premier mec qui croisait son regard et a finit par viser le préfet des Serpentards. Alors la question est bien comment il a pu finir par penser ça ? Si nous ne nous sommes jamais parlé, il n’a pas dû avoir l’occasion de faire connaissance avec mon bon côté, si ?

Excuse moi mais, ça fait un peu beaucoup a assimiler tu vois ? J’arrivais un peu à me calmer, si je n’entendais pas ses mots se répéter dans ma tête. Comment peux-tu penser ça alors qu’on ne s’est jamais parlé ? Je cherchais vraiment à comprendre parce que c’était incroyable vous ne trouvez pas ?

Je regardais son regard, j’essayais de trouver une preuve qu’il rigolait, qu’il n’était pas sérieux, qu’il avait juste eu envie de s’amuser un peu, par ce magnifique mardi soir. Mais plus j’essayais de déchiffrer l’expression qu’il avait sur le visage, et le plus je voyais qu’au contraire, cela était très sérieux pour lui. Mais non mais il peut pas penser ça, je veux dire c’est … Non, ça se fait pas … C’est pas possible … Je ne parviens toujours pas à saisir comment il pouvait penser ça et me l’annoncer lors de notre première discussion. D’un autre côté c’est pas comme si il allait y en avoir d’autre… Mais, je trouve ça bizarre, l’amour est un sentiment puissant, même avec Jan j’ai dû attendre quatre mois pour le lui avouer, alors que c’était ma petite amie. Alors dire ça à un parfait inconnu ? Enfin, peut être que pour lui je n’étais pas qu’un inconnu, peut être pensait-il me connaître, si comme il le disait il m’aimait depuis sa quatrième année, ça ne rendait les choses que plus étranges. Et j’ai beau essayer de comprendre, c’est plus fort que moi je n’y arrive pas. Et le pire dans tout ça c’est que j’essayais de m’être cette incapacité à saisir, à assimiler ce qu’il me disait, sur quelque chose, comme s’il y avait une raison à sa décision de me dire ça maintenant. Alors je lui posais une question qu’il dû probablement trouver étrange, stupide, mais je cherchais un facteur de stupidité, autant en trouver un, non ?

Je vais te poser une question et je te préviens tu vas la trouver étrange mais, tu n’es pas un Sang Pur, n’est ce pas ?

Je le savais parfaitement, les Sangs Purs avaient une éducation différente de celle des sangs mêlés, nous ne sommes plus aussi nombreux que dans le passé parce que la communauté magique commence à accepter de plus en plus les moldus, et de ce fait, le nombre de Sangs Purs a diminué, laissant place aux sang-mêlés. Mais l’éducation d’une famille noble était la plus importante et elle était basé sur les bonnes manière, le savoir vivre, et jamais un Sang Pur n’aurait agi de la sorte, jamais.

En me levant ce matin je n’avais jamais imaginé recevoir une lettre anonyme, et encore moins devoir faire face à une telle révélation. Et dire que je ne pensais connaître ce mec que de vue, il était en train de me dire que nous nous étions déjà parlé. Bon, ce n’était pas impossible parce qu’après tout je parlais avec de nombreuses personnes, autrement dit en sept longues années passées ici j’avais eu l’occasion de faire connaissance avec nombre d’élèves de Poudlard. Pourtant je n’arrivais absolument à me souvenir de ne serait-ce qu’un mot échangé avec ce Chang. Il continua en me disant qu’il m’admirait depuis sa première année, ce qui était encore plus surprenant parce que je ne vois aucune raison pour qu’il m’admire. Je n’étais pas le genre de personne à qui on voulait ressembler. Je le savais et ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Mais alors comment pouvait-il penser ressentir de telles choses pour moi ? C’est étrange, le plus il parlait et mentionnait ce qu’il pensait savoir de moi, et le plus j’avais l’impression qu’il avait dû prendre un sacré coup sur la tête parce que ce qu’il était en train de me dépeindre là était tout sauf moi. Non sérieusement ? Moi ? Gentil avec tout le monde ? Un des meilleurs élèves de ma maison ? Nan je ne pense pas … En fait, la seule chose qu’il venait de dire et sur laquelle je pouvais lui donner raison était ma beauté. Oui je vous le confirme, c’est plutôt très prétentieux de dire ça mais c’est quand même pas de ma faute si je sais qui je suis, si ? Quand il me dit que January parlait de moi, un sourire différent apparu sur mes lèvres, comme si j’ignorais que Jan devait parfois raconter à Callie les moments que nous avions passé ensemble. Je savais parfaitement que sa meilleure amie ne me porte pas dans son cœur et ça, franchement, je ne peux pas lui en tenir rigueur, elle a toutes les raisons de me détester, à commencer par le fait que je sois un pro Sang Pur et qu’elle soit une née-moldue. Mais le simple fait que Jan parle de moi dans sa salle commune me rendait heureux et suffisait à mon bonheur. C’était insensé d’être aussi amoureux, n’est ce pas ? Comme si, dès que quelqu’un me parle d’elle je change totalement de personnalité, je m’adoucis et j’oublie tous les tracas qui s’étaient emparé de moi jusqu’à présent. Elle était clairement ma faiblesse mais pour rien au monde je ne changerais ça.

Je vois … Tu as raison je ne me souviens pas de t’avoir déjà parlé dans le passé, tu m’en excuse j’ai fais trop de rencontres en sept ans pour pouvoir me souvenir de tout le monde. Qu’est ce que j’étais censé lui dire dans un moment comme celui-là ? Tu as raison, je ne laisserais January pour rien au monde, même ma meilleure amie m’a confessé récemment des sentiments qu’elle a eu pour moi pendant apparemment de nombreuses années et ça n’a rien changé … Peut être devrais-je le remercier pour ces compliments ? En tout cas, je suis content d’avoir fait bonne impression. Hum … c’est gentil, mais je ne suis pas certain de mériter tous ces compliments. Dis-je avec un petit rire. Je ne sais toujours pas comment il peut penser de telles choses à mon sujet, quand on me connaît on sait que je mérite la moitié des choses qu’il m’a dit.

J’avais beau essayer de rester poli car après tout c’est une situation qui aurait pu arriver à n’importe qui, je ne comprenais pas pourquoi il pouvait me dire tout ça. Il savait apparemment que je ne risquais pas de tomber dans ses bras, je ne comprenais donc absolument pas comment il pouvait avoir eu ‘besoin’ de faire ces aveux … Je savais déjà qu’il n’avait pas dû recevoir la même éducation que moi. Bon évidemment personnellement avant January je n’étais jamais tombé amoureux alors je n’aurais pas pu avouer mes sentiments à une fille mais quand bien même, je ne m’imagine pas dire ça à une fille à qui je n’avais pas adressé la parole depuis je ne sais combien de temps. Je lui avais donc demandé son statut de sang, peut être que cela pourrait avoir influencé un tel comportement de sa part. Il m’avoua alors qu’il avait effectivement une part de sang moldu et je marmonnais un :

Ah d’accord. Cela explique donc cet « aveu »… Oui, il allait peut être commencer à ouvrir les yeux sur la personne que j’étais réellement. Je ne pouvais que l’aider, cela l’encouragerait à passer à autre chose. Un Sang-Pur n’aurait jamais agis de la sorte.

Oui cette révélation me troublait. Mais comment pourrait-ce en être autrement ? Un mec que je ne connaissais de nulle part venait m’annoncer de but en blanc qu’il pensait m’aimer. Alors forcément ma réaction n’est pas des plus positives. Je ne pense pas qu’on puisse m’en tenir rigueur, si ?

Du coup j’avais fini par lui demander quelle était la nature de son sang. Puisque je ne le connaissais pas mais que je n’avais pas le temps de me renseigner sur lui autant dire les choses franchement. Je ne vois pas pourquoi je prendrais le temps d’y aller avec des pincettes quand clairement je n’en avais rien à faire de lui, ni de l’opinion qu’il avait de moi. De toute manière rien ne pourrait avoir lieu entre nous alors mieux valait l’éloigner aussi bien que possible. Au moins si je réussissais à casser cette image faussée qu’il avait de moi, je réussirais à m’en débarrasser pour de bon. Je n’avais absolument aucun problème à assumer pleinement mes idées alors pourquoi m’en cacher ? Je lui avais donc expliqué sans aucune gêne qu’un Sang Pur n’aurait jamais agis de la sorte. Sauf que sa réponse fut différente de ce que j’aurais pensé de lui qui, jusqu’à présent, s’était montré sous un visage plutôt timide. Il n’avait pas hésité bien longtemps avant de me dire que c’était faux car une sang pure avait agis de la sorte avec lui il y a à peine quelques semaines. Dans mon esprit, deux réactions eurent alors lieu. La première étant que cette fille devait venir d’une famille bien moins noble que la mienne pour s’abaisser à de tels comportements. Ma seconde réaction fut de froncer les sourcils. Je détestais être contredis sur ce sujet et ce serait quelque chose qu’il saurait certainement s’il n’avait pas agis de façon complètement impulsive, décidant de venir me parler alors qu’il n’avait aucune idée de qui j’étais vraiment.

Allez savoir pourquoi quand ma frustration remonta à la surface, elle se teinta lentement de colère, simple et pure, mais tout aussi redoutable qu’elle aurait pu l’être à n’importe quel moment. Il ne savait pas à qui il s’adressait, ça ne fait aucun doute. En général, même si j’avais une tendance impulsive, je n’aurais pas pris le temps à m’attarder sur un « détail » comme celui-ci. Mais comment osait-il venir me parler de la sorte ? De quel droit se permettait-il de le faire ? Sans compter que mon incompréhension se mélangeait à ma frustration, donnant un mélange explosif qui ne mit pas longtemps à s’exprimer. D’une façon que je n’avais encore jamais expérimenté par le passé mais qui, au fur et à mesure qu’elle se produisait, devenait de plus en plus imposante, comme une boule de feu prête à être lancée sur sa cible, ou un élastique que l’on aurait tendu, d’abord extensible sans aucune difficulté, souple et ne demandant qu’à se plier à la volonté de la personne qui le tient mais au fur et à mesure qu’on l’étire, il devient de plus en plus claquant et peut même finir par faire mal.

C’est ce qui se passa dans mon esprit alors que jusqu’à présent les paroles de Chang avaient raisonné dans mon esprit, pendant que j’essayais de les comprendre. Au fur et à mesure que ma frustration, ma colère à son égard grandissaient, assombrissant mon humeur, prenant peu à peu pouvoir de chaque partie de mon corps, je sentais un sentiment de pouvoir incommensurable s’emparer de moi, alors que je sentais que j’étais malgré moi en train d’utiliser un sortilège impardonnable, de façon informulée. Rien que ça, peut être que finalement Pelvenche n’aurait pas dû nous les apprendre, parce que dès le début j’ai eu des facilités dans ce domaine. Dans la situation actuelle, un sortilège Doloris était peut être est peu trop violent comparé au comportement de Chang, voire carrément surdimensionné et pourtant je me fichais totalement de ça et je ne m’autorisais à me calmer que quand je vis que la douleur que je pouvais percevoir, que ce soit dans ses gémissements, où dans l’expression de son visage, avait fini par le mettre à genou.

Tu vois, tu aurais peut être dû te renseigner sur la personne à qui tu t’adressais avant de te décider à venir me parler. Tu sauras que jamais on ne me contredit sur ce sujet. Maintenant barre toi. Dis-je d’une voix glaciale, désignant la porte d’un signe de tête.

Dans le passé je n’avais jamais lancé de sortilège Doloris et pourtant je ne regrettais rien, ne faisant qu’un avec cette sensation de pouvoir dont j’avais souvent entendu parler. Oui je savais que je prenais des risques en ayant utilisé un tel sort puisqu’il est censé être impardonnable vu la douleur qu’il inflige et pour autant si c’était à refaire c’est sans hésiter que je le referais. Oui je voyais la douleur sur son visage, oui une partie de moi se sent mal de lui infliger ça. Et pour autant je n’avais aucune envie que les choses soient différentes et une fois que je pensais qu’il en avait eu assez pour son compte je lui dis de se tirer, je n’avais aucune envie de voir son visage une seconde de plus. Jamais il n’aurait dû me contredire, pas dans mon état instable actuel, et surtout pas sur ce sujet. Qu’est ce qu’il pensait ? Qu’il en sait plus que moi sur le sujet ? Laissez-moi rire ! Comment avait-il pu penser qu’il avait le droit de dire de telles insanités ? A moins que la fille qui lui a confessé ses soit disant « sentiments » ne soit une sang pure que par naissance, les plus purs d’entre nous ont un certain « code » à respecter et il n’est pas près d’essayer de me convaincre du contraire.

Et voilà qu’alors qu’il se relevait il se mit à rire. Quoi ? Il en veut encore c’est ça ? Putain mais il est con ou quoi ? Quand je lui ai demandé de se casser d’ici c’était pas assez clair pour lui ? Non parce que de là où je suis, je ne vois aucun moyen de se méprendre sur le sens de mes paroles. Je le regardais s’approcher de la porte aussi vite que possible vu son état, alors que la haine qui m’avait permis d’utiliser ce sortilège était toujours aussi présente que précédemment dans mon organisme m’enserrait d’un puissant étau. Et là il se retourna, me disant qu’il ne pensait pas se tromper à ce point. Eh oui, c’est ça de se penser plus fort qu’on ne l’est Wolff. Et quand il mentionna January, ma mâchoire se crispa, alors que je me retenais d’utiliser un nouveau sortilège sur lui, dans le but de lui faire regretter ces nouvelles paroles. Mais il était trop près de la porte et d’ailleurs, je l’entendis parler à quelqu’un dès qu’il franchit le pas de la porte.

Quand je fus à nouveau seul dans cette pièce, mon humeur se calma légèrement, mais au moins laissant place au calme au lieu de la haine et c’était déjà bien mieux. Putain mais pour qui il se prend celui-là ? Comment a-t-il pu penser qu’il pouvait venir me parler, tenir de tels propos à mon égard, tout ça pour quelque chose qu’il pensait être de l’amour ? Eh bien au moins je lui ai fais ouvrir les yeux, la prochaine fois il y réfléchira à deux fois avant d’avouer ses sentiments à quelqu’un. Finalement je lui rends service, il souffrira moins de cette façon. Mais comment peut-il penser qu’il peut approcher de January et lui raconter ce qui venait de se passer ? Est-ce que je risquais quelque chose ? Elle savait déjà qui j’étais et même si je n’avais dans le passé jamais utilisé ce sortilège elle devait bien se douter qu’un jour ou l’autre je cèderais à l’appel du pouvoir, non ? Ca peut paraître étrange pour quelqu’un qui n’a jamais éprouvé une telle sensation mais je dois dire que jamais je ne m’étais senti aussi vivant. C’est comme si soudainement j’avais le pouvoir de faire tout ce que je voulais, comme si soudainement le monde était à mes pieds et à vrai dire, c’était une sensation grisante. Alors même si il pourrait y avoir des conséquences à ce que je venais de faire, je m’en moquais parce que la sensation que j’avais eu l’occasion de ressentir en valait largement le coup. Je ne pensais pas qu’un jour j’aurais un tel besoin de ce sentiment de puissance et pourtant, alors qu’il avait laissé une trace dans mon esprit, je me demandais encore comment j’avais pu m’en passer pendant tout ce temps, c’était en fait comme une révélation et une chose est sûre, je venais de changer, ou plutôt, d’évoluer.

RP TERMINE