Les vacances de Noël s'étaient achevées il y a de cela quelques semaines, laissant place aux cours, toujours aussi intéressant les uns que les autres. J'étais rentrée chez moi pour les vacances, comme tous les ans, et j'avais passé deux semaines coupée du monde entier. J'aimais particulièrement cette période de l'année, synonyme de fête et de famille. Aussi, je passai toujours ces vacances avec mon père, sans que personne ne puisse nous déranger, en dehors de ma mère. Mais celle-ci n'était pas venue cette année, elle avait préférée passer les fêtes avec son nouveau petit ami, dont j'ignorais totalement le nom. Et si jamais vous vous posiez la question, non, je n'étais pas déçue qu'elle n'ait pas été présente à Noël. En fait, je n'aimais pas spécialement ma mère. Elle se préoccupait plus d'elle-même que de sa propre fille, alors comment aurait-il pu en être autrement, après tout ? Mais elle s'était rattrapée en m'offrant un bracelet en argent qui avait dû lui coûter une petite fortune. Je ne portais pas souvent de bijou, et encore moins de bijoux aussi voyant, mais je lui avais quand même envoyer une lettre pour la remercier de son geste et lui souhaiter de bonnes fêtes à elle et à son petit copain. Il y avait au moins une chose que je savais sur lui à présent, c'était qu'il ne manquait pas d'argent. En même temps, a quoi aurait-je pu m'attendre ? Ma mère ayant pris une retraite anticipée pour passer du temps avec lui, ce détail aurait dû me sauter aux yeux bien plus tôt. Je ne comprenais pas comment j'avais fait pour ne pas le voir plus tôt. Mais cela devait être parce que je ne m'intéressais nullement à sa vie. Après tout, elle s'en préoccupait suffisamment pour nous deux...

En me levant ce matin, j'avais repensée à cette histoire, et, sur un coup de tête, j'avais enfilé ce bracelet qui n'avait pourtant aucune valeur à mes yeux. Il pouvait bien valoir tout les gallions du monde, il n'en serait pas moins un des nombreux présents que ma mère m'avait offert en pensant que cela comblerait l'espace qu'elle avait délibérément instauré entre nous. Elle n'avait toujours pas compris que je n'étais pas matérialiste comme elle. Je me contenterais même d'un « Joyeux Noël ! » de sa part, si seulement il était sincère. Mais il fallait toujours qu'elle en fasse trop, et ça avait le don de m'énerver au plus haut point. Mon père me disait de ne pas la juger pour son manque de tact, qu'elle avait toujours été ainsi. Il me répétait aussi à chaque fois qu'elle m'offrait un cadeau de ce genre, que le plus important était qu'elle essayait, et non pas la manière dont elle le faisait. Il n'avait pas tort, en soi. Bien sûr que c'était important qu'elle essaye, et c'était peut-être pour ça que j'avais eu envie de porter ce bracelet. Mais depuis que je l'avais mis ce matin, je n'arrêtai pas de jouer avec. Je n'étais pas habituée à sentir une pression sur mon poignet, mais je savais que ce n'était pas pour cela que je n'arrivais pas à me concentrer sur mon travail. J'avais essayé de l'enlever, et de le poser sur la table de la bibliothèque, mais alors, je n'arrêtais pas de le regarder, et ça ne pouvait pas durer. Il fallait absolument que je finisse mes devoirs pour la semaine si je voulais avoir une chance de réussir mes BUSEs en juin. Nous étions déjà dimanche après-midi, et il me restait encore un devoir de Métamorphose et de Potions pour jeudi et vendredi respectivement. Je n'avais jamais été aussi en retard de toute ma vie et m'inquiéter pour ce bracelet ne faisait vraiment pas parti de mes projets du week-end.

Au bout de deux heures particulièrement intenses et difficiles, je mis le point final à mon devoir de Métamorphose. C'était médiocre, je le savais, mais je ne pouvais pas faire mieux compte tenu de la situation. Pestant contre ce bracelet et tout ce à quoi il me faisait penser, je le remis à mon poignet, rangeai mes affaires, et parti en direction de la Tour d'Astronomie. Tant pis pour le devoir de Potions, il attendra demain. Pour l'heure, je ne pouvais plus me concentrer sur quoi que ce soit. J'avais besoin d'une pause, et pourquoi pas en profiter pour expédier ce bijou le plus loin possible de moi ? Loin des yeux, loin du cœur, non ? Je marchais plus vite que d'habitude, et arrivée en bas des marches, je montai celles-ci quatre à quatre afin de balancer au plus vite ce bracelet qui ne me causait que des malheurs. Ne regardant même pas s'il y avait quelqu'un dans la pièce, j'entrai telle une furie, essoufflée, je m'approchai de la première fenêtre que je vis et balançai le bracelet dehors. Je ne le quittai pas des yeux tandis que la gravité le rattrapai et qu'il tombait de plus en plus vite. Quand il fut trop bas pour que je le vois d'ici, je sentis mon corps se libérer d'un poids énorme, et je pus enfin respirer. Je me retournai alors, afin de pouvoir me laisser tomber contre le mur. Assise, je rabattis mes genoux conte mon corps, et me cachait le visage entre les mains.

Spoiler:

♦ Si il y avait bien une chose que la jeune fille ne pouvait pas supporter, c'est la terre ferme et pourtant son père avait fait en sorte qu'elle vive un véritable enfer. Déjà, il y a 4 ans, son père avait eu la merveilleuse idée de répondre positivement à cette lettre qui l'invitait à venir suivre des cours dans la prestigieuse école de Poudlard. Malgré les cris, les caprices et les pleurs de la jeune fille, il avait décidé qu'elle n'aurait pas le choix et qu'elle suivrait ces années d'étude. Vous allez me dire, vous seriez vraiment heureux de suivre ses cours, être dans un tout autre monde mais pas pour amethyste. Du moment son père lui avait annoncé cette nouvelle, Amethyste avait vu son monde s'écrouler, savoir qu'elle allait devoir utiliser la magie était la pire chose qu'on aurait pu lui annoncer. Oui cela pourrait sembler bizarre à toute personne sorcière, pourquoi une personne né avec la magie pouvait autant la detester, cela était à cause d'un passé bien trop compliqué que la jeune fille avait et qui n'était pas sortie de sa tête depuis maintenant 11 ans.

♦ Aujourd'hui, à son réveil la jeune fille avait eu du mal à savoir où elle était. Et pourtant elle savait qu'elle n'était pas là où elle voulait être, en effet elle entendait des pas, mais certainement pas sur un planché de bois, elle entendait des chuchotements mais certainement pas ceux de son père et il manquait quelque chose à son reveil, le doux son des vagues claquant contre le bois. Oui la jeune fille n'était pas sur son bateau, elle n'était pas en mer et était bien encore dans son pire cauchemar. Peut être que si elle avait eu l'idée de rester couché ce matin là, elle aurait pu rever, mais malheureusement le seul moment où elle sortait de son cauchemar c'était l'été. Avant elle pouvait souffler pendant les vacances, mais son père avait changé ses plans en début d'année, maintenant elle n'avait plus la chance de voir son père autant, l'ayant condamné à vivre sur terre toute une année pour se sociabiliser. Ce que Alistair ignorait, c'est que ce qu'il avait fait ne servait strictement à rien si ce n'était que la jeune fille devienne encore plus mauvaise e lui en veuille véritablement. Enfin, en tout cas, elle avait quand même du sortir du lit ce matin et elle avait passé la journée à flaner dehors sous la neige, n'ayant pas envie de travailler quoi que se soit, c'était le seul jour où elle n'avait pas besoin de sortir sa baguette, et c'était une chose qu'elle aimait plus que tout.

♦ Au bout d'un certain temps, en fin d'après midi, la jeune fille en eu marre de marcher et de s'installer sur les banc de dehors, si bien qu'elle avait finit par rentrer et se mettre dans un couloir mais elle pu remarqué au bout de peu de temps que tout le monde la regardait et chuchoté en passant à coté d'elle. Le stress commençant à monter en elle, elle se leva alors se mettant à courire le plus vite possible, il était clair d'une chose si Amethyste ne savait pas manier une baguette et avait énormément de difficulté en lecture et en écriture, elle savait très bien courir et se faire invisible en quelque seconde. Elle courra assez vite jusqu'à dans la tour d'astronomie, une fois arrivé la haut, elle était par contre totalement essouflé et se laissa tomber contre un mur de la tour, reprenant son souffle. Ici elle savait que personne ne viendrait l'enquiquiner. enfin c'est ce qu'elle pensait, vu que quelque seconde après elle vit la porte volé en et tapé fortement contre l'autre mur face à elle, et son regard se figea sur une personne qui semblait vraiment énervé. La jeune fille se recroquevilla sur elle même, tentant de faire le moins de bruit possible totalement apeurée par la nouvelle venue. La fille, elle l'avait déjà vu, c'était une poufsouffle, et la préfète mais Amethyste ne voulait pas parler, ne voulait pas qu'on la remarque, même si au final elle était juste en face de celle ci.

Assise sur le sol de la tour d'Astronomie, au bord de la crise de larmes, je réfléchissais. Ou plutôt je soufflais. Pour la première fois depuis bien longtemps, je pouvais m'autoriser à craquer. Je ne voulais plus être Emily Brown, Poufsouffle et préfète de surcroît. Pendant dix petites minutes, je voulais simplement craquer. Pleurer tranquillement, seule dans mon coin. Je ne voulais me préoccuper de moi, et de moi uniquement. Je n'en pouvais plus. Littéralement. C'était incroyable à quel point ma mère avait le don de me faire perdre la tête, je n'en revenais pas moi-même. J'en étais même à me demander si elle n'avait pas ensorcelé ce bracelet pour me faire me sentir mal. Je n'avais aucune raison de culpabiliser, et je le savais, mais une petite partie de moi ne pouvait s'empêcher de penser que, peut-être, c'était mon comportement qui alimentait celui de ma mère. Et si le fait que je la repousse continuellement jouait un rôle ? Et si c'était pour cela qu'elle était partie ? Et si elle ne faisait que de me laisser respirer parce qu'elle savait que je ne voulais pas d'elle ? Ce n'était pas vrai, bien sûr. Je voulais une mère, et puis, même si je n'en voulais pas, ce n'était quand même pas à moi de décider de ce genre de chose, et c'était une raison de plus d'être présente pour moi. Comme si, à quinze ans, on pouvait décider d'avoir des parents. Quand je pensais aux pauvres enfants orphelins qui ne demandaient qu'à avoir une famille, je me trouverais bien égoïste de penser une telle chose.

J'avais beau chercher toutes les excuses du monde à ma mère, je n'en trouvais pas une seule de cohérente. Et essayer de se mettre à sa place pour deviner ce qu'elle pensait de la situation n'était pas tâche aisée. J'avais conscience de jouer un rôle dans cette histoire, mais je ne pouvais pas dire que j'étais l'élément déclencheur. De toute façon, ma mère n'avait jamais vraiment eu de fibre maternelle, alors de la voir partir n'avait pas été si horrible que cela. Mais, j'avais onze ans à l'époque, et je ne comprenais pas encore tout ce que cela signifiait. Maintenant, tout ce que je voulais, c'était qu'elle ne soit jamais partie. J'aimerais avoir de bons souvenirs avec elle, et pas seulement me rappeler les fois où elle me punissait parce que j'étais trop téméraire. Oui, téméraire. Vous m'imaginez un seul instant comme ça ? Même moi j'ai du mal à y croire. Mais c'est vrai qu'à l'époque, j'avais une passion pour les arbres qui m'était passée à l'adolescence. Plus jeune, je passais mes week-end en forêt, avec mon père. C'est lui qui m'avait appris à escalader, et à reconnaître quelques arbres. Je ne savais pas pourquoi, ça m'avait passé depuis. Sans doute parce qu'à Poudlard, il était beaucoup plus difficile de trouver un arbre dans lequel se réfugier. Et puis, avec tout le travail que les profs nous donnaient, je n'avais jamais cherché à trouver du temps pour cela. Mais par contre, j'étais toujours restée proche de la nature, d'une certaine façon. En effet, les cours de Botanique étaient l'un de mes cours préférés, avec ceux de Potions.

D'ailleurs, en parlant de Potions, cela me faisait penser que j'avais encore un devoir à faire dans cette matière. Maintenant que j'avais jeté la raison de mon escapade ici, je pouvais retourner à la Bibliothèque le cœur léger, et la tête capable de penser correctement. C'est sur cette pensée que je relevai la tête pour essuyer mes larmes. Mais, alors que je m'apprêtai à me relever pour partir, je m'aperçus que je n'étais pas seule dans la pièce. Une fille était dans la même position que moi, à l'exact opposé de ma place. Et elle me regardait. Mon cœur commença à s'affoler. Depuis combien de temps était-elle là ? Et comment ça se faisait que je ne l'avais pas entendu arriver ? Est-ce qu'elle était là avant moi ? Mais alors dans ce cas, pourquoi je ne l'avais pas vu en entrant ? Et pourquoi avait-elle l'air d'avoir peur de moi ? Avec tout le courage dont j'étais capable de faire preuve, je me raclai la gorge afin de la saluer.

« Heu... salut. Ça va ? » Demandai-je la voix un peu cassée. « Je veux pas paraître indiscrète, mais... qu'est-ce qui t'amènes ici ? »

Puisque je ne l'avais pas entendu entrer, j'en avais déduis qu'elle se trouvait dans la pièce avant mon arrivée, et par conséquent, elle n'avait rien raté de mes états d'âmes de ces dernières minutes. J'en étais parfaitement consciente, et tout ce que je demandai, c'était que ces instants soient rayés de sa mémoire à tout jamais.