La neige avait même fini par s'inviter dans les conditions météorologiques. Quand je la regardais cela me rappelait la peine, l'affliction et la détresse venant des espèces vivant dehors. Loin d'être souvent ensoleillé, je n'avais pas la sensation que la neige en elle-même était aussi pure que sa blancheur. Si par endroit ce qu'elle recouvre transparaît, cela soulignait qu'elle était aussi douce qu'une infime caresse sur l'épiderme.

Mais heureusement, nous n'étions pas dans une étendue désertique où la neige se fait menaçante par sa froideur et par son uniformité. Il y avait tellement de choses à dire sur ce phénomène. Penser à ça m'empêcher de repenser aux principes que je dois suivre à la lettre sans me plaindre. Les moments seuls étaient les seuls où ceux que je n'appréciais pas pouvaient épargner mon temps libre.

Mais quand j'étais avec quelqu'un que les Serpentard jugeait non digne de me côtoyer... ils l'éloignaient ou m'éloignaient. C'est quoi ce.... complot ? Je suis libre de parler à qui je veux, de fréquenter qui je veux. Ce ne sont pas des principes stéréotypés qui diront le contraire. Je lisais un livre dans cette salle inutilisée, Carrie de Stephen King. J'avais trouvé le bouquin dans la salle en la visitant et je m'étais dit que vu le temps que j'ai à tuer...

Je pouvais m'accorder un peu de temps pour moi. Alors absorbé par les écrits, me plongeant dans l'histoire, c'est une main qui toucha mon épaule qui me sortit de la lecture. Sans sursauter, je refermais le bouquin tout en levant légèrement les yeux pour constater qu'il s'agissait de Rose. Si me j'y attendais, cela ne pouvait être que positif de la savoir ici. La façon dont elle m'avait apostrophé restait discrète et méritait une réponse sans la faire attendre.

« Oh ma chère Rose. Tu ne m'as jamais dérangé. »

Ajoutais-je car au fond, c'est nous deux que l'on dérangeait la plus part du temps. Justement, nous demandions juste du temps ensemble afin de parler encore plus qu'avant. Elle ne me laissait pas indifférent, c'est vrai. En plus d'être ravissante sa mentalité pouvait presque m'avoir conquis. Contrairement à Lily, Rose restait naturelle et c'était ça qui restait aussi charmant que séduisant.

Un petit sourire satisfait de sa présence s'installa sur le coin de mes lèvres. La laissant s'installer en face de moi je déposais le bouquin à côté de l'endroit où j'étais assis pour finalement la regarder. Il est froid qu'il faisait un petit peu frisqué. Serrant les poings en gesticulant mes doigts, le bout de ces derniers étaient froid en effet et ma tenue ne suffisant pas. Un sweat-shirt à capuche à mon nom et un t-shirt en dessous. Cela ne devait pas suffir en effet.

« Un peu, mais je serai bien au chaud dans mon lit ce soir. Donc je pense pouvoir prendre sur moi sans tomber malade. Et toi, qu'est-ce qui t'amènes ici ? Une chance que tu n'ais pas été suivit, on aurait encore été emmerdés. »

Il était clair que je ne pouvais que je réjouir de sa présence. Et en plus pour couronner le tout il n'y avait personne pour nous déranger, alors je ne pouvais qu'être plus content. Le fait même qu'elle soit fixée vis-à-vis du fait qu'elle ne me dérangeait pas me confortait dans l'idée que nous puissions passer un excellent moment ensemble.

Je ne pouvais jamais m'empêcher de la regarder, même si à partir d'un moment je considérais que je ne pouvais pas plus. Allez savoir pourquoi, sûrement le charme qui se manifestait qu'elle avait la capacité de m'intimider. Ce sont des paroles que je pourrais lui livrer afin qu'elle en soit que plus ravie, mais pour le moment la situation ne se prêtait pas encore aux compliments lancés comme ça.

Mais rien ne m'empêchait de lui faire le compliment quand j'en aurai l'occasion. Le fait qu'elle remarque que je lisais Stephen King m'impressionnait car peu de personnes connaissaient cet auteur moldu, sous-estimé cela dit. Comme quoi, cela pouvait faire rudement plaisir de savoir qu'elle connaissait au moins de nom.

« En grande partie, oui. Tiens si tu veux, ça sera l'occasion pour toi de découvrir ses différentes façons d'écrire une même histoire. Je l'ai déjà lu de toute façon. »

Déposant le bouquin à ses côtés, je pesais mes mots quant à la qualité de l'écriture. Carrie avait deux à trois styles de narration, et la transition entre chaque styles était parfaitement bien gérée. Je ne pouvais que le lui recommander et comme ça, cela lui permettra de découvrir tout un univers. Me frottant doucement les mains, Rose en profita pour jeter un sortilège qui devait lui permettre d'intensifier la flamme présente dans le petit bocal.

Y approchant doucement mes mains pour qu'elles bénéficient d'une chaleur rassurante. Elle était venue chercher comme moi le calme dont nous n'avions pas l'habitude de profiter, et c'était plutôt sympa de savoir qu'elle avait finalement trouvé la même chose que moi en plus d'une excellente compagnie.

Un sourire accompagna sa courte tirade à propos de ses camarades de Gryffondor. Au final, c'est un rire qui ponctua son opinion sur les Serpentard et je l'ai estompé en reprenant calmement mais toujours aussi amusé.

« Emmerdeurs, c'est le mot ! Au final tu vois qu'on arrive à les semer et c'est pas ici qu'ils vont venir nous emmerder. Enfin ce serait triste pour leur vie sociale s'ils en étaient réduits à faire ça. »

A cela s'imprégnait un ton presque... Ironique ? Ouais c'était le mot. Je me foutais de la gueule de beaucoup de Serpentard, mais il s'agissait bien entendu de ceux avec qui j'avais le moins d'affinité. Et ceux qui comme je le remarque, essayent de nous empêcher de se voir. Comme cette garce d'Aldreda. J'ai bien vu qu'elle voulait que je la remarque, mais je n'ai pas plus envie que ça de la connaitre.

C'était avec Rose que j'avais envie de partager aussi bien les rires, que le quotidien, et ce que je ressentais. Car je ne pouvais pas me leurrer. C'est malheureusement à cause de ces abrutis qu'aujourd'hui nous avions certainement du mal à se prononcer sur nos sentiments. Mais cela ne devait pas jouer. Je devais être plus fort que ça. Mais tout commençait par la conversation et ce sont ses mots qui me rappelaient à l'ordre.

« Une salle commune noire, en fait vu que c'est dans les cachots on a pas la chance d'admirer le paysage par la fenêtre. Même le mobilier est noir, même si j'avoue que ça apporte un certain charme avec un carrelage presque trop brillant. Mais ça reste confortable. Heureusement que je peux passer du bon temps avec ton cousin, Albus. Parce que la seule chose qu'il y a à "admirer" c'est les quelques têtes de cons qui circulent. »

Reprenant mon souffle, je continuais de frotter mes mains pour ensuite ajouter:

« C'est pour ça que j'ai besoin de souffler, alors le fait que tu sois là ça m'enchante car on peut enfin passer du temps ensemble ! »