Étrange d’avoir besoin de remplir des pages et des pages de journal et de me vider le cœur ? Ce journal était sûrement celui qui en savait le plus sur ma vie et sur mes états d’âme, du moins en ce moment. Je n’avais pas imaginé un retour à Poudlard aussi chaotique et être submergée par autant de déceptions. La plus importante concernait naturellement Asling, la raison de mon retour à Poudlard et, plus généralement, au Royaume-Uni. La France m’avait toujours plu et j’avais réussi à me faire de nombreux amis, mais j’avais vu dans ce retour une occasion de profiter d’une autre façon, de retrouver des personnes que je n’avais pas vues depuis longtemps, à commencer par Asling…
Avant de me décider à revenir, j'avais passé de longues heures à penser à la manière dont se passeraient nos retrouvailles, à me demander si tout serait comme avant et s’il ne m’avait pas trouvé une remplaçante.
Je voulais qu’Asling ne soit là que pour moi, être la seule qui soit vraiment importante pour lui et être celle pour qui il serait capable de tout.
J’avais toujours été contre l’idée de l’amour, mais je croyais quand même à la passion et aux histoires qui se passent de mots. Même si son attachement soudain pour une autre personne l’empêchait d’y voir clair, j’étais persuadée que je pouvais donner un autre sens à sa vie. Le moment n'était peut-être pas arrivé pour cela, mais j'avais bien du mal à croire qu'il n'arriverait jamais.

Je sursautais à entendre la voix qui me tira de ma concentration. Je me retournais, pour regarder mon interlocuteur, mais l’effort fut inutile car j’avais reconnu sa voix, que je connaissais mieux que n’importe quelle autre. Je n’avais pas l’habitude d’être gênée, de ne pas savoir quoi dire ou de ne pas oser regarder quelqu’un dans les yeux. Je n’arrivais toujours pas à croire que j’avais fait ça et que cette lettre était bien tombée dans les mains d’Asling…. Naturellement, il avait dans l’idée de m’en parler. Asling n’avait jamais été du genre à faire comme si de rien n’était.

- Tu l’aura sur la conscience si je fais une crise cardiaque, je te préviens ! j’étais douée pour tourner autour du pot ou pour trouver une idiotie à dire. Sauf qu’ici, je n’allais pas pouvoir éviter la question très longtemps, je l’observais tandis qu’il regardait encore au loin ; poursuivant sur ma lancée, je m’approchais pour déposer un baiser sur sa joue, qu’il apprécie ou non le geste m’était égal, je fais ce que je veux. Salut ! Hum, tu l’as reçue, mais l’as-tu au moins lue ? Je levais les yeux au ciel, incapable de faire autrement que d’être légèrement ironique. Je le forçais ensuite à me regarder dans les yeux. Qu’as-tu à me dire à propos de cette lettre ? Je sais qu’il aurait été préférable de te dire certaines choses de vive voix, mais le château est trop grand, ou la petite amie trop présente, impossible de t’avoir une minute… Je … euh… Je ne sais pas vraiment quoi te dire de plus, c’était assez explicite. je voulais m'arrêter là, mais je continuais malgré moi: Je ne sais pas ce qui m'a pris de t'envoyer ça, ça m'aide d'écrire ce que je pense... je montrais le journal que j'avais refermé à son arrivée.

J'étais capable de blablater de la sorte pendant encore longtemps, mais il était préférable que je mette un terme à tout cela pour avoir enfin son avis concernant cette lettre qui, j'en étais quasiment sûre, était une grosse erreur. A quel moment allait-il s'excuser et me dire qu'il n'y avait aucune chance pour que notre relation soit différente de ce qu'elle était actuellement ?

Même si je m'attendais à ce que mon ami ait un avis bien précis sur ma lettre, je n'avais pas non plus prévu qu'il puisse être "chamboulé". Je n'avais jamais exclu la possibilité qu'il vienne me voir en plaisantant de ce qu'il venait de lire. Si cela avait été le cas, j'aurais pris le parti d'entrer dans son jeu et de rire de la situation, trouvant une excuse bidon pour lui faire comprendre que je n'avais pas la maîtrise de moi-même au moment de l'écriture de la lettre. Ça n'était évidemment pas le cas et bien que j'avais écrit ce mot après avoir bu quelques petits verres....
J'avais mis un point d'honneur à ne jamais dévoiler mes sentiments profonds, à ne jamais dire "je t'aime" à quiconque, du moins de manière sérieuse. Et pourtant c'était ce que j'avais osé faire par écrit...
Que faire ? Comment réagir quand sent que la personne qui a le plus d'importance s'éloigne ? J'avais le choix entre le laisser s'éloigner, être la bonne copine rigolote et mignonne ou lui montrer que j'étais là !

- Oui, ce serait regrettable d'être hanté par mon fantôme jusqu'à la fin de sa vie... je lui lançais un petit sourire avant d'ajouter, ... ou pas.

J'avais une irrépressible envie de lui demander en quoi cette lettre l'avait chamboulé, s'il s'était rendu compte qu'il y avait une possibilité pour que je ne m'arrête pas au stade "meilleure amie", mais j'optais plutôt pour le silence, écoutant ce qu'il avait à me dire. Je me rendis vite compte que j'avais bien fait et l'information concernant la lettre qui ne le quittait plus me fit un immense plaisir. Je vivais moi-même un tel chamboulement que j'avais parfois du mal à me souvenir de certains paragraphes de ma lettre, et surtout en ce qui concerne les bêtises que je n'avais sans doute pas manqué de proférer. D'autres paragraphes étaient clairs dans ma tête....
La situation était assez rare, mais nous étions plutôt sérieux et j'étais persuadée que ce petit instant était nécessaire pour pouvoir continuer ensuite.

- De mon côté, c'est cette info qui me chamboule... Tu gardes vraiment la lettre avec toi ? Je pris un air surpris, mais j'étais juste ravie tout en stressant encore à l'idée que cette lettre ne soit pas parfaite. Que comptait-il me dire ? Est-ce que le moment était enfin arrivé où j'allais entendre mon fameux "nous ne sommes qu'amis, tu es comme ma soeur" ? Je haussais les épaules avant de dire : Il me perdra un jour ce courage.... Je suis soulagée que tu ne sois pas en colère, ça aurait pu arriver et je n'avais pas encore réfléchi à la manière de te faire arrêter de bouder. Je t'avoue que j'avais imaginé l'une de tes réactions, qui n'est pas encore arrivée mais... qui pourrait. Je le regardais de coin, scrutant la moindre de ses réactions. Je vais sans doute avoir des choses à dire également.... mais je te laisse l'honneur de commencer.

Je savais déjà ce que je voulais lui dire. J'avais déjà imaginé, pendant de très longues heures, une petite conclusion à cette histoire, tout en m'assurant que notre relation resterait intacte. Il n'y avait aucune raison pour que notre amitié soit différente après ce petit épisode, et j'étais déjà prête à lui prouver s'il arrivait à en douter.

Naturellement, j'avais ri en l'entendant répondre "ou pas" en même temps que moi. Signe évident de la proximité que nous avions toujours eu, depuis que nous étions petits. Asling ne savait même pas tous les regrets que j’avais eu en arrivant en France, toutes les idées qui avaient traversé ma petite tête de jeune fille de 12-13 ans. J’étais assez intelligente pour ne pas faire de grosses bêtises ni pour faire de mal à ma mère, mais j’avais déjà pensé à partir pour le retrouver ou à contacter sa mère pour qu’elle vienne me rechercher. Les années s’étaient finalement écoulées sans que rien ne se produise et j’avais quasiment achevé ma scolarité en France, ayant très peu de contacts avec Asling sauf par courrier.
Je me bouchais à moitié les oreilles lorsque je l’entendis lire une partie de ma lettre. Entendre mes propres mots me donnait un sentiment étrange car je n’étais jamais satisfaite de ce que je produisais à l’écrit, que ce soit concernant les disciplines scolaires ou non.

- Hum… stop stop… je te confirme que c’est bien elle ! J’étais incapable de m’empêcher de rire et de sourire malgré le côté sérieux de notre discussion. Tu veux une info inédite ? On aime toujours avoir des anecdotes sur les coulisses en général : J’ai mis au moins une heure ou deux à corriger ce paragraphe que tu viens de me lire… Je n’avais pas la moindre idée de comment introduire ce que je m’apprêtais à te dire et j’ai opté pour une petite touche d’humour. Je souriais de plus belle lorsqu’il prononça ces simples mots « je n’y suis jamais arrivé d’ailleurs », et pourtant, dieu seul savait à quel point j’avais pu me montrer insupportable à son égard. Jamais. Mais le contenu de ma lettre est plutôt sérieux, j’aurais compris…

Je n’avais pas peur de faire face à sa colère ou à une toute autre forme d’émotion négative. A maintenant 18 ans, j’étais parvenue à me forger un caractère me permettant de faire face à des situations perturbantes et j’avais beaucoup de patience. Fort heureusement, tout rentrait dans l’ordre car Asling n’était pas du tout fâché et je me réjouissais même de voir qu’il n’était pas plus distant que d’habitude. Ce petit tête à tête était le premier que nous passions à Poudlard, depuis la rentrée et je regrettais presque de ne pas avoir envoyé cette lettre avant, car, de toute évidence, c’est elle qui nous permettait enfin de parler et d’être ensemble.
Ce qu’il avait à me dire, j’avais hâte de l’entendre même si je ne manquais jamais d’être légèrement angoissée. Quand il commença à parler, j’étais simplement bouche bée de le découvrir aussi bavard, de savoir certaines choses que j’ignorais, ou que je me cachais volontairement.

- Waouh. Cette tirade m’avait sonnée, j’avais du mal à reprendre la parole et pourtant, j’étais celle qui déblatérait le plus la plupart du temps. Je ressemblais à un ange… , je jetais un œil vers le lac. Est-ce que je devais vraiment me presser pour répondre ? Je m’octroyais le droit de savourer les mots que je venais d’entendre tellement ils étaient inespérés vu la situation. J’inspirais un coup et tentais ma chance : On va pouvoir faire le concours de celui qui est le plus chamboulé de nous deux. Je pense pouvoir me défendre. Je tournais de nouveau la tête dans sa direction, prête à dire à mon tour ce que j’avais sur le cœur. Je ne sais plus si je t’avais avoué ça dans mes lettres, mais je n’ai jamais versé autant de larmes que quand j’avais 11 ans. Les nouvelles copines que je me suis faite à Beauxbâtons ont fini par me prendre pour une chialeuse, j’étais horriblement vexée et je me suis défendue, devenant non plus simplement « la nouvelle » mais aussi « la peste ». Alors, j’ai fait comme toi, je me suis dit que nous n’étions pas si loin que ça et que le lien qui nous unissait ne pouvait pas se briser pour quelques kilomètres. Pour ne pas être triste, je parlais de toi à mes nouvelles amies comme étant « mon ami d’enfance », le meilleur ! J’ai arrêté de pleurer mais je n’en étais pas moins triste pour autant de savoir que j’allais passer des années là-bas et que toi tu étais ici. Une pause m’était nécessaire pour lui adresser un petit sourire sincère et me préparer à dire la suite : Je suis horriblement jalouse de savoir que ta première pensée du jour va à January, mais j’aimerais que tu saches que la lettre n’avait pas pour but de te séparer d’elle, de me venger de l’affront qu’elle m’a fait à la soirée d’Halloween ou te de faire douter. A l’avenir, je me comporterai comme une amie, empêchant les rapprochements entre nous et je ne t’enverrai naturellement plus ce genre de lettre ; tu peux me faire confiance. Je ferai ça jusqu’à ce que tu te rendes compte que je suis la seule qui est faite pour toi, quand tu auras envie de te disputer avec moi parce que je suis chiante, quand tu sauras que tu as besoin d’entendre quelques unes de mes idées tordues ou tout simplement quand je serais devenue ta première pensée, chaque jour.

Je ne savais pas si cela allait plaire à Asling. Après tout, il pouvait profiter de l’occasion pour se concentrer sur son amour pour January, évitant les ennuis et les tracas. C’était simple et cette possibilité lui était offerte sur un plateau. Je ne comptais pas faire tous les efforts du monde pour briser son couple et il était hors de question d’être la dragueuse de service. Je préférais être honnête une bonne fois pour toute et reprendre ensuite le quotidien. J’en étais capable, mais était-ce son cas aussi ?
Je tentais, pour finir, par une petite touche de plaisanterie, ne sachant pas vraiment si elle était drôle ou non. Je l'accompagnais d'un petit sourire en coin :

- Je ne suis pas du genre partageuse, il n'y a qu'avec toi que j'acceptais exceptionnellement de partager mes jouets.

Je ne le montrais pas, mais je regrettais parfois d’avoir écrit cette lettre et surtout, de l’avoir envoyée. Cela ne me ressemblait pas, je m’étais promis de ne jamais être dans une telle position de faiblesse et, même si j’étais pour l’honnêteté, il aurait été préférable que toutes ces informations restent dans mon for intérieur. Heureusement, Asling avait bien réagi et ne m’avait pas encore sorti le discours de l’amitié éternelle. Certes, je voulais bien croire en cette amitié éternelle, mais il ne pouvait ignorer que nous étions bien plus que ça. Seul sont aveuglement l’empêchait de prendre assez de recul pour s’en rendre compte. Avoir fait de tels aveux me donnait l’impression d’être vulnérable, d’être une jeune fille comme les autres, et même d’être beaucoup plus jeune et fragile, chose dont je n’avais absolument pas envie. J’étais tellement bien installée dans ma carapace protectrice que de l’avoir ouverte me donnait un sentiment très inconfortable ! Surtout lorsque je savais que l’issue de tout cela serait la causerie navrante d’Asling sur la merveilleuse January.

Son discours eut un effet positif sur moi et je laissais de côté, pour un instant, le sentiment d’inconfort pour sourire sincèrement et profiter des mots surprenant qu’il venait de prononcer. Asling aurait pu être disponible pour moi et uniquement pour moi dans d’autres cas de figure. Comment étais-je censé supporter le fait d’être en second plan ? Cette tâche n’avait rien de simple mais, d’un autre côté, je ne voulais pas me battre, déjà épuisée d’avoir découvert qu’il s’était mis en couple avec une fille. Mes moments de découragement étaient nombreux depuis Août dernier et j’aspirais souvent à être ailleurs qu’à l’école, à voir d’autres personnes pour me changer les idées.

Lorsqu’il me parla de sérieux, j’approuvais en souriant. Le sérieux n’était pas mon fort, mais j’étais capable de m’y conformer assez vite. La situation l’exigeait et j’étais certaine que c’était un moment à passer.
Lorsque j’eus terminé mon propre discours, je le regardais, espérant déceler dans ses yeux quelque chose qu’il ne comptait pas me dire à haute voix, et je l’écoutais ensuite me répondre, des mots tout d’abord adorables car ils concernaient notre propre relation, puis d’autres que je trouvais relativement difficiles à entendre et très vexants, tellement ils sonnaient comme des excuses. J’avais envie de hurler que de toute façon, je n’avais jamais eu l’intention de les séparer pour ne pas donner ce plaisir à January, j’avais aussi envie de lui dire d’arrêter de me remercier d’être compréhensive, et surtout, de ne pas parler au passé avec des phrases telles que « nous étions faits pour être ensembles » ou de dire « si ce jour là vient ». La chialeuse que j’avais été à mes débuts à Beauxbâtons n’était plus là, je savais retenir mes larmes, mes émotions, en général.
Je me retenais de dire tout cela, préférant tourner les yeux vers le lac en hochant la tête et en collant un sourire sur mes lèvres. Asling me serra dans ses bras et je souriais, heureuse de partager cet instant avec lui. Il fallait bien que je me décide à ouvrir la bouche, à trouver quelque chose qui sonne bien, quelque chose qui ne soit pas un mensonge et qui m’aide à surmonter ce moment, à ne surtout pas pleurer et à faire comme si je n’avais pas entendu la phrase qui impliquait January…

- Une chipie dans mon genre arrive toujours à se débrouiller avec ses ennuis tu sais. Tu aurais été de mon côté, même si j’avais eu tort, j’imagine que c’est ça, l’amitié véritable. Je tentais de répondre, tant bien que mal, à ce qu’il m’avait dit sur notre amitié, mais j’avais du mal à avaler le reste, mes performances étaient amoindries. Le sourire était sûrement utile pour appuyer mes propos. Ne me remercie pas As’ je vais faire tout ce que j’ai dit, mais il est bien évident que je le ferais à contre cœur car je n’ai pas envie de faire attention au moindre de mes gestes, à devoir presque demander l’autorisation pour passer du temps avec toi et à te voir au bras de cette fille. Je vais le faire par obligation, parce que c’est normal, et correct… Tu ne verras rien transparaître de tout ce que je t’ai dit dans cette lettre, mais tout cela existe quand même. Je pense que cela t’arrange beaucoup, c’est bien normal. A l'inverse de toi, je pense toujours ce que j’ai un jour pensé lorsque nous étions enfants. Lui avait parlé au passé comme si cela était si lointain et que tout était effacé. Sa phrase sur le partage me brisa le cœur, partager mes jouets avec lui avait été un plaisir, mais je n’avais jamais souhaité le partager lui… Il faut bien que le sort s’acharne quelque part ! Il a peut-être gagné une bataille mais ce n’est pas fini..

Nous étions meilleurs amis depuis l’enfance. Impossible d’oublier les nombreux moments passés ensemble, le partage de tant de choses et nos premiers pas dans le monde de la sorcellerie. Je comprenais son point de vue, son envie de vivre une histoire avec une fille, mais j’étais persuadée que nous étions tous les deux beaucoup plus qu’un petit amour passionnel auquel on s’accroche dur. Asling était plus pour moi qu’un simple « je t’aime » griffonné sur un bout de parchemin. Même s’il se bornait à vouloir croire à son amour pour la jeune femme, je savais que son cœur réaliserait un jour que j’étais plus qu’une meilleure amie. Peut-être que cela arriverait dans dix ans, dans vingt ans, quand nous serons proches de la mort ou dans des moments difficiles, mais je ne doutais pas que cela arriverait un jour ; January ou non.

- Je vais me faire pardonner pour les arnaques que tu as subies sans sourciller pendant tout ce temps. Je lui adressais un petit regard angélique avant de continuer mon petit discours : et tu ne pourras pas refuser ce que je vais te proposer dans quelques secondes car c’est un cadeau de Noël et en plus de ça, tu dois aussi te faire pardonner d’avoir avancé sans moi… J’avais repris l’une de ses phrases que je tournais à la rigolade, comme je savais bien le faire, mais dans le fond, tout ça était sérieux et surtout très triste. Je profitais de l’occasion pour ne pas m’enfoncer dans la déception. Donc, saches que tes prochaines vacances sont déjà réservées, avec moi ! Ce n’était pas une question, mais bien une affirmation qu’il ne pouvait pas contester. Quelques jours suffiront, d’accord ? Tu n’as pas le droit de dire non, pas le droit de prendre l’excuse que tu es en couple, pas le droit de ramener quelqu’un, je toussais avant de poursuivre : tu devras préparer un sac avec des affaires, prendre l’horloge que tu as reçue pour Noël et être prêt pour quand je te le dirais. Si tu ne fais pas tout ça, ce n’est pas mon fantôme qui va te hanter, mais une Chloé bien vivante.

J’étais soulagée de pouvoir reprendre un peu de légèreté. Parler de sujets sérieux, et celui-là en particulier, ça allait cinq minutes, je n’avais pas envie d’insister là-dessus. Ma lettre était assez explicite, Asling pouvait en faire ce qu’il voulait, à présent. Sans que je sache vraiment pourquoi et comment, mon cœur avait appris à se fermer lorsque c’était nécessaire. Adieu les larmes et la tristesse et bonjour la rigolade pour éviter d’être dépassée par des sentiments bien trop forts à mon goût.
Je voyais dans les yeux que mon meilleur ami que notre conversation lui tenait à cœur, qu’il était content, à la fois de me dire ce qu’il avait sur le cœur, mais aussi d’entendre ce que j’avais à ajouter sur tout ça. Pourquoi avait-il fallu si longtemps pour que nous puissions enfin être tous les deux ?

Lorsqu’il s’éloigna de moi après notre étreinte, je me rapprochais de lui à nouveau, profitant du moment qui n’allait sans doute pas durer éternellement. January ne pouvait pas m’accuser de le draguer ou autre, je ne faisais rien d’autre que de tenter d’être une bonne amie. La tâche n’était pas des plus faciles mais j’en étais capable.

Je repris, mi-sérieuse, mi-amusée :

- Ce que tu me dis, sur ma force, sur ma détermination et pour le fait que je sois fidèle à moi-même, me fait plaisir ! J’essaie… mais quoiqu’on fasse en général, on est toujours critiqué par les gens. Pour ça que j’ai besoin de toi, tu me vois sans mauvais jugement ; et au final, c’est sûrement grâce à ça que j’y arrive. Donc c’est grâce à toi ! Je lui tirais la langue malicieusement. D’ailleurs, je te confirme que je me bats quand je tiens à quelque chose… ou à quelqu’un. Je veux me battre pour ne pas gâcher ta….situation, dire « ton couple » me faisait trop mal, pour que tu sois heureux ; même si c’est à mon détriment ! Je haussais les épaules en souriant. Hum, tu voulais savoir ce qui va m’arriver dans quelques mois ? Eh bien figure-toi que je voudrais faire du droit. Ce qui me plaît, c’est la confédération internationale des sorciers, je pense partir sur des bases acceptables avec l’étude des runes, mes connaissances totalement libres sur les moldus…, je me stoppais pour réfléchir un instant, toujours indécise sur l’idée que j’avais de mon avenir. Je parle français aussi, retourner en France ne me déplairait pas… Je tournais les yeux vers lui avant d’ajouter : à toi ! Raconte-moi tes projets.

Impossible de me faire taire quand je commençais à parler. Asling était sans doute la personne qui avait le plus de chance de m'entendre déverser un flot continu de parole car je n'avais jamais vraiment le sentiment de l'ennuyer, même si cela pouvait être le cas, à force.
A présent, j'attendais de savoir s'il allait penser de tout cela et j'espérait aussi que la discussion concernant la lettre lui convenait...

J'étais plus à l'aise lorsque la conversation virait vers un bord plus léger. En plus de cela, j'avais la satisfaction d'avoir réussi à me vider le cœur, sur un parchemin, certes, mais c'était fait ! Qu'il en soit lui-même conscient ou non, Asling était le garçon qui me correspondait le mieux et qui savait lire en moi. A première vue, ça n'était pas si réciproque que cela, mais je n'avais d'autre choix que de laisser couler, d'avancer quand même et d'ignorer. La vie et ses difficultés ne m'effrayait pas, j'optais tout de suite pour le choix du sourire et de la présence d'Asling en tant qu'ami.
Je ne savais pas de quoi l'avenir était fait et peut-être qu'une autre personne me ferait revenir sur ces paroles, me faire oublier Asling, même si j'en doutais fortement, aujourd'hui.

- Ça promet d'être intéressant pour moi, je vais pouvoir t'avoir rien qu'à moi pendant au moins plus d'une heure. Un exploit ! Quant à toi, je pense que ça pourrait t'intéresser... nous verrons. Si ce n'est pas le cas, je trouverai bien à me rattraper encore ! Je levais les yeux au ciel, revenant brusquement sur ce qu'il avait dit au début : "malgré tout ce que tu as pu me faire pendant toutes ces années" ! Tu exagères, on dirait que tu as été torturé. J'avoue avoir été pénible avec mes petites histoires de moldus, mais c'est tout. D'ailleurs, j'adore toujours autant les mol.... Je pinçais les lèvres pour m'empêcher de rire et me retenais de continuer.

Le genre de chose qu'il n'aimait pas du tout entendre, mais que je lâchais quand même, pour mon propre plaisir et pour rire de son énervement. Je n'avais jamais suivi mon meilleur ami sur ce point là, les moldus, tout comme les sorciers nés-moldus ne me dérangeaient pas. Je pouvais facilement faire partir des indésirables car je ne faisais pas du tout honneur au sang-pur qui m'avait été transmis. Peu importe, c'est le sang de mon lâche de paternel qui payait, moi j'étais bien dans mes baskets ! En quoi étais-je censée être fière de la lignée de sorciers de ma famille si l'un des principaux concernés ne s'était jamais montré à la hauteur ?
Malgré tout, ce genre d'histoire n'avait jamais réussi à se mettre entre Asling et moi, et je me contentais de plaisanter gentiment sur les moldus, haussant les épaules, comme à mon habitude.
Je lui souriais lorsqu'il m'adressa de nouveau la parole pour me dire que j'étais pleine de surprise. La surprise et l'imprévu, j'adorais ça et il ne s'imaginait pas à quel point j'étais déçue de ne pas pouvoir en profiter avec lui. J'avais forcé ma chance en l'obligeant à me consacrer une partie de ses vacances et par bonheur, il n'avait pas l'air d'hésiter.

- Erf, tu dis que tu détesterais que je te hante, mais je suis sûre que tu penses le contraire ! Ça te ferait du bien... Je sous-entendais que retrouver un peu de folie dans sa vie ne lui ferait pas de mal.... De mon point de vue, la vie de couple ne lui réussissait pas, il ne profitait de rien. Mais soit ! Tu as accepté de m'accorder un peu de temps, je profite de l'occasion, c'est déjà pas mal.

Naturellement, j'aimais mieux l'idée de ne pas avoir à surveiller chacun de mes propres faits et gestes pour ne pas froisser Shiver, mais j'allais devoir faire avec. Chacun des moments où j'allais pouvoir profiter de mon meilleur ami étaient bons à prendre, nous avions perdu beaucoup de temps et j'avais envie d'en rattraper un maximum.

- Hum, j'adore "rendre la pareille" aux gens qui me contrarient, je lui lançais un grand sourire, confirmant par là même ce qu'il disait. Si je te disais quelque chose de mal par vengeance ou par colère, je ne le penserais certainement pas... Je t'aime bien trop pour ça. Hum, et si tu te taisais un peu, Chloé ? Passe à un autre sujet, ça vaudra mieux. Peut-être parce que j'ai appris à ne pas craindre les inconvénients et que le bonheur de ceux que j'aime suffit au mien..., je fis mine de réfléchir et un sourire malicieux se dessina sur mon visage. Heureusement que j'ai ce trait de personnalité, dans le cas contraire, je t'aurais peut-être déjà sauté dessus ! Je grimaçais, non pas pour l'idée de lui sauter dessus, mais surtout car cela aurait mis en péril la sérénité que je tentais de faire perdurer dans notre relation. La déception quant à mon retour en France s'était fait entendre dans sa voix. Ma décision n'était pas prise, j'aimais la France, certaines amies me manquaient mais étais-je vraiment capable de m'y installer pour une longue durée ? Oh ! J'étais prête à te dire que tu pouvais très bien me suivre en France mais... tes plans te rattachent au Royaume-Uni. Les vagabonds de Wigtown..., j'étais pensive, tu m'excuseras pour mon manque de culture dans le milieu du Quidditch, mais c'est juste formidable ! Je ne doute pas une seule seconde que tu entreras dans l'équipe. Mais... euh... est-ce que tu vas tout de même aller à l'université ? Dans l'hypothèse la plus probable, à savoir, celle où je ne retourne pas en France, j'avais envie de savoir qu'il serait là, toujours là, avec moi...

Peut-être que les choses auraient été différentes si je n'étais pas partie pour faire une bonne partie de ma scolarité à Beauxbâtons, peut-être que ce dernier n'aurait pas rencontré January... Peut-être que nous serions tous les deux ensemble, heureux et amoureux (bien que cela soit difficile à croire pour moi, à l'heure actuelle!) depuis plusieurs années... Il était clair que j'avais raté une chance incroyable d'être une fille bien meilleure que celle que j'étais, j'avais également manqué de belles occasions de partager des choses avec Asling et de grandir avec lui comme nous avions commencé à le faire. Je ne pouvais m'en vouloir qu'à moi-même, ma mère n'était pas responsable car, mine de rien, elle ne m'avait jamais vraiment imposé un départ. C'était à présent trop tard et je devais y faire face. Une chance, je m'en sentais capable et je n'avais pas l'intention d'être triste en pensant à cela. L'amitié était précieuse et Asling était dans ma vie, ce qui était l'essentiel, à mes yeux.

Je l'écoutais me parler des vacances, profitant de l'occasion de voir disparaître le sujet de conversation initial : ma lettre. Il semblait content de savoir que nous partagerions quelques moments ensemble pendant les prochaines vacances. Peut-être n'avait-il pas osé refuser pour ne pas me vexer, et il avait raison car un refus de sa part m'aurait profondément vexé. L'entendre parler des moldus me fit sourire. Je savais parfaitement comment provoquer une dispute ou une chamaillerie entre nous et ce sujet faisait partie du top 3.

- Tu n'auras droit qu'à de belles choses ! J'ai envie que l'on puisse se créer de nouveaux bons souvenirs pendant ces vacances. Qu'on s'amuse un peu... qu'on pense à autre chose qu'à l'école et à notre départ définitif de Poudlard. J'avais déjà vécu un départ définitif il y a peu et je savais que c'était assez douloureux et triste. Toujours proche de lui, je glissais mon bras sous le sien, préférant m'abstenir de lui prendre la main, et lui adressais un sourire . Par ce geste, je répondais au regard noir qu'il venait de me lancer lorsque j'avais commencé à parler des moldus. Je ne suis pas particulièrement fascinée par tout ça. En fait, ce que j'aime bien chez les moldus, c'est que tout est dur avec eux ! Se déplacer est difficile, faire la cuisine est difficile, déplacer un meuble ou tondre la pelouse demande beaucoup d'efforts... Même s'ils veulent tuer quelqu'un ils doivent se procurer un truc avec des clics et des clacs, mettre une balle dedans et appuyer sur un bouton pour que ça parte. Je venais de dire que je n'étais pas fascinée, mais le ton que j'employais pouvait peut-être faire penser le contraire. Donc je m'intéresse à ça parce que c'est un défi d'utiliser les bidules des moldus, j'adore les défis ! Tu imagines, on te met à un endroit précis de la planète et on te demande de rentrer à la maison avec les moyens des moldus!

Bon, l'avis d'Asling ne changerait sans doute pas sur cette question, mais au moins, j'avais moi-même une raison d'aimer les petits moldus. Quant aux nés-moldus, j'avais décidé de mon plein gré de ne pas les détester pour la simple et bonne raison que je ne voulais pas faire honneur au sang-pur de ma famille. J'ignorais si Asling était au courant de ce fait, mais j'étais prête à le lui dire, je ne lui cachais rien.
A l'entendre me répondre sur le sujet de ma personne qui le hanterait, je riais, haussant les épaules car j'étais absolument certaine que cela lui ferait du bien et qu'il ne regretterait pas l'occasion de rire et s'amuser. Asling était devenu bien sérieux avec son couple, à seulement 18 ans, quel dommage de ne pas s'amuser plus et de ne pas faire de folies.

- Tu ne t'en rends pas compte, c'est tout. Il faut que ça t'arrive pour en avoir une idée.

J'étais parfaitement du genre à pouvoir répondre que je ne croyais pas en l'amitié durable et sincère, encore moins en l'amitié fille/garçon. Entendre de ma bouche une phrase du type "on ne peut compter que sur soi-même, au final" n'aurait pas été très étonnant. Mais la relation que j'avais toujours eu avec Asling rayait d'un trait tout cela. L'amitié, j'y croyais dur comme fer et surtout en la notre qui n'avait jamais failli, malgré l'éloignement, malgré les petits désaccords et, en dépit de la lettre assez explicite que je lui avait récemment fait parvenir.
A l'entendre dire que "ça aurait été dommage", je fronçais à mon tour les sourcils avant de lui lancer un (faux) regard noir.

- Quoi dommage ?! Tu rates l'occasion unique d'avoir un canon qui te saute dessus et c'est bien fait ! Je continuais de faire semblant de bouder pendant quelques instant, m'éloignant de lui et croisant les bras. Bref ! Je ne sais pas... tu fais très certainement partie des raisons pour lesquelles j'agis comme ça. Grâce à toi je n'ai pas peur d'affronter la difficulté, c'est plutôt cool non ? Je suis fière d'avoir mon caractère, sans vouloir me vanter ! Ça aide dans les situations compliquées, comme l'instant présent où je t'avoue des choses dans une lettre et que je dois donc me rendre à l'évidence que ça ne sera pas réciproque.

C'était sorti tout seul... J'étais complètement idiote de remettre ça sur le tapis alors que je venais de me féliciter de constater que cette conversation était déjà derrière nous. Par sécurité, il fallait que j'enchaîne tout de suite, parler de notre avenir était une bonne façon de le faire:

- Ça m'aidera aussi quand je vais me dire que tu passes ton temps à être poursuivi par des Cognards... C'est assez angoissant, mais bon, l'avantage c'est que tu vas entrer dans l'équipe, tu vas te faire repérer par les recruteurs d'une équipe nationale, tu vas devenir riche, célèbre, et moi je suis ta meilleure amie donc tu vas m'inviter dans les hôtels de luxe, tu vas me faire rencontrer les plus beaux joueurs de Quidditch de la terre et.... , je soupirais désespérée par moi-même. Oh peu importe... Tu veux que je te dise ? Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Tu t'en souviendras quand tu verras que la France est un pays magnifique, un jour. Je haussais de nouveau les épaules, fatiguée par le moulin à paroles que j'étais : j'aurais voulu que l'on aille à l'Université ensemble...

Asling n'avait jamais eu le même rapport à l'école que moi. J'étais parfaitement à l'aise dans cet environnement et naturellement, ce que j'aimais le plus était la bibliothèque où les endroits où je pouvais me retrouver toute seule. L'immense parc et les nombreux étages de ce châteaux ne m'empêchaient pas de m'isoler, bien au contraire. J'avais le sentiment de ne pas en avoir assez profité et je me sentais même prête à recommencer 7 ans de scolarité pour en profiter encore et ne pas manquer un seul instant ici. Sauf que rester à Poudlard sans lui n'était pas quelque chose que j'envisageais. Nous étions entré ici ensemble, et de toute évidence, nous quitterions le collège à la fin de l'année, ensemble...partiellement. Ce moment me faisait terriblement peur car je savais que j'allais devoir m'habituer à autre chose, l'année suivante. Mes repères allaient de nouveau être bouleversés et je ne savais pas trop comment j'allais m'en sortir seule.

- Hum, Asling Gallagher et l'amour pour l'école. C'est pour ça que je suis plus intelligente que toi, tu ne fais pas d'effort. Je lui tirais la langue malicieusement, pour le taquiner, encore une fois. Je plaisante ! J'ai hâte d'être aux vacances, pour une fois. J'espère que la petite amie n'aura rien contre ces petits plans...

Bonne nouvelle, Asling allait au moins pouvoir tester la confiance de January. A cela, il me répondrait sans doute que ça n'était pas nécessaire. Leur soit disant couple solide et formidable serait mis à l'épreuve. De mon côté, je ne comptais pas penser à tous ces aspects et même aux informations de ma lettre, mon seul objectif était de profiter, de m'amuser et loin de moi l'idée de profiter de l'instant pour "avoir" Asling. J'avais hâte de lui prouver que, quels que soient mes sentiments à son égard, je ne voulais faire souffrir personne. D'ailleurs, j'avais encore un peu de temps pour y penser et me le rentrer dans le crâne, mais j'avais dans l'idée de profiter également des vacances pour me faire une raison définitive et me convaincre que j'allais pouvoir faire sans lui.

La discussion vira vers les moldus et je ne pris pas la peine de m'éloigner de lui lorsque son bras se glissa autour de mes épaules. J'étais plus qu'heureuse de pouvoir être un peu avec lui, échanger sur des choses et d'autres après avoir mis de côté le sujet gênant. Je l'imitais en tentant de le taquiner au possible. Son avis sur les moldus ne changeait pas et le mien non plus. Notre différence faisait aussi notre force.

- Pourquoi ?! Eh bien pour s'amuser, pour le challenge, pour le défi, j'ajoutais d'une voix à peine perceptible, fainéant. Consciente du fait qu'il avait entendu, je lui lançais un sourire angélique. Si j'ai l'occasion de parcourir la planète un jour, je t'avoue quand même que je tricherai en utilisant les moyens magiques.

Je n'étais pas vexée par ces histoires de moldus car je savais pertinemment que mon ami continuerait inlassablement de clamer notre supériorité sur les personnes dépourvues de pouvoirs magiques. Les pauvres moldus n'avaient aucun contrôle sur la situation, comme nous n'avions pas beaucoup plus de contrôle sur la notre, au final. Nous étions nés dans des familles de sorciers, une chance, c'est tout...
Je fis néanmoins semblant d'être vexée par la suite, lorsqu'il se moqua de moi en feignant l'envie de pleurer. Hum, ma vengeance sera subtile, mais terrible.

- Pfeuh, tu as PEUT-ETRE participé LÉGÈREMENT à une petite partie de mon éducation. Je gardais les bras croisés, faisant semblant de bouder. D'ailleurs, ça me fait penser que tu as parfaitement joué ton rôle à la soirée, papa. Je faisais allusion à son intervention auprès de Jamie et moi, j'ajoutais, par vengeance, c'était mignooooooon, j'allongeais tout comme lui la prononciation du "on". Figure-toi que Jamie était bien content d'être sous le coup de mes tentatives de séduction, lui !

Enfin, c'est ce que j'imaginais. Malgré les apparences, je n'étais pas aussi sûre que j'en avais l'air. J'avais passé avec Jamie d'agréables moments, mais je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il pensait de moi. La crainte de n'être qu'une attraction temporaire était tout de même présente, mais je tâchais de ne pas trop y penser.
J'étais prête à demander à Asling ce qui lui était arrivé exactement lors de cette soirée, mais la discussion avait naturellement dévié vers le quidditch et ses objectifs professionnels. Je gardais donc cette question dans un coin de ma tête et enchaînais aussitôt sur l'autre sujet très intéressant pour moi.

- Là tu m'intéresses ! Tu vas me présenter tes coéquipiers comme ça tu seras tranquilles et tu ne m'auras pas dans les pattes. Astucieux. Je l'imitais encore une fois et déposais un baiser sur sa joue. Lorsque je repris la parole, je restais près de son visage : et si c'est toi le plus beau et le plus riche , tant pis, tu sais à quoi t'attendre. Je suis bien gentille et accepte de me retenir, mais il y a des limites. L'entendre me parler d'Aslo me fit réagir. Aslo....pffff, il va finir par ne plus me reconnaître, je l'aurais bien mérité... Ta mère n'y verra pas d'inconvénient si ma résidence principale devient le manoir, hein ? Après tout, il y a bien une mini chambre ou un placard à balais disponible pour moi non ? petite référence sympa. Je pourrais enfin profiter d'Aslo ! Et de toi....accessoirement. Je m'empêchais de rire.

Aussi curieux que cela puisse paraître, mon meilleur ami était différent de moi sur bien des points. Les études en faisaient partie, j’avais une conscience scolaire surdéveloppée, avec une phobie de ne pas avoir une note excellente ou que l’on me dise que mon écriture n’est pas jolie. Asling n’avait que faire de tout cela et fort heureusement, mon absence m’avait évité des crises de colère furieuse en voyant qu’il ne travaillait pas plus que ça… Comme pour tout le reste, j’avais accepté tout ça, persuadée que le jeune homme n’était pas sans ressources et qu’il n’avait pas besoin de passer sa vie en bibliothèque pour réussir sa vie.
Je ne souhaitais pas que mon ami tente de me changer, pourquoi essayerai-je de le faire pour lui ? Les savoirs scolaires étaient presque une passion pour moi, je pouvais facilement comprendre celle de mon ami pour le Quidditch, domaine que je ne maîtrisais pas du tout, préférant tout ce qui se pratiquait au sol (ou au lit).
Chloé Roxen dans toute sa splendeur :

- Oh oui…. Ça va être dur pour les gosses, pauvres gosses. Je fis semblant de réfléchir. Je pense que la solution, ce serait de leur « donner » une maman jolie, intelligente, adorable, drôle, travailleuse, exceptionnelle, qui a un prénom commençant par un C, en général ce sont les meilleures… Illumination feinte : Oh tiens, ça me ressemble bien ça !! j’agitais la main droite en signe d’indifférence, que je feignais toujours : Bon…. Je veux bien me dévouer pour être la mère de tes gosses, tu n’auras pas besoin de les faire bosser grâce à leur formidable maman, pratique non ?

Moi des gosses ? Oui, mais alors ceux des autres pour le moment, ça me va très bien, et pas trop petit sinon ça chouine trop fort. L’occasion m’avait été donnée sur un plateau d’argent, et le provoquer était quelque chose que j’adorais faire. Je me préparais d’avance à entendre de sa bouche quelque chose comme « Oui, mais January, elle est aussi tout ça » sauf que j’avais déjà prévu de bouder, le cas échéant. Moi maman des enfants d’Asling impliquait donc un Asling à moi toute seule et cette idée n’était pas déplaisante, bien au contraire.
Les perspectives futures, j’avais un peu de mal à les imaginer quand je me rendais compte que mon présent était incertain. Cela me rappela même la seconde épreuve du tournoi, que j’avais remporté. L’une des peurs que j’avais dû affronter était celle de me découvrir mariée, avec des enfants et dans un monde complètement dépourvu de magie. J’avais vite compris que je devais avoir peur de ne plus pouvoir utiliser la magie, mais j’avais eu une peur maladive de voir que les deux bambins étaient mes enfants alors que l’absence de magie ne me dérangeait pas outre mesure. Asling n’était sûrement pas au courant de cela, et il était mieux dans l’ignorance.

Le moqueur n’était pas convaincu par mes idées de défi et je n’en avais que faire. Il en profita pour m’ennuyer en m’ébouriffant les cheveux. Tsss, moque-toi de moi et je me vengerai. Je lui tirais alors la langue, comme j’aurais pu le faire lorsque j’avais 7 ans, et replaçais mes cheveux comme ils étaient à l’origine.
Asling avait l’air fier de me dire qu’il avait eu beaucoup d’importance dans ma vie, et surtout dans mon enfance. Malgré mon besoin de le contredire, par défi et par amusement, je ne pouvais ici pas le faire car mon enfance aurait été différente s’il n’avait pas été présent. Je ne désirais pas une enfance différente de celle dont je me souvenais, il avait toujours été au premier plan.
La discussion s’orienta ensuite vers la soirée.

- Je peux te faire un récit détaillé de la soirée et surtout de tes faits et gestes, si ça t’intéresse. Mais quelque chose me dit que malgré ton trou noir, quelques éléments te reviennent en mémoire, je lui lançais un petit regard en coin, prenant mon petit air d’ange qui n’était pas si innocent que ça. J’enfonçais le clou en ajoutant: Tu as été… pas mal ! Au-delà du fait que tu as presque cassé mon coup avec le gryffondor sexy. Je ne t’en veux pas, c’était adorable ce que tu as dit… Je m’empêchais de rire avant d’ajouter : j’ai presque eu envie de souffrir rien que pour que tu viennes mettre tes menaces à exécution. Mais il était hors de question de s’en prendre à Jamie sans que je ne réagisse, Jamie n’était pas celui qui me ferait souffrir, j’en étais certaine. Je haussais un sourcil en l’entendant dire « qui ne serait pas ravi de savoir qu’une jolie fille comme toi s’intéresse à lui ? ». Il me disait ça en sachant parfaitement que lui m’intéressait, quoiqu’il puisse me dire et quelles que soient nos attitudes amicales l’un envers l’autre. Tu es ravi, toi ?

J’étais peut-être un peu cruelle de demander cela de but en blanc, mais j’étais tellement fière d’en remettre une petite couche, maintenant que le sérieux était loin, l’humour et la bêtise étaient pour moi la meilleure façon de m’amuser à la dragouiller gentiment. Mon élan avait magistralement été cassé à la soirée d’Halloween, je profitais dans de cette nouvelle occasion pour m’en donner à cœur joie. Asling n’ignorait plus rien, savait à quel point sa présence m’était importante et nécessaire. Il en jouait beaucoup, surtout quand sa petite question sur mes capacités à me retenir de lui sauter dessus arriva. Je secouais la tête en riant et levais les yeux au ciel à ses premières paroles :

- J’ai une capacité de résistance que tu n’imagines même pas. Mais si tu veux que je te saute dessus, il faut le dire. Je lui lançais un clin d’œil avant de soupirer, pensant à Aslo avec une certaine nostalgie. La photographie qu’il me présenta me redonna du baume au cœur, et le sourire. Waouh ! Merci pour cette photo ! Il est magnifique…. Il est à moi ! Tu crois vraiment que les chevaux ne ressentent pas une certaine forme d’abandon ? Je ne l’abandonne pas mais…. C’est tout comme à cause de mon départ en France. Je poursuivis, pensive et à la fois survoltée : Si tu te moques de moi pour mon ignorance, notre amitié est finie… Je lui lançais un regard pas très convaincu, signifiant qu’il n’y avait aucune chance pour que ce soit réellement le cas et soupirais : tu peux m’expliquer le rapport entre l’éthologie et le fait de le monter en classique ? J’étais loin d’être une experte comme lui et j’avais besoin de certains éclaircissements et j’en profitais d’ailleurs pour rebondir sur une autre de ses phrases : et cette fois-ci, je ne connais pas la réponse à la question ! Je vais te prendre au mot pour l’histoire du dressing. Je suis bien chez vous-même si j’ai peur de la grandeur de la …. chose. A savoir, ce grand manoir creepy. Je verrais ça avec Sheila… je laissais ma phrase en suspens en lui adressant un petit sourire.

Si ce dernier voulait me vexer, il était bien parti. La discussion avait viré vers la question des enfants, question que je ne me posais franchement pas et qui me faisait même horreur. Moi, Chloé Roxen, je ne m’occuperai sûrement pas d’enfants, je devais m’occuper de moi et c’était déjà pas mal. Naturellement, quel que soit le sujet, le spectre de January planait au dessus de nos têtes, ceci était inévitable et je détestais cela. Naturellement, je comptais faire mon possible pour cacher ma déception et ne pas être obligée de lui dire que parler d’elle me dérangeait, que ce soit implicite ou non. Après tout, la jeune femme faisait partie de sa vie, je ne voyais pas pourquoi il aurait interdiction d’en parler. A chacune de nos conversations, j’espérais juste très fort que nous ne pas en arriver à parler d’elle et qu’il y pense le moins possible. Je voulais parler de nous, parler des autres, mais pas elle.

Je ricanais en l’entendant me dire que le prénom n’était qu’un détail. Asling Gallagher, tu n’as trouvé que ça pour me faire comprendre gentiment que le J serait aussi très bien ? Try again, je continue de croire que le C de Chloé peut faire la différence. J’affichais un sourire qui me permettait de dissimuler ma vexation, qui ne fit que s’amplifier lorsqu’il me présenta comme « le choix en cas de désistement ». Cette simple phrase me donnait une furieuse envie de tout donner pour réussir à ne plus jamais éprouver un seul sentiment à son égard, pour lui montrer que j’avais encore de la ressource et que j’étais capable de trouver quelqu’un qui me considérerait comme la plus importante. Peut-être malgré lui, Asling avait trouvé une façon de m’éloigner de lui, pas amicalement, certes, mais en tout cas, pour tout le reste. Un peu rageusement, je lui répondis :

- Si, je suis un choix de second ordre. Ne t’avise pas de venir vers moi si elle se…. « désiste », ça sera non, non et non ! Et je ne sais pas quel sort tu te prendras à ce moment là, mais il ne sera pas joli joli..

Moi qui avais voulu contenir ma colère, c’était raté, mais je comptais bien me rattraper par la suite. Les disputes n’étaient pas rares chez nous et j’étais assez douée pour éviter une conversation ou la faire tourner à mon avantage. Parler de la soirée était beaucoup plus plaisant pour moi, j’avais en tête un bon souvenir grâce à Jamie qui j’avais appris à découvrir. Le jeune homme s’était montré adorable et plein de surprise. J’avais naturellement envie de le revoir, mais je redoutais aussi le moment où je le découvrirais en couple avec l’une des jeunes filles de Poudlard. Matthew ne m’avait pas cru lorsque je lui avais affirmé être possessive, mais il avait eu tort car je l’étais effectivement et ce défaut n’hésiterait pas à faire surface si je découvrais un garçon que j’appréciais enchaîné. Mon opinion ne changeait pas à ce propos et cette vision des choses n’avaient fait que s’accroitre lorsque j’avais découvert mon meilleur ami amoureux d’une jeune fille.

- Dis toi simplement que ce qui s’est passé à la soirée a du plaire fortement à …. quelqu’un. Je faisais référence à Sunny, mais je ne savais pas s’il l’avait compris. L’alcool a bon dos, n’est-ce pas ? C’était l’excuse parfaite que je voulais utiliser pour ma lettre. Je riais. De l’alcool à Poudlard ! Si les profs apprennent ça, je vais me faire tuer…et maman va me tuer aussi. Et si elle utilise du veritaserum je suis doublement morte parce qu’elle saura tout ce que j’ai fait de mal pendant les vacances, je soupirais…. Bon laissons tomber. J’apprécie le compliment ! Je lui lançais un petit sourire en coin. Les paroles qu’il prononça sur mon bonheur me firent sourire et rattrapaient les paroles précédentes, quant à ma position, dans son cœur.

Mais je n’oubliais pas pour autant ce qu’il m’avait dit et cela ne quitterait sans doute pas ma tête de sitôt.
Heureuse. Je l’étais parfaitement dans ma condition et là où je me trouvais même si je subissais encore et toujours le manque de mes amis français. J’étais revenue en grande partie pour Asling et pour avoir l’opportunité de revoir le château de Poudlard un jour, j’étais mal placée pour me plaindre de ma situation, j’avais tout ce que j’avais souhaité même si quelques détails étaient différents de ce que j’avais imaginé.
Aslo me manquait beaucoup et je n’avais aucune idée de comment j’allais faire pour m’occuper de lui le plus souvent possible à l’avenir. Contrairement à Asling, je prévoyais de poursuivre les études et cette situation ne serait pas idéale pour prendre soin du cheval.
J’écoutais alors son récit, impressionnée par tant de connaissances et tant de passion pour le sujet. L’éthologie était un mot complètement inconnu pour moi et il me semblait avoir cerné la chose, grâce à ses explications. En bonne intello que j’avais toujours été, j’avais naturellement quelques questions complémentaires à lui poser et en plus, j’avais très envie de le regarder parler comme je l’avais fait lors de son monologue explicatif.

- Espérons maintenant qu’Aslo ne me rejettera pas pour l’avoir laissé si longtemps. On verra, mais en tout cas j’essaierai de bien faire. Je pense avoir cerné une bonne partie de la théorie, professeur, je riais avant d’ajouter : Je comprends la différence entre les deux et aussi que ça a une influence sur la relation avec le cavalier, mais je me demande encore comment on met ça en pratique….je veux dire, de quelle manières peut-on lui apprendre à réfléchir par lui-même ? Je ne suis pas du tout callée sur le sujet, mais tes explications me donneraient presque le sentiment que l’éthologie est très compliquée …. Je haussais les épaules, pensives. Je vais pouvoir faire ça avec Aslo un jour ? Même si j’avais l’habitude de le monter en classique ?

Avec Asling, je savais parfaitement à quoi m’attendre et je me devais de passer au dessus des choses fâcheuses. A bien y réfléchir, la lettre avait été complètement salvatrice pour moi et je me sentais bien plus à l’aise avec les difficultés que je rencontrais lorsqu’il me parlait de January. Dissimuler ce genre de choses demandait beaucoup d’énergie mais, maintenant, un simple soupir de ma part devait très certainement suffire à lui faire comprendre que ce que je pensais de tout cela… Souffrir ? Pas mon genre, il m’en faudra plus pour vraiment souffrir. J’étais le genre de personne joyeux en toutes circonstances, sauf quand j’avais envie de m’amuser en agressant gratuitement tout le monde.
Pour l’heure, je préférais ne pas entrer dans le sujet. Être le second choix ? Jamais ! Il était hors de question que je cautionne un quelconque rapprochement entre nous s’il s’avérait que January ne fasse plus partie du tableau. Si quelque chose était possible entre nous, un jour, dans l’avenir, dans une autre vie… Asling devrait être sûr de ne vouloir que moi, il allait devoir le réaliser, et pas se servir de ma présence comme une consolation. La question du second choix était totalement rebutante, voire même révoltante ; et ce, pour n’importe quelle jeune fille aussi apte à recevoir ce genre d’informations. Asling n’avait sans doute pas voulu me blesser, mais il fallait qu’il fasse preuve d’un peu d’empathie, se demandant s’il apprécierait être lui-même en second dans le cœur d’une fille.

- Je ne t’en veux pas… A quoi ça servirait, de toute façon ? Je lui lançais un sourire, en réponse au baiser et continuais : Je ne compte pas passer mon temps à t’attendre. Cette position est bien trop délicate, bien trop réductrice et désagréable, malheureusement. Et la preuve en est avec le « second choix ». Je continue quand même à croire que tu réaliseras un jour…, petit sourire en coin,… certaines choses ! Qui sait si je ne vais pas devenir ta première pensée ? Notre conversation m’amène presque à en douter, mais ça, c’est plutôt une bonne nouvelle. Les mots sont sortis, ce qui nous permettra de mieux avancer. Enfin, surtout moi.

Je lui adressais alors un petit clin d’œil. J’allais devoir faire le plus gros du travail, mais j’en étais largement capable. La pensée de cette place de seconde était un coup de fouet non négligeable pour me permettre de me mettre dans le crâne qu’il n’était autre que mon ami d’enfance, le meilleur, qui ne sera remplacé sous aucun prétexte. Je n’avais pas imaginé que cette discussion à propos de ma lettre puisse avoir un tel effet. J’étais passée par tous les sentiments possibles en l’espace de quelques instants, ce qui ne m’arrivait pratiquement jamais.
Espérons que ma dose d’émotions ait été atteinte pour le mois, voire même pour toute l’année.
Notre discussion sur la fête était beaucoup plus légère et j’assimilais facilement ce moment à Jamie, que j’avais découvert au cours de cette soirée. Asling ne se souvenait pas de ce qui s’y était passé ? Mouais, c’était plus facile que d’avouer ce qu’il s’était osé à faire. J’étais contente qu’il se soit amusé avec Sunny, il avait enfin montré le visage d’un jeune homme de 17-18 ans.

- C’est bien la Poufsouffle…. Je sais que l’on pense à la même personne, tous les deux. Je lui jetais un petit regard en coin, pour voir sa réaction. Il savait parfaitement qu’il s’agissait de Sunny. Tu es monté sur une table, ton pull s’est mystérieusement retrouvé à un autre endroit que sa place initiale et tu as dansé…. d’une manière… comment dire…. spéciale, pour ne pas dire assez provocatrice, avec elle. Après, tu es venu pour essayer de m’arracher à Jamie. Si ça peut te rassurer, tu as arrêté tes folies là. Je peux te trouver autre chose pour te rassurer aussi, mais je ne sais pas si tes oreilles sont prêtes à entendre mes propres folies de cette fin de soirée.

Je me levais en riant. Ramassant mon journal avant de le fourrer dans mon sac. L'entendre me parler d'Aslo me donnait envie de partir un peu de Poudlard même si je n'avais retrouvé le château que depuis quelques mois. Le besoin de changer d'air était toujours plus présent, au fur et à mesure des années. Même si j'angoissais pas mal à l'idée de partir à l'Université, ce changement ne pouvait être que bénéfique, il collait parfaitement à mes aspirations. En attendant, il allait falloir terminer cette année à Poudlard et réussir le mieux possible ces examens.

- J'espère qu'on profitera des vacances prochaines pour tout ça ! J'ai envie de me promener un peu dans le village aussi... comme quand on était gamins ! On peut encore trouver des conneries à faire, j'imagine. Je riais et l'aidais à se relever. Le programme te plaît ? Aslo, les chevaux, un peu de Tequila et 2-3 conneries.