Lily L. Potter ft. Fred Weasley

Une demi-heure sembla s’écouler lentement, dans le même mouvement perpétuel des élèves les plus studieux, tournant les pages alors que leurs yeux suivaient les inscriptions avec attention. Le calme était roi de cette ambiance intellectuelle, et propice à la culture. L’assistante de la bibliothécaire venait guider les premières années vers les rayons utiles à leurs devoirs, et les plus anciens osaient demander une autorisation pour un accès à la réserve. Madame Pince, quant à elle, levait quelques fois les yeux pour surveiller les éventuels tapages commis par les bavardages intempestifs. Mais ce soir, les étudiants étaient plus silencieux que jamais, et cela en était presque inquiétant, à peine quinze jours après la rentrée des vacances de Noël. Qui allait s’en plaindre, de toute manière ? Une jeune troisième année, vêtue d’une jolie robe blanche et qui mettant en valeur sa chevelure de feu, se plaisait dans le confort de cette ambiance très peu tumultueuse.

Sereinement installée sur un des fauteuils de l’endroit, elle était plongée au cœur de la Métamorphose à travers les siècles.
C’était un ouvrage très intéressant sur l’évolution de la magie dans le domaine complexe de la métamorphose. Ce n’était, de base, pas quelque chose que l’on maîtrisait facilement mais Lily avait un bon potentiel dans la matière, notamment grâce à son sérieux et aux instructions précieuses de ses enseignants. Dans son ouvrage, elle apprenait les noms anciens des sortilèges qui transformaient les objets ou les animaux en autre chose. Aujourd’hui, ces noms avaient changé au fur et à mesure de l’évolution de la langue anglaise latine même.

« Mus Animata… un sortilège du XVIè siècle consistant à animer une statue de souris. Inventé par une artisane répondant au nom de Heles Rosenbach. Sculptant des statues d’animaux depuis son enfance, elle tenait à leur donner vie grâce à la magie. »

C’était si passionnant de savoir que l’on pouvait donner n’importe quelle forme à un quelconque objet, et décider de le faire se mouvoir tout seul ou pas. Le professeur O’Malley ainsi que son prédécesseur avaient passé beaucoup de temps à expliquer la profondeur de cette matière, et à travers les livres, on pouvait leur être reconnaissant d’être capables de tout synthétiser de manière claire. Les bouquins n’étaient pas toujours simples dans leur compréhension, après tout.

« Eeeeeeeeh! Lilyyyyyyyyyy! T'es lààààààààà? »

La jeune adolescente sursauta : cette voix forte qui brisait subitement le silence lui parut tonner tel un éclair foudroyant sur une terre paisible. Qui diable avait osé élever le ton de cette manière, alors que Madame Pince était loin d’être aussi douce que le pelage d’un chat ? La personne allait certainement se faire exclure, mais ce n’était pas ce qui inquiétait la fille au regard sérieux. En effet, cette voix masculine venait de prononcer son nom, en lui demandant si elle était présente. Quelques secondes lui furent nécessaires pour représenter cette intonation par une image très précise. Les détails se dessinèrent dans son esprit créatif, et ses traits se durcirent d’agacement. En se tapant la main contre le front, elle se demandait vraiment si tout cela était réellement arrivé et elle aurait préféré que cela ne soit qu’un rêve ou une hallucination.

Elle venait de deviner à quel individu elle avait affaire et si ordinairement elle se faisait un plaisir de le voir, cette fois-ci l’occasion n’était pas aussi plaisante. Il aurait pu faire une entrée un peu moins fracassante cet idiot, en somme ! Le sang de Lily bouillonna de stress, d’irritation et de peur ; qu’allait en penser la gérante de la bibliothèque ? Elle n’aimait pas l’idée de devoir attirer l’attention pour des bêtises comme celle-là. Au début, l’aiglette prit la décision de ne pas répondre au début et de rester tranquillement à sa place : faire comme si elle n’avait rien entendu, et qu’elle était concentrée. Evidemment qu’elle adorait son cousin Fred Weasley, mais aujourd’hui, il se comportait vraiment comme un imbécile. Soupirant, la belle observa en douce la réaction des autres élèves et elle les comprenait parfaitement devant leurs airs outrés.

Elle fut d’ailleurs trahie par des personnes qui la connaissaient et qui l’observaient fixement comme pour indiquer au Weasley que sa cible se situait à proximité. Voir son cousin lui faisait plaisir au fond, car elle l’adorait toutefois, elle ne voulait pas que cela se passe dans ces circonstances. C’était aussi gênant que d’être inscrite en retenue devant tous ses camarades de classe.

La tête familière de Fred dépassa le dernier rayon, et il s’avança vers elle dans une allure déterminée et qui traduisait sa jovialité jamais inchangée. Lily sourit légèrement en le voyant, pour ne pas alerter les élèves à côté mais dès qu’ils eurent le regard tourné, elle l’effaça avec la claire intention de le gronder sur ses manières d’appeler ses proches. Et si cela n’avait été que ça…

La pauvre fille ne s’était pas attendue à la suite, plus violente, maladroite et indiscrète que jamais. Elle savait qu’il avait clairement l’intention de l’embêter pour la mettre mal à l’aise ; c’était un sale coup de famille ça. Lily se dit qu’elle n’allait pas se laisser faire, mais comment réagir face à une Madame Pince aussi rouge qu’une écrevisse ? Ses yeux de panthère foudroyaient les deux élèves.

« Arrête de dire n’importe quoi, Fred. Madame Pince, il ment, c’est… il a un petit handicap mental, il confond certaines personnes avec d’autres. Il voulait sans doute parler de Madame Pelvenche, il y a eu une rumeur sur elle très récemment. Excusez-nous… »

Madame Pince les scrutèrent sans clémence, se demandant si cette réponse était sérieuse ou non. Cependant, elle avait l’habitude de voir cette jeune Potter à la bibliothèque. Elle en avait retenu qu’elle était une fille sérieuse qui aimait les livres, alors elle lâcha l’affaire après avoir échappé un grognement de colère.

« Ne faites plus de bruit, ou je vous vire de cette bibliothèque ! » finit-elle par dire en s’en allant vers son bureau.

Lily acquiesça automatiquement, tel un soldat obéissant à l’ordre de son chef. Loin de là, la petite désirait s’attirer la colère d’un adulte car elle tenait à son dossier d’élève modèle. Elle n’avait eu que deux ou trois retenues au cours de sa scolarité et ce, à cause de James et Fred. Cela lui suffisait amplement. Dans l’attente de ne plus avoir la petite dame dans son champ de vision, elle porta ses mains sur ses hanches et prit un air sévère.

« Fred ! Qu’est-ce qui te prend ? Tu sais bien qu’ici, on a pas le droit d’hurler comme un dingue ! Et pourquoi tu as dit que je disais des ragots sur elle ? C’est faux, tu le sais ! » piqua la rouquine, d'une voix basse mais en conservant un air agacé.

Code par Lily L. Potter (Lilany)

Lily L. Potter ft. Fred Weasley

Lily n’espérait clairement pas que son cousin ne lui sorte une excuse valable, vis-à-vis de son comportement puéril. Comme d’habitude, il tenterait de s’expliquer de la manière la plus comique possible, et c’était bien cela qui allait désespérer la pauvre Serdaigle. Comme il venait de le dire, elle avait été assez convaincante pour que la bibliothécaire ne parte, mais cela aurait très bien pu ne pas se passer ainsi. Devant les grimaces cocasses du garçon, la rouquine ne pliait pas ; elle était toujours énervée de ce qu’il avait fait et ce, même si la tête de demeuré de Fred était susceptible de pouvoir la faire rire. Mais lui offrir son propre rire, ce serait signer l’arrêt de sa colère et elle comptait franchement lui faire savoir qu’il avait tout de même été culotté de faire ça dans un lieu de travail. Certes, ce n’était pas la fin du monde mais ne pas respecter le calme qui permettait aux autres de se concentrer, ce n’était pas sympathique du tout. Lily savait de quoi elle parlait puisqu’elle n’aimait pas travailler dans le bordel général.

Lorsque sa gentillesse finit par inviter le plaisantin à s’installer, la petite se demanda de quoi il avait besoin aujourd’hui. Il était certain qu’il n’était pas venu la voir pour discuter de cours, et si ce jour devait arriver, cela signifiait simplement que Fred était tombé malade. Il était de loin le genre d’étudiant à passer du temps à travailler, et il reprenait parfaitement le flambeau de James au plus grand malheur de notre héroïne. En effet, cela l’attristait de constater qu’il ne prenait pas ses études au sérieux et qu’il préférait passer son temps à faire exploser des bombabouses, plutôt qu’à entraîner sa pratique en Potions par exemple. Parfois, il fallait savoir s’amuser et Lily était d’accord avec cette proposition, mais il fallait aussi consacrer du temps aux choses les plus primordiales de notre routine. L’importance de ces choses était relative en fonction des personnes, mais ce qui ouvrait la voie vers un futur sûr, c’était bel et bien le diplôme et les compétences. Or, ce n’était pas en faisant le pitre que l’on pouvait avancer dans cette fameuse voie. Daniela ne cessait jamais de vouloir intéresser Fred aux livres et aux cours, mais cela s’avérait très ardu pour le moment. C’était un challenge qu’elle avait dû se lancer à elle-même, mais connaissant la fille Cooper, Lily savait qu’elle ne lâcherait pas l’affaire facilement.

Enfonçant ses doigts dans ses doux cheveux comme pour se calmer, la troisième année accepta les excuses de son cousin. Au fond, il ne voulait pas lui faire de mal mais simplement l’embêter. C’en était agaçant, cependant, elle ne pouvait lui en vouloir trop longtemps. Il lui avoua d’ailleurs qu’elle passai trop de temps dans ce lieu et ce n’était pas faux. En fait, la bibliothèque était plutôt relaxante pour la jeune fille. Peut-être pas autant que de s’installer sur un des fauteuils de la salle commune, à apprécier la chaleur agréable de la cheminée tout en mangeant des bonbons, mais cela lui permettait de se détendre devant un bon livre. Quand elle lisait, tous ses problèmes semblaient s’effacer et elle se plongeait dans l’univers des auteurs. Elle était l’une des rares à savoir se réfugier derrière des mots écrits.

« Bah.. Je doute que tu puisses me comprendre. Mais je préfère faire mes devoirs ici, et je m’avance en lisant des livres plus avancés, et comme ça, je saurai répondre aux questions prochaines des profs. Contrairement à toi, mon but c’est de gagner des points pour ma maison. » dit-elle en finissant par sourire aimablement lorsqu’elle prononça sa dernière phrase.

Il était évident que Lily était une fille très compétitive, qui désirait être la meilleure dans tous les domaines possibles. Elle s’avançait au niveau des connaissances, afin de gérer le mieux que possible tous ses examens et toutes les questions que l’on pouvait lui poser. Elle avait un esprit plutôt combattif quand il s’agissait de cours, et elle ne supportait pas qu’on puisse la battre. La rouquine n’était pas première de sa promo à cause de lacunes en potions, mais pour l’heure, la place de deuxième ou troisième de sa promo lui convenait un peu.

« Ne t’inquiète pas, je ne passe pas non plus tout mon temps ici. Tu sais que je suis poursuiveuse pour l’équipe de Serdaigle cette année ? Et bien, je fais du sport figure-toi ! Je compte bien m’entraîner pour battre James au prochain match. » rajouta-t-elle en lui lançant un air de défi.

A peine venait-elle de lui avouer cela qu’elle se rendit compte qu’elle venait de se faire rouler. Fred avait vraiment le don de pouvoir apaiser sa colère, et contrairement à la volonté de Lily, il venait d’échapper à une nouvelle rafale de reproches. Décidément, il était vraiment futé et la petite regrettait de s’être laissée avoir aussi facilement. Prise d’un certain remord, elle fit mine de continuer à lire le restant de son bouquin avant que le garçon ne détourne son attention vers des choses un « poil » plus intéressantes. Le manuel de Métamorphose fut donc mis de côté, à la plus grande surprise de Lily-même. Fred avait reçu des farces et attrapes de sa mère, et cette dernière lui avait demandé de les partager avec les Potter. Ce n’était pas des objets que l’on pouvait utiliser légalement dans des lieux de cours ou de travail, et la jeune fille regarda très attentivement autour d’elle pour ne pas que les autres ne voient ce que son cousin venait d’apporter. Elle se rapprocha un peu plus du garçon, afin de couvrir les angles par lesquels les autres élèves pouvaient apercevoir les objets.

« Sois plus discret quand tu sors ça de ton sac, je n’ai pas envie de me faire exclure. » dit-elle en chuchotant, les sourcils légèrement froncés.

Malheureusement, une autre fille assise à proximité venait d’apercevoir les « crèmes et canaris Weasley », mais paradoxalement, elle n’avait pas l’intention de les dénoncer. Lily l’ignora du regard et consacra son attention aux autres produits Weasley qui étaient toujours aussi drôles et… sournois. L’instinct joueur de notre Serdaigle s’éveilla un petit peu, mais son côté raisonnable l’a ralentissait dans sa petite envie de suivre les idées folles de son cousin. Elle espérait simplement qu’il ne fasse pas exploser la bibliothèque…

« C’est génial, je suis sûre qu’on peut faire des choses intéressantes avec tout ça. Merci, Fred. Par contre pour les feux d’artifices, je suis d’accord avec tante Angelina, tu ne devrais pas avoir ça sur toi. Ça peut mal tourner. »


Mais Fred se fichait bien de ces mises en garde ; il avait l’air de jubiler à l’idée de pouvoir utiliser ces feux d’artifices. Lily n’aimait pas ce regard qui cachait une idée qui ne lui plairait sûrement pas. Et lorsqu’il avoua ce qu’il avait en tête, la jeune fille crut qu’elle allait lui mettre une petite claque sur son bras, comme pour le réveiller. Etait-il sérieux ? Cette question eut le don de stupéfaire les expressions faciales de l’aiglette, qui sut évidemment qu’elle ne serait pas partante de ce genre de mauvaises plaisanteries.

« Tu es malade. McGonagall, elle nous a rien fait ! On va se faire tuer, c’est certain. Tu parles bien de la directrice de Poudlard, ce sera forcément cramé ! » s’exclama-t-elle, outrée d’une telle suggestion.

Néanmoins… une autre image vint s’incruster dans l’esprit habituellement innocent de l’enfant. Un sourire en coin, bien narquois et presque diabolique vint lui effacer ses airs angéliques.

« Non… j’ai une autre proposition à te faire. Le professeur Lyard nous a toujours détestés, alors je pense qu’une petite correction de notre part devrait le calmer pour un moment. Dernièrement, il m’a mise en retenue sans raison valable et après tout ce que j’ai dû subir, je n’aurai aucun regret à le ridiculiser. »

Code par Lily L. Potter (Lilany)