Enfin !!! Les examens étaient terminés et j’étais vraiment soulagée. A savoir si tout s’était bien passé, c’était une autre question, mais au moins j’avais fait de mon mieux. Désormais, j’allais pouvoir profiter à fond de la présence d’Avril, avec les filles bien sûr, mais égoïstement parlant je m’approprierai ma meilleure amie quelques temps. La savoir à l’Université pour le mois de janvier était une vraie chance, et j’en savourerai la moindre miette.
Du coup, en rentrant en milieu d’après-midi, nous avions décidé toutes les deux d’aller faire un peu de shopping, histoire de fêter la fin des examens et le fait qu’elle soit là. Sans oublier de passer par la case « boire un coup ».
Sans vraiment acheter des milles et des cents, nous avions magasiné jusqu’à la fermeture des magasins et maintenant nous étions prêtes à aller nous poser dans un bar moldu, histoire de calmer un peu la douleur de nos pieds.

20h30, nous avions bien profité de ce petit moment ensemble, cependant nous devions nous laisser là. En effet, j’avais reçu ce matin une lettre de mon frère, Joshua, me proposant de le rejoindre dans un pub pour passer du temps tous les deux. Il revenait juste pour la soirée sur Londres alors autant en profiter. Il m’avait aussi précisé que, malheureusement, il ne pouvait pas valider à 100% sa présence ce soir, dû à une possibilité d’empêchement qu’il m’expliquerait par la suite si cela devait arriver. Il se doutait que j’irai tout de même, même si cela voulait dire que je l’attendrais pour rien, seule dans un pub. Je prenais le risque. Il m’avait dit de ne pas avertir Arthur car il ne voulait pas lui faire de faux espoirs quant à sa présence. Néanmoins, il m’avait bien spécifié qu’il lui enverrait une lettre très prochainement, après tout c’était l’un de ses meilleurs potes et il avait besoin d’avoir de ses nouvelles. Bon, ok, s’il essayait de se faire si présent avec moi, c’était parce que je le harcelais aussi, n’appréciant pas de ne pas avoir de nouvelles de mon frère ! Avec moi, il n’avait pas le choix s’il voulait vivre tranquillement…

Je quittai alors Avril en lui promettant de tout lui raconter dans les moindres détails, puis je pris le chemin du pub où il m’avait fixé le rendez-vous. Une fois arrivée, je regardais la devanture, remarquant que je n’avais jamais été ici auparavant. J’entrai alors au sein du lieu et observais attentivement toute la salle, voyant que mon frère n’était pas encore présent… espérons qu’il le sera à un moment ! Je me dirigeai vers le bar, m’asseyant sur un tabouret et attendant patiemment. Alors que j’avais joint mes mains et que je regardais tout autour de moi, le barman arriva à mon niveau, me demandant ce que je souhaitais boire. Hum, ouais… évidemment, je ne pourrais pas attendre sans consommer, alors autant jouer le jeu. Cherchant dans mes souvenirs des boissons moldus, je lançai au garçon, souriante : « Hum… un Martini blanc s’te plaît. » Tout en lui glissant l’argent sur la table, je me passai une main sur le front, me demandant combien de temps mettrait Josh à arriver. Je n’eus à peine le temps d’y réfléchir que ma commande arriva. Bien, patience Yasha, patience…

Je sirotai quelque peu ma boisson alors que je reconnus une voix hautaine et désagréable non loin de moi. Je me tournai légèrement et eus la mauvaise surprise de voir cette peste de Greene. Oh non… la fin des exams était censée être joyeuse. Qui disait joyeux, disait être loin de cette reine loupée. Je détournai rapidement le regard, espérant qu’elle vienne juste chercher un verre et qu’elle reparte à une table, évitant un face à face qui n’aurait rien d’appréciable. Je posai mes yeux sur mon verre, tout comme mes deux mains, croisant les doigts pour que Josh montre ses fesses rapidement ! Alors que je faisais tout pour ne pas montrer à cette blonde insupportable que je ne l’avais pas vu, celle-ci en profita pour venir me chercher, ce qui m’exaspéra au plus haut point !
Il en fallait beaucoup pour que je méprise et maudisse quelqu’un, voire même que je le déteste, mais avec Demetra c’était on-ne-peut-plus facile. Cette nana était le synonyme de l’égoïsme, elle toisait tout le monde, se pavanait telle une princesse – qu’elle n’était pas ceci dit en passant – tout en prenant les autres comme étant inférieurs à elle… en bref, tout ce qui me donnait la nausée. Elle n’avait absolument aucun intérêt et portait très bien son surnom de Princesse Fiona qu’Avy lui avait si gentiment donné.

« Tiens... Ne serait-ce pas cette débile de Yasha Trust, sans ses petites copines pathétiques aussi misérables que des clochardes ? D'ailleurs, elles sont où ? T'es tellement moche qu'elles t'ont abandonnée ? »

Je roulai alors des yeux de lassitude face à un comportement si immature que celui-ci. Est-ce que cela me surprenait ? Absolument pas, venant d’une telle personne, des remarques si basses et si puériles étaient normales. Je me disais que je pourrais tout simplement l’ignorer, ne pas lui adresser la parole, mais j’avais cette petite voix en moi qui me disait qu’il fallait la faire redescendre sur terre cette idiote ! Je tournai alors ma tête vers elle, la regardant droit dans les yeux, n’affichant aucune expression. Puis, l’écoutant, je haussai un sourcil désespéré avant d’expirer fortement et de laisser un petit sourire en coin prendre place sur mes lèvres.

« Je vois que tu n’as toujours pas évolué Greene, toujours avec tes petites remarques de gamine de 10ans… » Je mis ma main à mon menton, la regardant de la tête aux pieds, juste parce que cette jeune femme me dégoutait. « L’Université ne t’aide pas à grandir. En même temps, je me demande ce qui pourrait t’aider à part une greffe de cerveau. Que veux-tu, on ne peut pas tout avoir… » Dis-je en levant les yeux au ciel. Bien sûr, je sous-entendais sa richesse. En soit, je m’en foutais royalement de sa fortune, si elle avait, tant mieux pour elle. J’avais des amis qui étaient dans les mêmes situations qu’elle, et je ne les enviais pas, j’étais heureuse pour eux. Mais eux ne s’en vantait pas juste pour rabaisser ceux qui avaient moins d’argent qu’eux. Cette pimbêche aimait se montrer au-dessus, de par son argent, et cela me désolais grandement ! En fait, la seule richesse qu’elle avait, c’était son argent… sinon elle n’avait absolument rien pour elle !

Je me retournai alors vers mon verre, le finissant et regardant la salle à la recherche de mon frère. En vain. J’entendis la voix criarde de Greene commander deux Long Island Iced Tea. Ce qu’elle enquillait ! C’était triste, tout de même, de boire seule… J’étais dos au bar, les coudes posés sur ce dernier, et j’observais les gens. Alors que le barman déposait ses deux boissons devant elle, elle en fit glisser un vers moi, ce qui me fit détourner le regard de la salle. Je regardai d’abord le verre puis la jeune blonde, levant une nouvelle fois un sourcil interrogateur.
Depuis quand nous prenions un verre ensemble ? Et surtout, depuis quand avais-je envie de boire un coup avec une fille comme elle ?

« C'est moi qui offre... et c'est bien la première fois que je fais ça à... toi... Faut bien fêter la fin de ces examens, non ? Allez, ma grande, trinquons. »

Elle leva alors son verre, attendant que je frappe celui qu’elle m’avait tendu avec le sien. Je la fixai pendant quelques minutes… très mauvaises idées ! Je me frottai alors les mains, sentant le regard insistant du barman qui signifiait : « sois tu prends ce verre, sois t’en commandes un, sois tu te casses… ». Et m**** ! Je jouerai la profiteuse alors ! Je saisis le verre et fit tourner le tabouret face à la blonde. Je fis mine de trinquer avec elle puis j’enlevai mon verre rapidement. Elle croyait quoi ? Que je trinquerais avec elle ? Elle me connaissait très mal…

« Bonne initiative… Mais je ne trinque qu’avec ceux que j’apprécie. J’accepte quand même ton verre ! »

Alors que je portais le verre à mes lèvres, un sourire de satisfaction se dessina sur celles-ci. Je bus une grande gorgée de cette boisson qui se voulait délicieuse, puis la reposa sur le bar, m’accoudant à ce dernier et regardant Demetra sur un air de défi.

« Dis donc, toi la femme qui se croit tout permis. Je parie que tu n’avaleras pas ça cul-sec… j’aurai peut-être un minimum de respect pour toi… »

Ce qui serait loin d’être le cas, mais la pousser au défi était distrayant, surtout que je ne pouvais faire que ça en attendant que mon frère arrive… peut-être. Et puis, je savais que la femme fière qu’elle était ne refuserait pas de montrer qu’elle était la meilleure !

Si je m’attendais à tomber sur Demetra ? Oh non, absolument pas ! Ce n’était pas dans mes projets et si j’avais eu le choix, j’aurais choisi de ne pas me retrouver à ses côtés, croyez-moi !!! Alors oui, elle m’exaspérait au plus haut point cette reine loupée. D’habitude, les gens ignorants ou désolants, je ne préoccupais pas d’eux. Mais elle, c’était tout autre chose, elle m’horripilait ! Du coup, il était facile pour moi de m’emporter face à elle… et c’était bien la seule personne contre qui je le faisais. M’énerver était assez difficile, mais Greene avait un don pour réussir à le faire rapidement. Cependant, j’adorai rire d’elle. Elle m’exaspérait tellement qu’elle me faisait rire tant ses actes ou ses mots étaient ridicules. Oui, je me moquais ouvertement d’elle. Je ne le cachais pas, elle savait que je la méprisais autant qu’elle-même me méprisait. Nous nous détestions et n’avions aucune sympathie l’une pour l’autre… alors pourquoi passer une soirée à boire ensemble ?

Je restais car j’avais le mince espoir de voir apparaître Josh à la porte du pub… et aussi parce que Demetra me payait tout de même des verres gracieusement, autant profiter de toute la tune qu’elle avait. Et oui, moi aussi je pouvais être fourbe si j’en avais envie. Et avec une nana comme elle, je n’avais aucun regret !
Notre première entrevue ne fut pas des plus cordiales, mais c’était notre façon de nous adresser l’une à l’autre. Et oui, depuis plusieurs années maintenant c’était le cas, ce ne serait pas du jour au lendemain que cela changerait. Répondant à ses paroles plus puériles qu’exaspérantes, je vis que la blonde avait les traits du visage tirés… oh, n’aimait-elle pas que je lui tienne tête ? Elle savait pourtant que je ne faisais pas partie de ceux qui se laissaient faire, jamais ! Elle me fusilla du regard et cela eut pour effet de me faire sourire. J’aimais l’agacer, c’était génial de la voir ainsi. Tout en me répondant, elle mit sa main sur mon épaule, main que je regardai d’un air dégoûté, me disant qu’elle avait tout intérêt à l’enlever rapidement sinon je le ferai moi-même.

« Tu sais, Trust, il faut croire que tu as bien des choses à apprendre. Je ne vois pas ce que j'ai à dire de plus sur une clocharde de ton genre. Regarde-toi, tu ne sais même pas t'habiller. C'est tellement moche ce que tu portes. » Me dit-elle froidement avant de retirer sa main répugnante de mon épaule. Je levai un sourcil méprisant face à ses paroles toujours aussi puériles. Je ne pus m’empêcher de rire, d’un rire provocateur et moqueur. Cette fille se croyait vraiment au-dessus de tout, tellement qu’elle ne voyait même pas à quel point tout cela était ridicule et que les gens se payaient sa tête ! Croisant mes doigts sous mon menton, et toujours dans un petit rire, je lui dis alors qu’elle était retournée à sa boisson : « Qu’as-tu à m’apprendre Greene ? Comment agresser les gens en leur faisant croire que tu vaux mieux qu’eux ? » Je roulai des yeux. « Mais regarde-toi, tu crois que tu auras le respect des autres juste en portant des bijoux qui valent plus chers que mon appart’ ?! » Je secouai la tête de gauche à droite comme désespérée : « Tout ce que tu es se joue sur l’apparence… toi tu n’es rien Greene, juste un amas de richesse vide de tout sens. Je préfère porter des trucs moches, comme tu dis… » Lançai-je tout en mimant des guillemets autour du mot moche. « … plutôt que jouer un rôle. C’est tellement triste… ».

A mon tour, je retournai à ma boisson, me détournant de princesse Fiona. Cette fille avait une personnalité qui ne valait rien, basée sur des choses ignares et vide de sens. Je ne l’enviais pas, ne serait-ce qu’un chouia. Je n’avais pas des tonnes d’argent, mais au moins on m’avait appris à en connaître la valeur. Je n’échangerai ça contre rien au monde !
Alors que je pensais que nous en avions fini, la jeune femme me commanda un verre. Tiens, étrange. Elle voulait trinquer ? Hum, je ne me fis pas tarder à réagir, lui soulignant que trinquer avec elle n’était pas dans mes objectifs. Cependant, j’acceptai son verre. Pas de mal à profiter de son élan de « générosité ».

« C'est déjà ça. Faut croire qu'un jour, on finira peut-être par s'entendre... »

Je la fixai et me retint de rire. Vraiment ? Elle croyait au Père Noël ou quoi ? Il était totalement impossible que l’on s’entende, et j’approuvais son ironie… nous nous détestions depuis plusieurs années, on ne changeait pas ça juste en buvant un verre ensemble. Alors que je goûtais à sa boisson, je me dis que lui lancer un défi serait assez distrayant. Dès que j’eus fini ma gorgée, je la regardai et fit en sorte de la défier. Je me doutai qu’elle n’était pas du genre à refuser, et je devais tuer le temps, autant s’amuser un peu, n’est-ce pas ? A la fin de ma proposition, la bourge afficha un petit sourire amusé qui me fit pensée qu’elle acceptait ce que je lui proposais. Je ne pus m’empêcher de sourire à mon tour, cela était prévisible, très prévisible ! Au fond, je la connaissais bien, cette saleté !

« Ne me sous-estime pas Trust ! Tu n'as encore rien vu. » Et c’était ce que j’attendais. Elle amena alors le verre jusqu’à ses lèvres et but le contenu très rapidement. Pas mal pas mal, je devais l’avouer, elle devait avoir de l’expérience, ce qui ne m’étonnerait guère ! Pleine d’assurance, elle me dit : « Et voilà... ! C'est qui la meilleure ? Maintenant, à ton tour... ! Et un plein ! »
Je roulai des yeux. Cause toujours petite idiote, tu ne m’auras pas à ce jeu… j’étais plutôt forte, j’arrivais même à battre mon frère qui était très fort, alors j’étais pratiquement certaine de gagner, bien que je savais que j’avais à faire à une concurrente plutôt costaud… et il n’y avait que sur ça que je pouvais le dire, ce compliment ! Demetra se tourna alors vers le barman et s’empressa de commander :
« Quatre shooters de Tequila... et deux autres Long Island Iced Tea, mon grand. » Et elle déposa encore quelques billets sur le bar. Elle les sortait d’où ceux-là ? A croire qu’elle aimait afficher son argent aux yeux de tous… Ah ben ouais, suis-je bête, c’était Greene, elle affichait réellement son argent aux yeux de tous, elle aimait le regard des gens qui l’enviait. Cependant elle ne l’aurait pas de moi. Qu’elle veuille dépenser une partie de son argent dans des boissons et qu’elle me paye des coups, tant mieux je ne m’en plaindrais pas, bien que moi-même je ne lui aurai jamais offert de coup. Ok, je n’avais pas non plus la bourse pour payer des verres à tout le monde, c’était certain ! Bref, je la regardai commander et, alors que les boissons étaient déposées devant elle, elle me dit :

« Si tu le fais, je t'offre une petite session shopping et ce sera moi qui va payer... ! »

Je la fixai alors, me pinçant les lèvres tout en laissant un sourire s’installer sur mes lèvres. Une offre fort intéressante, et j’étais d’humeur profiteuse aujourd’hui alors… comme réponse, je levai mon rêve et lui dis : « Parfait, j’en suis ! ». Je sais le verre et l’enquillai cul-sec, assez rapidement. Cependant, c’était le premier verre que je prenais rapidement pour cette soirée, et c’était surement le plus dur. Après (s’il y avait un après bien sûr), le chemin serait fait, ce sera beaucoup plus simple. Je secouai alors la tête tout en fermant les yeux puis les rouvris, souriant largement, et déposa fortement le verre devant elle. « A moi la session shopping, il faudra être généreuse ! » Dis-je dans un rire.

La fatigue se mêlant à l’alcool et à l’euphorie de la fin des exams, je sentais que la boisson avait un effet agréable sur moi. Je me sentais plus et plus enclin à partager ce moment avec Greene, ce qui était totalement inenvisageable en temps normal ! Je la regardai alors droit dans les yeux, un petit sourire en coin, puis me tournai totalement face à elle. « Ne me dis pas que tu vas t’arrêter là… je suis sûre que ce ne serait pas digne d’une princesse ! » Je la provoquai, encore une fois, mais la mettre KO (avant moi) serait assez drôle… et je rêvais de la voir dégobiller en plein milieu du pub et de prendre des photos pour les partager avec mes camarades de l’université. Pour le moment, je pensais à cela car j’étais encore bien, même si commençais à être un petit peu joyeuse… normal quoi. Pas dit que j’aurai les mêmes idées après plusieurs verres. J’avais bien l’impression qu’aucune de nous deux ne voudra laisser l’autre gagner, jusqu’où tout ça nous mènera ?

La provocation, y avait pas mieux pour extérioriser tout le dégoût que l’on pouvait avoir pour une personne. C’était exactement ce que je faisais avec Greene, je la provoquais parce qu’elle m’insupportait, et voir cette mine déconfite me faisait vraiment plaisir. Voir que je l’agaçai, qu’elle prenait sur elle pour ne pas me hurler dessus ou voir même me frapper était jubilatoire, je vous l’assure ! Clairement, je me moquais d’elle et majestueusement bien. Rire d’elle était un vrai petit plaisir. Nous n’avions rien en commun, absolument rien. Tout nous opposait et tout chez l’autre nous agaçait… autant dire que nous étions faites pour nous détester !

« T'es juste jalouse. Juste ma bague vaut plus que ton appartement et ta sale tête. » Je levai alors les yeux au ciel, ses propos étaient tellement ridicules que je ne pouvais m’empêcher de sourire de façon moqueuse. « T'auras jamais rien, Trust. TU n'es rien. Tu n'es qu'une sale cloporte ayant besoin des autres pour se défendre. Regarde ces pathétiques de Whitby, Costland et compagnie. Je suis sûre qu'elles ne t'acceptent que parce que tu fais pitié. Déjà qu'elles font parties d'une classe d'insecte... Alors, soit tu la ferme, soit il pourrait t'arriver des choses que tu pourrais regretter. » Je la fixai alors droit dans les yeux, levant les sourcils tout en laissant échapper un petit rire. Vraiment ? Elle croyait ce qu’elle disait ? Elle ne connaissait même pas mes amies, comment pouvait-elle au moins prétendre savoir comment elles agissaient par rapport à moi ? Cette fille était vraiment un déchet…

« Tu sais ce qui est le plus stupide ? C’est que tu es fière d’une richesse à laquelle tu ne contribues même pas ! Tes parents gagnent cet argent qui te sert à payer toutes ces… » Je la regardai de la tête au pied d’un air dégoûté. « … fanfreluches ! Toi, tu n’as aucun mérite, tu profites de ta famille mais tu ne vaux absolument rien. Ca, c’est navrant ! » Dis en roulant des yeux avant de reposer un regard noir sur elle : « Et un petit conseil : ne touche pas à mes amies, tu ne leur arrives même pas à la cheville ! »

Par la suite, la pimbêche me fit la charité en me payant des verres… bien, autant profiter de ses sous, je n’avais aucune scrupule à le faire avec elle ! Petit à petit, une compétition s’installa entre nous. Ok, c’était un jeu un peu idiot car ce jeu était basé sur de l’alcool, mais j’avais été à bonne école avec mes frères, et je ne perdais jamais un défi, hors de question, surtout face à une nana comme elle !
La blonde but alors cul-sec son premier verre et je devais avouer qu’elle enquillait plutôt bien, ce qui ne m’étonnait guère pour dire vrai. A son tour, elle me mit au défi, et face à elle je ne pouvais refuser. Affichant son argent de façon nonchalante, Greene commanda encore plusieurs boissons, montrant le côté concret de la chose. Elle vomissait son argent comme moi je pouvais faire couler de l’eau pour prendre ma douche, cette fille me donnait vraiment la nausée. Mais je ne perdrais pas pied devant elle, hors de question !! Afin de pimenter la chose, Demetra me promit une séance shopping si je menais à bien ce défi, ce qui était très facile, ce cadeau était donné, je pourrais me faire plaisir sur le dos de ma pire ennemie, parfait ! Ni une ni deux, je pris mon verre et laissai l’alcool couler en moi d’une vitesse appréciable. Je posai alors le verre devant Greene, souriante, sentant que ce verre ne me ferait pas que du bien par la suite…

Je ris alors, heureuse d’avoir gagné ce petit défi, et la pimbêche en fit de même. Elle faisait plus appréciable avec un coup dans le nez celle-là, c’était hallucinant… et avec moi-même un coup dans le nez, j’étais beaucoup plus sociable avec elle aussi ! « Et pas n'importe où ! T'inquiète, je n'aime pas traîner dans des boutiques médiocres... Parfois, je sors avec des fringues valant un minimum de £400 par pièce. Mais c'est tout minime quand on compare ça à la fortune de mes deux parents. »

J’eus alors un temps d’arrêt, la fixant et n’ayant aucune réaction qui se dessinait sur mon visage. Après quelques secondes, je partis à rire, lui donnant une petite tape dans le dos, posant mon coude sur son épaule. « Bien, à nous les meilleures boutiques de Londres, je compte sur toi ! Tout cet argent que tu dépenses par fringue… pfff c’est ce que je dépense par mois pour payer mon loyer sale garce ! » Dis-je, souriante, tout en basculant ma tête en arrière, sachant que si je réagissais si bien au fait qu’elle affiche sa richesse, c’était que vraiment l’alcool faisait effet. Une nouvelle fois, je la provoquais, lui disant qu’elle ne pourrait pas s’arrêter là, elle devait montrer qu’elle tenait la route, chose qu’elle devrait accepter !

« Oulà Trust, si tu crois que je vais m'arrêter devant toi, il faut bien que je te montre qui est la meilleure ! » Elle commanda alors encore quelques verres et je souris en la voyant faire, me disant que ça n’irait pas en s’améliorant. « Je suis sûre que tu ne seras pas cap de faire ce que je m'apprête à faire... » Je la regardai alors faire et je ne pouvais m’empêcher de sourire en voyant que, même alcoolisée, elle voulait toujours montrer qu’elle avait de l’assurance et qu’elle était la meilleure. Elle but alors les quatre shooters de Tequila, puis les citrons et ingurgita le tout, ce qui me fit grimacer en même temps qu’elle avant de rire. Puis, après cela, elle but d’une traire son Long Island Iced Tea… oh, tout ça d’un coup, ça allait changer les choses, pas de doute ! De façon fière, elle posa le verre sur le bar et me regarda d’un air victorieux.

« C'est qui la princesse maintenant ? Montre-moi ce qu'une Trust a dans le ventre ! » Oooh, elle me connaissait bien mal si elle croyait que je baisserais les bras. Je posais alors les shooters devant moi puis en saisis un dans ma main : « Les Trust sont les meilleurs, ne l’oublie pas Greene, tu ne pourras jamais me battre… » Lui dis-je en lui faisant un haussement de sourcils avant d’enquiller les verres de shooters de la même façon qu’elle, frissonnant après ces 4 petits verres. Je fermai alors les yeux puis, en les ouvrant, je vis mon verre qui n’était pas encore fini de Long Island Iced Tea et fit comme la blonde, le buvant cul-sec et sentant que tout ça commençait à faire effet dans mon ventre et mon cerveau… mes émotions s’entrechoquaient et l’alcool avait vraiment fait sa place dans mon esprit ! Je posai à mon tour mon dernier verre et me plaçai face à ma voisine, souriant largement. « La championne, c’est moi, tu es loin derrière gamine ! »

Oh, les choses prirent une toute autre tournure. Greene perdit l’équilibre et sa tête tomba lourdement sur mon épaule. Ok, moi aussi j’avais la tête qui tournait mais j’avais encore un peu de bon sens pour me dire que tout ça n’était pas normal entre nous. Cependant, je n’avais plus assez de bon sens et de courage pour la rejeter, trouvant la situation hilarante et étant surement moi-même aussi amochée qu’elle. Sans prévenir, la blonde s’est mise à pleurer et je fus plus que surprise. Elle déversa alors un flot de parole où je dus me concentrer pour comprendre ses mots, fronçant les sourcils. Ouais, mon cerveau était au ralenti et j’avais bien l’impression que ce qu’elle avait à me dire n’avait rien d’habituel.

« En vérité... Je... J'ai une existence... triste... et... misérable... Tu... tu as des bonnes... amies... et je... personne ne tient à... moi... Je... suis jalouse... de toi... Tu... as tant de facilité... à te faire des... amis... »

Elle pleurait toujours et je passais mes pouces sur ses joues pour essuyer ses larmes, chose que je n’aurai jamais faite auparavant, préférant mourir ! Pour la calmer, je lui dis juste, posant une main rassurante sur son épaule. « Chutt. Arrête, tu n’as absolument pas à m’envier, arrête… Ou un peu héhé... J'ai... j'ai la chance d'avoir de bons amis... des gens sur qui compter et... et j'aime le contact, j'ai de la chance de... de bien passer avec les autres...». Elle pleurait toujours alors qu’elle redressai sa tête, en profitant pour boire une nouvelle gorgée de sa boisson, arrêtant quelque peu ses larmes.

« Pourquoi suis-je... si détestée... Quel est... ton secret ?... Pourquoi... on se déteste tant... ? Que... dois-je faire... pour être... une meilleure... personne... ? »

Elle baissa la tête et je la lui relevais, afin qu’elle me regarde dans les yeux. Je haussais alors les épaules, levant les yeux au ciel comme pour réfléchir. Cependant, réfléchir à ce moment là était un peu difficile. Je pris une gorgée dans le verre de ma partenaire de shooter et lui dit, tout en posant ma tête sur ma main, accoudée au bar. « Tu… tu prends les gens de haut… c’est dommage… » Dis-je en mimant de ma main la hauteur. « Et, si tu veux, lors de notre, euh, séance shopping, ben j’te dirai comment être… Ben ouais, t’sais, juge pas… euh les gens. » Puis je la regardai avec intensité avant de souffler et de lui dire : « T’sais… ben moi aussi j’aimerais bien avoir… tu vois… comme toi quoi… plus d’assurance, t’as la classe. Je m’habille dans ce que j’peux… tu vois… ça me plait mais j’peux pas m’acheter des fringues comme toi… je t’envie, elles sont trop belles… t’as de la chance d’avoir autant d’argent, vraiment… ouais, je l’avoue, j’suis jalouse de toi… en plus tes bijoux quoi… » J’ouvris grand les yeux en montrant ses bagues. « Pfff… elles sont magnifiques… j’pourrais jamais m’offrir ça… » Dis-je tout en m’écroulant sur le bar, posant ma tête dans mes bras, la regardant toujours avant de sourire : « Tu m’apprendrais ? A être classe comme toi ? »

Ne vous affolez pas, tout cela était dû à l’alcool. Jamais au grand jamais je n’avais envié Demetra, et je savais que c’était l’alcool qui jouait là-dessus. Mes parents m’avaient appris les valeurs de l’argent et je les en remerciais. Je ne la jalousais aucunement, autant par sa richesse que par sa façon d’être… ce pendant l’alcool me faisait dire tout le contraire, et pour le moment mes paroles me semblaient assurément censées !

Le début de la rencontre avec Greene était loin d’être des plus agréables, mais après tout c’était comme d’habitude et je ne devais pas me forcer à être désagréable avec elle, ça se faisait tout naturellement. Et puis, c’était réciproque. Notre aversion l’une pour l’autre se faisait sentir de très loin, on ne pouvait pas penser le contraire. Je n’avais aucune envie de faire ami/ami avec une personne comme elle, tout comme elle ne voulait surement pas apprendre à connaître une fille comme moi. C’était parfait, nous nous lancions donc quelques piques et nous passerions à autre chose… ou pas !
Cette jeune femme m’exaspérait au plus haut point, elle était tellement sûre d’elle, narcissique et imbue de sa personne que je pourrais presque en vomir.
Pendant que je parlais, elle adoptait la même technique que moi : elle riait et souriant de façon moqueuse, ce qui me fit rouler des yeux.

« Oh là là, elle n'est pas contente, la petite Trust ? » Je la fixai alors droit dans les yeux d’un air totalement désespéré. Pour qui se prenait-elle cette pimbêche ? « Tu n'es que jalouse, tu aimerais avoir de l'argent mais tu n'as rien. Ma mère est actrice et mannequin très réputée tandis que mon père est propriétaire de tous les hôpitaux de soins magiques en Amérique du Nord sans compter bien autre chose. Vois-tu, mon mérite vient de ma famille. Et si je compare à la tienne... Ah, je préfère vomir... » Je ne pus m’empêcher de rire. Vraiment, elle se vantait de ça ? Nan mais c’était vraiment risible. La pauvre, elle était totalement déconnectée de la réalité. Si un jour elle devait perdre tout l’argent de ses parents, elle serait on-ne-peut-plus perdue et elle ne serait pas se débrouiller. Elle se reposait sur sa famille mais que valait-elle, cette blonde ? Pas grand-chose. Je gardai alors mon sourire mi amusé mi moqueur tout en lui disant le plus naturellement possible :

« Jalouse de toi Greene ? Dans tes rêves peut-être… je n’envie pas ceux qui dépendent des autres, surtout niveau argent. Sans ça, tu ne serais plus rien, tout n’est que superficiel chez toi ! Ok, c’est bien pour tes parents, tant mieux pour eux, ils ont réussi et ça je trouve ça bien. Mais toi… tu n’as rien fait toi-même Greene, tu dois tout à l’argent de tes parents. » Je haussai alors les épaules et dis tout en levant les yeux au ciel : « Ne parle de ce que tu ne connais pas… tu ne sais pas qui sont mes parents alors avant d’ouvrir la bouche, renseigne-toi ! » Eh oui, il était impossible qu’elle connaisse ma famille car, chez les Trust, nous n’étions pas du genre à raconter nos vies, seules nos proches connaissaient des infos sur notre famille. Celle-ci n’avait rien à envier à d’autres familles : ils avaient réussi, étaient épanouis bien qu’ils ne gagnaient pas des milles et des cents, et surtout ils étaient sociables, ouverts et étaient appréciés.

Par la suite, tout s’accéléra. Alcool, encore de l’alcool, beaucoup d’alcool. Au début, nous encaissions, tout se passait bien. Et après, bon tout se passait toujours très bien, mais nous n’étions plus les mêmes. Nous en étions même presque arrivées à nous apprécier… ce n’était pas peu dire ! L’alcool jouait beaucoup sur les émotions et déliaient la langue, on en était la preuve ! Premier pari : pari gagné. Une journée de shopping offerte par Greene dans la poche, ça c’était fort et je comptais bien en profiter.

« Je sais exactement où chercher quant aux boutiques grâce à une source fiable... » J’acquiesçai alors d’un signe de tête alors qu’elle continuait : « M'enfin, faudrait pas que je te dise la valeur de la maison de ma mère, elle est d'une somme exorbitante... Tout cas, dommage qu'on se déteste, sinon t'aurais pu m'emménager chez toi et j'aurais pu payer ! » Je ris alors tout en roulant des yeux. Et voilà, encore une fois elle mettait sa fortune en avant mais cela ne me gênait pas à l’instant actuel. Non, au contraire, cela me faisait rire et je répondis sur le ton de l’humour : « J’suis pas du genre à vivre au crochet des autres Princesse, on se serait tapées dessus, pire que d’habitude ! »

Encore une fois, nous nous remettions l’une comme l’autre au défi et l’alcool coulait à foison, ce qui nous détraquait totalement. Perte d’équilibre, les émotions qui bouillonnaient, les confessions… on semblait totalement perdre pied mais on s’amusait énormément pour tout dire, c’était ça qui était totalement incroyable ! Si l’on m’avait dit un jour que je passerais une bonne soirée à rire avec Grenne, j’aurais ri aux éclats.
La blondinette fondit en larmes en me confiant qu’elle m’enviait, ce qui était très surprenant. Je l’écoutais avec attention avant de la consoler, ne voulant pas qu’elle se rabaisse. Tout était hallucinant mais je ne percevais plus le vrai du faux, tant que je m’amusais ! Elle me posa par la suite des tonnes de questions et je lui répondis alors de la meilleure façon que je pouvais encore articuler. Et puis, après cela, je dis, moi aussi, des choses plus qu’étonnantes. En réalité, je ne le pensais pas tellement, bien qu’avoir un peu plus d’argent ne serait pas du luxe ! Ok, cette fille était classe et avait pas mal de prestance mais il fallait vraiment que je sois alcoolisée pour lui de telles choses… pour le moment, ça me semblait normal !

« Avant toute chose... Tu penses que je prends... trop les gens de haut ? Je pense que c'est... à cause de ma stupide sœur que je déteste... Mais je veux bien que tu m'apprennes à être "juge pas les gens"... Voir peut-être être un peu plus... comme toi... » Je lui souris alors. Bien, cela sera fort intéressant ! « Ça... m'étonne que tu sois jalouse de mes bijoux et... richesse... alors que tu... toujours prétendu le contraire... J'veux donc bien t'apprendre à être... classe... » Je haussai les épaules. Après tout, je ne savais plus tellement ce que je disais, mais voir quel enseignement elle pourrait me donner semblait plutôt drôle. « Peut-être... pourras-tu m'expliquer... un peu plus sur ton monde... parce qu'on a largement vécu dans... deux... deux... situations fort... différentes... Peut-être que... durant cette session... shopping... on apprendra à mieux se co...connaître... au lieu de comment on se perçoit... depuis mon arrivée à Poudlard... ? » Je la fixai alors, me concentrant pour comprendre ses paroles car, entre ses mots qui s’entrechoquaient les uns dans les autres et mon cerveau qui marchait au ralenti, c’était pas facile facile. Je lui rendis alors son sourire en hochant la tête en guise d’acquiescement. Je la regardai alors qu’elle s’approchait de moi et qu’elle en vint à me serrer dans ses bras comme une amie le ferait. Au début, je me sentie un peu penaud, ne sachant pas comment réagir car jamais je ne me serais imaginée ça. Cependant, le plus naturellement possible, je répondis à son étreinte en passant une main dans son dos et en le frottant amicalement avant de la lâcher. Je la regardai de nouveau dans les yeux avant de lui dire :

« On a peut-être… hum pas mal de choses à s’apprendre l’une à l’autre… tu sais, pour être parfaites… » Dis-je dans un rire tout un finissant mon verre. J’en étais au combien au juste ?! Boarf, je ne savais pas, mais je croyais bien que j’en avais bu un peu trop et bien trop vite ! Je repris alors en réprimant un petit rot discret qui me fit sourire, amusée : « Pendant cette… séance shopping et tout… on pourra discuter de, euh nos situations, ça ne pourra être qu’intéressant et… tu verras… tu voudras aller en vacances dans ma famille. » Lui lançai-je tout en lui donnant un petit coup de coude complice.

Alors que je parlais, je me mis ma main gauche sur le cœur, sentant que je n’allais pas très très bien. Je fermai les yeux et je sentis que ma tête commençait à tourner, ce qui était loin d’être bon. J’arrivais toujours à ne pas dépasser mes limites, et si par hasard je me retrouvais ainsi, c’était au bout de plusieurs heures. Là, c’était trop rapide, et c’était peut-être la raison de ce malaise. Il n’y avait pas le choix… il fallait que j’aille aux wc, sinon je redécorerai le bar de ce pauvre barman. J’attrapai alors le bras de Greene en me levant tout en la tirant pour qu’elle me suive.

« Faut que j’fasse le vide… et toi aussi ! Viens… après tout, les filles vont toujours aux wc en groupe ! » Lui dis-je avec un petit sourire avant de mettre ma main sur ma bouche et de la tirer jusqu’aux wc de mon autre main. Vomir ensemble aux toilettes, l’intimité était de mise… et la fin de la soirée aussi, et une soirée très intéressante et amusante !