Dépression

Les vacances de Noël, le nouvel an et le plaisir d'être en famille, ça devait être un moment magique pour tout le monde. Il y avait des cadeaux, des rires, de l'amour et du réconfort, rien que du bonheur et il ne devait avoir que ça dans ses vacances. Malheureusement, il est bien connu que ce monde est mal fait et qu'il y en a, ils ne peuvent pas profiter de ces moments de bonheur à cause de diverses raisons : Maladie, guerre ou encore, la pauvreté. L'un de ses cas avait affecté la jeune Pendragon et elle avait passé le pire de tous les Noël de sa vie. Ses vacances n'avaient rien eu de génial et elle n'avait plus du tout envie de revenir à Poudlard à cause de ce qu'il s'est passé lors du réveillon de Noël. Heureusement, c'est son père qui l'a forcé à y aller pour être entouré de ses amis et qu'elle se fasse remonter le moral. Si elle avait d'excellentes amies comme elle le disait souvent, ils allaient pouvoir faire quelque chose pour la soutenir moralement.

La blonde serait restée chez elle à faire que déprimer et de délaisser sa santé ainsi que sa famille en restant enfermer dans sa chambre. Heureusement, le retour à Poudlard s'était correctement bien passé, Témis n'avait pas fait de crise ni rien à propos de partir loin d'eux. Le plus triste dans l'histoire, ce n'était pas vraiment Artémis, mais plutôt Alice qui n'a que deux ans et qu'elle avait vu la scène. La rouge et or avait compris qu'à ce moment-là, un malheur pouvait arriver à tout moment et que rien ne pouvait m'arrêter, c'était tout de même horrible de voir sa mère dans un état pareil.

De retour à Poudlard, la blonde ne savait pas quoi faire exactement et c'était difficile pour elle de se concentrer sur les cours. Dans le train, elle ne savait pas à qui parler et la blonde avait préférée être seule dans son coin à ne parler à personne. C'était difficile d'imaginer la jeune Pendragon dans son coin et de ne pas essayer d'aller discuter avec à peu près tout le monde. Artémis n'a pas été voir aucune de ses amies, que ce soit Marie-Joséphine ou bien, James qui auraient pu l'aider à lui remonter le moral. Pour l'instant et surement pendant quelques jours, Arté va vouloir se mettre de côté et d'être une solitaire pour tenter d'oublier la santé de sa mère. Pandore était très malade ses derniers temps et personne ne l'avait mis au courant de l'état de santé de la femme. Ce genre de choses avait mis la sorcière en colère que ce soit son père ou une autre personne proche de la maternelle, la blondinette était en colère. Cela n'avait pas duré longtemps ceci dit, difficile de ne pas se laisser submerger par le chagrin et la souffrance de la voir dans un état critique. Sa mère est très malade et elle avait fait un malaise lors du repas du réveillon devant tout le monde même devant la petite Alice. C'est Artémis qui devait la calmer, mais voir sa mère inconsciente et sa petite soeur en train de pleurer, la blonde avait craqué. Témis avait énormément pleuré avec Lice, pour ne pas déranger les gens, elles s'étaient enfermé dans la chambre de l'aînée des filles.

Se rappeler de ce qu'il s'était passé, rien que ça, Artémis versait quelques petites larmes et les gens la regardaient avec un air étrange. Ils ne comprenaient pas pourquoi la Pendragon semblait triste comme cela. Mettant sa capuche pour qu'on ne la regarde pas, la blonde partit rapidement vers la Grande Salle pour être seule et se réchauffer un peu. Pendant les vacances, elle aurait dû passer quelques jours chez la petite Marie-J, mais avec ce souci, elle n'avait pas pu y aller. La bouche d'or avait tout de même eu la force de lui écrire une lettre pour la prévenir et s'excuser de ne pas pouvoir venir. Connaissant la petite catholique, elle n'allait pas lui en vouloir du tout enfin Arté l'espéra tout de même. Assise sur le long banc et éloigné des autres, on pouvait très bien sentir que la blonde ne voulait pas être en compagnie de qui ce soit. Seule et avec un air triste, Artémis déprimait toute seule et pour le moment, personne ne semblait aller la voir. Ils étaient surement trop occupés à discuter de leurs vacances et de leurs cadeaux, c'était mieux ainsi selon la blonde. Regardant la table en ayant ses coudes posaient sur la table et les mains sur son front, elle cherchait à cacher un peu son visage à déprimer. La blondinette n'avait pas trop calculé les fantômes ni même si certains de ses amis étaient présents dans la salle.

Comment allait-elle gérer cette souffrance ? Est-ce que sa mère ira mieux dans quelques jours ? Quel genre de maladie a-t-elle ? Et encore d'autres questions mitraillaient l'esprit de la Grecque et c'était épouvantable d'être si inquiète. Pas moyen de faire une bêtise, d'imaginer de nouvelles choses pour se faire remarquer, mais rien à part revoir sa mère sur un lit d'hôpital et avec les yeux fermés. La peur rongeait également la petite blonde, la peur de perdre sa mère et de savoir sa petite cadette seule en se demandant où est partie maman. Alexander n'était pas souvent à la maison à cause de son boulot d'Auror et c'était la marraine d'Artémis qui s'occupait de la gamine. La Gryffon semblait rêveuse et versa quelques larmes qui tombèrent sur la table, elle se retenait de ne pas s'effondrer devant tout le monde. Soudain, une personne s’essaya à côté d'elle, mais qui ? Une amie ? Un professeur ? Qui exactement ?

Lily L. Potter ft. Artémis Pendragon

Noël… Une fête attendue par quasiment tout le monde, qui soulignait la tradition commune de tous les sorciers et des moldus. Il s’agissait au moins d’une croyance qui ne mettait pas d’un côté les personnes aux pouvoirs magiques, et celles qui en était dénués. Les étudiants de Poudlard étaient, comme toujours, pressés de pouvoir fêter le réveillon en famille pour ainsi profiter pleinement de leurs présents. Les moins chanceux avaient l’occasion de rester à Poudlard, et en général, il était question d’élèves orphelins ou n’ayant que peu de sympathie envers leurs tuteurs. D’autres encore, restaient pour la simple raison d’obtenir un plan de travail calme et spécifié.
Cependant, il ne fallait pas croire que les fêtes déroulées au château n’étaient ni joyeuses, ni attrayantes. Au contraire, le personnel de l’établissement faisait tout son possible pour que, chaque année, les adolescents puissent s’épanouir et bénéficier de soirées amusantes et colorées. La jeune Lily Potter était très attachée aux valeurs familiales, et elle ne manquait jamais l’occasion de pouvoir rentrer pour revoir ses parents, ses oncles et tantes, ainsi que ses grands-parents. La belle ne se plaignait que rarement de l’idée de quitter l’école pour pouvoir se détendre durant les vacances, et à vrai dire, ses paternels lui manquaient assez souvent.

Hélas cette année, elle venait de faire une grande exception qui ne lui valut pas forcément des compliments. En effet, l’imprudente était restée à Poudlard durant Noël et le nouvel an, à cause d’un caprice très puéril de sa part. Depuis pas mal de temps, Chleofee Eastwood dégageait une grande influence sur notre rouquine, qui voyait en elle une héroïne de la mode. La dernière des Potter n’avait jamais cessé de rêver le port des plus belles robes de grands créateurs, et à chaque occasion, elle possédait l’audace de demander à ses parents de débourser une fortune pour ses nouveaux vêtements. La naïve aux yeux de biche pensait sincèrement que ses souhaits seraient exaucés, et qu’elle passerait une fois de plus le Noël de ses rêves à admirer encore et encore sa garde-robe de plus en plus remplie. Malheureusement, ses rêves furent brisés aussi soudainement qu’une glace fracassée sur le sol : le « non » parental fut catégorique, et agit comme l’élément déclencheur d’une bombe instable.

La troisième année s’était montrée plutôt agressive envers ses frères, après avoir obtenu le courrier de ses parents. Au final, n’ayant pas pu obtenir ce qu’elle désirait, elle prit la décision d’annuler l’invitation de ses parents à revenir pour les vacances. Si au début elle n’avait rencontré aucun scrupule vis-à-vis de cette décision, le fil des jours se montra être plutôt désagréable pour sa conscience. L’enfant s’était senti perfide et méchante d’avoir pu agir de cette manière.

Quand la rentrée eut lieu, elle avait prêté une attention totale à l’élaboration de petits gâteaux pour ses frangins : une manière de s’excuser. Aujourd’hui, son cœur s’était allégé et elle ressentait de moins en moins ce poids dérangeant.

D’une allure déterminée, la tête haute, les cheveux ramenés en une queue de cheval inhabituelle, la Serdaigle s’avança parmi la fourmilière d’élèves avant de parvenir jusqu’au seuil de la Grande Salle. Ce matin-là, le tiers de l’endroit était rempli de personnes éveillées prêtes à aller en cours, et des derniers professeurs installés à leur table. Le brouhaha quotidien n’avait désormais plus aucun impact pour les oreilles sensibles de Lily, et elle repéra bien vite la position de ses amis. Sans plus attendre, elle laissa le parfum doux des tartes la guider vers la table des aigles qu’elle salua avec sourire et spontanéité. Cette matinée s’annonçait plutôt satisfaisante, et elle ne pensait pas rencontrer le moindre souci avec quiconque – d’autant plus qu’elle n’avait pas de cours avec le professeur Lyard -.

Ce n’est qu’après avoir entamé son second jus d’orange que le regard de Lily venait de scruter un détail plutôt intéressant : une petite masse noire isolée des Gryffondor restait immobile et dissimulée sous une capuche. Ce n’était pas normal de se cacher ainsi dans la Grande Salle. Il ne neigeait ou ne pleuvait pourtant pas, alors pourquoi tapir sa tête ? Seules quelques mèches blondes dépassaient, par ailleurs.

Des mèches qu’elle reconnaissait bien, pourtant. Cette familiarité évidente fut la force qui poussa la rouquine à se lever pour rencontrer l’intrigante chose solitaire. Le sourire de Lily venait d’être effacé, et son rythme cardiaque s’était accéléré sans raison : c’était indubitablement sa meilleure amie qui agissait de manière étrange, et cela n’était pas normal.

« Artémis ? C’est toi ? Est-ce que ça va ? » s'incrusta sa voix inquiète et aigu.

Code par Lily L. Potter (Lilany)

Besoin d'une amie

Triste Noël, triste rentrée à l'école des sorciers et difficile d'encaisser cela surtout pour une gamine de treize ans. Il y avait des filles fortes dans le monde, Artémis s'est toujours montrée souriante même dans les situations déplaisantes. Malheureusement, la jeune blonde n'avait pas ou plutôt plus la force de montrer un sourire ni même rester la même qu'avant. Sa mère était à l'hôpital depuis presque deux semaines et d'après ce qu'elle savait, la femme de la maison ne s'était pas réveillé depuis qu'elle est tombée inconsciente. La santé de la maman était plutôt grave et impossible de savoir quand est-ce qu'elle allait rouvrir les yeux. Ce genre de nouvelle faisait vraiment mal au coeur de la boucle d'or, mais le pire, c'était pour la petite Alice de deux ans. La gamine devait se demander où était bien passé sa maman et pourquoi c'était Tata qui me gardait ? Trop difficile pour Artémis de penser à ça, rien que de le savoir, cela lui donnait envie de retourner à la maison pour s'occuper de sa petite cadette. Ce qui est dommage, c'est que son père ne voulait pas qu'elle reste chez eux et que c'était mieux pour elle d'aller à Poudlard. Après tout, ses amies étaient toutes là-bas et Témis se sentirait mieux à leurs côtés et non, seule à la maison en train de déprimer dans sa chambre.

Poudlard, tout le monde semblait s'être amusé durant les vacances et tout le monde racontait leurs semaines à leurs amis, c'était difficile d'imaginer qu'elle n'avait rien eu de ce genre. Artémis ne voulait pas casser le moral des gens en racontant ses malheurs et du coup, la boucle d'or préféra s'isoler en cachant son visage avec sa capuche. La Gryffon ne voulait pas passer pour une victime à raconter aux gens ses problèmes et ce n'était pas du tout son genre. En plus de cela, elle aurait dû passer deux-trois jours chez Marie-J et peut-être retourné à l'école à ses côtés. Malheureusement, la vie en avait décidé autrement et par politesse, Artémis lui avait envoyé une lettre pour lui dire qu'elle ne pouvait pas venir. Témis est une fille qui respecte beaucoup ses amis et si elle ne pouvait pas aller quelque part ou aller chez l'un d'eux, elle prévenait tout le temps. Pour le jour de la rentrée, s'isoler était selon elle, la meilleure des choses et elle ne voulait pas que quelqu'un aille la voir surtout pas un inconnu. Arté est une fille compliquée, au fond de son coeur, elle aimerait que quelqu'un vienne la soutenir, mais dans sa tête, ce n'était pas question de cela. La rouge et or ne voulait pas gâcher la rentrée de qui se soient ni même de ceux de sa maison. Artémis était sûre et certaine que Lily ou bien Marie-J la disputeraient plus tard pour avoir tout gardé pour elle et d'avoir souffert dans le silence.

Seule et solitaire dans la grande salle sur la table des Gryffondor, la blonde ne voulait pas qu'on lui parle pour le moment. Sa capuche masquait toujours son visage et elle avait mis ses mains devant pour que personne ne la voit verser des larmes, elle pensait trop à sa mère malade et dans le coma. Quelqu'un arriva à côté de la blondinette, cette personne, Artémis la connaissait très bien. Lily Luna Potter, sa meilleure amie depuis le début de son arrivée à Poudlard et elle avait dû voir que sa blonde était isolée et agissait étrangement. Boucle d'Or ne voulait personne à ses côtés, mais sachant que c'est Lily, c'était difficile de la rejeter et de lui demander de partir. La voix de la rousse indiqua qu'elle était inquiète pour la gryffon. Ne voulant toujours pas montrer son visage même à sa meilleure amie, la blonde s'adressa à la Potter.

« Ça...Ça peut...aller, oui. Tu n'es pas censé être à la...table des Serdaigles ? » Disait-elle avec une voix accablante signe de tristesse et d'un son assez faible.

Tenir le coup, c'est d'une difficulté incroyable et la blonde commença à sangloter, elle voulait rester seule pour ne pas craquer. Artémis voulait se plonger dans les bras de sa meilleure amie et de pleurer à chaudes larmes pour évacuer un maximum, mais elle ne voulait pas alarmer les gens. Si elle le faisait, les élèves comme les professeurs se poseront énormément de questions et connaissantes certains, ils iront poser des questions d'ordre personnelles à Boucle d'Or. Lily et Marie-J étaient les seules qui pouvaient être au courant de son chagrin, mais Témis pouvait craquer à tout moment et son comportement allait surement attirer l'attention de quelques-uns des élèves comme adultes. La jeune blonde tremblait légèrement et alla attraper une main de la rousse pour la tenir fortement. Un soutien moral, la blondinette en avait beaucoup besoin pour un bon moment. En retirant l'une de ses mains pour prendre celle de son amie, Lily avait le droit à une vue sur le visage d'Artémis, les joues trempées de larmes, les yeux rouges et fatiguer signe que la jeune Gryffon n'avait que peu dormi ou pas du tout même, difficile de la savoir. La blonde n'avait pas beaucoup mangé juste assez pour ne pas tomber dans les pommes. Rien qu'en la voyant, elle faisait assez pitié et elle avait surement dû perdre quelques kilogrammes à cause de sa dépression.

Artémis regarda son amie pour lui parler, elle n'était plus du tout la même qu'avant et sa voix se remplissait de plus en plus de tristesse. Des larmes coulèrent encore et elle semblait se retenir de pleurer.

« Tu... Tu ne devrais pas rester avec moi... Je suis moche et...je ne veux personne...» Elle détourna tristement son regard suite à ses paroles.

Lily L. Potter ft. Artémis Pendragon

Le cœur battant de Lily indiqua à quel point l’enfant était inquiète pour l’autre fille aux allures si tristes. Elle n’avait pas prononcé le nom d’Artémis pour rien : elle avait reconnu visuellement et instinctivement les formes de sa meilleure amie. Après tout, lorsqu’on entretenait des liens sincères avec une personne, on finissait par acquérir le don de pouvoir savoir si elle se situait à proximité. La main de la jeune curieuse hésita à caresser avec tendresse la capuche de velours de la silencieuse. Le calme prônait peut-être plus les gestes que les mots, et la rouquine prit gentiment place à côté de la concernée. Craignant d’être rejetée pour une certaine raison, elle ne prit plus la parole à nouveau afin de laisser le soin à son amie de pouvoir prendre sa propre inspiration. Toujours dissimulée, elle ne souhaitait pas s’exposer. Son beau visage habituellement souriant était indubitablement teinté d’une once de détresse grandissante, d’un sentiment morne et fade qui pouvait dépasser ce qu’imaginait la troisième année.

Il était rare d’apercevoir Artémis vidée de son énergie, de son humour et de sa joie. Mystérieusement, Lily avait l’impression d’avoir déjà vécu cette situation : il n’y a pas si longtemps de cela, elle avait croisé la route de sa copine Sunny Milbury. Celle-ci avait souffert de la mort de sa sœur, et la demoiselle aux fines ondulations rousses avait dû la consoler un peu. Cette nouvelle année 2022 ne s’annonçait décidément pas si belle que prévu. Elle n’aimait pas l’idée de voir ses proches en mauvaise posture, et il lui était difficile de trouver les mots pour les réconforter.
Si l’on se basait sur les seules paroles que balbutiait la Gryffondor, on ne pouvait qu’en conclure qu’elle avait dû mal à s’exprimer. Son désespoir la menait à ne pas vouloir créer l’inquiétude, à feindre la joie, à dire que tout allait bien. Cependant, sa tentative ne fut qu’un réel échec. Ce n’était sûrement pas la tristesse de son visage qui allait parvenir à montrer au monde entier qu’elle répandait l’allégresse aujourd’hui. Même le soleil ne rayonnait pas à travers les vitraux de la Grande Salle ; cela sonnait comme le signe qu’une chose terrible s’était déroulée.

Les lèvres inférieures de l’aiglette s’étirèrent en un pâle sourire, qui lui dessinait un air maussade. Mystérieusement, elle semblait pouvoir ressentir une toute petite partie de la douleur de son interlocutrice. Étaient-ce les liens d’une amitié profonde ? Probablement. En tout cas, la jeune Potter était certaine de se sentir bel et bien morose pour ce qu’elle venait de voir.

« Je sais que tu mens, Témis. Je te connais, tu es ma meilleure amie, commença Lily dans un soupir. Et oui, je suis censée être à ma table, mais je viens de te voir en mode escargot reclus dans sa coquille et ce n’est pas ton genre d’agir comme ça. Que s’est-il passé ? »

La voix accablante et faible de la jeune blonde avait le don d’agacer l’aiglette, qui avait horreur de voir ses amis souffrir d’un quelconque mal. Entendre ces nouveaux sanglots qui déchiraient la rouge et or, c’était tout aussi insupportable que d’être contrainte d’aller à une retenue avec le professeur Lyard. La curieuse aux yeux noisettes tenta d’approcher sa main de la capuche de son amie, prête à la caresser pour lui faire savoir qu’elle avait tout son soutien. Peut-être qu’elle se cachait pour ne pas alerter tout le monde, mais entre la myriade d’étudiants joyeux et une fille seule qui ne se montrait pas, on avait vite fait d’avoir l’attention sur cette dernière.

A peine la demoiselle posa sa main sur Artémis que cette dernière la lui saisit pour la prendre dans la sienne. Cette main tremblante s’avéra chaude, et en même temps, ce n’était pas une chaleur très rassurante. Le rôle de consolatrice revenait donc à Lily, et elle tenait à bien faire les choses. Voir ce visage maigri, pâle et rouge de larmes n’était pas un beau spectacle. On percevait très bien qu’elle avait loupé quelques repas, et avait simplement dû avaler quelques bricoles sans apports en vitamines. Ce n’était pas la bonne solution que de se priver, même en état de déprime. Evidemment, la situation de la blondine était tellement inhabituelle qu’elle ignorait sûrement comment s’en sortir : elle ne déprimait jamais en temps normal.

D’un geste salvateur, la troisième année tourna le visage de son amie de son autre main valide. Les yeux de la Pendragon évitait celui de sa confidente, mais cette dernière désirait qu’elle la regarde dans les yeux. Il ne fallait pas qu’elle fuit les gens, elle devait accepter leur aide. Et cette main qui se refermait tendrement sur la sienne, était la preuve qu’elle n’avait inconsciemment pas envie d’être seule face à ses propres épreuves.

La main de l’enfant empêcha la tête d’Artémis de se cacher à nouveau. Elle la voyait face à face, et ses petits doigts vernis de rouge tentèrent d’effacer les dernières larmes coulantes de la victime.


« Tu dis n’importe quoi, Témis. Dis-moi ce qu’il se passe. J’ai senti, ces derniers temps, que tu étais étrange mais je n’ai pas voulu te le dire puisque je pensais me faire des films. Mais là, il est clair que tu ne vas pas bien et je suis désolée de ne pas m’en être rendue compte avant. Je ne vais pas te laisser toute seule, tu n’es pas moche et c’est faux, tu as besoin de soutien. »

Code par Lily L. Potter (Lilany)

Ma gardienne ♥

Lily Potter, une fille très studieuse, aimable, gentille et réconfortante quoiqu'elle ait un gros défaut, elle est dépensière et abuse un peu avec l'argent de ses parents pour des robes. Artémis l'aime énormément, c'est sa meilleure amie et aussi, sa confidente à qui elle peut tout dire sans avoir honte. Au début, c'était la guerre entre les deux sorcières, elles ne pouvaient pas se voir ni même se supporter. La jeune Pendragon lui faisait subir des bêtises comme une punaise sur sa chaise ou encore, lui balancer des tomates sur la rousse tout en se moquant de sa chevelure. Évidemment, la blonde en avait aussi bavé de son côté face à la Potter. Par contre, il avait fallu d'une bonne action de la rousse pour que leur amitié naisse et depuis ce jour, Arté s'était juré de la protéger. Oui, la protéger à son tour afin qu'elle soit quitte à ce niveau-là comme la défendre face à Aniek par exemple. Sa meilleure amie, c'est la première personne à qui Témis se confiait totalement même sa mère n'avait eu cette chance. Pour ce qui est de la complicité entre soeurs, Alice était encore trop jeune pour ce genre de conversation et ça sera comme parlé à un mur. C'était plutôt amusant de passer des journées en compagnie de Lily, elle qui parlait de mode alors qu'Artémis n'était pas trop fan de cela. Deux opposés qui avaient tout de même pu devenir extrêmement proche, un miracle de ce monde.

Aujourd'hui, c'était le moment de tout dire à la belle Serdaigle, mais c'était dur à faire sortir les mots. Déprimer à cause de l'hospitalisation de sa mère, Artémis avait perdu la joie de vivre, son sourire était remplacé par des larmes, son air joyeux par un air triste et son dynamiste par la dépression. Voilà, ce qu'était devenu la belle blonde à la rentrée et mentalement, cela allait être difficile pour la Gryffon de vivre en communauté. Il est certain que la plupart de ses amis allaient voir l'état mental de la Pendragon et ils feront tout pour l'aider à aller mieux. Boucle d'Or ne voulait que personne n'aille lui parler, mais au fond, elle espérait que quelqu'un vienne la voir pour la forcer à dire la vérité. C'est là que Lily intervenait, c'était comme si leur coeur était relié par un lien unique et magique. Sans savoir que c'était Témis, Luna était venu vers elle pour savoir ce qu'il lui arrivait et là, la discussion venait de commencer. Il était sans nul doute impossible de mentir à la rouquine, Artémis avait essayé de ne pas lui dire la raison de sa dépression, mais la Potter ne pouvait être trompé par les mots de la blonde. On pourrait croire qu'elles sont jumelles pour ressentir ce genre de choses et impossible de ne pas se cacher quoi ce soit, car elles seront ce que l'autre cache.

Être à sa table, c'était un peu méchant venant d'Artémis qui voulait dire, retourne d'où tu viens, mais apparemment, Lily n'avait pas compris ou elle l'avait comprise. La rousse ne voulait pas voir sa meilleure amie dans un état comme cela et sûr qu'elle voulait revoir une blondinette souriante et câlineuse débordante d'énergie. Lily voulait savoir ce qui s'était passé pendant les vacances, c'était la première fois qu'elle la voyait ainsi et il y avait de quoi s'inquiéter. Artémis n'est pas du genre à être très triste pour un rien et pour ainsi dire, tous ceux qui la connaissent, il était rare de la voir dans un tel état. Sur le coup, la blonde ne disait rien à propos de la question, elle faisait comme si elle n'avait rien entendu venant de la bouche de son amie. Montrant son visage en posant sa main sur la sienne, la tête que faisait Boucle d'Or faisait un peu peur et elle ne voulait l'aide de personne. Détournant son regard pour ne pas qu'elle la regarde sous un air si pathétique, mais la Potter en avait décidé autrement. Boucle d'Or ne pouvait pas la résister, Lily essayait de la forcer à la regarder et ne pas détourner le regard. Elle pouvait le voir, son amie voulait absolument savoir ce qu'elle avait et l'aidait de mieux qu'elle pourra. Sa meilleure amie, Lily ne l'était pas pour rien et cette amitié était précieuse, peut-être plus qu'une robe super belle. Ne pouvant donc pas détourner le regard ni même la tête, Artémis allait arrêter de jouer la têtue et l'écouter ainsi que tout lui dire.

Ces mots prouvaient qu'elles étaient très liés comme des soeurs jumelles, elle savait qu'Artémis ne se sentait pas bien depuis quelques jours. Elle voulait la soutenir, l'aider à retrouver le sourire et surement à penser à autre chose quand Arté lui dira son malheur. Artémis n'était pas moche pour Lily, elle était belle et la voir ainsi ne la plaisait pas. Elle essuya les larmes sur les joues de sa blonde, Lily est vraiment une personne bien. La jeune Pendragon ne regrettait pas de l'avoir à ses côtés et lui mentir était un manque de respect pour sa rousse d'amour. Reprenant son souffle, Boucle d'Or commença alors à lui expliquer son problème avec une voix triste et assez petite pour que seule Lily puisse l'entendre.

« Ma...Ma mère est à l'hôpital et...Ça fait presque 2 semaines qu'elle n'a pas ouvert...les yeux. » Elle se retient alors de pleurer et respire un peu avant de continuer. « Elle a fait un malaise durant le...réveillon de Noël, elle a été..inconsciente devant tout le monde, ma petite soeur à tout vu...c'est affreux...»

Des larmes coulèrent encore et enlace Lily fortement, elle n'en pouvait plus, garder un tel cauchemar, c'était trop dur pour la blondinette. Artémis craqua dans les bras de son amie, sa tête contre sa poitrine et tout en pleurant. Rien que d'y penser et d'en parler, cela lui faisait si mal à son petit coeur fragile. La nouvelle année avait vraiment mal commencé pour Témis, elle aurait préféré que ce soit elle et non sa mère. Si seulement, si seulement elle aurait su pour la santé de Pandore, la Gryffon serait revenu plus tôt et elle aurait pris soin de sa maman. Boucle d'Or tenta de masquer ses pleurs en gardant sa tête dans la poitrine de Lily pour que personne ne l'entende, mais difficile de savoir si c'était le cas.

« J'ai...J'ai peur, Lily...Peur de perdre ma mère. Ma petite Alice...et moi...nous sommes trop jeune pour ce genre de drame. Je me...sens si mal, j'ai si peur. Lily, j'ai besoin de toi, tellement besoin...Ne...Ne me laisse pas seule, pitié ! Maman !!! »

Artémis s'effondra en larmes, son coeur brisé et son état ne faisaient qu'empirer. Sa mère était tout pour Artémis, sans elle, la blonde ne serait plus quoi faire ni même lui demander des conseils pour sa vie d'amour ou de filles. Le mot maman revenait souvent dans les pleurs de la Gryffon. La voir dans un tel état était assez impressionnant même pour son père s'il était présent à ce moment-là. Qu'allait faire Lily pour apaiser la tristesse de la blonde ? Et est-ce que les pleurs de la sang et or allaient attirer un adulte vers elles ?

Lily L. Potter ft. Artémis Pendragon

Jamais, Lily n’avait regretté d’avoir connu Artémis. Elles n’étaient pas meilleures amies sans raison, et le chemin qui les avait mené à s’adorer énormément n’avait pas toujours été simple. C’était juste parce qu’elles étaient vraiment amies qu’elle avait pu développer une relation aussi solide que le fer. En première année, la rouquine avait tenté d’approcher la Gryffondor mais cela ne s’était pas avéré très facile comme tâche. Lily était vue comme une fille fort aimable par la plupart des élèves de sa promo, mais aux yeux d’Artémis, elle n’était qu’une pimbêche supplémentaire qui passait son temps à vanter les mérites de son père. Parce qu’elle était la progéniture du grand Harry Potter, l’aiglette ne pouvait s’empêcher d’en parler à qui voulait bien l’entendre. Elle passait pour une personne orgueilleuse, capricieuse et idiote aux yeux de la blondine plutôt turbulente en classe. Pour notre héroïne, Pendragon n’était qu’une pitre comme on en voyait souvent… un pitre à punir par des retenues et des points en moins. Aucune des deux ne connaissaient ou ne voulaient comprendre l’histoire de l’autre, après qu’Artémis ait rejeté les approches de Lily. Blessée dans sa fierté, la bleue et bronze avait passé son temps à juger son « adversaire » auprès d’enfants tout aussi commères qu’elle. L’une n’hésitait pas à faire la misère à l’autre et durant une ou deux semaines, les premières années évoquaient tout un tas de rumeurs à propos de leurs querelles très enfantines.

Cependant, les choses avaient changé le jour où Lily avait sauvé Artémis des griffes de Serpentard aux mauvaises intentions. Elle n’était pas obligée de le faire, mais elle était assez mature pour savoir que ne pas assister à une personne sans défense était un acte aussi pitoyable que de s’en prendre à plus faible que soi. Au départ, elle ne l’avait secourue que par principes et non pas par envie de s’en rapprocher. Cela dit, les deux filles avaient fini par avoir une longue conversation pour s’expliquer et petit à petit, les choses étaient devenues plus paisibles. Aujourd’hui, elles étaient les meilleures amies du monde et la Serdaigle n’était pas prête de l’abandonner.

Pour preuve, elle faisait tout pour que son amie puisse être en pleine forme, qu’elle puisse sourire et rire comme elle le faisait d’habitude. Non décidément, si la blondine était triste, elle l’était aussi. C’était inexplicable, c’était comme ça. Elle imaginait à quel point Témis devait vivre quelque chose de de difficile, qu’elle avait dû affronter la solitude en conservant ce secret jusque maintenant. Tout cela était terminé, puisque la cadette des Potter ne comptait pas la laisser se renfermer de cette façon. Elle avait besoin de soutien, et elle se tiendrait là pour l’aider à s’en sortir, quoi qu’il arrivait. Elle était prête à entendre son récit, et à dissiper ses malheureuses larmes reflétant sa détresse.

Cette détresse même prenait sa source dans le mal qui touchait sa mère. Depuis deux semaines, elle était dans un état de coma, à l’hôpital. Apparemment, ce malaise avait eu lieu durant le réveillon de Noël. La mine morne, une grimace se dessina au coin des lèvres de la rouquine. Elle devait imaginer à quel point cela devait être dur à encaisser, surtout à la veille de Noël. Pendant que sa mère tombait au sol, presque inerte, les autres fêtaient le réveillon dans la joie et la bonne humeur. Il n’y avait nul doute au fait que la nouvelle année ne s’annonçait pas gaie pour les Pendragon. Lily compatit, et elle accepta l’étreinte de son amie et elle la serra fort contre elle… comme si sa vie en dépendait. Non, elle ne supportait pas de voir la jolie rouge et or en train de pleurer. Il fallait qu’elle se sente soutenue, et non pas seule. Sa petite sœur irait bien, elle aussi. La tête enfouie contre la poitrine de la Serdaigle, elle devait bien sentir que le rythme cardiaque de Lily s’était accéléré sous l’annonce de cette mauvaise nouvelle.

« Témis, je sais que ça a été horrible. Mais tu sais, tout va bien se passer pour ta maman. Il faut que tu sois forte à l’avenir. Tu peux pleurer de toutes les larmes sur moi, cela ne me dérange pas. Cependant, pleure vraiment toutes tes larmes et tu te sentiras un peu mieux. Je suis là, Témis. Tout ira bien, la médecine a fait des progrès très spectaculaires de nos jours alors je pense que tout ira bien. J’ai une cousine qui est médicomage et si elle s’occupe du bon secteur, je pourrais peut-être te donner quelques infos… Allez Témis, courage. » dit-elle sur une voix qui se voulait rassurante, calme et douce.

Lily avait presque envie de pleurer elle-aussi : sans doute qu’elle compatissait beaucoup trop. Si cela avait été sa propre mère, comment aurait-elle réagi ? Au moins, James et Albus auraient tout fait pour la réconforter mais son moral serait toujours resté au plus bas. Ce n’était pas non plus les quelques plaisanteries de James qui l’auraient remise d’aplomb. Témis tremblait. La peur régna dans son petit esprit, elle craignait de perdre ce qu’elle avait de plus cher au monde. Oui, elle était bien trop jeune pour subir ce genre de drame, et elle le manifestait dans ses dernières exclamations dans lesquelles elle réclamait la présence de sa mère.

Ce spectacle était totalement abominable, et la Serdaigle avait l’impression de ne pas pouvoir l’aider. Elle se retrouvait dans la même situation que lorsque Sunny était en détresse. Il était tellement dur de faire cesser de pleurer une personne qui souffre d’une chose que vous n’avez pas. Dans une volonté de la calmer un peu, elle lui caressa le dos et les cheveux. Elle continuait à la tenir contre elle, à sentir ses larmes lui mouiller sa robe. Ce n’était pas grave, ce tissu n’avait aucune importance pour elle aujourd’hui.

« Je suis là, Témis. Chuuuut… Ca va aller, ça va aller.... Je ne te laisserai pas seule, et je suis sûre que ta mère s’en sortira… Elle n’a jamais eu d’antécédents médicaux à propos de ça ? Tu sais, elle est peut-être dans le coma, mais la magie permet beaucoup de choses. Elle se réveillera bien vite, c’est certain. Calme-toi, tu sais que je t’adore et que je n’aime pas voir ton visage tout triste... » poursuivit-elle, les yeux rivés sur le cuir chevelu de sa copine.

Elle continuait de la caresser, dans la douceur et la tendresse. Une tendresse qu’Artémis aurait très certainement préféré recevoir de sa mère, mais pour l’heure, elle devait compter sur ses amis.

Code par Lily L. Potter (Lilany)