Lily L. Potter ft. Octavia Keddle

Il n’y avait rien de mieux que de confier un petit animal de compagnie à un jeune étudiant à Poudlard. On pouvait autant se faire des amis humains que des amis animaux, et généralement, ces derniers se montraient assez sages pour ne pas dévoiler le moindre de vos secrets. Si Lily devait définir l’individu le plus fiable de tout son entourage, ce serait sans nul doute Lesky. Cette boule de poil couleur blé et tâché de gris ne l’avait encore jamais trahie, bien qu’il soit doté d’une grande sournoiserie. Comme un peu près tous les chats. Il ne tenait jamais en place, et était toujours en quête d’une nouvelle exploration du château. Il rapportait parfois des pauvres souris égorgées, ou des oiseaux déchiquetés, mais mis à part cela, c’était une créature très sympathique.

Agé de trois ans, Lesky avait vécu l’intégralité de sa vie auprès de la jeune Lily. Elle était très attentionnée et elle n’oubliait jamais de s’en occuper. Peut-être même qu’il lui arrivait de trop le caresser et la bête n’était pas du genre à apprécier les caresses sur le long terme. Non, il préférait mille fois mieux son indépendance. Cela horripilait la Serdaigle, qui n’aimait pas être mise de côté. Malgré ces défauts, elle l’aimait beaucoup et passait un peu de son temps libre en sa compagnie. Hélas, elle avait tout de même le devoir de faire attention à ses actions puisque bien souvent, Lesky s’aventurait dans des endroits peu propices à la présence de chats. Aujourd’hui, il n’échappait pas à cette habitude, au plus grand malheur de la rouquine.

« Lesky, sors de ta cachette. Je n’ai certainement pas envie que tu te remettes à faire tes griffes n’importe où. » s’imposa la voix de la troisième année dans le dortoir des aigles.

Préparée pour son futur cours de Potions qui allait avoir lieu dans une heure, il ne manquait plus qu’à s’assurer que l’animal allait bel et bien rester dans la salle commune. Attendant désespérément une réponse de son ami, Lily finit par soupirer d’irritation. Une fois de plus, le fourbe était parvenu à esquiver sa vigilance pour aller se dégourdir les pattes n’importe où. Cette idée n’était pas très séduisante. A Poudlard, tout pouvait arriver, surtout avec la présence d’un concierge grognon. Il n’y avait rien de pire que de tomber sur cette tête laide et livide, qui vous dévisageait comme si vous veniez d’un autre monde. Des retenues, Lily n’en avait eu que très rarement mais elle savait de quelles fausses excuses pouvait s’armer le concierge, pour punir.

Refermant sa dernière boucle d’oreille en forme d'anneau, la petite Potter quitta sa chambre vêtue de sa robe de sorcière et de son sac de cours. Dans la salle commune, quelques élèves ici et là lisaient leurs cours sans échanger un seul mot. Ils relevèrent simplement la tête lorsque notre héroïne vint leur interroger sur la disparition de son chat. L’un d’eux affirma l’avoir vu redescendre vers les niveaux inférieurs, à proximité des cachots. Ce n’était vraiment pas son jour de chance. Les cachots se situaient à l’opposé de la salle commune ; quand bien même elle se rendrait bientôt à son cours de Potions, elle n’avait aucunement l’envie de s’y rendre en avance. Elle remercia l’étudiant de ses informations, et ne perdit pas une seconde pour dévaler les escaliers qui menaient à sa destination. Quel fichu chat cureux… Il lui ressemblait beaucoup à vouloir fouiner là où il ne devait être présent, et cela ne l’arrangeait pas de devoir scruter chaque recoin des cachots pour y trouver son adorable ami.

De bonnes longues minutes lui furent nécessaires pour atteindre la fameuse cachette du sournois à moustaches, pas décidé à sortir de là où il était tapi. Une ambiance plutôt glacée et sombre la plongea dans une atmosphère presque glauque, mais dont elle avait tant l’habitude depuis qu’elle étudiait à Poudlard. Lily n’avait jamais trouvé ce lieu plaisant ou même romantique, et elle ne comprenait pas le penchant des Serpentard pour ce lieu si sinistre et morne.

« Lesky, je suis venue te chercher. Sois gentil et reviens. Je vais bientôt avoir cours, alors ne me fais pas un sale coup. » annonça-t-elle clairement d’une voix à la fois douce et autoritaire.

Comment parler à un chat ? C’était bien une question à laquelle elle doutait fortement d’avoir la réponse. Evidemment qu’elle parlait dans le mur, mais elle espérait que la simple tonalité de sa voix parviendrait à attirer Lesky vers la sortie. Après tout, il était d’un naturel curieux. Une curiosité qui le menait souvent à se faire réprimander, par ailleurs. Frôlant les murs de ses mains froides, Lily observa attentivement les alentours silencieux : personne ne semblait être là. Les seules lumières provenaient des torches placées sur le côté, les flammes dansantes pendant qu’elles consumaient le combustible. Leur légère source de chaleur avait tout de même de quoi rassurer sa méfiance inexplicable des cachots.

Et là, alors que le calme régnait, un élément parasite vint faire réagir les tympans de l'enfant. Un simple sursaut engendra l'appel d'un battement de coeur plus rapide.

« C'est toi.. Lesky ? »

Code par Lily L. Potter (Lilany)

Lily L. Potter ft. Octavia Keddle

Les cachots n’avaient pas une mauvaise réputation pour rien : les différentes odeurs nauséabondes ne faisaient pas frémir les narines, et les bruits étranges que l’on pouvait y entendre étaient dignes de ceux d’une histoire horrifique. En dehors des cours de potions, les élèves normaux ne s’y rendaient jamais. Il n’y avait quasiment aucune autre source de lumière que les torches, et cette obscurité paraissait presque sordide. Lorsque le calme finit par revenir, Lily n’entendait que les battements de son propre cœur. Elle n’imaginait pas qu’un danger pouvait se trouver à Poudlard, mais elle avouait ne pas apprécier le fait de ne pas savoir ce qu’il y avait au bout de tous ces couloirs. Quelques ombres suspectes semblaient désigner la présence d’araignées dans le coin, et l’adolescente esquissa une petite grimace quand elle crut frôler du doigt l’une de ces maudites toiles.

Arrivant à un carrefour où se séparaient trois différents couloirs, la Potter ne s’engagea pas immédiatement dans l’un d’eux. Elle connaissait plus au moins leur destination, mais elle craignait de tomber sur un élément perturbateur : un Serpentard qui viendrait lui chercher des noises en vue de son apparition injustifiée dans ces lieux. En matière de soucis, elle rencontrait assez avec Aniek et January. Ceci dit, son attention fut sans plus attendre détourné vers le côté droit, où un miaulement presque discret se fit entendre. La Serdaigle s’y précipita, sûre d’y retrouver son ami avant qu’il ne s’en aille ailleurs.

« Hé, attends ! » tonna-t-elle, alors qu’elle crut apercevoir la queue de son chat à l’extrémité d’un virage.

La belle n’aimait pas les courses poursuites après le moustachu car elle savait pertinemment qu’il était bien plus véloce et agile qu’elle. En un seul mouvement, il pouvait creuser l’écart entre eux. Le bruit de ses pas raisonna d’autant plus, au fur et à mesure de sa course. Jamais ces corridors, presque plongés dans la pénombre, ne lui avaient semblés être aussi longs. Comment les Serpentard parvenaient à trouver leur chemin ? Telle était la question. Cependant, ce même couloir ne tarderait pas à finir en une impasse où la seule sortie résiderait dans le simple fait de retourner en arrière. Lily sentait que le piège s’abattrait bientôt sur le sournois à tâches grises. Dès lors que les miaulements se poursuivirent de manière répétée et plus forte, un fin sourire s’étira chez la troisième année. La petite boule de poil observa sa maîtresse de ses yeux smaragdins, curieux de connaître ses intentions. La queue remuante, et principalement appuyés sur ses deux pattes arrières, il demeura immobile alors que sa gueule laissa tomber sur le sol, le cadavre d’une pauvre musaraigne.

Il y a des années de cela, la rouquine ne comprenait pas comment ces félins pouvaient s’attaquer à plus faible que soit. Il lui était déjà arrivé de se débarrasser du cadavre d’une souris, avant que le chat familial ne le déguste. Elle prenait cet acte bien plus pour de la barbarie que pour survivre. Aujourd’hui, l’idée même de lui voler son repas ne lui venait pas en tête et elle était même très fière qu’il ait pu chasser une proie alors qu’elle s’était lancée à sa poursuite. Son sourire s’étira davantage, laisse presque apparaître ses dents. Sa fine silhouette s’approcha de la créature, la main sûre tendue vers le pelage de son ami aux oreilles pointues. Ce dernier n’échappa pas à la douce caresse qu’elle lui procura, sans doute trop occupé à croquer sa proie avec un véritable appétit qu’il ne trouvait pas dans ses croquettes habituelles.

Quand vint le temps au moustachu de digérer, il se laissa prendre dans les bras de sa maîtresse qui espérait plus que tout quitter les lieux. Mais elle avait le sentiment de ne pas être seule. A vrai dire, elle l’avait toujours eu, toutefois elle n’y avait pas trop prêté attention jusque-là. Les lieux étant pourtant éclairés par des torches flamboyantes, la rouquine hésita à se servir d’un Lumos. Doucement, mais sans parvenir à éteindre les bruits de ses pas, elle reprit le chemin inverse. C’est là qu’elle crut que ses yeux lui jouaient des tours.

Non loin de là, une masse sombre se dessinait de plus en plus clairement. Immobile, mais parfaitement bien défini dans le décor. Lesky se mit à miauler une nouvelle fois, confirmant les doutes de la Serdaigle. Il s’agissait d’une personne à proximité qui l’observait sans bouger. Les orbes oculaires de Lily, étant habitués à la pénombre, distinguèrent une jeune fille sans doute plus âgée qu’elle et qui n’inspirait finalement pas de la méfiance. Sa forme svelte et élancée donnait l’impression qu’elle prenait soin de son régime alimentaire, alors que sa chevelure de jais bouclée et épaisse lui conférait un petit côté sauvage plutôt charmant.

« Euh, salut. Excuse-moi si je t’ai dérangée en faisant du bruit. Mon chat n’aurait pas dû venir ici, en fait. Mais si tu pouvais ne pas le dire au concierge, je te serais reconnaissante. » lança l’enfant des Potter, ne sachant pas quel ton utiliser avec cette inconnue.

En analysant un peu ses paroles, on percevait clairement que Lily n'était pas du genre à aimer les infractions au règlement. Certes, les animaux étaient autorisés à Poudlard mais on demandait à leurs possesseurs de savoir s'en occuper afin de ne pas les retrouver n'importe où. En général, on faisait en sorte qu'ils restent dans les salles communes. Par conséquent, elle ne désirait pas finir en retenue à cause de cette bévue.

Code par Lily L. Potter (Lilany)

Lily L. Potter ft. Octavia Keddle

Posé dans les bras de la douce humaine, la petite boule de poil ne comptait pas y bouger avant un petit moment. Il avait eu ce qu’il avait tant désiré : un repas tout à fait convenable et délicieux. Le coquin s’en léchait encore les babines, se souvenant encore de la manière dont il avait attrapé l’imprudente. Sa langue vint nettoyer les petits résidus de sang maculés sur le pelage de sa patte avant, puis il retint toute son attention sur l’autre humaine silencieuse qui venait apparemment de surprendre sa maîtresse. Il ignorait ce qu’il se passait, mais il ne cessait de fixer la fille aux cheveux bouclés. Il l’avait déjà aperçue il y avait quelques minutes de cela, mais il l’avait totalement ignorée. Après tout, elle n’était pas aussi délectable qu’un musaraigne.

Les bras de Lily se refermaient sur Lesky, ne souhaitant pas qu’il ne s’échappe à nouveau. Elle le connaissait assez pour se douter qu’il était capable de lui faire un sale tour, au moment elle baisserait sa garde. L’heure était désormais venue de revenir dans sa salle commune, mais avant cela, une petite discussion semblait s’imposer. Rien de bien sérieux, mais il était que l’élève qui se tenait devant elle dégageait quelque chose d’étrange. Une aura d’un calme olympien mais aussi une sensation de renfermement pouvaient presque refroidir la peau de la troisième année. Elle ne trouvait pas cette impression négative, mais simplement inhabituelle. Les yeux de l’inconnue se caractérisaient par un beau bleu océan qui mettait en valeur la pâleur de son teint. On aurait dit qu’elle n’avait jamais vu la moindre lueur du soleil, et qu’elle cherchait même à en échapper. En tout cas, la première impression que Lily put avoir en écoutant sa réponse était qu’il ne fallait pas la brusquer. Elle se montrait tout de même un peu sèche et froide dans ses paroles, et la Serdaigle sut qu’elle devait redoubler de prudence.

Il y avait des personnes avec qui on menait facilement des conversations, et avec d’autres, où ce sujet était un peu délicat. La rouquine était encore trop jeune pour le comprendre, mais Albus lui avait déjà dit que les personnes les plus silencieuses étaient celles qui regorgeaient le plus de richesse en eux. Evidemment, elle prenait cela pour une morale digne d’un conte de fée, puisqu’elle ne voyait pas en quoi ces mêmes individus souhaitaient dissimuler leur richesse intérieure. Cependant, elle ne pouvait pas dissimuler le constat que cette fille paraissait mystérieuse. Celle-ci lui assura de ne rien dire à qui que ce soit.

« Ah merci beaucoup. En ce moment, je n’ai pas trop besoin de soucis supplémentaires, j’ai déjà une retenue injuste avec Lyard. »

Paradoxalement, Lily ne chercha pas à savoir si elle allait réellement tenir sa promesse : elle lui semblait fiable. Elle ne sut expliquer la raison pour laquelle elle avait confiance, mais ses craintes s’étaient envolées. Pendant ce temps-là, Lesky laissa échapper un énième miaulement en continuant de se lécher les pattes avant. La jeune demoiselle posa sa main gauche sur sa tête, entreprenant d’agréables caresses d’affection. Il lui en faisait vraiment baver parfois, mais elle l’adorait. Il était tout beau, tout foufou, et sa curiosité faisait son charme.

Quand l’inconnue reprit la parole, ce fut sur un ton un peu plus accueillant, sans pour autant être chaleureux. Elle lui avoua qu’elle posséder aussi un chat et qu’il n’était pas toujours simple de les surveiller en permanence. Cette remarque fit hocher la tête de la Serdaigle, qui ne pouvait qu’appuyer ces paroles. Les chats étaient l’une des créatures les plus fourbes qui soit, capable de se faufiler où il le voulait et quand il le désirait.

« C’est sympa que tu en aies un. Et j’imagine qu’il traîne aussi dans ce coin, non ? C’est plutôt sombre, ils doivent être à leur aise, je suppose. » tenta-t-elle de dire, à la recherche d’informations.

En vérité, elle se demandait si l’inconnue était venue par goût de l’aventure, ou à cause de son chat. En toute logique, il n’y avait nulle raison de trouver cet endroit très attirant.. du moins, Lily songeait fortement à la seconde raison. Laissant échapper une légère toux en raison du froid, elle venait de se rendre compte à quel point la chaleur de la cheminée de la salle commune lui manquait. Si les cachots représentaient le lieu idéal pour conserver les potions au frais, c’était vraiment dissuasif comme coin de détente.

Code par Lily L. Potter (Lilany)