Etrangement, je me disais que cette journée serait particulièrement attrayante ! Ce matin, j’avais reçu une lettre de mon oncle et rien de mieux que des mots de sa part pour que la journée commence bien. Pas de doute à avoir, aujourd’hui s’annonçait vraiment bien. Bon, depuis quelques temps, je questionnais pas mal Aygaus sur les activités de Tobias, étant quelque peu agacée de ne pas être tenue au courant. Bientôt j’en saurai plus, et ça avait déjà commencé avec la lettre de ce matin : un régal !
Bon, la matinée était tout de même bien remplie, mais j’étais tellement en forme que les cours du matin n’étaient qu’une banalité. En fait, quand je disais en forme, c’était très bien pour moi et mes amis, mais beaucoup moins pour tous ces idiots qui partageaient les salles de cours avec nous. Oh, j’étais discrète, discréditer mes camarades sans être remarquée par les professeurs était une chose que je savais très bien faire. Et ce matin, j’avais réussi à agacer ceux que je voulais sans me faire prendre. Ah, c’était tellement plaisant !

Après le déjeuner, 2 heures de libres s’offraient à moi. J’avais quitté mes amis serpents après le repas, leur signifiant que je les retrouverai plus tard, et je pris la direction de la volière où je décidai d’aller récompenser un peu Voedin, mon hibou, que j’exploitais pas mal en ce moment ! Ah, les vacances approchaient… j’étais déçue de ne pas passer les fêtes de fin d’année avec mon oncle mais j’étais ravie de savoir que je le verrai pendant ces vacances, à la taverne d’Idiya, surement avec Aygaus d’ailleurs. Le plus important était que je le voie, voilà tout. Les fêtes de Noël ne représentaient pas grand-chose pour moi mais être entourée de mes potes pour en profiter au mieux me semblait être une excellente option.
J’étais dans mes pensées quand je fus bousculée par… hum c’était quoi cette petite créature ? Ah, un bébé Poufsouffle, que je reconnus d’ailleurs… un né-moldu. Je pris un petit sourire sadique alors qu’il me regardait comme si j’allais le croquer, puis je lui sifflai : « Si tu as des yeux gamins, c’est pour regarder devant toi… va falloir que je te greffe un cerveau ou quoi ? » Je fronçai les sourcils puis, tout en soupirant et secouant la tête, j’ajoutai : « Ah… ça n’en vaut même pas la peine, la meilleure des options serait pour toi de quitter l’école. » Je haussai les épaules tout en tournant la tête pour observer les alentours et là… oh que ma journée était bonne ! Je remarquai ce bon vieux Nathan en train de lire. Oh, ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas eu la bonté de m’adresser à lui, j’étais certaine que ça lui manquait. Le gamin me fixait toujours, comme attendant que je lui dise de partir, ce qui me fit rire. Je lui lançai alors : « Dégage petit idiot ! Tu as de la chance, j’ai d’autres chats à fouetter… » Le Poufsouffle déguerpit en vitesse et je ne pus m’empêcher de lever les yeux aux ciels… ah, ces nés-moldus, aucun courage, que de la peur ! C’était tellement désolant…

Elle marcha alors d’un pas lent vers le jeune homme, joignant ses mains lorsqu’elle arriva à quelques mètres de lui, affichant un petit sourire machiavélique sur le coin de ses lèvres. Il était adossé contre le mur, lisant surement un livre stupide, y avait pas de doute. Ne l’avait-il vraiment pas vu ou faisait-il style qu’il ne l’avait pas vu ? Aucune importance, elle ferait en sorte qu’il n’oublie pas de l’avoir croisé aujourd’hui. S’il y avait bien quelque chose qu’elle appréciait chez Nathan, c’était son secret ! Oh oui, elle aimait savoir tant de choses sur lui, elle aimait lui faire du chantage et savoir qu’elle était maître de la situation. Bien sûr, ce n’étais pas plaisant pour lui mais… je m’en contrebalançais ! Ce gars-là, à la base, avait de l’or entre les mains, et il gâchait tout avec ses idées idiotes. Alors, pas de pitié à m’amuser avec lui.

Je m’approchai alors de lui doucement et une fois à son niveau, m’emparai de son livre et le parcourus des yeux pendant quelques secondes avant de le retourner pour voir la couverture. Je le refermai alors sans prendre la peine de noter sa page – ben quoi, ‘manquerait plus que je sois gentille ! – et je levai les yeux vers lui, un sourire sur le coin des lèvres.

« Alors Fitzgerald, tu croyais pouvoir te cacher derrière ton bouquin de nana ? » Je me postai alors devant lui, gardant son livre dans les mains et faisant en sorte qu’il me regarde droit dans les yeux. « J’me disais que ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu toi et moi… ça me manquait ! » Dis-je d’un ton amusée avant de poursuivre, croisant les bras, le livre bien blotti contre moi : « Comment va ta famille Fitz ? » Je marquai en temps d’arrêt, comme pensive. « Il me semble que Noël approche non ?! J’aurai bien quelques petites envies… »

Du chantage, encore du chantage ? Bien sûr, mais je savais des choses que d’autres auraient du mal à encaisser sur le compte du jeune homme, et je savais que je pouvais profiter de lui. Est-ce qu’un jour ça me retomberait sur le coin du nez ? Surement, mais au moins je me serai amusée et en aurait profité !

Avoir quelqu’un en grippe et ne jamais le lâcher était-ce agréable ?! Oh, beaucoup plus que vous ne puissiez l’imaginer ! Oui, on pouvait me qualifier de peste, de vipère, d’horrible personne… mais en réalité je prenais ça comme un compliment. Je ne souhaitais pas être gentille, niaise ou bonne, juste pour que l’on m’apprécie. Je m’en moquais royalement ! Ce que je voulais, c’était réussir et surtout garder mes valeurs en tête, les respecter, quitte à devenir odieuse avec les personnes qui n’en valaient pas la peine ou qui avaient laissé passer leur chance. J’avais horreur des faibles et de ceux qui se laissaient abattre. Je m’amusais eux, oui c’était vrai, parce que je ne comprenais pas qu’on puisse être ainsi. Mais ce que je préférais, c’était quand mes « victimes » essayaient de se défendre, de se débattre, rendant les choses encore plus amusantes et distrayantes.
Aujourd’hui, j’avais trouvé la proie parfaite : Fitzgerald ! Je ne le comprenais pas ce mec, mais je savais assez de choses sur lui pour avoir ce que je veux, bien qu’il le faisait en se rebellant… oh, c’était tellement plus intéressant ! J’avais la chance de l’avoir croisé, là, dans les couloirs, avec son bouquin de cours. Nan, vraiment, qui lisait des livres de cours dans les couloirs, au milieu du bruit et des crétins de Poudlard ?! Fallait vraiment être idiot pour faire ça. Bon, il fallait dire vrai, je n’avais aucun respect pour le Serdaigle et je m’amusais de lui mais c’était sa faute après tout, il ne méritait pas ce qu’il avait !

« Un livre de Nana ? Alors soit tu ne sais pas lire Frowein, soit tu n'es pas très futée. C'est un livre sur l'histoire de la magie, et un livre de cours. Tu sais le genre de livre que tu lis aussi, si tu as l'intelligence de rendre tes devoirs ? »

Je ne pus m’empêcher de rire, levant les yeux au ciel. Bien, c’était parfait, il me tenait tête et j’étais ravie qu’il le fasse, il deviendrait mon petit plaisir de la journée. Ce qui était certain était que Fitzgerald était très terre à terre, et il utilisait cela « contre » moi, pensant que ça me toucherait. Mon pauvre petit, tu avais encore des choses à apprendre. L’avantage : tu me faisais rire, et ça n’avait pas de prix ! Alors qu’il parlait, cherchant à me rabaisser, je retournais son bouquin de cours entre mes mains, le feuilletant au passage, bien que je le connaissais. Seulement, le mien était en bien moins bon état que le sien, l’échanger était vraiment une chose à faire. Je ne répondis pas à sa petite provocation de comptoir, qui me fit sourire de façon amusée, évidemment. J’avais une petite idée derrière la tête, mais je le laissais me faire la morale, c’était assez drôle comme situation tout de même. Je ne disais rien, le regardant dans les yeux, faisant quelques pas dans un sens, devant lui, puis faisant demi-tour, faisant un geste avec ma main droite mimant un moulin.
Il avait le regard posé sur son livre, comme un chat devant sa balle… oh, il avait donc peur pour son livre. Nouvelle chose amusante sur laquelle je pourrais jouer, une fois encore.
Alors que je posais une petite question sur sa famille, le jeune homme reposa un regard noir sur moi, ce qui me fit afficher un sourire sadique, me mordant la lèvre inférieure de satisfaction, comme si je venais de mettre le doigt sur LE parfait sujet.

« Ma famille va bien, merci de t'en inquiéter Aniek, mais je doute que cela te regarde. En l’occurrence, oui tu as deviné Noel approche, bravo la perspicacité, tu m’éblouis par tant d'intelligence, et si tu veux quelque chose, je suis certain que ton copain pourra te les offrir n'est ce pas. Alors rend moi mon livre s'il te plait, j'aimerais retourner travailler mes cours ? »

Bien, il continuait dans sa lancée et j’aimais ça ! Et bien mon cher Nathan, tu ne tiendras pas longtemps face à moi si tu me demandais déjà des petites faveurs… que bien sûr je ne t’accorderai pas. Mon copain ? Je haussai les épaules à ses mots, faisant une petite moue rieuse, me disant que si c’était le cas, j’aurai tout ce que je voulais. Mais bien sûr, ce serait beaucoup moins distrayant qu’avoir des choses de personnes qui le feraient à contre cœur… mais qui le feraient tout de même.

« Effectivement, je suis trop polie, je me moque royalement de ta famille… » Dis-je tout en roulant des yeux avant de reprendre, avec un sourire machiavélique sur le coin des lèvres. « Ne me provoque pas trop Fitzgerald, tu sais très bien, de toi à moi, que tu pourrais les regretter… enfin, ça me distrait, c’est assez plaisant de te voir te rebeller comme ça. Tu as enfin décidé d’apprendre à te défendre ? Intéressant… » Dis-je en faisant les cent pas, mettant ma main sur mon menton comme si je réfléchissais. « Mais ça ne changera rien entre nous, je pense que tu peux faire quelque chose pour moi… » Lui lançai-je, le fixant droit dans les yeux avant de m’accroupir et d’ouvrir mon sac. J’y glissai alors son manuel d’Histoire de la Magie, je sentis d’ailleurs que ça ne lui plut pas des masses mais ça me fit sourire. Rapidement, j’en sortis le mien, dans un état un peu plus négligé que le sien. Je lui tendis alors, de façon provocante, attendant de voir sa réaction… Oui, je voulais le tester aujourd’hui, et j’avais envie de jouer. Je me relevai alors, fermant mon sac que je me remis en bandoulière et continuai de le tendre au Serdaigle. « Arrête de chialer Fitz, je te donne même mon bouquin… ma bonté me perdra ! Ne me remercie pas, j’aurai d’autres choses à te demander… »

Vu son comportement aujourd’hui, je me doutai qu’il allait réagir, et c’était justement ce que je voulais voir… Nathan s’agacer et me céder, je n’attendais que ça !

Tiens donc, l’aiglon avait mangé du lion ce matin, je ne pouvais que m’en délecter. Oui, j’étais une vipère, oui j’étais cruelle, odieuse et bornée, et j’adorai ça. J’adorai provoquer la crainte et la haine, juste parce que c’était plaisant et que je me foutais royalement d’avoir le respect de gens qui ne le méritaient pas ! Je n’étais pas hypocrite, je ne ferais pas ami/ami avec de telles personnes. Je ne serai pas gentille juste pour être gentille… surtout que je ne voyais pas l’intérêt de l’être sincèrement sauf avec mes proches.
Oh, évidemment, je n’avais aucune sympathie pour Nathan, le voir se rebeller me faisait rire tant ce n’était pas naturel. Oui, c’en était presque désolant mais ça me faisait rire. Nan, vraiment, ce mec était trop « gentil », naïf. Même en s’agaçant ou en me tenant tête, il n’était pas crédible. Pourtant, moi à sa place et vu sa situation, je n’aurai pas choisi la voie de la lâcheté. Mais bon, chacun faisait ses propres choix, même si parfois ils étaient totalement idiots et qu’ils montraient à quel point certains étaient faibles et déprimants… ce que je ne serai jamais ! Jamais ô grand jamais je ne laisserai quelqu’un me marcher sur les pieds. J’avais le contrôle, crétin était celui qui pensait qu’il pourrait me rabaisser ou me blesser. J’avais un cœur de pierre, je ne m’attachais pas et laissais les sentiments et les émotions bien loin de moi… alors autant dire que les petites attaques ne me touchaient pas le moins du monde, dommage pour ceux qui les tentaient… au moins ils ne se recroquevillaient pas dans leur coin comme cette Underwood de froussarde, c’était le seul point que je pouvais accorder à ceux qui essayaient de se défendre… même si cela me passait bien au-dessus !

J’aimais menacer. Oh oui, j’adorais ça même parce que je prenais plaisir à voir de la peur ou de l’appréhension dans le regard des gens. Je savais manier les mots et j’aimais voir leurs impacts… voir les réactions que cela engendrait. Plus celles-ci étaient intenses, extrêmes et fourbes, plus j’aimais y riposter de nouveau. Juste parce que c’était… hum, distrayant ! Une petite menace toute gentille pour Fitzgerald et je sentis qu’il perdait le contrôle. Ah, si peu de mots et déjà tu voulais me bondir dessus pour m’étrangler… oui, ça se voyait tellement dans ses yeux, et je prenais tellement plaisir d’y trouver toute la haine qu’il avait envers moi, je me délectais de pouvoir jouer avec lui. Il me répondit alors dans un chuchotement, la mâchoire serrée, surement dû à la colère qu’il avait envers moi.

« J'ai toujours su me défendre Frowein, profite pendant qu'il est encore temps, tôt ou tard tu regretteras tes petites menace. Rien ne s'oublie... »

En toute honnêteté, je me retenais de rire, mais intérieurement c’était le cas, je m’esclaffais même ! Venait-il, à son tour, de me menacer ?! Oh par Merlin, c’était hilarant de voir qu’un garçon pareil en arrivait à de viles menaces, d’autant plus intéressant. Bien, si nous partions sur ce terrain, je ne pourrai lâcher prise, j’étais la meilleure à ce jeu, il n’y avait pas photo. Il était énervé ? Tant mieux, je le provoquerai encore et encore voir si ce cher Fitz arrivait à se contrôler… après tout, au vu de son sang il se le devait !

« Enfin… des menaces, je pourrais presque être impressionnée ! » Dis-je dans un rire faussement joyeux. « Tu as raison Fitzgerald, et c’est d’ailleurs ce qu’il y a d’intéressant… » Je soutins son regard, gommant un éventuel petit sourire et lui disant en détachant chaque syllabe, étant dit comme un défi : « Rien.ne.s’oublie. »

Oui, ce serait le cas si, un jour peut-être, il me ferait vraiment regretter mes paroles. Mais pensait-il vraiment que je resterais là, le regardant faire sans bouger le petit doigt ? Oh, c’était bien mal me connaître, j’aimais que l’on joue contre moi, car je pouvais m’amuser encore plus et tirer les ficelles de façon hostile. Je pouvais cinglante, il n’y avait pas de doute, évitons de me provoquer un peu trop… car moi non plus, je n’oubliais pas !
Alors oui, je continuais la provocation en utilisant son livre comme « otage ». Bien sûr, je n’étais pas ignorante, je savais la place qu’avaient les bouquins dans le quotidien du Serdaigle, c’était pourquoi je m’amusais de ça. Je lui tendis alors mon livre, lui signifiant que j’étais vraiment gentille de faire une telle chose. Ce ne fut pas son avis, et son regard noir ne fit qu’amplifier mon sourire sadique. Il ne saisissait pas ce fichu ouvrage et me foudroyait du regard, avant de souffler, comme s’il se lassait… pauvre petit, tu étais mon jeu du moment !

« Je veux mon livre Frowein et immédiatement ou ça risque de mal se finir.. »

Ca risquerait de finir mal ? Vraiment ? Vol de bouquin… oh que me ferait-il ? Me frapper ? Nan, ce n’était pas son genre, et même si c’était le cas cela ne m’impressionnait pas. Se plaindre aux profs ? Ah ce que ce serait courageux ! De nouvelles menaces ? Je ne savais pas ce qu’il entendait par « ça risque de mal finir », mais tout cela m’amusait, et j’avais envie de continuer, juste par plaisir, juste pour voir comment il réagirait et s’il mettrait ses menaces à exécution. Il voulait son livre ? C’était fort dommage car ce n’était pas dans mes projets de lui redonner son bouquin si bien tendu. Autant dire que ma proposition était à prendre ou à laisser… Oui, je lui tendais le bâton pour me faire battre, mais que voulez-vous, je devais avoir un petit côté maso… j’adorais voir cette haine dans ses yeux et le sentir se crisper !

« Voyons Fitz, il m’en faudrait bien plus pour te le rendre… A croire que tu commences à exceller dans l’art des menaces. Je dois avouer que je suis bien tentée de voir comment ça risquerait de finir… » Puis je lui dis d’un ton glacial : « Qu’as-tu dans le ventre ? ». Je finis ma phrase par un petit sourire malicieux et lui balançai mon bouquin alors qu’il ajoutait, obligé de saisir mon livre par pur réflexe :

« Tu n'auras rien d'autre de moi, rend moi mon livre s'il te plait, et si possible disparait de ma vie. »

Je ris vraiment, oui là je ne pouvais m’en empêcher. Me suppliait-il ? Oh non, Fitz, tu avais fait tellement d’efforts, pourquoi se résoudre à baisser les bras si vite ? Je le fixai droit dans les yeux, mon petit sourire machiavélique sur le coin des lèvres, le toisant du regard. La proposition pouvait être alléchante mais ça ne m’intéressais pas le moins du monde. Il avait désormais mon livre, à contre cœur, dans ses mains et il me foudroyait du regard. Je haussai alors les épaules.

« Tu comprendras que je n’peux pas faire ça. Non, je n’en ai pas envie… à moins que… oh nan je ne pourrais pas… » Dis-je tout en recommençant à marcher devant lui, faisant des petits aller et retour faisant mine de réfléchir puis, continuant mes pas, dis dans un petit rire à faire froid dans le dos, tournant mon regard vers lui : « Qui est au courant de ton petit secret Fitz ?! Tu te doutes que je n’ai rien à perdre dans cette histoire, qu’en est-il de toi ?! ». Je le fixai droit dans les yeux, me passant une main sur le visage, attendant qu’il me saute à la gorge pour me faire taire… après tout, je savais toucher là où ça faisait mal, juste pour que l’on me déteste un peu plus chaque jour. La meilleure !

« Oui, rien ne s'oublie Aniek, tu en joue car tu sais ce que ça peut me faire, mais n'oublie pas non plus, qu'un jour tout se sait, et ce jour-là, je peux te jurer que je n'aurais pas oublié tout ça. »

Je le fixai alors, levant un sourcil surpris à ses mots. Tiens tiens, le côté sombre du jeune homme ressortirait-il ? Plaisant, vraiment ! Très plaisant… Il ne s’en rendait actuellement pas compte, mais il faisait tout comme j’espérais qu’il le fasse. Il devenait cru, mauvais et sadique. Alors mon beau, quelques menaces et tu transformes ? Magnifique, c’était exactement ce que je voulais ! Au fond, on ne pouvait renier ses origines, à certains moments elles refaisaient surface. Encore heureux que ce soit face à moi, comment ses proches réagiraient face à ce garçon qui ne ressemblait pas au gentil petit qu’il semblait leur faire croire. Foutaise ! Et c’était très distrayant pour moi !

« Hum… oui oui, bien sûr. Et j’attends ce jour avec impatience, je te l’assure. Je suis certaine que ce jour, tu te révèleras être ce que tu caches aux autres… et tu t’en mordras les doigts bien plus que moi ! »

Oui, j’avais bien conscience que beaucoup d’élèves rêveraient me voir abattue, faible et toutes ces conneries. Rien que d’y penser d’ailleurs, ça me faisait sourire car je me moquais que ce genre de personnes me méprisent… au contraire, c’était ce que je souhaitais, et j’aimais m’en prendre à elles. Alors bien sûr, je savais qu’un jour ou un autre j’aurais un retour de leurs parts, quand ils apprendront à être courageux. Mais moi, j’étais toujours fidèle à moi-même, je suivais ma ligne de conduite et je la respectais. J’étais entourée de personnes de confiance qui, s’il se passait quelque chose, pourraient être bien cruelles que je ne l’ai jamais été. Et ma vengeance… elle serait terrible, je pouvais être plus qu’odieuse. En comparaison, quotidiennement, j’étais un ange. Alors oui, je subirais surement le retour de manivelle de ces petites choses mais je resterai toujours la même. Qu’en seraient-ils d’eux ? Ils feraient des actes pour me rabaisser, pour m’humilier, et en seraient à jamais changer et en subiraient les conséquences toute leur vie. Ils seraient vu différemment par d’autres… mieux, moins bien. Peu importe, mais à jamais ils seraient craints. De mon côté, être crainte était mon but, mais du leur ? C’était loin d’être le cas, et agir contre moi, contre nous, serait du non retour pour eux et j’attendais ce moment avec impatience, juste pour jouir de leurs pertes !


« Es-tu stupide ou le fais-tu exprès ? Tu sais très bien ce que j'ai dans le ventre, tu sais très bien comment j'ai été éduqué. »

Oh ! Impressionnant que ce cher Nathan utilise cet argument contre moi ! N’était-ce pas ce à quoi il voulait échapper ? Nan mon mignon, tu ne comprenais pas… Nous n’étions pas la personne que l’on avait éduquée selon l’image de nos parents, nous étions ce que nous voulions être, point barre. Si le Serdaigle ne se rendait pas compte de cela, il était perdu… quel dommage ! Il avait tout faux, je ne savais pas ce qu’il avait dans le ventre. Je connaissais la réputation de sa famille, de ce fait je me doutais ce que EUX avaient dans le ventre. Mais lui ? En était-il seulement digne ?
Je ne pus alors m’empêcher de rire tout en secouant la tête de gauche à droite, me jouant de lui.

« Mauvais argument. Ton éducation n’a rien à voir là-dedans, et c’est bien dommage pour toi ! »

Je n’ajoutai rien de plus, juste parce que je n’avais rien à lui dire sur ce sujet. Pour moi, il n’en avait pas assez dans le ventre pour s’en prendre vraiment à moi. Et s’il le faisait, le regard des autres changerait quand il se poserait sur lui. Je n’avais rien à perdre, absolument rien. Mais lui… il risquait beaucoup ! Alors que je lui avais posé une toute mini question, Fitzgerald parti dans un monologue.

« Mes plus proches amis Aniek, ils sont au courant. Alors moi je vais te dire ce que tu as a perdre dans cette histoire, certes tous le monde sera au courant, mais j'aurais encore du monde autour de moi , certes je vivrais dans la honte et la crainte vis a vis des autres, mais j'ai mes amis. Qu'en sera t il de toi ? Tu ne pourras plus faire de chantage, tu m'auras sur le dos, et tu deviendra pourquoi pas, ma victime, je me suis toujours demandé ce que la magie noire pouvait faire sur des filles comme toi et de plus, tu sera surement punis pour ce que tu fais. Alors aniek qu'a tu as perdre, va s'y fais le ? Regarde il y a du monde autour de toi.. »

Oui, ok, je n’avais pas écouté toute sa tirade. Et blablabla, j’avais dû m’arrêter au moment où il me parlait de chantage. Pfff tellement gnangnan, si chiant, si ennuyant… J’entendis juste sa dernière question qui me fit sourire. Oh, de la provocation, miam, j’adorais ça ! Il ne savait pas ce que j’avais pu apprendre de mon oncle, il ne savait pas les soutiens que je pouvais avoir dans le monde des sorciers. Pousser trop loin la provocation avec moi en devenait presque suicidaire pour lui… Certes, j’avais cru l’entendre parler de magie noire, ce que j’avais bien conscience au sein de sa famille. Mais que croyait-il que mon oncle m’avait appris ? Pauvre petit, Tobias et sa famille étaient similaires, il ne pouvait me porter de telle menace sans prendre conscience que je pourrais le mettre plus bas que terre si l’envie m’en prenait. Il me connaissait joueuse, provoquante, manipulatrice et sarcastique. Il avait la chance de ne pas m’avoir encore connue machiavélique, prêt à tout pour le détruire… au fond, j’étais ainsi. Tout comme Eris, j’aimais le chaos et je n’avais aucune compassion. Alors il valait mieux pour lui qu’il reconsidère sa proposition, sinon je deviendrai la vraie Aniek Frowein, et il serait loin d’apprécier. Je gardai mon petit sourire mais l’on pouvait voir dans mon regard une certaine froideur. Je fixai mon interlocuteur, intensément, ne clignant pas des yeux.

« Ne joue pas à ce jeu avec moi. Crois-le ou non, je suis un ange avec toi au quotidien, ne tente pas de voir le diable. Je te promets que dans ce cas, tu avaleras difficilement ta menace. Contrairement à moi, tu ne sais pas d’où je viens Fitzgerald, tu ne sais pas qui je suis… à ta place, je ferais attention au risque d’en payer durement les conséquences. » Je ris doucement en le voyant les bras écarté avant de saisir sa baguette, voulant récupérer son livre. J’entrelaçai alors mes doigts, le fixant, puis je plongeai ma main dans mon sac, saisissant son bouquin, le bougeant devant mes yeux.

« Tu serais prêt à utiliser ta baguette juste pour un bouquin ?! » Je roulai des yeux. « Il va falloir que tu apprennes les priorités Fitzgerald… en agissant ainsi pour des conneries, tu seras toujours un idiot qui vivra à travers le regard des autres… » Dis-je avec un air de dégoût. Il avait tellement de cartes entre ses mains pour faire autre chose que c’en était presque déprimant de laisser échapper une telle chance… après tout, il ne la méritait pas !
!

Entre Fitzgerald et moi-même, c’était toujours un dialogue de sourd. Je savais d’où il venait, je connaissais son secret de famille… bien sûr, je ne savais pas tout. Mais de son côté, il ne connaissait pas non plus ma famille, surtout mes grands-parents (oui car concernant mon oncle, c’était une autre histoire… sa réputation n’était plus à faire). Il ne savait pas ce que j’avais pu faire dans le passé, ce que j’avais pu voir et surtout ce que j’avais vécu. C’était la même chose pour lui, je n’avais pas conscience de son passé. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était un gâchis de ne pas entretenir l’or qu’il avait entre les mains grâce à sa famille, et pour cela je me devais de lui rappeler sans cesse.

« Si tu le dis, après tout tu as peut être raison. »

Je levai les yeux au ciel à ses mots. Je « connaissais » assez bien le jeune homme pour savoir qu’il disait cela pour couper court à la conversation, évitant ainsi de poursuivre le débat. L’indifférence n’était pas quelque chose qui marchait contre moi, car c’était vraiment une façon de se défiler qui était plutôt lâche. Mais bon, que demander de plus à cet aiglon ? Il n’exploitait pas ce qu’il avait la chance d’avoir, il ne pouvait pas raisonner comme il le fallait, tout ça était on-ne-peut-plus ridicule !

« Mais dis-moi Aniek, à ton avis que t'arrivera-t-il par contre si tu dévoile un secret que ma famille essaye de cacher depuis des siècles ? Tu n'as certes pas peur d'un mec comme moi mais qu'en sera-t-il face à un membre des Fitzgerald ? »

Oh ! Serait-ce encore une sorte de menace ? Parfait, il prenait vraiment la bonne marche à suivre, bien que ce ne soit pas une raison pour que je le respecte celui-là… Vraiment ? Il avait encore la bêtise de croire que je pourrais dévoiler leur secret de famille au risque de mettre ma vie en danger et de provoquer un conflit inutile entre les Fitzgerald et Frowein ?! Quel idiot… Je pensais bien qu’au bout de ces quelques années, il avait compris que tout ça n’était que des menaces, un amusement, je n’étais pas suicidaire, je connaissais la réputation de sa famille et je ne risquerai pas de mettre nos deux familles à dos. Oui, on ne pouvait pas nier que ces deux familles pourraient travailler ensemble dans un futur plus ou moins proche… je ne pouvais m’empêcher de rire quand il évoqua cette situation. Pauvre Fitzgerald, tu étais encore plus à côté de la plaque que je ne pouvais l’imaginer ! Ne sous-estime pas l’intelligence et la manipulation des Frowein, j’avais été à bonne école depuis des années, autant avec mon oncle, mes grands-parents ou encore les Lyard. Dans un rire, je dis alors :

« C’est certain, je n’ai pas peur d’un mec comme toi… » Je levai alors les yeux au ciel puis les reposai sur lui, un petit sourire en coin : « Es-tu idiot Fitzgerald ? N’as-tu rien compris depuis plus de 4 ans ? Je te croyais plus intelligent que ça ! Je connais la réputation de ta famille, je sais celle de la mienne… réfléchis un peu ! » Je soufflais alors d’un air mi désespéré mi amusé. C’était un peu lui avouer que tout cela n’était que façade, que je le faisais marcher depuis tout ce temps et que jamais je ne dirai son secret, mais je pensais vraiment qu’il avait eu la bonté d’esprit d’avoir découvert cette ruse. Comme quoi, être un Serdaigle ne faisait pas tout par Merlin ! Si Nathan avait lui aussi été à bonne école, au fond de lui il pouvait choisir le bon chemin… pour sa famille, il se le devait, c’était une chance, une opportunité, quelle honte de gâcher ça ! Si mes parents avaient respecté cette réputation familiale, j’en serais on-ne-peut-plus fière, malheureusement ce n’était que des lâches et des ignorants, heureusement que j’avais fait le bon choix dès mon plus jeune âge !

« Honnêtement, je ne suis pas comme toi Frowein, je comptais juste utiliser la magie pour récupérer mon bouquin. Alors quoi je l'utilise ou tu me le rends ? Tu sais ce n'est pas parce que tu te crois importante que tu es le nombril du monde, je ne risquerais pas ma place à Poudlard pour toi. »

Oui, bien sûr, comme d’habitude, le gentil petit Fitzgerald se défilait, que lui demander de plus ?! Une fois de plus, je roulai des yeux. Voulait-il me faire culpabiliser ? Incroyable, ce gamin était tellement loin des priorités. J’hésitais à lui rendre. En toute franchise, je voulais voir jusqu’où il pourrait aller pour ce foutu bouquin, quitte à me prendre le retour, mais je m’en moquais, j’étais joueuse. Je haussai alors les épaules tout en remettant mon sac en bandoulière, lui avec mon livre, moi avec le sien. Je regardai autour de nous, les élèves commençaient à s’agiter et cela signifiait que certains cours venaient de prendre fin. On avait un cours d’Histoire de la Magie cet après-midi, autant jouer avec ses nerfs jusqu’à ce moment-là… Tout en tournant les talons, je lui lançai avec un petit sourire assuré :

« Je te le rends cet aprem Fitzgerald, je suis curieuse de voir tes petites annotations… » Je ris alors légèrement tout en continuant mon chemin avant de disparaître au fond du couloir.