Aelita & Chleofee
Je te jure je te le laisse !

J’avais encore du mal à croire que ce que j’avais vécu il y a quelques jours était réel. Tout ça me paraissait tellement, mais tellement absurde ! Pourtant avec le feedback de Danni, je ne pouvais pas simplement croire que je me faisais des idées, que mon cerveau avait déraillé et qu’il avait décidé de faire sa propre interprétation de l’évènement. Je crois que si j’avais su ce qui allait se passer, je serai restée bien confortablement installée dans mon lit, au chaud, en sécurité, à réviser mes cours. Et si Aelita était venue, peut-être que tout cela ne se serait jamais produit. Mais bon, sa sœur était malade et je comprends qu’elle ait voulu rester à son chevet. Enfin comme je n’ai moi-même pas de sœur ou même de frère je ne crois pas pouvoir vraiment dire que je comprends mais l’intention est là. Du coup je n’avais pas eu l’occasion de la recroiser depuis et j’admets que le dortoir sans elle fait un peu vide. Je me suis habituée à sa présence, à la voir tout le temps à côté de moi, à faire des bêtises, à me faire rire, à me changer les idées. Il n’y a pas à dire, Aelita est une fille bien et je l’apprécie. Elle m’a tout de suite acceptée, malgré le fait que j’étais une nouvelle venue, que je ne connaissais rien, que je ne comprenais rien et que mon anglais laissait à désirer. Mais ça n’a pas eu l’air de la perturber plus que cela, au contraire même. Et nous en avons passé des soirées à délirer et à rire pour un rien. Alors oui, je peux l’affirmer, elle a fait partie de mes premières amies ici et je lui suis pour ainsi dire redevable d’un bon nombre de choses. Et j’ai hâte de la revoir, il faut absolument que je lui raconte ce qu’il s’est passé, je ne veux pas qu’elle l’entende de la bouche de quelqu’un d’autre au risque que ce soit déformé et qu’elle ait les mauvaises informations.

Je ne l’ai pas vue de la journée non plus puisque c’était celle où nous n’avions aucun cours en commun. Je l’ai guettée pendant les repas mais elle n’en est pas plus apparue. Elle devait être auprès de sa sœur pour la réconforter et la soutenir... J’espère que ce qu’elle a n’est pas trop grave et qu’elle se remettra vite sur pieds. Et que surtout elle ne le refilera pas à sa grande sœur, il ne manquerait plus que ça ! Cependant je ne me fais pas trop de soucis, il paraît que l’infirmière d’ici est très bonne dans ce qu’elle fait, alors tout devrait vite être réglé.

Les cours de la journée terminée, je passe quelques heures à la bibliothèque pour faire des recherches complémentaires pour différent cours afin d’enrichir mes connaissances mais surtout pour comprendre plus en profondeur ce qu’a dit le prof. Je pourrais aller travailler dans la salle commune mais je sais que j’y suis moins bien qu’ici. Il y a toujours quelqu’un ou quelque chose pour me divertir. Je ne dis pas cela en mal mais disons que je suis très assidue dans mon travail et parfois trop perfectionniste. J’ai besoin de me concentrer entièrement pour faire les choses bien. Après tout je vise l’excellence, même ici. Je compte bien prouver que je suis peut-être une française non-native mais que je peux être meilleure qu’eux. Du fait je ne remonte qu’après le repas que j’ai d’ailleurs raté. Mais ce n’est pas grave, si j’ai un creux cette nuit je n’aurais qu’à piocher dans mes réserves de chocolat, j’en garde toujours dans ma commode, c’est mon petit péché mignon. Comme je suis sportive, je peux bien me le permettre. Je salue les gens qui sont dans la salle commune, échange quelques mots avec eux, quelques nouvelles et tout le toutim avant de monter dans ma chambre. Et quelle n’est pas ma surprise quand je découvre que sur le lit voisin est affalée … « Aelita ! » Un grand sourire s’étale sur mon visage alors que je suis heureuse de revoir ma chère colocataire. Je balance sans ménagement mes livres et mon sac sur mon propre lit avant d’aller m’assoir sur le bout du sien. « Comment vas ta sœur ? Elle se remet ? La soirée n’a pas été trop dure ?» Je demande en espérant sincèrement que la réponse sera positive pour la deuxième question.

BY .SOULMATES

Aelita & Chleofee
Je te jure je te le laisse !

A l'entente du grognement qu'elle émet lorsque je m'assois sur son lit, je me rends compte qu'elle n'a pas l'air de particulièrement bonne humeur. Peut-être que je l'ai réveillée ? A moins que sa soeur n'aille pas mieux ? Ou alors peut-être est-elle finalement tombée malade ? Ces trois hypothèses n'augurent en tout cas vraiment mais vraiment rien de bon. Peut-être ferais-je mieux de partir en courant, j'aurais encore une chance de rester vivante.Enfin qu'est-ce que je raconte. Aelita n'est pas comme ça, pas avec moi. Enfin je crois. Je ne lui ai rien fait ! Enfin je crois, encore une fois. Je la regarde se retourner, étonnée, m'attendant à la voir les yeux gonflés et injectés de sang, la bave au coin des lèvres, prête à me mordre ... Mais la réalité en est toute autre. Elle esquisse un sourire malicieux avant de se redresser en position assise, en se cognant au passage, et j'esquisse une grimace compréhensive, espérant qu'elle ne s'est pas fait trop mal. Au pire nous serons sœurs de bosses ! Bien que ce ne soit pas très flatteur. Heureusement que la mienne se trouve derrière mon crâne. Bien que toujours douloureuse au moins a-t-elle diminué. Elle est le fruit de cette fameuse d'halloween et semble être là pour me la rappeler. C'est comme si j'étais interdite d'oublier de suite ce que j'y avais vécu, et pourtant je ne demande que ça. A chaque fois que je pose ma tête contre mon oreiller, que je me coiffe, que je me lave les cheveux ou que je me gratte, elle ravive indubitablement en moi la succession d'évènements archi bizarres : Albus, Lucas, le lustre, Miley, ma tête contre le carrelage et moi dans tous mes états. Surtout moi dans tous mes états. N'importe qui n'aurait pas réagit comme ça. N'importe qui aurait été suffisamment courageux pour dire non à Lucas, foutre deux-trois baffes si besoin, se dégager, s'affirmer, réagir ... Mais je ne suis visiblement pas n'importe qui, et je ne sais pas si c'est vraiment dans le bon sens. Je suis simplement la fille qui reste paralysée de peur, la fille qui se met à paniquer et qui n'est même plus capable de se contrôler. En somme, ma faiblesse et mes peurs m'énervent. Oui je m'énerve et j'aimerai être plus courageuse. Mais c'est trop dur et je le laisse à d'autres.

« Yep. Elle est sortie officiellement de l'infirmerie qu'aujourd'hui. » Oh mais voilà qui est une excellente nouvelle ! Je redresse la tête heureuse et laisse un sourire chaleureux éclairer mon visage. « Tant mieux j'commençais à saturer de faire des allés-retours. Ça fait plusieurs jours que j'fous rien d'autre à part ça et mes devoirs, ça m'saoule... » J'hoche la tête compréhensive. Il est clair que ça n'a pas du être facile et elle était tellement en train de courir de partout dans Poudlard que j'ai véritablement eu du mal à la voir. Je comprends donc sans mal qu'elle puisse manquer de sommeil. Cela va sans doute être une pensée égoïste mais qu'importe : qu'est-ce que je suis heureuse d'être fille unique ! « Tu m'étonnes. Je suis contente de l'apprendre, tu vas enfin pouvoir te poser ... et te reposer ! Je crois que tu en as bien besoin » Je la sentais un peu râleuse, mais ne m'attarde pas dessus. Quand on est fatiguée il est normal que l'on râle. Je suis moi même bien placée pour le savoir. Après tout c'est connu : les français sont les plus gros râleurs, non ? « Désolé. T'as mangé ? Moi pas j'crève la dalle. » Il lui suffit de me demander cela pour que mon ventre se manifeste subitement, me rappelant que non je n'ai pas mangé et que oui il existe toujours. Incroyable ! Faut toujours qu'il parle lui ! Il est presque aussi bavard que moi ! Intérieurement je lui dis de se taire. Tout Poudlard n'a pas besoin d'entendre que j'ai sauté le repas du soir parce que j'étais dans totalement plongée dans mon travail et que désormais je crève la dalle non mais oh ! Un peu de retenue ! En tout cas cela répond de manière immédiate à Aelita. Il n'empêche que je suis surprise, je ne pensais pas avoir aussi faim. Je lâche un petit rire amusé tout en plaquant ma main contre mon estomac pour le forcer à cesser ses glouglous avant de me lever prestement du lit de ma coloc' « Chocolat Party ! » je lâche tel un cri de guerre en levant le poing en l'air avant de me précipiter jusqu'à ma commode. Je peine à l'ouvrir dans la mesure où elle est tellement remplie que tout se coince, mais y parviens finalement et finit par sortir 2 tablettes de chocolats, un paquet de shockobons, ces mini chocolats de moldus dont je raffole, et des dragées surprises que Danni m'a donné, espérant que je tente ses friandises préférées. Je rapporte mon butin sur le lit d'Aelita que je prends soin d'étaler avant de déclarer « Y a que ça de vrai! » et d'ouvrir une première tablette de chocolat pour en découper un morceau et le laisser fondre dans ma bouche. Oui, il n'y a franchement que ça de vrai. Le chocolat c'est la vie ! Comment ferai-je pour vivre sans lui ! Bon je n'irais peut-être pas jusque là mais il se montre toujours d'un grand soutient et d'un grand réconfort quand j'en ai besoin. Il est fidèle et toujours présent quand il le faut, lui au moins. Avant d'en reprendre un bout, je relance la conversation. « Faut absolument que je te raconte la soirée d'Halloween… Elle était vraiment trop bizarre. Franchement si c'était à refaire j'échangerai ma place avec toi sans hésitation. T'en as déjà eu des échos ? » J'admet craindre un peu que ce soit le cas. Enfin je me doute que c'est le cas, ce genre de soirée doit rester dans les annales et les élèves doivent en parler pendant des semaines ! J'espère juste qu'on ne lui a rien dit sur mon sujet ou du moins qu'on ne lui a pas détourné la vérité. Quoi que cela pourrait être assez amusant de savoir ce qui se dit, même si ce ne sont que des rumeurs, c'est toujours plus simple pour y faire face. Mais à tous les coups je ne dois pas trop m'en faire. Après tout qui aurait remarqué la petite nouvelle paumée dans cet amas de costumes déjantés ?

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Aelita & Chleofee
Je te jure je te le laisse !

Je suis quelque peu amusée de voir qu'Aelita sort et étale aussi des papillottes le long de sa couverture, comme si nous partagions nos victuailles. Ce qui semble être le cas au final et ça me donne l'impression d'être au camping, ou de partager notre butin tel des pirates. Mais au fond c'est juste que nous crevons la dalle et qu'il n'y a pas de 'je t'en donnerai pas MOUHAHAHA' entre nous. Même si j'aime le chocolat et que je pourrai en réalité tout m'avaler seule (le terme goinfrer serait du coup sans nul doute plus approprié), le plaisir de pouvoir le partager avec des amies est inégalable, et toute les parcelles de mon corps en dehors de mes papilles me sont reconnaissantes lorsque je le fais. Et ce n'est pas comme si j'étais avare ou que je n'avais pas les moyens de m'en racheter, là n'est donc pas le problème. Et Aelita partage ma passion pour cette merveille alors ça devient tout de suite une partie de plaisir. Je rigole d'autant plus lorsque mon amie s'extasie et feint de s'évanouir après avoir mis les premiers dans sa bouche. Elle n'en rate jamais une pour me faire rire et je sais pertinemment que c'est elle que je dois aller voir quand j'ai un coup de mou. Ca j'ai bien retenu ! J'ai de la chance de l'avoir comme colocataire, j'aurais pu tomber sur bien pire.

Me remettant de mon léger fou rire, je remarque son regard fuyant qui m'étonne. Qu'est-ce qu'il se passe ? Mes chocolats sont périmés? Il y a un problème ? De quoi je parlai déjà … Ah oui, du bal d'Halloween. Est-ce que cela signifie qu'elle a eu des échos et qu'ils ne sont pas beaux à entendre ? Mamamia … Ou alors elle n'a rien entendu du tout et ça la gêne ? « Euh... J'ai surtout entendu dire que tu avais été très demandée. Un peu trop même ? » Pour le coup, c'est moi qui suis gênée. Et pas qu'un peu. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle lâche cela de la sorte. Du fait je me mets à fuir son regard et à rougir avant de fixer quelque chose sur la gauche comme si c'était grandement intéressant et que ma vie allait se jouer dessus. « Ahuuum. Oui … On peut dire ça comme ça… » je réponds distraitement et d'une petite voix de souri. Ce qui est totalement stupide parce qu'au final je n'ai pas à en avoir honte. Ce n'est pas comme si j'avais été bourrée, que ma tenue était provocante et que j'avais été les aguicher volontairement. Au contraire même. J'avais fait dans la simplicité absolue et je m'étais tenue éloignée de la gente masculine. Ce n'est pas de ma faute si les deux serpents se sont jetés sur moi. Bon pas à proprement parlé, c'est Miley qui s'est jetée sur moi de cette façon. « Fallait m'appeler je les aurais tous chassés à coup de thermomètre ! » je lâche un rire nerveux qui est supposé me détendre. Et ça marche, la pression retombe d'un coup. Mon amie ne me jugerait pas pour ça, n'est-ce pas ? La preuve, elle serait même venue me sauver. Si elle avait été là du moins. Elle sait que je ne cherche pas à m'intéresser aux garçons ici, n'est-ce pas qu'elle le sait ? Je ne sais même plus si je le lui ai dit. Du coup, reprenant mon courage à deux mains je reporte mon regard sur elle et je la vois se goinfrer de bonbons. « Vas'ch'y, envois les ragots ch'uis prête ! » Son ton et son enthousiasme me donnent la force de continuer, tout comme l'envie d'en reparler avec quelqu'un qui n'était pas à la soirée et qui serait donc forcément objectif, ainsi qu'à elle tout simplement. Prenant son exemple je pioche un autre chocolat que je défais doucement de son emballage. « Alors, par où commencer ? » je demande en fronçant les sourcils, réfléchissant et revivant la soirée en même temps. J'enfourne le bonbon dans ma bouche avant de me lancer. « Tout d'abord en arrivant je me suis dirigée vers le buffet où j'ai rencontré une Poufsouffle, January Shiver, je ne sais pas si tu connais. Elle avait l'air assez sympa. Je crois qu'il s'était passé un truc avec son mec, du coup elle semblait lui faire un peu la gueule. » Du moins est-ce le ressenti que j'ai eu, mais j'admets être un peu dépassée par toutes ces histoires de couples, je crois que je ne sais plus où donner de la tête ici. « Puis une espèce de bagarre a éclaté. C'était des Serpentard qui s'en prenaient à une Serdaigle si j'ai bien tout compris qui s'est mise à pleurer et s'est faite frapper. J'ai préféré me tenir à l'écart, ce genre de choses très peu pour moi. Et elle a eu plusieurs sauveurs de toute façon. Une hystérique qui est avec nous en cours, Hannah, et Albus Potter entre autre, qui a remis les serpents à leur place. Ou du moins a essayé. Une autre fille a débarqué et lui a balancé un coup de poing. » Je m'arrête quelques secondes, réfléchissant, de peur de tout mélanger et d'oublier des trucs. « Quoi qu'il en soit après il est allé danser avec January un peu plus loin. Je me suis retrouvée seule quelques instants avant de partir retrouver Callie et Daniela nous a rejoint. » je m'arrête de nouveau et la fixe intensément. « C'est bon tu suis ? Attends ça devient encore plus compliqué après... Et alors que j'étais en pleine conversation avec les filles, spider-man a débarqué. C'était Albus et il voulait danser avec moi pour une histoire de dédommagement. Comme il était sympa, poli, distingué et qu'il m'a parlé en français j'avais pas de raisons de dire non, du coup on y a été avec tous les autres -entre temps s'était rajouté au groupe Emrick, 5ème année, Sunny et Chloé, la Serdaigle de 7ème année-, même si j'ai appris après qu'il venait d'embrasser January. Et alors qu'on venait de commencer à danser y a un autre mec qui a débarqué et qui m'a littéralement ... Comment on dit déjà ? Prise ? En tout cas il a dit qu'il "m'empruntait" sans vraiment me demander mon avis. Comme si j'étais un objet tu sais, je n'avais pas du tout donné mon avis ! Et la façon dont il m'a attrapée … » Je frissonne comme si je sentais encore ses doigts sur ma peau. « Brr. J'ai appris plus tard qu'il s'agissait de Lucas Drake, tu le connais ? Franchement il me fait flipper ... Et là Albus a débarqué pour me 'sauver', il a envoyé voler Lucas qui est revenu me parler comme si de rien n'était, et me draguer. Je te jure, je ne le connais ni d'Eve ni d'Adam et le mec me sort des belles phrases comme quoi j'étais magnifique mais encore mieux au naturel, que je ne suis pas comme les autres filles et tout et tout ... Tu y crois toi ? Moi j'ai halluciné ! Non mais sérieusement, je ne connaissais aucun des garçons et voilà ce qu'il m'arrive. Et attends ce n'est pas fini. Pelvenche a débarqué et a convoqué les deux garçons dans son bureau et au moment où ils partaient Miley Jillian a crié quelque chose et s'est jetée sur moi alors qu'un lustre s'écrasait là où je me tenais deux secondes plus tard. Il parait qu'elle l'avait prédit mais je n'étais pas vraiment attentive... Non mais tu te rends compte ? Un truc de fou. » Je secoue la tête, n'en revenant toujours pas en fait. « Je crois que je ne vais plus sortir de ce dortoir, je serais plus en sécurité ici. Tu pense qu'ils seraient d'accord pour des cours à domicile au sein même de l'établissement? » J'essaie de plaisanter mais je ne cache pas que j'ai vraiment envisagé cette possibilité en fait ... « En tout cas ton thermomètre et toi m’avez manqué pendant cette soirée… » Et je suis sincère, j’aurais aimé qu’Aelita ait été avec moi. A coup sur tout cela ne se serait jamais produit et cette horrible bosse qui me rappelle cette soirée ne serait pas là non plus…

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