Une oreille attentive

❝Albus X Pelvenche

♡ We are in trouble...

Maudit sois-tu Lucas ! Maudit imbécile de con que tu es ! Tout ce que je voulais, à la base, c’était profiter du bal d’Halloween. Mais non ! Déjà qu’il avait fallu que je me farcisse Frowein et compagnie pour sauver la pauvre petite réservée d’Alycia Underwood qui n’était pas foutue de se défendre par elle-même, y avait fallu que je me batte avec cette tête de gland de Drake. Sérieusement, qu’est-ce que j’avais demandé au bon Dieu – bien que je ne sois pas croyant – pour qu’il y ait toujours une connerie me retombant sur le coin du visage. A croire que j’avais pleinement hérité de mon père pour ça. Quand je repense à toutes les anecdotes qu’il a pu nous raconter… Disons qu’en ce moment-même, je me croyais être à sa place. Et quand je lui raconterai, je pense que ça lui rappellera des souvenirs, plus au moins joyeux. Quoi qu’il en soit, moi tout ce que je voulais, c’était danser avec la mignonne française sixième année de Poufsouffle. Après tout, elle avait accepté malgré sa peur évidente que lui rappelait mon magnifique costume de Spidey. M’enfin, je n’allais pas lui en tenir rigueur, ce n’était pas sa faute. C’était surtout la faute de l’autre goujat qui fantasmait lui-même en se racontant des histoires, du genre qu’il possédait toutes les filles du château. Balivernes !

Quoiqu’il en soit, je me retrouvais assis dans le couloir comme un pauvre imbécile sans pouvoir parler ni rien, n’entendant même pas leur discussion. Alors moi qui étais curieux, je ne vous raconte pas la torture… Je me serais bien dégourdi les jambes aussi, parce que bon, faut bien l’admettre, rester assis à attendre ça m’embêtait au plus haut point… Tout ça à cause de l’autre tardos. Je vous jure… Quoiqu’il en soit, il me fallait prendre mon mal en patience en espérant que je ne prenne pas de points en moins à cause de lui… Sinon je suis quasiment certain que cela allait me retomber dessus et que Kintley, Clewstone, Frowein et compagnie allaient encore m’en faire baver au plus haut point. D’un côté, ça me faisait rire parce que maintenant j’ai la fâcheuse habitude de me retrouver dans des situations complètement improbables… Un peu comme mon père. Mais bon, de l’autre c’était bien pénible… J’espérais donc que j’allais pouvoir donner à Pelvenche ma version des faits, en espérant que l’autre idiot n’ait pas raconté de mensonges. Sinon ça allait encore être marrant tiens.. Puis bon, si je nous faisais perdre encore plus de points, je suis sûr que les autres n’en auraient rien à faire des faits et gestes de Drake. Parce que bon, c’était quand même à cause de lui que tout avait commencé. Tout ce que je voulais, moi, c’était danser tranquillement avec Chleofee, rien de plus !

Quelques temps plus tard, j’entendis des pas venir d’à côté de la porte. Cette dernière finit par s’ouvrir, laissant un jeune Drake comme apeuré par je ne sais quoi. Quel fragile celui-là. Je lui lâchai alors un regard noir tandis qu’il semblait regarder notre sale commune. Pensant que j’allais pouvoir rentrer d’un moment à l’autre, je me levai lorsque je vis la porte se fermer devant moi. Bon eh bien cela n’était pas encore un mois. J’allais devoir attendre encore un peu. L’armature en bois finit par s’ouvrir à nouveau, la prof m’obligeant à venir dans son bureau. Je pris ensuite place sur la chaise, comme elle me l’avait demandé, pour enfin essayer de m’expliquer. Mais j’avais oublié son fichu sortilège qui m’empêchait de l’ouvrir. Elle soupira pour ensuite annuler le sortilège de mutisme et je pus enfin m’expliquer. Devais-je expliquer seulement le souci avec le Drake ou alors tout expliquer depuis le début ? Je pensais que me faire bien voir n’était pas une option, du coup j’allais tout lui raconter, y compris comment j’ai sauvé la jeune Underwood qui était aux griffes de Frowein et sa clique. Bien sûr, j’allais omettre certains détails, du genre comment la blonde s’était retrouvée avec du jus de citrouille dans le décolleté, comment Frowein avait eu du crémage plein le visage… Ce genre de trucs quoi.

« Je suppose que je vais devoir tout vous raconter, et ça, depuis le début. Alors, pour commencer. Je me suis rendu au bal d’Halloween, auquel vous étiez présente. En arrivant, j’ai constaté que la jeune Serdaigle se faisait – encore – intimider par Frowein et sa clique, je l’ai alors défendue. Jusque là tout va bien. Vient ensuite le moment où Shiver m’a demandé, laissant son amie Eastwood toute seule. Histoire de me faire pardonner, parce que oui c’était à cause de moi qu’elle s’était retrouvée toute seule. Du moins je le ressentais comme ça. Et comme je suis quelqu’un de courtois il fallait que je me pardonne en quelque sorte. J’ai donc décidé de l’inviter à danser, et elle a accepté. Et c’est là que l’autre est intervenu pour l’effrayer… Et se l’accaparer, un peu comme si ce n’était qu’un objet pour lui. De ce fait, je l’ai défendue et vous êtes intervenue. Voilà toute l’histoire. D’autres questions ? »

On peut châtier l'impertinence, mais on ne lui doit que le dédain.
En effet, il y a deux justices s celle de la parole et celle du silence.

Fatiguée, j’étais assise à mon bureau en attente des quelques explications que pourraient me fournir le frère cadet de James. Ça avait été toute une journée, toute une soirée, et elle avait plus qu’envie que cette journée finisse pour prendre un bon bain, retirer ces robes lourdes et pesantes sertie de pierre bleu et plus bouffante que si elle avait décidé de se tenir à toutes autres tenus. Les pieds nus sous la table, je le passai l’un sur l’autre pour me soulager un peu. La friction était agréable. Le Serpentard entra après que son camarade ait quitté. Ce dernier m’avait affublé d’absurdité, il faisait clairement une fixation sur cette fille, la Poufsouffle, à un point presque pas croyable et il avait pris de ces airs avec moi qui m’avait laissé bouche-bée, je lui avait affichée une mine sévère pendant l’entretien puis lui alors que je finissais mes notes sur la rencontre, je l’avisai courtoisement que ce n’était pas de bonne manière, et que comme il n’avait pas daigné prendre en compte le code vestimentaire de la soirée, que je lui enlevais quand même des points à sa maison, avant de le renvoyer avec de brutale parole se coucher, avec quelques phrases morales bien placés.

Hors donc, Albus Potter était assis devant moi. Je lui demandai de s’exprimer ouvertement, avant de retirer le sortilège sur ces lèvres celées de tous sons. J’avais habitude d’exercer ce genre de mesure sans danger auprès des élèves turbulents lorsque cela me semblait nécessaire. Ça leur permettait aussi de pensée un peu à ce qu’il avait fait, avant de discourir devant moi et de me dire des absurdités. Je repris ma plume et commença à l’écouter me narrer l’histoire selon sa vision des choses. Ma plume courrait la feuille avec agilité, alors que je ne disais rien et lui renvoyait des regards compréhensives, intriguées et analytique. S’il avait respiré, elle n’en était pas certaine, mais elle le laissait couler l’information comme elle venait sans le retenir. «Une idée pour laquelle Mlle Eastwood était effrayé ? Peut-être.» Car son aîné, ne l’avait guère perçu ainsi. D’ailleurs, il n’en avait pas dit mot.

Je tapai de la pointe de la plume sur la feuille. «Pourquoi ne pas être allé voir un préfet? Ou un membre du personnel ?» Après tout, même si ce n’était pas tout le monde qui s’était présenté, elle avait bien vu Éléonore et Matthew faire la fête un peu plus loin. Les Jumeaux McDermott participé, aussi. Elle n’avait pas eu la chance de voir tout le monde, il y avait quand même eu foule dans cette salle. Après tout, si tout le monde décidait d’agir par eux-mêmes, ça n’aidait pas forcément la structure actuelle de l’école quant aux règles de l’école.

❝Albus X Pelvenche

♡ we are in trouble...

Toute cette agitation ayant disparu, l’adrénaline s’était en allée elle aussi. A présent dans le calme le plus complet, je sentais la fatigue s’emparer un peu trop rapidement de mon corps. C’était pénible un peu ce sentiment. Autant tout à l’heure j’étais chaud, que là je devais lutter pour ne pas m’assoupir. Ça aurait été très mal vu par miss Pelvenche d’ailleurs… Du coup je pris mon mal en patience jusqu’à ce que la porte s’ouvre. Deux fois. Une première fois pour que Drake rejoigne les dortoirs. Une seconde fois pour qu’elle daigne me laisser entrer. Enfin. Je pris place devant son bureau en bois massif, attendant qu’elle se mette face à moi et m’autorise à parler. Avec un sortilège de mutisme ce n’est pas ce qu’il y’a de plus évident ; faut bien l’avouer. Une fois libéré, délivré, je pus enfin lui donner ma version des faits. Non, que dis-je… LA version des faits. Oui, LA. Parce qu’il n’y en avait pas cinquante et puis… la mienne était forcément vraie. Je n’avais aucun intérêt à mentir à Pelvenche alors qu’elle faisait en sorte de nous protéger. Oui, nous, les Potter. Je lui avais donc tout raconté avec une certaine véracité des faits, sans inventions ou autre. Tout depuis le début. Sauf le jus de citrouille dans le décolleté… Bref.

L’ex de mon oncle me demanda ensuite pourquoi Cfleofee était effrayée. Ou du moins si j’avais une idée sur la chose… Peut-être… En fait je ne voyais pas du tout. Mais vraiment pas du tout. Genre j’avais vu que la Poufsouffle était effrayée mais pourquoi… Elle aurait pu juste avoir été surprise mais il est vrai qu’elle avait été tétanisée. Par quoi, je ne sais pas vu que le lustre est tombé juste après tout ça. Là je dois bien avouer qu’elle me posait une colle. Autant en cours je pouvais répondre à tous les cours alors que là… C’était vraiment dur. Pas impossible. Mais difficile oui. Juste après, elle me demanda également pourquoi je n’étais pas allé voir un préfet ou quelqu’un. Disons que… Je suis un Potter, et est-ce quelqu’un a déjà vu un Potter demander de l’aide à un préfet ? Surtout pour quelque chose d’aussi futile… Le coup de l’Underwood à la limite. Mais non. Surtout que ces idiots étaient passés plusieurs fois devant elle et personne ne l’avait remarquée. A part moi évidemment, vu que je suis intervenu. Foutus incapables. C’était juste pour le titre, mais après pour intervenir c’était encore une autre histoire… Enfin bref, il fallait agir au plus vite et j’étais donc intervenu.

« Je ne sais pas vraiment pourquoi elle était effrayée. Au début, cela aurait pu être dû à la surprise, mais j’ai remarqué à quel point elle était crispée lorsqu’il l’attrapa avec la même délicatesse qu’un ogre tentant de câliner un objet... Mais oui, il la prenait pour un objet ! C’était peut-être à cause de de ça d’ailleurs… Mais ce ne sont que des supputations, madame. » Commençai-je. « Pourquoi je n’ai demandé de l’aide personne ? Voyons, vous connaissez mon père, madame. Vous savez bien que ce n’est pas dans les gênes d’un Potter. Puis je n’allais pas les alerter pour une histoire aussi futile que celle qui s’est passée avec Drake. Pour Underwood c’est différent… Brooks était passée plusieurs fois devant les intimidateurs et l’intimidée. Sans réagir. Je n’avais donc pas le choix que d’intervenir avant que cela ne s’aggrave… » Conclus-je alors.

On peut châtier l'impertinence, mais on ne lui doit que le dédain.
En effet, il y a deux justices s celle de la parole et celle du silence.

Assise à mon bureau, ma plume traçant rapidement les lettres des mots au fils de la discussion m’aidait à garder une perspective ouverte à la discussion. J’avais toujours été juste, et bien que des trois enfants de Harry et Ginny, Albus était probablement celui que j’avais eu le moins de rapport. Ce soir, il semblait nécessaire que je comprenne ce qui l’avait poussé à vouloir être violent avec un autre élève de sa propre maison. Je toquai deux coups avec ma plume sur mon parchemin après lui avoir posé quelques questions. Dont la première était de savoir ce qui faisait en sorte que la Poufsouffle ait pu être aussi effrayé. Bon, le gamin qui venait tout juste de sortir de son bureau n’était guère une lumière, mais il ne semblait nullement possible que ce dernier puisse faire mal à quiconque, du moins pas seul sans aide. Elle s’en voulait de tant mal le juger, mais c’était la perception qu’elle avait de lui à cet instant. M. Drake n’avait rien d’un futur mangemort. «Un ogre…» répétais-je, amusée, alors qu’il continuait de discourir. J’avais un sourire en coin à l’image. Pas tout à fait la même taille, petit Potter. Pas tout à fait. «Merci de les partager avec moi.» Après tout, il avait été bien placé pour remarquer s’il y avait vraiment eu quelque chose de majeur qui aurait pu clocher. Il enchaîna sur le fait que les membres de sa fratrie n’étaient pas du genre à attendre une intervention de la part de l’autorité. Elle leva les yeux. «Je verrai avec Mlle Brooks, par moi-même, alors.» Avant de reposer mon regard sur le jeune homme. «Si vous ne faites pas confiance aux préfets venez donc me voir alors, M. Potter. Nous vous éviterons un passage obligé dans mon bureau ou n’importe quel bureau de professeur ou de Directeur. Je doute que votre mère aurait été enchanté de l’apprendre.»

Elle n’avait jamais été réellement proche des Potter. Du moins, elle les connaissait de longue date, mais Su n’était pas du genre à être invité aux anniversaires ou aux fêtes. Après tout, elle n’était qu’une autre des nombreux camarades qui avait pu croisé les Weasley et les Potter. Pas de quoi en faire un drame. D’autant plus que c’était une véritable fourmilière pour les membres de cette famille cette école. Les frères Weasley étaient fort nombreux et bien qu’un soit décédé et que l’autre soit célibataire, ça n’en changeait pas qu’à ce jour, plusieurs était membre de la grande famille qu’était les membres de Gryffondor. «Ça sera tout pour ce soir, M. Albus Potter.» Que ça lui faisait bizarre de ce prénom. «Allez-vous couchez, et que je ne vous revois plus dans mon bureau pour des absurdités de ce genre.» Le fait qu’elle connaisse ces parents, les oncles et tantes, ne le sauveraient pas toujours. Elle le raccompagna à la porte de son bureau avant de la refermer derrière lui.