I never found a companion that was so companionable as solitude

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I never found a companion that was so companionable as solitude

Ludlow était assis dans le grand sofa bleu foncé de la Salle Commune de Serdaigle, le regard plongé dans le néant, il semblait en pleine réflexion. Noël approchait à grands pas et il n’avait pas encore décidé s’il allait rentrer chez lui ou rester à Poudlard. Il hésitait pour diverses raisons, la principale était que c’était la dernière fois qu’il aurait à se poser la question. Cette année était la dernière qu’il passerait dans l’école de magie qui l’avait accueilli pendant 7 ans. Il gardait tellement de bons souvenirs, il s’était passé tellement de choses durant ces dernières années. Poudlard l’avait aidé à grandir, à se découvrir et surtout à s’affirmer. Il était persuadé que s’il n’avait pas eu la chance de fréquenter cet établissement il ne serait pas du tout la même personne aujourd’hui. Le destin faisait parfois vraiment bien les choses, quand il pensait à Taylor et à Matthew, ses études n’auraient pas été aussi mémorables sans eux. Il y avait aussi bien d’autres personnes auxquelles il pensait, des amis qui avaient joué un rôle plus ou moins important lors de son parcours académique. Une chose était sûre il ne les oublierait jamais, aucun d’entre eux.

La Salle Commune était toujours vide, la plupart des élèves étaient déjà descendus prendre leur repas du soir, mais le jeune garçon n’avait pas réellement faim. Ces derniers temps il s’était fait extrêmement discret, ce qui était tout le contraire de ce qu’il s’était fait promettre dans le Poudlard Express il y a de cela quelques mois maintenant. Il avait promis à Taylor et Matthew qu’il ferait en sorte de se décoincer un peu et qu’il tenterait d’arrêter de s’isoler continuellement. Cependant on ne change pas les habitudes de quelqu’un si facilement, il avait tenu sa parole quelques jours seulement et ensuite il avait replongé. Ludlow n’était pas malheureux d’être seul, à vrai dire, il adorait ça. C’était la compagnie et la foule qui le mettaient souvent mal à l’aise, ou plutôt qui avait tendance à l’agacer. Lorsqu’il était en présence de quelqu’un il ressentait toujours le besoin d’être gentil, poli et amicale. Mais au fond cela le fatiguait, interagir avec quelqu’un était une tâche épuisante à ses yeux, il n’était réellement content que lorsqu’on le laissait seul à nouveau. Les deux seuls personnes avec qui passer du temps ne l’ennuyait pas étaient ses deux meilleurs amis. Les relations qu’il entretenait avec les autres n’étaient en réalité que des gentils compromis. Il les tolérait pendant un certain temps et ensuite ils le laissaient tranquille. Ce n’était pas si terrible que ça, parfois il arrivait même à s’amuser un peu. Bien entendu personne n’était réellement au courant de ce qu’il ressentait, sauf peut-être Yasha. La seule fille qu’il avait fréquenté pendant ses études à Poudlard, il était persuadé qu’elle avait compris sa manière de fonctionner, c’est pour cette raison que Ludlow n’avait aucun mal à passer du temps avec elle, même plus, parfois elle lui manquait.

Le jeune garçon poussa un long soupir en s’étirant comme un félin. Il se pencha vers son sac en bandoulière posé à côté du canapé, en extirpa un livre traitant de sa matière préférée : Les Potions, il commença à le lire. Les bouquins étaient pour lui une véritable passion, il en dévorait plusieurs par semaine. Il avait pris la décision, depuis peu, qu’il continuerait à étudier les Potions à l’Université. Peut-être aurait-il la chance de devenir Professeur de Potions à l’école de magie de Poudlard par la suite. C’était un rêve qu’il entretenait depuis plusieurs années déjà, il n’en avait que très vaguement parlé autour de lui. Il avait peur qu’en vendant la mèche, la concurrence se fasse plus rude. Cas de figure classique, les gens souvent n’ont aucune idée sur leur plan de carrière alors ils se contentent d’imiter ceux des personnes qui les entourent. Il avait donc choisi d’être muet comme une tombe, rien ni personne ne serait capable de lui faire dire son plan d’avenir. Alors qu’il feuilletait son livre, il remarqua soudain que la salle n’était désormais plus aussi silencieuse qu’avant. Il ne leva pas les yeux de son ouvrage, il se contenta d’écouter attentivement. Il avait la certitude que si l’intrus était une personne qu’il connaissait, elle viendrait sans aucun doute l’aborder. Si en revanche, il s’agissait de quelqu’un qu’il ne connaissait pas, elle passerait surement son chemin pour son plus grand plaisir. Pas la peine de sociabiliser lorsque cela n’est pas strictement nécessaire, il n’était pas maso. Visiblement sa tranquillité n’allait plus être très longue, car les bruits de pas semblaient se rapprocher davantage au fil des minutes, ils semblaient cependant quelque peu hésitants. Qui cela pouvait-il bien être ? Un élève en manque d’attention qui aurait pris le risque d’accoster quelqu’un qu’il ne connaissait pas en désespoir de cause ? Une de ses connaissances qui hésiterait à le déranger en voyant qu’il ne semblait pas enclin à lever les yeux de son livre ? Un petit curieux qui n’aurait pu s’empêcher de s’approcher pour lire par-dessus son épaule ? Les possibilités étaient multiples, mais aucune d’entre elles ne semblaient réellement sortir du lot. Il n’avait plus qu’à attendre, il venait déjà de relire 3 fois la même phrase sans en comprendre le sens de par sa distraction.

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DétresseLily Potter & Ludlow Carvanhall

Les douces odeurs des mets remontaient jusqu'aux narines de ceux qui s'avançaient en direction du banquet. Les volutes de fumée en provenance des plats de résistance s'élevaient doucement, quasiment invisibles, vers le ciel étoilé qui recouvrait l'immensité de la Grande Salle. Pléthores de rires, de bavardages et de mouvements faisaient vibrer les tympans de tous, et le silence se soumettait à ce brouhaha presque infernal. Les soirs se ressemblaient beaucoup ; les mêmes personnes se dirigeaient vers les mêmes places, les desserts - pourtant variés - rappelaient la semaine passée, et les enseignants se rendaient ponctuellement jusqu'à leur chaise. Lily n'échappait pas à cette excuse. La fusée rousse qu'elle était défila à toute allure entre les différentes têtes, se faufilant de par sa petitesse à travers les longues jambes des plus âgés. Fuyant les regards inquiets de James, elle prit la décision de déguster à peine le quart de son cake. En réalité, la faim n'avait pas été au rendez-vous, et la petite ignorait pleinement les cris de famine de son estomac. Quelque chose lui avait coupé l'appétit et elle avait beau vouloir oublier l'événement passé, elle n'y parvenait pas. Sans plus de bavardages, la rouquine avait quitté la table plus rapidement que prévu, sans révéler quoi que ce soit à ses amis. En fait, elle n'osait pas en parler puisque cela constituait réellement une honte. James n'aurait pas arrangé les choses si elle lui aurait confié ses maux et à vrai dire, elle se tenait parfois mieux éloigné de lui quand elle avait quelques soucis personnels. Son frère avait tendance à régler les choses d'une manière trop directe, en manquant de tact. Lily ne voulait pas que la suite ne se déroule d'une façon aussi crue, alors elle préférait garder ses litiges pour elle... du moins, jusqu'à rencontrer la bonne personne pour en parler.

La mine morne et vidée de tout entrain, l'étudiante remontait lentement les escaliers du hall dans une marche presque sinistre. Elle n'osait plus vraiment lever les yeux, repensant encore à cette journée détestable. Rien de bien alarmant à première vue, mais la répétition de ces mêmes problèmes la menait petit à petit à bout. Le coeur d'une troisième année restait tout de même fragile puisqu'à cet âge-là, on est loin d'avoir la maturité nécessaire pour renforcer sa carapace. Même se défendre n'est pas toujours simple, quand vous avez affaire à des adultes.

Les lumières éclatantes des bougies éclairaient les couloirs dans lesquels elle passait. Ils étaient vides de quasiment toute présence, les élèves étant partis dîner. Dans la solitude, Lily se sentait un peu plus calme et le froid glacial qui s'emparait des murs ne tarda pas à lui donner la chair de poule. Quelques tableaux l'observaient vicieusement, se questionnant sur la destination qu'elle prendrait. Le regard en biais, elle cherchait à les éviter. La belle n'avait jamais apprécié ces visages de peinture, vivants et morts à la fois. Ils étaient capables de passer d'un portrait à l'autre à une vitesse bien honorable.

« Qu'y a-t-il petite ? Une déception amoureuse ? » lança une voix forte en provenance d'une femme ronde au sourire pervers.

Les cheveux de jais de la défunte faisaient ressortir ses yeux bleus globuleux. Son teint pâle et cireux rappelaient à Lily, les prisonniers d'Azkaban que l'on apercevait dans la Gazette du sorcier. A première vue, elle n'était pas commode du tout et son rire bien démoniaque ne lui octroyait aucune sympathie. Quoi qu'il en soit, la Serdaigle ne chercha pas à l'affronter, et elle opta pour la sage décision de l'ignorer. S'empressant simplement de quitter ce lieu, elle ne perdit pas son temps et elle gravit aussitôt les escaliers qui menaient jusqu'à sa salle commune. Elle était certaine de n'y trouver que de rares élèves qui ne mangeaient pas par simple envie de travailler ou de terminer une lecture profonde. Lily faisait partie de ces personnes, mais cela ne lui arrivait pas si souvent que cela de manquer les repas. Sa mère ne cessait de lui envoyer des courriers dans lesquels elle lui disait de bien prendre soin d'elle, et de manger des aliments équilibrés. Cependant, cela ne serait pas possible ce soir.

La porte de la salle commune s'ouvrit à elle, après qu'elle ait répondu à l'énigme du gardien. Un petit première année en profita pour entrer avec elle, n'étant pas décidé à réfléchir par lui-même. La salle en question était effectivement vide, excepté le sofa d'un bleu marin qui trônait à proximité de la cheminée. Le feu crépitait doucement, réchauffant agréablement la pièce. Une délicate odeur de sucré parvint jusqu'aux narines de la Potter, qui survola les éléments du décor. Un jeune homme était calmement installé, la tête penchée sur un ouvrage dont le titre était illisible depuis la position de la troisième année. Non loin de là, les chaises étaient soigneusement ordonnées en laissant croire que personne ne les avait occupées depuis un moment. Les mèches châtains de la seule personne présente parurent progressivement familières à Lily. Ce n'était pas un garçon de sa promo : la carrure bien taillée de la dite personne était suffisamment bien taillée pour correspondre à celle d'un adolescent de plus de seize ans. Le temps de laisser son cerveau lui rafraîchir la mémoire, elle tenta de s'approcher du centre de la pièce sans faire de bruits parasites. L'élève désirait certainement étudier sans anicroche. Quant à elle... elle pensait se saisir de l'une des chaises et s'avancer dans ses devoirs d'Histoire de la Magie.

Histoire de la Magie. La source principale de ses maux. Une larme ruissela le long de sa joue rouge, avant de s'écraser sur son épaule. Cette larme chaude lui brûlait presque la peau, et elle s'empressa de se gratter l'oeil avec sa tenue vestimentaire. Hélas, cela ne pouvait qu'irriter encore plus le contour de sa vue, laissant clairement signifier que quelque chose l'avait attaquée à cet endroit-là.

La tête curieuse, elle adressa un regard furtif au jeune homme assis. Les traits de ce bel individu lui permirent d'économiser de précieuses secondes à tenter de deviner qui diable était-il. Un petit sourire apparut finalement sur les lèvres de Lily, même si elle ignorait si elle se forçait à l'esquisser ou non. En vue de son moral, elle n'avait pas très envie de rire, c'était vrai.

« Bonsoir Ludlow. Tu ne dînes pas, ce soir ? » lança-t-elle innocemment, en tentant de contrôler la tonalité de sa voix.

A la seconde où elle sentit la tête du dénommé Ludlow se tourner vers elle, Lily se hâta de fixer son sac à bandoulière qu'elle fouillait machinalement. Son manuel d'histoire s'était perdu au fond de celui-ci, et elle dût sortir quelques affaires pour faciliter sa recherche.