Sunny Milbury & Chleofee Eastwood
Une nouvelle tête pour les fêtes, ça tisse des liens

*Flashback*

Je commence à trouver mes marques à Poudlard. Enfin non, il serait plus juste de dire que j'ai commencé à vouloir trouver mes marques, ce qui est totalement différent. Au début je l'admet, j'y étais complètement réfractaire. En même temps je n'avais nullement eu envie de partir et d'attérir ici, alors telle une gamine j'avais décidé que je ne ferai rien pour m'intégrer. Oh je ne dis pas que je le suis entièrement aujourd'hui, ce serait de la prétention de ma part, mais au moins puis-je dire que des fortes têtes et quelques personnes amicales m'ont introduites dans leurs cercles d'amis. Ce qui n'est pas pour me déplaire à vrai dire. Alors que je sais que je ne pourrai pas retourner chez moi pour noël, avoir des amis ici n'est finalement pas de refus. Et j'ai beau me dire qu'avec un peu de chance je ne ferai qu'une seule année ici, j'ai finalement un gros doute sur ça. Toute cette incertitude m'épuise et me démoralise, comme ce manque de nouvelle de ma famille. Cependant pour sauvegarder les apparences, je dois continuer de jouer mon rôle et ce n'est pas tous les jours faciles bien que je réponde déjà plus spontanément quand on m'appelle Chleo dorénavant.

Il faut admettre que la routine établie ainsi que le travail m'aident beaucoup à tenir en m'empêchant de trop penser. Je dois sans doute paraître folle aux autres élèves mais je suis reconnaissante aux professeurs de nous donner autant de travail. Les études ont toujours eu une place importante dans ma vie et plus encore aujourd'hui. Dès que j'ai un moment de libre je me mets au boulot, quand je ne cours pas, que je ne fais pas le guignol sur un balai ou que je ne joue pas de la guitare. Et typiquement, là, entre deux cours, j'ai élu résidence dans la grande salle pour pouvoir travailler sur la grande table des Poufsouffle. La bonne ambiance y règne. Bien qu'autour de moi les conversations fusent et que je répond quand on me parle, je n'ai aucun mal à restée concentrée sur mon cours d'histoire de la magie. Et alors que je suis en pleine rédaction de mon troisième paragraphe, ma voisine de gauche m'apostrophe. Je ne fais pas de suite attention, étant bien trop concentrée sur ce que j'écris, mais un bout de papier glissé dans mon champ de vision attire mon attention et je redresse la tête vers elle, étonnée. Je mets quelques secondes pour reconnaître une Sunny gênée (depuis quand est-elle arrivée ici ?) et j'attrape son papier avec une expression interrogative sur le visage. Curieuse de voir ce que ce bout de papier contient qu'elle ne souhaite dire à voix haute, je le déplie soigneusement avant de le déchiffrer. Et je ne m'attendais pas du tout à ce que j'y lis. Elle me demande mon aide pour changer de style ? Avant même la fin de ma lecture, je relève la tête plusieurs fois vers elle, intriguée, étonnée, me demandant même si il s'agit d'une petite blague ... Mais au vu de son expression je ne crois pas que ce soit le cas. Cependant, lorsque j'arrive à la fin des quelques mots griffonnés, un petit sourire vient étendre mes lèvres et je pose un nouveau regard excité sur la jeune Poufsouffle. « Ca me fait plaisir que tu te tournes vers moi pour ça, vraiment ! Et je serais ravie de te rendre ce service ! Tu avais déjà des idées ? » je m'exclame avec joie. Encore un peu et j'en taperai dans mes mains. Mais me rendant compte de son air gêné je baisse d'un ton. « Est-ce que c'est supposé être un secret? » Je me décale légèrement simplement pour voir si d'autres suivent notre conversation mais cela ne semble pas être le cas. Oui la discrétion et moi c'est pas toujours ça ...

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*Present*

C'est le jour J et je suis juste archi-excitée tandis que Sunny elle est anxieuse ce qui se comprend puisque ce n'est pas tous les jours qu'on décide de changer totalement de tête. Alors qu'elle est assise sur la chaise, recouverte du tablier, j'ai pris place sur une chaise à côté d'elle et je la regarde en face, croisant de temps en temps son regard dans le miroir. « Chleo, t’es vraiment sure ? » me demande-t-elle une nouvelle fois. Rien qu'aujourd'hui ca doit être la dixième fois qu'elle me le répète, comme si je pouvais avoir changé d'avis entre temps. Lui lançant un petit sourire j'hoche la tête avec certitude «Cer-taine !. Tu vas bluffer tout le monde ! » Je pose une main sur son avant bras afin de la réconforter et lui signifier que je resterai avec elle jusqu'au bout avant de jeter un coup d'oeil a la coiffeuse / visagiste magique pour lui indiquer qu'elle peut commencer.

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*Flashback*

Je suis étonnée quand je la vois secouer négativement la tête après que je lui ai demandé si elle avait des idées. Elle veut changer de style, changer de tête mais n’a pas la moindre idée de quoi ? Je peux comprendre son envie, son besoin même, de renouveau et de changement. Bien que ce ne me soit jamais arrivé, j’ai entendu dire qu’il y avait des personnes qui en avait marre de leur tête et qui changeait du tout au tout, quitte à faire n’importe quoi et à être pire qu’avant. Mais je suis sure que ce n’est pas ce que désire Sunny, cela m’étonnerais fort d’ailleurs. Non si elle veut changer c’est pour plaire, pour être vue différemment, pour se démarquer. Enfin je pense. Si vous me dites que c’est l’inverse c’est que je n’ai vraiment rien compris et ce n’est certainement pas à moi qu’il faut s’adresser. Quoi que, si ça se trouve je peux faire des merveilles pour enlaidir des personnes, à voir. «Non, mais ça serait peut-être bien. Vu que je n’en ait pas parlé encore avec personne d’autre…» Alors comme ça je suis la première au courant ? Autant avouer tout de suite que oui je suis flattée. Après tout je suis la nouvelle, je ne m’attends pas à être la première au courant pour quelque chose. Je ne suis pas assez ‘proche’ des gens pour cela. Exception faite peut-être pour Aelita ma colocataire et encore … « J’aimerais bien épater quelques personnes… » J’hoche la tête compréhensive. C’est bien ce que je disais, elle veut faire bonne impression. En même temps je doute qu’elle soit du genre à vouloir l’inverse, elle n’est pas assez bête pour ça… n’est-ce pas elle qui a sauté une classe ? Et à la voir là, tout de suite, on dirait qu’elle n’est pas super bien dans sa peau et qu’elle est gênée de m’avouer cela comme pouvait l’attester son regard fuyant et son teint devenu subitement rouge tomate. Enfin c’est mon ressentit, je peux parfaitement me tromper mais je comprends qu’à son âge on ait cette envie de vouloir plaire physiquement aux gens, et tout particulièrement aux garçons. «… On pourrait garder cela entre toi et moi ? » Un secret, j’adore les secrets ! Tout comme j’adore les surprises ! C’est génial ! Un peu plus et je taperai dans mes mains de contentement. « Pas de problème, compte sur moi. Top secret ! » je lui fait un petit clin d’œil pour sceller ma promesse tandis que je me mets à la détailler telle une experte. Sentant sans doute mon regard, elle remet une mèche derrière son oreille tout en me souriant, sourire que je lui rends. « J’ai plusieurs magazines de beauté dans ma chambre, je pourrai t’en montrer quelques-uns pour que tu te fasses une idée et qu’on parte sur un truc que tu aimerais, ce serait plus pratique. D’autant plus qu’il vaut mieux éviter de partir à l’aveuglette ou au petit bonheur la chance dans ce genre de chose si on ne veut pas se retrouver avec un résultat catastrophique. » Je dis le dernier mot en français simplement histoire de jouer un peu la comédie et d’en rajouter un peu plus côté dramatique. Je commence à regrouper mes affaires pour les mettre dans mon sac avant de rajouter « Et puis on sera plus au calme là-haut. Il y aura moins d’oreilles qui trainent » je me détourne un instant de mes plumes pour lui lancer un petit regard complice. J’avais déjà plusieurs idées sur des coupes de cheveux, fringues et maquillages qui pourraient aller avec son visage, mais je refusais de lui imposer entièrement tout. Ce n’est pas tout à fait une poupée et c’est elle qui devra assumer ce qu’elle portera, alors autant qu’elle ait un avis sur la question.

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*Present*

Le sourire de Sunny est des plus encourageants. Elle est prête. Enfin presque, au moins est-elle certaine et ne souhaite-t-elle pas reculer, ce que me confirme son assentiment d’après. Du fait, la coiffeuse se met au travail, travail que je supervise. Okay c’est son métier, mais disons que je m’y connais un minimum dans le domaine car, bien que personne ne le sache j’ai eu l’occasion de faire mannequin à plusieurs reprises. Oh je n’étais pas l’égérie des grandes marques, bien que j’ai travaillé avec, mais j’ai tout de même posé et défilé pour des collections importantes. Et puis j’ai bien compris ce que Sunny voulait et sur ce qu’on s’est dit, du coup je ne la laisserai pas faire d’écart. Ma réputation de future styliste est en jeu et commence maintenant. Je jette de temps en temps des coups d’œil à ma jeune amie et me rend vite compte qu’elle a décidé de fermer les yeux. Bien, l’effet de surprise n’en sera que meilleur. La professionnelle humidifie et peigne dans un premier temps et je garde un œil vigilant. Quand Sunny me demande si je compte toujours faire les boutiques avec elle après, je ne peux m’empêcher de sourire. « Bien évidemment, c’est ce qui était prévu dans le contrat non ? Et ça fait partie de la cession relooking » et puis j’adore faire les boutiques, alors je ne refuserais cette occasion pour rien au monde ! La coiffeuse sort les ciseaux et commence à couper selon les indications que nous lui avions données en arrivant. « Non faites un peu plus comme ça, et coupez par là. Oui voilà. » Je crois que ça énerve la spécialiste mais je m’en contrefiche, on fait les choses à ma manière après tout.

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*Flashback*

Elle acquiesce sur tout ce que je dis et je dois avouer que cela me fait plaisir de voir que quelqu’un me fait entièrement confiance et se remet à ma parole. Cela faisait bien longtemps que ça n’était pas arrivé. A Beauxbâtons j’étais la fille qui avait toujours les choses en main, qui savait ce qu’elle faisait et à qui on demandait conseil et cela me manquait. Ici ce n’est plus ça du tout. Ici je suis juste la nouvelle sympa et un peu paumée qui ne fait que travailler. Pas très glorieux n’est-ce pas ? Enfin, on ne peut pas tout avoir je suppose et je ne pourrai très certainement jamais retrouver ma notoriété d’antan alors autant que je m’y fasse une bonne fois pour toute et que j’arrête de ruminer. Surtout que j’ai d’autres choses à penser. Par exemple une actuelle qui m’enchante tout particulièrement. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’effectivement Sunny a besoin d’un relooking, mais si elle en ressent le besoin alors je me ferai un plaisir de l’aider. Cela m’aidera sans doute à mieux la connaître. La seule chose que je sais d’elle est qu’elle est extrêmement curieuse et qu’à cause de ça je prenais soin de l’éviter. Elle me posait beaucoup trop de questions sur mon passé et ma raison de ma venue, à tel point que je me sentais presque agressée et que je faisais tout mon possible pour la fuir et me tenir le plus loin d’elle et de ses questions. Mais peut-être que cette fois ci nous pourrons passer à autre chose et surtout penser à autre chose. Lorsqu’elle me demande « date et heure » je m’arrête un instant de ranger mes affaires pour la fixer. Comme si cela m’aiderait à prévoir ses disponibilités. Mais j’en profite aussi pour réfléchir aux miennes et une fois que j’ai fait le point dessus je lâche un petit sourire complice. « Que dirais-tu d’aujourd’hui et de toute suite ? » Je termine de ranger mes affaires, boucle ma sacoche et la pose sur mon épaule en me levant, marquant ma parole et l’invitant à me suivre. Enfin si elle le pouvait. Mais si elle trainait actuellement dans la grande salle cela signifiait qu’elle avait du temps à tuer. Et à quoi bon repousser les choses si on peut le faire de suite ?

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*Present*

En jetant un petit coup d’œil dans la glace, je remarque que Sunny sourit, ce qui est une bonne chose : elle commence enfin à se détendre. De toute façon il ne sert plus à rien de paniquer, il n’y a pas de marche arrière possible. Et si elle n’est pas satisfaite de sa tête après ce qu’aura fait la coiffeuse, un petit coup de baguette et on rattrapera les dégâts. Si dégâts il y a, ce qui n’est pas le cas pour l’instant et j’y veille particulièrement. Hors de question qu’il y ait le moindre petit loupé. Je suis perfectionniste sur les bords, oui et alors ? La coiffeuse suit mes ordres –appelons les comme ce qu’il en est véritablement- et j’hoche la tête satisfaite. Je me demande si c’est tout de même la première fois qu’elle se fait dicter ce qu’elle doit faire par une adolescente de 16 ans mais au vu de son air renfrogné elle n’a pas l’air d’aimer ça du tout. Comme si cela m’importait. « Tu vas me le dire quand je pourrais ouvrir le yeux ? » Je sais qu’elle dit ça dans le but de se renseigner, mais j’en devine bien plus derrière : de l’impatience. Je suis prête à parier qu’elle a hâte de pouvoir admirer sous tous les sens sa nouvelle tête. « Oui, ne t’inquiètes pas, encore un peu de patience. » il n’y en aura pas pour longtemps de toute façon, la coiffeuse fait les derniers réglages. Elle égalise la longueur, perfectionne la frange et me lance un coup d’œil blasé et attend, mon assentiment certainement. Et parce qu’au fond cela m’amuse, je prends un malin plaisir à prendre mon temps pour inspecter ce qu’elle a fait, ce qui lui fait pousser un soupir d’exaspération et je suis obligée de me mordre l’intérieur des joues pour ne pas rire. Après quelques longues secondes de vérification je finis par hocher la tête sérieuse. Je la vois lever les yeux au ciel avant de s’armer d’un sèche-cheveu. Le vrombissement de l’engin raisonne pendant plusieurs minutes avant qu’elle ne l’arrête. Je la soupçonne de l’avoir fait durer plus que nécessaire simplement pour me casser les oreilles. Elle sort un miroir qu’elle place derrière la tête de Sunny. « Voilà ! Maintenant tu peux ouvrir les yeux ! » Je lui laisse le temps de se regarder et de se faire à l’idée que c’est sa nouvelle tête avant de renchérir. « Alors, ça te plait ? C’est comme tu voulais ? » Je sautille presque sur place tant je suis excitée de connaître sa réaction alors que la coiffeuse bouge la glace de droite à gauche pour lui montrer tout ce qu’elle a fait derrière.

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*Flashback*

La jaune et noire semble de mon avis vis-à-vis de la procrastination comme elle acquiesce et se lève presqu’en écho avec moi, visiblement motivée. C’est cool nous serons deux. Ou plutôt sa motivation me motive aussi. Après tout à quoi bon essayer de faire plaisir à quelqu’un qui n’est nullement motivé ? Heureusement cela ne semble pas être le cas dans la situation présente. Je me mets donc en route, pressée de voir ce que je vais pouvoir faire avec elle, pressée de voir ce qu’elle va me laisser faire sur sa petite personne. A ne pas prendre à double sens s’il vous plait. Un peu trop dans mon entrain et ma précipitation, je ne fais pas tout de suite attention à si la jeune poufsouffle me suit ou non. Ce n’est que quand j’entends des ‘Désolé’ et des murmures de désapprobations que l’idée de me retourner effleure mon cerveau. Et ce n’est qu’alors que je remarque qu’elle se trouve encore a une dizaine de mètres de moi que je me dis que j’ai vraiment fait de grandes enjambées et que je n’ai pas été très sympa de me montrer aussi pressée. « Oups » je murmure plus pour moi qu’autre chose et je m’écarte pour l’attendre patiemment avant d’adapter mon pas au sien. Il ne s’agirait pas que je la distance sur le seul étage qu’il nous reste à monter, ce serait tout de même un comble. Seulement je parviens à la salle commune sans la perdre et en un temps record ! « Ça te dérange, si je traîne mon sac dans ton dortoir, du coup, je pourrais prendre des notes en même temps ? » Je lui lance un petit regard en biais, un brin interloquée. Elle veut prendre des notes ? Ca se fait ça de prendre des notes pendant qu’on cause fringue et coiffure ? Personnellement je ne l’ai jamais fait mais après tout qui sait, tout le monde n’est pas comme moi féru de la mode. Pour moi ça se fait au feeling, ce n’est pas une leçon qu’on retient… Enfin après j’ai peut-être ça dans le sang et elle pas. « Euh … Non, ça ne me dérange pas. Mais je ne crois pas que tu auras besoin de prendre des notes, tu verras. » je dis confiante et persuadée que ses parchemins et ses plumes ne serviront à rien. A peine quelques minutes après nous débarquons dans mon dortoir qui est … Vide. Ce qui ne m’étonne guère. Et c’est une bonne chose au fond, je doute qu’Aelita aurait apprécié de subir ça. Je sais qu’elle accepte mes petites lubies mais il ne faut pas trop abuser. Je balance mon sac sur mon lit et invite la jeune fille à s’installer avant de m’approcher d’une de mes armoires, de m’accroupir et d’en sortir une dizaine de magasines que nous passons l’après-midi à éplucher et à étudier. Toutes les options sont discutées et nous ne laissons rien au hasard pour être certaines de ne faire aucunes bourdes, même si au final elle semble s’en remettre énormément à moi, ce qui me pousse à me montrer sérieuse et réfléchie. Je refuse qu’elle regrette son choix. Et finalement nous parvenons à faire un choix dont elle semble heureuse et qui je le pense sincèrement devrait bien lui aller.

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*Present*

Je guette sa réaction avec grand intérêt et semble surprise quand je lui dis que c’est terminé, comme si elle prenait plaisir à se faire coiffer, ce dont je ne doute pas au final. C’est toujours assez reposant et relaxant. Puis elle se frotte les yeux, comme si elle était sur le point de s’endormir et je ne peux m’empêcher de lâcher un petit rire amusé. Cependant je ne me détourne pas de mon intérêt premier : sa réaction. C’est tout ce qui importe. C’est de sa réaction que je saurai si j’ai eu raison, si je n’ai pas perdu la main, si je ne me suis pas trompée dans mes conseils, ce qui serait tout de même un sacré comble pour une jeune fille qui a grandi dans le monde de la mode. Par conséquent, je ressens malgré tout une petite pointe d’angoisse dans mon ventre et ma gorge est nouée, sensations accentuée lorsqu’elle ouvre les yeux et s’observe dans le miroir. Certes la magie fera des miracles si jamais elle crie à la catastrophe, mais ma fierté et ma réputation en prendraient un certain coup. Elle cligne des yeux et semble abasourdie. En bien ou en mal ? Cependant elle lâche un mot, un seul, un simple, qui relâche toute la pression de mes épaules et me rends heureuse, fière presque, de mon travail, et qui me fait immédiatement retrouver le sourire. Elle s’observe sous toutes les coutures, touche ses cheveux ne semblant pas en revenir. Elle me confirme qu’elle adore ça, que c’est génial et je suis aux anges. Et je vous jure que je suis à deux doigts de sautiller sur place, voir de faire une petite danse de la joie. Mais je me retiens. Je paraitrais pour une folle et je préfère tenir mon image. Je me contente donc de la regarder, radieuse, apprécier et découvrir son nouveau visage, son nouveau soit. Elle sort une petite plaisanterie à la coiffeuse et je me retiens de glousser, mettant une main sur ma bouche tandis que cette dernière semble outrée. Elle aurait vraiment besoin de se détendre celle-ci. Et le fait que Sunny rigole ouvertement ne m’aide pas vraiment. A ce rythme, je sens qu’elle va nous chasser de son salon à coup de balais au derrière. Puis elle se retourne vers moi et me demande mon avis. Je baisse ma main, lui révélant mon sourire avant de lui montrer mon pouce. « MA-GNI-FIQUE » et j’ai a peine le temps de donner mon avis que la coiffeuse retire la blouse de Sunny, indiquant très clairement qu’il est temps de partir, ou alors qu’elle ne veut plus nous voir, au choix. Je lève les yeux au ciel sans me départir de mon sourire. Je laisse Sunny regrouper ses affaires tandis que je sors mon porte-monnaie et m’approche de la coiffeuse. Voyant que ma nouvelle jeune amie est sur le point de protester, je la coupe avant qu’elle ne puisse dire le moindre mot. « Non, je t’assure ça me fait plaisir ! C’est moi qui paie pour ça. Il faut bien que tu gardes un peu d’argent pour la suite de la journée ! Et puis c’est moi qui t’ai poussé à te retrouver comme ça. Alors cadeau ! » je lui fais un clin d’œil avant de régler le montant exact, puis de finalement lui donner un petit pourboire en caché pour nous pardonner notre comportement et la remercier de son travail. Ce que Sunny ignore aussi c’est que je compte bien lui acheter quelques fringues aussi. Après tout je suis riche aux dernières nouvelles non ? Alors autant faire plaisir à des amies pour la bonne cause. Je prends ensuite la jeune fille par le bras et sort de de chez le coiffeur. « Alors prête pour la suite maintenant ? Par où veux-tu commencer… Je ne connais pas très bien les boutiques ici alors … Tu nous fais le guide ? » je lâche encore devant le coiffeur ne sachant pas si il faut prendre à droite ou plutôt à gauche.

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