« Surprise ! »

Viki se tenait là, devant l’entrée de l’Université, indécise. Partie de son pays natal, elle avait décidé depuis peu de venir poursuivre ses études à Londres, dans cette école si réputée. Pourquoi ? Elle doutait encore de ses réelles motivations. La Kaminski n’était pas vraiment ce qu’on appelle une fille inquiète pour son avenir. Descendante d’une longue lignée de vendeurs de baguettes réputées dans tout l’Est, elle aurait très bien pût poursuivre sa scolarité dans son pays plutôt que de venir ici ou encore s’accorder une année sabbatique histoire de profiter de sa jeunesse et de l’argent de ses géniteurs. Il est vrai que Londres était une terre d’opportunité ; Une chose que son père n’avait pas occulté. Surpris de la décision de sa fille, il l’avait encouragé dans cette voie, saisissant l’occasion d’étendre ainsi ses affaires sur le vieux continent par l’intermédiaire de sa fille. Fer de lance des Baguettes Kaminski, la jolie brune pouvait devenir un atout commercial de poids dans ses ambitions. Viki avait donc sauté le pas, malgré qu’elle ne connaisse rien à ce pays hormis la langue qu’elle maîtrisait plutôt bien. Du moins assez pour se faire comprendre et suivre les cours. Certaines expressions restaient encore floues bien sûr, sans compter son accent qualifié d’exotique ici, mais avec le temps elle espérait bien s’améliorer de manière significative. Mais d’où lui était venue l’idée ? D’une simple lettre. Une lettre de son ancienne meilleure amie reçue pendant les vacances à laquelle elle n’avait pas répondue. Quelques jours de réflexion et elle avait prit sa décision. Revoir Niki avait été LA personne qui avait fait pencher la balance. Elle lui manquait. Horriblement même. Un sentiment qu’elle avait du mal à comprendre. Après tout Viktoriya avait toujours été bien entourée. Ce n’était pas comme si elle s’était retrouvée seule à son départ. Ce sentiment était également l’une des raisons de sa présence ici. Viki voulait le comprendre et se retrouver en sa présence l’aiderait sûrement à identifier le problème. Inspirant, la tête haute, la Kaminski passa les portes de l’Université. Un joyeux brouhaha envahissait les couloirs bondés. Partout des jeunes allaient et venaient, bavardant, rigolant. Le passage de la demoiselle ne passa pas inaperçu. Habillée un peu sexy, sans être vulgaire, sa petite robe soulignait sa taille fine et ses formes sans trop en dévoiler. Faisant claquer ses talons, elle se dirigea vers le bureau de vie scolaire afin de prendre connaissance de son planning. L’année avait déjà débuté depuis quelques jours, aussi elle était déjà contrariée de passer pour la petite nouvelle. Cependant elle ne s’en faisait pas. Viki n’avait jamais eut de mal à s’intégrer. Il ne lui fallut qu’une petite demi-heure pour avoir la liste de ses cours. Ses premiers cours ne commenceraient que demain. Elle s’était donc mise en tête de partir à la recherche d’une certaine demoiselle. Après plusieurs longues minutes d’errance, elle commençait à se désespérer de la trouver dans cette marée humaine jusqu’à ce qu’elle entende une voix familière. Son regard se dirigea vers sa provenance et aperçut une jeune femme de dos qu’elle reconnut tout de suite. Sourire aux lèvres elle s’en approcha. Elle parlait avec un garçon d’apparence assez banal. Elle l’avait habitué à mieux. Discrètement elle se mit derrière elle pour dire à son oreille : « Dobroho rankou Nikita (boujour Nikita)». Ni une, ni deux, elle passa ensuite ses bras autour de sa taille tout en lui déposant une légère bise sur la joue. « Devine qui c'est ? ». Le temps de Dursmtrang où elle devait cacher son amitié était désormais révolue et il était peut-être temps de faire amende honorable auprès de son amie.

« Surprise ! »

Nikita souriait, comme à son habitude, pourtant au fond d'elle, elle avait la mort dans l'âme. Cela faisait un moment maintenant qu'elle avait écrit à Viktoriya, sa meilleure amie, mais jamais elle n'avait obtenu de réponse de sa part. Etait-ce normal ? Allait-elle bien ? C'était les questions qu'elle s'était automatiquement posée après quelques jours de silence. Pour elle, il n'était même pas envisageable que Viki lui ait tourné le dos, jamais elle ne ferait ça. Certes, officiellement, elles étaient censées ne plus se parler, Nikita ne faisant plus partie de la "Haute" comme sa meilleure amie, il était normal pour les autres de croire qu'elles n'étaient plus amies. Seulement quand deux personnes se connaissent depuis toujours, rien ou presque ne peut les séparer, c'est du moins ce que pensait Nikita. A la vie, à la mort, voilà ce qu'avait envie de clamer haut et fort Nikita face à ses anciens camarades de Durmstrang. Aujourd'hui, Durmstrang était du passé, Nikita avait quitté l'Ukraine, il n'y avait donc aucune raison que ce petit jeu des mensonges et des faux semblants continus. La jeune Zelenko avait donc demandé à sa mère d'aller vérifier si tout allait bien pour la jeune Kaminski, ayant peur qu'il lui soit arrivée quelque chose. Sa réponse la blessa, malgré toutes les précautions qu'avaient prises sa mère pour éviter de trop blesser sa fille. Viktoriya allait très bien, elle restait égale à elle même. Sa mère n'était pas aller lui parler, elle l'avait juste aperçu de loin, mais au vu de ce qu'elle avait vu, si Viki n'avait pas répondu à Nikita, c'était parce qu'elle n'en avait pas eu envie et non parce qu'elle n'avait pas pu.

Pourquoi ? C'était la question qui hantait Niki depuis un moment. Que s'était-il passé pour que sa meilleure amie, la seule et unique personne qui la connaissait mieux qu'elle même, celle qui connaissait tous ses secrets, ses doutes, ses peurs, ses craintes, ses peines, lui tourne ainsi le dos ? D'accord, elles n'étaient plus sur le même continent, plus dans le même pays, mais était-ce une raison suffisante pour oublier l'autre ? Nikita penser à Viki constamment, se demandant si elle allait bien, si elle rendait toujours aussi dingue ses parents ? Bref, si elle était égale à elle même. Mais visiblement le contraire n'était pas vrai, Nikita n'était plus qu'un souvenir lointain pour la belle brune, une personne qu'elle a toujours connu mais qui ne mérite pas de rester dans les annales de sa mémoire. Nikita devait se résoudre à faire une croix, à son tour, sur son amitié, aussi ancienne que sa propre existence. Allait-elle y arriver ? Elle l'ignorait, mais ce qui était sûre, c'est qu'elle allait renvoyer une lettre à Viktoriya, ne serait-ce que pour obtenir des réponses.

Cette histoire trottait dans la tête de la jeune Zoya, mais ne voulant pas ni se miner le moral, ni s'empêcher de comprendre ses cours, la jeune femme avait décidé de mettre tout cela de côté, jusqu'au soir. Elle ne voulait pas rater son année à cause de Viki, tenant trop à faire les choses biens et à démontrer au monde entier qui était Nikita Zelenko. Les camarades de sa promo étaient des gens adorables, avec qui elle s'entendait plus ou moins bien en général. Elle avait ses préférences, évidemment, mais en général, elle s'entendait avec tout le monde. Certains jeunes hommes lui tournaient un peu autour, Nikita les laissait faire, même s'ils ne l'intéressaient pas. D'une part, elle n'avait pas forcément la tête à ça et d'autre part, elle repensait toujours à Lui, celui qu'elle n'arrivait pas à oublier ou détester totalement, pourtant il méritait toute sa haine et son mépris, la jeune femme en était bien consciente, mais il était tellement difficile de haïr quelqu'un qu'on a aimé. Une voix s'éleva derrière elle, une voix dont elle ne s'attendait pas à entendre, certainement pas au beau milieu d'un couloir, en plein coeur de l'université. Les yeux écarquillaient, Nikita se retourna, découvrant non sans surprise Viktoriya, en chair et en os, devant elle. « Viki ?!». Nikita avait l'impression que cette situation était totalement surréaliste, pourtant tout y était, son visage, son sourire, ses yeux rieurs, son parfum, tout. Il fallut quelques instants à Nikita avant de sortir de sa torpeur et sauter dans les bras de sa meilleure amie, les larmes aux yeux. L'émotion venait de la gagner, elle qui s'était résolue a n'être qu'une page du passé de Viki se rendait compte qu'il n'en était rien, elle était là, pour elle. Combien de temps ? Ca elle l'ignorait, mais elle était venue et c'était le plus beau cadeau qu'elle pouvait lui faire. « Про мій Бог ! (Oh mon dieu !) ». Une fois sûre qu'elle était bien là, physiquement et que ce n'était pas une hallucination, elle relâcha son étreinte et toujours en souriant reprit la parole « Але що ви тут робите ? (Mais qu'est-ce que tu fais là ?) » Puis se rendant compte que son camarade était totalement perdu, se tourna vers lui « Pardon ... Je ... je te présente mon amie, Viktoriya. Viki voici Henry, un ami de cours. »

« Surprise ! »

« Viki ?!». La demoiselle laissa un grand sourire courirsur ses lèvres, savourant l’air incrédule de sa meilleure amie. Ce visage, cette petite mine mutine et ce regard… Un regard qui la fit frissonner malgré elle. Ça oui, elle lui avait manqué. Plus qu’elle ne voulait se l’avouer finalement. Nikita lui sauta littéralement dans les bras et Viki enlaça son amie, la berçant légèrement en rigolant. « Так, це я (oui c’est moi) ». « Про мій Бог ! (Oh mon dieu !) ». Visiblement sa surprise lui faisait plaisir. Plus que ça même. Voir son amie aussi heureuse lui mit du baume au cœur et la persuada un peu plus qu’elle avait bien fait de venir. « Але що ви тут робите ? (Mais qu'est-ce que tu fais là ?) ». L’héritière Kaminski haussa les épaules, laissant son regard errer un peu partout. « Я йшов в районі (je me baladais dans le coin) ». Elle replongea ensuite ses yeux dans ceux de Niki en pouffant. « Non. Je suis… Là pour études », dit-elle lentement en anglais. Pour les études ? Certes ce motif avait été l’un des arguments qu’elle avait présenté à son père lorsqu’elle avait évoqué sa volonté de venir à cette Université, mais à ses yeux, le paramètre Nikita y avait grandement contribué. Seule elle ne l’aurait pas fait. Elle savait avoir pas mal de lacunes dans ce pays étranger et qu’un certain temps d’adaptation serait nécessaire mais elle espérait bien que Niki l’aiderait pour ça. « On… Parle dans l’anglais ? Je préférerais », continua-t-elle en la gratifiant d’un clin d’œil complice. Vikitoriya émit un soupir pour le moins théâtral avant de déclarer : « Mon père veut que je… Comment dit-on ? Que je apprennes le monde de l’Europe ? Il prépare moi pour… L’avenir. Reprendre sa société et l’Angleterre est pleine de projets ». Viki tentait un maximum d’éviter les fautes de conjugaisons. Apprendre cette langue à l’école était une chose, l’utiliser dans le quotidien une autre. Elle se mit à ricaner nerveusement. « Mes mots ne sont pas sûrs… ». Nikita lui présenta alors son compagnon. Un garçon assez banal. « Pardon ... Je ... je te présente mon amie, Viktoriya. Viki voici Henry, un ami de cours. » Le jeune homme approcha sa main de la jeune femme qui la serra avec un grand sourire. Trop grand pour être sincère, ce qui ne pouvait échapper à son ancienne meilleure amie. Viki avait la fâcheuse habitude de juger les gens au premier coup d’œil. L’accoutrement de l’étudiant lui faisait tout de suite comprendre qu’ils n’évoluaient pas dans le même monde. Sang-mêlé dans le meilleur des cas. Nés-moldus dans le pire. Mais après tout, l’Angleterre n’est-elle pas la porte ouverte sur le monde ? Viki se promit de faire un effort. « Enchantée Henry », fit-elle rapidement avant de revenir sur Niki comme si de rien. Ce qui est sûr c’est qu’elle espérait que ce type ne soit pas son petit copain. « Tu fais dans les plantes alors ? Oh, j’espère que je vais… euh me plaire ici ». Elle prit alors le bras de sa meilleure amie en rigolant. « Les princesses de Kiev sont rassemblées. Oh, et tu as un… Amoureux ici ? ». Soudain, une pensée traversa son esprit qu’elle ne pût intérioriser plus longtemps. Ce sentiment de culpabilité qui l’étreignait déjà à l’époque des ennuis de Nikita se devait d’être mit à plat. Dans sa langue bien sûr pour que personne d’autre ne comprenne. « Вибачте мене за мою поведінку з вами Durmstrang (Je voudrais m’excuser mon comportement avec toi à Durmstrang) ». Faire amende honorable n’était vraiment pas dans les habitudes de la Kaminski. Elle espérait que Niki s’en rappelle et comprenne la portée de son geste.

« Surprise ! »

Nikita avait l'impression de vivre un rêve éveillé. Elle ne voulait pas qu'on la secoue gentiment pour la prévenir que son prochain cours allait commencer, cela serait ce rendre à l'évidence que ce n'était qu'un doux rêve et qu'elle ne devait pas prendre ses rêves pour une réalité. Pourtant tout paraissait si réel. La fin de son cours, sa discussion avec Henry, l'air sur son visage, la dureté du sol, tout. Cela ne pouvait pas ne pas être vrai, c'était trop réel pour n'être qu'imaginaire. Pourtant, là, à l'instant, il était difficile à la jeune ukrainienne de se dire que Viktoriya se trouvait au beau milieu du couloir, à Londres, à des milliers de kilomètres de Kiev, leur terre natale. Encore sous le choc, Nikita laissa parler Viki, afin d'en savoir un peu plus sur les raisons de sa présence ici. Même si elle allait avoir du mal à la laisser repartir, si elle n'était ici que pour quelques jours ou semaines, c'était toujours ça de pris, Nikita en était bien consciente. Viki plaisanta au début en prétextant qu'elle ne faisait que se balader. Quand on connaissait bien la Kaminski, on pouvait le croire car elle était le genre de personne à aller se balader à Prague ou à Rome, le temps d'une journée, avant de repartir. La jeune femme demanda à parler anglais, certainement plus pour se familiariser avec cette nouvelle langue que pour faire plaisir à Henry, qu'elle ne connaissait pas et devait s'en moquait totalement. Nikita hocha la tête et sourit, contente de la voir, contente de voir que pour une fois, elle ne serait pas la seule à écorcher cette langue qui n'était pas la sienne. Alors comme ça elle était là pour ses études ? C'était à la limite de l'incroyable et Nikita ne put garder sa penser pour elle. « Tes études ?! Sérieux ? ». Il n'y avait aucune critique dans ses propos, elle serait bien la dernière à juger Viki. Elle est loin d'être une fille stupide, elle n'aimait juste pas trop travailler et préférait passer sa vie à s'amuser. Nikita avait été pareil, à une époque. Certes elle a toujours été beaucoup plus sérieuse que la jeune Kaminski mais elle se laissait facilement entrainer par la belle brune quand l'occasion se présentait. Elle s'était plongée totalement dans ses études lors de la mort de son père et de sa chute sociale, mais elle avait déjà de bonnes bases au départ. Le père de Viktoriya voulait s'implanter à Londres ? Cela ne l'étonnait pas vraiment, il avait la folie des grandeurs. Il allait avoir de la concurrence avec Ollivander mais ça il devait déjà le savoir. « Je ne savais pas que ton père voulait ... hum ... se planter ? non ... être en Angleterre ». A l'instar de sa meilleure amie, Nikita n'avait pas encore un niveau parfait d'anglais. Cela faisait plus longtemps que Viki qu'elle était à Londres, elle commençait à avoir une meilleure maitrise de cette langue, mais elle avait encore quelques difficultés avec certains mots. Henry lui apprit que le mot qu'elle cherchait était "s'implanter" et Nikita le remercia d'un sourire, espérant que la prochaine fois, elle s'en souviendrait. Viktoriya salua rapidement Henry avant de l'ignorer totalement. Nikita ne s'en offusqua pas, connaissant la Kaminski comme sa poche. Henry s'y ferait, il n'aura de toute façon pas le choix. Niki prendra quelques instants, plus tard, pour excuser sa meilleure amie auprès du jeune homme, expliquant qu'elle était très sympathique mais qu'elle avait son caractère, qu'il s'y ferait. Mais pour l'heure, seule Viki l'intéressait et Henry dut se sentir de trop car au bout d'un moment, laissa les deux amies discuter tranquillement. Nikita salua Henry et le remercia rapidement, avant de se laisser entrainer par Viki. « Oui, j'étudie les plantes et les potions et toi ? Tu as choisi quel cursus ? » Demanda-t-elle en souriant, avant de reprendre presque aussitôt « Tu verras, les gens sont super sympa. » Nikita ne voulait pas lui dire qu'ici, Viki ne serait personne, qu'elle n'aurait pas la notoriété qu'elle avait à Kiev, parce qu'elle ne voulait pas la faire fuir. Mais Viki n'était pas stupide, elle devait s'en douter, le tout était de savoir si elle était prête à repartir à zéro avec Nikita ou non ? Quand Viki s'excusa pour Durmstrang, Nikita resta bouche bée quelques instants, ne s'attendant pas à ça. Pour elle, c'était du passé et elle pensait que Viktoriya le savait. « Ви не повинні вибачатися. Ми прийшли з того ж світу , як, я знав, що мене чекає, коли було виявлено , походження моєї матері . Я хотів бути зі мною, якщо я навчався моє падіння . (Tu n'as pas à t'excuser. On vient du même monde toutes les deux, je savais ce qu'il m'attendait quand on a découvert les origines de ma mère. Je m'en serai voulu si je t'avais entrainé dans ma chute.) »

« Surprise ! »

« Tes études ?! Sérieux ? ». Viki offrit un grand sourire à sa meilleure amie tout en lui faisant un petit clin d’œil. « Oh mais j’aime les études… Tu ne savais pas? ». Et après une légère seconde d’hésitation elle compléta : « Enfin un peu ». En réalité elle aurait préféré être en plein milieu d’une fête, si possible au centre de l’attention à s’éclater avec ses amis de Kiev. Mais après tout, rien ne l’empêchait de reproduire ses habitudes ici. Il y avait assez de jeunes comme ça pour pouvoir s’amuser. « Je ne savais pas que ton père voulait ... hum ... se planter ? non ... être en Angleterre ». Viki pencha la tête de côté, réfléchissant aux mots de Nikita. Henry choisit ce moment pour s’incruster dans la conversation en lui soufflant le mot exact. Heureusement celui-ci choisit de s’éclipser rapidement, se sentant apparemment de trop… Ce qu’il était aux yeux de Viktoriya. L’héritière des baguettes Kaminski prit alors le bras de sa camarade en l’emmenant avec elle. Elle la questionna alors sur son cursus. « Oui, j'étudie les plantes et les potions et toi ? Tu as choisi quel cursus ? » Viki haussa les épaules, comme si s’était une évidence. « Du Commerce. Je suis une future… Euh… Dirigeante ? Non, femme des affaires ! » se reprit-elle en éclatant de rire. « Père veut que je prennes sa succession ». Et même si elle ne ressentait aucun enthousiasme pour ça, la demoiselle savait qu’on ne pouvait rêver mieux comme boulot. La renommée de l’entreprise familiale était tout au moins aussi grande qu’Ollivander en Grande-Bretagne. Les quelques concurrents du père de la brune n’étaient pas légion et ça se comprenait. Bien que baignant dans la légalité, il était déjà arrivé qu’il soit mis à mal dans certaines histoires de trafics d’influences. Mais rien de bien méchant. « Tu verras, les gens sont super sympa. » Nikita tentait-elle de la convaincre de rester ? Il semblerait. Elle répondit ensuite aux excuses de sa camarade, au grand soulagement de celle-ci. Viktoriya plongea ses yeux dans ceux de son amie, l'esprit taquin. « Oh, il est normal qu'avec toi ils sont sympas. Tu es... Non, tu étais la plus belle fille avant que je arrive ici... Et il y a des garçons… Beaux ? Des athlètes ? Tu ne me as pas répondu ! Coquine ! Tu as un copain ? » En digne jeune femme moderne, Viki ne cachait pas son goût pour les beaux mâles. Souvent sportifs et célèbres, la belle changeaient de conquêtes comme de chaussures… A l’insu de son père qui ferait sans doute une attaque s’il l’apprenait. Elle était curieuse de savoir si Nikita s’était remise avec quelqu’un d’autre. Quelqu’un digne d’elle. Pas comme l’autre crétin dont elle s’était retenue d’en faire de la charpie ! Pendant qu’elle marchait, Viki affirma sa main sur la hanche de Niki et lança quelques œillades à certains garçons, ce qui ne dût pas lui échapper. « Il faut que… Que tout le monde sache que cette école à deux nouvelles princesses », articula-t-elle difficilement mais gaiement. « Sais-tu quand sera la prochaine fête ? ». Elle dit enfin : « Un cousin à moi est à Londres. Il a comment appelle-t-il ça ? Une voix thure ? Un engin Moldu très cher. Ferrari je crois. Il dit que faire boutique avec est très bien vu ? Tu voudrais ? ». Cette proposition devait sans doute étonner Nikita vu le peu de tolérance que la famille de Viki éprouvait à l’encontre des personnes dénuées de pouvoirs magiques. Cependant la perspective de se montrer était encore plus forte. Et puis l’expérience pouvait être amusante, non ?

« Surprise ! »

Savoir que la jeune Kaminski était ici pour ses études surpris certes la jeune Zelenko mais cela la ravie également. Si elle était ici pour ses études cela signifiait qu'elle était ici au moins pour un semestre, voir une année entière. Avoir la chance d'avoir sa meilleure amie à ses côtés pour une aussi longue période était inespérée et idyllique. Aucune raison de rester loin d'elle, de faire comme si elles ne se connaissaient pas, qu'elles n'étaient plus amies. Ici, elles allaient pouvoir redevenir les Princesses de Kiev, comme avant et ça, c'était ce qu'avait toujours rêvé Nikita. « Ahahah ! Je te reconnais bien là. ». Nikita se moquait gentiment de Viktoriya, elle savait qu'elle n'était pas très versée dans les études, mais c'était plaisant de la voir dans le coin. Quitte à aller à la fac, autant que ce soit pour une expérience un peu plus fun que la fac sorcière de Kiev. Au moins ici, elles allaient pouvoir apprendre à parler une langue qui n'était pas la leur, être qui elles voulaient dans cette nouvelle ville, repartir à zéro, tout du moins pour Nikita. Et puis ici ou à Kiev, elles pourront toujours faire les boutiques, rencontrer des garçons, s'amuser, elles étaient ensemble, c'était tout ce qui comptait. Viki parla de son cursus, c'était loin d'être quelque chose qui passionnait Niki mais elle comprenait le choix de son amie. Son son père était toujours de ce monde, elle se serait certainement dirigée vers une branche que son père lui aurait conseillé, car en bonne petite fifille à son papa, elle lui obéissait toujours. C'était ainsi que les deux jeunes femmes avaient été élevé, et même si ça ne leur plaisaient pas tout le temps, elles avaient certains avantages qui aidaient à faire passer la pilule: l'argent, la liberté, la gloire, l'héritage, un nom ... « Ton père n'a pas peur que tu .... dépenses tout son argent ? » le terme que Nikita cherchait était dilapider, mais malheureusement, malgré toute sa bonne volonté, elle était bien incapable de le traduire en anglais. Ce n'était pas trop grave, tant que Viki comprenait, c'était le plus important. Les deux jeunes femmes avancèrent dans les couloirs de la fac, sans faire attention aux gens qui les entouraient, tout du moins c'était le cas de la jeune Zelenko. Tout ce qui lui importait pour le moment, c'était Viktoriya et cela risquait d'être le cas durant quelques temps. « Non je n'ai pas de copain, petite curieuse. Mais il y a de beaux partis, je trouve un magicien plutôt charmant, si tu veux tout savoir. » Nikita serait bien incapable de dire ce qu'elle entendait par magicien, pas en anglais du moins, mais ce qui était sûr c'est qu'elle serait sans problème le décrire à son amie. Evidemment, il était loin de faire parti des critères de sa meilleure amie, mais ça ce n'était pas la première fois que ça arrivait. A l'heure actuelle, Nikita ignorait si elle allait le revoir et si elle lui plaisait vraiment. Il lui avait fait plusieurs compliments, ce qui tendait à prouver que si, mais les hommes peuvent parfois être de véritable mystère par moment. « Et toi ? Combien as tu brisé de coeur à Kiev ? » Nikita était curieuse de savoir comment avait réagit les gens de son ancien entourage. Apprendre que Nikita était parti devait être un véritable soulagement pour eux, qui, depuis le remariage de la mère de Nikita avec un grand ponte de la mafia, étaient obligés de nouveau de faire du lèche à la famille Zelenko. Mais voir partir la seconde Princesse de Kiev devait leur paraitre un peu bizarre, surtout qu'officiellement, elles étaient censées être en froid. « Tu sais que je suis toujours partante pour faire les boutiques. Surtout que j'ai entendu dire que cette Ferrari est un engin moldu vraiment beau. Mais depuis quand Mademoiselle Kaminski monte dans ce genre d'objet ?» Nikita a depuis longtemps arrêté de croire que les moldus étaient inférieurs à eux. Certes elle ne trainait pas vraiment avec eux parce qu'ils étaient un véritable mystère pour elle, mais elle se moquait de se servir de leurs inventions bizarres quand l'occasion s'en présentait. Mais il n'était pas de même pour Viki.

« Surprise ! »

« Ton père n'a pas peur que tu .... dépenses tout son argent ? »

Viky sourit à sa meilleure amie à cette idée.

« Dépenser ? Oh, tu connais moi, non ? Je suis économe ! Et un... Comment dit-il ? Investissement à long terme ! »

C’est vrai que l’Ukrainienne avait une forte tendance à flamber. Que se soit dans les boîtes de nuits branchées Sorcières ou dans les boutiques, l’argent coulait souvent à flot. La jeune femme insista une nouvelle fois sur l’état amoureux de Niki. Après tout, à une certaine époque, elle avait fait beaucoup de mauvais choix, souvent à l’encontre de son propre avis. Elle espérait sincèrement que ça ne soit pas encore le cas.

« Non je n'ai pas de copain, petite curieuse. Mais il y a de beaux partis, je trouve un magicien plutôt charmant, si tu veux tout savoir. »


Viky haussa un sourcil. Avait-elle bien entendu ? Sans qu’elle ne comprenne pourquoi, une once de jalousie la traversa un instant. Niki était à elle et à personne d’autre ! Aussitôt pensé, aussitôt refoulé. Mais pourquoi se mettait-elle à avoir ce genre d’idées ?

« Et tu… Enfin cela est sérieux ? Avec lui ? Tu es sûre qu’il est pour toi ? Il faut que je le rencontre absolument ! »

Histoire de voir s’il était digne d’elle, pensa-t-elle en aparté. Une question un peu idiote quant on y pense mais bon… Il fallait la poser, ne serait-ce que pour satisfaire sa curiosité maladive.

« Et toi ? Combien as tu brisé de cœur à Kiev ? »

Forcément. Après tout, elle avait lancé les hostilités. La brune fit un instant le point, faisant défiler dans sa tête ses récentes conquêtes.

« Je n’ai pas trouvé… Comment est l’expression ? Chaussure à mes pieds ? »

La sorcière fit un petit geste de la main négligent, comme si tout cela l’importait peu.

« Les hommes sont tous les mêmes. Je préfère ne pas être… Etre en engagement ! Tu devrais faire aussi comme moi jolie Nikita », ajouta-t-elle en la gratifiant d’un magnifique sourire digne des plus beaux magazines.

« Certains n’ont pas compris aussi… Mais… Ce voyage d’étude est important pour moi. Après tout si je suis ici c’est pour toi ! »

Elle s’arrêta de parler un instant, se sentant particulièrement idiote. Que venait-elle de dire ? Pour Nikita ? Bien sûr sa présence avait été un élément déterminant mais de là à être la principale raison… Euh… Elle ne pût s’empêcher de rougir malgré elle, mal à l’aise.

« Enfin mes études… », se rattrapa-t-elle d’une petite voix.

« Tu sais que je suis toujours partante pour faire les boutiques. Surtout que j'ai entendu dire que cette Ferrari est un engin moldu vraiment beau. Mais depuis quand Mademoiselle Kaminski monte dans ce genre d'objet ?»

Heureuse de passer à un sujet qu’elle maîtrisait mieux elle se mit à rigoler, nerveuse.

« Oh tu le sais… J’aime me montrer… Et puis toi tu aimes les Moldus, non ? Alors pour toi je m’y suis intéressé et… Enfin… J’ai pensé que ça nous permettrait de nous rapprocher… Oh j’ai beaucoup de mal à m’exprimer ! Je ne dis que des idioties ! », déclara-t-elle confuse et rouge pivoine.

Bien sûr que la Kaminski ne s’intéressait pas à ce genre de choses. Mais arrivée en Angleterre, Viky avait peur de ne plus être en phase avec sa meilleure amie ; Elle qui évoluait désormais également en-dehors du monde de la magie. Bref, Nikita devait l’avoir comprit : elle avait proposé ça pour ELLE… Et peut-être essayer de se faire pardonné son attitude de Dursmtrang.

« Surprise ! »

Econome ? Nikita dut farfouiller loin dans sa mémoire pour se souvenir de la définition de ce mot. Elle finit néanmoins par comprendre le sens de sa phrase et rit de bon coeur. Non, économe et Viktoriya ne faisaient pas la pair, ça c'était sûr, mais comment lui en vouloir ? Avant de se rendre compte que sa mère et elle étaient ruinée, Nikita dépensait sans compter, achetant tout et son contraire rien que pour plaisir d'acheter. Elle avait dû se calmer, difficilement il faut bien l'avouer mais l'idée de savoir sa propre mère se sacrifier pour subvenir aux caprices de sa fille rendit docile Nikita. Aujourd'hui tout était différent, son beau-père subvenait au besoin de sa mère et d'elle pour faire plaisir à sa nouvelle femme. Nikita reprenait goût aux dépenses, mais juste pour le plaisir de tenter de mettre sur la paille son nouveau beau père. Evidement, au vu de ses activités illégales, il y avait que peu de chance qu'elle y parvienne un jour mais cela ne l'empêchait pas d'essayer. « J'imagine parfaitement la tête de ton père s'il t'entendait. ». Nikita n'avait rien contre le père de Viki, elle ne le portait pas vraiment dans son coeur mais avait beaucoup de respect pour lui. Il faisait parti de la vieille école, comme son père l'était de son vivant et c'était une qualité qui se perdait avec le temps. Il pouvait être froid et distant, ce qui glaçait toujours le sang de la jeune Zelenko, même si cela n'empêchaient pas les deux meilleures amies de faire des conneries à tour de bras sans craindre des conséquences. Rendre leurs parents dingues étaient un passe-temps comme un autre et elles excellaient dans cet art.

Le sujet du copain vint rapidement sur le tapis, au grand dam de Nikita qui n'avait pas très envie d'en parler. Depuis Maksim, Nikita n'était jamais retombée amoureuse. Au départ, elle se refusait à sortir avec qui que ce soit, puis elle avait enchainé les aventures pour l'oublier et enfin, elle s'était calmée. Aujourd'hui elle était dans la phase de retenter de donner une chance aux garçons, mais sans succès jusqu'à présent. Viki était adorable de se prendre la tête de cette façon, même si c'était bien inutile. « Ce n'est pas ce que tu crois. On n'a rien fait. Je le trouve juste ... charmant. Tu sais, quand j'ai quitté Kiev à juillet, j'ai laissé Vlad et j'ai aucun regret. Il était gentil et je sais que c'est exactement l'homme que mon père rêvait que j'épouse mais ... je ne l'aime pas. » La relation qu'entretenait Nikita avec ce Vlad datait de deux ans. Ce n'était pas un secret, Vlad était connu dans leur petit monde et il représentait un nouveau départ pour la jeune Zelenko. Pourtant, malgré tout, jamais aucun sentiment fort ne l'avait lié à lui. Gentil, beau et parfait socialement parlant, mais aucun coup de foudre pour autant. Lui était prêt à venir la rejoindre à Londres mais Nikita avait refusé, ne voulant pas se le trainer comme un boulet. Il allait devoir comprendre que si Nikita revenait à Kiev un jour, il ne serait même pas envisageable qu'ils se remettent ensemble. Nikita voulait en profiter à Londres et ne pas penser à sa future vie chez eux. Le sujet dériva sur Viki, qui était connue pour être une véritable croqueuse d'hommes. Belle, intelligente, riche, elle avait tout pour plaire. Difficile et capricieuse, il n'était pas facile de pouvoir l'amadouer. « Les anglais sont plutôt chou, tu verras je suis sûre que tu vas te plaire ici. » Nikita ne cherchait pas l'âme soeur, ni ici, ni ailleurs. Elle n'y croyait plus et ne voulait que s'amuser et Viki serait parfaitement d'accord avec elle, elles étaient trop jeunes pour penser à ce genre de choses.

Viktoriya avoua sans le vouloir qu'elle était ici pour Nikita, même si elle tenta de se rattraper en rajoutant qu'elle était ici pour ses études. Nikita ne comprit pas vraiment pourquoi elle avait essayé de se rattraper. Etait-ce si honteux de vouloir être ici pour elle ? D'accord cela représentait d'être expatrié loin de chez elles, mais c'était pour la bonne cause non ? Elles étaient les meilleures amies du monde, elles se connaissaient par coeur, comme des heures, il n'y avait donc aucune honte ou gêne à avoir ? A moins que Niki ait raté un épisode. « Je suis contente que tu est venue, ça compte beaucoup pour moi de repartir à zéro avec toi à mes côtés. » Nikita était sincère, elle voulait vraiment avoir sa meilleure amie à ses côtés pour partager avec elle cette nouvelle expérience. c'était amusant et terrifiant à la fois. Viki proposa à Nikita de prendre la Ferrari de son cousin pour faire les boutiques, ce qui en soit était assez étrange mais plutôt une bonne idée. Nikita voulut savoir comment cela se faisait que Viki accepte de monter dans un objet moldu et sa réponse la surpris et la toucha. « T'es mignonne. » fut la simple réponse de Nikita, trouvant l'effort que faisait sa meilleure amie était vraiment touchant. Elle s'arrêta un instant pour déposer un baiser sur la joue de Viktoriya et la prendre dans ses bras. Puis, une fois l'instant émotion passé, le duo put continuer son petit bout de chemin.

« Surprise ! »

« Les anglais sont plutôt chou, tu verras je suis sûre que tu vas te plaire ici. »

Vik haussa les épaules. Elle l’espérait aussi. En même temps elle savait avoir prit un risque. Venir ici, dans un pays étranger, une langue encore en apprentissage et une culture magique sensiblement différente de la sienne. Dans cette Université elle n’était plus la princesse de Kiev. Juste une étudiante ordinaire disposant d’un fort caractère de petite fille gâtée. Tandis que les deux amies avançaient dans les couloirs, l’Ukrainienne laissait son regard errer partout, détaillant, dévisageant ses futurs camarades. Se ferait-elle acceptée ? Ou plutôt réussirait-elle à s’aclimater à ce brassage des cultures ? Lorsque la brunette laissa échapper les véritables motivations intérieures de sa venue, elle ne pût s’empêcher de tenter de rectifier la chose en rougissant ; Réaction plutôt étonnante au demeurant. Bien sûr Nikita était l’élément-clef de sa venue, mais au point de se sentir aussi bizarre en l’avouant ? ça cachait quelque chose et elle se promit de prendre un moment pour y réfléchir tranquillement.

« Je suis contente que tu est venue, ça compte beaucoup pour moi de repartir à zéro avec toi à mes côtés. »

Heureuse, Viktoriya lâcha à sa camarade un sourire digne des magazines de modes qu’elle dévorait habituellement. Puis vint son idée de sortie avec cet objet Moldu très sélect. Il n’était pas dans ses habitudes de se mêler à ces gens dénués de pouvoirs magiques. Pas par haine mais plutôt par méconnaissance.

« T'es mignonne. »

La déclaration toucha la jeune femme qui ne pût s’empêcher de frissonner au contact du baiser de Niki. Encore une bizarrerie. Elle sentait son petit cœur s’alléger, exploser de joie rien que par cette attention. Il y avait vraiment quelque chose qui clochait. Secouant la tête, elle posa sa main sur sa hanche pour l’enjoindre à continuer.

« Il faudrait faire une fête ! Père a un appartement grand ! On pourra y faire tout ce que l’on veut… Où habites-tu ? Tu crois que l’on peut être euh… Vivre ensemble ? »

Le mot exact était colocataire, mais pour le moment elle n’arrivait pas à le trouver.

« ça serait bien. Je pourrais te surveiller », ajouta-t-elle en souriant.

Puis, sans crier gare, elle le vit. Non, impossible. Pas ici, pas maintenant. Ce regard, cette allure… Maksym. Cet espèce de mufle impertinent! Que foutait-il là ? Énervée, Vik se tourna vers sa meilleure amie et lui demanda, assez sèchement:

« Tu es sûres que tu n’as rien à me dire ? »

« Surprise ! »

Faire la fête, Nikita reconnaissait bien là Viktoriya, sur ce point là, elle n'avait pas changé. Cela dit c'était plutôt une bonne idée, Nikita avait beau être une élève sérieuse et modèle, elle aimait aussi s'amuser et l'arrivée de Viki à Londres méritait en effet de faire la fête. Le sourire de Nikita exprima très clairement le font de sa pensée. « Il a un appartement où ? ». Que les Kaminski avait un appartement à Londres en soit ne l'étonnait pas particulièrement, mais elle l'ignorait. Etait-ce une récente acquisition ? Peut-être, ils en étaient bien capable, pour être sur que Viktoriya puisse vivre dans l'opulence dans laquelle elle a toujours vécu. Mais le père Kaminski pouvait très bien l'avoir depuis longtemps aussi, un héritage familiale ou un pied à terre pour ses affaires en Europe. Quoi que soit la réponse de Viki, Nikita avait déjà hâte de le visiter et de pouvoir y s'éclater là bas. Si son père les voyait, il ne sauterait certainement pas de joie mais il n'en serait pas plus étonné pour autant. Après tout, les deux meilleures amies n'étaient pas connues pour être très sérieuses quand elles étaient ensemble. « Je vis sur le campus, dans une chambre. Mais on pourrait aller voir l'administration pour voir s'il est possible de changer pour quelque chose de plus grand. » Vivre avec Viktoriya avait toujours été le plan depuis le début. Elles avaient déjà tout planifié quand elles étaient enfants. Elles passaient leurs ASPICs et une fois validée, elle partait pour l'université de Kiev, en colocation. Bien évidemment, Nikita n'avait pas prévu qu'entre temps son père mourrait assassiné et qu'elle se sentirait le besoin de s'enfuir de Kiev, sa ville natale pour éviter tous les cancans sur son compte et sur celui de sa mère.

Nikita rit quand Viki lui expliqua que si elles vivaient ensemble, elle allait pouvoir la surveiller. Les connaissant, s'il y avait bien une personne à surveiller ici c'était bien l'hériter Kaminski. Fêtarde et dépensière, elle avait autre chose en tête que de faire des études sérieuses. Nikita ne lui en voulait pas et d'une certaine façon, cela allait lui faire du bien d'avoir sa tornade brune préférée à ses côtés. Elle lui avait manqué, sincèrement et elle refusait l'idée qu'elle s'en aille. Ni maintenant, ni jamais. A la vie, à la mort, elles se l'étaient jurées étant enfant. Mais le comportement de Viktoriya changea du tout au tout sans que Nikita puisse expliquer pourquoi. Surprise, elle fixa sa meilleure amie, la bouche entre ouverte et les yeux ronds. « Heu ... non je ne crois pas. » Nikita ne voyait pas du tout de quoi parlait Viki, elle n'avait pas vu Maks et était à des milliers d'années lumières d'imaginer un instant qu'il pouvait se trouver lui aussi à Londres pour ses études. Fixant toujours sa meilleure amie, la jeune Zelenko était inquiète. « T'es sûre que ça va toi ? Quel moustique t'a mordu ? T'es bizarre. » L'expression correcte était bien évidemment quelle mouche t'a piqué, mais ça Nikita l'ignorait, elle savait que ça avait un rapport avec un insecte volant sans savoir lequel et pour l'heure, elle s'en moquait un peu.