Nous ne possédons pas d'ailes mais nous avons des balais, c'est encore mieux ! ▬ Chleofee & Callie

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Les beaux rêves d'équipe dont s'était remplie la tête de Callie avait finit par s'effriter au fil des semaines à voir l'équipe très bancale qui consistait les représentants des Poufsouffle pour le tournoi de Quidditch de cette année. En aucun cas la capitaine ne voudrait remettre en question les capacités de ses joueurs, seulement le côté indécis de certains la troublé un peu, si bien qu'elle ignorait si la composition de son équipe n'allait pas encore changer une fois ou deux d'ici leur premier entraînement avant le match. Elle n'était pas du genre à prier ni à croire à des dieux ou légendes ancestrales, pourtant elle voulait bien se donner la peine de confier ses vœux à n'importe qui ou quoi qui serait magique ou peu importe pour qui lui permette d'avoir une équipe capable de relever les matchs qui les opposerait d'abord au Gryffondor puis ensuite aux autres maisons. Pour l'instant, ce n'était pas très bien gagné et la jeune fille ne cessait de batailler pour sensibiliser ses camarades de maison afin qu'il fasse preuve de motivation, compassion, gentillesse, ou peu importe pourvu qu'ils rejoignent les rangs de l'équipe. Rien ne devait être laisser au hasard, toutes les chances devaient être mises de son côté. C'est pourquoi, même si c'était limite une dérivée de l'harcélement, Callie avait prévu d'aider une de ses camarades à prendre son courage à deux mains pour vaincre son vertige. Il était vraiment dommage que le potentiel d'une telle sportive soit remis en question par une phobie qui peut être vaincue avec de la volonté, beaucoup de volonté.

Callie avait donc donné rendez-vous à sa camarade sur le terrain de Quiddicth dans l'après-midi. Des horaires moins fréquentés auraient été encore mieux mais les températures de saison ne laissent pas vraiment beaucoup de choix pour ceux qui veulent traîner dehors, et même si le froid n'arrête pas la jeune fille, elle ne désirait pas que durant la leçon, Chleofee finisse par devenir un glaçon et mourir d'hypothermie, ce serait dommage, encore plus car elle en serait coupable et que cette fille avait l'air d'être très sympa. Cette possibilité de scénario ne devrait pourtant pas les atteindre aujourd'hui puisque bien qu'un peu caché par les nuages, le soleil était bien présent et illuminait de sa chaleur et de sa lumière Poudlard et ses alentours, un temps idéal pour s'entraîner trouver la rouquine. Arrivée la première sur les lieux, elle prit le temps d'inspecter dans les tribunes si personne n'était venu se cacher pour une raison quelconque, elle ne voulait pas que sa camarade soit mal à l'aise avant de commencer. Cette dernière ne devrait pas tarder d'ailleurs mais en l'attendant, Callie profita de quelques minutes pour faire quelques tours de terrain sur son balai en essayant d'aller toujours plus vite, c'était important ça pour attraper le Vif d'Or. Quand elle regagna la terre ferme, une silhouette fît son entrée sur le terrain et elle reconnût immédiatement la personne avec qui elle avait rendez-vous.

« Chleo, par ici ! » Cria t-elle pour se faire remarquer tout en agitant le bras. « Je suis contente que tu sois venue, tu viens de faire un premier pas dans l'exercice qui est de vaincre ta peur. Tu vois, c'est pas si compliqué. »

Enthousiaste, Callie avait du mal à comprendre comment on ne pouvait pas aimer se balader dans les airs sur un balai, on se sent puissant mais surtout libre, c'est une sensation très agréable et la jeune fille plaint sincèrement les moldus de ne pas avoir le privilège de goûter à ce plaisir. Alors oui, ils ont les avions mais c'est totalement différent, on ne ressent pas du tout les choses de la même manière, la jeune fille sait de quoi elle parle.

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Callie Mulligan & Chleofee Eastwood
Nous ne possédons pas d'ailes mais même avec un balai je suis sure que je n'arriverai pas à voler

Cela fait facilement 2 jours que j'essaie de me préparer psychologiquement pour la torture qui m'attend cet après-midi. Pourtant même après 2 jours je suis toujours totalement et complètement paniquée à l'idée de devoir monter sur un balai. Mais pourquoi s'est-elle mis cette idée dans la tête franchement ? Pourquoi ? Et pourquoi est-ce que je me suis sentie obligée d'accepter son défi ? Parce que je ne voulais pas passer pour une poule mouillée ? Ah oui, c'est exactement ça, voilà pourquoi …

Seulement je ferai moins la maligne toute à l'heure et j'en suis parfaitement consciente … Ce n'est pas comme si on pouvait effacer une phobie en quelques secondes seulement … Et moi et le vide ça n'a jamais été le grand amour. Alors certes je prends l'avion énormément avec ma famille mais les jets privés, les ordinateurs, les portables, les livres et les films, ça aide grandement. Et là … Je n'aurai rien de tout ça. Juste moi, cette chose qui est supposée nous faire voler, le vide sous mes pieds et cette horrible sensation dans le ventre quand on s'éloigne du sol. Jésus, Marie, Joseph … Dans quoi me suis-je lancée ? Je la trouvais sympathique Callie et je ne la pensais pas capable d'une pareille horreur. Courir avec elle le matin est vraiment agréable et des plus reposant. Disons qu'elle n'est pas une grosse bavarde et des deux je crois bien que c'est moi suis la plus grosse bavarde. Bien qu'entravée par mon secret je ne puisse me livrer complètement, elle de son côté n'a pas l'air du genre à se confier énormément mais cela ne me pose pas de problème. Comme je le dis, les gens parlent quand ils en ont envie et si ils ne veulent pas me dire quelque chose, je ne les pousse pas. D'autant plus que j'aimerai bien qu'on me retourne la pareille parfois … Quoiqu'il en soit, s'il y avait bien un sujet de conversation sur lequel je n'avais aucun mal à faire parler Callie, c'était bien le sport, une passion commune. Mais quand elle a appris que je jouais pas au Quidditch, alors que j'ai fait tout un tas d'autre sport en passant par l'équitation, l'escrime, le handball et le basketball, parce que j'avais le vertige, elle s'est mise en tête qu'elle parviendrait à me faire voler et à perdre cette peur. Quelle idée saugrenue !

Toute la journée j'ai essayé de retenir les secondes, les minutes, les heures. Je m'y suis accrochée le plus fort possible pour qu'elles s'égrènent lentement mais le temps à malgré tout filé beaucoup plus vite que ce que je n'aurais souhaité. Beaucoup trop vite à mon goût … Et l'heure à laquelle Callie m'a donné rendez-vous sur le terrain à fini par arriver. Pauvre de moi. C'est en traînant les pieds que je me rends au terrain de Quidditch après avoir enfilé ma tenue de sport. Et malgré ça, j'arrive presqu'à l'heure. Déjà de loin je vois un petit point noir filer dans le ciel qui grossit et s'éclaircit à mesure que j'arrive, et je n'ai bientôt aucun mal à distinguer une chevelure rousse. Callie est déjà arrivée et la voir filer ainsi sur son balai me serre un peu plus le ventre. Non pas que j'ai le trac, je dirai plutôt que je suis archi angoissée. Elle a déjà atterri et m'attends quand j'arrive. Vous croyez que j'ai encore le temps de fuir ? « Chleo, par ici ! » Ah bah non, trop tard. Ce serait vraiment mal vu pour le coup ... Surtout qu'elle a l'air plutôt heureuse de me voir ... J'essaie donc d'esquisser un sourire tout en approchant. « Je suis contente que tu sois venue, tu viens de faire un premier pas dans l'exercice qui est de vaincre ta peur. Tu vois, c'est pas si compliqué. » Et là je me force à garder mon sourire parce que j'ai très envie de l'effacer. Qu'est-ce que c'est facile à dire quand on n'a pas peur du vide et que monter sur un balai et regarder ses pieds ne pose aucun problème. Qu'est-ce que c'est facile à dire quand on est aussi à l'aise en vol. Ce qu'elle ignore c'est que mon premier cours de vol à Beauxbâtons c'est soldé par une humiliation cuisante que je m'étais promis d'oublier toute ma vie. Quand j'étais parvenue à m'élever du sol, ce dernier s'était mis à tanguer et j'ai tellement paniqué que j'ai penché trop rapidement et trop brutalement mon balai en avant, m'écrasant comme un excrément sur le sol. « C'est toi qui le dit. Là tu vois je meure d'envie de m'enfuir en courant. » Je lâche entre mes dents, continuant de me forcer à sourire. Puis j'enfonce mes mains dans les poches de mon sweat tout en scrutant les environs et les gradins, afin d'être sure et certaine que personne ne me verra. « Et je reste persuadée que je vais mourir » Personne à l'horizon, c'est déjà ça. Je ne me ridiculiserai qu'une seule personne. Si je survis, mon honneur restera sauf. « Euh par contre ... Comme je n'ai pas de balai je n'en ai pas apporté. Mais tu m'avais bien dit qu'il y en avait d'autres non ? » Qu'est-ce qu'il serait dommage qu'au final je ne puisse pas voler à cause de pénurie de balai ... « Alors dis-moi tout, comment comptes-tu réussir l'exploit d'effacer mon vertige ? » Je me demande pour laquelle d'entre nous deux ce sera le plus dur en fait ...

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A peine arrivée, le sourire crispé de sa camarade n'échappa pas aux yeux de Callie qui préféra faire comme si elle n'avait rien vu, le but étant de réussir à faire en sorte que Chleofee surmonte son vertige non pas de la prendre en pitié et de lui donner raison de se conforter dans cette peur. Il serait idiot et inutile de faire noter à son aîné que son sourire n'avait rien de sincère alors que tout indiquer dans son attitude qu'elle avait espéré toute la journée que quelque chose d'inespéré – un miracle – vienne la sortir de cette dure épreuve. Mettre les mots sur les vrais sentiments de la jeune fille ne l'aiderait certainement pas à se mettre dans les bonnes conditions pour relever le défi, peut-être que ça la bloquerait encore plus et ce n'était pas du tout l'objectif de la séance, pour aucune des deux. La capitaine, pour aider son amie, devait faire en sorte que cette dernière puisse se détendre, au moins un minimum, mais si l'idée était bien là, la manière de s'y prendre peut-être pas, en ce moment Callie s'essayait à plusieurs expériences qui n'étaient pas dans ses habitudes et ça ne lui réussissait pas tellement.

« C'est toi qui le dit. Là tu vois je meure d'envie de m'enfuir en courant. Et je reste persuadée que je vais mourir »

Pourquoi Callie avait-elle encore l'impression d'avoir mis les pieds dans le plat ? Parce que à chaque fois qu'elle s'essayait à quelque chose d'inconnu, c'était quasiment le même refrain. Malgré tout, si elle commençait à en être très sérieusement lassée, la jeune fille ne comptait pas baisser les bras tout de suite avant même d'avoir débuter l'entraînement en compagnie de son amie, tout n'était pas encore joué, faire preuve de tact pour détendre l'atmosphère n'avait pas été une réussite mais ce n'était pas le seul défi auquel elle allait être confronté, même toute petite, il lui restait cependant une chance de conclure cette séance par une réussite, les dès n'étaient pas encore jetés et l'humeur de Chleofee pouvait encore changer, ce n'était que le début. La cinquième année allait en tout cas tout essayer pour motiver sa camarade, si cette dernière avait pensé qu'elle échapperait à son enregistrement dans l'équipe en proposant une personne supplémentaire comme postulants, elle s'était bien trompée. Callie n'était pas du genre à harceler les gens mais étrangement, dès l'arrivée de la sixième année à Poudlard, elles s'étaient très bien entendues, se découvrant de supers points communs notamment le sport, alors elle parvenait à prendre plus de liberté même si cela consistait en gros à être sur le dos de sa nouvelle amie.

« Mais au lieu de fuir tu restes ici, ce qui tend à prouver que tu as la volonté de rester pour affronter ta peur, une grande partie de toi tiens à le faire, je t'assure tu es très bien partie. »

Ou comment s'improviser psychologue sur un terrain de sport... Le tout pour le tout, il fallait tout tenter pour rassurer au mieux son amie et la pousser à monter sur le balai. Ce n'était pas très dur, il fallait seulement avoir confiance en son destrier. On peut penser que c'est dur parce que c'est un objet inanimé qui plane seulement grâce à la magie mais c'est quand même bien moins dur que de monter sur un animal parce que lui a sa propre volonté et si il a envie de vous mener la vie dure, il le fera, tandis que le balai est quand même censé agir selon les indications de celui qui se trouve dessus. Si les souvenirs de la rousse étaient bons, Chleofee avait mentionné que l'équitation faisait parti des sports qu'elle pratiquait. Certes, ce sport se passait sur la terre ferme mais un balai, quand on est à l'aise dessus, on ne voit pas la différence entre être dans les airs et être sur terre.

« Euh par contre ... Comme je n'ai pas de balai je n'en ai pas apporté. Mais tu m'avais bien dit qu'il y en avait d'autres non ? »

Callie voyait là une tentative de s'éclipser à cause d'une pénurie de balai mais dommage, elle avait tout prévu. Elles iraient en chercher un autre quand elles auraient passés la première étape de la séance d'entraînement, pour l'instant il ne s'agissait pas de voler ensemble autour du stade, il fallait que la cinquième année se fasse une idée du niveau de sa camarade, et pour cela, revoir les bases lui paraissait une bonne idée, surtout que ça l'aiderait également à prendre confiance en elle, du moins normalement et ça devrait marcher. La jeune fille l'espérait car elle tenait réellement à aider son amie, ce n'est vraiment pas chouette d'avoir des peurs qui nous entravent, sans le vertige, Callie était persuadée que son aînée s'épanouirait pleinement dans la pratique du Quidditch, c'était évident pour une grande sportive de sa trempe. Et puis question intégration au sein de ses nouveaux camarades, ça serait pas mal aussi, à condition qu'il y ait du bon qui ressorte de ses prestations durant les matchs mais pour l'instant ce n'était qu'un détail, les Poufsouffles avaient encore pas mal de temps avant d'inaugurer la nouvelle constitution de l'équipe de leur maison.

« Bien sûr qu'il y en a mais nous allons commencer par quelque chose qui ne nécessite pas forcément que nous ayons toutes les deux un balai. »

Un petit clin d'oeil vint accompagner sa réponse, ce qui n'était pas forcément des plus rassurant pour Chleofee. Pourtant, elle ne devrait pas s'en faire et justement le prendre comme un très bon point puisqu'au lieu de voler à ses côtés, Callie resterait au sol pour assurer son amie, pour le premier exercice c'était totalement possible. Quelques centimètres au-dessus du sol n'était pas très effrayant mais pour quelqu'un qui a le vertige, peut-être que si et c'est en ayant réfléchit à ça que Callie avait penser rester juste à côté, prête à empêcher de potentiellement basculer, elle la retiendrait même si elle restait convaincue que ça n'arriverait pas, à moins qu'elle ne se montre trop négative, ce qui serait un tord pour la sixième année qui allait comme ça, réduire ses chances de conclure ses efforts par un franc succès.

« Alors dis-moi tout, comment comptes-tu réussir l'exploit d'effacer mon vertige ? »

S'informer de ce qui allait se passer en suite, demander à savoir, voilà ce qui était pour Callie une autre preuve de l'intérêt de la jeune fille, elle ne tentait pas tant que ça de retarder le moment fatidique d'enfourcher un balai et c'était une très bonne nouvelle, presque elle prendrait ça pour de l'empressement involontaire mais empressement quand même à vaincre sa peur pour ensuite se libérer et se plaire dans la pratique du Quiddicth. La capitaine enfourcha son balai et pris quelques centimètres d'altitude, la hauteur augmentant petit à petit. Un exercice basique digne des premières années, la base mais c'était par ça qu'il fallait commencer. On travaillait là, la stabilité surtout et après un exemple, la pratique, la jeune fille descendit quelques minutes après pour confier son balai aux mains de Chleofee.

« Maintenant, à toi. » Déclara t-elle fièrement. « Tu prends de la hauteur quand tu le sens, travaille surtout ta stabilité, fais confiance en ton balai et surtout il faut que tu le contrôles avant de décider de prendre un peu plus d'altitude. Quand tu sens que tu la perds, arrête ta progression voir redescends un peu. C'est la base mais si tu arrives à te sentir bien sur ton balai et à rester stable, alors tu prendras peu à peu conscience qu'une fois dans les airs, si tu as ton balai, il ne t'arrivera rien. »

Motivation, grand sourire, quand on veut, on peut.

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Callie Mulligan & Chleofee Eastwood
Nous ne possédons pas d'ailes mais même avec un balai je suis sure que je n'arriverai pas à voler

Que les choses soient claires, je n'ai absolument rien contre Callie. Si je peux me montrer désagréable, ce n'est pas mon intention première et ce n'est très certainement pas à son égard. C'est à celui des balais et du vide. Oui eux ne me disent rien qui vaille. Je suis persuadée qu'ils ont quelque chose contre moi et qu'ils sont déterminés à me mener la vie dure. Et du fait que ma séance de torture ne sera pas de tout repos. J'essaie cependant de ne pas paniquer. Si je cède à la panique maintenant ce sera la fin et très certainement pas beau à voir. Une fois il a fallu qu'on m'assomme de médicament pour que je me calme alors … Tiens, vous croyez d'ailleurs que ça irait mieux si je me shootais avant ? Peut-être que j'arriverai à dompter ma peur. Je l'ai déjà fait une fois, il fallait que j'aille aux Etats-Unis avec mes parents, j'avais 12 ans et je refusais de monter dans un avion parce que j'avais trop peur. Au final ils m'ont donné dans antidépresseurs ou un truc du genre et autant dire que je planais complètement, j'étais tellement dans un autre monde que je n'ai rien vu et rien senti du voyage. C'est passé comme une lettre à la poste et je trouvais ça vraiment cool. Mais on m'a dit que j'avais dit des choses chelous et que j'avais ri comme une débile, donc en fait on va peut-être éviter … Pas devant tout Poudlard …

« Mais au lieu de fuir tu restes ici, ce qui tend à prouver que tu as la volonté de rester pour affronter ta peur, une grande partie de toi tiens à le faire, je t'assure tu es très bien partie. » J'ouvre la bouche, désireuse de rétorquer quelque chose mais rien ne me vient. Du fait je la referme, devant avoir l'air d'un poisson plus qu'autre chose mais qu'importe. Le fait est qu'elle n'a pas tout à fait tort. Même pas du tout d'ailleurs. Certes je suis là parce qu'elle m'a lancé un défi et que je refusais de passer pour une poule mouillée, mais aussi parce que j'ai envie de prouver ce que je vaux. Je ne veux pas être la fille qui reste indéfiniment prostrée dans son coin à cause de ses peurs qui sont bien trop nombreuses, c'est un fait. Alors oui, une grande partie de moi tiens très certainement à l'affronter et surtout à la voir disparaître. Après tout faire mes preuves sur un balai et dans le Quidditch ne pourrait que m'être bénéfique non ? A Beauxbâtons je n'en avais nullement besoin, j'avais ma renommée dû à mon nom largement connu. Mais ici à part être la "nouvelle" je ne suis rien. Alors certes je suis supposée faire profil bas et ne pas trop me faire remarquer mais je dois avouer que de ne pas être sous le feu des projecteurs me manque …

Lorsqu'elle m'annonce que nous allons commencer par quelque chose qui ne nécessite pas que nous ayons toutes les deux un balai, j'en sauterai presque de joie. Je n'aurais pas à monter sur un balais de suite youpiiii ! A tous les coups je vais pouvoir me défouler en faisant deux ou trois fois le tour du stade, ou alors elle m'expliquera quels sont les postes exacts ou alors elle me fera de jolies démonstrations et me montrera comment s'y prendre pour appréhender ou … Je ne sais pas quelque chose dans ce goût là. Et lorsqu'elle grimpe sur son balai je suis persuadée que c'est ma dernière idée qui va être mis en application. JE m'attends à la voir s'élever rapidement dans les airs, me faire une belle démonstration qui durera jusqu'à la fin de la journée. Au lieu de quoi elle s'élève oui, mais tout doucement jusqu'à monter à un mètre, voir deux au maximum et redescendre. « Maintenant, à toi. Tu prends de la hauteur quand tu le sens, travaille surtout ta stabilité, fais confiance en ton balai et surtout il faut que tu le contrôles avant de décider de prendre un peu plus d'altitude. Quand tu sens que tu la perds, arrête ta progression voir redescends un peu. C'est la base mais si tu arrives à te sentir bien sur ton balai et à rester stable, alors tu prendras peu à peu conscience qu'une fois dans les airs, si tu as ton balai, il ne t'arrivera rien. » Je dois perdre plusieurs teintes de couleur je crois. Je ne m'attendais pas à monter aussi rapidement sur cet instrument de torture à dire vrai. Bon certes c'était prévisible -après tout je suis là pour ça- mais tout de même, au fond de moi j'espérais que ça prendrais plus de temps … Du coup, je mets quelques secondes avant de prendre le balai qu'elle me tend, et je peine à déglutir. Puis je lève des yeux suppliant vers elle avant de dire d'une toute petite voix « Je suis supposée faire confiance à ça ? » faisant référence au balai. Face à son regard et à son expression, je me tais et prend mon courage à deux mains. Je peux le faire, je dois le faire. Mon honneur est en cause, ainsi que la fierté de ma mère. Enfin je ne suis pas certaine de ce dernier point, elle ne m'a jamais expressément demandé de faire du balai mais bon, je suis sure que ça lui ferait plaisir de savoir que j'essaie de dompter mes peurs. Et je suis persuadée que mon père et ma grand-mère en serait heureux aussi … Si ils savaient ce que c'est.

Je prends plusieurs profondes inspirations. Allez ce n'est pas si mortel. Je suis très douée dans tous les sports, pourquoi est-ce que ce ne serait pas pareil ? Je reprends une nouvelle grosse inspiration. Puis une autre. Et encore une autre. Oui bon je retarde clairement l'échéance. Comme si j'avais besoin de me justifier, je lance un petit regard en coin à Callie avant de couiner « Oui oui ça arrive, 30 secondes, je me détends. » Plus pathétique tu meurs ? J'espère que je ne l'énerverai pas trop vite sinon c'en sera fini de moi. Décidant qu'il est temps d'arrêter de faire ma chochotte, je ferme les yeux et enjambe le bout de bâton pour m'installer sur l'engin. Je rouvre un oeil quand je me retrouve assise. Je l'ai fait ! Je suis remontée sur un balai ! Depuis le temps ! Depuis ma première année …
Je reste assise dessus quelques minutes, trouvant la position qui me parait le plus confortable, des repères et me confortant dans la faible idée qui est qu'il ne peut rien m'arriver ... C'est beau de rêver non ? Cependant je sais que mon repos est de courte durée, et comme j'ai décidé d'arrêter de faire ma chochotte je me prépare à décoller. Comment elle avait fait déjà ? J'essaie de me remémorer puis copie ses gestes à mon tour.

Et juste pour rire j'utilise les dés :

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'Le Hasard' : 1

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« Je suis supposée faire confiance à ça ? »

Difficile d'ignorer à quel point sa camarade est réticente à l'idée de monter sur un balai, mieux elle à l'air surprise de devoir être soumis au supplice aussi rapidement, pourtant c'était le but de la séance et plus elles attendraient, plus ce serait compliqué d'aller de l'avant et de vaincre ce vilain vertige. S'efforçant de plaquer un sourire enthousiaste sur ses lèvres, Callie l'encourageait à prendre son balai même si la française avait en quelque sorte insinué qu'il ne valait rien. Si il était du genre problématique, elle ne lui aurait très certainement pas proposé de monter dessus, il aurait été même fort probable que la rousse ne l'ait déjà plus en possession. Le matériel à sa disposition n'avait aucun soucis de fonctionnement à déplorer, les craintes de Chleofee étaient infondées, elle-même devait le savoir puisque ce ne devait être qu'une ruse pour retarder le moment fatidique. La capitaine n'était pas dupe, mais elle n'était pas non plus connue pour son grand sens de la compassion et prendre les gens en pitié ne fait rien pour les arranger, aussi ne marche t-elle pas dans le sens de sa camarade et lui force même un peu la main pour que celle-ci prenne le balai dans ses mains.

« Oui oui ça arrive, 30 secondes, je me détends. »

Simplement chevaucher le balai donnait d'être une incroyable épreuve à surmonter, à quelque chose près on aurait presque pu croire à un mauvais film passé au ralenti. Forçant sa patience, Callie soutenait du regard sa camarade afin qu'elle parvienne à aller jusqu'au bout du geste. Avoir des joueurs dans son équipe c'est bien mais encore faut-il qu'ils sachent monter correctement sur un balai. Le mieux serait qu'ils ne mettent pas non plus trois ans à s'installer dessus mais pour l'instant, Callie tentait de ne pas trop élever ses exigences, se rappelant régulièrement la peur dont Chleofee était emprise, elles allaient y arriver mais en douceur, sans trop forcer les choses. Apprendre à affronter ces peurs, c'est comme tout, on peut y arriver si on y met l'effort, il n'y a donc aucune raison que la française ne parvienne pas à faire comme tous les sorciers, pas si elle a de la volonté, et puisqu'elle a déjà commencer à se plier aux exercices de Callie, c'est qu'elle en a un minimum. D'ailleurs, la capitaine ressentait une certaine fierté pour avoir clouer le bec cinq minutes à la demoiselle qui indirectement, avait reconnu vouloir parvenir à monter sur un balai et voler dessus correctement.

« C'est bien, prends ton temps et surtout respire-bien, ce n'est que quelques mètres et je suis juste à côté de toi. Regarde, je sors même ma baguette juste au cas où. »

La Poufsouffle joignit alors le geste à la parole en ayant pourtant bien conscience qu'elle n'était pas une grande experte en la magie. Le taux de réussite de ses sorts était moyen, c'est-à-dire qu'elle se débrouillait tout comme par malchance, elle pouvait quand même ne pas le lancer correctement. Il y avait de forte chance que sa camarade ne soit pas au courant de son niveau partagé en matière de réussite de sorts, aussi Chleofee pouvait supposer que cette assurance était un bon signe et alors, prendre un peu plus confiance quant à l'accomplissement de son premier exercice. Callie avait bon espoir là-dessus, surtout qu'elle-même était très optimiste concernant les capacités de la française, une sportive ne pouvait pas s'arrêter à d'aussi petites limites, ces dernières devaient se trouver bien plus hautes. Le premier essai de sa camarade sembla échouer, elle avait pris son élan mais le balai ne décolla pas et si elle en était la première soulagée, la capitaine, elle, essaya de cacher son exaspération quant au soulagement ressentit par son aînée qui visiblement ne savait pas trop ce qu'elle voulait , vaincre sa peur mais contente de rester au sol en fait, ça n'avait aucun sens.

« Euh … Ca marche comment déjà ce truc ? »

Le faisait-elle exprès ? Une nouvelle tentative pour reporter le moment fatidique de rejoindre les airs ? Pourtant quelle merveilleuse sensation de se sentir en harmonie avec la nature en rejoignant un espace de circulation que tout le monde ne peut pas rejoindre, d'ailleurs, l'une des choses que Callie préférait dans le fait d'être une sorcière, c'est justement de bénéficier d'un moyen de circuler dans les airs qu'il lui permette d'obtenir ce contact que les moldus ne peuvent pas ressentir à bord d'un avion, à la limite peut-être avec un deltaplane mais la vitesse de pointe n'est pas du tout similaire. Ce qu'elle aime aussi, c'est que les moyens de circulation et même la magie en somme ne fait pas de mal à la planète, ça ne l'a pollue pas, on faire de la magie en prenant soin de la Terre, ce qui est forcément un bon point pour les sorciers aux yeux de la rousse. Non vraiment, on ne pouvait pas ne pas savoir monter sur un balai, Chleofee n'avait pas l'intention de passer toute sa vie à utiliser les cheminées des uns et des autres pour voyager, pas plus que de transplaner et de perdre des morceaux de son corps quand même ? Et hors de question de revenir aux moyens moldus quand on a la possibilité de faire beaucoup plus économe.

« Il faut que tu crois en toi, que tu mettes de la conviction dans tes mouvements, c'est-à-dire quand tes pieds frappent le sol pour te permettre de gagner l'élan nécessaire à ton envol. » Lâcha t-elle exaspérée. « Recommence. »

Les bases. Ce sont les premiers mots que l'on entend quand le professeur vous apprend à monter sur un balai. On peut ne pas y arriver mais pas les oublier, c'est la règle d'or. La confiance est un des éléments principaux pour arriver à quelque chose, si on ne peut pas avoir confiance en ce qu'on fait, avec qui ou quoi et surtout en nous-même, alors on n'arrive à rien. Si c'était une tentative de sa camarade pour retarder l'échéance, ça n'était pas vraiment pas drôle ni très intelligent, ça ne l'aidait pas et en plus elle passait pour une idiote finie alors que Callie sait très bien qu'elle peut beaucoup mieux faire.

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Callie Mulligan & Chleofee Eastwood
Nous ne possédons pas d'ailes mais même avec un balai je suis sure que je n'arriverai pas à voler

Bon d’accord, je dois admettre que je me sens bien bête. Et encore, bête ce n’est rien. Débile correspondrait sans doute beaucoup mieux. Et j’ai un peu honte de mon comportement. Encore heureux me direz-vous, encore heureux que tu t’en rendes compte parce que là … Je vois très clairement l’exaspération sur les traits de Callie. Je sais qu’elle en attend plus de moi, beaucoup plus. Et d’après ce qu’elle m’a dit lors de nos nombreux footings je sais qu’elle espère que je puisse intégrer son équipe pour la compléter et la renforcer. En soit moi ça ne me poserait pas de problèmes, si justement le sport ne se passait pas dans les airs, ce domaine qui m’est tellement inconnu et qui me fait tellement peur. Autrement je gérerai ! J’ai été élevée dans l’esprit de compétition. Dès mon plus jeune âge on m’a obligé à pratiquer de la musique et du sport en solo comme en équipe. Une idée de ma grand-mère, j’y peux rien. Mais du coup, au jour d’aujourd’hui, je peux me vanter en disant que je gère grave. Enfin … Pas dans la situation actuelle, là je fais mieux de baisser la tête et de me taire pour ne pas en rajouter une couche parce que je ne suis pas en position de le faire. Non mais franchement, même un première année n’aurait aucun soucis pour faire ça. Je n’y ai pas mis toute ma volonté c’est clair et net… Je suis étonnée cependant de voir que Callie ne se mord pas encore les doigts… Parce que y a de quoi et je me demande à quel degré est son taux de tolérance … « Il faut que tu crois en toi, que tu mettes de la conviction dans tes mouvements, c'est-à-dire quand tes pieds frappent le sol pour te permettre de gagner l'élan nécessaire à ton envol. » C’est moi ou on dirait qu’elle est à deux doigts de laisser tomber … Ou de pêter un cable, au choix. L’un comme l’autre je ne lui en voudrais pas ceci dit. Je n’aime pas me considérer comme une cause perdue mais là… C’est pas gagné. Et dire que je déteste ne pas gérer quelque chose. C’est horrible de ressentir deux sentiments contradictoires en même temps. D’un côté je veux lui montrer que je peux le faire, que surmonter des obstacles ne me fait nullement peur et que je le fais avec brillo en prime, que je ferai des progrès monstres, que j’arriverai à relever le niveau… Mais d’un autre je serai prête à tout pour ne pas monter dans les airs et rester saine et sauve sur la terre ferme. « Recommence. » Pour le coup ça ce n’est pas un encouragement mais bel et bien un ordre … Et vu ses traits et le ton employé il est clair et net que j’ai intérêt à faire ce qu’elle me dit. Vous croyez que notre amitié pourrait être entachée si je décidai de tout jeter à l’eau et d’abandonner ? Ca ne le ferait pas trop hein ? Enfin qu’est-ce qui est le plus important ? Notre amitié ou ma sécurité ?

Je me gifle mentalement. Je ne devrai pas penser à ce genre de choses. C’est n’importe quoi. Et que dirais donc ma grand-mère, ma mère ou mon père si ils me voyaient ainsi ? « Keleana nous ne t’avons jamais appris à baisser les bras. Qu’est-ce que c’est que ça ? Tu fais honte à la famille. Ressaisis-toi et bats-toi ! Nous t’avons élevée de cette manière pour que tu sois la meilleure dans tout ce que tu entreprends, alors ce ne sera pas aujourd’hui que ça va changer. » ou un truc dans ce goût-là. En revanche je n’ai aucun mal à imaginer leurs têtes. Enfin même si concrètement je vois mal ma grand-mère imaginer un seul instant que je puisse monter sur un balai pour voler dans la mesure où la sorcellerie n’est que contes et histoires pour enfants… Mais ma mère ou mon père… Je secoue la tête pour les effacer de derrière mes yeux tout en grommelant « Comment tu veux que je crois en moi alors que monter dans les airs avec cet engin me fait encore plus peur que de me faire courser par Peeves … Et que je risque de me tomber et de me péter un truc ?» En réalité je pourrai continuer de me plaindre de la sorte pendant très, très longtemps, mais je sais que ça ne servirait à rien sinon à agacer encore plus Callie qui finirait par m’assommer avec un cognard.

J’inspire et expire profondément plusieurs fois en fermant les yeux. Je me concentre pour me réciter dans ma tête les bases du vol. Oh aucun doute la dessus, je les connais bien, je ne pense pas les avoir oubliées. Par conséquent je me les répète pour me rassurer et pour les mettre en application avec assiduité. Il n’y a pas de raisons que ça ne marche pas, le balai est un objet magique et doit simplement répondre au sorcier. Il faut simplement que j’arrête de me braquer. Que c’est facile à dire … Plus facile qu’à faire en tout cas. Je peux le faire. Je peux le faire. Je peux le faire. Je me le répète comme un mantra et me concentre entièrement sur les simples gestes que j’ai à faire. Rester zen. Frapper du pied. Rester stable et maitriser l’engin. C’est tout. Ni plus ni moins. Je peux le faire. Je dois réussir.

Prenant mon courage à deux mains, je frappe du pied avec cette fois ci plus de conviction et immédiatement je fais un bon dans les airs et la sensation dans mon ventre me donne envie de pleurer et de vomir. Instinctivement je resserre plus fort le manche de mon balai mais me fais force pour ne pas m’aplatir dessus ou me pencher, car je sais ce qu’il risque de se passer si je le fais : je vais m’écraser et ce sera pas beau à voir. Je sens mes pieds dans le vide et ça me donne envie de paniquer. Du coup j’ouvre mes yeux que j’avais gardé fermé et jette un coup d’œil autour de moi. Première constatation je suis belle et bien dans les airs. Mais heureusement pour moi pas aussi haut. Seulement à 1mètre voir 1 mètre 50. Concrètement ça me fait penser à quand je suis à cheval. Sauf que ma monture est beaucoup moins épaisse et bien moins vivante … Je jette un coup d’œil à Callie essayant de ne pas montrer qu’en fait là je suis tellement tendue et braquée que je ne peux plus bouger. « Là y avait assez de conviction, non ? » je murmure la gorge sèche. Même si je ne suis pas montée très haut c’est déjà un grand pas pour l’humanité. J’ai peur de ce qu’elle va me répondre. Si elle me sort que je dois monter plus haut, je crains une syncope de ma part. Pourtant je la vois bien venir…

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Involontairement, Callie commençait à adopter petit à petit un comportement digne d'un vrai tyran, du genre celui à qui elle avait redouté faire penser à ses petits camarades. Si jamais leur imagination faisait qu'ils la voyaient comme tel parce qu'ils ne la connaissaient pas suffisamment pour connaître ses motivations dans la vie, peut-être qu'au final ils n'étaient pas complètement dans le faux. Et encore faudrait-il que la jeune fille se rende compte de son autorité pour pouvoir essayer de corriger ses défauts avant de finalement faire fuir tous ceux qui jusqu'à présent avait trouvé le courage de poster leur candidature pour l'équipe cette année, puisque tous ceux de l'année précédente étaient soient partis à l'université, soient avait quitté définitivement l'école pour une raison quelconque, c'était pas le principal donc Callie ne s'était pas attardé là-dessus, la principale information que son cerveau avait surtout capté à ce moment là c'était qu'elle était bonne à faire une recherche active pour compléter ses rangs, le reste lui était un peu passait au-dessus de la tête et tout ce qu'elle espérait maintenant, c'était quand même du bonheur à ces anciens qui avaient à un moment donné défendus avec fougue les couleurs de leur blason ainsi que l'honneur de leur maison dans ce sport si génial qu'est le Quidditch.

« Comment tu veux que je crois en moi alors que monter dans les airs avec cet engin me fait encore plus peur que de me faire courser par Peeves … Et que je risque de me tomber et de me péter un truc ? »

Chleofee chochotte et un peu capricieuse ? Aux premiers abords, Callie ne l'aurait pas cru mais elle découvrait la nouvelle venue de cette année sous un tout nouveau jour aujourd'hui, pas dès plus avantageux mais elle cherchait encore à l'excuser, les phobies étaient de très bonnes excuses à beaucoup de choses, disons qu'en mentionnant une peur naturelle, en général les gens ne vont pas chercher plus loin. Callie est un peu pareil mais c'est volontaire, elle veut quand même faire preuve de compréhension. On ne peut pas tout lui demander mais ça, elle essaye de le faire, sans trop compter sur elle pour pousser un peu trop loin le bouchon. Sa camarade aurait sans doute pu continuer de se plaindre encore longtemps, depuis son arrivée n'arrêtant pas, la capitaine dû en déduire que celle-ci devait en avoir tout un stock, cependant elle n'était pas là pour écouter ce qui était jusqu'ici restait en réserve et le message passa très bien par le biais d'un regard noir un peu trop effrayant peut-être puisqu'il sembla couper net toute envie à Chleofee de se plaindre. La rouquine voulait juste paraître un peu autoritaire, histoire de se faire respecter mais pas non plus faire peur mais sa technique ne semblait pas être au point, voyons si elle ne se retrouverait pas dans l'obligation de chiper discrètement un des miroirs de sa meilleure amie pour s'exercer avec les expressions de son visage.

« J'suis justement là pour qu'il ne t'arrive rien et j'ai même ma baguette. J'suis l'genre de fille à être réactive quand même, dans tous les cas j'te porterais main forte même si je suis sûre que tu vas savoir te débrouiller à merveille. »

Pour la capitaine, il n'y avait aucun doute possible, voir les choses de manière positive lui semblait être une évidence pour ce coup-ci, ce n'était pas toujours comme ça mais elle avait confiance en son aînée, cette dernière pouvait réussir, chevaucher un balai était la base pour les sorciers alors elle ne pouvait donc pas passer à côté. Puis c'était pour l'aider qu'elle la martyrisait un peu, niveau popularité mais aussi parce que vaincre ses peurs c'est très important pour avancer et aller toujours de l'avant, on ne peut pas les laisser s'accumuler. Alors dit comme ça, oui ça faisait un peu morale mais ce n'était pas l'intention de Callie de parler de la sorte à sa camarade, chacun sa place et la sienne n'était certainement pas de dire ce genre de choses, ce n'était qu'au fond, sa seule façon de pensée et pas autre, elle avait le droit de pousser Chleofee à y croire, pas de lui dire que c'était l'unique vérité et solution. Il n'y avait pas besoin de ça de toute façon, la française finissait par y retourner, cette fois-ci parvenant enfin à s'élever, un peu mais c'était déjà ça.

« Là y avait assez de conviction, non ? »

Callie ne comprenait pas pourquoi sa camarade était mécontente, elle venait de faire un progrès et pas des moindre, ça avait l'air peu mais quand on a une peur, ce n'est pas rien, toute chose a son importance, au moins un peu. La jeune fille était fière de Chleofee, malgré ce qu'elle disait, cette dernière avait quand même fait part d'une certaine volonté à des moments, ce qui voulait dire qu'elle désirait quand même y parvenir. Après cette déduction, la capitaine n'avait aucune raison d'adapter son comportement, pour l'instant il n'y en avait pas besoin si au final le résultat était là. Puis tant que sa camarade ne se plaignait pas ouvertement de ses manières de faire, Callie n'avait aucune véritable raison de modifier quoique son soit dans sa manière de faire. Peut-être que ça changerait mais elle ne préférait pas y penser, se concentrant surtout sur son amie qui n'était pas dès plus rassurée alors si en plus elle baissait sa vigilance, ça n'arrangerait rien. Après de si beaux efforts, ça serait vraiment bête de les gâcher bêtement.

« Parfait ! » Répondit-elle en ornant ses lèvres d'un grand sourire fier. « Essaye de te stabiliser. Surtout, il faut que tu te sentes à l'aise sur ton balai, c'est une monture comme les autres et surtout, elle n'obéit qu'à toi. Tu sais que monter sur un balai doit être certainement moins dangereux que monter à cheval. »

A vrai dire, c'était plus une réflexion exposée à voix haute plutôt qu'une véritable question mais si ça pouvait servir d'argument pour augmenter la confiance de Chleofee, ça serait vraiment un bonus. Et puis c'était la vérité, un balai obéissait à son propriétaire sans faute, un cheval pouvait quant à lui choisir à tout moment d'en faire qu'à sa tête. Non, vraiment, le balai c'était la base.

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Callie Mulligan & Chleofee Eastwood
Nous ne possédons pas d'ailes mais même avec un balai je suis sure que je n'arriverai pas à voler

Je suis dans une situation pour le moins compliquée : j’ai actuellement les jambes qui pendent dans le vide, je suis assise à califourchon sur un balai magique et j’ai beau me dire que je ne suis pas bien haut et que je ne risque rien, je sens la panique pointer. Je crève d’envie de redescendre pour pouvoir sentir la terre ferme et l’attraction terrestre sous mes pieds mais je ne peux pas. Je me suis trop engagée dans ce défi stupide et je refuse que Callie pense que je suis une poule mouillée. Je refuse d’abandonner car je sais pertinemment que je ne me le pardonnerais pas. Tout comme je ne supporterai pas le regard que me lancera pour sur Callie. Alors c’est pour ça que je me fais du mal et que je suis bien décidée à réussir, ne serait-ce qu’un peu, même si je dois me péter un truc, même si je dois tourner de l’œil ou vomir sur ma jeune amie rousse (entre nous elle l’aura un peu cherché, c’est pas faute de l’avoir prévenue et avertie). Cependant je dois admettre que je ne sais plus trop quoi faire. Regarder en bas, devant moi, Callie, en l’air, mes mains, les arbres. Je regarde un peu partout en même temps et je dois avoir l’air de la fille paumée par excellence qui ne sait pas ce qu’elle fait sur son balai. Ca tombe bien parce que c’est exactement le cas…

« Parfait ! » Callie attire mon attention et je n’ai d’autres choix que de la regarder. Enfin ce n’est pas la mer à boire étant donné que je suis approximativement à sa hauteur. Et son large sourire me redonne un tant soit peu confiance et la force de continuer. Il me prouve que je suis sur la bonne voie et que je ne dois pas lâcher. Mais aussi que même si ce que je viens de faire peu paraître minable, c’est déjà ça de pris. « Essaye de te stabiliser. Surtout, il faut que tu te sentes à l'aise sur ton balai, c'est une monture comme les autres et surtout, elle n'obéit qu'à toi. Tu sais que monter sur un balai doit être certainement moins dangereux que monter à cheval. » Un rire nerveux raisonne et il me faut quelques secondes pour comprendre qu’il s’agit en réalité du mien. Haha, la bonne blague. Voilà que je me mets à rigoler sans le vouloir. C’est la fin je vous le dit. Je me trémousse légèrement sur l’engin maléfique et manque de perdre l’équilibre et de me casser la figure. Par conséquent c’est par pur réflexe que je me penche sur l’objet en le serrant de toutes mes forces, ce qui le fait immanquablement piquer du nez. Et pour éviter de m’écraser par terre je tire le manche vers moi ce qui me fait monter en flèche et je dois donner tout ce que j’ai pour ne pas céder à la panique et parvenir à rétablir ma stabilité en mettant mon manche à l’horizontale. Entre temps je me suis fait quelques frayeurs et j’ai bien cru que j’allais mourir. Je respire bruyamment et regarde droit devant moi, fixant un point à l’horizon bien précis pour être certaine de ne pas chuter. Je ne sais pas où se trouve exactement Callie et je n’ose pas baisser les yeux, de peur de me mettre à vraiment paniquer. « J’ai le droit de dire que je ne suis pas à l’aise ? » Je crie le souffle court. « J’ai encore du mal à voir en quoi c’est moins dangereux que de monter à cheval, mais ce qui est certain c’est que ce n’est pas aussi confortable. » Soit c’est moi qui suis mal installée, soit vraiment pas habituée mais j’ai vraiment l’impression que ça me démoli les fesses, et pas que. Attendant une réponse de Callie, j’ai le malheur de regarder dans sa direction supposée et ce que je voix me paralyse. Complètement. Totalement. Comment ai-je fait pour monter aussi haut ? Mes bras se mettent à trembler tandis que mon cœur tambourine dans ma cage thoracique et que de fichue traîtresses commencent à monter jusqu’à mes yeux et menacent de brouiller ma vue, ce qui ne sera pas pour m’aider. « Ca… Callie ? » Je bredouille même si j’ignore si elle peut m’entendre de là où elle se trouve. Avec un peu de chance elle a une super ouïe. Prenant mon courage à deux mains, j’hausse cependant la voix. « Et … j … je fais quoi maintenant ? » Moi paniquée ? Absolument pas voyons.

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En s'engageant à aider sa camarade nouvelle venue cette année, Callie ne savait vraiment pas dans quoi elle s'était embarquée. Toute seule en plus, cette fois elle ne pouvait pas rejeter la faute sur quelqu'un d'autre, elle avait décidé seule de porter main forte à sa camarade, ce qui n'était pas une mince affaire. La tâche semblait beaucoup plus compliqué à faire qu'elle ne l'avait imaginé, faut dire que Chleofee ne mettait pas beaucoup de bonne volonté. Comme il y avait quand même des efforts réalisés, notamment par le simple fait qu'elle se soit pointée à l'heure du rendez-vous, la cinquième année ne prenait pas ses grands airs et ne se fâchait pas même si elle soupçonnait sa camarade d'être venue plus pour ne pas passer pour une poule mouillée renonçant à un défi plus que par réelle envie de vaincre sa peur. N'empêche, la française était là et bien qu'elle ne cessait de râler, elle exécutait ce que Callie lui demandait de faire. Même les bases semblaient être trop compliquées pour la sixième année, ce que demandait la capitaine n'avait en soit rien de très dur, pourtant au moindre truc Chleofee paniquait et en fin de compte, c'était elle qui se mettait en danger toute seule puisqu'elle vola à quelques plusieurs mètres plus haut sans le vouloir certainement et sans peut-être s'en rendre compte.

« J’ai le droit de dire que je ne suis pas à l’aise ? J’ai encore du mal à voir en quoi c’est moins dangereux que de monter à cheval, mais ce qui est certain c’est que ce n’est pas aussi confortable. »

Entendre rire la française aurait dû détendre Callie mais elle n'était pas assez idiote pour ignorer que ce rire n'était pas tout à fait franc, elle ignorait ce qui se passait exactement là-haut et même dans la tête de sa camarade mais elle n'était pas franchement sûre de vouloir le savoir. Toutes les deux avaient un point de vue différent sur le sport, l'équitation semblait plus facile pour l'une, et pour l'autre, c'était le contraire. Faire entendre raison à Chleofee ne serait pas une mince affaire, un peu comme le défi qu'elle s'était mis en tête de réussir aujourd'hui, Callie n'était donc plus à une tâche compliquée près. Avant de lui balancer les explications qui faisaient d'elle celle qui avait raison, la jaune et noire songeait qu'il faudrait peut-être trouver comment rendre l'humeur de sa camarade un peu plus agréable, parce que pour l'instant elle ne devait pas être disposer à l'écouter. Callie penserait bien à lui dire que la prochaine fois elle penserait à prendre du matériel pour attacher un coussin sur le balai mais elle savait pertinement que ça serait un mensonge, ils seraient les seuls à avoir des coussins pour protéger leurs postérieurs durant les matchs, ça serait vraiment la honte, déjà que leur équipe toute nouvelle ne s'attirait pas les faveurs de l'école, inutile d'en rajouter.

« Je t'expliquerais plus tard, tu verras que j'ai raison. » Commença t-elle en surveillant attentivement ce qui se passait là haut. « J'veux bien comprendre que tu sois pas confortablement installer mais tu verras, tu vas t'y habituer. Puis le sport n'est pas spécialement fait pour que ça soit confortable, le but c'est de faire notre maximum dans les conditions données. J'aurais adoré te mettre un coussin pour que tu sois mieux installée mais tu sais bien que c'est pas possible. »

Pour compenser la distance qui s'était creusée entre elles, Callie avait hausser un peu le ton pour continuer de se faire entendre. Elle espérait ainsi que sa camarade ne paniquerait pas en voyant le vide qui s'était aggrandit sous ses pieds. Il ne fallait pas qu'elle panique à nouveau, qui sait ce qu'elle ferrait cette fois sans le vouloir, en plus de ça, cette fois ce serait peut-être définitif, elle ne voudrait plus jamais monter sur un balai. Callie ne voulait pas prendre en compte cette possibilité, elle ne l'acceptait pas, elle avait beaucoup trop besoin de Chleofee et elle était sûre que son esprit de compétition pourrait les aider. Il fallait vraiment qu'elle donne le meilleur d'elle-même et se motive pour réussir, trouver le bon état d'esprit lui permettrait d'aller de l'avant contre sa peur. Toutes les peurs peuvent être vaincues, il suffit de trouver le courage de faire le nécessaire pour se prouver à soit-même que les peurs ne sont pas des obstacles et qu'on peut les surpasser sans en payer le prix fort.

« Ca… Callie ? Et … j … je fais quoi maintenant ? »

Pendant quelques secondes, Callie s'était laissée aller à penser à autre chose et entre temps, sa camarade avait pris le temps de comprendre ce qui s'était réellement passer juste avant et qu'elle n'était plus qu'à quelques petits mètres du sol mais bien plus. La capitaine essaya de se souvenir de ses débuts sur un balai, c'est sûr que si elle s'était retrouvée aussi haut tout de suite, elle aurait certainement paniquée et n'aurait pas été à l'aise, de quoi la traumatiser durant de longues années et ne pas lui donner le courage de continuer à suivre cette matière. Comprendre ce que devait ressentir Chleofee à ce moment précis lui faisait prendre conscience de l'importance qu'aurait ses paroles à l'avenir. Pour l'instant, ce n'était pas si mal parti, certes Callie ne disposait pas d'un balai pour aller chercher son amie mais Chleofee avait en queque sorte réalisé un progrès : dans sa panique elle n'avait tout de même pas perdu plus que ça le contrôle de son balai puisqu'il n'avait pas recommencé à partir dans tous les sens. C'était un point à lui faire remarquer, Callie espérait donc que la française prendrait conscience de ses capacités et verrait que tout n'était absolument pas perdu, elle avait finir par y arriver. A moins que Chleofee décide de lui en vouloir pour lui avoir cacher qu'elle était montée aussi haut d'un seul coup.

« Tu sais comment manoeuvrer ton balai, tu l'as fais tout à l'heure. Ne fais surtout pas de gestes brusques. Incline doucement et pas beaucoup le manche de ton balai vers le bas. Tout à l'heure tu as fais des mouvements beaucoup trop ample et rapide, ce qui a fait que tu sois montré trop haut et très rapidement. Sur un balai, tu dois apprendre à prévoir tes prochains mouvements et à adapter l'inclinaison de ton balai en fonction de tes besoins. » Expliqua la jeune fille lentement. « Tu peux le faire, même si tu as eu peur tout à l'heure, tu as rétablis l'équilibre de ton balai même si tu es plus haut. Et là, malgré la panique tu as réussis à garder le contrôle. Je t'assure que tu peux redescendre. Ait confiance, je suis en bas et je te regarde. Prends ton temps, descend doucement mais sûrement. »

Callie sortit sa baguette, la laissa bien en vue pour Chleofee et se mit en position pour réagir au moindre petit pépin. Elle n'avait pas du tout gérer quand son amie avait perdu le contrôle la première fois mais cette fois, elle serait là pour l'aider, c'était dans ses capacités bien qu'elle ne connaisse pas un grand éventail de sorts. Ce qui était basique était tout à fait dans ses capacités.

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Callie Mulligan & Chleofee Eastwood
Nous ne possédons pas d'ailes mais même avec un balai je suis sure que je n'arriverai pas à voler

"Je ne paniquerai pas. Je ne paniquerai pas. Je ne paniquerai pas." Ces 4 mots raisonnent dans ma tête telle une litanie qui a pour but de me calmer. Ou plus simplement de m'éviter de sombrer dans une crise de panique qui me sera inévitablement fatale. Je le sais. Je perdrai tous mes moyens, je me mettrais à trembler, à pleurer, je n'arriverais plus à respirer et inévitablement plus à réfléchir puisque mon cerveau ne serait plus oxygéné correctement. Je n'en suis plus à ma première crise de panique et du fait je sais pertinemment comment ça fonctionne, le tout étant enclenché par la peur. Je m'efforce donc de respirer profondément par le nez pour calmer mon cœur qui, je le sens, commence à s'affoler dangereusement. Soudain un son familier me parvient. C'est Callie qui me parle et j'essaie de me concentrer sur sa voix, sur ses paroles, et d'oublier que je suis fermement cramponnée au manche du balai qui me maintient à plusieurs mètres du sol « Ne fais surtout pas de gestes brusques » Oh bah ça y a pas de risques, je suis tout bonnement incapable de bouger. Je suis totalement tétanisée sur place. Tous mes muscles sont braqués et tendus au max. « Incline doucement et pas beaucoup le manche de ton balai vers le bas. Tout à l'heure tu as fais des mouvements beaucoup trop ample et rapide, ce qui a fait que tu sois montré trop haut et très rapidement. Sur un balai, tu dois apprendre à prévoir tes prochains mouvements et à adapter l'inclinaison de ton balai en fonction de tes besoins. Tu peux le faire » comme une gamine, je me mets à secouer la tête négativement. Non, je ne peux pas le faire. Je suis bloquée, bloquée dans les airs, bloquée sur un balai. Un rire nerveux monte dans ma gorge. Bloquée. Ah ah ah! Je perds le fil des conseils de la capitaine comme l'hystérie me saisit. Cependant j'essaie rapidement de m'y raccrocher, songeant que c'est le seul lien que j'ai avec la terre ferme et que sa voix posée et ferme me calme. « Et là, malgré la panique tu as réussis à garder le contrôle. Je t'assure que tu peux redescendre. Ait confiance, je suis en bas et je te regarde. Prends ton temps, descend doucement mais sûrement. » Vraiment, ses paroles me calment. De toute façon il le faut bien. Je me remets à respirer profondément et même lorsque Callie se tait, j'entends encore sa voix résonner dans mon cerveau. « Incline doucement et pas beaucoup le manche. Pas de gestes brusques. Descend doucement mais sûrement. » si j'ai bien compris, tout se fait dans la douceur. Je devrai en être capable non? C'est pas la mer à boire. Le plus dur est de se lancer. Oh que oui, parce que je n'en n'ai aucune envie. Mais je ne peux pas rester perchée là-haut, c'est problématique. Et je n'en ai pas envie non plus. Du coup je dois bien prendre une décision et celle-ci est plus qu'évidente. Je dois descendre pour sentir la terre ferme sous mes pieds. Et il est bien évidemment hors de question que je descende d'un bloc en piqué, je me romprai le cou à coup sûr.

Je reste de longues minutes encore sans bouger, étudiant mes diverses possibilités mais surtout ne parvenant pas à me lancer. C'est trop dur. Je m'attarde encore un peu, visualisant le trajet que je devrai utiliser avant qu'une grosse bourrasque de vent ne manque de me déstabiliser et ne me pousse à me pencher légèrement en avant pour inciter mon balai à avancer. Je n'entame pas encore ma descente, préférant dompter les airs doucement mais sûrement en les fendant à la vitesse d'un escargot. Après tout j'étais là pour voler non, autant essayer un petit peu. Je ne sens pas ces horribles soubresauts dans mon ventre comme lors des décollages ou atterrissages, ce qui est rassurant. Si on oublie l'attraction terrestre et le vide, ça pourrait presque être plaisant de sentir le vent qui caresse son visage et la vitesse qui nous entraîne. Enfin là niveau vitesse c'est loin d'être ça mais bon. Lorsque j'ai pris un peu d'assurance j'essaie de dénouer les muscles de mes bras et d'orienter le manche de mon balai de quelques degrés vers le bas, suffisamment légèrement pour entamer ma descente mais pas suffisamment pour que des papillons tueurs ne me dévorent les entrailles. Du fait, je continue mon chemin dans les airs, découvrant pleinement la largeur du terrain, m'éloignant certes de Callie mais faisant cela progressivement et doucement. Très doucement. À tel point que je mets je dirai 10 min pour voir le sol approcher de mes pieds. J'ignore à quelle distance je suis alors de la jeune Poufsouffle lorsque mes deux pieds touchent enfin le sol, le balai encore entre les jambes. Seulement, suite à ce trop plein d'émotions elles ne sont plus capables de me porter et je m'écroule comme une vulgaire poupée par terre. Dos contre le sol, j'accueille comme une bénédiction ce contact avec la terre et je reste là, respirant lourdement, les yeux rivés sur le ciel, intimant à mon sang de circuler normalement et à mon cœur d’arrêter de battre aussi vite. Terre, que je t'aime !

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Les yeux rivés sur sa camarade, Callie avait un peu peur même si elle refusait de se l'admettre parce que si elle le faisait, elle n'était pas certaine que ses réflexes seraient toujours aussi bons et remplis d'assurance. Hors, si elle voulait pouvoir être utile à sa camarade, il fallait qu'elle le soit. Pour l'instant, en haut ça ne bougeait pas trop et même si Callie manquait généralement cruellement de tact, elle n'était pas sans savoir que ce genre de situation délicate exigeait une grande concentration et beaucoup de volonté. La française devait s'armer de courage et repasser les conseils en boucle pour ne pas faire d'erreurs, pour se convaincre aussi. C'était un moment très important qui se passait en haut et la rousse avait si peur de gâcher cette intense réflexion qu'elle osait à peine respirer. Le visage de sa camarade qu'elle devinait parfois grimaçant l'inquiétait un peu, mais c'était aussi un signe qu'un grand débat avait lieu dans sa tête par rapport à ce qu'il fallait faire et la manière de le faire. Elle se persuadait ainsi que c'était normal et que tout allait bien se passer. La jeune fille avait confiance en ses paroles, elle connaissait assez bien la matière maintenant pour savoir comment contrôler un balai même dans les pires moments, le truc c'est qu'il faut d'abord à se contrôler soit-même et c'est le plus dur tout comme c'est le plus important.

Quand Chleofee amorça sa descente, elle s'écarta peu à peu de l'emplacement sur lequel statuait la capitaine mais c'était normal, du coup le balai se déplaçait en diagonal, mieux valait ça plutôt que de descendre en piqué vers le sol pour planter le balai dans la terre. Le vent faisait en sorte d'augmenter la distance qui se creusait entre Callie et sa camarade. Pour ne pas mettre trop de pression, elle pensa à ne pas trop suivre à la trace le balai mais plutôt laisser une certaine distance, si la française voyait la capitaine aussi sérieuse et attentive, qui sait ce qui pourrait lui passer par la tête. Peut-être quelque chose comme quoi la manœuvre est super compliqué, voilà pourquoi elle fait si attention et la sixième année pourrait finir par paniquer. La rouquine se faisait peut-être des films mais en attendant, elle essayait de jouer au maximum la carte de la sécurité même si elle ne savait pas trop si c'était la bonne manière. Heureusement, même si c'était lentement, sa camarade s'approchait de plus en plus de la terre ferme, sans qu'il n'y ait eu aucun accroc, c'était parfait et puis plus tard, quand la jeune femme se serait remise de ses émotions, Callie pourrait s'appuyer de cet argument pour lui prouver que quand elle le voulait, elle savait contrôler un balai. Il faut de l'entraînement et une certaine prise de confiance mais c'est comme tout, ça s'apprend. Quoique là, il allait peut-être falloir un sacré moment avant de reparler leçon de vol, elle s'était écroulée au sol et Callie courût dans sa direction.

« Chleo ! Tu vas bien ? Tu respires normalement ? Souffle bien surtout ! Et inspire aussi ! » S'écria la jeune fille toute paniquée. « C'était franchement du bon boulot, t'as assurée, j'suis vraiment fière de toi ! »

Plus de peur que de mal, Chleofée semblait plus exténuée que réellement blessée. Les émotions avaient été fortes alors pas étonnant que ses jambes aient lâchés au bout d'un moment. C'était trop pour qu'elles puissent la porter mais ça irait très vite mieux, même si pour l'instant le mieux c'était de se reposer et de se changer les idées, pas besoin d'être infirmière de l'école pour le savoir. Callie ne savait pas si elle devait amener son amie voir Mme Pomfresh pour une potion qui aide à récupérer rapidement mais ça servirait peut-être à rien, c'était une question de temps de se remettre de ses émotions, autrement dit, pas besoin de magie. Callie se posa donc à terre, s'asseyant en tailleur aux côtés de la jeune femme et regarda en direction du ciel. C'était vraiment joli, un beau symbole de liberté que de voir les oiseaux voler librement dans les airs sans écoles pour les retenir et les obliger à étudier. Il n'y avait que les humains comme espèce qui s'étaient civilisés mais étais-ce vraiment utile dans le fond, les autres animaux étaient tout aussi heureux, qui sait, parfois peut-être plus...

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Callie Mulligan & Chleofee Eastwood
Nous ne possédons pas d'ailes mais même avec un balai je suis sure que je n'arriverai pas à voler

Je crois qu’après ce que je viens de faire, je pourrais rester le reste de la journée allongée de la sorte à fixer le ciel et les nuages qui passent, qui avancent et qui roulent dans le ciel. Ce que je viens de faire relève presque de l’exploit pour moi et je suis tout à fait vidée. Littéralement. Vidée de toute force, vidée de tout courage, vidée de tout oxygène. Raison pour laquelle je respire avec tant de difficulté je suppose. En tout cas, je crois que je ne me suis jamais autant sentie en sécurité que maintenant. Même si je suis simplement allongée sur un terrain de quidditch. Au moins suis-je par terre, sur le sol, et j’apprécie vraiment ça. J’ai toujours aimé me poser tranquillement dans un coin pour regarder les nuages filer, laissant le temps s’égrener lentement et suivre son cours naturellement pendant que moi je me permets d’en profiter pleinement et d’admirer la beauté simple et magique de la nature. Mais là je peux vous assurer que j’en profite encore plus, comme si cela faisait une éternité que je n’avais pas eu cette possibilité ou que j’avais frôlé la mort et que j’ai risqué de peu de ne plus pouvoir profiter de ce spectacle. Après tout, c’est un peu le cas non ? J’ai failli décéder de pleins de manières en plus ! J’ai failli faire une crise cardiaque, une crise de panique, glisser de ce bout de bois et me briser tous les os du corps en percutant le sol de plein fouet… Je suis sûre qu’à ce rythme j’aurais même pu percuter un oiseau et mourir de la collision. Bref, autant dire que j’ai vu ma courte vie défiler devant mes yeux, et ça n’a rien d’agréable ! Et là j’ai vraiment l’impression de revivre.

Soudain, j’entends des bruits de pas et je sens le sol vibrer légèrement sous mon crâne. Une petite partie de mon cerveau réagit tandis que j’ai toujours les yeux braqués sur la voute céleste et elle me prévient qu’un troupeau de bison est en train de traverser le désert un petit peu plus loin. Il m’avertit aussi que si les vibrations se font plus fortes, cela signifiera que le troupeau se dirigera dans ma direction et qu’il me faudra quitter mon confortable lit de fortune. « Chleo ! Tu vas bien ? » Oh j’ignorais que les bisons savaient parler ! Surprise, je détache mon regard des nuages et mes yeux se posent sur une rouquine qui me paraît familière. « Tu respires normalement ? Souffle bien surtout ! Et inspire aussi ! » Ca peut être une bonne idée en effet. Je m’applique d’ailleurs à suivre ses conseils et dès que l’air oxygène de nouveau mon cerveau je me rends compte que je ne respirais pas tout à fait correctement. Certainement des vestiges de ma crise de panique. Et cela explique aussi mon égarement sur les méthodes indiennes, les mouvements infimes du sol ayant ravivés en moi l’image d’un dessin animé que je regardais plus jeune. « C'était franchement du bon boulot, t'as assurée, j'suis vraiment fière de toi ! » Cela m’arrache un sourire et un petit rire nerveux. J’ai du mal à déterminer si elle dit cela pour m’encourager et me persuader que nous n’avons pas perdu du temps pour rien ou si elle le pense vraiment. Et autant dire que j’ai un peu de mal à le déterminer en voyant son visage qui exprime encore un peu d’inquiétude. Très sincèrement, Callie n’est pas le genre de fille qu’il est facile de décrypter. « Ouais, c’est une seconde nature chez moi de voler. » je rétorque avec ironie avec un petit sourire soulagé accroché à mes lèvres. Je la sens s’assoir à côté de moi et je continue de respirer avec soin pour ne pas tourner de l’œil. Nous restons quelques minutes ainsi avant que je me décide à tourner la tête pour la regarder. « Callie ? Tu crois qu’on pourrait attendre le coucher de soleil ? C’est l’un de mes moments préféré de la journée … Et je ne te cacherai pas que je suis incapable de rentrer à l’école maintenant … Alors à moins que tu ne veuilles me porter. » Je lui décoche un petit sourire complice. Inutile d’ajouter qu’il est hors de question qu’elle utilise un sortilège de lévitation pour me déplacer, mon corps à suffisamment quitté terre pour la journée. « Ah et Callie ? Merci… Pour tout. » Et pour le coup, mon sourire devient vraiment sincère. Je la remercie pour avoir passé du temps avec moi, pour nous avoir supporté moi et mes gémissements, pour croire en moi, pour me motiver et pour être elle-même. J’ignore ce qu’elle peut penser de moi là maintenant, peut être qu’elle en a tout simplement ras le bol de la française que je suis, mais cela ne change pas la reconnaissance que je lui porte. Après un dernier échange de regard franc, je reporte mon regard sur les nuages qui commencent déjà à se parer des belles couleurs rosées et rougeâtres de la fin de journée. Mon cœur se gonfle alors d’espoir comme à chaque fois que j’admire un coucher de soleil qui me promet toujours un avenir meilleur. A chaque fois, je veux y croire. Et le temps que le soleil descende dans le ciel jusqu’à ce qu’il disparaisse entièrement pour faire place à la nuit, j’y crois.

BY .SOULMATES

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« Ouais, c’est une seconde nature chez moi de voler. »

C'était clairement de l'ironie et à ce moment-là, Callie évita soigneusement d'en rajouter une couche, même si dans son intention ça aurait été plus pour détendre l'atmosphère qu'autre chose. Elle n'avait pas vécu ces dernières heures comme sa camarade mais l'intensité des événements se ressentait jusque dans ses muscles. Elle ne possédait pas non plus cette peur de voler, pourtant maintenant que tout était terminé, que son cerveau pouvait prendre du recul sur ce qui s'était réellement passé et en prendre la réelle ampleur, les membres de son corps tremblaient. Le contre-coup sans doute, la jeune fille trouva ça ironique alors qu'elle n'avait pas avoir eu tant peur que ça comparé à son amie. Mais à un moment, la panique s'était bien emparée d'elle. Se surprenant elle-même, la rouquine avait bien réussit à cacher ses émotions pour rassurer la française. Enfin, elle supposait que ce qui n'était pas sortit avant devait à un moment être exprimé, c'était sans aucun doute mieux que ce soit maintenant qu'avant, en plus peut-être que sa camarade ne la voyait pas réagir ainsi, encore un peu sonnée par les récents événements.

« Callie ? Tu crois qu’on pourrait attendre le coucher de soleil ? C’est l’un de mes moments préféré de la journée … Et je ne te cacherai pas que je suis incapable de rentrer à l’école maintenant … Alors à moins que tu ne veuilles me porter. »

La Poufsouffle voyait mal comment maintenant elle pourrait lui refuser un service, en plus aussi petit et simple, maintenant. Même si ce n'était pas l'intention première de Callie en amenant son amie sur le terrain de Quidditch, cette dernière avait dû en voir de toutes les couleurs et méritait amplement du repos à présent. Cette seule raison pouvait suffire à expliquer que la rousse accepte de rester un peu plus longtemps dehors, c'était un service qu'elle ne pouvait pas refuser, mais en plus de ça il y avait aussi le fait qu'elle apprécie également de regarder le soleil se coucher. Voir le changement de couleur du ciel, les nuages continuer comme si de rien n'était leur chemin, ouais elle aimait ça. En guise d'approbation, elle s'écarta un peu de Chleofee pour ne pas empiéter dans son espace personnel et ne pas lui donner l'impression d'étouffer, puis s'allongea à son tour dans l'herbe afin de pouvoir regarder le ciel plus confortablement encore. Des élèves qui passeraient par-là pourraient les regarder bizarrement mais à cette heure-ci, personne ne viendrait ici normalement, elles avaient du temps pour profiter tranquillement des si jolies habitudes de la nature.

« Moi aussi j'aime regarder le coucher de soleil. » Lâcha t-elle au bout d'un moment. « Oh ! Regarde, on dirait une pyramide ! » S'exclama t-elle en désignant du doigt un nuage.

Dans les airs, la masse duveteuse avait la forme simple d'un triangle mais au lieu de dire que c'est un triangle tout simple en partant dans les principes de la géométrie, Callie préférait voir les choses de façon plus originales, après tout une pyramide aussi c'est en forme de triangle. Certes, ça ne flotte pas dans les airs mais à la base, les triangles non plus donc son imagination était tout à fait crédible, les nuages pouvaient prendre tout un tas de formes, même qu'une fois, la jeune file avait vu un éléphant. A quelques détails près ça y ressemblait beaucoup, beaucoup. Elle s'en rappelait d'ailleurs très bien, comment oublier cette journée alors que la jeune fille n'avait fait que se taper dessus avec sa cousine... Regarder les nuages avec quelqu'un qui accepte de faire marcher son imagination pour voir les même choses que vous c'est tellement plus chouette.

« Ah et Callie ? Merci… Pour tout. »

Callie s'attendait plus à se faire engueuler alors pour le coup, en plus d'être surprise, elle était également touchée par les remerciements de la française qui n'avait pas vécu un moment facile et qui pourtant la remercier pour l'avoir encourager à le faire. La jeune fille regrettait encore moins d'avoir fait tous ses efforts pour convaincre Chleofee, même si ce n'étaient pas ses sentiments à elle qui comptaient le plus dans cette histoire, il semblait que son amie soit également satisfaite et dans ce cas là, elle pouvait considérer que c'était un moment réussit dans l'ensemble puisque toutes les deux semblaient plus ou moins contente. Au moins sa camarade ne l'avait pas encore étranglé ou du moins essayé, c'était encourageant pour la suite même si ce n'était certainement pas de suite que Callie reviendrait à la charge pour la faire monter sur un balai, il faudrait lui laisser le temps de digérer ces émotions. Ce qui tombait bien parce que le plus important c'était d'avancer et non pas de se dépêcher.

« Merci à toi aussi de m'avoir supporter. »

Callie ne comprenait pas toujours pourquoi mais elle avait retenu à force qu'elle avait un caractère pas toujours très facile, à force qu'on le lui reproche, elle avait finit par le croire et l'admettre. Chleofée l'avait supporté sans lui faire de remarques dans ce sens alors c'était vraiment chouette et la rouquine était très heureuse.

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