"A real friendship is not about differences"

"You're stupid but we're best friends for life"

¤ Je n'arrivais tout simplement pas à dormir. Je ne savais pas vraiment pourquoi. Était-ce parce que j'avais une forte envie de me retrouver sous l'eau ? Depuis ma première transformation, je me sens beaucoup mieux dans l'eau que sur la terre. Je ne saurais expliquer ce phénomène. L'élément liquide est rendu indispensable à ma vie (différemment que tous les autres êtres humains). Je ressens toujours un bien-être. Plus le temps avance, moins la transformation me fait mal malgré que c'est rare que ça arrive vu le peu de bain que je prends. Poudlard n'est pas l'endroit par excellence disons... Bref, j'étais installée sur mon lit en regardant en haut, pensive. Il devait être près d'une heure du matin. Mes yeux refusaient de fermer. J'ai donc décidé de me lever afin de descendre dans la salle commune, prenant au passage le bouquin de Défense contre les Forces du Mal afin de débuter la lecture pour le prochain cours. Je pris ma baguette au cas où même si je doutais qu'elle me soit utile. J'étais simplement munie d'un short ainsi que d'un débardeur vu la chaleur qu'emplissait la salle commune, sans compter que j'étais nue-pieds. L'extérieur était tout le contraire, c'est-à-dire très frisquet.

¤ La salle commune était plus que vide, les elfes avaient déjà passé pour nettoyer. Le feu brûlait paisiblement dans l'âtre. Je me suis lentement approchée en m'installant sur le canapé en déposant mon manuel sur mes cuisses en l'ouvrant à partir de la page convenue. C'était un passage sur les chimères. Une chance qu'on ne parlait pas des sirènes parce que ça pourrait me perturber, disons... Déjà que très peu de monde connaissent l'existence de la queue de poisson qui remplace mes jambes lorsque je suis dans l'eau. Seuls Matthew, Erwan, Éléonore, Alasteia et Sky sont au courant. Je ne vois pas pourquoi je devrais affoler mes autres amis, genre Ludlow ou James là-dessus malgré que j'aie confiance en ces deux-là. Le moment venu, je n'aurai pas le choix. C'est donc après ces courtes pensées que j'ai débuté ma lecture...

¤ Après une dizaine de minutes, j'ai fermé le bouquin, incapable de me concentrer et je n'étais toujours pas fatiguée, même le contraire. Mes pensées prenaient le dessus. Depuis la lettre échangée avec Éléonore où elle parlait des enfants, ça m'avait un peu perturbée de façon à ce que j'allais peut-être subir le même sort que ma mère dont je ne sais pas vraiment la cause de son décès mais qui fut peu après ma naissance. Je tentais de rester positive, me disant que j'étais quand même à moitié humaine et que c'est cette partie de moi-même qui allait prendre le dessus. Je l'espérais parce que mon côté sirène prend le dessus face à mon alimentation où je me mets à vomir et à avoir d'horribles douleurs à l'estomac, lorsque je mange du poisson. J'ai aussi envie de vomir quand je vois un poisson dans une assiette. Avant, j'en mangeais comme tout le monde et j'adorais... Maintenant, je me sens horriblement mal face à ces actions passées... C'est un peu comme les végétariens face aux animaux... Toujours perdue dans mes pensées, je m'étais couchée sur mon long, sur le canapé, sans lâcher le feu de mes yeux où mes cheveux tombaient dans mon visage. J'entendis alors des pas qui s'approchaient mais je n'y fis aucunement attention...

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"You're stupid but we're best friends for life"

¤ Incapable de dormir ainsi, je détestais et c'était fréquent. Je m'endormais très rarement avant les heures du matin. Ça faisait deux semaines environ. Ma théorie était parce que ma dernière transformation datait de ce moment avec Erwan puisque les écailles ne règlent pas tout le problème. Peut-être devrais-je aller dans la salle de bain des préfets plus souvent et profiter du fait que ce soit isolé pour prendre ma véritable forme ? J'étais mieux dans l'eau que sur le sol normal, c'était drôle à dire. Mais ça, je ne l'avais dit à personne encore...

¤ Mes pensées m'ont fait abandonné la lecture de mon livre de Défense contre les Forces du Mal où je me suis simplement mise à regarder le feu, en continuant au plus profond de ma tête. Une chose pouvait me rendre heureuse, cependant, mes amis ne me considéraient pas comme une chose ou ne m'avaient aucunement abandonné, tout comme mon copain. J'étais bien entourée et me considérer comme une autre m'aurait détruite. Ils respectaient le fait de ne pas manger de poisson dans mon visage, ce qui était une grande marque de respect. Bien sûr, j'acceptais quand ils faisaient des blague sur mon sang hybride, ça ne me dérangeait pas du tout. Comme Matt' qui aimait bien lâcher une connerie sur mon côté poisson de temps à autres. Ça m'amusait en fait. Pourquoi ne pas le prendre positif ? Surtout que j'avais accepté ma condition et que je commençais à bien vivre avec, sachant que je ne pourrai jamais m'en débarrasser...

¤ Étant toujours perdue dans mes pensées, j'avais décidé d'ignorer les pas d'une personne qui semblait passer dans le coin. Sûrement un gamin incapable de dormir, je ne pouvais le déterminé, j'étais toujours en position couchée sur le canapé, regard vers le feu quand je vis la présence apparaître d'un coup sec, qui se trouvait à être mon meilleur ami qui déposa son sac en s'assoyant où mes pieds se tenaient. Vu que c'était Matthew, j'ai gardé mes pieds-là où j'ai remarqué qu'il était torse nu, ne pouvant m'empêcher de me dire qu'il était bien fait et mignon. Le préfet m'avait lâché, avec un air malicieux :

« C’est pyjama party ce soir ? T’as oublié tes vêtements ou quoi ? » J'ai roulé des yeux, en souriant, avant qu'il ne continue en souriant : « Je ne vois pas tes copines, avoue, tu n’attendais que moi gamine ! » Je lui ai donné un petit coup de pied sur la cuisse avant de replier mes jambes vers moi, me mettant face à lui. Il savait que je m'entendais beaucoup mieux avec mes amis masculins et que je me tenais beaucoup plus avec ceux-ci, la preuve, cet imbécile ici présent. J'ai dégagé mes cheveux qui plombaient mon visage en mettant mes mains sur mes genoux. Je lui ai donc répondu :

« Môssieur se plaint de voir une nana en débardeur, c'est plutôt rare, mmmmh ! Et puis, un pyjama party à deux, pourquoi pas ? » Dis-je, en rigolant. « Oh et puis, tu sais bien que je devinais parfaitement tes intentions que de me retrouver à une heure du matin ! Faut croire que je te manque vraiment alors qu'on s'est vus il y a quelques heures... » Dis-je, avec un sourire malicieux. « En plus, j'ai la chance de te voir torse-nu ! Si je ferais comme toi, tu tomberais par terre ! » J'avais dit ces dernières paroles d'un ton moqueur.

¤ Je devais aussi lui parler plus sérieusement, surtout depuis qu'on s'était promis de tout se dire et les meilleurs amis sont là pour ça. Ils doivent toujours être à l'écoute. Moi, je suis toujours là si lui a besoin de dire quelque chose et il a mon entière confiance. Le seul qui a toute ma confiance. Oui, j'ai confiance en d'autres personne comme James, Ludlow, Éléonore ainsi que mon copain mais ce qui me lie au Riddell est bien différent. En plus de tout ça, j'avais aussi envie de lui montrer mes écailles puisqu'il n'a pas encore vu ce qui se passe quand je reçois de l'eau. Il a bien le droit de voir sa meilleure amie se transformer partiellement non ? C'est juste chiant à cacher, surtout que je ne suis qu'en short actuellement. Plus sérieusement, croisant mes mains sur mes genoux, je lui dis :

« En fait, je suis plutôt contente de te voir... Un instant. » Je pris ma baguette qui se tenait à côté du bouquin de DFCM en jetant : « Assurdiato. » Je l'ai ensuite déposée, reportant mon attention vers le garçon. « Au cas où ! Bon, je vais te le redire, je suis contente que tu ne me juges pas sur ce que je suis... Ça ne doit pas être facile apprendre que je sois si différente mais tu n'en fais rien. C'est ce à quoi sont fait les vrais amis, pas vrai ? Je ne vais pas te le cacher, je suis beaucoup plus confortable dans l'eau que sur la terre ferme... Surtout qu'un de ces jours, tu auras sûrement l'occasion d'être médusé par ma queue de poisson ! » Dis-je, en rigolant. « D'ailleurs, veux-tu voir mes... écailles ? » Je mis mes pieds sur le sol. « Vas juste me chercher un peu d'eau ! »

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¤ Remplie d'insomnie en cette soirée, j'ai préféré me rendre dans la salle commune afin de commencer ma lecture pour le cours de Défense contre les Forces du Mal. Pas vraiment concentrée, mes pensées ont pris le dessus face à ce que je vivais particulièrement au niveau de mon sang hybride. Pensant rester seule encore longtemps, j'eus tort de concevoir cette idée dans mon esprit. Un Matthew Riddell en torse se pointa en s'assoyant à mes pieds où on a commencé à se charrier, où il se plaignait sur le fait que je sois que vêtue en mode nuit bien que je n'aie pas mis mon pyjama. Ça me faisait rire, lui qui se plaignait de voir une nana ainsi... Habituellement, il bavait littéralement sur le sol. Je ne me suis pas gênée pour lui répondre. Le garçon me répondit ensuite, avec un ton humoristique et un sourire malicieux :

« Tu me tentes là gamine ! » J'ai échappé un petit rire avant de continuer sur ma lancée de piques, allant de son torse nu jusqu'à ce qu'il tomberait sur le sol si je retirais mon débardeur. Même mon meilleur ami ne pourrait pas résister je le croyais bien. Matt' lança un rire en me regardant avec insistance et je savais qu'il faisait exprès, je le connaissais pratiquement par cœur. De son air espiègle et en haussant les épaules, il ajouta : « Ouais, pas mal pas mal, j’ai de quoi baver un peu pour ce soir ! » Puis, il me fit un truc que je n'appréciais pas ou du moins, que je n'aimais pas me faire faire, il me chatouilla le dessous de mes pieds qui se tenaient vers lui. Je ne pus m'empêcher de rire pour essayer d'éviter cette "torture". Ensuite, d'un ton malicieux, il dit : « Je me doute que tu n’en peux plus de me voir comme ça mais calme tes ardeurs ! » Dit-il, d'un clin d'oeil, où j'ai de nouveau rigolé. Entre-nous, se charrier était normal et jamais on ne se vexait à ce niveau. Nous étions comme une soeur et un frère. La seule chose qui m'énerve de sa part est le fait qu'il pense à se faire toutes les nanas du château. Évidemment, je ne le juge pas là-dessus, c'est mon meilleur ami. C'est ce qui nous différencie pas mal parce que je n'ai jamais cherché à draguer vraiment. Maintenant, je suis totalement satisfaite avec Erwan et je ne m'en plains aucunement, surtout qu'il me respecte. Bref, j'ai donné un nouveau coup de pied sur la cuisse du garçon en disant :

« T'as beau être un imbécile, même toi ne pourrait pas résister ! Je suis sûre que tu es descendu juste pour que je retire tous mes vêtements devant toi... » Dis-je, avec amusement, d'un sourire malicieux.

¤ N'empêche que je m'imaginais la scène si je retirais tous mes vêtements, passant littéralement en sous-vêtements où il tomberait sur le sol au sens propre. Ça me faisait penser aux questions d'Éléonore, surtout à mon espérance de vie. Est-ce que je vivais plus longtemps ou moins longtemps qu'un humain normal ? J'avais entendu parler que les sirènes vivaient plus longtemps et qu'elles conservaient leur jeunesse éternelle. Du coup, ça me faisait un peu peur. À 60 ans, j'allais toujours avoir l'air de 18 ans pendant qu'Erwan sera tout grisé et ridé. Fallait pas que je n'y pense actuellement... Après ces pensées, j'ai replié mes jambes en mettant mes mains sur mes genoux pour lui parler de choses plus sérieuses, surtout que j'ai dû lancer un "Assurdiato" au cas où. J'ai été sincère face à mes paroles avant de lui proposer de voir mes écailles, ce soir. Un sourire vint à ses lèvres mais qu'il ne s'imagine pas que j'allais me transformer au complet, pas au milieu de la salle commune. Je lui ai ensuite dit d'aller me chercher de l'eau où il a resté quelques secondes sans bouger, hésitant à le faire au beau milieu de cette salle. Mais oui ! Je n'avais pas peur et puis, j'avais ma baguette. Le garçon se leva en me disant : « A vos ordres gamine… ». Il fila ensuite vers son dortoir avant de revenir quelques secondes après avec une bouteille d'eau où je lui ai lancé un sourire. Il me la tendit où je la pris avant qu'il ne s'avachisse de nouveau sur le canapé en me disant : « Alors ma chère sirène, montre-moi tes belles écailles que je puisse être certain que tu ne me mitonnes pas depuis tout ce temps ! » Je lui ai lancé un regard suspect. Néanmoins, c'est vrai que côté esthétique, c'est plutôt beau ces écailles. Je lui ai répondu, en m'approchant de lui où je lui ai donné un coup de poing sur le bras : « Eh bien, malheureusement pour toi, ça ne sera pas ma queue de poisson, gros pervers ! Maintenant, regarde bien mes jambes. » Je lui ai fait signe vers celles-ci où je me suis assis direction le foyer, à côté de mon meilleur ami. De mon autre main, celle à la bouteille, je l'ai mis au-dessus de la tête avant d'y verser le contenu sur mes cheveux, ce qui me fit frissonner de bonheur, sachant que contrairement aux autres, ça me procurait un bien énorme. Mes cheveux étaient trempés tout comme mon débardeur mais peu importe, l'intérêt se portait vers des écailles qui avaient commencé à pousser sur mes cuisses, ressemblant désormais à de la peau de poisson. Ce ne fut pas la totalité de mes jambes vu la quantité d'eau utilisée. Je reçus en même temps une certaine douleur où les écailles avaient poussé. Tournant la tête vers Matthew, je lui dis :

« Et alors ? » Dis-je, en souriant. « T'es un des rares chanceux, tu sais ! » J'ai déposé la bouteille, prenant sa main en l'amenant directement sur les écailles. « C'est pas magnifique ? Un moment donné, je te montrerai bien quand je me transforme complètement... Tu verras, tu en rêveras toute ta vie... » Dis-je, en rigolant avec un regard malicieux suivit d'un clin d’œil.

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¤ Pendant que mon meilleur ami était assis à mes pieds, nous avons commencé à rigoler ensemble, comme on le faisait souvent depuis le début de notre scolarité. Notre complicité était sans nom et ce malgré le fait qu'il soit un garçon et moi une fille. Rigoler avec lui, j'adorais. Et ce n'était pas seulement de la rigolade entre tous les deux mais aussi de la confiance sans précédent et je sais que je peux compter sur. Bref, à l'heure actuelle, on était en train de se charrier sur le fait que tous les deux étions peu vêtus, surtout que mon meilleur ami n'avait aucun chandail et que moi, j'étais en débardeur et short. Mais ce qu'on se disait était purement de la rigolade et ça me faisait bien rire. Je lui avais donc lancé que si je retirerai mes vêtements, même lui ne pourrait résister et qu'il était descendu de son dortoir uniquement pour me voir ainsi.

« Oh oui bien sûr ma chère déesse, enlève toute cette couche de tissus superflu et fais-moi voyager au pays des rêves… » Il secoua la tête de gauche à droite, où je n'ai pu m'empêcher de faire un faux sourire "dragueur" avant qu'il n'ajoute d'un air amusé : « Je te laisse imaginer cette scène dans tes rêves, mais évite de m’imaginer trop souvent à poil sinon tu voudras lâcher ton prince charmant en deux temps trois mouvements ! » J'ai ri, m'imaginant prise sur une île déserte avec Matthew où tous les deux étions dépourvus de vêtements. Ce serait la catastrophe ! En continuant sur la lancée, je lui ai répondu :

« Alors je vais t'y amener au pays des rêves si tu le désires, surtout pour le garçon qui partage tous mes rêves en courant à poil dans un champ... » Dis-je, avec beaucoup d'amusant en mettant un faux ton "amoureux". J'ai donc joué le jeu en levant la moitié de mon débardeur avant de le lâcher, le remettant en place. « N'est-ce pas magnifique ? Si je disais que c'est à ton tour ? » Dis-je, ne pouvant m'empêcher de rire, en m'imaginant littéralement mon meilleur ami faire un strip-tease droit devant moi. Ce pourrait être un spectacle agréable même s'il est mon meilleur ami, chose certaine. Bien sûr, il ne remplacera pas mon chéri à ce niveau-là, chose certaine.

¤ C'est donc que j'avais débuté un sujet de discussion beaucoup plus sérieux et plus sensible à mes yeux. Le fait que je soi demi-sirène et je lui ai ensuite proposé de lui montrer une transformation partielle où seulement les écailles poussaient sur mes jambes, phénomène plutôt étrange dont ne parlaient aucunement les légendes dont on entendait quand on était jeune. Matthew avait aussitôt obéit quand je lui avais demandé d'aller chercher de l'eau en revenant à peine quelques secondes plus tard. Il fallait bien qu'il voit ce que j'étais sous ma forme originelle un jour... Une fois qu'il avait repris place, je lui avais donné un coup de poing sur l'épaule face à ses paroles avant de lui avouer qu'il n'allait pas avoir la chance de voir ma queue de poisson en le charriant en même temps. Je lui ai ensuite dit de regarder mes jambes. Il fit un petit rire en guise de réponse ainsi qu'une moue en disant, d'un sourire malicieux : « Dommage… » J'ai simplement fait un regard de type "désolé" de manière amusée. Il est vrai qu'être à sa place, j'aurais aimé voir mon amie se transformer complètement et être ainsi médusée. Mais j'avais peur qu'un élève descende dans la salle commune. Des écailles, ça se cache facilement mais une queue de poisson... Heureusement que l'Assurdiato faisait encore effet. Le regard de mon meilleur ami se pointa ensuite sur mes jambes où j'ai commencé à verser l'eau sur ma tête, trempant en même temps mes vêtements.

¤ Je n'ai pas remarqué que Matthew avait louché son regard vers le haut jusqu'à ce que des écailles de la même couleur que mes yeux (vert émeraude) déforment la couleur bronzée de mes cuisses. Pour les autres, le spectacle était hallucinant mais pour moi, c'était un phénomène naturel. Au début, ça faisait vraiment mal mais maintenant, je ne ressentais plus rien à ce niveau-là et une bonne chance... Bref, je pouvais aisément voir mon meilleur ami qui était fasciné par ce qui venait de se produire sur mon corps en espérant qu'il n'y prenne pas goût. Il m'avait souri quand je lui avais parlé de la chance qu'il avait avant de prendre sa main et la tirer sur les écailles qui recouvraient ma peau. Je lui avais ensuite dit qu'un autre moment donné, il allait voir ce à quoi je ressemblais vraiment lorsque je me transformais complètement. Il lança un rire avant de lever ses yeux vers les miens. Il semblait incapable de prononcer un seul mot, attitude que je ne connaissais pas chez lui... Ce fut de courte durée lorsqu'un sourire espiègle vint à ses lèvres, pendant qu'il reprit place après avoir frotté mes écailles, ce qui m'avait fait frissonner mais qui me faisait du bien en même temps. Il avait donc pris la parole :

« Plus que magnifique, c’est hallucinant ! T’es un vrai poisscaille maintenant ! » Dit-il en riant, où je lui ai lancé un regard suspect mais appréciant tout de même le "magnifique". « Ta transformation complète, c’est quand tu veux ! J’ai juste besoin de savoir… Au-delà du physique, ça change quoi d’autre dans ta vie au quotidien ? J’me doute que ça modifie pas mal de choses mais j’arrive pas tant à situer » Môssieur était curieux, enfin ? Ses paroles étaient plutôt sérieuses à la fin. Il était temps qu'il me pose cette question. Il est vrai que je ne suis pas du genre à en parler très facilement bien que je lui ai interdit formellement de ne manger aucune nourriture marine devant moi tout comme à Éléonore, Alasteia et mon chéri. Alors, pendant plusieurs secondes, j'ai mis ma main droite sur mon menton, réfléchissant à ce que je pouvais bien lui dire, les yeux rivés sur les écailles de mes cuisses. J'ai ensuite levé la tête vers Matthew pour lui dire :

« Dois-je dire que j'attendais cette question depuis un bout de temps ! » Dis-je, d'un faux air vexé avant de continuer : « Comme je te l'ai dit, le poisson je ne peux pas en manger sinon je deviens carrément malade et c'est arrivé une fois cette été. J'ai cru que j'allais mourir... Quant aux autres choses, chaque matin, mes jambes sont écailleuses comme tu peux le voir mais au grand complet. » Dis-je, en haussant des épaules, joignant mes mains ensembles, sur mes jambes. « Je pense que mon chant est... dangereux... pour les garçons mais je n'ai pas encore osé expérimenté... Sans oublier que je peux respirer et parler sous l'eau... Néanmoins, il y a d'autres choses qui m'inquiètent beaucoup plus et il s'agit d'avoir des enfants où j'ai peur qu'ils soient des monstres comme moi... Et si je vais survivre, sachant que ma mère est morte peu de temps après ma naissance... » Dis-je, tristement, baissant la tête. « Il y a aussi une question qui me perturbe énormément depuis qu'Eleonore me l'a posée et ça concerne ma longévité ... En fait, j'en sais rien et selon les légendes, je pourrais vivre jusqu'à 200 ans... Tu sais, ça me perturbe et vivre un centenaire sans toi... ou sans Erwan... J'arrête pas d'y penser et j'en fais des cauchemars... » Je mis ma main devant mes yeux, des larmes qui avaient lentement commencé à couler. C'est vrai, je m'imaginais 120 années plus tard, devant la tombe des deux garçons de ma vie, avec une apparence toujours aussi jeune. Ça faisait partit de beaucoup de mes cauchemars en vérité.

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¤ Cette petite soirée était bien plus intéressante que ce qu'elle était supposée être à la base, lorsque mon imbécile de meilleur ami vint me rejoindre. Ça aurait pu être n'importe qui d'autre, je l'aurais ignoré mais lui, je ne peux simplement pas le faire. Nous partageons tant de choses... Et en même temps, je l'apprécie trop pour avoir à le détester et ce, même si son côté dragueur ne cesse de m'énerver. Plus les années avances, plus ça m'énerve mais ça ne change aucunement mon amitié à son égard puisque je ferais tout pour lui... Bref, lorsqu'il arriva s'installer à mes pieds, nous avons immédiatement commencé à nous charrier et cette fois-ci, sur le fait que nous étions tous les deux moins vêtus que tous les jours. Surtout que je lui avais dit, toujours à la blague, qu'il partageait mes rêves en courant à poil dans un champ où il avait roulé des yeux avant de rire. Il devait s'imaginer la situation sûrement. Puis, j'avais soulevé la moitié de mon débardeur jusqu'à la poitrine avant de le laisser tomber. Je n'allais tout de même pas me mettre en sous-vêtements hein ? Il leva son sourcil, amusé, avant que je ne lui dise que c'était à son tour, toujours à la blague. Il ria de nouveau, en haussant les épaules avant de dire :

« Pfff tu n’es qu’une froussarde… Tu n’vas pas au bout des choses gamine… » Je lui ai lancé un regard "suspect" en lui donnant un petit coup de pied sur la cuisse mais sans mettre de force afin de ne pas lui faire mal. Faut pas faire de mal aux petites poules mouillées sans défense non ? « J’peux même pas juger si c’est appréciable à l’œil ou non, quelle trouillarde ! Ne m’en veux pas si je n’enlève pas mon bas mais j’voudrai pas trop te tenter… » Son regard était malicieux, où j'ai roulé des yeux, d'un sourire malicieux également. Je lui ai ensuite lancé : « Oulà, tu me traites de trouillarde, pfff ! Tu mérites une bonne baffe ! Et oh, môssieur a aussi peur alors il n'a pas à parler... J'ai juste un peu peur que tu tombes sous mon charme, ah ! » Dis-je, en tirant la langue.

¤ Après cette rigolade vint une situation un peu plus sérieuse. En fait, on avait commencé à discuter par rapport à la créature que j'étais et je lui avais proposé de lui montrer une partie de ma transformation, partielle dit-on, où seulement des écailles apparaissent sur la peau de mes jambes. Matthew m'avait ensuite posé une question sérieuse. Ça m'avait un peu surpris mais ça démontrait qu'il s'intéressait à moi et devrais-je dire que c'est normal vu le lien que l'on entretient. Je lui ai donc répondu sur les changements que je subissais ainsi que mes peurs infondées pour le moment concernant ma longévité et le fait d'avoir des enfants. Ces deux notions me faisaient peur et c'est Éléonore qui avait ouvert le débat là-dessus. J'en fais des cauchemars où je m'imagine dans un cimetière, avec la même apparence qu'aujourd'hui, devant les tombes d'Erwan, Matthew et Alasteia. Je me réveille en sursaut et je découvre que mes jambes sont écailleuses. Je n'en avais parlé à personne en fait. C'était gênant que c'était la matinée et que mes camarades de dortoirs se levaient, ce qui m'obligeait à rester sous mes couvertures plus longtemps. Bref, durant mes paroles, Matthew avait un peu le regard rivé sur mes jambes où il y avait encore la "déformation" où il ne cessait de sourire. À la fin, cependant, je ne pus m'empêcher de commencer à pleurer tellement j'avais de la situation que je venais de mentionner. Pendant que j'avais les mains devant les yeux, mon meilleur ami s'était approché de moi et m'avait pris dans ses bras où je me suis laissée faire, retirant mes mains de mes yeux du coup. Il m'avait murmuré doucement :

« Eh… ça n’ressemble pas à la Taylor forte que je connais ça… » Je n'avais pas bougé, sachant que c'était plus fort que moi. Je pouvais faire face à n'importe quelle situation mais celle-ci, le fait que de devoir perdre tous les gens auxquels on tient... C'était difficile à encaisser si vraiment ça devenait réalité dans un siècle. Le garçon continua, d'une voix calme : « Écoute, je pense qu’il faudrait que tu arrêtes d’aller lire des conneries dans des livres et que tu te renseignes avec les bonnes personnes. » Je sentis ensuite le contact de ses mains sur mes joues où il essuya mes larmes. Il est bien un des seuls que je laissais faire ce genre de chose. Tentant de me calmer, j'ai dû relever la tête pour le regarder dans les yeux puisqu'il venait de mettre ses mains sur mes épaules ensuite. « Pour le moment, t’as peut-être pas encore trouvé LA bonne personne à interroger, qui aurait les vraies réponses à tes questions, mais je te promets de t’aider à la trouver, ok ? Ne te prends pas la tête avec des questions sans réponses, tu t’fais du mal toute seule. » J'ai haussé les épaules, me demandant qui pourrait répondre à ces questions sachant que personne ne connaissait de vraies sirènes ainsi que leurs caractéristiques en-dehors de leur physique. « Pour le moment, on est tous ensembles, c’est le plus important nan ? Tu crois quand même pas que tu vas te débarrasser de moi comme ça gamine ?! » Son clin d’œil ne put m'empêcher d'enfin lâcher un sourire. J'ai resté pensive plusieurs où j'ai mis ma tête sur son épaule, regardant le crépitement des flammes du foyer. Si quiconque entrait à cet instant présent pourrait penser que nous étions un couple, ce qui était loin d'être le cas. Je m'en fichais, en fait. Matthew était presque mon frère, peu importe ce que les autres disent. Un peu comme un frère à qui on fait la morale ou avec qui on se chamaille... J'ai donc levé la tête vers lui, répondant enfin :

« Merci de me consoler ainsi et de me donner le support que tu me donnes... Ma situation n'est pas des plus aisées... Néanmoins, est-ce possible de rencontrer une personne pouvant m'informer sur ce que je suis ? » Dis-je, en haussant des épaules. « Dans 60 ans, vous allez tous êtes ridés et moi, j'aurai encore l'air d'une nana de 18 ans, ça fera bizarre... Mais en même temps, ça serait drôle sur une photo ! » Dis-je, avec amusement avant de continuer, plus sérieusement. « Tu sais, Matt', peu importe ce que je te dis quand je te fais la morale, même si tu es un crétin quand il s'agit de nanas, tu es, pour moi, une personne indispensable et tu es comme mon frère... Tu sais, mon papa aurait mieux voulu te connaître, puisque tu n'as pu que le voir avant que l'on embarque dans le Poudlard Express. Il était heureux que je me sois trouvée quelqu'un comme toi dans ma vie, une personne avec qui il n'y a aucuns sous-entendus. Quelqu'un avec qui je peux m'amuser et faire des conneries. » Continuais-je, en riant, pensant à plusieurs choses qu'on avait pu faire ensemble. « Je ne veux pas que tu le prennes personnel si je te dis un truc face aux nanas, comme au bal. Tu es en couple avec une fille extraordinaire, ne manque pas ta chance. Il n'empêche de te dire que la grande sœur doit toujours veiller sur son imbécile de petit frère nan ? » Je lui ai donné un petit coup de coude sur le bras, en lui lançant un sourire malicieux. « En tout cas, peu importe mon état d'âme, tu pourras et à jamais, compter sur moi. Donc, toi aussi tu ne pourras jamais te débarrasser de moi ! » Terminais-je, mi-sérieuse, mi-amusée. J'ai ensuite repris place en m'asseyant "normalement", mettant mon bras sur l'épaule du préfet des Gryffondors. Ça faisait quelques temps que j'avais envie de lui dire tout ça et c'était l'occasion idéale.

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¤ Petite soirée fort amusante à la base mais très différente à la fin. Au départ, nous nous avions charrié, comme d'habitude. Je m'étais bien amusée. Cette petite nuit d'insomnie se passait mieux que prévu, chose certaine. Souvent, on se charrie sur un jeu de séduction et c'est ce qui est drôle. J'ai un copain et lui a une copine mais je m'en fiche, c'est notre droit de rire sur ce genre de situation. Il n'y aura jamais rien de sérieux là-dessus. Je le considérais presque comme un frère, surtout que je n'ai jamais connu ce que c'est que de vivre avec un frangin ou frangine. Alasteia aussi rentre dans l'équation mais je me sens davantage proche de Matthew même si je suis souvent fâchée sur ses multiples dragues et à considérer plusieurs filles comme des objets facilement manipulables. Moi, au contraire, je n'ai jamais cherché à draguer les mecs, préférant m'amuser à les défier à la place et à les battre à plate couture. En tout cas, il fallait dire qu'on avait une bonne chimie tous les deux et qu'il ne faudrait jamais que les deux personnes avec qui on sort, ne soient jaloux de notre lien si puissant. Personne n'allait m'ôter mon amitié pour le garçon. Même mon sang hybride...

¤ J'avais donc eu l'idée de lui montrer une partie de mes écailles qui poussaient sur ma peau lorsque je recevais de l'eau sur mon épiderme. Sous la douche, mes jambes au complet sont recouvertes d'écailles, ce qui pourrait méduser n'importe quel être humain "normal" mais je préfère rester intime à ce niveau-là, à savoir pourquoi. Matthew semblait épaté par ce que devenait ma peau, où j'avais pris sa main afin qu'il puisse la frotter par cette transformation soudaine. Il semblait épaté, il n'y avait pas d'autres mots. Je pouvais le comprendre, surtout que je suis sa meilleure pote en plus et heureusement qu'il ne me rejette pas vu que je suis différente. Beaucoup de personnes rejette les aberrations comme Sky ou comme moi et ça aurait pu toucher mes amis, ce qui n'était pas le cas, heureusement. Pourquoi juger une personne sur ce qu'elle est et non sur comment elle agit ? C'est la philosophie des Pro Sangs-Purs. Concernant les hybrides, n'importe quel sorcier pouvait les juger et vaut mieux garder ce secret face au Ministère, surtout que je n'ai aucune envie que l'on passe des tests sur moi... Bref, je lui avais expliqué mes inquiétudes face à mon état, passant de mon alimentation à ma possible longévité plus grande que celle d'un être humain normal. J'avais vu que j'aurais peut-être une espérance de vie de 200 ans, ce qui était un coup dur à encaisser puisque un jour, je devrai vivre en deuil près d'un centenaire. Il faut que j'arrête d'y penser...

¤ J'avais ensuite commencé un monologue à mon meilleur ami, le remerciant de son support avant de enfin blaguer sur une possible future photo avec lui où je serai la seule "jeune", dans plusieurs décennies. Il fallait se l'avouer, ça serait cocasse. Matt' avait sourit. Ensuite, j'ai mis en avant notre amitié, parlant de mon père qui avait été fier que je puisse trouver une personne en qui je puis avoir vraiment confiance et avec qui je peux m'amuser également. Puis, je lui ais fait un peu la morale quant à sa relation avec Éléonore. J'avais confiance en lui mais j'avais aussi peur que ses vieilles habitudes s'emparent de lui. Il doit apprendre ce que c'est que d'être avec une seule fille. Éléonore n'est pas moi et très loin même. Il devra s'habituer, chose certaine... Après mon monologue, le garçon posa une main sur son menton, pensif, avant de poser ses yeux dans les miens en commençant, d'un air amusé :

« Bon, maintenant que t’as fini ton monologue, je vais en placer deux ou trois… » Il me sourit malicieusement avant d'ébouriffer mes cheveux où j'ai roulé des yeux. Vu l'heure, je n'avais rien à dire là-dessus, je n'étais même pas peignée, rien. Mes cheveux étaient déjà séchés, un autre avantage d'être sirène. « Bon, écoute, ce n’sera peut-être pas facile mais je te promets qu’on trouvera une personne qui pourra te renseigner… Après tout, impossible ne fait pas partie de mon vocabulaire. » Il me lança un grand sourire amusé, où j'ai hoché de la tête, avec un petit sourire à mon tour. « Même ridé, j’serai toujours plus charmant que toi alors ça ne m’inquiète pas ! » Je lui ai donné un bon coup de poing sur le bras, amical malgré tout. Il reprit sérieusement, où je ne cessais de le regarder : « Je sais que je te suis indispensable, et c’est normal, on a grandi ensemble au sein de Poudlard. J’vais pas te le dire à longueur de journée gamine mais tu sais très bien que tu n’seras jamais seule, moi j’serai toujours à tes bask’ et ton père avait raison de penser qu’il pouvait avoir confiance en moi. Du coup, je profite de parler de confiance pour discuter de ton deuxième sujet… Eléonore. Je suis en couple, ok. Je suis bien avec elle, ok. Je fais des efforts, bien que vous ne vous en rendiez pas compte, mais ce n’est pas facile. Je n’pense pas que j’ai à me justifier de mes actes qui ne sont pas à me reprocher. Tu veux que je te dise, Elé n’a pas confiance en moi. Ce serait un autre mec, elle aurait confiance, elle le laisserait faire sa vie sans le fliquer. Moi elle a peur de me laisser un peu plus libre car elle pense que je vais aller séduire toutes les filles que je croise. Cependant, je pensais que tu me soutiendrais car tu sais très bien que quand je promets quelque chose, je tiens ma promesse ! J’ai promis à Elé de faire des efforts, d’essayer d’être un bon petit copain mais qu’il faudrait du temps. Je parle peut-être un peu trop mais on est comme frère et sœur toi et moi, tu sais comment je suis et j’pense qu’il n’y a personne mieux que toi pour confirmer que je fais énormément d’effort pour respecter au mieux Eléonore. » Je le regardais dans les yeux, sans cesser de l'écouter. J'ai hoché de la tête, sans cacher ma surprise de ses paroles. Je voyais parfaitement le problème et c'était la jalousie d'Éléonore ainsi que la confiance. C'est exactement ce qui peut tuer un couple ou une amitié. Une chance que moi-même je ne suis pas une personne jalouse sinon je n'aurais pas été amie très longtemps avec Matthew. J'avais envie de lui répondre mais il continua, en souriant : « Mais ça n’empêche pas que, moi aussi, malgré nos coups de gueule et nos désaccords, je serai toujours là ! » Je lui ai lancé un sourire, en joignant mes deux mains ensemble, réfléchissant à ce que je pouvais bien répondre à son monologue ou du moins, mettre mes idées en place puisque je savais quoi dire. Je ne voulais surtout pas qu'il pense que je doute de lui et aussi lui faire comprendre que je peux comprendre ce qu'il ressent face à cette jalousie et ce manque de confiance. Regardant le feu quelques secondes, je me suis de nouveau tournée vers mon meilleur ami, en le fixant de mes yeux émeraudes avant de débuter :

« Avant de répondre à tout ce beau flot de parole, attention à ce que tu dis puisque j'ai bien hâte de te voir avec des rides, tu seras si mignon ! Enfin, hâte est un bien grand mot parce que au final, c'est chiant vieillir... » Dis-je, en haussant des épaules avant de prendre mon sérieux, mettant une main sur l'épaule de Matthew. « Tu le sais très bien Matt', que je sais à quel point tu fais des efforts. Et je ne te cacherai pas que la jalousie d'Éléonore est quelque chose qu'elle devrait apprendre à éviter. C'est une notion qui peut tuer un couple. T'imagine si moi je serais jalouse ? Tu penses qu'on serait assis, là, dans les heures du matin à discuter après t'avoir montré une partie de ma vraie forme ? » Dis-je, mi-sérieuse, mi-amusée, avant de retirer ma main sur son épaule afin de la mettre sur le canapé. « Je ne vais pas te le cacher, Éléonore m'a fait part, au bal, qu'elle avait peur, surtout quand tu es allé danser avec la gamine dont je ne connais pas. Je vais te l'avouer, j'ai eu peur mais quand je t'ai vu revenir pour la rejoindre, je n'ai pu m'empêcher d'être soulagée et contente en même temps. Ça a démontré que tu tenais à elle... Alors s'il te plait, ne doute pas de mon soutien, je vous soutiens tous les deux et je vous souhaite le meilleur... Éléonore devrait apprendre à t'accepter comme tu es, que tu as un fort penchant à draguer les nanas. Ça fait partit de ta personnalité et bien que ce côté m'a toujours fortement énervée, ce n'est pas un facteur pour juger une personne. » Dis-je, sincère, sans cesser de le regarder, passant une main dans les cheveux afin de dégager quelques mèches tombées près de mes yeux. « C'est un peu comme juger une personne seulement parce qu'elle est née-moldue ou dans mon cas, qu'elle est hybride. Donc, si tu veux, je peux toujours tenter de lui parler face à ce problème de confiance et de jalousie mais je ne le ferai pas sans ton accord. » Dis-je, en hochant de la tête, prenant une pause de quelques secondes. « D'ailleurs, tu n'as qu'à me le dire si tu souhaites me voir sous ma vraie forme, on trouvera un moment, peut-être à la salle de bain des préfets. Il faut te préparer avant que tu ne sois trop choqué. » Rigolais-je, avec un grand sourire à mes lèvres. J'ai levé mes jambes en les appliquant sur la table en avant, sans cesser de le regarder. En tout cas, par rapport aux parles avant, j'espère qu'il avait bien compris que j'étais toujours avec lui, même si j'avais toujours peur qu'il soit infidèle mais j'ai confiance en lui et je sais qu'il va arriver à combattre ce genre de pulsions... Ou du moins, je l'espère...

"A real friendship is not about differences"

"You're stupid but we're best friends for life"

¤ La discussion était relativement sérieuse et importante, contrairement à ce qui s'était passé en arrivant. Je lui avais, finalement, montré une partie de ma transformation où Matt' fut ébloui par ce que j'étais et impressionné. Qui ne le serait pas, d'ailleurs ? Ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance d'avoir une demi-sirène dans son entourage, n'est-ce pas ? En plus, j'étais sa meilleure amie. N'empêche que ça retirait un énorme poids dans notre grande amitié. Non, elle n'en souffrait pas mais pour moi, il était important qu'il voit un peu ce que je suis. Quand il a appris pour moi, il aurait pu me juger et m'abandonner mais au lieu de ça, il l'a pris en souriant, me supportant quoi qu'il arrive. Évidemment, il lui arrive souvent de me charrier là-dessus et étant habituée avec lui, j'embarque dans son jeu. Jamais il ne m'a insultée. Il aurait pu me traiter méchamment de "poisson" mais non, il me considère toujours comme sa meilleure amie et même sa sœur. En plus de ça, les deux, on savait avoir des discussions sérieuses malgré le fait que l'on soit jamais sérieux dans la vie de tous les jours. C'était parfois important de remettre les idées en place mais jamais on ne s'énerve l'un après l'autre bien que les jeux de drague de Matthew m'énervent particulièrement. Je n'avais pas le choix de le remettre à l'ordre quand ça arrivait ou du moins, essayer de le remettre à l'ordre. C'est le devoir d'une sœur que de veiller sur son frère, non ?

¤ J'avais donc commencé à lui faire un monologue avant qu'il ne me réponde, axant le tout sur Éléonore où il m'a promis qu'il m'aiderait à trouver quelqu'un pouvait m'expliquer ma condition particulière. La question était, est-ce que j'allais vieillir ? J'ai toujours entendu que les sirènes ne prennent pas une ride et vieillissent plus longtemps. C'est Éléonore qui avait remis ces questions en doute dans ma tête et au final, j'avais peur d'être seule au monde, tous mes proches décédés pendant que j'avais encore mon apparence de 18 ans. En tout cas, j'essayais de ne pas y penser pour l'instant. Ensuite, je lui avais parlé de la jalousie d'Éléonore et du fait que ça pouvait littéralement tuer leur couple. C'est un poison et heureusement qu'entre le préfet et moi-même, on a su éviter ce genre de chose, voulant le meilleur pour l'autre. Je ne devais pas me montrer possessive envers mon meilleur ami, seulement protectrice. Néanmoins, j'ai peur qu'Éléonore jalouse mon lien avec lui, un jour. Et puis, ce n'est pas elle qui allait enlever mon amitié avec Matthew, personne ne le pourra. Je lui avais ensuite proposé qu'il puisse me voir sou ma vraie forme, un de ces jours, quand on aura le temps et en privé. La salle de bain des préfets est l'endroit idéal pour lui montrer. Ailleurs, les regards seraient trop indiscrets. Face à mon rire des dernières paroles, il me lança un sourire amusé avant de commencer un monologue, à son tour :

« Ok ok… bon, déjà j’suis content de voir que t’as cerné le truc, parce que j’en avais marre de devoir toujours me justifier. » J'ai fait un sourire satisfait. « Je pense bien que j’ai des torts, même si pour ma part, ils n’en sont pas tellement mais bon. Je ne vais pas changer du jour au lendemain, je n’le veux pas ! » J'ai roulé des yeux, ne pouvant m'empêcher de lancer un petit soupire, pendant qu'il mettait ses jambes sur la table, comme moi où il continuait de me regarder dans les yeux. « Merci pour la proposition, mais pas d’intermédiaire, je prends mes responsabilités si j’ai quelque chose à lui dire… j’aimerai juste qu’elle fasse de même. » J'ai hoché de la tête. Je n'allais donc pas m'interposer même si j'en avais envie. C'était son souhait, j'allais donc l'écouter. Mais si ça dégénère, je n'aurai pas le choix de m'en mêler puisque Éléonore aussi est mon amie bien que je tienne beaucoup plus à Matthew. « Elle est jalouse, ça se sent à 300km à la ronde, et elle ne me fait pas confiance. Je vais pas en chialer, en même temps j’peux le comprendre même si les choses ont été claires quand on s’est mis ensemble. Seulement, tout ça c’est ce que je vois. Elle ne me l’a jamais dit en face, à part avec des sous-entendus. J’aimerai qu’elle soit franche avec moi… je m’en fous royalement qu’elle m’envoie chier, qu’elle me gueule dessus ou qu’elle montre les crocs… surtout que ça a un côté sexy que j’aime… » Dit-il, en regardant le plafond, où il semblait pensif, avec un sourire malicieux sur le coin des lèvres. J'ai lancé un autre soupire, en roulant une nouvelle fois des yeux. Il ne changera donc jamais ! Mais il est aussi vrai qu'être avec quelqu'un qui a du caractère peut amener à une plus belle complicité. Il manque ce trait de caractère chez Erwan mais je ne l'échangerai pour rien au monde, lui. « Bref, on verra ce que ça donnera… j’vais pas me prendre la tête ! » Je ne pus que l'approuver là-dessus, sachant que c'est chiant toujours se prendre la tête pour des riens. Je n'ai pas cessé de le regarder, cherchant ce que je pouvais bien lui répondre mais il enchaîna, mettant ses mains derrière sa tête en s'installant paresseusement, ce qui m'arracha un sourire, qu'il fit lui aussi :

« Tu sais très bien que j’ai hâte de te voir entièrement sous ta vraie forme, c’est quand tu veux ! Salle de bain des préfets sans soucis… tant que tu m’obliges pas à me foutre à poil ! » Me dit-il, en me donnant un coup de poing sur l'épaule, où j'avais rit face à ses paroles. Matthew à poil, je ne pouvais m'empêcher que ça serait drôle bien que perturbant que de voir son meilleur ami, nu ! « Promet-moi juste une chose : ne chante pas ! » Il me regardait d'un air amusé. J'ai donc fait semblant d'ouvrir la bouche pour faire un chant mais je me suis ravisée. Je savais que ça pouvait être réellement dangereux et qu'il pouvait réellement devenir amoureux de mon chant. Ce n'est pas pour rien que je ne chante plus depuis la découverte de mon sang hybride. J'ai joint mes deux mains ensembles pour enfin lui répondre :

« Je vais garder ça pour ce bouffon de Lucas je crois ! Déjà qu'il passe son temps à me mater le cul et la poitrine, il pourra bien servir d'esclave, tu ne crois pas ? » Dis-je, en rigolant. « N'empêche que voir le "grand" Riddell à poil me ferait sûrement énormément peur, je crois ! Bien que la vue actuelle ne soit pas déplaisante ! » Je fis référence au fait qu'il était torse nu. Oui, c'était mon meilleur ami mais rien ne m'empêchait de le trouver bien bâti, non ? « Quand on aura le temps, tu pourras me voir sous ces nombreuses écailles ! Et tu pourras y amener Éléonore si tu le souhaites mais c'est seulement ton choix ! » Dis-je, en lui souriant, m'installant, à mon tour, à mon aise, comme lui, afin de me reporter sur ses paroles d'un peu plus tôt. « Pour revenir à ce que tu disais un peu plus tôt, je ne vais pas me mêler de ce que tu ne veux pas. Tu as ma parole. Néanmoins, je t'approuve, une nana avec du caractère est toujours mieux qu'une nana soumise. Ça peut être chiant ! J'estime que je fais partie de la catégorie de celles avec du caractère... je crois... » Dis-je, en haussant des épaules, avec amusement, sachant que j'avais un fort caractère. « Je ne vais pas te cacher que je ne suis pas une professionnelle en ce qui est de couples mais je suis persuadée qu'avec le temps, Éléonore apprendra à te faire confiance et il faut aussi que tu sois présent pour elle. Chose certaine, je te soutiens dans tous les cas ! » Dis-je, sincère, en mettant mon bras sur son épaule, sans cesser de sourire, lâchant un bâillement. « Je pense aller rejoindre mon lit... »

¤ Je me suis levée, en lui tendant la main afin de l'aider. J'ai ensuite pris mes trucs, toujours sur la table et j'ai commencé à marcher en sa compagnie vers les marches. Mes écailles avaient disparu de la surface de ma peau. Une fois le moment où vint de nous séparer afin d'aller dans nos dortoirs fixes, je me suis tournée vers lui :

« Merci pour cette petite soirée, je pense que ça a vraiment fait du bien, pour tous les deux ! Bonne nuit Mattounet, on se revoit demain et oublie pas l'entraînement dans deux jours hein ! » Je lui fis un petit signe de la main, avec un sourire amusé, avant de tourner les talons pour ouvrir la porte de mon dortoir et filer au lit...