La volière pour juste nous deux ?! Quelle chance ! On va pouvoir parler ! [Ceyan]

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Enfin enfin enfin… les cours étaient finis pour aujourd’hui. La journée avait été longue, faut dire que les professeurs étaient bien acharnés. Toujours les mêmes discours quant à leur future réussite aux ASPICs, il fallait travailler dur et blablabla. Ouais, ben ils étaient déjà au courant ! Bref, Matt était bien content que la journée de cours s’achève, surtout qu’il devait retrouver Eléonore plus tard dans la soirée pour discuter de l’avancée de la première épreuve pour le tournoi et par la même occasion faire une ronde. Il lui restait trois petites heures entre la fin des cours et le dîner. Il abandonna alors Taylor en sortant de la salle de cours et prit la direction de la volière. Pfff, ça faisait au moins 4 jours qu’il devait envoyer cette lettre à son père, mais il n’avait pas trouvé le temps de monter jusqu’en haut de la tour. Bon, ok, c’était surtout qu’il avait oublié et que la lettre avait traîné tout ce temps sur sa table de chevet. C’était pratiquement la même chose nan ?!

Il monta alors les nombreux escaliers pour arriver à la Volière, croisant au passage certains de ses camarades qu’il salua d’un sourire et, la plupart du temps, d’une petite boutade. Bref, la routine. Il franchit alors la porte et eut le plaisir de constater que la volière était déjà prise d’assaut. Ah, mais ça tombait très bien ça, très très bien même. Comme quoi, le hasard faisait très bien les choses. En effet, la personne présente en ces lieux n’était autre que Ceyan, un Gryffondor de 6ème année. C’était extrêmement intéressant cette situation car, il y avait deux jours de cela, Matt avait reçu une lettre de son amie Siobhan, lui parlant, entre autres, du jeune homme. L’occasion était parfaite. Surtout que ce mec avait toujours été hyper bizarre avec lui, allez savoir pourquoi !
Bon, il savait que la belette était bien intéressée par le jeune homme, même carrément sous le charme, comme elle lui avait dit. Ils avaient passé une semaine ensemble pendant les vacances, là aussi à ce qu’elle lui avait dit, mais voilà… depuis plus de nouvelles, que dal ! Ok, Matt ne pouvait pas trop juger ce comportement car il était du genre à faire la même. C’était loin d’être le genre de mec à se mêler de ce qui ne le regardait pas mais là c’était de Sio qu’il s’agissait, et dans sa lettre il l’avait trouvée attristée par la situation, alors s’il pouvait glisser quelques mots au gars qui l’a fait craquer… ben c’était le moment quoi ! C’était loin d’être des potes, Ceyan avait toujours été assez froid avec Matt, et ce dernier ne s’était jamais trop acharné car, fallait dire ce qui était, il n’aimait pas trop se prendre des vestes. Pourtant il semblait cool ce type, il était certain qu’ils pourraient s’éclater ensemble, d’ailleurs Taylor disait qu’ils avaient de nombreux points communs… mais bon, on n’allait pas refaire le monde hein ! Quand même, fallait qu’il soit réglo le coco et pas se foutre trop de la gu**** de la douce Siobhan… mais comme il l’avait dit à la jeune fille, c’était un mec, cette distance n’était pas forcément consciente.

Bref, pour une fois qu’ils se retrouvaient juste tous les deux, il était surement temps d’éclaircir certains points. Il se dirigea alors vers son hibou, passant à côté du jeune homme. « Salut Ceyan… ». Ouais, étrange hein, pas de blague, pas d’humour… ben ouais, il n’était pas suicidaire non plus, il se doutait bien qu’il aurait un regard en coin, surement noir, du griffon. Il accrocha sa lettre à la patte de son volatile et le laissa s’envoler au loin. Il se retourna alors vers Ceyan et s’adossa au mur de pierre, observant le jeune homme avant de dire. « Alors… c’est une lettre pour Siobhan que t’envoies là ?! » Il haussa alors les épaules avant d’ajouter : « Enfin moi j’dis ça, j’dis rien, mais j’pense qu’elle aimerait bien savoir que tu t’es pas jeté du haut de la tour des Gryffondor. » Lui lança-t-il avec un petit sourire en coin. Ce n’était pas d’un ton provocateur qu’il avait dit ça, mais c’était dit. Bon, ok, il aurait pu être plus subtile et délicat, utiliser des mots mieux choisis pour éviter la confrontation mais ça, il ne savait pas faire. S’il avait un truc à dire, il le disait comme il le pensait, pas de chichis et beaucoup de franchise. Ouais ben c’était Matthew ça, il n’allait pas jouer un jeu et préférait dire les choses comme elles étaient. Qu’il le prenne mal ou non, il s’en foutait, mais au moins c’était dit, et tout ça permettrait peut-être d’abaisser certaines barrières qu’il y avait entre les deux garçons. Le ton monterait peut-être, ou peut-être pas, mais quoiqu’il en soit ils pourraient enfin se dire les choses. Comme on dit, ça passe ou ça casse, mais Matt n’avait absolument rien à perdre à vouloir ouvrir les yeux à Ceyan quant à l’affection que lui portait la jeune Buckley, et à savoir ce qui coinçait avec lui.

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Généralement je suis assez passionné par le cours d’histoire de la magie mais pas aujourd’hui. De manière générale, je déteste les derniers cours de la journée. Celui interminable qui fait passer des minutes pour de heures et où le prof parle d’une voix tellement monotone qu’elle donne envie de se jeter de la tour. Surtout que là, le sujet n’est pas passionnant. Remonter le temps pour redécouvrir l’évolution des moyens de transports sorcier, surtout conté par notre larve de professeur, ça ferait chier n’importe qui. Je n’aurai pas du continuer cette matière après mes Buses. Soupirant en constatant que la pendule murale annonce encore vingt minutes de cours, je m’empresse de sortir un parchemin de mon sac. J’ai attaqué cette lettre à midi, elle est pour ma grand-mère. La mère de mon père, le militaire. Celle qui m’a tout apprit sur la sorcellerie quand mon don s’est dévoilé. J’avoue que ça elle j’aurai jamais réussi à appréhender aussi facilement ma vie actuelle. Elle est en grande forme, continue à marcher avec ses amies et se rend même à la gym une fois par semaine. Elle m’envoie une lettre tous les mois, je la planque généralement, et ne lui répond que par quelques lignes. Ça lui suffit, elle sait que ça représente beaucoup une page pour moi. Et puis voir mon hibou arriver la ravit à chaque fois. Ses amies trouvent toujours ça surprenant, il parait qu’elle a inventé une histoire de feeling avec l’animal pour justifier sa présence dans le jardin certaines après-midis.

Evidement, je termine ma lettre cinq bonnes minutes avant que le cours ne prenne fin. La moitié de la classe somnole, l’autre papote discrètement en se cachant derrière un coude ou le livre d’histoire des transports. A croire que le prof en a autant marre que nous. Le soulagement qui me traverse quand il annonce enfin que l’on peut sortir est impossible à décrire. Je trace rapidement dans le couloir sans attendre personne. De toute manière je n’ai pas beaucoup d’amis dans ce cours, pour pas dire aucun. Y’a des gens sympa bien sur, mais pas mes grands potes quoi. A grands pas, je traverse les couloirs, descends les escaliers et sort dans la cours de Poudlard. La tour de la volière n’est pas bien loin, j’ai largement le temps d’envoyer Jaagen chez ma grand-mère avant d’aller bosser mes sortilèges. Faudrait peut être un jour que je demande un coup de main à Eléonore ou Teïa pour ça. Si je veux réussir cette année je dois m’entrainer et seul, c’est difficile je dois bien le reconnaitre. C’est pas du coup comme la course ou la boxe, où je peux déterminer mes limites seul. Là il me faut un coach qui maitrise un minimum le sujet. Quand je me déciderai je leur enverrai une lettre et je verrai bien si l’une d’entre elles veut bien m’aider. Enfin, si elles ne me prennent pas en pitié. Je déteste ça. A la limite je préfère assumer d’être mauvais, point barre. Je décide de grimper les marches menant aux hiboux en petites foulées, histoire de me vider la tête en libérant un peu d’adrénaline dans mon corps sous tension. Mes muscles sont chauds une fois arrivé au sommet. Je souffle quelques secondes avant de m’approcher du perchoir de Jaagen. Ce hibou est parfois débile, parfois éteins, parfois à fond. Là il me parait motivé pour s’envoler et traverser le pays. Avec un peu de chance il arrivera chez ma grand-mère d’ici deux jours.

« Salut Ceyan… » Surpris, je tourne le regard vers là d’où provient la voix. C’est étonnant que je n’ai pas entendu Matt’ monter les marches ni fouler le sol de la volière. Je lui rend son salut d’un hochement de tête, avec un léger sourire. Evidement il fallait que je tomber sur lui. Chaque fois que je le vois, je pense à Siobhan, et quand je pense à elle c’est n’importe quoi dans ma tête. Moi qui avais évité de visualiser son visage de la journée ... « Alors… c’est une lettre pour Siobhan que t’envoies là ?! » Il se croit drôle où je rêve ? Je termine d’attacher ma lettre à la serre de Jaagen puis me tourne vers le nouveau préfet de ma maison en haussant un sourcil. Avec ses dents parfaitement blanches et son regard de tombeur il m’agace. Je suis pas de nature jalouse en général, sauf en ce qui le concerne. C’est le typique genre de mec qui me gonfle rien que pas sa gueule toute belle. « Enfin moi j’dis ça, j’dis rien, mais j’pense qu’elle aimerait bien savoir que tu t’es pas jeté du haut de la tour des Gryffondor. » Et voilà qu’il me sourit en plus.

- De quoi tu parles, Riddel ? dis-je en lâchant Jaagen par la fenêtre. Et qu’est ce que ça peut te foutre d’à qui j’écris ?

Mon ton aurait pu être agressif, violent ou froid, au choix. Mais non, je me suis contenu. J’ai pris quelques bonnes résolutions à cause de l’événement qu’il s’est passé avec Siobhan au bal de fin d’année, et parler après avoir réfléchit en fait parti. C’est finalement bien que Matt soit arrivé, il peut me servir d’exercice.

HJ : Dieu que c’est dur de jouer un mec qui voit pas les signes et qui est à coté de la plaque ! \o/ Je l’aime mon Ceyan

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Y avait pas à dire, Ceyan semblait plus que ravi de le voir ici… Plus de 6 ans qu’ils partageaient le même dortoir, plus de 6 ans que Matt n’arrivait pas à le cerner ce mec ! Il avait vraiment un problème, mais lequel ? Il répondit vaguement à son salut, plus par politesse que par réelle envie. Il fallait avouer que le jeune Riddell n’était pas venu pour se faire un ami, et le lancer sur Siobhan n’arrangerait surement rien. Mais voilà, il y avait quelques jours, il avait reçu la lettre de la jeune fille, et forcément là c’était l’occasion rêvée de mettre une piqûre de rappel à Ceyan. Ouais, il était loin d’être le mieux placé pour ce genre de mission, d’autant plus qu’il était identique au griffon, mais qu’importe, Sio avait besoin d’un mec qui avait des c******* par Merlin !
Ceyan se tourna alors vers Matthew, n’ayant pas l’air d’apprécier la petite question gentillette du garçon. Voyant qu’il ne répondait rien, le garçon continua la provocation en précisant, d’une façon tout à fait moins délicate, que Sio attendait fortement de ses nouvelles. Ouais ben il faisait comme il pouvait hein ! C’était pas son genre ces trucs-là, mais franchement il n’assumait pas là ce mec, et avec la jeune Buckley, fallait jouer franc jeu, car elle pourrait en souffrir rapidement ! Evidemment, il avait dit ça avec un petit sourire pour mieux faire passer la pilule, mais après coup il se dit que ça ne ferait surement qu’envenimer les choses. Tant pis ! Ca le ferait réagir au moins !

« De quoi tu parles, Riddell !? » Vraiment ? Il se foutait de lui là ou quoi ? Matt haussait un sourcil surpris quand Ceyan ajouta : « Et qu’est-ce que ça peut te foutre d’à qui j’écris ? »

Ouais, la défensive. Il connaissait ça. Il leva alors les yeux, affichant un petit sourire sur le coin des lèvres, sourire qui ne se voulait pas moqueur mais qui pouvait le paraître à première vue. Ceyan restait calme dans ses propos, mais il n’était pas difficile de sentir un certain agacement. Bon, après tout il ne pouvait pas lui en vouloir, lui-même était loin d’être perspicace alors… Mais là pourtant, il avait l’impression que ça tombait sous le sens. Parler de Siobhan ne devait pas être un mystère pour lui quand même !

« De quoi je parle ? Me fais pas croire que quand t’entends le simple prénom « Siobhan », tu tiltes pas ?! » D’un ton détaché, tout en le fixant du regard, il ajouta. « M’en fous de savoir à qui t’écris Ragnar… mais j’crois pas te mentir en te disant qu’il y a quelqu’un qui attend de tes nouvelles ! » Il s’empressa d’ajouter avant que Ceyan puisse dire quelque chose, agitant sa main droite, mimant le vent d’un moulin : « Ouais, j’ai pas à te dire c’que t’as à faire, mais te fou pas d’elle, vraiment… » Une menace ? Peut-être. Quoiqu’il en soit il n’y avait plus de sourire sur son visage. Son ton n’avait pas été agressif, mais avait été légèrement sec. Il était vrai qu’il n’avait pas à lui dire ce qu’il devait faire, mais étant donné qu’il avait du mal à cerner ce gars-là, il en profitait pour faire un aparté sur Siobhan… peut-être qu’en plus, il apprendrait pourquoi ce mec a un problème avec lui ? Ce qu’il lui reprochait ? Nan parce que franchement, les barrières à la base, c’était lui qui les mettait, et Matthew n’avait jamais tellement compris le malaise. Au bout de 6ans de colocation, il était peut-être de faire la lumière sur leur « relation ».

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Je sais pas pourquoi je la sens pas du tout cette rencontre hasardeuse. Il manquait vraiment plus que je tombe sur Matt, ici, alors que je voulais juste profiter un brin de la solitude qu’offre la volière. En moins de deux phrases, il parvient à me faire penser à Siobhan. Et par Merlin, qu’est ce que je donnerai tout pour arrêter de penser à elle ! C’est bien simple, elle me hante presque, sauf que j’arrive pas du tout à assumer. Je suis pas un mec pour elle, je m’énerve facilement alors qu’elle est toute douce. Ca va pas bien dans ma tête pour imaginer une seule seconde que je pourrai la rendre un minimum heureuse. Et le voilà, lui, le mec parfait en tout, avec un sourire de pub pour dentifrice, qui débarque et me cause d’elle. Et puis sérieusement, pourquoi je lui écrirai une putain de lettre alors que je la croise tous les jours ? C’pas ma mère que je sache, elle a pas besoin de savoir ce que je fais h24. Puis on se voit au dîner, et en cours, et en salle commune ... « De quoi je parle ? Me fais pas croire que quand t’entends le simple prénom « Siobhan », tu tiltes pas ?! M’en fous de savoir à qui t’écris Ragnar… mais j’crois pas te mentir en te disant qu’il y a quelqu’un qui attend de tes nouvelles ! » Matt ne s’énerve même pas, c’est limite s’il sourit pas jusqu’aux oreilles. Je garde aussi mon calme sans pour autant lui rendre son rictus parfait. C’est quand même un mec sympa si on oublie le fait qu’il me complexe carrément. Bien sur que j’ai conscience que même si je la croise tout les jours, on ne se parle presque plus ! Je le sais, et j’en suis bien le premier en faute, mais j’peux pas lui causer. Depuis cet été, quand on a passé ce super séjour ensemble, j’arrive moyennement à la regarder en face. Alors lui demander comme ça va, même pas en rêve. Les rares fois où on cause, c’est parce qu’il y a Taylor ou Eleonore dans le coin. A la limite Teïa, mais ça s’arrête là. Il est hors de question que je fasse de mal à Siobhan en lui parlant trop, elle à déjà des sentiments pou moi, ça suffit ...

J’allais répliquer qu’il n’avait pas à se mêler de ça mais il ne m’en laisse pas le temps. Notre conversation à beau être cordiale, elle risque fort de rapidement monter au créneau. « Ouais, j’ai pas à te dire c’que t’as à faire, mais te fou pas d’elle, vraiment… » Sbaf, dans ta gueule Ceyan. Mon visage se raidie et manque de se décomposer. Jamais je me foutrai d’elle ! Je veux rétorquer mais aucun son ne sort de ma bouche. Il voudrait dire qu’elle attend que je lui parle, et qu’elle confie ça à ses amis ? Hors de question que j’admette devant Mister Perfect que j’ai aussi développé certains sentiments pour elle, non, mais de là à me laisser traiter de manipulateur. Si je lui parle pas c’est pour plusieurs raisons mais la principale reste liée au fait que je ne peux pas la rendre heureuse. C’est une évidence pourtant non ? Il suffit de nous voir pour constater que jamais ô grand jamais on serait bien ensemble. Enfin si, moi je serais bien avec elle. Sa présence me fait du bien, elle m’apaise presque. Mais moi, je suis pas bon pour elle. Siobhan est gentille et patiente, mon caractère la rendrait malheureuse. Je suis intimement persuadé que je ne pourrais pas vraiment contrôler mes crises de colère, et je ne veux plus jamais voir une larme couler sur son visage. Surtout si elle pleure à cause de moi. Un moment je réfléchis à quoi répondre à Matt, mais ce qui est dans ma tête est bien loin de ce qui sort de ma bouche.

- Mais va te faire voir !

Vraiment ça c’était pas prévu. Empourpré, je m’éloigne de Matt et rumine en agrippant la rampe de l’escalier. Putain qu’est ce qu’il me fait pas dire ! Planté au sommet des marches, je serre le point autour du métal froid. Mes phalanges blanchissent, mes mâchoires se serrent. J’ai pas d’explications à lui donner mais je sens que je vais le faire. Tendu, je me force à inspirer et expirer lentement. Matt ne m’a jamais rien fait de mal et jamais nous n’avons été confrontés l’un à l’autre. Et je suis pas un connard.

- ‘Scuse je... bredouillé-je en faisait volte face, t’as rien d’mandé et j’cause mal. Pour Sio’ j’veux pas la faire souffrir c’est tout. J’suis pas un connard...

Putain j’en reviens pas que je vais presque me confier au mec qui me rend le moins sûr de moi sur cette fucking planète !

HJ : Désolééée du temps de réponse !

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Bon, il était vrai que je jouais la provocation pour faire tilter Ceyan, mais en même temps j’avais eu vent il y avait peu de temps que Siobhan cherchait à avoir plus de nouvelle du griffon… ce qui n’était pas le cas.
En temps normal, je me foutais royalement de ce genre d’histoire. Ça ne me regardait pas, je ne souhaitais pas m’en mêler. Le souci était que là, j’avais reçu une lettre de la jeune fille qui m’avait parlé de Ceyan, autant dire que je ne pouvais pas faire comme si je n’étais au courant de rien. Voir le gars, ici même… je ne pouvais pas faire l’ignorant, ce ne serait juste pas respectueux pour celle que je considérais comme une amie, surtout que je ne pouvais imaginer qu’on puisse se foutre d’elle, elle était bien trop gentille et croyait trop en la bonté des gens pour qu’elle puisse subir un tel sort !

En soit, je n’avais rien contre Ceyan. Quelques tensions entre nous, sans vraiment comprendre pourquoi mais je ne le détestais pas. On était des mecs civilisés après tout, nous pouvions discuter nan ?! Je restais calme, souriant même, ce qui pouvait paraître moqueur à première vue, mais au fond c’était loin d’être le cas. Je ne souhaitais pas m’agacer, juste parce que ce n’était pas mon genre et que je me doutais que face au jeune Ragnar, s’énerver n’aiderait pas.
J’ajoutai alors d’un ton sec qu’il ne devait pas se foutre de Siobhan, et cette « menace » était sincère, je lui ferai bien comprendre. A mes mots, je remarquai que le visage du garçon se décomposa… bien, ça avait fait son effet. Je pensais bien que j’aurai réagi à peu près de la même façon que lui, ne supportant pas que l’on me fasse la morale ou que l’on me dise ce que j’avais à faire. J’avais bien conscience que Ceyan avait la même façon de penser que moi à ce niveau-là, et en temps normal je n’étais pas du genre à faire le mec chiant qui te disait ce que tu avais à faire. En l’occurrence, avec lui, juste pour le bouger, je ne voyais pas d’autres premières approches.

J’attendais qu’il me gueule au visage, ou même qu’il me foute une beigne, mais je sentais qu’il se contenait. Comme seule réponse, j’eus le droit à un « Mais va te faire voir ! » qui me fit lever un sourcil interrogateur, bien que je ne sois pas surpris de ses mots.
C’était du Ceyan et cela ne me vexait pas du tout. Nan, ça m’amusait. J’aurai pu rétorquer mais je savais que ça ne ferait qu’envenimer la situation. Mais je me retenais, car j’avais bien envie de lui dire d’arrêter ses conneries et d’arrêter de se voiler la face ! Mais je m’abstins, grande première, je n’étais pas le genre de mec à réfléchir, en temps normal je fonçai, mes moquant des répercutions. Sauf que là, je n’étais pas le seul en jeu…

Ceyan s’éloigna alors, comme pour partir. J’allais ouvrir la bouche, légèrement agacé par sa réaction de fuite, mais ce dernier me devança, se retournant.

« ‘Scuse je… » Je le fixai alors, perplexe qu’il me présente des excuses, à moi ?! Ca c’était une grande première, ma parole je rêvais ! « T’as rien d’mandé et j’cause mal. Pour Sio’ j’veux pas la faire souffrir c’est tout. J’suis pas un connard... »

Je levai une nouvelle fois un sourcil, m’adossant au mur froid de la volière, le regardant droit dans les yeux en me demandant s’il se foutait de moi ou s’il était sincère. Après tout, il n’avait aucun compte à me rendre. M’envoyer chier ne me vexait pas, on était des mecs après tout, il m’en fallait plus pour prendre mal la chose. Et puis, dans un sens, il se trompait… je l’avais provoqué, son agacement était plutôt compréhensible.
Je soupirai alors, roulant des yeux avant de reposer mon regard sur mon camarade.

« Arrête tes excuses mec, on n’est pas des nanas ! » Lui lançai-je avec un petit sourire amusé, tentant de détendre l’atmosphère. Après tout, je ne voulais pas me prendre la tête avec lui, je voulais juste qu’il respecte Siobhan comme elle le méritait. « J’veux pas te dire ce que t’as à faire, de toute façon ça m’regarde pas votre histoire. Ce que je sais, c’est que ça la fait plus souffrir de pas avoir de tes nouvelles que l’inverse… Après, on sait tous les deux que j’suis pas le mieux placé pour parler relation. Evite juste de jouer avec elle, c’est rare de rencontrer des gens naturellement gentils… »

Et ça, c’était o-ne-peut-plus vrai !

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