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Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda]
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Message(#) Sujet: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyVen 19 Sep - 14:28

Rhiannon était aux anges depuis la rentrée scolaire. Non pas qu’elle ait passé des vacances fabuleuses, loin de là puisqu’elle n’avait un peu rien fait de son été, se contentant d’une virée à Pré-au-Lard au tout début des vacances lors de laquelle elle avait rencontré Noel, un de ses meilleurs amis qu’elle adorait et avec qui elle avait passé un super moment, mais mis-à-part cette superbe rencontre, ça avait été un peu morose, voire même carrément triste. La maison familiale était pourtant très agréable et Rhiannon y avait ses petites habitudes, comme celle de ne jamais sortir le bout du nez de sous la couette avant onze heure sous peine d’humeur massacrante, ou de mettre les pieds sous la table devant un petit déjeuner gargantuesque fait de fruits en tous genre, flocons d’avoine et plein d’autres bonnes choses sans aucune trace de maltraitance animale. Sauf que vu l’entente affreuse du père et la fille en ces temps où l’atmosphère qui régnait chez les Wallace n’était pas sensationnelle depuis qu’elle avait appris l’implication de son père dans des meurtres violents, ça ne risquait pas d’être les meilleures vacances de sa vie. Qui plus était, la vipère n’avait jamais été super proche de sa mère, bien au contraire, et après la bêtise qu’elle avait faite avec Noel, elle n’avait pas eu autant de libertés qu’elle l’aurait voulu, se retrouvant bien souvent cloîtrée à la maison à recompter les sous qu’elle avait récolté lors de ses différentes campagnes et surtout grâce à Amara, une généreuse donatrice chez les Serdaigle qui lui envoyait encore régulièrement des chèques d’un montant intéressant.

En définitive, tout cela n’avait pas de quoi l’enthousiasmer et pourtant, si Rhiannon avait pu choisir, elle aurait bien sûr préféré ne pas reprendre les cours, considérant que cette obligatoire à rester assise sur une chaise sept heures par jour pour écouter des professeurs qui tentaient de leur bourrer le crâne avec des informations qu’ils n’avaient même pas le droit de discuter était le pire des supplices. Il y avait donc une autre raison à son enthousiasme lors de cette rentrée scolaire. Elle avait en effet appris le retour d’Aldreda à l’école, avec Hailey, elles avaient formé pendant les premières années de sa scolarité un superbe trio, très soudé et la vipère aurait aimé que ce trio perdure jusqu’à la fin de leur scolarité à Poudlard. Son vœu avait été loin d’être exhaussé puisque la Serpentard avait dû mettre les voiles l’an dernier, la laissant seule avec Hailey, une fille géniale de Gryffondor qui était également partie à son tour, la laissant seule. Bien sûr, Rhiannon avait d’autres amis à l’école, elle était du genre plutôt sociable, pas du tout gênée à l’idée d’aller vers les autres, surtout quand il s’agissait de s’amuser, perturber les cours sans être irrespectueuse et surtout enchainer les bêtises. Ce qui lui plaisait particulièrement, c’était l’adrénaline que lui procurait ce genre de plan la plupart du temps complètement foireux. Sauf que quand même, elle venait en un été de devoir dire au revoir à ses deux meilleures copines et à son frère qui rejoignait l’université à la rentrée scolaire.

Revoir Aldreda était donc un véritable soulagement pour la jeune fille et elle n’avait pas manqué de lui exprimer sa bonne humeur, d’autant plus qu’avec cette année sabbatique, la vipère se retrouvait en cinquième année, tout comme elle, à suivre à peu près les mêmes cours et surtout à dormir dans le même dortoir qu’elle. C’était franchement sensationnel, elles allaient pouvoir discuter pendant des heures, échanger des tenues, faire les quatre cents coups, bref s’amuser et c’était franchement génial. Bon, il fallait bien le reconnaitre, les deux vipères étaient tellement différentes qu’elles étaient presque opposées. Aldreda avait ce côté un peu girly sans l’être trop, mais elle était surtout une vraie Serpentard, piquante parfois cinglante et supportant mal qu’un avorton l’aborde. Enfin, c’était comme ça que le voyait Rhiannon et il était vrai qu’une année complète loin de la jeune fille avait pu la changer un petit peu, mais ça n’avait pas d’importance, elle restait sa meilleure amie et quelle que soit leur différence de caractère, la Serpentard savait qu’elles parviendraient à trouver un terrain d’entente et à se serrer les coudes pour cette précieuse année des BUSEs. D’ailleurs, la jeune fille devait justement retrouver son amie après les cours et c’est donc toute heureuse qu’elle pénétra dans le dortoir après être passée dans les cuisine pour prendre des gâteaux de maïs, sortes de tartelettes infâmes dont l’adolescente raffolait. Aldreda était vraisemblablement arrivée avant elle, chose pas forcément étonnante puisqu’elle n’avait pas fait ce détour, la gourmandise ne l’ayant pas assaillie. La blondinette balança son sac sur son lit, un peu trop fort d’ailleurs puisqu’il rebondit sur le mur avant de s’écraser sur le matelas. Ses baskets qu’elle ne prit même pas la peine de délacer vinrent reprendre leur place habituelle sous le lit sur lequel elle s’assit, regardant vers sa meilleure amie comme si elle n’arrivait pas encore à croire qu’elle était encore là.

« Salut Al’ ! » Lui lança-t-elle simplement alors qu’elles s’étaient vues le matin-même mais aussi à l’heure du déjeuner après un cours qu’elles avaient en commun. « Alors cette journée ? Pas trop compliquée ? C’est de loin la plus longue qu’on ait eu depuis la rentrée. Ca fait quoi de revenir parmi nous ? J’espère que tu ne vas pas décider de repartir, c’est hors de question ma vieille, tu ne peux pas me faire cette fausse joie. »

C’était au moins la dixième fois qu’elle lui répétait depuis le début de l’année et il y avait fort à parier qu’Aldreda finirait par en avoir marre. En tout cas, la vipère savait que ça aurait été le cas à sa place, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher, c’était plus fort qu’elle. Le départ d’Hailey avait été un véritable choc pour la jeune fille qui pensaient qu’elles allaient se soutenir parce qu’elles n’étaient que deux. Jamais Rhiannon n’aurait pu imaginer que son poste de préfète lui pesait autant, bien au contraire, elle l’avait trouvée épanouie et bien dans sa peau et la désillusion avait été particulièrement violente. Mais avec Aldreda, ça n’arriverait pas elle était revenue pour rester, c’était une évidence.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyMar 23 Sep - 11:37

D'aussi loin que je me souvenais, c'était bien la première fois que j'étais contente à ce point de retourner à Poudlard. J'avais passé toute une année chez moi, tout ça à cause d'une vilaine morsure de serpent l'été dernier. Mes parents étaient vraiment trop protecteur... Deux mois, passe encore, mais un an ! Connaissant mes habitudes avec Damon, mon père avait osé me cloué au lit par magie pour m'empêcher d'aller me promener. Et puis, en revenant à Bristol, il s'était mis d'accord avec ma mère pour que je reste bien sagement à la maison au lieu de retourner à Poudlard. Non mais je vous jure, c'est n'importe quoi, j'étais guérie ! Ils ne voulaient juste pas que je trouve en Mona une nouvelle partenaire maintenant que Damon n'était plus à Poudlard pour me surveiller. Et en parlant de Damon, lui aussi c'était un crétin. Il n'avait même pas essayé de parler aux parents pour les convaincre de me laisser y retourner. Alors le premier septembre dernier, j'ai regardé, impuissante, ma sœur partir prendre le Poudlard Express et mon frère rentrer à l'université de Londres. Je me retrouvais toute seule avec ma mère, mon père voyageant beaucoup pour son travail. De toute façon, ça m'arrangeait. Cela faisait une personne de moins avec qui me disputer. Les mauvaises langues diraient que c'était ma crise d'adolescence qui faisait que je détestais mes parents, mais ça n'avait absolument aucun rapport. Ils m'avaient enfermé, maintenu en otage pendant plus de six mois, et forcé à prendre des cours par correspondance pour maintenir mon niveau. Voyez l'efficacité, j'étais de nouveau en cinquième année... Enfin bref, si je devais parler des bénéfices de cette année sabbatique, je dirais que j'ai pu me rapprocher de Mona. Jusqu'alors, je n'étais pas très proche d'elle, je la trouvais trop différente de moi, trop... mature. Mais depuis l'hiver dernier, nous passions notre temps à prendre des nouvelles l'une de l'autre, à discuter et j'avoue que ce n'était pas si mal, au final. Ah et puis j'ai enfin visité Bristol ! Bah oui, ma mère m'a laissé sortir après les fêtes de fin d'année, j'en ai profité pour passer mes journées dans la ville. Si vous saviez le nombre d'espaces vert qu'il y a dans cette ville, vous n'en croiriez pas vos yeux... J'ai même traversé la rivière juste pour dire « je suis allée dans le comté du Somerset ». L'intérêt ? Aucun, mais ça donne un sujet de conversation tout fait en rentrant à la maison. Enfin... quand j'avais envie de discuter, ce qui n'arrivait pas souvent.

Mon retour à Poudlard n'avait pas amené que des bonnes nouvelles. En effet, j'avais appris qu'Hailey était partie de Poudlard à son tour. Je ne savais pas pourquoi, et j'étais déçue de ne pas avoir eu de nouvelles de sa part, mais étant donné mon comportement de l'été dernier, je ne pouvais que comprendre qu'elle ne veuille pas en parler. Et puis, elle pensait peut-être que je ne voulais plus être son amie, ce qui n'était pas du tout le cas. Rhiannon et elle étaient mes meilleures amies, et elles m'avaient énormément manquées, mais leur avouer que je n'allais pas les voir pendant un an... c'était trop pour moi. Aussi, j'avais fait silence radio. Maintenant, en y repensant, je n'étais pas très fière de moi, mais à l'époque, je ne voyais pas d'autres alternatives. En tout cas, j'étais heureuse de revoir Rhiannon. Elle avait beaucoup changé en un an, mais au fond, c'était toujours la même vipère que j'avais laissé. Toujours à se préoccuper du sort des animaux, et plus généralement de la planète entière. Et puis maintenant que j'avais « redoublé », je me retrouvais dans la même année qu'elle, et donc dans son dortoir. Cette année, comme celles qui suivraient, promettait d'être géniale. Nous devions d'ailleurs nous retrouver dans notre dortoir après les cours, mais quand j'arrivais, Rhiannon n'était pas encore là. Après avoir enlever mes bottes et ma veste, j'ouvris mon sac de cours pour en sortir mon agenda avant de poser mon sac au pied de mon lit et de m'asseoir sur celui-ci. Prise d'un frisson, j'attrapai mon plaids pour m'emmitoufler dedans. Je n'avais plus l'habitude de dormir dans des cachots, et j'avais la désagréable sensation qu'il me faudrait un peu de temps avant de me réhabituer à la température ambiante. Alors que je cherchais un devoir facile à faire ce soir, Rhiannon arriva à son tour dans la pièce. Elle se débarrassa de ses affaires avant de s'asseoir sur son lit.

« Salut Al’ ! Alors cette journée ? Pas trop compliquée ? C’est de loin la plus longue qu’on ait eu depuis la rentrée. Ca fait quoi de revenir parmi nous ? J’espère que tu ne vas pas décider de repartir, c’est hors de question ma vieille, tu ne peux pas me faire cette fausse joie. »

Je refermai mon agenda et relevai mon regard dans sa direction. Elle me fixait comme si elle avait peur que je disparaisse au moindre clignement d'œil. Au début, je trouvais cela étrange, mais j'ai fini par comprendre que c'était parce qu'elle avait peur que je m'en aille une nouvelle fois. En même temps, Hailey et moi n'avions pas du tout assuré comme meilleures amies. Nous l'avions laissé seule à tour de rôle, et maintenant que j'étais de retour, elle avait peur que ça ne dure pas. Mais elle ne devait plus s'inquiéter, je resterais jusqu'à la fin maintenant. Je serais bien obligé de rentrer chez moi pour Noël et pour les grandes vacances, mais je ne comptais plus rentrer à chaque fois comme je le faisais avant. Moins je passerais de temps avec mes parents, mieux je me porterais...

« Salut. Ça va, je me remets dans le bain doucement. J'avais plus l'habitude de faire des devoirs. Tu sais, les cours par correspondance, c'était beaucoup plus simple. J'avais un livre à lire et des QCMs à faire ensuite pour voir si j'avais bien tout compris. » Reprenant mon souffle, j'ajoutai ensuite : « Mais rien ne vaut Poudlard, ça m'a tellement manqué. T'inquiètes R. je m'en irais pas. D'ailleurs, si je le pouvais, je ne rentrerais même plus chez moi. »

Par « ça m'a tellement manqué », je voulais en fait et surtout dire « tu m'as manqué », mais je n'étalais jamais mes sentiments au grand jour, pas même avec Rhiannon ou Hailey. C'était bien trop personnel comme pensée pour le dire à haute voix. Mais bon, Rhiannon me connaissait bien, même si cela faisait un an qu'on ne s'était pas vue. Elle savait comment je fonctionnais, et elle comprendrait ce que j'avais voulu dire. En même temps, il fallait être complètement fou pour penser une seule seconde que les cours m'avaient manqués. Je n'étais pas une élève assidue, loin de là, même si je me débrouillais toujours pour finir mes devoirs à temps et avoir une note correcte.

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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyVen 26 Sep - 15:15

« Salut. Ça va, je me remets dans le bain doucement. J'avais plus l'habitude de faire des devoirs. Tu sais, les cours par correspondance, c'était beaucoup plus simple. J'avais un livre à lire et des QCMs à faire ensuite pour voir si j'avais bien tout compris. Mais rien ne vaut Poudlard, ça m'a tellement manqué. T'inquiètes R. je m'en irais pas. D'ailleurs, si je le pouvais, je ne rentrerais même plus chez moi. »

Le discours de la Serpentard était rassurant, en un sens. Elle semblait avoir regretté Poudlard, ses amis, les cours et les supers fous rires qu’ils avaient pu vivre tous ensembles, ainsi que toutes les épreuves, évidemment, on ne pouvait pas toujours passer au travers des mailles du filet, mais si elle revenait avec le sourire et l’envie de s’intégrer de nouveau auprès de ses petits camarades, c’était certainement qu’elle était là pour rester. Evidemment, Rhiannon n’était pas voyante et pouvait donc difficilement dire ce qu’il risquait d’arriver dans le futur mais elle aimait croire que son petit monde continuerait de tourner exactement comme elle le désirait sans aucune ombre au tableau. En plus, il y avait quand même un gros avantage à tout ça, Aldreda partageait désormais son dortoir, ce qui signifiait qu’elle allait suivre tous les cours obligatoires en même temps qu’elle, dormir dans le lit juste à côté du sien, terminer sa scolarité au même moment, à moins que Rhiannon ne redouble mais ce serait la guerre à la maison, il fallait espérer que ce ne serait pas le cas, et donc vivre toutes les fabuleuses expériences de jeunesse ensemble. Pas sûr qu’elles aient envie de vivre exactement les mêmes choses, mais ça n’avait pas d’importance, en un sens, les deux jeunes filles parvenaient à se compléter. La vipère se souvenait parfaitement de leurs disputes incessantes liées à leurs divergences d’opinion mais ces conflits ne les avaient jamais réellement éloignés en fin de compte ce qui prouvait bien que leur amitié était solide malgré tout.

« Si ce n’est que les devoirs qui te posent problème, franchement je peux te donner une super bonne solution. Moi aussi j’avais du mal avec ça, du coup j’ai décidé de ne plus les faire, à moins de devoir les rendre à un prof et encore, j’ai tendance à bâcler vite fait un truc en me réveillant le matin, ça passe toujours. Elle ne te plait pas ma solution ? Bon, évidemment faut aimer passer du temps en salle de retenue, mais on s’y éclate plutôt bien. »

Rhiannon et l’assiduité, c’était une longue histoire d’inimitié. La jeune fille avait toujours eu tendance à être un peu hyperactive et donc pas très concentrée sur une tâche fixe, surtout lorsqu’il s’agissait de faire fonctionner ses neurones pour rendre un devoir correct qui lui rapporterait une bonne note. Mais à l’adolescence, ça avait été pire que tout, la vipère s’intéressait à tout sauf à ses cours, papillonnant à droite et à gauche à la recherche d’une nouvelle bêtise à faire, finissant toujours par trouver son bonheur, quelle que soit la situation dans laquelle elle se trouvait. Sauf que forcément, qui disait bêtise disait forcément coupable et depuis le temps, elle était assez bien connue du concierge qui semblait même reconnaitre sa marque de fabrique et n’hésitait pas à la punir dès qu’il en avait l’occasion. Pourtant, la Serpentard n’était pas du genre à ne pas respecter l’autorité et les adultes qui l’entouraient, elle avait été bien élevée par ses parents même s’ils n’étaient pas les meilleurs géniteurs du monde et savait qu’il lui fallait être polie et correct avec ses ainés. Mais pour le coup, c’était plus fort qu’elle, Rhiannon était une bombe à retardement qui devait se dépenser pour éviter d’exploser et tant pis si personne excepté son frère ne semblait pouvoir le comprendre. Elle-même se complaisait parfaitement dans sa petite vie d’élève au comportement discutable qui passait plus du temps en salle de retenue qu’en cours, malgré un emploi du temps particulièrement chargé en cette année d’examens.

« Si tu ne veux pas rentrer chez toi, il faudra qu’on fasse un truc cet été, je n’ai aucune envie de passer deux mois dans ma famille. Ma mère m’a cloitrée à la maison juste parce que j’avais un peu déconné avec Noel, tu te rends compte ?! Bon, je sais que ce n’est pas pire que ce que ta famille t’a fait subir… Un an, ça a dû être vraiment long. Comment tu as fait pour leur pardonner ? »

En même temps, la bêtise accomplie avec Noel au tout début de ses grandes vacances avait été de taille, même si elle se gardait bien de le préciser, elle en avait parfaitement conscience. Rhiannon ne gardait pas un si bon souvenir que ça de ses mois de juillet et aout, bien sûr, ça n’avait pas été si nul que ça puisqu’elle avait eu la possibilité de passer beaucoup de temps avec son grand-frère qui était resté à la maison avec lui, était allée passer un week-end un peu loin de la maison pour se ressourcer pendant que le dit frangin recevait sa chérie à la maison et n’avait à peu près rien fichu à part dormir, écouter de la musique, manger et préparer de nouvelles campagnes pour défendre le monde. Rien de bien palpitant donc, elle n’était pas allée draguer sur la plage, elle n’avait pas invité d’amis, de toute façon elle ne savait franchement pas qui aurait eu envie de venir squatter la demeure familiale même le temps d’une semaine et surtout, la jeune fille n’avait pas tenté du tout de renouer le dialogue avec son père, se plongeant dans un mutisme des plus complets qui avait choqué tout le monde, y compris son frère très certainement. Rhiannon savait qu’il lui avait demandé de ne rien dire pour éviter un scandale familial et elle respectait sa décision, mais elle ne voulait pas et ne pouvait pas faire semblant, ça aussi, il devrait l’accepter. Du coup, forcément, la perspective de passer de chouettes vacances en compagnie de sa meilleure amie ne pouvait que l’enthousiasmer et lui faire envie. Elles avaient encore tout le temps d’y penser.

« Toi aussi tu m’as manquée, Al. »

C’était plus fort qu’elle, la Serpentard n’avait pas pour habitude d’être très expressive, elle gardait ses sentiments pour elle, considérant qu’ils ne regardaient personne sauf elle, justement, mais la vipère avait fait l’effort de reconnaitre que l’éloignement du château avait été difficile, il était donc normal qu’elle fasse de même. Qui plus était, Rhiannon avait véritablement envie de l’exprimer pour lui montrer que son absence avait été pesante et qu’elle ne voulait pas revivre ça. En revanche, il ne fallait pas qu’elle s’attende à avoir de telles déclaration de manière quotidienne, ça n’arriverait pas.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyJeu 2 Oct - 16:45

« Si ce n’est que les devoirs qui te posent problème, franchement je peux te donner une super bonne solution. Moi aussi j’avais du mal avec ça, du coup j’ai décidé de ne plus les faire, à moins de devoir les rendre à un prof et encore, j’ai tendance à bâcler vite fait un truc en me réveillant le matin, ça passe toujours. Elle ne te plait pas ma solution ? Bon, évidemment faut aimer passer du temps en salle de retenue, mais on s’y éclate plutôt bien. »

Je savais que Rhiannon ne faisaient pas partie des élèves les plus assidus de l'école, mais de là à ne pas faire ses devoirs... je tombais de haut. J'avais pris l'habitude de faire tous mes devoirs, de manière plus ou moins soignée, certes, mais je me débrouillais toujours pour atteindre la moyenne, ou presque. Et je ne voyais pas comment il pourrait en être autrement un jour. Travailler ne faisait pas partie des choses que j'aimais le plus dans la vie, et j'échangerais avec grand plaisir mes heures de boulot avec des escapades dans le château, mais j'avais appris il y a longtemps que pour réussir, il fallait le mériter. Et même si je n'avais pas envie de faire des études longues et poussées, je comptais bien réussir dans le domaine que je choisirais à l'issue de ma dernière année. Pour autant, je n'avais pas du tout envie qu'on me prenne pour un de ces rats de bibliothèque qui passaient leur temps à travailler d’arrache-pied pour avoir des notes passables. D'ailleurs, il était même hors de question que quiconque en dehors de mes camarades de dortoirs et de mes amis proches me voient travailler. Et encore, même avec elles, j'avais du mal. C'est pourquoi j'avais pris l'habitude de fermer mes rideaux en laissant seulement un trou assez large pour faire passer un peu de lumière et pour renouveler l'air. Comme ça, si on ne faisait pas attention, on pouvait croire que je dormais, ou bien que je n'étais pas là.

« C'est assez drastique comme mesure, non ? J'ai rien contre la salle de retenue, il m'est déjà arrivée de la fréquenter, mais jamais pour ça. Je préfère être punie pour quelque chose qu ej'ai fait plutôt que pour quelque chose que je n'ai pas fait. »

En effet, la salle de retenue avait souvent été un refuge dans mes jeunes années. Quand j'étais insouciante, et que je ne savais pas couvrir mes traces. Mais depuis, j'avais appris pas mal de sortilèges intéressant pour atténuer les bruits, faire disparaître les traces de pas – même si j'avais encore beaucoup de mal avec celui-ci – sans oublier que j'avais appris il y a très longtemps à suivre quelqu'un sans me faire repérer. Donc pour la discrétion, j'avais ce qu'il fallait. Malheureusement, toutes les mesures du monde n'étaient pas toujours efficace, et il m'arrivait encore de devoir côtoyer cette salle – pas encore cette année, mais ça ne saurait tarder. Mais au moins, pour ce que je faisais, ça en valait la peine. Cependant, je ne trouvais pas que de perdre son temps pour des choses aussi futiles que la non réalisation d'un devoir valait le détour dans une salle de retenue. Alors sa solution, très peu pour moi, mais pour elle, ça devait être une bonne raison. D'autant plus que, si elle ne faisait pas ses devoirs, elle n'avait pas à utiliser de papiers, et les arbres pouvaient lui en être reconnaissants.

« Si tu ne veux pas rentrer chez toi, il faudra qu’on fasse un truc cet été, je n’ai aucune envie de passer deux mois dans ma famille. Ma mère m’a cloitrée à la maison juste parce que j’avais un peu déconné avec Noel, tu te rends compte ?! Bon, je sais que ce n’est pas pire que ce que ta famille t’a fait subir… Un an, ça a dû être vraiment long. Comment tu as fait pour leur pardonner ? »

Tiens, apparemment, je n'étais pas la seule à ne pas vouloir rentrer chez moi. Je savais pourquoi moi je ne voulais pas revenir chez moi, mais je n'avais aucune idée de ce que Rhiannon reprochait à ses parents. Je n'étais pas vraiment sûre de vouloir le savoir, mais par contre, je me demandais ce qu'elle avait bien pu faire avec Noel cet été. Enfin... Au moins, sa mère ne l'avait pas empêcher de retourner à Poudlard, je ne voyais pas de quoi elle se plaignait. D'ailleurs, je ne m'en plaignais pas non plus. J'ignorais si j'aurais été capable de retourner seule en cours, d'affronter les autres élèves de mon année sans un minimum de soutien de la part de Rhiannon. J'étais la première à me ficher complètement de ce que les gens disaient sur moi, mais psychologiquement parlant, c'était beaucoup plus difficile d'appliquer un tel credo sans soutien moral. Alors j'étais bien contente qu'elle soit là, avec moi. Mais il n'empêche que, pour une bêtise, ses parents ne l'avaient pas cloîtrer chez elle toute une année, tandis que moi, ce n'était même pas une bêtise, mais un accident. Et ce n'était même pas de ma faute qui plus était... Mais bon, je devais faire preuve d'empathie envers Rhiannon, et être de son côté. Comme la meilleure des meilleures amies que j'étais.

« Ce serait super de se faire un truc ensemble. Surtout qu'on n'est jamais partie ensemble toutes les deux. Et puis, si ça nous évite de retourner chez nous, je dis oui ! Mais attends voir, ce Noel dont tu parles, c'est pas le mec qui se fringue comme une fille ? Je crois qu'il s'est un peu amélioré maintenant, mais avant, c'était un vrai désastre ambulant ce mec. Enfin, bref, je change de sujet là, c'est pas bien. Euh... » Je réfléchis un instant à où j'en étais dans ma réponse. « Ah oui, qu'est-ce que t'as fait pour mériter un tel traitement ? »

Je préférais esquiver la question sur le pardon de mes parents, tout simplement parce que je ne l'avais pas fait. J'étais très rancunière et ça, je n'étais pas près de l'oublier, et encore moins de laisser passer. Ce qu'ils m'avaient fait était injuste et je comptais bien leur faire payer cet affront. Mais pour cela, je devais trouver suffisamment de courage en moi pour leur faire croire que je leur avait pardonné leur péché. Et ensuite, je pourrais lancer la première étape de mon plan diabolique. Quand je l'aurais trouvé. Pour l'instant, ce n'était qu'un projet sur trois ans, voire plus, et rien n'était encore fait. Mais ça ne saurait tarder.

« Toi aussi tu m’as manquée, Al. »

Je souris en remarquant qu'elle me connaissait toujours aussi bien et qu'elle avait su lire entre les lignes. Si j'avais été du genre mielleuse et débordante d'affection, je l'aurais volontiers pris dans mes bras, mais voilà, ce n'était pas du tout le cas, et Rhiannon devrait se contenter d'un sourire attendri. Et je ne pensais pas que cela la dérangeait, bien au contraire.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyVen 3 Oct - 12:03

« C'est assez drastique comme mesure, non ? J'ai rien contre la salle de retenue, il m'est déjà arrivée de la fréquenter, mais jamais pour ça. Je préfère être punie pour quelque chose que j'ai fait plutôt que pour quelque chose que je n'ai pas fait. »

Aldreda était vraiment une fille trop sérieuse. Comment pouvait-on réellement avoir envie de faire ses devoirs ? Bon, d’accord, elle n’avait pas non plus exprimé une envie folle d’obtenir de bons résultats grâce à son travail acharné, mais quand même, la vipère supposait que la flemme était la raison ultime qui la poussait à aller en retenue et elle ne voyait pas trop ce qu’il pouvait y avoir d’autre. Bon, d’accord, peut-être avait-elle peint une fois ou deux un des murs du château pour assurer sa campagne publicitaire destinée à promouvoir son association, il lui était également arrivé du faire du balai dans les couloirs mais aussi de faire une bataille d’eau avec des copines de classes. Mais au-delà de ça, Rhiannon ne faisait pas trop de bêtises, ou alors elle ne se faisait simplement pas prendre très souvent ce qui lui permettait de continuer à s’amuser. En revanche, pour les cours, c’était tout à fait différent, elle était déjà connue par ses professeurs comme le loup blanc, enchainant absences, bavardages, mauvaises notes et devoirs soi-disant oubliés dans son dortoir. Peut-être devrait-elle suivre l’exemple de son amie, mais ça ne la tentait pas plus que ça.

« Franchement, je préférerais rester toute la journée pendue par les pieds dans la volière plutôt que de faire mes devoirs… C’est tellement chiant. » Répondit-elle avec un soupir de lassitude en se souvenant de ce qu’il lui restait à faire. « Et du coup, pour quelle raison tu estimes que tu pourrais prendre le risque d’aller en retenue ? La plupart des élèves qui y sont ont u un problème avec le travail scolaire, en général. »

Rhiannon n’était pas franchement le stéréotype de l’élève studieuse, mais heureusement pour elle, beaucoup d’élèves d’autres maisons se chargeaient de répondre aux critères attendus par ses professeurs, ce qui leur permettait d’éviter une dépression nerveuse. Il y avait tout de même certains cours que la jeune fille appréciait, comme par exemple celui de soins aux créatures magiques qu’elle affectionnait particulièrement. Luttant depuis le plus jeune âge contre la maltraitance des animaux, Rhiannon se prenait toujours d’affection pour les petites boules de poils ou de plumes à l’allure plus ou moins sympathique qu’elle pouvait croiser sur son chemin. C’était d’ailleurs le seul moment passé en classe pendant lequel elle ne voyait pas le temps passé, elle ne rechignait d’ailleurs pas du tout à travailler ses cours, obtenant bien souvent d’excellentes notes. Régulièrement félicitée par son enseignant pour son implication, la vipère en ressentait une certaine fierté qui lui donnait envie de s’investir encore davantage. Malheureusement, ce cas isolé ne lui donnait pas envie de reproduire la même chose dans les autres matières et elle se gardait bien de bouger le petit doigt lorsqu’elle pouvait l’éviter.

« Ce serait super de se faire un truc ensemble. Surtout qu'on n'est jamais partie ensemble toutes les deux. Et puis, si ça nous évite de retourner chez nous, je dis oui ! Mais attends voir, ce Noel dont tu parles, c'est pas le mec qui se fringue comme une fille ? Je crois qu'il s'est un peu amélioré maintenant, mais avant, c'était un vrai désastre ambulant ce mec. Enfin, bref, je change de sujet là, c'est pas bien. Euh... Ah oui, qu'est-ce que t'as fait pour mériter un tel traitement ? »

A bien y réfléchir, il était vrai qu’elles n’avaient jamais eu l’occasion d’être toutes les deux loin de l’école. Les deux amies avaient beau très bien se connaitre, bien mieux qu’elle aurait pu l’imaginer en la rencontrant en premier lieu d’ailleurs, elles avaient des vies bien différentes et lorsque le temps était venu de quitter Poudlard, elles savaient toutes les deux qu’en dehors de quelques lettres échangées, elles ne seraient amenées à se voir que lors de la rentrée suivante. Ce n’était pas du tout parce que leur amitié était superficielle ou parce qu’elle ne dépassait pas les frontières de l’école, non pas, du tout, en tout cas Rhiannon ne voyait pas du tout les choses sous cet angle, mais tous les élèves passaient leur scolarité à Poudlard entourée des mêmes personnes sans voir leurs proches, alors forcément, lorsque le temps était venu de rejoindre le domicile familial ou des amis de longues dates, ils ne pouvaient pas franchement se permettre de les négliger au profit de personnes qu’ils allaient vraisemblablement côtoyer au quotidien pendant encore un bout de temps. Mais la vipère était contente que le vent tourne en leur faveur, elles avaient encore beaucoup à apprendre l’une sur l’autre et une excursion loin de ce qu’elles connaissaient pourrait être une bonne opportunité de se découvrir davantage.

« Oui ! Ce serait tellement trop génial ! Je ne m’entends plus du tout avec mon père en ce moment alors j’essaie d’éviter ma maison… Je pourrais toujours aller chez Elian puisqu’il a son appartement maintenant mais ce n’est probablement pas la meilleure des solutions. » Expliqua-t-elle sans laisser paraitre ses émotions. « Et si en plus c’est pour passer du temps avec toi que j’obtiens un peu d’évasion, c’est encore mieux. »

C’était la première fois qu’elle avouait à voix haute la mésentente existant entre son paternel et elle-même et ça faisait vraiment bizarre de l’avoue, surtout à Aldreda. Non pas qu’elle souhaite cacher quelque chose à son amie, bien au contraire, mais justement, comme elle ne lui avait jamais caché quoi que ce soit, la jeune fille était forcément au courant de l’admiration sans bornes que son géniteur avait toujours suscité pour elle, Rhiannon avait admiré son papa plus que n’importe quelle gamine au monde, croyant qu’il était une sorte de super héros jusqu’à un âge très avancé. En même temps, son côté homme d’affaire honnête et très impliqué dans sa vie de famille comme dans sa vie professionnelle avait de quoi faire tourner la tête, elle voulait être pareille plus tard, habillée en tailleurs à gérer une grosse société qui aurait une vraie influence dans le monde, voir son nom en toutes lettres sur un immense bâtiment qui travaillerait entièrement pour elle, au service de la nature et des animaux maltraités. C’était tellement utopique comme façon de voir les choses, mais la Serpentard y avait bêtement cru, parce qu’il était son papa et qu’il lui racontait toujours de super histoires qui l’aidaient à croire en ses rêves. Un beau tissu de mensonges finalement, mais la vipère avait mis du temps à le réaliser.

« Pour Noel, je ne sais pas, je l’ai toujours trouvé pas mal moi… Mais ce n’est pas la question, on est pote et je ne voudrais rien de plus. » Se hâta-t-elle de dire, connaissant un peu son amie. « Mais en fait, c’était vraiment rien, juste une petite bêtise… On s’est retrouvé à Pré-au-Lard complètement par hasard et j’ai vu un super truc volant accroché dans une boutique, alors j’ai voulu l’essayer et on a légèrement démonté le magasin parce que j’ai eu un petit problème pour le contrôler. Le souci, c’est que j’avais dit à ma mère que j’allais aux toilettes, ça faisait pas mal de temps qu’elle me cherchait et elle est arrivée comme une furie, j’ai cru qu’elle allait me maudire sur quinze générations, mais au lieu de ça j’ai été punie tout l’été… Super cool. »

Les punitions n’étaient franchement pas du goût de Rhiannon lorsqu’elles l’obligeaient à rester enfermé dans un endroit limité. Son désir de liberté était plus fort que tout et autant elle supportait sans broncher les corvées ménagères, limitation du temps de télé ou devoirs de vacances supplémentaires, autant le fait qu’on limite son espace était insupportable et sa mère en avait bien conscience. Mais dans l’esprit de la vipère, la punition avait été trop grande par rapport au méfait commis et elle n’en démordrait pas.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyLun 12 Jan - 13:03

« Franchement, je préférerais rester toute la journée pendue par les pieds dans la volière plutôt que de faire mes devoirs… C’est tellement chiant. Et du coup, pour quelle raison tu estimes que tu pourrais prendre le risque d’aller en retenue ? La plupart des élèves qui y sont ont un problème avec le travail scolaire, en général. »

Alors là, j'étais choquée. La volière était l'un des lieux, non, que dis-je, LE lieu qui me répugnait le plus à Poudlard. Avec cette odeur constante de fiente d'oiseaux... Je ne supportais pas de respirer cette odeur qui me donnait la nausée. J'avais une chouette pourtant. Je la partageais avec Mona puisque j'avais aussi un chat, rien qu'à moi cette fois. Et d'aussi loin que je me souvenais, je n'avais pénétré dans la volière qu'une seule fois. En première ou en deuxième année pour envoyer une lettre à mes parents. Depuis ce jour, je laissai volontiers Damon le faire. Mais maintenant qu'il était parti, j'étais la plus grande de la famille à être à Poudlard, et j'avais comme l'impression que, si je ne convainquais pas Mona d'envoyer des lettres à nos deux noms, cette lourde tâche me serait confiée. D'ailleurs, en parlant de ça, je ferais peut-être mieux de le noter quelque part avant de l'oublier... Je rouvris mon agenda, et attrapai un stylo sur mon lit avant de me faire un mémo.

« La volière ? Pouahh, mais ça pue là-bas ! Tu trouves vraiment ça autant contraignant de faire tes devoirs ? Crois-moi, j'y mets pas tout mon cœur, je déteste même ça, mais entre faire mes devoirs et mourir d'intoxication, je choisis les devoirs direct. » Rétorquai-je en refermant mon agenda. « Oh, tu me connais... J'aime bien me promener des les couloirs, ou près de la forêt. Mais bon, il paraît que c'est strictement interdit après le couvre feu. Franchement, je comprends pas pourquoi... »

Il était vrai que nombre de personnes en retenue y étaient parce qu'elles n'avaient pas fait leur devoirs. Ou encore pour bavardages incessants ou manque de respect au professeur. Mais je n'avais jamais eu de retenues pour ces motifs. J'y atterrissais toujours pour m'être promené dans les couloirs, et plus largement dans les endroits où je n'étais pas censé mettre les pieds. Sauf deux ou trois fois où j'avais séché les cours. Les profs n'avaient pas eu l'air d'apprécier, malheureusement. Pourtant, il faudrait savoir. Un coup, ils veulent qu'on soit attentifs, un autre ils veulent qu'on soit tout le temps en cours. Mais si on ne veut pas être attentif, autant ne pas y aller, non ? Eh bien, c'est ce que je pensais aussi. Mais j'étais visiblement la seule à le penser.

« Oui ! Ce serait tellement trop génial ! Je ne m’entends plus du tout avec mon père en ce moment alors j’essaie d’éviter ma maison… Je pourrais toujours aller chez Elian puisqu’il a son appartement maintenant mais ce n’est probablement pas la meilleure des solutions. Et si en plus c’est pour passer du temps avec toi que j’obtiens un peu d’évasion, c’est encore mieux. »

Cette nouvelle me fit chaud au cœur. Passer les prochaines vacances d'été avec Rhiannon serait vraiment super. J'étais déjà partie avec Hailey à New York, mais Rhiannon n'avait pas pu venir. Du coup, cet été serait l'occasion de la connaître un peu plus, tout comme j'avais appris à mieux connaître Hailey pendant les quelques jours que nous avions passées aux Etats-Unis. Bien sûr, rien n'était encore définitif, et un imprévu pouvait nous empêcher de partir, mais j'espérai fortement que rien ne viendrait gâcher cette nouvelle. J'avais déjà hâte de m'évader un peu. Je m'y voyais déjà : juste Rhiannon, le soleil et moi. Pas de parents, pas de règles, et par conséquent, pas de problèmes.

« Cool ! Faudra qu'on s'organise tout ça dans l'année. »

D'un côté, j'étais gênée de profiter de la situation, mais de l'autre, ce n'était pas de ma faute si elle ne s'entendait plus avec son père. Bien sûr, je trouvais cela bizarre, parce que je ne comprenais pas vraiment pourquoi ni comment elle en était arrivée là. Mais si Rhiannon ne voulait pas m'en parler, alors tant mieux. Je ne me voyais pas trop gérer un autre problème de parents. Surtout quand on voyait comment je gérai le mien. A vrai dire, je n'essayai pas de résoudre le problème, puisque c'était à eux de le faire. Après tout, c'était eux qui m'avaient enfermé à la maison pendant des mois. Alors il était hors de question que je m'excuse pour m'être fait mordre par un serpent. Et s'ils croyaient que j'allais le faire, c'est que mes parents ne me connaissaient pas du tout.

« Pour Noel, je ne sais pas, je l’ai toujours trouvé pas mal moi… Mais ce n’est pas la question, on est pote et je ne voudrais rien de plus. Mais en fait, c’était vraiment rien, juste une petite bêtise… On s’est retrouvé à Pré-au-Lard complètement par hasard et j’ai vu un super truc volant accroché dans une boutique, alors j’ai voulu l’essayer et on a légèrement démonté le magasin parce que j’ai eu un petit problème pour le contrôler. Le souci, c’est que j’avais dit à ma mère que j’allais aux toilettes, ça faisait pas mal de temps qu’elle me cherchait et elle est arrivée comme une furie, j’ai cru qu’elle allait me maudire sur quinze générations, mais au lieu de ça j’ai été punie tout l’été… Super cool. »

C'était bien les parents ça. Ils trouvaient toujours un moyen de nous punir, même quand ce n'était pas de notre faute. Après tout, ce n'était pas de sa faute si Rhiannon n'avait pas réussi à contrôler ce que je supposai être un balais, ou un tapis volant. Mais de toute évidence, sa mère n'avait rien voulu entendre, et l'avait puni. Cette histoire me ramenait encore à ma mère, qui avait prétexté me garder bien tranquillement à la maison, alors qu'en fait, c'était juste pour s'assurer que je n'irais pas faire des bêtises à Poudlard. Des bêtises ! Non, mais sérieux, à seize ans, on ne fait plus de bêtises. Ce sont les enfants qui font des bêtises. Et c'est normal, puisque c'est en faisant n'importe quoi qu'on apprend comment les choses fonctionnent. Mais je ne faisais plus de bêtises depuis longtemps. Oui, je ne respectais pas le règlement, et alors ? C'était un choix délibéré, pas une erreur de ma part.

« Pff... Les parents sont vraiment tous les mêmes, ça me dépasse. Si jamais j'ai des enfants un jour, ce que je n'espère vraiment pas, jamais je ne les punirai sans savoir exactement ce qu'il s'est passé. »

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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyVen 16 Jan - 17:32

« La volière ? Pouah, mais ça pue là-bas ! Tu trouves vraiment ça autant contraignant de faire tes devoirs ? Crois-moi, j'y mets pas tout mon cœur, je déteste même ça, mais entre faire mes devoirs et mourir d'intoxication, je choisis les devoirs direct. Oh, tu me connais... J'aime bien me promener dans les couloirs, ou près de la forêt. Mais bon, il paraît que c'est strictement interdit après le couvre-feu. Franchement, je comprends pas pourquoi... »

Rhiannon ne put que hausser un sourcil étonné. Comment se faisait-il qu’Aldreda puisse avoir envie de se promener dans les couloirs ou en forêt le soir, après le couvre-feu, qu’est-ce qu’il y avait de si intéressant à faire là-bas ? La vipère se souvenait encore parfaitement du jour où elle avait appris que son grand-frère sortait avec Naïa, la pire garce qui puisse exister au sein du château. Ce jour-là, elle avait convoqué ses deux meilleures amies, qui étaient encore là à l’époque, pour une réunion de crise dans le parc, en plein hiver, afin de pouvoir hurler au monde entier qu’elle était la petite sœur la plus malheureuse du monde et qu’elle se sentait affreusement trahie. Et non, elle n’avait pas non plus oublia la réaction d’Aldreda et leur micro dispute à ce sujet puisque, loin de se soucier de ce qu’elle avait pu ressentir, madame s’était contentée de se plaindre du froid, demandant sans relâche à ce qu’elles rentrent se réchauffer à l’intérieur du château. Donc s’il y avait une personne dans tout Poudlard qui n’avait aucun intérêt à se balader près de la forêt à une heure aussi avancée dans la soirée, c’était bien Aldreda, mais évidemment, ce n’était pas comme ça qu’elle allait aborder le sujet, il fallait savoir parler à la vipère, celle-ci était très facile à irriter mieux valait donc prendre des pincettes.

« Ah bah c’est du propre. En fait t’es une vraie petite rebelle ? » Plaisanta joyeusement la jeune fille. « La volière ne me dérange pas en soit, je trouve même très drôle d’y emmener Zéphyr, il a trop l’impression qu’il réussira à attraper un hibou pour son quatre heures alors que de toute façon vu son poids, il ne réussira jamais à décoller de plus de dix centimètres au-dessus du sol, mais au moins, je lui fais faire un peu de sport. »

Entre Rhiannon et son énorme chat, ça avait toujours été la guerre. Ils jouaient à qui pourrirait le plus la vie de l’autre et pour le moment, la vipère perdait la partie, et de très loin. Il était tout de même coriace l’animal et le dompter n’était pas chose facile. Il ronchonnait pour tout… Si elle ne le laissait pas dormir à côté d’elle mais seulement au bout du lit, elle avait droit à des miaulements mécontents et finissait toujours par céder. Si elle ne lui donnait pas la nourriture dont il avait spécialement envie au moment où il la voulait, généralement, elle avait le droit à une grève de la faim, qui ne manquait pas de l’inquiéter malgré l’embonpoint de l’animal puisque l’absence d’une alimentation correcte le rendait encore plus insupportable qu’il pouvait l’être en temps normal. Mais ce n’était pas pour elle-même que Rhiannon avait des craintes mais surtout pour ses pauvres camarades de dortoir qui n’avaient rien demandé à personne et qui risquaient d’en avoir vite marre. La vipère ne voulait pas que son chat soit interdit dans l’enceinte de l’établissement et qu’elle soit obligée de le laisser chez ses parents, ce serait un véritable crève-cœur. Elle s’arrangeait donc pour qu’il se fasse le plus petit possible mais faisait également son possible pour lui rendre la monnaie de sa pièce de temps en temps.

« Cool ! Faudra qu'on s'organise tout ça dans l'année. »

Enfin, une perspective enthousiasmante. Le monde ne s’était donc pas retourné contre elle pendant les vacances d’été finalement. Certes, elle reprenait les cours et n’était absolument pas impatiente de se retrouver confrontée aux périodes de contrôles et autres joyeusetés du même genre mais au moins elle avait retrouvé une de ses meilleures copines, aussi différentes soient-elles et allait peut-être pouvoir échapper à la maison familiale l’été prochain. Quoi qu’en réalité, rien n’était moins sûre, elle avait bien conscience qu’Elian risquait de la pousser à accomplir son devoir de sœur. En soit, ça ne la dérangeait pas vraiment, son frère lui manquait et elle avait envie de le voir, mais si ça avait pu être ailleurs que chez leurs géniteurs, ça aurait été super aussi. Mais là encore, il y avait un problème, elle était mineure et sous la responsabilité de ses parents qui lui apportaient aussi les sous dont elle avait besoin pour divers achats dont les vêtements qu’elle portait, ses livres pour les cours et les sucreries dont elle s’empiffrait pour se motiver à faire ses devoirs. Bref, elle ne pouvait pas faire comme si elle n’avait pas de parents et en toute honnêteté, c’était bien dommage.

« Pff... Les parents sont vraiment tous les mêmes, ça me dépasse. Si jamais j'ai des enfants un jour, ce que je n'espère vraiment pas, jamais je ne les punirai sans savoir exactement ce qu'il s'est passé. »

Rhiannon faillit éclater de rire en voyant sa meilleure amie prendre le rôle de justicier, ça ne lui allait tellement pas… Bon, c’était un peu méchant, elle était quand même super cool comme fille et elle l’adorait sinon elle ne considérerait pas comme la plus importante de ses amies, ça n’avait pas de sens, mais elle savait que les décisions qu’elle prenait n’étaient pas toujours spécialement justes et qu’il était donc assez risible de l’entendre vouloir défendre la veuve et l’orphelin comme elle le faisait maintenant. Surtout que ses paroles étaient prononcées sous la colère puisque c’était visiblement ce qu’elle ressentait envers sa mère qui l’avait plus ou moins séquestrée durant la dernière année scolaire. Rhiannon ne pouvait pas vraiment comprendre ce qu’elle ressentait parce qu’elle était loin d’avoir vécu la même chose, mais elle ressentait la peine et la frustration de son amie et ça lui suffisait pour partager sa douleur. Heureusement, elle avait fini par avoir gain de cause et par reprendre le chemin de l’école, c’était une excellente chose et elle était vraiment heureuse de pouvoir enfin la retrouver.

« Moi je leur apprendrais à prendre soin de notre planète et à trouver du positif en chacun parce que je pense qu’on est trop durs entre nous et que c’est pour ça que beaucoup de personnes se sentent rejetées. » Affirma Rhiannon avec véhémence. « Et puis, quand je vois les rumeurs qui circulent dans l’école parce qu’il y a des personnes assez méchantes pour trouver plaisant de les faire circuler, je me dis que je ferais en sorte que mes futurs enfants ne deviennent pas comme ça. »

Encore son discours de hippie mais c’était plus fort qu’elle, Rhiannon ne pouvait pas s’empêcher d’être elle-même et de défendre sa cause dès qu’elle en avait la possibilité. Chose que beaucoup d’élèves n’appréciaient pas beaucoup mais elle n’avait jamais vraiment compris pourquoi. La vipère avait conscience que ses idées méritaient d’être défendues si on voulait pouvoir vivre dans un monde meilleur, raison pour laquelle il était hors de question qu’elle finisse par baisser les bras, tout simplement.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyLun 19 Jan - 13:07

« Ah bah c’est du propre. En fait t’es une vraie petite rebelle ? La volière ne me dérange pas en soit, je trouve même très drôle d’y emmener Zéphyr, il a trop l’impression qu’il réussira à attraper un hibou pour son quatre heures alors que de toute façon vu son poids, il ne réussira jamais à décoller de plus de dix centimètres au-dessus du sol, mais au moins, je lui fais faire un peu de sport. »

Je hochai la tête de contentement en entendant Rhiannon me qualifier de rebelle. J'aimais, en effet, penser que j'étais une rebelle qui se battait pour ce en quoi elle croyait et non parce qu'on lui avait dit de le faire. La plupart des gens ne choisissait pas ce pourquoi ils se battaient, et c'était l'un des rares points en communs que Rhiannon et moi avions. Ce besoin de crier au monde entier ce qui nous fait vivre. Ce en quoi on croit. Rhiannon se battait pour l'écologie, et moi pour ma liberté. Certes, Rhiannon avait des buts plus concrets que moi, mais je ne voyais pas pourquoi ma liberté devait passer outre. Après tout, c'était quand même l'un des droits fondamentaux de l'Homme, non ? Restait à savoir si les sorciers étaient au courant de cela. Voire même les moldus. Parce qu'entre mes parents qui me gardait à la maison « pour mon propre bien », et les professeurs de l'école qui nous interdisaient de nous balader comme bon nous semblait pour la même raison apparemment, j'avais un certain doute sur la vérité de ce droit. A croire qu'il était d'actualité tout le temps sauf si cela mettait en danger notre sécurité. Pff... ce n'était que des conneries si vous voulez mon avis. La vérité, c'était qu'ils empiétaient sur notre liberté juste pour nous prouver qu'ils étaient plus fort que nous. Bandes d'oppresseurs, va... !

« Et j'en suis fière. » Assurai-je d'un ton mi-moqueur, mi-sérieux. « Ah ça, tu m'étonnes. Il pèse combien d'ailleurs ? Tu devrais penser à le mettre au régime, je suis pas sûre que ce soit très sain pour un chat d'être aussi gros. »

Certes, je n'avais pas de conseils à donner à la plus grande défenseur des animaux qui puisse exister au monde, mais je me demandait comment il était possible qu'elle se soucie autant du sort des autres animaux, et si peu du sien. En effet, son chat semblait avoir dépassé le stade de l'obésité depuis des années déjà, mais il ne manquait jamais un seul repas. En fait, c'était à se demander comment il faisait pour continuer à se déplacer avec toute l'aisance dont un chat était capable. A sa place, je passerais ma vie à dormir, en prétextant ne pas pouvoir porter autant que mon poids sur mes quatre pauvres petites – bon d'accord, elles n'étaient pas si petites que ça – pattes. Sérieusement, il devait peser au moins vingt kilos de plus que le mien, qui n'était pourtant pas bien maigre. Mon chat était normal, ni trop gros, ni trop maigre, sauf en hiver où il prenait quelques kilos pour combattre le froid, et se faire des réserves, car la nourriture devenait plus rare. Mon chat était comme moi. Il aimait vagabonder et parfois, il ne rentrait pas au château pendant plusieurs jours. Je lui donnais donc très peu à manger quand la neige ne s'accrochait pas encore sur le sol. En hiver par contre, il se blottissait sur un coussin ou un canapé, et pouvait rester devant la cheminée de la salle commune pendant des heures entières avant que je ne lui donne à manger.

« Moi je leur apprendrais à prendre soin de notre planète et à trouver du positif en chacun parce que je pense qu’on est trop durs entre nous et que c’est pour ça que beaucoup de personnes se sentent rejetées. Et puis, quand je vois les rumeurs qui circulent dans l’école parce qu’il y a des personnes assez méchantes pour trouver plaisant de les faire circuler, je me dis que je ferais en sorte que mes futurs enfants ne deviennent pas comme ça. »

Fidèle à elle-même, Rhiannon parlait d'apprendre l'écologie à ses gamins. Comme si, à cette âge-là, il pouvait comprendre ne serait-ce qu'un mot de ce qu'elle leur raconterait. Cela dit, ses idées pouvait être défendables. Pas par moi, évidemment, mais par quelqu'un qui se souciait un peu plus du monde nous entourant, comme Rhiannon par exemple. Enfin, je comprenais qu'elle veuille leur apprendre le respect, et tout ça, mais l'écologie, c'était une notion vraiment trop compliqué pour que des gosses puissent la comprendre. Enfin, bon, elle faisait ce qu'elle voulait après tout, c'était de ses futurs enfants dont il était question, pas des miens. Par contre, je ne voyais pas le problème des rumeurs. C'était peut-être parce que je n'avais aucun scrupule à rabaisser quiconque se trouvait sur mon chemin, mais j'avais toujours trouvé que ce genre de choses (les rumeurs, les méchancetés gratuites), forgeaient le caractère, d'une certaine façon. Comment pouvions-nous apprendre à nous défendre si personne ne nous donnait l'occasion de montrer ce que l'on valait ? Mais bien sûr, cela ne valait pas pour moi. J'avais suffisamment confiance en moi pour savoir qui j'étais et ce que je valais. Mon rôle était donc d'aider les plus démunis à se trouver.

« Tu sais quoi ? T'es trop gentille en fait, c'est ça le problème. » Commençai-je lentement, mais sûrement. « Tu crois que le monde est tout beau, tout mignon. Mais c'est pas le cas. Les gens sont méchants, et le seul moyen de survivre, c'est de ne pas se laisser marcher sur les pieds. Si t'apprends à tes gosses à être gentils avec tout le monde, ils vont jamais vouloir aller à l'école. Ce sera synonyme de martyr pour eux. »

Et en parlant de martyr, je voulais dire qu'ils allaient se faire humilier et martyriser par les autres gamins. Je ne parlais pas du fait qu'ils allaient détester l'école pour la tonne de devoirs qu'on leur donnerait tous les jours, ni pour le simple fait de devoir se lever le matin.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyMer 21 Jan - 12:03

« Et j'en suis fière. Ah ça, tu m'étonnes. Il pèse combien d'ailleurs ? Tu devrais penser à le mettre au régime, je suis pas sûre que ce soit très sain pour un chat d'être aussi gros. »

Fière d’être une rebelle ? Aldreda la petite princesse au super mauvais caractère ? La jeune fille avait soudainement l’impression qu’on lui faisait une bonne blague et que rien de toute cette conversation n’était réel. Pourtant, le décor ne s’évanouit pas et elle ne se réveilla pas en sursaut dans son lit en s’étonnant de ce rêve étrange. La vipère venait bel et bien de lui dire qu’elle était fière de pouvoir être considérée comme une rebelle, signe qu’elle était prête à avoir ses propres convictions et à les affirmer plutôt que de suivre les autres comme un mouton. Etonnamment, Rhiannon n’aurait pas pu imaginer une telle chose de la part de la Serpentard, elle la voyait plus comme servant son propre intérêt plutôt que de se battre pour quelque chose… Et pas servir son intérêt, elle entendait bien sûr respecter le règlement pour éviter les punitions enquiquinantes tout en manipulant les autres pour parvenir à ses fins. Ce portrait n’était probablement pas le plus glorieux qu’elle aurait pu dresser d’Aldreda mais ça ressemblait pourtant bien à la jeune fille qui avait quitté l’école il y a peu de temps pour cause de morsure de serpent. Le changement était significatif et il lui plaisait beaucoup.

« Waw, quelle hargne ! Cette année au vert t’aura au moins permis de récupérer des nerfs en acier, je suis sûre que le concierge et mettra bientôt tout en haut sur sa liste des têtes à abattre. On se retrouvera en retenue, c’est cool. » Répondit la jeune fille, amusée par la bravoure soudaine de sa meilleure amie. « Si tu savais… J’ai tout essayé avec lui, les régimes ne font rien, il est incapable de bouger son gros cul donc je ne peux pas lui faire faire de sport et il me nargue, tu n’imagines même pas à quel point c’est frustrant. Je me fais limite engueuler à chaque visite chez le vétérinaire mais en attendant, je ne peux juste rien faire pour éviter ça, je pense que j’ai épuisé tout mon stock d’idées tordues. Ça me fait de la peine de voir comme ça, je me dis que son embonpoint raccourcit considérablement son espérance de vie… Il doit peser dans les 6 kilos maintenant. »

Le comportement de son stupide animal la préoccupait depuis de longues années désormais mais elle avait beau se battre pour réussir à faire quelque chose de bien, à savoir lui faire perdre au moins un bon kilo, elle n’était parvenue qu’à stabiliser sa prise de poids inquiétante jusqu’à réussir à arrêter complètement ce processus mais il n’avait rien perdu pour autant et elle ne pouvait clairement pas arrêter de lui donner à manger complètement puisqu’il n’avait aucun scrupule à aller voler sur les tables de la Grande Salle à l’heure des repas s’il avait trop faim ou à s’engouffrer dans les cuisines. Zéphyr ne chassait pas du tout, de peur de se fatiguer, très certainement, mais il était malin et savait obtenir ce qu’il voulait sans trop faire d’efforts. C’était bien ce qui inquiétait Rhiannon qui sentait bien qu’elle n’avait aucune influence sur le comportement de sa bestiole et qu’elle avait probablement raté son éducation de A à Z. Malheureusement, elle était maintenant arrivée dans une impasse et n’entrevoyait pas pour le moment un moyen évident pour réussir à en sortir. Mais ça viendrait, elle y croyait toujours.

« Tu sais quoi ? T'es trop gentille en fait, c'est ça le problème. Tu crois que le monde est tout beau, tout mignon. Mais c'est pas le cas. Les gens sont méchants, et le seul moyen de survivre, c'est de ne pas se laisser marcher sur les pieds. Si t'apprends à tes gosses à être gentils avec tout le monde, ils vont jamais vouloir aller à l'école. Ce sera synonyme de martyr pour eux. »

Là par contre, c’était inquiétant. Aldreda avait beau être devenu une petite révolutionnaire dans l’âme ce qui en soit, était plutôt une bonne chose car la vipère avait toujours dit qu’affirmer ses convictions était quelque chose que devaient faire les élèves de l’école au lieu de se laisser guider bêtement par leurs camarades, sauf que voir les choses d’une telle noirceur était quand même un peu exagéré. Elle n’avait pas dit que tout le monde était gentil, mais simplement qu’il fallait essayer de voir le positif chez chacun parce qu’il y en avait forcément. Si on ne donnait pas leur chance aux gens comment pouvaient-ils réussir à prouver qu’ils étaient de bonnes personnes ? Eh bien, ils ne pouvaient pas tout simplement et c’était ce que Rhiannon voulait tenter de faire comprendre à sa meilleure amie. Le monde entier était entré dans un cercle vicieux et peinait vraisemblablement à en ressortir, elle savait qu’elle ne pouvait pas l’aider seule à en sortir mais en réunissant des personnes qui voulaient encore y croire pour se battre, elle était certaine qu’ils pouvaient faire des miracles. La volonté d’un peuple était capable de surpasser beaucoup de choses et Aldreda refusait de le voir autrement que d’un côté purement individualiste.

« Non, je ne suis pas trop gentille. » Affirma-t-elle avec beaucoup de fermeté. « Je désapprouve simplement ce genre de mentalité. Forcément, si on répond à la violence par la violence, elle ne peut faire que se propager alors que si tout le monde décidait en même temps de déposer les armes, on pourrait enfin vivre en harmonie. Je ne suis pas une petite gamine naïve Aldreda, je sais quel mal les êtres humains peuvent se faire et je ne laisserais personne me maltraiter, mais si je peux réussir à convaincre un maximum de personnes d’essayer de voir du positif en chacun et de parvenir à avancer ensemble sans se tirer dans les pattes, alors j’aurais déjà réussi à faire quelque chose de bien. »

C’était plutôt simple à comprendre. La jeune fille n’était plus la petite blondinette de huit ans qui gambadait derrière son frère en regardant le monde avec des yeux émerveillés, elle voyait les problèmes qui existaient que ce soit dans certaines familles qui connaissaient une précarité au quotidien mais aussi dans le monde entier que ce soit en termes de conflits entre différents pas ou à cause du manque de protection environnementale qui dévastait des régions entières. Elle n’était pas trop gentille.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyDim 25 Jan - 17:17

« Waw, quelle hargne ! Cette année au vert t’aura au moins permis de récupérer des nerfs en acier, je suis sûre que le concierge et mettra bientôt tout en haut sur sa liste des têtes à abattre. On se retrouvera en retenue, c’est cool. Si tu savais… J’ai tout essayé avec lui, les régimes ne font rien, il est incapable de bouger son gros cul donc je ne peux pas lui faire faire de sport et il me nargue, tu n’imagines même pas à quel point c’est frustrant. Je me fais limite engueuler à chaque visite chez le vétérinaire mais en attendant, je ne peux juste rien faire pour éviter ça, je pense que j’ai épuisé tout mon stock d’idées tordues. Ça me fait de la peine de voir comme ça, je me dis que son embonpoint raccourcit considérablement son espérance de vie… Il doit peser dans les 6 kilos maintenant. »

Ravie que Rhiannon me considère comme une rebelle, je fus néanmoins surprise qu'elle mette cela sur le compte de mon année sabbatique. J'avais conscience d'avoir changé, mais dans ma tête, ce n'était que des changements insignifiants, que personne ou presque ne pouvait voir, et qui n'avait aucun impact sur le reste. Comme par exemple ma tout nouvelle haine envers mes parents qui n'influençait pas mon comportement envers les autres, ou encore mon besoin d'affirmer ma liberté qui était beaucoup plus prononcée depuis la fin de ma séquestration. Mais si j'écoutais bien Rhiannon, cette année loin de tout m'avait endurcie au point de me trouver de nouveaux buts dans la vie. J'avais toujours aimé sortir le soir, le simple fait de savoir que c'était interdit me mettait dans un état d'alerte que j'appréciais particulièrement. Mais il était vrai que ce besoin n'en était que plus présent depuis mon retour. Avant, ce n'était qu'occasionnel, maintenant, c'est pratiquement constants. Je ne pouvais pas sortir tout le temps, non plus, mais une fois par semaine me semblait convenable. J'aimais bien sentir l'adrénaline couler dans mes veines, la peur de se faire prendre à chaque tournant, et surtout l'immense sentiment de liberté que cela impliquait. Oui, je me sentais libre dans ces moments, et c'était bien les seuls instants de ma vie où je me sentais à ce point libre. Et je ne pensais pas le devoir à mes parents.

« Ouais, bah c'est pas pour autant que je vais remercier mes parents. Ils m'ont trahi, et ne mérite rien d'autre que mon mépris. Pff... Dire que j'avais confiance en eux... » Rétorquai-je d'un ton hargneux. « Concernant ton chat, tu devrais peut-être le bâillonner ? Je sais que t'es anti-violence et tout, mais vois ça comme quelque chose de bénéfique et nécessaire, et non pas comme un acte barbare. Si tu fais rien pour lui, ce pauvre Zéphyr va finir par mourir d'obésité. » Ajoutai-je d'un ton qui se voulait compatissant.

Je n'aimais pas non plus violenter les animaux, mais il fallait bien faire quelque chose pour lui sauver la vie à ce pauvre chat, non ? Comme quand on les emmenait chez les vétérinaires en fin de vie pour qu'ils ne souffrent plus. Non mais regardez-le ! Ce chat devait probablement être en dépression majeure depuis un certain temps compte-tenu de l'état dans lequel il était, et je ne comprenais pas comment Rhiannon avait pu laisser son état empirer à ce point. Si Ryry me faisait un coup pareil, je le remettrais à sa place direct. J'adorai mon chat, c'était l'un des nombreux hommes de ma vie d'ailleurs, mais il restait un chat, et il devait – pour son propre bien – le comprendre d'une manière ou d'une autre. Ce n'était pas à lui de décider s'il devait manger et de combien il pouvait manger. Rhiannon devait le mettre au régime et rapidement si elle ne voulait pas le perdre avant la fin de l'année.

« Non, je ne suis pas trop gentille. Je désapprouve simplement ce genre de mentalité. Forcément, si on répond à la violence par la violence, elle ne peut faire que se propager alors que si tout le monde décidait en même temps de déposer les armes, on pourrait enfin vivre en harmonie. Je ne suis pas une petite gamine naïve Aldreda, je sais quel mal les êtres humains peuvent se faire et je ne laisserais personne me maltraiter, mais si je peux réussir à convaincre un maximum de personnes d’essayer de voir du positif en chacun et de parvenir à avancer ensemble sans se tirer dans les pattes, alors j’aurais déjà réussi à faire quelque chose de bien. »

Je connaissais Rhiannon depuis cinq ans maintenant, mais c'était bien la première fois que je la voyais affirmer ce qu'elle pensait avec autant de conviction. Elle avait tellement d'assurance que je pourrais presque adhérer à ses idées, mais j'étais bien trop entêtée pour cela. Cela dit, c'était bien essayer de sa part, et ça me donnait au moins un aperçu de ce qu'elle pensait réellement. Je comprenais où elle voulait en venir, mais je ne voyais pas du tout les choses comme ça. Le fait était que les hommes avaient en eux cette noirceur qui les empêchaient de penser à faire le bien autour d'eux. Et même le meilleur des hommes pouvait devenir le pire des bourreaux. Il suffisait d'un instant pour observer ce changement. Et tout ça pour quoi ? Pour s'affirmer supérieur aux autres. La preuve, mon père que j'avais toujours aimé, malgré son travail qui le gardait éloigné de sa famille, avait fini par me trahir. Si des parents pouvaient faire ça à leurs propres enfants, comment Rhiannon voulait-elle qu'ils agissent autrement envers les autres êtres humains ?

« Mais si tu ne décides pas de les prendre à ton tour, tôt ou tard, tu seras retrouvée morte dans ton propre jardin. Je crois que je comprends ce que tu veux dire, mais ça n'arrivera jamais. Les gens sont profondément mauvais, c'est ce qui prédomine dans la nature humaine, et ça ne changera jamais, aussi pure soient tes convictions. » Répondis-je, une lueur de provocation dans le regard. « Je n'ai jamais dit que tu étais naïve, je t'ai qualifiée de gentille, ce n'est pas la même chose. Être gentille est une bonne chose quand on ne l'est pas trop. Être naïve par contre, ce n'est jamais une bonne chose. »

Je savais qu'on ne trouverait jamais de compromis à ce sujet. Rhiannon voyait le bien quand je voyais le mal. Mais c'était peut-être cela qui faisait que nous étions toujours amies. Si nous étions d'accord sur tout, comment pourrions-nous apprendre l'une de l'autre ? Ça ne servait à rien d'être toujours d'accord sur tout avec quelqu'un, à moins que l'on soit soumis à cette personnes, mais dans ce cas, aucune discussion n'était nécessaire puisque les personnes soumises n'avaient aucun avis sur rien.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyDim 1 Fév - 2:43

« Ouais, bah c'est pas pour autant que je vais remercier mes parents. Ils m'ont trahi, et ne mérite rien d'autre que mon mépris. Pff... Dire que j'avais confiance en eux... Concernant ton chat, tu devrais peut-être le bâillonner ? Je sais que t'es antiviolence et tout, mais vois ça comme quelque chose de bénéfique et nécessaire, et non pas comme un acte barbare. Si tu fais rien pour lui, ce pauvre Zéphyr va finir par mourir d'obésité. »

Comme quoi, Aldreda aussi avait eu son lot de difficultés l’année précédente et la jeune fille regrettait de ne pas avoir été plus présente pour sa meilleure amie, alors qu’elle aurait dû l’être. Son départ l’avait profondément affecté parce qu’elle avait toujours eu l’habitude d’être proche de la jeune fille et forcément, elle s’était un peu renfermée et n’avait pas cherché à communiquer avec la Serpentard, prenant un peu son absence pour elle alors que finalement, il n’en était rien. Hailey n’avait peut-être pas été aussi stupide ? Peut-être que les deux amies étaient restées vraiment en contact ces derniers mois ? Si c’était le cas, la rouge et or avait été bien plus intelligente qu’elle mais c’était quelque chose que Rhiannon ne pourrait jamais vérifier puisque c’était au tour de son autre copine de quitter Poudlard et de la laisser. Elle ne lui en voulait pas, mais elle ne comprenait pas pourquoi elles ne pouvaient pas simplement être toutes réunies, ça aurait été tellement plus simple et plus agréable. Elle avait envie de retrouver leur trio mais elle savait aussi que c’était certainement égoïste de sa part, elle voulait ça pour elle avant toute chose et elle devait d’abord souhaiter le bonheur d’Aldreda et d’Hailey avant le sien.

« Pareil pour mon père. » Rétorqua Rhiannon, la mine sombre. « On les admire quand on est enfant et après on est rapidement déçus par ce que l’on découvre… J’avais vraiment une haute estime de lui en plus. Mais ce n’est pas important, tu as raison je dois me concentrer sur Zéphyr mais le vétérinaire m’a conseillé d’adopter des méthodes aussi drastiques, c’est peut-être un animal mais il faut faire attention à ses états d’âmes et il pense que ça lui ferait beaucoup de mal. Dans l’idéal, il faudrait que je sois un minimum progressive dans mes actions mais j’avoue que j’ai jamais tenu le choc. Je vais le faire, il faut que je le fasse, il va mourir sinon. »

Le chat était important, certes, mais pouvoir partager avec Aldreda les déceptions parentales l’était tout autant. Elle ne voulait pas spécialement s’étendre sur ce qu’avait fait son père, non pas parce qu’elle ne faisait pas confiance à la vipère mais surtout parce qu’elle avait plus que honte de ce qu’elle avait appris ces derniers mois. Les révélations de son grand-frère avaient eu l’effet d’un coup de poignard et alors qu’Elian semblait s’en remettre plutôt bien la vipère peinait de son côté à se relever. Comment pouvait-on être déçu à ce point par une personne placée aussi haut dans son estime ? Rhiannon venait juste de le découvrir et maintenant il lui semblait très difficile de regarder son père en face. Elle fuyait la vie familiale parce qu’elle ne supportait pas de le croiser et de devoir subir ses mensonges et ses faux-semblants maintenant qu’elle avait connaissance de la vérité. Si elle se taisait, c’était parce que son frère le lui avait demandé pour ne pas détruire leur mère qui devait tout ignorer de ce qu’il se passait mais si ça n’avait tenu qu’à elle, la vipère n’aurait pas eu le moindre scrupule. Rhiannon avait conscience que son frangin était bien plus humain et réfléchi et que son impulsivité risquait de lui jouer des tours, raison pour laquelle elle se tenait à l’écart ces derniers temps.

« Mais si tu ne décides pas de les prendre à ton tour, tôt ou tard, tu seras retrouvée morte dans ton propre jardin. Je crois que je comprends ce que tu veux dire, mais ça n'arrivera jamais. Les gens sont profondément mauvais, c'est ce qui prédomine dans la nature humaine, et ça ne changera jamais, aussi pure soient tes convictions. Je n'ai jamais dit que tu étais naïve, je t'ai qualifiée de gentille, ce n'est pas la même chose. Être gentille est une bonne chose quand on ne l'est pas trop. Être naïve par contre, ce n'est jamais une bonne chose. »

C’était un sujet sur lequel leur opinion divergeait du tout au tout mais pour le coup, Aldreda tentait de s’aventurer sur un terrain que sa meilleure amie connaissait par cœur et la vipère était bien loin d’être à court d’argument. Elle ne laisserait personne lui dire que trop de gentillesse était faire preuve de naïveté, ce n’était pas parce qu’on tentait d’avancer vers le positif et qu’on réussissait à entrevoir des améliorations dans un monde qui en avait cruellement besoin qu’on avait des rêves utopiques et Rhiannon avait bien étudié les siens avant de tenter de les soumettre aux élèves qu’elle tentait d’enrôler dans son association. Elle était convaincue que le changement passait par de petites actions mais surtout par une association de plusieurs personnes qui, ensemble, parviendraient à avoir bien plus important que des personnes isolées. C’était d’une telle évidence. Comment faisait-elle pour ne pas s’en rendre compte ? La vipère avait dû avoir une vie bien difficile pour voir le monde avec une telle noirceur et elle en était la première désolée. Elle avait envie de lui redonner l’espoir mais elle aurait beaucoup de difficultés à le faire, vraisemblablement.

« C’est parce que des gens pensent comme toi que les choses ne changeront jamais. Je ne dis pas qu’il faut libérer les prisonniers et donner une chance à tout le monde mais qu’il y a quelque part dans le monde des dizaines personnes qui pensent comme moi et ce sont celles-ci que j’aimerais réunir parce qu’au lieu d’agir chacun dans notre coin, on pourrait s’associer. Une personne seule a rarement beaucoup de pouvoir et d’influence et je n’aspire de toute façon pas à prendre les commandes, mais je pense qu’en agissant en groupe et dans le même sens, nous avons toutes les chances du monde de remettre les choses dans l’ordre. Je parle de la préservation de la planète parce que c’est quelque chose qui me tient à cœur mais ça peut être dans plein d’autres domaines qui connaissent des dérives ces dernières années. Il est grand temps qu’on arrête de fermer les yeux sur les problèmes et qu’on les mette sur le compte de nos mauvais côtés. Le partage des bonnes pratiques ne sera pas simple et je ne dis pas que publier un papier en disant à tous que ce qu’ils font n’est pas bien révolutionnera notre existence, mais si chacun parvient à faire un petit pas en avant vers le respect mutuel et met de côté son égocentrisme, ce sera un bond de géant pour l’humanité et les générations futures. » Continua la jeune fille, prise dans son propre discours. « Mais forcément, en partant du principe que c’est mort d’avance, on ne va pas loin. »

Aucune chance qu’elle s’arrête en si bon chemin, faire entendre raison à une fille aussi têtue que pouvait l’être la Serpentard ne serait pas une mince affaire, mais étonnement elle nourrissait encore le fol espoir d’y parvenir parce qu’elle était persuadée d’avoir raison. Ça faisait des années qu’elle se battait pour ça et si même sa meilleure amie ne parvenait pas à croire en elle, il était fort peu probable que d’autres personnes y parviennent. Rhiannon le voyait comme un défi de plus à relever et comptait bien y parvenir.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyLun 2 Fév - 11:52

« Pareil pour mon père. On les admire quand on est enfant et après on est rapidement déçus par ce que l’on découvre… J’avais vraiment une haute estime de lui en plus. Mais ce n’est pas important, tu as raison je dois me concentrer sur Zéphyr mais le vétérinaire m’a conseillé d’adopter des méthodes aussi drastiques, c’est peut-être un animal mais il faut faire attention à ses états d’âmes et il pense que ça lui ferait beaucoup de mal. Dans l’idéal, il faudrait que je sois un minimum progressive dans mes actions mais j’avoue que j’ai jamais tenu le choc. Je vais le faire, il faut que je le fasse, il va mourir sinon. »

Un peu énervée de toute cette histoire, j'acquiesçai à chaque mot qu'elle prononçait sur son père. J'ignorais totalement ce qu'il avait bien pu faire, mais connaissant Rhiannon, ça devait être assez grave pour qu'il baisse dans son estime à ce point. Rhiannon avait toujours admiré son père, c'était limite si elle ne voulait pas se marier avec lui quand elle était plus jeune. Et voilà qu'elle se retrouvait dans le même état que moi, à ne pas savoir quoi faire pour arranger la situation. Enfin, ce n'était pas vraiment exact me concernant. Je savais que j'avais tout intérêt à m'excuser de mon comportement de ces derniers mois si je voulais recoller les morceaux avec mes parents, mais le fait était que je n'en avais pas la moindre envie. J'en avais mare de chercher l'approbation de mes parents pour tout ce que je faisais. Il était temps que je vive enfin ma vie, et d'ici quelques mois, ils ne pourraient plus rien dire puisque je serais légalement majeure. J'attendais avec impatience mon prochain anniversaire. Mais malgré ma majorité approchant à grand pas, j'allais quand même devoir retourner chez mes parents pour l'été pendant au moins trois ans. Quand j'aurais fini mes études à Poudlard, on verra bien vers quel genre d'avenir je me tournerais, mais je ne voulais pas passer mon temps à l'école. Je voulais travailler rapidement, pour pouvoir être totalement indépendante de mes parents, gagner mon propre argent et pouvoir me payer un appartement quelque part en Angleterre, le plus loin possible de Bristol.

« Je sais que tu ne veux pas en parler maintenant, mais tu me le diras un jour ? Ce qu'à fait ton père. » Demandai-je le plus gentiment possible. « Tu veux que je t'aide ? Si jamais tu n'arrives pas à supporter son regard, alors je pourrais prendre la relève et m'occuper de Zéphyr ? Je n'ai pas peur de me faire détester. »

Je ne savais pas comment elle allait réagir à ça, mais si je pouvais l'aider sans que cela ne me prenne trop de temps, alors pourquoi pas. Je n'aurais jamais proposé ça avant, j'en avais conscience, mais je n'aimais pas voir Rhiannon dans cet état. Et puis, je lui devais au moins ça pour toutes les lettres que je n'avais pas envoyées l'année passée. En temps normal, c'était Hailey la gentille, celle qui proposait son aide et qui voyait le bon côté des choses, mais puisqu'elle n'était pas là, je pouvais bien faire un effort et faire tout mon possible pour l'aider. Surtout que ça ne me dérangeait pas plus que ça. J'aimais bien les chats, et même si Zéphyr allait me haïr si Rhiannon acceptait que je lui file un coup de main, et bien qu'il en soit ainsi. Je n'avais pas peur du regard d'un chat, et j'avais l'habitude d'avoir des ennemis. Un de plus ou un de moins, ça ne changerait pas mon quotidien. Le plus dur serait en fait de ne pas lui donner des coups de pieds s'il venait à m'énerver. Je ne voyais pas pourquoi le bâillonner était une mauvais idée, mais c'était le chat de Rhiannon, pas le mien, alors ce n'était pas à moi de choisir ce qu'il allait advenir de lui et de ses kilos en trop.

« C’est parce que des gens pensent comme toi que les choses ne changeront jamais. [...] Mais forcément, en partant du principe que c’est mort d’avance, on ne va pas loin. »

J'écoutais attentivement le discours de Rhiannon. Plusieurs fois, j'ouvris la bouche pour dire quelque chose, mais elle parlait tellement que je ne pouvais pas en placer une. Un vrai moulin à parole cette fille, c'est dingue, je ne savais pas qu'on pouvait parler autant sur un sujet aussi peu productif. Je savais que je n'avais aucune chance de convaincre Rhiannon que ce à quoi elle aspirait n'arriverait jamais, mais elle non plus n'arrivera pas à me faire changer d'avis. Même si ce qu'elle disait pouvait donner envie de se bouger et de changer le monde, je n'étais clairement pas prête à changer quoi que ce soit. J'avais déjà suffisamment de mal avec ma propre personne, sans oublier ma famille, alors me mettre à penser à toutes les autres personnes, sans oublier les animaux, les arbres et la planète... Je n'étais pas comme Rhiannon. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'étais égoïste, mais j'agissais pas intérêt, c'est vrai. Je ne me préoccupais que de moi, et c'était déjà suffisamment compliqué comme ça sans avoir besoin d'ajouter à cela les problème de tous les autres êtres vivants. Mes épaules ne pouvaient pas supporter un tel poids, c'est tout. Mais une partie de moi admirait Rhiannon pour cette capacité à voir le bon côté en chacun, à donner une chance à tout le monde, et à avoir des objectifs concrets.

« Ecoute, c'est super ce que tu dis, et je suis sûre que t'arriverais à enrôler plein de gens avec ces histoires de bonté d'âme et tout, mais... j'ai vraiment pas envie de débattre sur ce sujet avec toi. Ça a l'air cool le monde que tu décris, mais c'est pas celui dans lequel je vis. Toi, je sais pas. J'aimerais bien te croire, mais c'est juste pas possible. Je te soutiens à fond, mais me demande pas d'y croire. Je peux pas. »

J'étais un peu honteuse de lui répondre aussi froidement, et pourtant, j'avais employé un ton le plus neutre possible, histoire d'atténuer un peu mes mots. Mais je savais bien que le contenu en disait souvent plus que le ton utilisé. J'aimerais vraiment pouvoir croire en ce qu'elle croyait, mais je ne pouvais pas. Pas maintenant, c'était trop me demander. Par contre, je la soutiendrais toujours même si elle se décidai à partir sauver les pingouins en Arctique. Je croyais en elle, mais j'avais juste du mal avec les idées qu'elle défendait.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptySam 21 Fév - 14:40

« Je sais que tu ne veux pas en parler maintenant, mais tu me le diras un jour ? Ce qu'a fait ton père. Tu veux que je t'aide ? Si jamais tu n'arrives pas à supporter son regard, alors je pourrais prendre la relève et m'occuper de Zéphyr ? Je n'ai pas peur de me faire détester. »

Lui dirait-elle un jour que son père lui avait menti sur toute la ligne ? Qu’il n’était pas un dirigeant de société respectable mais un tueur qui n’avait pas hésité un instant à supprimer les parents d’un de ses camarades de classe ? L’histoire qui s’était déroulée avec Slevin durant l’année précédente lui avait au moins appris quelque chose : son père n’était pas l’homme digne de confiance qu’elle entrevoyait, il était un monstre dénué de sentiment qui prenait la vie des autres parce qu’on lui demandait de le faire en échange de grosses sommes d’argent. Se souciait-il de la peine que les proches pouvaient ressentir ? De la vie que pourraient avoir les enfants de ces personnes ? Du fait qu’il enlevait des enfants à leur mère et plongeait des familles et des amis dans le chagrin ? Elle n’en savait rien du tout puisque son grand-frère lui avait totalement interdit d’aborder le sujet mais ça ne durerait pas, elle avait besoin de cette confrontation, besoin de savoir si une partie de son ADN était bien celle d’un individu affreux, dénué de remord et incapable de ressentir la moindre émotion positive. Si véritablement son géniteur était cet homme, comment avait-elle pu devenir celle qu’elle était aujourd’hui ? Rhiannon voulait à tous prix croire en l’humanité et elle venait de découvrir que son père n’accordait aucune importance aux êtres humains, la pilule n’en était que plus difficile à avaler et l’adolescente craignait de ne jamais réussir à s’en remettre.

« C’est promis. Je veux juste attendre d’avoir fait la part des choses… Pour le moment, je n’arrive pas à encaisser ce que j’ai appris et je ne suis pas sûre de parvenir à être assez objective, j’aimerais pouvoir te dire la vérité mais je ne suis même pas certaine de la détenir. C’est gentil de me laisser du temps, j’en ai vraiment besoin. » Expliqua la jeune fille avec un sérieux qui ne lui ressemblait pas du tout. « Tu ferais vraiment ça pour Zéphyr ? Ce serait incroyablement généreux de ta part… Il faudrait qu’on s’organise bien sûr, je ne vais pas te demander de lui donner tous ses repas, c’est beaucoup de travail mais peut-être qu’on pourrait s’arranger pour réussir à le priver petit-à-petit… Ohlala, j’y crois pas t’es géniale ! Merci ! »

Elle avait bien du mal à croire que ce soit Aldreda en personne qui lui ai proposé une chose pareille. Non pas que la Serpentard se comporte comme une garce en temps normale, elle était une fille adorable quand elle était de bonne humeur et savait être un minimum serviable même si c’était quelque chose d’assez rare. Toutefois, il était vrai que la Serpentard avait tendance à privilégier son intérêt personnel au détriment de celui des autres. Quoi de plus normal finalement ? Elle recherchait le bonheur, comme chacun et ne savait peut-être simplement pas où le trouver pour le moment. Rhiannon ne l’avait jamais blâmé pour ça, chacun devait avoir sa propre personnalité et elle ne pouvait pas formater sa propre meilleure amie pour qu’elle ait un caractère un peu plus facile que celui qu’elle affichait à présent. Alors forcément, elle était encore plus aux anges devant une telle proposition parce qu’elle avait conscience du sacrifice que sa meilleure amie faisait pour elle et certainement pour la voir un peu moins inquiète pour son gros matou que d’habitude. Même si sa fierté en prenait un coup, elle n’allait donc pas cracher sur cette aide précieuse qui survenait pile au bon moment. Malheureusement, le reste de la conversation ne fut pas aussi rose, mais Rhiannon ne se faisait pas trop de soucis, elles avaient l’habitude des désaccords, leur amitié n’en avait jamais véritablement souffert avant aujourd’hui et ça ne commencerait pas.

« Ecoute, c'est super ce que tu dis, et je suis sûre que t'arriverais à enrôler plein de gens avec ces histoires de bonté d'âme et tout, mais... j'ai vraiment pas envie de débattre sur ce sujet avec toi. Ça a l'air cool le monde que tu décris, mais c'est pas celui dans lequel je vis. Toi, je sais pas. J'aimerais bien te croire, mais c'est juste pas possible. Je te soutiens à fond, mais me demande pas d'y croire. Je peux pas. »

Les paroles de la jeune fille lui mirent un coup au moral en plus du coup de couteau dans le dos qu’elle n’avait pas franchement vu venir. Elle avait abordé elle-même le sujet en commençant à lui dire qu’elle était trop naïve et que les valeurs qu’elle voulait inculquer à ses éventuels descendants risquaient de les desservir. Elle s’était avancée sur le terrain préféré de la Serpentard, lançant forcément un débat entre leurs avis respectifs avant de la couper nette dans son élan, ne cherchant même pas à entendre ses arguments et se fermant d’un seul coup. Pourquoi est-ce que ça devait se passer comme ça ? Pourquoi Rhiannon devait-elle prendre bien soin de la laisser en-dehors de son association en sachant pertinemment que ce n’était pas trop son truc alors que la vipère pouvait se permettre de lui faire des leçons de moral comme si elle était une enfant de dix ans ? Pourquoi n’avait-elle pas droit de vraiment s’exprimer sans que la jeune fille ne prenne la mouche et se ferme d’un seul coup comme une huitre, refusant d’entendre ce qu’elle avait à dire ? C’était totalement injuste et elle n’allait pas laisser passer la situation comme si rien ne s’était passé. Elle croyait en ses idées et n’avait jamais demandé à Aldreda d’y adhérer, mais elle n’avait pas le droit de dire ou faire ce genre de choses sans avoir le moindre problème par la suite.

« Tu ne peux pas me soutenir si tu ne crois pas en mon projet, ça n’a pas le moindre sens. » Répondit la jeune fille en fronçant les sourcils. « Je ne te demande ni ton soutien, ni ton approbation, si tu n’as pas envie d’y croire c’est ton problème, ne te cherche pas d’excuses. Mais ne viens pas de dire que tu me soutiens parce que si véritablement tu souhaites m’encourager à accomplir un projet pour lequel tu n’as pas le moindre espoir ça voudrait dire que pour toi, je vais droit dans le mur et que tu me laisses y aller. C’est toi qui as abordé le sujet et je n’allais pas te laisser balayer mes convictions sans rien faire, mais je n’ai jamais cherché plus que ça à te retourner le cerveau pour t’obliger à poursuivre les mêmes rêves que les miens. »

Rhiannon n’était pas vraiment en colère, juste un peu triste de se rendre compte que son opinion comptait vraiment peu finalement, aux yeux des personnes qui ne la connaissaient pas, ce n’était pas très important mais qu’Aldreda en personne lui dise qu’elle ne croyait en aucune de ses idées mais qu’elle la soutenait à deux cent pour cent c’était complètement ridicule. Si même la vipère voulait la regarder foncer droit dans le mur en mangeant du popcorn, alors ce n’était pas une véritable amie, tout simplement.
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Message(#) Sujet: Re: Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] Une meilleure amie, c'est pour la vie. [Aldreda] EmptyMar 7 Avr - 15:40

« C’est promis. Je veux juste attendre d’avoir fait la part des choses… Pour le moment, je n’arrive pas à encaisser ce que j’ai appris et je ne suis pas sûre de parvenir à être assez objective, j’aimerais pouvoir te dire la vérité mais je ne suis même pas certaine de la détenir. C’est gentil de me laisser du temps, j’en ai vraiment besoin. Tu ferais vraiment ça pour Zéphyr ? Ce serait incroyablement généreux de ta part… Il faudrait qu’on s’organise bien sûr, je ne vais pas te demander de lui donner tous ses repas, c’est beaucoup de travail mais peut-être qu’on pourrait s’arranger pour réussir à le priver petit-à-petit… Ohlala, j’y crois pas t’es géniale ! Merci ! »

Compréhensive, je ne voyais pas quoi faire d'autre à part continuer d'acquiescer à ses mots. Les parents étaient devenu un sujet tabou pour chacune d'entre nous, et je pouvais tout à fait comprendre qu'elle ne veuille pas en parler. Tout du moins pour l'instant. Ma curiosité n'avait qu'à retourner dans son trou, elle ne serait pas satisfaite aujourd’hui. Mais tant pis, je n'allais quand même pas forcer Rhiannon à tout me dire. Elle avait le droit d'avoir ses secrets, et je savais bien qu'il y avait des choses qu'il valait mieux ne pas dire sous le coup de la colère. Cependant, j'étais tout de même déconcertée par sa toute nouvelle haine. Rhiannon ne m'avait jamais semblé être quelqu'un de rancunier, alors la voir ainsi, refouler toute sa colère contre son père, cela semblait assez irréel. Mais beaucoup de choses avaient changées depuis l'année précédente, moi y compris. Alors je ne pouvais que m'asseoir sur mes idées préconçues et accepter les changements qui s'étaient produits en mon absence. C'était la moindre des choses.

« Bien sûr, je comprends. Prends ton temps. » Répondis-je en souriant. « Mais bien sûr que je vais t'aider, je vais quand même pas te laisser toute seule dans ta merde ! Dis-moi ce que je dois faire, et je le ferais. Je suis sûre qu'avec nous deux comme diététiciennes, à la fin de l'année, il aura perdu tous ses kilos superflus. »

C'est vrai qu'en y réfléchissant bien, c'était assez étonnant de m'entendre proposer mon aide comme ça. Je n'avais pas l'habitude de passer pour quelqu'un de serviable et d'aimable, mais avec Rhiannon, c'était différent. Je n'avais aucun rôle à jouer pour garder ma réputation intacte. Et puis, nous allions vivre dans le même dortoir pour les trois années à venir, alors autant rendre cette cohabitation la plus agréable possible. Si je pouvais aider ma meilleure amie, je le faisais avec plaisir, même s'il était question de s'occuper d'un chat obèse, flemmard et colérique. S'il pensait un seul instant qu'il allait me faire peur ou pire, pitié, il se trompait lourdement. Je n'allais pas me laisser faire par un matou, aussi énorme soit-il. J'avais même hâte que son régime commence entre mes mains, pour qu'il voie un peu à qui il avait affaire.

« Tu ne peux pas me soutenir si tu ne crois pas en mon projet, ça n’a pas le moindre sens. Je ne te demande ni ton soutien, ni ton approbation, si tu n’as pas envie d’y croire c’est ton problème, ne te cherche pas d’excuses. Mais ne viens pas de dire que tu me soutiens parce que si véritablement tu souhaites m’encourager à accomplir un projet pour lequel tu n’as pas le moindre espoir ça voudrait dire que pour toi, je vais droit dans le mur et que tu me laisses y aller. C’est toi qui as abordé le sujet et je n’allais pas te laisser balayer mes convictions sans rien faire, mais je n’ai jamais cherché plus que ça à te retourner le cerveau pour t’obliger à poursuivre les mêmes rêves que les miens. »

Surprise par ses mots, j'ouvris la bouche, incapable de dire quoi que ce soit. Non, elle ne m'avait pas cloué le bec, mais je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'elle me dise des choses pareilles. Je ne voyais pas en quoi l'encourager sans croire à ce qu'elle faisait me rendait hypocrite au point de laisser ma meilleure amie foncer droit dans le mur, et ce sans filet. Tout ce que je voulais dire, c'était que je n'étais pas d'accord avec sa vision du monde, mais certainement pas qu'elle avait tort sur toute la ligne et qu'elle devrait arrêter tout de suite si elle voulait avoir une chance de récupérer un semblant de réputation. Je connaissais suffisamment bien Rhiannon pour savoir qu'elle était capable de faire beaucoup de choses si elle s'en donnait les moyens, et il était clair qu'elle comptait remuer ciel et terre pour ce projet. Et je la soutiendrais toujours et je ne laisserais personne lui marcher sur les pieds sous prétexte qu'elle défend des idées indéfendables. Je ne pensais pas que c'était peine perdue pour le reste du monde, mais tout ce que je disais, c'était que je n'étais pas du tout prête à penser à quelqu'un d'autre – ou à quelque chose d'autre – que moi. Je ne pouvais pas, et je ne voulais pas. Je me débattais suffisamment avec mes problèmes familiaux, je n'avais pas besoin de rajouter des éventuels problèmes de pollution, d'utilisation abusive de papier ou encore de comportements dégradant et désobligeant.

« Je... Ecoute, c'est totalement ridicule cette histoire. Si je te soutiens, parce que t'es mon amie, et que je vais pas te dire que tes idées sont bonnes à jeter et que tu dois trouver une nouvelle cause à défendre. » Ripostai-je en essayant de garder mon calme. « Je te soutiens, et je te demande pas ton avis. Mais j'ai pas besoin d'avoir les mêmes valeurs que toi pour ça. Ça n'a rien à voir. »

Je n'étais pas vraiment énervée, j'étais plus choquée qu'autre chose en fait. Je ne savais pas quoi dire, puisque de toute façon, quoi que je dise, Rhiannon trouverait le moyen de retourner mes mots contre moi et me dire que je n'étais pas vraiment une amie de dire ça et pas ça. J'avais quand même le droit d'avoir mes propres valeurs, et sauver la planète ne faisait absolument pas partie de ma liste de choses à faire. Pour l'heure, tout ce que je voulais, c'était changer de sujet de discussion, ou bien arrêter tout court de parler. De toute façon, au point où on en était, on risquait de se faire plus de mal que de bien en continuant sur cette pente glissante.

« Est-ce qu'on va encore s'engueuler longtemps ? J'ai un devoir de Divination à faire pour demain et je l'ai toujours pas commencé. »

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