Préfète. Moi. J'avais encore du mal à y croire. J'avais reçu la lettre au retour de la croisière. Je pensais y trouver ma liste de fournitures scolaires et rien d'autre. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant une insigne flambant neuve de préfet. Il était tard et papa dormait déjà, alors j'ai sauté partout le plus silencieusement possible, et j'ai passé la nuit à l'admirer, après avoir envoyé une lettre à Nathan pour lui annoncer la nouvelle et lui demander ses disponibilités pour aller faire nos courses. J'espérais qu'il le soit lui aussi. Je n'ai pas beaucoup dormi, j'étais trop excitée pour ça, et le matin, je suis descendue voir mon père, mon insigne accroché à ma robe de chambre. En la voyant, il a fait tombée sa tasse de café par terre. Mais qui allait se soucier d'une marre de café quand sa fille unique se voyait devenir préfète ? Pour me féliciter, papa m'offrit une très belle montre que je portai en ce moment. Il m'obligea aussi à envoyer une lettre à ma mère pour lui annoncer la nouvelle, mais ça, je ne l'avais pas encore fait. J'avais prévu de le faire demain, ou peut-être le week-end prochain. Mais je n'avais pas eu envie de gâcher mes vacances en parlant de ma plus grande fierté à ma mère. Je savais déjà ce qu'elle me répondrait de toute façon. « Apparemment tu n'es pas bonne à rien. Ce n'est pas trop tôt. » Pff...

La fin des vacances s'était bien passée, jusqu'au matin du départ. J'étais toujours un peu angoissée avant chaque rentrée, mais là, c'était pire. Je savais que, dès que le train quitterait le quai, je devrais endosser mon rôle de préfète. Et ça me faisait un peu peur. Même si j'étais super contente d'avoir été nommée. Nathan m'a beaucoup rassuré durant le trajet, me rappelant que je n'étais pas seule, que je n'avais pas à porter le monde sur mes épaules etc... Il avait raison, bien sûr, mais ça ne m'empêchait pas d'être angoissée. Au banquet de début d'année, une autre surprise nous attendait. McGonagall, notre nouvelle/ancienne directrice. Et en la voyant, toutes mes craintes s'évaporèrent. J'avais la certitude que cette année se passerait bien maintenant. Grâce à McGonagall. Montrer la salle commune aux premières années fut plus long que je le pensais, même avec l'aide d'Absolem, l'autre préfet. Après avoir répondu à toutes leurs questions, j'avais une seule hâte : monter dans mon dortoir et prendre une douche pour me relaxer. Callie et Lyra étaient dans la salle commune, et j'espérais ne pas trouver January dans le dortoir. Avec un peu de chance, elle serait encore en bas, à parler avec ses frères ou Asling, ou peu importe qui d'ailleurs. Tout ce que je voulais, c'était de ne pas me retrouver seule avec elle là-haut. C'est sur cette prière que je pénétrai dans ma chambre, avant de me stopper net. Une fille que je ne reconnaissais pas était assise sur sa valise en train de lire. Pendant un instant, je crus que je m'étais trompée de porte, mais il y avait bien marqué « Cinquième année » dessus, alors ça ne pouvait pas être le cas.

« Allo! Je m’excuse, mais est-ce que ce lit est pris ? Je suis votre nouvelle co-chambreuse… Comme il n’y avait pas de bagage, je me suis mise ici, mais je ne connais pas les autres alors… Moi, c’est Sunny. »

Et soudain, tout fut plus clair dans ma tête. On m'avait dit qu'une élève avait sauté une classe, et passait directement en cinquième année, mais j'avais pensé qu'elle appartiendrait à la maison Serdaigle, aussi, je n'avais pas écouté cette information. Après tout, les bosseurs, ce sont eux. Après réflexion, j'aurais peut-être dû, histoire de ne pas paraître aussi étonnée que je l'étais en cet instant.

« Salut. Non, il n'est pas pris, tu peux t'y installer. »

Je m'approchais du lit à gauche du sien, qui se trouvait être le mien, et m'assis dessus avant de m'adresser à ma nouvelle camarade de chambre.

« Enchantée, moi c'est Emily. Et pour ce qui est des autres filles, il y a Lyra Carter, qui dort dans le lit à côté du mien, puis Callie Mulligan, et January Shiver. » Dis-je en montrant à chaque fois le lit de mes camarades. « Si tu as des questions sur les cours ou autres, tu peux me demander, c'est mon rôle maintenant. » Ajoutai-je en baissant les yeux vers mon insigne. « Mais je t'avoue que j'aimerais beaucoup prendre une douche avant, si ça ne te dérange pas. Tu pourras profiter de ce temps pour ranger tes affaires. »

Sunny releva la tête pour remarquer la nouvelle arrivante. Nouvelle arrivante était un fort mot, car c’était clairement quelqu’un qui était habitué d’être ici, contrairement à elle. On aurait dit qu’elle avait vu un fantôme à la voir s’arrêter si drastiquement. Clair que personne au monde ne s’attendait à la voir ici. Elle regarda rapidement la porte pour vérifier qu’elle ne s’était pas trompée d’endroit. Elle ne put que sourire discrètement en voyant l’étonnement de l’élève. Et oui, tu es bien au bon endroit, c’est moi qui sort du décor. Elle eut l’air de reprendre son esprit car elle reprit en lui indiquant qu’elle pouvait s’installer sur ce nouveau lit. OUF! Une chose de moins à penser, et surtout elle n’aurait pas besoin de déplacer sa malle.

Elle s’installa sur le lit à gauche du sien. Pendant les présentations et le détail de chacun des lits, elle ne put qu’être très souriante. Dans son regard, elle ne savait pas si elle l’avait jugé, ni si elle trouvait sa présence déplacé. En fait, elle avait clairement la crainte majeure de ne pas être à sa place et d’être traité comme une petite sœur, une junior, plutôt qu’une égale et une amie, mais cela c’était à elle de se donner sa chance. Elle répétait les noms des autres, après qu’elle le nommait et associait les bagages aux noms; il ne lui resterait qu’à les associé à des visages par la suite. «Lyra.», «Callie», «January». Elle hocha la tête. Elle serait 5 dans cette chambre cette année. Elle n’avait jamais autant de cochambreuses, elle espérait qu’aucune ne serait comme Miley. «Des choses que je devrais savoir d’elles ? J’aimerais ne pas me faire détesté d’aucune d’entre vous. » Elle semblait un peu inquiète, mais déterminé.

Son rôle maintenant? Elle inspecte l’étudiante bien installée sur son lit. Et remarqua par la suite l’insigne de préfète. Ça alors, elle ne s’attendait pas à cela. Elle avait bien compris que plusieurs préfets n’étaient plus, mais de se retrouver dans la même chambre que l’un d’entre eux, elle n’avait carrément pas imaginé. Elle n’était pas certaine si elle était contente ou pas, mais elle pouvait considérer que c’était une bonne nouvelle pour sa nouvelle amie. Du moins, elle espérait qu’elle deviendrait amie. Timidement, elle souhaita un : «Félicitation Emily. Je n’avais pas remarqué l’écusson! ». Elle démontra une vive curiosité et un engouement à sa voisine de lit. Elle lui indiqua qu’elle voulait prendre une douche, et elle hocha la tête. «Vas-y! Maintenant que je sais que je peux m’installer, je devrais en avoir pour un petit moment à tout placer! On se reparle après ta douche ? Tu me parleras des autres aussi ? Je sais que je te l’ai demandé plus tôt, mais ce n’est pas pressant, nous avons toute l’année pour se connaître! »

Pendant que son aînée quittait pour profiter d’un repos et du bien-être, elle s’occuperait de préparer son environnement pour les prochains mois. Enthousiasme, elle se retourna vers sa valise qu’elle commençait à ouvrir et étaler tout son contenu sur le matelas. Triant ces nouveaux vêtements avec minutie comme s’il était de l’or. Ils étaient neufs! Des vrais vêtements neufs et non des vieux vêtements d’un autre membre de sa famille. Elle sorti son nécessaire à toilette et ces produits. Fourra sa valise sous son lit, puis commença à ouvrir et vider sa malle. Sortant les couvertures, oreiller, une montagne de bouquin. Tous neufs! Elle les triait et leurs jetait un œil pour la première fois. Ils étaient beaux, elle jubilait. Comment pouvait-elle être si heureuse d’avoir des bouquins ?

« Des choses que je devrais savoir d’elles ? J’aimerais ne pas me faire détesté d’aucune d’entre vous. »

S'il y avait des choses à savoir sur elles ? Oh oui, il y en avait même beaucoup. Pour commencer, aucune d'entre nous n'aimait traîner au lit le matin, nous étions plutôt des lève-tôt. Callie se levait en général avant tout le monde, pour profiter du matin naissant pour faire un peu de sport avant de débuter sa journée. Januray en profitait pour passer des heures entières dans la salle de bain, et Lyra et moi étions plus du genre à se lever pour aller à la bibliothèque. D'ailleurs, Lyra et moi n'étions pas très amies avec January. Cette fille se prend pour le centre du monde, et si par malheur, quelqu'un avait l'audace de revendiquer sa place de fille la plus populaire du collège, je ne serais pas surprise qu'il y ait un meurtre dans l'enceinte de l'école. Sunny avait tout un tas de choses à apprendre sur chacune d'entre nous, mais je n'étais vraiment pas la mieux placer pour lui en parler, je ne savais pas quoi dire. Tout ce à quoi je pensais était dénué d'intérêt. Les filles n'auraient qu'à se présenter d'elles-même quand elles monteraient, et puis voilà.

« Je pense que tu devrais apprendre ça toi-même. Je ne suis pas forcément proche de tout le monde, et je ne voudrais pas t'influencer en te parlant d'elles. Mais je m'excuse d'avance de la part de nous toutes si tu as le sommeil léger. Je ne sais pas comment étaient tes anciennes camarades de dortoir, mais nous on se lève assez tôt. »

C'était la seule chose que je trouvais importante à dire, même si en semaine, ça avait moins d'intérêt. Nous étions tous forcés de nous lever tôt pour aller en cours. Mais le week-end, rien ne nous empêchait de rester au lit toute la matinée. Sauf qu'on n'aimait pas ça. Après, ça nous arrivait de temps en temps quand même. En cas d'insomnie, ou de fatigue extrême, ou parfois même de flemme aiguë. Mais généralement, à neuf heures et demi le samedi et dimanche, le dortoir était désertique.

« Félicitation Emily. Je n’avais pas remarqué l’écusson ! »

Gênée, je murmurai un léger « merci » avant d'annoncer que j'aimerais bien prendre une douche avant de continuer notre discussion.

« Vas-y ! Maintenant que je sais que je peux m’installer, je devrais en avoir pour un petit moment à tout placer! On se reparle après ta douche ? Tu me parleras des autres aussi ? Je sais que je te l’ai demandé plus tôt, mais ce n’est pas pressant, nous avons toute l’année pour se connaître! »

Soulagée d'apprendre que ça ne dérangeait pas du tout Sunny si je l'abandonnais cinq à dix minutes, je me levai et m'agenouillais près de ma valise, posée au pied de mon lit. Je l'ouvris délicatement et j'en sortis ma trousse de toilette et de quoi me changer. Je ne comptais pas redescendre dans ma salle commune, alors un pyjama fera largement l'affaire. J'attrapai aussi une serviette avant de m'éloigner en direction de la salle de bain. Je posais mes affaires près du lavabo et détachai mes cheveux. Je sortis ma brosse de ma trousse de toilette et commençai à les coiffer en revenant vers la chambre.

« J'en ai pour dix minutes grand max, mais si tu veux utiliser les toilettes, tu peux entrer, je laisse ouvert. »

Revenant dans la salle de bain, je sortis mes produits de douche et fis couler l'eau pour qu'elle se réchauffe. Puis, je me déshabillai rapidement et rentrai sous la douche en tirant le rideau. L'eau chaude me fit un bien fou. Avec tout le stress que j'avais accumulé aujourd'hui, j'avais enfin un peu de répit. Je me douchai rapidement et sortis de la douche en nouant une serviette au-dessus de ma poitrine. J'attrapai ma brosse à dents et mon dentifrice et je me brossai les dents avant de m'habiller. Une fois prête, je retournai dans la chambre. Sunny était encore en train de ranger ces affaires.

« J'y pense seulement maintenant, mais va falloir qu'on refasse notre planning de salle de bain maintenant. Mais on verra ça quand les filles seront là. Tu as besoin d'aide ? » Demandai-je en m'approchant d'elle.

Spoiler:

C’était gentil de sa part comme quoi elle pensait l’influencer si elle lui parlait trop des filles. En même temps, elle pouvait comprendre qu’elle ne s’entende pas forcément avec tout le monde, ce n’est pas parce qu’elles partageaient le même dortoir depuis de nombreuses années, qu’elles étaient les meilleures amies du monde. C’était quand même dur à concevoir pour elle, elle aurait cru arriver dans un groupe qui se tenait, mais il fallait bien se rendre compte que ce n’était pas tout le monde qui avait les mêmes affinités. Elle lui confirma une seule chose par contre, c’était qu’elle était toute levé tôt le matin. Chose qui aurait tôt fait d’énerver la petite nouvelle qui aimait bien trainée au lit le matin. Elle n’aimait pas trop sortir de ces couvertures le matin, bien au chaud et c’était la motivation de bien réussir qui avait créé des miracles l’année d’avant pour la motiver à se prendre en main. Cette année n’allait pas être de tout repos, pas avec le rattrapage en plus, il faudrait probablement qu’elle se force encore et ce pour l’unique raison qu’elle détesterait se planter pour l’année de BUSES alors qu’elle avait fait un brio l’année antérieur. Bonjour le matin, alors! Et puis, si elles se levaient toutes de bonne heure, elle n’aurait qu’à suivre le mouvement, ce qui pourrait s’avérer très pratique.

« Je t’avoue que en 1er et 2e, j’aimais bien flâner dans mon lit. L’an passé, j’étais trop occupé par mes études pour me le permettre, et pour cette année… je pense que la lourdeur de la tâche à venir va finir par me jeter toute seule en bas de mon lit. En plus, si vous vous levez toutes tôt, j’imagine que ça ne sera que plus facile de suivre le mouvement du groupe. » Dit-elle en avouant sa tendance à vouloir coller dans ces draps, en haussant les épaules. En même temps, la seule chose qu’elle hésitait à s’avouer était qu’elle risquait probablement ne pas dormir du tôt si les éléments se déchainait et que l’orage se présentait. Miley et Helen était au courant pour l’endurer depuis toutes ces années. Et elle se doutait que probablement d’autres filles étaient au courant de sa condition, disons particulière. Elle se doutait bien qu’elles finiraient par le deviner si elle s’éclipsait toujours à ce moment-là… Non, non, elles ne leurs feraient pas subir, et espérait grandement que tous ceux qui était au courant de sa phobie du tonnerre allait garder ce fait pour eux. Personne ne méritait de la voir dans cet état-là. Elle ne put que pensée à Emrick qui avait été si gentil de vouloir se proposer de l’aider, quand elle lui avait avoué, mais il ne serait capable d’imaginer la profondeur de sa peur. Après une nuit d’orage, peut-être seraient-elles toutes trop épuisées pour se lever. Cette pensée, la fit sourire.

Pendant qu’Émily ramassait son nécessaire de toilette, Sunny commença à jeter un coup d’œil à sa valise et sa malle. La vidant sans se presser. Replaçant ces morceaux de vêtements, qui avaient été chiffonnée au passage dans le voyage du train. La préfète se dirigea vers la salle de bain, puis revint pour lui dire qu’elle laisserait la porte ouverte au besoin. Sunny acquiesça en hochant la tête et une fois que celle-ci disparut derrière la porte, entendit l’eau qui s’était mise à couler.

Elle plaçait un à un ces effet sur la commode à côté de son lit. Elle avait l’air assez satisfaite lorsque la préfète finit par sortir de la salle de bain. Elle avait l’air fraiche comme la rose. Elle avait raison, certaines choses allaient changés maintenant qu’elle était là. « Oui, j’imagine. Je tiens quand même à pouvoir me doucher de temps en temps. » Dit-elle en riant, la tête enfouis dans sa malle. « Euh, oui en fait. Mon manuel de 4e de potion s’est glissé dans le fond de la malle, et j’aimerais arriver à le déloger sans avoir à sortir tous mes vêtements réguliers. Tu m’aides ? »

« Je t’avoue que en 1er et 2e, j’aimais bien flâner dans mon lit. L’an passé, j’étais trop occupé par mes études pour me le permettre, et pour cette année… je pense que la lourdeur de la tâche à venir va finir par me jeter toute seule en bas de mon lit. En plus, si vous vous levez toutes tôt, j’imagine que ça ne sera que plus facile de suivre le mouvement du groupe. »

J'imaginais bien oui. Si elle avait réussi à sauter une classe, ce n'était pas pour rien. Elle devait avoir bosser jour et nuit pour ça. A moins qu'elle ne soit un petit génie, mais dans ce cas-là, elle aurait du atterrir à Serdaigle, pas ici. J'étais une grande bosseuse, mais pas au point d'avoir la chance – ou la malchance en fait, je pense – de sauter une classe. Maintenant, elle allait devoir bosser deux fois plus que nous tous. Le programme de quatrième année était une sorte de transition entre le facile et le plus difficile, et malgré ce qu'on en pensait, ce n'était pas une année qu'on pouvait manquer sans peur d'avoir des lacunes. Du coup, Sunny allait avoir énormément de boulot. Je ne serais même pas étonnée de finir par la voir se lever avant Callie pour se trouver un coin tranquille et bosser avant les cours ou avant l'ouverture de la bibliothèque.

« Tu as sans doute raison, mais on essayera de ne pas faire trop de bruit. Je ne peux rien te promettre de la part des autres, mais en tout cas, en ce qui me concerne, je te promets que tu ne m'entendras pas. »

J'étais plutôt discrète comme fille. Je marchais sur la pointe des pieds pour ne réveiller personne, je préparai toutes mes affaires la veille, comme ça, je n'avais pas à fouiller dans mes affaires pendant des siècles pour trouver quoi me mettre après ma douche, et je ne ne mettais mes chaussures qu'une fois dans la salle commune pour ne pas avoir un pas trop lourd en sortant de la chambre. Ce serait vraiment bête de réveiller quelqu'un à la fin, après tous les efforts mis en œuvre pour ne réveiller personne. Du coup, en général, j'arrivais à me glisser hors du dortoir « ni vu ni connu ». Même avec la porte qui grinçait une fois sur deux. En fait, il fallait l'ouvrir très lentement, et la refermer tout aussi lentement en vérifiant qu'on entend le petit clic signe qu'elle est bien fermée pour qu'un courant d'air ne vienne pas la claquer férocement. Vous l'aurez compris, c'était tout un art de sortir de ce dortoir sans se faire voir. Mais chacune de nous avait vite appris à se faire discrète. Même January, c'est pour dire... Sunny y arriverait sans problème à son tour si elle se levait avant nous.

« Oui, j’imagine. Je tiens quand même à pouvoir me doucher de temps en temps. Euh, oui en fait. Mon manuel de 4e de potion s’est glissé dans le fond de la malle, et j’aimerais arriver à le déloger sans avoir à sortir tous mes vêtements réguliers. Tu m’aides ? »

Après une aussi bonne douche, je ne pouvais qu'acquiescer à cette réponse, et je ris avec elle. Il n'y avais pas trop à s'inquiéter tout de même. La salle de bain était occupé surtout le matin, mais si elle voulait prendre sa douche le soir, elle n'aurait aucun problème à trouver un créneau. Il m'arrivait aussi de me doucher le soir, même si je préférais le faire le matin, juste pour être sure d'avoir le temps de prendre ma douche. C'était surtout quand je me lavais les cheveux en fait, parce que j'aimais bien les laisser sécher à l'air libre et le soir, je ne risquais pas d'attraper un rhume sous mes couettes.

« T'inquiètes pas, tu auras le temps. » Répondis-je en souriant. « Ca marche. Par contre, il va falloir que tu te décales un peu, je vais tenter un sort. »

J'attrapai ma baguette sur le rebord de ma table de chevet, et lançai :

« Accio livre de Potions de Sunny. »

Spoiler:

Le membre 'Emily S. Brown' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 5

Elle sourit. Elle ne voulait pas la découragé, mais elle avait le sommeil léger alors il était presque certain qu’elle se réveillerait tant bien qu’il essaie de se faire passer pour des coups de vents. « Tu sais, ce n’est pas si grave…» Elle voulait clairement qu’elle se sente à l’aise avec elle. Une intégration douce et fluide. Pour le moment, tout se déroulait bien. Du moins, elle l’espérait. Elle n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec son aînée par le passé et bizarrement, elle se sentait le besoin d’essayer d’être son égale maintenant qu’elle était de la même année. Peut-être était-ce le besoin de se sentir inclus. L’année antérieure, elle n’avait pas eu l’impression d’avoir ce besoin, et pourtant, il y était bel et bien.

Elle était accroupie devant son coffre, bien décidé à sortir quelques menus objets qui lui seraient utile pour débuter l’année. Sa malle bien couverte, et penchée au-dessus, elle glissa sa main dedans à faire d’en sortir son manuel de potion de 4e. Malgré ces mains fines et habiles, elle n’arrivait pas à le déloger. En fait, elle pensait que c’était le bon livre, mais après avoir retiré sa main, elle put remarquer le manuel d’Histoire de la Magie. Mauvaise pioche. Elle le posa au sol. Emily lui offrit son aide, elle ne pouvait pas dire non. Alors qu’elle lui disait de se décaler un peu et qu’elle la voyait sortir sa baguette, elle attrapa le bouquin d’Histoire, se leva et se dirigea vers la commode.

Ce devait être un sort de 4e, car elle ne le connaissait pas. D’où elle se tenait, elle ne voyait pas si le résultat du sortilège avait été concluant. Elle lâcha un : « Et puis? » rempli d’espoir. Pour finalement se rendre compte en s’approchant de nouveau que ça avait été un échec. Elle haussa des épaules, en considérant la fatalité, avant de se remettre devant sa malle. « On fait la chaîne? » Dit-elle en sortant une pile de vêtement de ville encore soigneusement plié. « Mets-les sur le lit, on les remettra dedans après. Je n’en ait pas besoin pour les cours, du coup, j’ai l’habitude de les laisser dans la malle. » C’était aussi plus facile de savoir où elle en était dans ces uniformes, comme cela. De plus, lors des autres journées, tous ces vêtements étaient propres et rangés et donc elle avait l’embarras du choix. Elle lui tendit un manuel d’Arithmancie de 4e, suivi de celui de 5e. Soudainement l’idée de lire les deux manuels l’un après l’autre lui donnait un peu la nausée et des vertiges. Des séries, interminables de chiffres à n’en plus finir, à en devenir fou. C’était un peu ridicule. « C’est quoi tes options, toi ? »

« Tu sais, ce n’est pas si grave…»

Pas si grave... mouais... je connaissais des gens – mon père par exemple – qui ne supportaient pas d'être dérangé dans leur sommeil. En fait, papa devenait très vite aigri quand il n'avait pas ses sept heures de sommeil. En ce qui me concernait, je n'avais pas besoin de dormir énormément, mais quand mes nuits ne dépassaient pas huit heures, je me sentais faible et impuissante tout le reste de la journée. Et j'étais beaucoup plus émotive que d'habitude aussi. Un rien me faisait monter les larmes aux yeux, et je ne mangeais pratiquement rien au petit déjeuner. En fait, c'était un peu comme si j'étais malade, mais sans le nez qui coule, la tête qui tourne et les sueurs froides. Mais bon, si Sunny n'y voyait pas de problèmes, je n'avais rien à ajouter.

Je partis ensuite dans la salle de bain pour prendre une douche. Puis en revenant, je proposai mon aide à Sunny pour trier ses affaires. Elle voulait récupérer un livre sans enlever toutes ses affaires de sa valise. Naturellement, je tentai un sort appris en quatrième année. Mais à mon grand étonnement, rien ne se passa. Pourtant, je m'étais entraînée pendant des heures entières à effectuer ce sortilège. Les vacances avaient du affaiblir mes ressources et j'avais de nouveau besoin de m'entraîner souvent. En même temps, après avoir passé deux mois sans lancer de sorts, il ne pouvait guère en être autrement. Déçue, je fis un non de la tête pour répondre à la question de Sunny. Et puis rien du tout, malheureusement...

« On fait la chaîne ? Mets-les sur le lit, on les remettra dedans après. Je n’en ait pas besoin pour les cours, du coup, j’ai l’habitude de les laisser dans la malle. »

Toujours embêtée d'avoir raté mon sortilège, j'attrapai la pile de linge que me tendais Sunny et la posait sur le lit comme elle me l'avait indiqué. Ce n'était vraiment pas un bon moyen de faire bonne figure devant ma nouvelle camarade de dortoir. Je n'avais pas essayé de faire mon intéressante, loin de là – ce n'était vraiment pas mon genre – mais j'avais pensé qu'un sort de quatrième année pourrait être intéressant, puisque justement, Sunny n'avait pas fait de quatrième année. Maintenant, elle allait pensé que j'étais une bonne à rien et que je ferais mieux de retourner en première année pour revoir mes bases. Un échange d'élève, c'était toujours mieux vu qu'une troisième année qui passe en cinquième...

« Tu sais, tu peux les mettre dans le placard. Normalement, January utilise les placards vides, mais comme t'es là, tu pourrais lui demander de t'en laisser un. Enfin... en fait, elle te le rendrait puisqu'il est à toi. Bon, je te cache pas qu'elle risque de ne pas être contente, mais ce placard te revient de droit. Et puis, il lui en reste toujours un. Le sien. »

Heureusement que j'avais dit que je ne voulais pas l'influencer dans ses première impressions de ses nouvelles camarade de dortoir... Non, parce qu'autrement, j'aurais dit un truc méchant dans ce genre-là sur une fille que je n'aime pas, comme January par exemple. Franchement, j'étais vraiment incroyable comme fille. A dire quelque chose et me contredire juste après. J'avais moi-même du mal à y croire, mais c'était sorti tout seul. Et puis... ce n'était pas si méchant si c'était vrai, non ?

« C’est quoi tes options, toi ? »

Sunny venait de sortir ses deux livres d'Arithmancie. Ce qui l'amena sur le sujet des options. Cette matière ne faisait pas partie des miennes mais j'avais comme l'impression que cela ressemblait à s'y méprendre aux mathématiques à l'école moldue. J'avais feuilleté un livre à ce sujet en fin de deuxième année, mais ça ne m'avait pas du tout inspiré. J'avais donc choisi l'Etudes des Runes qui m'avait paru largement plus intéressante que d'étudier des chiffres.

« Etudes des Runes et Soins aux Créatures Magiques. Et toi ? En dehors de l'Arithmancie, je veux dire. »

Elle voyait dans la réaction d’Émily qu’elle n’était pas satisfaite d’avoir raté son sort. Elle l’aurait bien tenté, mais elle se doutait que c’était un des nombreux qu’elle se devrait d’apprendre en vitesse au début de l’année pour ne pas accumuler trop de retard. Elle semblait déçue et un peu frustré. Elle pouvait la comprendre après tout, elle aussi aurait détesté rater un sort auquel elle avait passé si de temps à travailler pour le maîtriser les années antérieurs. Elle aurait bien tenté sa chance mais après tout, lancer un sort sans la connaissance approprié pourrait autant bien causer plus de problème que si elle utilisait ces mains pour faire la salle besogne. Elle lui suggéra de faire la chaine pour sortir ces effets plus efficacement de sa malle plutôt qu’elle se lève continuellement pour faire l’entre deux. Ce qu’elle sembla accepté malgré son embêtement encore flagrant. Elle lui sourit, sincère, très contente d’avoir son aide malgré tout, alors qu’elle lui tendait une deuxième pile de vêtements.

Elle lui suggéra de prendre un des placards. Elle hocha la tête. Visiblement cette January semblait une adepte de la mode ou soit elle avait beaucoup trop de vêtement. Elle se doutait bien que les placards n’étaient probablement pas encore rempli dû au fait qu’elle était dans cette chambre depuis vraiment longtemps et qu’appart Emily personne d’autre ne s’y était présenté. Elle voyait mal comment quelqu’un pourrait déjà avoir mis la main sur les placards. « Ça ferait changement! Si tu peux aller si le mien est vide ça serait génial avant que je remettre le tout dans la malle par la suite. » Elle prit une pause, tendit une troisième pile. « Autre que toi, j’ai encore vu personne. Je doute qu’elle ait encore eu le temps de défaire ces malles. Après tout, comme tu le dis, c’est censé être mon placard, j’imagine qu’elle comprendra en voyant qu’il y a des vêtements dedans et en voyant des affaires, que quelqu’un d’autre en a pris possession, non ? »

Elle sentait un petit peu d’animosité dans les paroles de la préfète, elle ne semblait pas trop l’aimer cette January. Des tensions entre filles ce n’était pas vraiment des choses rares, mais elle semblait vouloir dire que l’autre demoiselle s’étendait beaucoup trop à son goût. «Tu l’aime pas trop, cette fille, non ? Tu sais ce n’est pas grave. J’imagine que c’est soi une histoire de petit-copain ou de communication. Les trucs habituels, quoi.»

Elle lui tendait encore une petit pille, dont deux livre d’Arithmancie qu’elle n’avait pas besoin pour le moment. Lorsqu’elle lui demanda quelles étaient ces options, elle fût déçue de se rendre compte qu’elle ne partageait aucune avec la jeune fille. Et le rappel de ces aventures passés dans le cours de Créatures Magiques lui revint et n’était pas vraiment joyeux, son sourire se distordit un peu, puis elle roula des yeux. Fichus bestioles. « J’avais Soins l’an passé, j’ai changé pour Vol, parce que la majorité des créatures réagissaient vraiment mal en ma compagnie; et ce malgré tous les conseils du prof’ et la supervision. Un balai a moins de dent et a moins de chance de vouloir me mordre… voir m’attaquer. »

C’était vraiment de des mauvaises expériences. Elle se disait qu’elle pourrait en rire un jour, mais c’était vraiment trop frais dans sa tête pour le moment pour s’en détaché comme cela. Elle finit par mettre sur le manuel qu’elle cherchait et le tint à deux mains, bien heureuse et satisfaite. Elle se tenait à genoux devant le coffre depuis un petit moment-là, elle se leva puis demanda : « Elle est ou cette armoire, qu’on aille voir, si je peux l’utiliser. »

« Ça ferait changement ! Si tu peux aller si le mien est vide ça serait génial avant que je remettre le tout dans la malle par la suite. Autre que toi, j’ai encore vu personne. Je doute qu’elle ait encore eu le temps de défaire ces malles. Après tout, comme tu le dis, c’est censé être mon placard, j’imagine qu’elle comprendra en voyant qu’il y a des vêtements dedans et en voyant des affaires, que quelqu’un d’autre en a pris possession, non ? »

Sunny me tendit une troisième pile de vêtement, que j'attrapai avant de poser sur le lit. Puis profitant d'une pause, je me redressai et allai voir si son placard était opérationnel. Comme elle le pensait, il était encore vide pour le moment, mais ça n'allait plus tarder. J'imaginais déjà la tête de January quand elle verrait le placard rempli d'affaires qui n'étaient pas les siennes. C'était dans ces moments-là que j'aimerais avoir mon propre appareil photo. J'avais dû emprunter celui de mon père pour la croisière, mais jamais il ne me laisserait l'emmener à Poudlard toute une année, il y tenait trop.

« C'est bon, on peut mettre tes affaires dedans si tu veux. Oh, tu ne la connais pas, ça se voit. Elle n'est pas méchante, mais elle est assez... spéciale dans son genre. Elle aime bien que tout soit comme elle veut, alors elle risque de ne pas être contente en voyant qu'elle n'a plus que le sien. »

Je retournai vers le lit de Sunny et m'asseyais là où il n'y avait pas encore de vêtement. Il me semblait plus intelligent de vider toute sa valise avant de faire le tri dans ses affaires, et de ranger ses vêtements comme elle le voulait. Cela étant dit, il faudrait aussi que je range mes affaires, puisque January était capable de tout quand il s'agissait de m'énerver. Je l'imaginais bien prendre mon placard en otage sous prétexte qu'il était encore vide quand elle est arrivée dans le dortoir.

« Tu l’aime pas trop, cette fille, non ? Tu sais ce n’est pas grave. J’imagine que c’est soi une histoire de petit-copain ou de communication. Les trucs habituels, quoi. »

Je sortis de mes pensées en entendant la réflexion de la nouvelle cinquième année. Elle n'avait pas tort au sujet de January, je ne l'aimais pas. Mais ça n'avait absolument rien à voir avec un garçon, ou la communication. Et d'ailleurs, qu'est-ce que c'était supposé vouloir dire ? Qu'on ne savait pas communiquer elle et moi ? Je le savais, j'aurais du garder mes réflexions à son sujet pour moi, mais Sunny m'avait tendu trop de perches, et même si je ne voulais pas l'influencer, j'avais quand même le droit de dire ce que je pensais des autres, non ?

« Euh ouais... on n'est pas vraiment les meilleures amies du monde elle et moi. Mais ça n'a aucun rapport avec ce que tu penses. On s'aiment pas, c'est tout. »

Et c'était le moins qu'on puisse dire. Entre son amitié avec Nathan et son couple tout frais avec Asling, on pouvait en effet croire que notre inimitié avait quelque chose à voir avec les garçons. Mais ça remontait bien avant tout ça, à l'époque de notre première année. Ses allures de princesse et sa manière de se comporter m'avait très rapidement énervée, et j'avais préférée me retrouver le plus loin possible d'elle. Les garçons, en particulier Nathan, avaient juste empirés notre relation. Je devais avouer que je n'avais toujours pas digéré le fait qu'elle sorte avec Asling, mais c'était uniquement parce qu'il n'avait pas un comportement irréprochable en ma présence. Il s'amusait à me déstabiliser, et je n'aimais pas ça. Mais en dehors de ça, il était plutôt sympa comme garçon, et je l'appréciais.

« J’avais Soins l’an passé, j’ai changé pour Vol, parce que la majorité des créatures réagissaient vraiment mal en ma compagnie; et ce malgré tous les conseils du prof’ et la supervision. Un balai a moins de dent et a moins de chance de vouloir me mordre… voir m’attaquer. »

La conversation dériva sur les options au moment où Sunny commença à sortir ses livres de cours. Je les posai sur le sol, puisqu'il ne restait plus beaucoup de place sur son lit. Et puis, les livres de risquait rien par terre, contrairement aux vêtements. Je ne savais pas si elle était sérieuse en disant ça au sujet des balais, aussi je préférai me retenir de rire, malgré l'envie.

« Personnellement, je préfère risquer de me faire mordre par des créatures tout droit sorties de l'enfer plutôt que de monter sur un balais. Je déteste ne pas maîtriser ce que je fais, et je préfère de loin garder les pieds sur terre. »

Je n'avais pas le vertige, mais les balais m'avaient toujours fait peur. Je me souvenais encore de la terreur que j'avais ressenti en première année, quand les cours de vol étaient encore obligatoire. La première fois que j'étais monté sur un balais, j'ai cru que j'allais m'évanouir tellement c'était horrible. J'avais à peine fait un mètre en hauteur que j'avais sauté de mon balais de peur de ne plus maîtriser l'engin. Ce fut la pire journée de ma vie. Heureusement que Nathan avait été là pour me rassurer.

« Elle est ou cette armoire, qu’on aille voir, si je peux l’utiliser. »

Sunny se leva avec son livre de potion dans ses mains. Il avait fallu vider toute sa valise pour mettre la main dessus. Je me levai à mon tour, encore plus embêtée de ne pas avoir réussi mon sort, et lui montrait son placard. J'attrapai soigneusement une pile de linge et l'apportait jusqu'à l'armoire pour les poser dessus.

« Je te laisse te charger de tout ranger ou t'as encore besoin de moi ? Parce que je t'avoue qu'il faudrait aussi que je range ma valise. »

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