J’arrivai nerveusement dans la salle du cours d’Histoire de la magie. Aujourd’hui, c’était à mon tour de présenter mon exposé qui portait sur la Chambre des secrets. J’avais choisi cet exposé car c’était un pan de l’histoire de Poudlard qui m’attirait particulièrement. Tout ce qui était relié de près ou de loin aux quatre grands Fondateurs de l’école m’intéressait beaucoup, alors quand ma sœur Hailey m’avait raconté cette histoire l’été passé, je m’étais promis de faire plusieurs recherches à la bibliothèque lors de la rentrée. Coup du hasard, j’avais appris que l’Histoire de la Chambre des secrets faisait partie d’une liste d’exposé dans laquelle les élèves devaient choisir un exposé, faire des recherches sur le sujet et finalement le présenter en classe. J’avais tout de suite coché mon choix en me disant que je serais vraiment contente de traiter de ce sujet fantastique. Par contre, ma nature m’avait rattrapé : j’étais allergique aux exposés, aux discours devant les autres, aux présentations devant la classe. C’était une chose que je détestais particulièrement, parce que pour une raison que j’ignorais un peu, les autres élèves n’aimaient pas m’entendre parler. Ils se moquaient souvent de moi et de ma façon de m’exprimer. Je ne savais pas pourquoi. Je pensais être très claire quand je parlais mais peut-être qu’à chaque fois, j’avais un bouton sur le front? Ou une crotte de nez sur le bord d’une narine? Heureusement, ce n’était pas tout le monde qui se moquait de moi. Par exemple, Helen, dont j’ai fait la connaissance cette année et qui est une année supérieure à Poufsouffle, prend toujours très aux sérieux nos conversations. On échange des secrets et on parle de tout et de rien. Avant de la rencontrer, j’ouvrais rarement la bouche. Parfois avec Candlynn et Bailee, mais je me sens toujours un peu à part quand je suis avec elles.

Bref, je me dirigeai vers l’avant de l’avant en regardant mes pieds pour ne pas croiser le regard des élèves. J’installe mes dessins sur le bureau devant moi : ils sont mes aide-mémoires pour l’exposé. Il y en a qui procède avec de vraies notes, moi, je me perds dans toutes ces lettres de l’alphabet, je trouve que c’est plus clair faire des dessins. Je jette un œil en biais vers le professeur qui me fait signe de commencer. Avec une grande respiration, je me lance :

« Bonjour, moi c’est Phoebe… ahh… mais vous savez déjà ça… Bahh pour ceux qui ne le savent pas, moi c’est Phoebe. Je suis en deuxième année à Serdaigle et j’aime les licornes. Mais aujourd’hui, je vais vous parler de quelque chose de plus sombre : l’Histoire de la Chambre des Secrets. »

J’avale ma salive en jetant un regard rapide sur mes dessins : celui de la licorne est fait. Bien. Au suivant. Je lève d’un trait ma tête pour concentrer mon regard sur le mur du fond. C’est un truc que m’a donné ma sœur en début d’année, quand elle m’a demandé comment j’allais faire pour présenter mes exposés sans fondre en larme dû à la nervosité. Elle m’a dit « Tu n’as qu’à regarder le mur en face, comme ça, tu regardes droit devant toi sans croiser le regard de personne! ». Je l’adore, ma sœur. Malheureusement, je n’ai pas beaucoup de ses nouvelles ces temps-ci, à croire qu’elle est vraiment absorbée par ses devoirs de préfète et ses BUSE’s. J’ai hâte à cet été, afin de pouvoir récupérer le temps perdu avec elle durant les vacances.

« Comme vous le savez, Poudlard a été fondé par quatre grands personnages : Godric Gryffondor, Helga Poufsouffle, Rowena Serdaigle et Salazar Serpentard. Chacun d’entre eux voulaient assurer l’éducation magique par le biais de cette école. Cependant, ils ne s’entendaient pas tous sur la façon de procéder pour la sélection des élèves : Gryffondor voulait les courageux, Poufsouffle voulait les loyaux et travaillants, Serdaigle voulait les sages et érudits et Serpentard voulait ceux qui ont de l’ambition et qui sont malins. Une querelle opposa Gryffondor à Serpentard, puisque Salazar ne voulait pas laisser entrer les nés-moldus à Poudlard. Il décida donc de quitter l’École mais y cacha un monstre qui, le jour du retour de son descendant, pourrait purifier l’école de tous les nés-moldus. Pendant très longtemps, personne ne savait où se trouvait cette fameuse Chambre. Lors de la première attaque du monstre, il y a environ 75 ans, une jeune fille a été tuée : Mimi surnommée « Geignarde ». La deuxième attaque du monstre a eu lieu il y a environ 25 ans, et si certaines personnes furent pétrifiées, personne ne fut tué cette fois-là, grâce au célèbre sorcier Harry Potter. »

Nouveau coup d’œil rapide à mes dessins : quatre silhouettes de quatre couleurs différentes. C’était fait. Le prochain représentait le serpent et le mot « Voldemort ». Voilà, je me détendais un peu, ça allait bien.

« Le méchant derrière tout ça, à part Serpentard, c’était le sorcier Tom Jedusor, connu sous le nom de Voldemort. C’était lui le descendant de Serpentard. Pour pouvoir accéder à la Chambre des Secrets, y fallait avoir un mot de passe en Fourchelang. Ça, c’est une langue associée au serpent, puisque les serpents et les humains peuvent communiquer entre eux grâce à ça. Je sais pas pour vous, mais moi ça me tente pas de parler aux serpents. Il y a 75 ans, Jedusor était étudiant à Poudlard et c’est lui qui a relâché le monstre une première fois. Il y a 25 ans, c’est encore lui qu’il l’a fait, ou plutôt c’est un souvenir de lui magique qui l’a fait grâce à un journal qui lui appartenait. Ce journal a été mis dans les mains d’une élève qui ne se doutait pas de son pouvoir magique. Harry Potter a sauvé l’élève et a tué le monstre, tuant ainsi le souvenir de Tom Jedusor. »

Sans m’en rendre compte, j’avais repris mon langage familier, maintenant que j’étais à l’aise dans mon exposé, d’autant plus que j’avais presque fini. En fait, j’avais vraiment hâte d’avoir fini.

« Aujourd’hui, on sait que la Chambre des Secrets est cachée derrière un évier dans les toilettes des filles du deuxième étage. Évidemment, personne n’est arrivé à l’ouvrir puisque personne aujourd’hui ou presque ne parle Fourchelang. Moi, je dis qu’ils l’ont forcément détruite, après tout ce temps, pour éviter le moindre risque. On sait aussi que le monstre était un Basilic, un serpent qui tue d’un simple regard et qui fait très peur aux araignées. »

Voilà, j’étais arrivée à mon dernier dessin. Toujours en regardant le mur en face de moi, je dis timidement :

« Des questions? »

La fin de l'année approchait à très grands pas, il ne restait donc plus tellement de temps à Annabeth pour relire tous les livres et parchemins de ses cours, cependant elle trouvait le moyen de se rendre à des exposés. Ce n'était pas une décision anodine avec pour simple but de servir d'excuse afin de ne pas s'enfermer dans un endroit pour relire en silence tout ce qu'il y a à savoir. L'objectif de la manœuvre était de profiter du fait que les exposés racontaient des éléments des programmes en ne s'attardant absolument pas sur tous les détails. C'était un moyen de revoir les cours au moins de façon globale et de rendre également service aux élèves passant devant les autres pour présenter leurs exposés. Comme elle le disait si bien, la jeune femme faisait d'une pierre deux coups. En plus, les élèves qui n'avaient pas encore eût le courage et/ou le temps de préparer leurs devoirs étaient nombreux, du coup c'était parfait pour la française qui trouvait son bonheur un peu dans toutes les matières et à n'importe quel moment de la journée. Bon, parfois elle y allait dans les heures où normalement il y avait des révisions de son programme avec ses professeurs, mais si elle n'y allait pas, c'est que les programmes revus ne lui étaient pas du tout méconnus, au contraire elle les savait assez bien pour ne pas rajouter une couche alors qu'elle pouvait facilement combler ses lacunes sur autre choses.

Aujourd'hui, la Poufsouffle s'était rendue à un exposé d'une petite Serdaigle de deuxième année qui allait compté à l'assemblée présente dans la salle de cours d'Histoire de la Magie l'histoire de la Chambre des Secrets. Comme tout élèves de ce château, Annabeth connaissait ce qu'était la salle et brièvement son histoire cependant elle n'avait jamais vraiment songé à s'intéresser de plus près, sans doute parce qu'un Basilic avait auparavant habité les lieux, endroits qui devaient être sombres, peu rassurants, rien qui ne lui donne le courage de s'y rendre. Ni même de savoir les détails, rien que le nom lui donnait des frissons. Et cette fois n'échappa pas à la règle, quoiqu'elle se maîtrisa tout de même un peu pour ne pas que les élèves derrière ne s'en aperçoive et rigole d'elle, ce n'était pas bon pour son assurance. Elle avait déjà du mal à avoir confiance en elle, y compris dans les cours comme ça, alors si en plus on riait d'elle elle n'allait pas pouvoir se concentrer sur l'exposé. Heureusement, personne ne ria, sans doute personne n'avait vu tout simplement, la française en fût soulagée et pu suivre studieusement le cours, en apprenant un peu plus sur l'histoire de cette fameuse Chambre. Une chose cependant la surpris, elle savait une chose que la Serdaigle n'avait pas dîtes. Il lui parût donc normal d'essayer d'aider la fillette en lui faisant mentionner ce détail. Ce n'était pas parce qu'elle semblait un peu perchée qu'il ne fallait pas être gentille avec elle. C'est donc tout sourire qu'elle leva la main pour se faire interroger.

« Il y a environ 75 ans, tu dis que le Basilic à tué, tu dis aussi que c'est d'un simple regard. Donc on en déduit que la victime à croiser son regard. Cependant, il y a environ 25 ans, les victimes n'ont été que pétrifiés, donc ce n'est pas en croisant son regard directement sinon elles seraient mortes. Ma question est : Comment un Basilic pétrifie t-il une personne ? »

Annabeth avait repris les informations unes à unes, doucement pour ne pas brusquer la petite et surtout pour se faire bien comprendre. La réponse n'était pas difficile et la française avait même laissé quelques indices quand elle avait été interrogé. Normalement, tout le monde savait comment les victimes avaient échappés à la mort, ne se retrouvant que pétrifiées. Néanmoins, cela était important, donc il lui semblait que cette information devait être citée pour que l'exposé soit réussit sur ce sujet là. Ce n'était pas anodin tout de même, il y a quand même une différence entre mourir et être pétrifié, la raison doit donc être mentionnée, c'est une partie de l'histoire comme une autre. Le devoir ne serait pas complet si on expliquait seulement comment le Basilic tue mais pas comment il pétrifie.