Un rayon de soleil traversait majestueusement le dortoir des 7èmes années de Poufsouffle. Oh non, pas déjà… Yasha passa alors son drap par-dessus sa tête afin de pouvoir profiter des quelques minutes de sommeil qu’il lui restait. Ses camarades s’agitaient à côté d’elle, elle entendait les filles qui commençaient à se préparer. Elle gardait les yeux fermés afin de pouvoir somnoler juste quelques secondes de plus. Ce ne fut que de courte durée, quelqu’un la secoua, tout d’abord calmement puis de plus en plus violemment. Hum… d’accord d’accord. Elle s’assit alors sur le rebord de son lit, encore toute endormie, et leva la tête pour découvrir Kat’, tout excitée devant elle. Apparemment, elle semblait lui dire de s’activer un peu, ce matin elle présentait son exposé de Métamorphose. Son exposé… oh, m**** oui, c’était aujourd’hui ! Ce fut comme une décharge électrique, Yasha se leva en sursaut et attrapa toutes ses affaires qui pouvaient traîner… oui bon elle le savait, elle n’était pas la plus organisée qui soit !
Elle s’habilla alors en toute hâte, saisit au vol son sac et sortit à toute vitesse de la salle commune, accompagnée de sa meilleure amie. Elle regarda vite-fait l’heure et remarqua qu’elle n’avait pas le temps de grignoter quelque chose, elle devait relire un peu sa fiche. Tant pis, les deux amies se dirigèrent vers la salle de cours, d’un pas plutôt rapide.

Nombre de ses camarades était passé à l’oral, et tous avait bien géré, il fallait l’avouer. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait ça, et elle n’était pas d’un naturel stressée, mais bon, cet exposé jouait quand même sur ses ASPICs, et ce n’était pas rien ! A l’appel de son nom, la jeune Riddell se leva de sa chaise, fit un petit sourire à Kat’ et alla se placer devant les autres élèves, leur souriant à tous.

« Bonjour tout le monde ! » Dit-elle d’un ton enjoué puis amena son parchemin de notes au niveau de sa poitrine, le parcourant rapidement des yeux avant de relever la tête vers la classe. « Alors, je vais vous parler de l’utilisation du sort Objecta Animalis, plus singulièrement appelé transfert de l’objet vers l’animal. » Elle posa alors sa fiche sur la petite table qui se trouvait près d’elle avant de reprendre. « L’expérience se fait souvent ainsi : transformer une allumette en ver de terre. Avant toute chose, il faut se concentrer intensément. Comme on dit, il faut trouver une sorte d’état second. Il faut vider son esprit, ne plus penser à rien, ne plus réfléchir. » Dit-elle en fermant les yeux et en posant ses mains sur ses tempes, avant de poursuivre, tout en rouvrant les yeux doucement. « En réalité, le résultat n’est jamais le même pour tout le monde. Souvent, ce transfert se fait avec une petite touche personnelle, reflétant notre personnalité. C’est ça qui fait que ce sort est si compliqué à mettre en œuvre, surtout quand cela touche des objets ou des animaux massifs. » Lorsqu’elle parlait, elle s’exprimait avec ses mains, très à l’aise, tout en se déplaçant de quelques centimètres à chacune de ses paroles. Elle mit sa main droite dans sa poche de sa jupe et en sortit une petite boîte d’allumettes. « Je me suis entraînée, pas mal de temps d’ailleurs j’dois vous avouer, afin de mettre en application ce que je vous dit. Bon, j’vais pas vous dire que c’est facile, en fait il faut vraiment faire le vide de tout, et ne se concentrer que sur l’objet concerné. Une des choses les plus importantes est de bien faire le mouvement de baguette. C'est-à-dire, toucher l’objet à un moment donné… vous allez voir. »

Elle ouvrit alors sa petite boîte d’allumettes et en sortit une qu’elle posa sur la table qui se trouvait devant les élèves. Elle attrapa sa baguette et se mit accroupi devant le bout de bois. Elle ferma alors les yeux quelques secondes, inspirant et expirant régulièrement et se concentrant, puis dit distinctement « Objecta Animaliiiissss » tout en touchant l’allumette du bout de sa baguette lorsqu’elle prononça le « is ». Elle se remit alors droite, observant le petit objet devant elle qui mit quelques secondes à prendre la forme d’un petit ver de terre disgracieux. Elle se tourna alors vers ses camarades et leur sourit, soulagée de ne pas avoir la honte de subir un échec quant au lancement du sort.

« Et bien voilà, je ne peux pas vous en dire plus sur ce sort, il reste très personnel et devient compliqué quand on s’attaque à des choses volumineuses. Si vous avez des questions, n’hésitez pas. »

Elle rangea alors la boîte dans sa poche et en saisit une autre, vide, parsemée de petits trous, et y glissa le ver de terre qui semblait décidé à quitter la table. Elle reprit alors son parchemin et attendit de voir si les élèves avaient des questions, sinon elle reprendrait sa place tranquillement.