C’était la fin du premier cours de la matinée. Sortilège. En général ça se passait bien mais depuis la sortie du nouveau décret, les sang de bourbes se rebellent et se plaignent. Livy ne disait jamais rien mais parfois elle comprenait. Quel besoin de les ficher eux ? Bien sur ils n’avaient pas le même potentiel ou bien, mais ils étaient sorciers aussi. Le point de vue de Ryan et les autres membres des Néos divergeait de celui de la Melrose mais généralement elle le gardait pour elle. On la dirait faible alors que non, elle avait juste un avis différent c’était tout. Les nés moldus étaient maintenant marqué au sang sur la main. C’était justifié mais pas tant. D’accord les sangs de bourbes étaient inferieurs mais quand même. Ça ne voulait rien dire. Livy prenait souvent l’exemple des chiens. Parfois un chien n’est pas pur, il est bâtard, et pourtant il est très bon chasseur et avec un très beau poil ! L’ascendance fait beaucoup chez le chien comme chez le sorcier, mais ne fait pas tout. Un sorcier est un sorcier. Pas grand monde ne connait cette vision de la chose de Livy, comme en général elle ne fait rien pour s’entendre avec les sangs de bourbes. Même avec les sangs mélés. Elle n’y peut rien, son rang et son caractère font qu’elle ne traine qu’avec ses pairs. Du coup, au sortir d’un cours de sortilège assez agité par des plaintes de fiché au sang, la Melrose se dirige vers sa fenêtre. Elle doit avoir fait à peine trois pas qu’elle apperçoit la tête rousse de Flynn Spencer. Le boulet de première catégorie. Livy l’a toujours fuit comme la peste aussi elle fut agacée de le voir arriver là, sur son banc. Entre deux cours, la vipère traine toujours dans le couloir, avec une ou deux copines, elles observent les jeunes trainailler dehors depuis les fenêtres. Seulement le roux est là, il a prit sa place pour flemmarder seul comme un pauvre type. Livy fronce les sourcils en approchant mais se surprend à le trouver relativement mignon, avec ses tâches de rousseur. Il avait la parfaite tête du garçon manipulable à souhait, seul hic, il n’était pas vraiment accessible. En avançant d’un pas franchement bruyant, la Melrose laisse ses copines sur son sillage.

- Flynn tu vois pas que tu gênes ? Sans deconner dégage tu gâches la vue.

Livy ou l’amabilité à l’état pur. Il n’y a jamais eu une véritable entente entre la préfète des serpents et le boutentrain des chatons. Dans les souvenirs de Livy ils ne se sont parlé qu’une fois dans leur scolarité, lors d’un cours de botanique avec Londubat. Heureusement qu’il n’était plus là ce type d’ailleurs. Il aurait fait une syncope en voyant le virage que prenait l’école. D’un œil elle vit que Flynn avait échappé au marquage massif qui sévissait au château. Surprise, il n’était pas issu d’une famille de moldu. Ce constat l’étonne un moment mais tout lui passe très vite. S’il agit comme d’habitude, il se rebiffera mais partira très certainement. Elle se tiens devant lui, poing sur les hanches et regard brûlant. Elle n’aime pas qu’on empiète sur son territoire. Sans voir de réaction, Livy tape du pied et s’apprête à cracher de nouveau son venin, histoire qu’il dégage rapidement. C’était seulement sans compter sur l’arrivée du professeur de Sortilège. C’était un remplaçant assez sympa mais sans avis politique. Il n’approuvait pas les méthodes de Blackman mais ne disait pas le contraire non plus. Livy avait déjà parié avec Lyra que ce type ne reviendrait pas à la prochaine rentrée.

- Spencer ! Melrose ! Ca suffit. Venez-ici.

La vipère jeta un œil noir à Flynn avant de se retourner vers la voix. Son professeur savait se faire respecter mais il ne faisait nullement peur à Livy. Elle avait peut être poussé le bouchon trop loin mais elle n’avait pas non plus menacé Flynn de le détruire rien de par la pensé ! Si elle prenait une heure de retenue pour ses petites paroles déplacés elle irait de ce pas voir le directeur et réglerai ça sans aucune once de remord. Elle aussi savait se faire respecter.

- Donnez-moi vos mains, tout de suite. Vous allez mener une expérience aujourd’hui, au nom de la mixité sociale.

Livy n’eut pas le temps de tendre son bras que le professeur s’en était emparé seul. Elle ne comprit pas ce qu’il voulait dire par « mixité sociale » mais ne sentait pas du tout le principe. Le professeur prit leur deux mains et les joignit au creux de sa propre main. De sa main libre, il s’empara de sa baguette et commença à énoncer un sortilège. Livy voulut se rebiffer et retirer sa main mais elle ne put même pas bouger d’un milimètre. Il les tenait fermement. En l’espace de deux petites secondes elle sentit sa main chauffer puis se figer dans une position étrange.

- Voilà, n’essayez pas de vous libérer ni de vous entre-tuer. Revenez me voir ce soir après le dîner, dans mon bureau. Je vous détacherai !

Livy fit passer son regard du sourire du professeur à sa main enlacée avec celle de Flynn. Elle ne pouvait pas bouger les doigts et semblait purement et simplement collée au roux. Dans son dos ses amies chuchotaient, le couloir les observait. Il était 10h du matin et devraient passer la journée entière ensemble, sans s’entre tuer ! Livy avait envie d’étrangler le professeur mais il s’en était déjà retourné dans sa classe. Abasourdie, elle planta son regard dans celui de Flynn et resta coite.

Pllop !:

Attachée à Flynn Spencer, quel pied. Ça ne pouvait pas mieux tomber pour la jeune vipère. Ses amies continuèrent leur chemin sans rien dire, de trouille de vivre la même chose. Personne ne souhaitait être enchainée avec ce type. Non pas qu’il pue ou soit horriblement stupide, c’était juste Flynn. Allez savoir pourquoi Livy l’avait prit en grippe. Aucune raison valable, même pas de véritables accrochages. Juste un cours de botanique, la seule discussion qu’ils eurent en 7 années de cours ensemble. Pour tout dire, la Melrose faisait simplement un complexe de supériorité sur ce gars qu’elle estimait être un bon à rien sans même le connaitre. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle sentit la chaleur de sa main au creux de la sienne. Elle était figée avec un masque d’incompréhension des plus totale là, au milieu du couloir. Flynn lui n’en resta pas là. A son avis, cette situation n’allait pas le déranger plus que ça. Alors que la vipère voulut criser après le professeur, lui faire entendre tout ce qu’elle pensait de sa méthode pas du tout pédagogique, elle sentit sa main tirer. C’était Flynn qui réagissait enfin et bien entendu pas au bon moment. Quel âne vraiment. Livy leva les yeux au ciel mais n’eut pas le temps de dire quoique ce soit. « Bon, j'te préviens, j'ai bien l'intention d'continuer ma journée comme si t'étais pas là, ok ? » Livy se sentit partir à nouveau, tirée par la force du rouquin. Elle voulait parler mais il enchaînait, rapide et déterminé. Qui aurait soupçonné un tel caractère chez ce boulet ? Certainement pas la Melrose, trop occupée à être au dessus de tout le monde. « J'ai Etude des Moldus dans un quart d'heure, et après j'veux parler Astride, et comme t'as réussi à m'en empêcher là, juste pour une stupide place, j'vais d'voir mettre la main sur Taylor, j'ai un truc à lui filer. » Et bien, monsieur était overbooké, comme la vipère, qui devait à tout prix retrouver son cousin et Lyra dans la journée. Néanmoins, trainée à travers le couloir sans pouvoir réagir, elle du admettre que ça serait compliqué. Freinant des quatre fer, elle agrippa leur mains collée de celle qu’elle avait libre et tira d’un coup. Il ne réagit même pas, continuant à avancer droit devant. « Si on a l'temps, j'veux trouver la plume utilisée pour le décret, mais ça, j'suppose que tu sais où c'est...? Ah ! Et c'soir, avant l'dîner, j'ai une retenue. De seize à dix-sept heures, on f'ra c'que tu veux, j'ai rien. M'remercie pas. Bref. Pour l'instant, on monte au septième. Et avance un peu, j'ai pas envie d'être en r'tard ! » Trop d’information d’un coup pour Livy. Bien déterminée à se faire entendre, elle lâcha tout pour l’arrêter, de force, en haut de l’escalier qu’elle avait grimpée sans bonne volonté. Pas la peine de la trainer comme ça comme un boulet ! Campée sur ses pieds, mains agrippée à la rampe d’escalier et se contrefichant des regards curieux, elle leva le menton et ignora son sac de cours qui manquait de se caser la figure de son épaule.

- He mais ça va bien oui, grogna la vipère en soufflant une mèche de cheveux courant sur son visage. Ca va bien deux minutes monsieur petit chef mais stop. J’ai aussi Etudes des Moldus j’te signale alors j’vais monter ses escaliers sans être trainée ! Merci. Pour c’qui est de voir Astride et Taylor j’m’en tamponne du moment que je peux croiser Ryan et Lyra. Et c’est non négociable.

Cette fois Livy prit les devants et continua à grimper les escaliers, d’un pas rapide de manière à ne pas subir le caractère de ce stupide château. Elle était d’assez mauvaise humeur et trainer au creux de son poing la main du rouquin de l’école l’agaçait au plus haut point. N’importe qui pouvait croire n’importe quoi, surtout le pire. Après, rien qu’à voir son visage tout le monde devinait qu’elle était dans cette position par défaut et non par désir. De toute façon qui voudrait bien se retrouver ainsi avec lui a part les quelques amis qu’il pouvait bien avoir. D’un pas décidé la Melrose arriva devant la salle d’Histoire de la Magie, où elle croisa quelques regards lourds de sous entendu. Evidemment il y avait Whitby mais elle était trop trouillarde pour dire quoi que ce soit. Les autre la Melrose s’en contrefichait. Elle croisa le regard d’Alexanne, une gamine de sa maison qu’elle aimait bien et qui lui devait un service. Au regard des gens autour d’elle Livy comprit que cette journée commençait bien mal et que si elle voulait survivre, elle devrait essayer de la rendre la plus normale possible. Tirant sur son bras elle pénétra dans la salle de classe et s’arrêta dans les rangs.

- J’te laisse choisir nos places, dit-elle pincée en se retournant vers son boulet de poignet. Au point où on en est.

A cout sûr il irait vers Whitby, puisqu’il avait clairement dit vouloir lui parler, aussi Livy le suivit et posa ses fesses à un table de plus. Elle se contrefichait de la difficulté que ça allait créer, c’était sa main gauche qui était engluée à celle de Flynn et elle était droitière. Elle lui sourit à distance et sortit parchemins et plumes de sa main libre.

Spoiler:

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