Depuis le début du mois, Elian se retrouve à dormir dans les dortoirs de serpentard. On l’y a envoyé en guise de cadeau de noël on va dire. Au départ il était assez content, pensant y retrouver sa sœur. Ils auraient pu se pencher sur le souci du corbeau et essayer d’avancer sur Slevin MacGregor. Ils le soupçonnent d’être celui qui veut leur peau, c’est pas rien ! Seulement, Julietta a migré elle aussi, pour le mois de Janvier. Et bien sur, elle a choisis Poufsouffle ! Lorsque son frère l’à su, il était trop tard. Il n’a pas d’énormes atomes crochus avec les gens de Serpentard... aucuns même. Il y a une entente cordiale entre lui et Ryan, ce qui est assez appréciable quand on sait que celui-ci fait sa loi dans le château tout entier. Pour l’instant, il vaut mieux être dans son camp que dans celui de ses ennemis. Elian est neutre. Il n’hésite pas l’envoyer balader mais Ryan doit voir en lui rival intéressant pour lui accorder un minimum de respect.
En dehors de cela, il croise Naïa tous les jours. Matin et soir. Elle vient de sortir de l’infirmerie. La pauvre. Elle n’a pas eu de chance, vraiment ... Se faire attaquer comme ça par des cognard alors qu’elle les mattes depuis des années. C’est une batteuse dans l’âme, une vipère féroce sur le terrain de Quidditch. Mais l’entrainement aurait pu lui être fatal. Le Wallace n’a toujours pas perdu de vue le potentiel coupable. Slevin ne se fait pas remarquer en ce moment. Il se rapproche d’ailleurs un peu trop de Julietta... ce qui ne plait pas du tout au grand frère. Seulement, dans les couloirs, la rumeur cours comme quoi ça serait Hailey ! Non, Elian n’y a pas crut un seul instant.

- Orion ! Cryter !

Le Wallace rend visite à ces animaux, perchés au sommet de la volière. C’est un moment qu’il apprécie en fin de journée, après avoir cotoyé des serpents toute la journée. Non pas qu’il ne les apprécie pas mais sa maison lui manque un peu. Après, l’entente est cordiale entre lui et Naïa. On peut même dire que ça va un peu mieux depuis qu’elle a sauvé la vie à Julietta lors d’un repas. Elian ne sait toujours pas ce qu’ils s’est passé mais pour l’heure, il se contente de ce qu’il a vu. Le perroquet s’approche doucement de lui, méfiant de la chouette accrochée au bras de son propriétaire. Les deux animaux ne se sont jamais vraiment aimés. Elian s’installe en haut de l’escalier et laisse les deux volatiles prendre l’air un moment et replonge dans ses pensées. Heureusement qu’il a trouvé un peu de soutien dans sa maison d’adoption. Il y a retrouvé Astride et Cly, deux amis sympathiques sur qui il peut compter. Il connait bien la première depuis leur rencontre dans le parc. C’était il n’y a pas longtemps, ils ont discuté de chose et d’autre après avoir brisé la glace. Elle est chouette cette fille, pas du tout aussi coincé que le racontent les rumeurs. Puis Cly, ils se connaissent un peu, mais assez pour se respecter et pouvoir se filer des coups de mains si besoin. Le Wallace ne sait plus vraiment dans quelles circonstance il a rencontré le pouffy mais c’est pas très important. Tous les trois sont maintenant dans le même bateau dans un nid de vipères.

Alors que le soleil décroit dans le ciel, annonçant l’imminente heure du dîner, Elian se relève et rappelle ses oiseaux. Dans le soleil couchant, les couleurs vives d’Orion sont magnifiques, il ne peut que s’extasier un instant sur les reflets doré courant sur les plumes bleues du perroquet. Le vent froid lui mord le visage. Il remonte son écharpe sur son nez et laisse les bestioles sur leur perchoir. D’un regard il leur dit à demain et ferme la porte. Les marches sont enneigé, dangereuse. Il descend prudemment, une main sur la rampe d’escalier. En contrebas il aperçoit une silhouette monter lentement. Sa chevelure blonde sous un bonnet vert et argent lui saute aux yeux alors qu’elle débouche au virage en contrebas. C’est Naïa, elle doit venir chercher son courrier ... Le regard du jeune homme quitte le sol glacé pour se planter instantanément dans celui de la jeune femme. Il n’aurait pas du quitter la seule assurance de ne pas trébucher. Une plaque de givre se glisse sous son pied et le monde s’écroule. Elian bascule en avant et évidement, percute Naïa qui n’était plus qu’à quelques marches de lui...

Evidement le froid, la neige, la pluie ... tout le climat dont est pourvu l’Ecosse, n’aident pas pour garder les pieds sur terre. Les oiseaux n’ont pas de mal à survivre en ce climat mais les hommes galèrent parfois. Il suffit de ne pas avoir le pied sûr et tout peut s’écrouler. Alors forcément, descendre des marches verglacées en étant pas hyper adroit, c’est risqué. Le pire, c’est quand on est déstabilisé par le sublime regard d’une personne qu’on a aimé, ou qu’on aime encore. Celui qu’Elian vient de croisé lui a fait lâcher la rampe de l’escalier. Le bleu glacial des pupilles de Naïa l’a prit aux tripes. Il ne peut que sourire à la vue de son ex petite amie. Le souvenir de leur escapade dans le bain chaud de la salle des préfets lui revient en tête. Elle était si belle dans l’eau, à nager librement sous le regard de la sirène. Au départ il envisage de discuter avec elle, de son accident et de la dernière fois qu’ils se sont vus. Ça remonte à quelques semaines, après qu’elle ait été agressée sur le terrain de Quidditch. C’est déstabilisant de la recroiser ici, Elian n’a plus fait attention à rien à partir de cet instant. Son pied a glissé sur le verglas qui recouvrait les marches, il a basculé en avant et embrassé Naïa d’une manière qu’il n’aurait jamais soupçonnée. Elle part en arrière alors que lui se ramasse sur les bras. Son poignet craque sous son poids et une douleur sourde lui traverse le corps. Etalé en travers de l’escalier dans le sens de la descente, le jeune homme relève le nez et voit le corps de Naïa au sol un peu plus bas. Vu son état physique et la chute qu’elle vient de faire, elle ne doit pas être en super forme. Il s’en veut, il se mord la lèvre en essayant de se relever. Ça n’est pas facile puisqu’il ne comprend pas de suite que son bras droit le fait souffrir. Puis même, il a le menton douloureux ainsi que les côtes et les genoux. Tomber à plat ventre dans des escaliers c’est pas hyper judicieux pour la santé.

- Naia ! Oh mon dieu, pardon. J’ai glissé, ça va aller ?

Enfin debout, il dévale les quelques marches le séparant de la Rosenberg et tombe à genoux à coté d’elle. Délicatement il prend sa tête sous une main et la pose sur ses genoux. Ça va, elle n’a pas l’air de saigner ou d’avoir perdu connaissance mais tout de même. La jeune femme vient de faire une sacré chute, ils doivent aller voir l’infirmière rapidement. Elian lève le nez en s’apprêtant à appeler à l’aide histoire que quelqu’un aille prévenir de leur accident. Seulement, il n’y a personne à cette heure dans la cour.

- Je vais t’emmener à l’infirmerie, dit-il en légèrement fataliste. Et n’essaye même pas de dire non.

Elian, souffrant du poignet mais inhibant la douleur, se relève tant bien que mal. Il n’attend nullement que la Rosenberg se rebiffe ou fasse quoi que ce soit, et la prend dans ses bras. Il glisse une main sous sa nuque, l’autre sous ses genoux. Heureusement que c’est un jeune homme en grande forme physique. Naïa ne père pas bien lourd mais elle est grande. Si la situation ne prête en rien à croire que ça va mieux entre eux, ils espère néanmoins ne pas croiser sa sœur. Elle pourrait s’imaginer des choses. Malheureusement, le Wallace doit bien avouer que parcourir les mètres le séparant du hall d’entrée l’a un peu remué. Son cœur bat douloureusement dans sa poitrine alors qu’il grimpe les étages qui les séparent encore de l’infirmerie. Tout le trajet il n’a pas jeté un seul coup d’œil à la jeune femme qu’il tient dans ses bras. Evidemment que ça ne lui fait pas rien, il l’a aimée. Il l’aime même encore un petit peu aujourd’hui. Arrivé à destination il peut enfin souffler. Une assistante lui ouvre la porte.

- Bonjour, souffle Elian en se plantant devant l’infirmière. Je... on est tombé dans l’escalier de la volière. Je crois qu’elle n’est pas en super forme et ... mon poignet doit être foulé.

Suivant les instructions données, il dépose Naïa sur un lit et s’installe sur celui d’à coté. Ils risquent de passer un moment ici.