Cette nouvelle année avait décidément choisi de ne pas être clémente envers Freyja. Tout d'abord, quelqu'un avait décidé qu'elle passerait tout un mois entier dans une autre maison que la sienne, Poufsouffle plus précisément. Elle détestait cette maison, principalement en raison des élèves qui y étaient, aussi elle se retrouvait loin des gens qu'elle appréciait. Se retrouver entourée de gens qu'elle ne pouvait à peine supporter était sans doute la pire chose qui aurait pu lui arriver pour débuter une nouvelle année. Cette nouveauté lui avait d'ailleurs valu plusieurs moues boudeuses et mines renfrognées, cependant elle avait décidé d'arrêter de faire la tête puisque ça n'arrangeait en rien son cas. Comme pour la réconforter, une jaune et or nommée Astride Whitby, qu'elle n'aimait guère, avait été envoyée à Serpentard. L'imaginer au beau milieu de la salle commune des serpents était une pensée qui lui faisait complètement oublier ses chakras. Cette pimbêche aura de quoi bien s'y amuser... Quant à la jeune Willow, elle ne s'inquiétait pas trop, elle trouverait de quoi faire chez les Blaireaux. Entre charrier les plus jeunes et faire tourner en bourrique les plus grands, elle n'allait pas s'ennuyer. Ce qui la dérangeait le plus était le fait qu'elle devait porter les couleurs des jaunes, ce qui la répugnait au plus haut point... Être considérée comme Poufsouffle pendant un mois entier était une profonde honte. Tout de même, c'était si cruel ! Elle aurait encore supporté de moisir pendant une pareille période à Gryffondor ou à la limite Serdaigle, mais elle avait vraiment du mal à tolérer le fait d'être chez les jaune et noir. Rien que le fait d'apporter quelques points à cette maison la faisait frissonner. Elle pourrait peut-être s'arranger pour leur en faire perdre, ou du moins en gagner le moins possible en répondant mal lors des cours... Non, ce serait trop puéril, tant pis, elle devait faire avec.

Quelques années avant, elle aurait volontiers, sans trop réfléchir, sauté sur l'occasion pour leur faire perdre des points, néanmoins elle avait désormais décidé de réfléchir un minimum avant d'agir, histoire de ne pas accomplir des actes qui pourraient avoir une quelconque répercussion trop importante sur elle. Avant, elle aurait tout fait pour se mettre en avant et jouer les troubles-fêtes, et même si elle le faisait toujours, elle préférait se modérer. Elle privilégiait la qualité à la quantité. A force, elle en avait réellement marre de devoir essayer de réparer ses erreurs alors qu'elle aurait pu les éviter en tentant de les prévoir ! Était-ce ce qu'on pouvait appeler de la maturité ou bien du renoncement ? Elle ne saurait sûrement pas trancher entre les deux. Avec un peu de recul, elle ne se trouvait pas franchement mature ou quoi que ce soit. Elle avait quand même 16 ans, il était peut-être temps de se reprendre en main et de changer un peu ses principes... Parce que c'était bien d'être populaire, d'avoir son nom sur la bouche de pleins de gens, mais au final, qu'est-ce que ça lui apportait ? La popularité à Poudlard ne lui offrait ni avenir, ni véritable amour, ni même argent. Tout ce qu'elle obtenait était, à court terme, distraction et parfois reconnaissance, et ce n'était pas suffisant à ses yeux. Du moins, ce n'était pas totalement rentable.

C'était bien elle qui se mettait à penser rentabilité ? Freyja Willow était en train de disjoncter, ce n'était pas possible... La jeune fille se tournait et se retournait dans son lit, ne parvenant pas à fermer l’œil. Non pas qu'elle passait une nuit blanche, mais elle s'était réveillée le matin, une poignée de demi-heures avant que le réveil ne sonne. Elle ne savait pas vraiment pourquoi mais, ces derniers temps, il lui arrivait de se réveiller très tôt, comme si elle dormait trop – bien que ce n'était pas le cas. Elle pensait que c'était parce qu'elle pensait beaucoup, même si elle n'en était pas certaine. Ce n'était pas non plus un fait sur lequel elle souhaitait s'attarder... Bref, ne supportant plus de cogiter comme une larve, la jeune fille décida de se lever pour faire un petit tour dehors, histoire de remettre ses idées en place. C'était donc la tête remplie de pensées négatives que Freyja commença sa journée, qui prévoyait d'être très longue. En effet, elle avait l'opportunité de se rendre à Paris pour trois jours, séjour organisé et tous frais payés par l'école. La seule condition était d'y aller accompagnée de Taylor Williams, une fille de Gryffondor de même année qu'elle... Les deux ne pouvaient pas se piffrer, alors le voyage risquait vite de prendre une mauvaise tournure. Mais bon, Freyja avait décidé de ne pas lui prêter attention et de profiter le plus possible de cette sorte de trêve qu'on lui offrait.

Une fois sa petite balade matinale terminée (elle avait trouvé dommage de ne pas croiser Amara au parc, elle savait que cette dernière aimait aussi sortir le matin), elle alla dans la Grande Salle pour rapidement grignoter un bout et saluer ses amis avant de chercher son sac de voyage dans son dortoir ; enfin, le dortoir des Poufsouffles. Elle l'avait préparé la veille, ne prenant que le strict minimum – du moins, c'était ce qu'elle jugeait minimum. Elles ne partaient que trois jours après tout, alors ce n'était pas la peine de se ramener avec un trilliard de hauts non plus. C'était pourquoi elle avait choisi de prendre un grand sac plutôt qu'une valise encombrante. Enfin soit, elle avait choisi de s'habiller assez simplement pour commencer, portant un pull blanc ainsi qu'un short noir et des derbies rappelant la couleur de son bas. Si jamais elle avait mal au pieds, elle changerait ses chaussures pour des tennis ou bien des sneakers qu'elle chercherait dans son sac.

Son sac sur une épaule, un léger sourire aux lèvres, la jeune Willow descendit au rez-de-chaussée dans le but d'y attendre Taylor. Evidemment, elle n'était pas encore arrivée... Qu'est-ce qu'elle faisait ? Leur avion partait à 10H45 de l'aéroport de Luton à Londres pour atterrir à celui de Paris-Charles de Gaulle. Il ne lui restait plus qu'à espérer que la Gryffone n'avait pas oublié. Prête à taper du pied, la panique commença à s'emparer d'elle. Elle n'allait tout de même pas perdre les moyens à cause d'une stupide brune qui ne savait pas lire une montre ? Elle devait se calmer, respirer calmement, se convaincre de croire que la jeune Williams arriverait dans la minute... Entre les élèves qui allaient et venaient, la temporaire Poufsouffle perdait patience. Tiens, ce n'était pas elle qu'elle voyait en train d'arriver ? Ce n'était pas trop tôt.

« Eh, tu te dépêches un peu...? » lui cria-t-elle d'un ton à moitié énervé, se mettant déjà en marche. Une fois que la rouge et or fut plus proche d'elle, elle continua. « Au fait, tes lacets sont défaits. Bon, on a pas que ça à faire, on va à Pré-Au-Lard puis on prend le train pour aller à Londres. L'avion est à 10H45. T'as une montre ? »

Elle jeta un regard observateur à Taylor. Elles allaient devoir mettre leurs différents de côté si elles voulaient que cette petite virée soit un peu sympathique. Freyja, en tout cas, comptait en profiter parce que ce n'était pas donné à tout le monde de pouvoir faire du shopping dans l'une des plus belles villes de la planète, surtout pendant une période de cours...

¤ Se réveiller pour ensuite être obligée à prendre le train et l'avion, comment trouver cela amusant ? C'était exactement ce que Taylor devait vivre en ce matin qui fut absolument un enfer pour elle ! Dans son bordel, elle dut se préparer rapidement, sachant qu'elle avait pris un peu de retard en tardant à se lever de son sommeil profond qui fut l'un des rares où elle a bien dormi. Avec la fugue de Judith qui l'a complètement rejetée ainsi que le décès de son père, on pouvait dire que sa vie avait pris un tout autre tournant. M'enfin, pas plus que ça puisqu'elle refusait de changer. La lionne a vraiment sa place parmi les Gryffondor puisque abandonner ne fait pas partit de son vocabulaire. M'enfin, des situations comme celle de ce matin, elle aurait tout donné pour le faire... Heureusement que ce voyage ne durait que trois jours et comme ça, elle n'a qu'à se préparer un sac avec le stricte nécessaire. C'était un peu le bordel dans son sac mais peu importe, tout y était, autant ses vêtements que sa brosse à dent. Elle espérait croiser Faust avant de partir. Les deux se sont échangés des lettres mais ce n'est pas suffisant. En plus, l'aigle la stresse particulièrement sur un sujet qu'il doit lui parler au retour. Elle redoute le pire. M'enfin, elle devait se vider la tête avant de partir et ne surtout pas avoir l'air faible devant Willow avec qui la Gryffondor devra laisser ses différents de côté lors de ce fameux voyage...

¤ La jeune fille a presque trébuché sur son sac, manquant de se casser les deux genoux par terre, afin de quitter le dortoir. C'était peut-être une bonne chose étant donné qu'elle aurait oublié de l'apporter. Parée d'un jeans ainsi que d'un pull bleu marin, Taylor franchit la porte du dortoir, jetant un dernier regard au lit où Judith avait l'habitude de dormir auparavant. Le passé était le passé et le présent est le présent. Après ce dernier coup d'œil qui lui donna des pensées tristes, elle partit de l'avant afin de rejoindre Freyja qui lui avait donné rendez-vous. La salle commune était calme et la folle de Serpentard qui avait été transférée, du nom de Milbury, ne s'y trouvait pas. Taylor aurait très facilement pu la confronter mais n'aurait pas eu le temps aujourd'hui. Ce qui comptait était de voir Faust avant de partir et elle lui avait donné rendez-vous pas très loin du hall d'entrée, dans un couloir habituellement désert à cette heure. C'est justement à cet endroit qu'elle se dirigeait, en descendant d'une vitesse surprenante, les escaliers afin d'éviter qu'elles changent de direction. Son sac pesait une certaine charge mais ça lui importait peu. Elle s'était glissée vers l'endroit où était Faust en l'apercevant. Après un court échange où la lionne termina dans ses bras, elle dut le quitter en se dirigeant vers le point de rendez-vous. Regardant sa montre, elle vit qu'elle était un peu en retard. Même que la jeune Williams prit presqu'une débarque par terre à cause de ses lacets qui étaient détachés, qu'elle ne remarqua même pas. Les élèves commençaient à créer du brouhaha et une chance que personne ne l'a vue avec Faust. Tant mieux ! Bon, Freyja devait mourir d'impatience, toujours pressée celle-là. Alors que la jeune fille l'apercevait enfin, la Serpentard lui criait déjà :

« Eh, tu te dépêches un peu...? »

¤ Du calme, du calme ! Elle est énervée la petite. Une chance que Taylor a amené sa baguette magique si jamais elle devient agressive à son égard. Étant légale désormais, elle peut tout faire. M'enfin, elle s'approcha de Freyja en marchant rapidement.

« On se calme ! Pourquoi les gens ont toujours tendance à se stresser pour si peu ? » Dit-elle innocemment.

¤ La vipère enchaîna, peu après :

« Au fait, tes lacets sont défaits. Bon, on a pas que ça à faire, on va à Pré-Au-Lard puis on prend le train pour aller à Londres. L'avion est à 10H45. T'as une montre ? »

¤ Oulà, elle a raison. La Gryffondor avait complètement oublié l'heure. Habituellement, le train mettait un temps fou pour se rendre à Pré-au-Lard mais étant donné que c'est l'école qui organise, il y avait sûrement un truc de prévu à ce sujet afin de quintupler la vitesse du Poudlard Express. Du coup, Taylor regarda sa montre qui se situait sur son poignet gauche, en replaçant son sac sur ses épaules et dit, en se penchant pour attacher ses lacets :

« C'est l'école qui organise alors j'imagine qu'ils ont prévu un truc pour qu'on puisse se rendre à temps à Londres non ? » Dit-elle, en se relevant, jetant un coup d’œil à sa montre, encore une fois. « Si on se dépêche, je pense qu'on y sera à temps. Alors n'en perdons pas ! »

¤ Sur ce, les deux filles prirent le chemin pour se rendre au petit village. Habituellement, le voyage en train durait genre huit heures. Cette fois-ci, il y avait sûrement un raccourci ou une quelconque magie. C'était à espérer. Ensuite, il y avait le transport jusqu'à l'aéroport pour prendre le train. Puis, il y a l'avion. Taylor est une habituée de ce type de transport. Elle l'a pris je-ne-sais pas combien de fois. Parfois, c'était des 20h en montant. C'était comme ça quand on suivait son père à des compétitions et même quand on en faisait soi-même car oui, la lionne a fait des compétitions de natation, plus jeune. Concernant Freyja, elle doute fort que ce soit pareil. Elle est sang pure et n'a sûrement jamais pris l'avion. Ses parents utilisaient sûrement la poudre de cheminette ou encore un portoloin ainsi que le transplanage évidemment. Taylor n'a jamais pu utiliser ces moyens de transport. Aujourd'hui, c'est différent mais quand elle était une petite fillette... C'était attendre ou rien. Donc, ce petit voyage n'était rien pour elle ! Bon, la vipère et la lionne étaient arrivées à destination. Bien entendu, le village paraissait désert étant donné qu'il n'y avait pas de sortie à Pré-au-Lard. Ce n'était pas le week-end. M'enfin, c'était samedi demain... Après une marche en silence remplie de tension, ce fut un soulagement d'apercevoir le train. Elles n'avaient aucunement le temps d'arrêter aux boutiques environnantes. Le temps pressait. Aussitôt le pied mis dans le train, celui-ci se mit en marche. Il était absolument désert. Le chauffeur leur dit que le voyage allait durer entre 1h et 1h30 étant donné que l'appareil avait la possibilité de rouler d'une vitesse folle en cas d'urgence comme celui-ci. Du coup, Taylor prit place dans un des premiers compartiments en disant à Freyja :

« Viens, je vais pas te manger. » Dit-elle, en roulant les yeux. « On aura pas le choix de laisser nos différents de côté sinon on ne retournera jamais à Poudlard en entier. » Elle mit son sac dans l'endroit propice pour les bagages et s'assit de son long, sur l'une des deux banquettes.

¤ Même si elles ne s'entendaient pas du tout, surtout depuis que la lionne avait échappé la fiole de potion de la vipère, elles pouvaient quand même installer une trêve pendant ce séjour en France. Ce n'était pas McDermott quand même. Elle, jamais Taylor ne l'aurait blairée. Par contre, c'était peut-être possible avec Freyja...

Freyja et Taylor étaient enfin en route pour Pré-au-Lard, où le Poudlard Express les attendait. Les deux jeunes femmes auraient le train rien que pour elles, si ce n'était pas un privilège énorme ! Il était vrai qu'elles ne pourraient pas y faire grand chose, certes, cependant cette affaire sera très intéressante à raconter aux autres. Déjà que pleins de personnes devaient pâlir de jalousie parce qu'elles avaient le droit de partir (à Paris qui plus était), elles avaient en plus tout un transport à elles seules. Le train aura la capacité exceptionnelle de rouler extrêmement vite pour cette circonstance, ainsi le trajet ne durera pas trop longtemps. Le vol était dans quelques heures, aussi elles ne devaient pas perdre une minute si elles voulaient arriver à l'heure. Les rues du petit village étaient totalement vides, ce qui fit frissonner l'actuelle Poufsouffle qui ne l'était pas réellement. Ce n'était pas dans ses habitudes de se promener dans un endroit où nul autre qu'elle ne circule – encore que là, la jeune Williams était avec elle, seulement cette fille ne comptait pas vraiment. Être avec elle, c'était un peu comme être en compagnie d'une plante verte ou d'un mur... Quand on y réfléchissait bien, Taylor n'était pas méchante, néanmoins les deux sorcières ne pouvaient s'apprécier et c'était un fait, elles ne pouvaient rien y changer. En tout cas, même si la jeune Willow faisait des efforts, elle ne pourrait pas aimer Taylor. D'ailleurs, elle ne savait pas expliquer la raison de cette haine soudaine ! Elles étaient en mauvais termes à parce qu'en troisième année, la Gryffondor a cassé un objet qui était censé agrémenter la collection de la vert et argent. Cette dernière avait trouvé une fiole contenant un joli liquide argenté, et lorsque Taylor lui demanda de la lui passer pour l'observer de plus près, elle la laissa malheureusement tomber. Fâchée d'avoir perdu une potentielle superbe pièce de sa collection, Freyja se jura de la détester jusqu'à la fin des temps. Mais en théorie, des personnes normales se seraient déjà pardonnées après une histoire d'une telle absurdité alors que là, ce n'était pas le cas... Peut-être était-ce une question de dignité, toutefois Freyja ne se l'avouait pas et Taylor non plus visiblement.

Le train n'était plus qu'à quelques mètres, c'est pourquoi Freyja pressa le pas, refermant fermement ses doigts gelés sur les anses de son gros sac sur son épaule. Il ne faisait pas spécialement froid non plus mais elle avait souvent les doigts glacés quand les températures avoisinaient les 10°C. La brune avait hâte d'être en route pour partir de Poudlard, oublier quelques temps ces histoires de Néos et d'AD ou elle ne savait quoi, en somme, se vider la tête. C'était si compliqué à gérer tout ça, malgré ses 16 ans ! Elle avait juste envie de s'amuser et de vivre un peu librement, pas d'être obligée à se battre. S'entraîner était divertissant sur le coup, néanmoins elle n'était pas certaine de pouvoir tenir le coup si elle devait combattre dans une vraie bataille. Affronter des gens de son âge était tout de même beaucoup demandé. Enfin soit, les filles entrèrent dans le véhicule et Taylor entra dans un compartiment avant d'y ranger son sac. Elle prit ensuite place sur toute une banquette en s'y asseyant dans la longueur. La vipère soupira, comprenant alors qu'elles devraient partager le compartiment, un peu comme si elles partageaient une cellulle...

« Viens, je vais pas te manger. On aura pas le choix de laisser nos différents de côté sinon on ne retournera jamais à Poudlard en entier. »

Frey' se contenta de hausser les épaule, bien qu'au fond d'elle, elle savait que Taylor avait raison. Elles devaient essayer de voir le bon côté des choses en ne gâchant pas l'opportunité qu'elles avaient. Les deux auraient tout le loisir de se crêper le chignon à Poudlard. Et même, elles en profiteraient plutôt pour s'éviter et non se chercher. Entre elles, c'était une guerre froide et non de mouvement. La jaune et noir provisoire se posa en face de la gryffone, jetant presque son sac par terre avec un air agacé. Il y avait intérêt à ce que le séjour se passe bien sinon ce serait un peu du gâchis. Au moins, si jamais un désastre avec Taylor se produisait, elle aurait toujours ses achats et des photographies en souvenir – la jeune brune avait fait l'effort de rapporter avec elle un objet moldu, un appareil photo de grande qualité. Par ailleurs, elle comptait bien s'acheter pleins de vêtements de boutiques de luxe parisiennes, même si elle sentait que Taylor ne s'y sentirait pas à sa place. Au pire des cas, la Gryffondor pourrait l'attendre pendant qu'elle faisait un tour chez Chanel ou Cartier ? De toute manière, elle n'y resterait pas longtemps puisqu'elle n'avait pas un budget illimité. Elle devrait se contenter de peu... Aussi, si elles voulaient manger quelque chose, elles devraient économiser un peu. Économiser était un mot si étranger pour Freyja ! Elle devrait faire de gros efforts pour ne pas céder à la tentation en achetant quelque chose qui dépasserait un certain montant.

« Tiens, je viens d'y penser : il nous faudra convertir nos livres sterling en euros... »

La grande brune avait dit cela avec un regard vide, les pensées voguant ailleurs. Dans quel type d'hôtel logeraient-elles ? Ce ne serait pas au Bristol non plus, en tout cas elle espérait qu'il serait quand même correct, c'est à dire propre avec une chambre relativement grande. Bref, le train roulait, roulait et Freyja gardait le silence, préférant se taire plutôt que d'engager la conversation. De toute manière, de quoi pouvaient-elles bien parler ? Autant ne pas gaspiller leur salive. Parfois, elle s'amusait à compter les arbres mais se fatiguait bien vite, épuisée de faire « travailler » ses yeux autant. Alors elle tentait divaguer en pensant à son tout premier trajet dans le Poulard Express. Finalement, il valait mieux ne pas y penser... A l'époque elle était encore jeune et bête ; c'était une toute autre Freyja. Le temps passait trop vite, mais dans ce train il avait l'air de défiler au ralenti. Elle dut luter pour ne pas s'endormir, toutefois elle ne voulait pas louper la fin du trajet. Une fois ce dernier fini, les filles sortirent du train et de la gare par la suite, puis elles attendirent une voiture qui devait les amener à l'aéroport. Il faisait un peu plus frisquet à Londres, ce qui condamna Freyja à trembler comme une feuille accrochée à une branche, prête à se décrocher sous la force du vent.

« Il arrive, ce chauffeur ? On a pas que ça à faire quand même ! »

Elle marmonnait dans sa barbe tout en sautillant pour tenter de se réchauffer un peu. Enfin, la voiture arriva et les jeunes femmes prirent place à l'intérieur. Elles seraient dans une grosse demi-heure à l'aéroport, ce qui lui fit réaliser que bientôt, elle serait assise dans un avion alors qu'elle ne l'avait jamais fait. Ca ne devait pas être terrible non plus, néanmoins cela restait une nouvelle expérience. L'avion n'allait pas non plus crasher, ce n'était pas possible, n'est-ce pas...?

¤ Après la promenade jusqu'à Pré-au-Lard, Taylor et Freyja durent embarquer, ensemble, dans le train qui les mènerait rapidement à Londres. C'était organisé par l'école alors il était certain qu'elles arriveraient à temps à l'aéroport. Fallait espérer ! Ce voyage allait être d'une étrangeté sans bon sens. La Gryffondor allait se retrouver avec une fille qu'elle n'aimait pas depuis la troisième, à cause d'une stupide fiole qui contenant je-ne-sais pas. Depuis ce jour, c'est insulte ou rien. Pourquoi la majorité des Serpentards sont-ils tous aussi imbus d'eux-mêmes ou bien ne pense qu'à s'en prendre à autrui pour si peu ? Enfin, il n'y a qu'Alexanne qui fait exception mais les autres... Mais cette fois-ci, si jamais Freyja se la ramenait, Taylor pourrait faire usage de sa baguette ou bien se moquer du fait qu'elle doive passer un mois à Poufsouffle ce qui était chose bien marrante, sachant que ce n'était pas vraiment une maison à rêver. Non, Taylor n'a rien contre les blaireaux puisqu'elle aime bien Astride ainsi que la petite sœur de Faust mais bon... Pour en revenir à Freyja, au fond d'elle, elle n'est pas super méchante, si on la compare à McDermott par exemple... C'était complètement différent. Comme venait de le faire remarquer la lionne à la vipère, les deux devront apprendre à laisser leurs différents de côté durant ce voyage. Une trêve temporaire, en somme, le temps que cette fin de semaine passe. De toute façon, c'est Taylor qui tient les rênes, elle peut utiliser sa baguette et pas l'autre. Marrant non ? M'enfin, elle n'a pas de mauvaises intentions à moins que Willow ne s'attaque à elle. Puis, la Gryffondor lui disait de venir s'asseoir avec elle, dans le même compartiment où elle paressa en s'étendant sur une des deux banquettes. Pourquoi ne pas s'habituer à se "côtoyer" maintenant afin d'être prêtes pour la suite ?

¤ La Serpentard d'origine entra d'un air agacé, jetant son sac par terre en s'assoyant en face de l'autre brune. Pourquoi avoir cet air si bête ? Ce n’était pas le couloir ou encore moins les cours ! Elles sont les deux en privé, seules dans un compartiment tout comme durant tout ce voyage. Bien sûr, il y aura des Français mais eux seront incompréhensibles. C'était que Freyja et Taylor, personne d'autre. Ensuite, elles feront comme si de rien n'était, à Poudlard. Un bon contact était important durant de telles situations, son père lui avait appris. Quand elles seraient à Paris, ce sera totalement différent. Devoir magasiner dans des boutiques... Un truc dont la jeune Williams avait horreur puisque c'était long à mourir. Comment faisaient les filles comme Freyja, pour adorer ce type d'activité ? Incompréhensible. Ça ne sert qu'à se ruiner. Que ce soit des vêtements, des bijoux ou toute autre sorte de chose... En fait, le seul truc qui vaut la peine est la nourriture. Oui, la nourriture et il faut espérer que les Français en ait de la bonne, elle n'a jamais mangé leur cuisine. Dans tous les cas, elle verra comment elle se sentira là-bas, au risque de devoir attendre la Serpentard à l'extérieur des boutiques, les bras croisés, à se faire suspecter puisqu'elle sera étrangère.

« Tiens, je viens d'y penser : il nous faudra convertir nos livres sterling en euros... »

¤ Ah et zut, elle a raison. Mais il existe des machines qui font le tout. C'était ainsi quand elle a déménagé dans ce pays de pluie. Son père et elle durent convertir les dollars australiens en livres sterling. C'était simple et surtout que la technologie ne cessait d'avancer, l'efficacité augmentait sans cesse. Ce n'était pas un souci. M'enfin, pour l'autre brunette, ce l'était mais pas elle. Mettant les bras en arrière de sa tête elle répondit :

« T'en fait pas, les moldus ont inventé des machines qui font tout le boulot. Je te rappelle que ma famille entière est moldue et ayant voyagé énormément sauf en Europe, je m'y connais un peu. » Dit-elle, le plus naturellement du monde.

¤ La lionne voyait bien que Freyja s'endormait et c'était aussi son cas. Le matin avait été bien difficile pour elle. Devoir se dépêcher à mettre des vêtements dans son sac ainsi que le stricte nécessaire pour que le voyage ait un minimum de confort puis voir Faust quelques minutes avant de retrouver l'air bête de Willow. M'enfin... Finalement, Taylor ne trouva pas le sommeil durant le trajet, remarquant que la vipère se trouvait dans la même situation qu'elle. Ce voyage lui rappelait l'époque où, en première année, on peinait à la comprendre. Elle parlait majoritairement en utilisant des termes propres à l'Australie comme "mates" qui voulait dire amis ou encore "chokkie" qui voulait dire chocolat. Elle s'est adaptée, bien entendu mais aime placer de ces mots temps en temps. Son accent, lui, n'a guère changé... Oh et la gare de King Cross était déjà en vue. Le train a voyagé à une vitesse exceptionnelle contrairement à d'habitude. Prenant son sac, elle sortit avant Freyja, remerciant le contrôleur. En silence, les deux filles se rendirent à l'extérieur où un chauffeur était supposé les attendre. Quand le froid atteignit les oreilles de l'Australienne, des frissons parcoururent son corps. Une personne anglaise normale affronte ce froid sans trouble mais pas elle. Freyja la fit rire, elle sautillait sur place pour tenter de se réchauffer au minimum. C'était inutile mais marrant à voir. Ça le serait encore plus si elle trébuchait face première par terre. Le silence plombait toujours entre les deux jeunes filles.

« Il arrive, ce chauffeur ? On a pas que ça à faire quand même ! »

¤ Elle n'avait pas tort, n'empêche. Elles étaient pressées. Heureusement que l'aéroport ne se trouvait pas à des kilomètres. Taylor ne lui répondit pas, jugeant qu'elle n'avait rien à dire à ce moment-là. M'enfin, pas besoin de répondre, la voiture arrivait. Il était temps.

« Eh voilà ! »

¤ Les deux camarades de voyage embarquèrent dans la voiture. Comme le voyage était financé par l'école, le chauffeur les amena directement à l'aéroport. Un silence de mort plombait dans l'auto. Que dire à Freyja ? Telle était la question que se posait Taylor. Comment converser "normalement" avec ce genre de fille ? Il fallait rester pacifique durant ce voyage. Sur le moment, l'Australienne n'osa pas vraiment parler à cause du chauffeur, se contentant de croiser les bras jusqu'à destination, soit le gros aéroport de Londres. La route ne fut pas longue pour elle étant donné son habitude à faire les longues distances de Wolverhampton à Londres, chaque été. De la gare à l'aéroport, c'était une peanut. Le bâtiment fut enfin en vue, gros soulagement pour Freyja, à vue d'œil. La Williams remercia le chauffeur avant de quitter avec son sac, dans le froid morbide où elle attendit que la vipère sorte à son tour. La neige avant commencé à tomber, ce qui énervait passablement Taylor qui regardait la voiture partir au loin. Du coup, les deux jeunes femmes se mirent en route vers le vol qui leur était attitré. En chemin, l'Australienne remarqua que Freyja semblait stressée. Était-ce le fait de prendre l'avion ? Peut-être. Elle lui dit alors :

« Tout se passera bien, ce n'est qu'une avion. J'en ai pris toute ma vie, t'imagine que j'ai fait de Londres jusqu'à Brisbane multiples fois sans qu'il ne se passe d'incident. Cette fois-ci, ce n'est que d'ici à Paris, c'est un truc de rien ! J'espère que t'as ton passeport aussi. » Dit-elle, en sortant le sien de son sac.

¤ Son passeport lui a été énormément utile au cours de sa vie. Que ce soit les États-Unis, la Nouvelle-Zélande ou encore l'Angleterre, ça lui a bien servi. Désormais, il était Anglais et plus Australien. Son lieu de naissance affichait Brisbane. Tout était différent. Elle se fichait bien de ce que pouvait contenir celui de Freyja, en espérant qu'elle l'ait afin de ne pas être retardée... Le vol allait partir d'une minute à l'autre, heureusement qu'elles n'étaient pas très loin. Taylor guidait la Serpentard d'origine, d'une certaine façon...

¤ Après toutes les démarches pour se rendre à bord, les deux filles durent se débarrasser de leur sac qui irait dans le compartiment des bagages. Taylor haussa des épaules avant de se diriger vers l'entrée de l'avion. Son siège se situait directement à côté de celui de Freyja. En 1h, elles pouvaient bien ouvrir une certaine discussion, sans entrer dans les tensions qui régissent entre elles habituellement... Le regard vert de l'Australienne cherchait les places attitrées avant de les trouver. Bien, elles ne seraient pas nécessairement dérangées par les gens qui les entouraient. Elle prit alors place, calmement. Ça ne changeait pas des autres fois. Aucun stress dans cette situation et pourquoi y en aurait-il ?

« Calme toi ! C'est quand même moins pire que tomber chez les blaireaux. On convertira l'argent là-bas. En attendant, t'as déjà été à Paris ? Si ce n'est pas par l'avion ? Je parle pas un mot français ! Reste plus qu'à espérer que certains d'entre eux parlent Anglais. On me dit toujours que mon accent pourrait poser un problème quand on visite des pays étrangers. Je sais pas ce qu'il a pourtant ! » Dit-elle, en haussant les épaules avant de croiser les bras.

¤ L'avion se préparait à décoller vers la capitale française. On entendait les moteurs qui se mettaient lentement en marche.

Une fois le petit trajet en voiture enfin terminé, Freyja et Taylor sortirent du véhicule avec leurs bagages à la main, prêtes à se mettre en route vers l'imposant aéroport de Londres. Des flocons de neige tombaient peu à peu, quoiqu'elle ne tenait pas au sol. La vipère pressa le pas, se disant que plus vite elles seront à l'intérieur, mieux ce sera. Elle ne voulait pas tomber malade ou encore abîmer ses magnifiques chaussures à cause d'un foutu temps. D'ailleurs, les avions des moldus étaient autorisés à voler par un temps pareil ? Ils pourraient être pris dans une tempête de neige ou elle ne savait quoi. Rien qu'à y penser, elle remarqua qu'elle trouvait cette invention particulièrement étonnante, peut-être pas extraordinaire non plus mais tout de même, les moldus avaient l'air de très bien vivre sans magie. Jamais la brune ne pourrait imaginer sa vie sans, elle ne saurait se débrouiller une journée ! Que ce soit pour recoudre un bouton tombé d'un manteau ou de ranger ses affaires, la magie lui était essentielle. Si elle en était dépourvue, elle perdrait son temps à faire des actions inutiles. Aussi, si la magie n'existait pas, elle ne serait pas à Poudlard, ce qui lui aurait certes évité des tas de problèmes. En parlant de problèmes, il y en avait qui arrivaient...

« Tout se passera bien, ce n'est qu'une avion. J'en ai pris toute ma vie, t'imagine que j'ai fait de Londres jusqu'à Brisbane multiples fois sans qu'il ne se passe d'incident. Cette fois-ci, ce n'est que d'ici à Paris, c'est un truc de rien ! J'espère que t'as ton passeport aussi. »

Freyja haussa les sourcils en apprenant que Taylor avait beaucoup voyagé. Elle ne l'aurait jamais imaginé. A vrai dire, elle n'imaginait pas grand chose sur elle... La brune ne savait presque rien de la gryffone. Non pas qu'elle allait s'en plaindre, loin de là, d'ailleurs peu lui importait, mais c'était toujours étonnant d'apprendre ne serait-ce qu'un petit détail sur une fille, qu'elle avait toujours détesté, dans de telles circonstances. Enfin soit, ce n'était pas le moment pour s'attarder sur des choses si insignifiantes, ce n'était pas comme si les deux jeunes filles n'allaient pas devenir amies après ce voyage. Les deux sorcières firent toutes les démarches nécessaires avant l'embarquement puis attendirent dans une grande salle en compagnie d'autres gens si nombreux pour un jour de semaine. On y croisait tant de personnes différentes : des gens vêtus de costume-cravate ou bien de simples robes. C'était fou de voir à quel point certaines personnes n'avaient aucun goût en matière de vêtements ! Si elle le pouvait, elle prendrait sa baguette et les relookerait tous, cependant elle n'en avait pas le droit... Ce serait bien trop suspect et c'était de toute manière interdit.

Il ne restait que quelques minutes avant de monter dans l'avion. Freyja sentit qu'elle avait les mains moites – elles qui étaient encore gelées quelques instants auparavant –, ce qu'elle trouvait affreusement dégoûtant, surtout pour une fille comme elle. Puis l'heure de l'embarquement arriva. Tous se dirigèrent vers un bus qui les emmena vers l'avion. Ils montèrent un par un, aussi la plupart bavardait ou semblait excité à l'idée de bientôt décoller. Toutefois ce n'était pas le cas de la vipère, qui sentait son cœur battre de plus en plus vite. Que c'était idiot tout de même, au fond elle savait parfaitement que tout se passerait pour le mieux... cependant elle ne pouvait s'empêcher de paniquer comme une gamine, ce que Taylor remarqua bien trop aisément. Une fois assises, cette dernière lui fit la remarque.

« Calme toi ! C'est quand même moins pire que tomber chez les blaireaux. On convertira l'argent là-bas. En attendant, t'as déjà été à Paris ? Si ce n'est pas par l'avion ? Je parle pas un mot français ! Reste plus qu'à espérer que certains d'entre eux parlent Anglais. On me dit toujours que mon accent pourrait poser un problème quand on visite des pays étrangers. Je sais pas ce qu'il a pourtant ! »

Freyja esquissa un sourire en regardant la Gryffondor. Elle n'était peut-être pas si horrible cette Taylor, en fin de compte. Elle avait raison quand elle disait que c'était moins pire que son envoi provisoire chez les Poufsouffles, la vipère ne l'avait jamais envisagé sous cet angle – ou même envisagé tout court... Un séjour parmi les jaune et noir lui vaudrait sans doute un passage à l'infirmerie parce qu'elle aura sombré dans la folie. Ou bien aura-t-elle besoin de médicaments pour bien dormir en raison des nombreux cauchemars qu'elle fera sans doute. Non, elle ne devait pas se laisser dépasser par ce fâcheux événement ! Une fois ce mois de Janvier passé, la jeune Willow oubliera tout ce qui se serait passé et tout rentrerait dans l'ordre. Elle retrouverait ses collections et ses amis, serait entourée de tout ce qu'elle aimait. En attendant, elle avait encore quelques poignées de jours à patienter chez les Pouffys...

« Je ne suis jamais allée à Paris, disons que je n'ai pas vraiment eu la chance de beaucoup voyager. » avoua-t-elle en fixant ses pieds. « Je connais quelques mots en français mais ils ne vont pas beaucoup nous aider, sauf si tu trouves une quelconque utilité au mot amour ou piscine dans notre situation. »

Elle balança sa tête vers le côté avant de pousser un léger soupir. L'avion se mit à rouler doucement après le passage d'hôtesses de l'air qui avaient expliqué les consignes que sécurité – évidemment, Frey' n'avait rien suivi. Au pire des cas, elle se fierait à son intuition ou bien ferait comme Taylor. De toute manière, il ne se passerait rien de grave... Le trajet s'annonçait court, que pouvait-il leur arriver en si peu de temps ? Les conditions météorologiques étaient sans doute contrôlées avant chaque décollage, ce pourquoi ils ne craignaient, en théorie, rien du tout. Par ailleurs, Taylor avait souvent fait de longs vols d'après ce que la Serpentard avait retenu et jamais elle n'avait eu d'accident. Il n'y avait qu'à espérer que la jeune Williams leur porterait chance.

L'avion atterrit quelques heures plus tard. Le trajet n'avait pas été des plus passionnants étant donné que la vert et argent n'avait pas été très bavarde. Au final, le vol s'était merveilleusement bien passé, au grand soulagement de Frey'. Le ciel était maussade, sans aucune teinte de gris, mais ne présageait heureusement aucune pluie. Freyja et Taylor sortirent de l'engin un peu à la hâte, puis, arrivées à l'intérieur de l'aéroport, prirent leur temps pour récupérer leurs bagages. Une fois ces derniers sur leur dos, elles se mirent en route pour chercher un taxi qui les emmènerait d'abord à leur hôtel. Il était temps qu'elles y arrivent parce que Paris était au bout de leurs doigts !

¤ Ça n'allait pas être facile de voyager avec quelqu'un comme Freyja étant donné qu'elle et Taylor étaient, à la base, deux ennemies. Faire une trêve durant ce voyage de trois jours était pour le mieux. Pourquoi se battre inutilement alors qu'elles seraient toutes les deux ? Bien sûr, il ne pouvait y avoir d'amitié entre les deux filles étant donné leur maison respective, le sang moldu de la lionne ainsi que leur entourage respectif. Par contre, peut-être que Paris allait changer la donne entre ces deux rivales ? M'enfin... Après le train, ce fut au tour du taxi puis de l'arrivée à l'aéroport pour prendre l'avion. Freyja était marrante à voir, on aurait dit que c'était la fin du monde, prendre ce véhicule aérien. Le vol était environ une heure, ce n'était rien. Quand la lionne voyageait de Brisbane jusqu'en Angleterre, c'était un temps de fou. Elle ne l’a pas fait qu'une seule fois. Bref, c'est une fois dans l'avion que les deux filles durent s'asseoir côte à côte. Taylor tenta tant bien que mal de faire la conversation en lui demandant si elle avait déjà visité Paris. Qui sait, peut-être ? Elle, elle n'a jamais mis le pied en Europe si on exclue le Royaume-Uni. L'Australienne lui a aussi dit que le vol était moins pire que tomber chez les blaireaux. Bien sûr, elle n'a absolument rien contre les Poufsouffles mais elle les trouve idiots pour la plupart, sauf Astride qui est une intello. Faut croire que cette Willow n'a eu aucune chance ! Freyja lui répondit où Taylor regarda l'extérieur de l'appareil via la fenêtre ovale :

« Je ne suis jamais allée à Paris, disons que je n'ai pas vraiment eu la chance de beaucoup voyager. Je connais quelques mots en français mais ils ne vont pas beaucoup nous aider, sauf si tu trouves une quelconque utilité au mot amour ou piscine dans notre situation. »

¤ La brune se retourna vers la vipère, lentement. Donc, les deux seront perdues dans cette ville grande ville ? Il y aurait sûrement un guide là-bas, il faut l'espérer. Et quelqu'un qui sait bien parler Anglais. Du coup, Taylor lui répondit vaguement :

« T'es donc pas une voyageuse ! Tu prendras exemple sur la née-moldue d'accord ? Je pense qu'on aura de la facilité à trouver un guide qui pourrait nous traduire le Français. »

¤ Suite à cela, l'avion s'était mise en marche vers la capitale française. Les deux élèves de Poudlard demeurèrent silencieuses durant tout le trajet pendant que les hôtesses de l'air passaient de temps en temps vérifier que tout allait. La température était clément à l'extérieur alors il n'y aurait aucune zone de turbulence. Taylor se souvenait d'un voyage qui avait presque mal tourné alors qu'elle devait se rendre à Honolulu, en Hawaii. La pluie tombait à flot et le tonnerre assombrissait le ciel. Heureusement que l'appareil était près de l'aéroport de l'état sinon ça se serait mal terminé... Mais là, c'était un vol court...

¤ L'avion atterrit à Paris, soit à l'aéroport où elles durent suivre toutes les formalités en prenant leurs maigres bagages, elles n'étaient là que pour trois jours, pas besoin d'amener comme si la vie en dépendait. Une fois toutes les formalités accomplies et les Livres Sterlings converties en Euro, Taylor et Freyja prirent un taxi qui les amena à un hôtel, pas un des plus chics, on s'entend mais acceptable. L'Australienne ne put s'empêcher de trouver le langage français très bizarre et surtout, indéchiffrable. Heureusement qu'un type à l'accueil était bilingue ! Du coup, après toutes les choses dans la chambre qui possédait deux lits identiques, plus ou moins confortables, la lionne dit à la vipère :

« C'est pas le luxe mais ça peut le faire. Moi je suis déjà prête mais pourquoi faut qu'il fasse si froid aujourd'hui ? Me semble que le soleil est beau aujourd'hui... Allons débuter cette journée magasinage bien que ça ne me plaise guère. Oh et tu sais, je suis majeure et par conséquent, je peux utiliser ma baguette hein ! » Dit-elle, en sortant sa baguette de sa poche en la remettant tout juste après au même endroit.

¤ Il devait faire 10°C dehors ou un truc du genre, aucune idée. Taylor avait opté pour retirer son gros manteau d'hiver au profit d'un pull avec une veste par-dessus. Prenant son sac en y mettant son portefeuilles qui contenait un peu d'argent pour la journée, elle sortit, en compagnie de Freyja, à l'extérieur qui donna un frisson à l'Australienne, bien évidemment. Le taxi les amena directement à un énorme centre commercial. La Serpentard semblait presque baver en voyant l'établissement pendant que la Gryffondor roulait ses yeux, poussant un soupire. C'était quoi le but d'apprécier tant faire les boutiques ? M'enfin... Une fois le chauffeur payé, elles sortirent du véhicule terrien, devant l'immensité de la bâtisse.

« Je te suis, c'est pas trop mon truc fréquenter ce genre d'endroit mais bon, qui sait si je peux trouver un truc intéressant, ce qui m'étonnerait fortement ! »

¤ C'est à ce moment qu'elles purent se mêler parmi la foule moldue qui parlait uniquement le Français où Taylor ne saisit absolument que dalle. "Bonjour jolies demoiselles" ou encore "Puis-je vous aider ?"... Elle ne savait pas ce que ça voulait dire. Du coup, elle préférait suivre Freyja...

Le trajet en taxi ne fut pas très long, aussi les deux sorcières arrivèrent à leur hôtel relativement rapidement – et c'était tant mieux, Freyja commençait à en avoir ras le bol des transports en commun ; elle n'avait pas l'habitude de voyager autant. L'hôtel n'était pas des plus luxueux et sûrement pas le plus beau mais il ferait l'affaire. De toute manière, la vipère ne s'attendait pas à loger dans un cinq étoiles. La façade n'était pas des plus jolies et la peinture commençait peu à peu à perdre de sa couleur, mais cela ne voulait pas dire que l'intérieur serait aussi miséreux. Du moins c'était ce qu'elle espérait, sinon ce serait horrible. Elle ne voulait pas dormir entre les cafards et les araignées... Elle n'osait pas l'imaginer. Au pire, elle laisserait Taylor se débarrasser des éventuels insectes présents ; une chose était sûre, elle ne toucherait pas à une seule patte de ces bestioles qu'elle ne pouvait même pas regarder. Sérieusement, les gens qui aimaient ces monstres n'étaient pas normaux. Il paraissait qu'il y avait même des gens passionnés par les insectes... C'était une chose que la jeune Willow ne comprendrait jamais. Rien que le mot « moustique » lui donnait envie de vomir. Tout en imaginant le pire qui pourrait arriver, Frey' entra dans l'hôtel, suivie de près par Taylor. Les deux eurent un peu de mal à se faire comprendre par l'hôte d'accueil au départ, mais il s'avéra finalement qu'il parlait anglais. Heureusement, sinon la Vert et Argent n'aurait pas su comment se débrouiller. L'homme en question leur donna les clés de leur chambre qui se trouvait au deuxième étage en leur indiquant son numéro. Les jeunes filles entrèrent dans une pièce de taille moyenne dans laquelle se trouvaient deux lits, une penderie et deux tables de chevet. C'était plutôt modique, cependant cela suffisait amplement. Elles n'allaient que dormir et se doucher ici.

« C'est pas le luxe mais ça peut le faire. Moi je suis déjà prête mais pourquoi faut qu'il fasse si froid aujourd'hui ? Me semble que le soleil est beau aujourd'hui... Allons débuter cette journée magasinage bien que ça ne me plaise guère. Oh et tu sais, je suis majeure et par conséquent, je peux utiliser ma baguette hein ! »

Freyja se contenta de sourire à Taylor. Elle était un peu jalouse – non, envieuse serait un mot plus adéquat – de la gryffone qui pouvait se permettre de pratiquer la magie autant qu'elle le voulait tandis que la vipère devrait se contenter de la regarder, telle une spectatrice... Enfin soit, ce n'était pas le moment de s’apitoyer sur son sort parce qu'elle n'avait pas encore fêté son 17ème anniversaire. Et puis ce n'était pas comme si elles auraient besoin de la baguette. Bref, Freyja décida de garder ses vêtements mais enfila un collant sous son short et changea de chaussures pour mettre des sneakers noires. Elle chercha un sac à mains dans son bagage et y glissa de l'argent (tout frais converti de l'aéroport) ainsi qu'une petite trousse de maquillage. Elle enfila une écharpe et, sur ce, fit un signe à Taylor et les deux filles sortirent de l’hôtel. Elles prirent à nouveau le taxi pour se rendre à un centre commercial réputé de la ville. Enfin arrivée, Frey' n'en croyait pas ses yeux : elle se trouvait devant un centre qui abritait les boutiques les plus réputées de Paris. Quand elle raconterait ça à Isis...!

« Je te suis, c'est pas trop mon truc fréquenter ce genre d'endroit mais bon, qui sait si je peux trouver un truc intéressant, ce qui m'étonnerait fortement ! »

Qui savait... elle serait peut-être convertie quand elle serait à l'intérieur ! Entre tant de vêtements, de sacs et de chaussures, elle finirait forcément par craquer pour quelque chose, que ce soit un porte-clé ou un foulard. Sincèrement, Freyja n'arrivait pas à comprendre pourquoi Taylor n'aimait pas le shopping. Elle était même persuadée qu'il y avait une petite part d'elle qui aimait ça mais que tout simplement elle ne s'exprimait pas. C'était peut-être à cause du fait qu'elle n'avait pas beaucoup d'argent ou qu'elle vivait dans un endroit où se trouvaient peu de boutiques. Elle n'était sans doute pas habituée. Enfin soit, habituée ou pas, elle devrait faire avec et se forcer un peu parce que ce petit séjour était initialement réservé au shopping. Elles pourraient en profiter pour visiter quelques monuments – ou bien ne serait-ce qu'aller les voir – comme la Tour Eiffel par exemple, si jamais l'envie les prenait. De toute manière, personne ne les surveillait donc elles pouvaient faire ce qu'elles voulaient...

Le monde était au rendez-vous, aussi Freyja avait l'impression de remonter une rivière déchaînée à contre-courant. Souvent, elle s'assurait que Taylor la suivait toujours ; il n'était pas question de la perdre ici. Elle aurait beaucoup trop de mal à la retrouver après, ce pourquoi elle préférait faire attention maintenant. Quelques fois, la brune en profita pour s'arrêter afin de regarder quelques vêtements mais rien ne lui plaisait vraiment. Alors elle continuait à papillonner entre les boutiques, une grimace insatisfaite au visage. Les moldus créaient des pièces assez étranges parfois... Cependant, au bout de quelques minutes, la jeune fille repéra une marque qui lui faisait de d’œil, notamment une robe noire à motifs fleuris. Sans attendre plus longtemps, elle se fraya un chemin entre les autres touristes venus et saisit une pièce de sa taille. Tandis qu'elle regardait le prix sur l'étiquette, une conseillère vint lui demander si elle avait besoin d'aide, en français évidemment. Comme la vipère n'avait rien compris et ne savait quoi répondre, elle lui expliqua dans sa langue natale qu'elle ne parlait pas français en secouant la tête. La vendeuse s'en alla, laissant la jeune Willow soupirer avec sa robe en main. Elle prévint Taylor qu'elle allait l'essayer dans une cabine. Une fois la robe enfilée, elle sortit de la cabine d'un geste théâtral.

« T'en penses quoi ? Je sais que ça ne le fait pas trop avec mes baskets au pieds mais ça me va plutôt bien, non ? »

Freyja se rendit alors compte qu'elle venait de poser la question à une fille qu'en théorie, elle détestait. Après tout, elles n'étaient pas amies et Taylor détestait le shopping alors pourquoi lui poser la question ? C'était presque sorti naturellement... Tant pis, le mal était fait, autant attendre sa réponse.

Spoiler:

¤ Oulà, c'était tellement bizarre de magasiner, surtout en compagnie d'une fille comme Freyja qui n'était pas du tout son amie. En plus de tout cela, les deux se trouvaient dans la capitale française, Paris. La ville semblait magnifique, de tout ce que Taylor avait pu voir depuis l'avion, mais le seul problème majeur était le langage de la place... Ici, ça ne parle que Français et quand on comprend que dalle, c'est un peu difficile de s'orienter. M'enfin, heureusement qu'il y avait certains bilingues dans le coin pour indiquer l'endroit qu'iraient la lionne et la vipère, soit vers un centre commercial et je-ne-sais quoi. L'Australienne n'était pas du tout emballée par tout ça, connaissant ses goûts vis-à-vis cette matière mais bon, qui sait si elle arrive à prendre deux ou trois trucs intéressants ? L'école payait une partie du voyage mais elle s'était amenée un peu d'argent, convertit en Euros. Elle réfléchissait à ce qu'elle pouvait bien offrir à Faust, Erwan et Arabella, voir même Ceyan ou Matthew. Elle suivait Freyja qui semblait être folle comme pas possible. Taylor restait là, haussant simplement des épaules. Pourquoi une grande majorité des filles dont elle connaissait raffolait de cette activité ? C'était totalement incompréhensible. À l'époque, l'Australienne aimait bien s'acheter de nouveaux jeux vidéo ou encore tout ce qui avait rapport à l'eau mais sinon, jamais elle n'avait raffoler sur le fait de s'acheter une paire d'escarpins, choses qu'elle détestait porter, ou encore un nouveau sac à main dernier cri. Cela servait à quoi ? Telle était sa mentalité. Comment pouvait-elle comprendre l'excitation de Freyja face à cet énorme endroit ?

¤ Bon allez, elle tenait à entrer dans cette boutique, toujours aussi excitée. Taylor ne se tenait pas loin d'elle sans émettre le moindre commentaire, se contentant simplement d'attendre que la journée passe le plus rapidement possible. La vipère se frayait un chemin parmi les autres touristes de l'endroit, toutes des personnes françaises, bien évidemment. L'Australienne ne comprenait que dalle de leur langue alors elle les ignora tout simplement. M'enfin, la Serpentard avait enfin trouvé une robe à sa taille qu'elle fila dans une cabine d'essayage. Bien entendu, Taylor la suivit, attendant qu'elle sorte, en silence. Sûrement qu'elle lui demanderait son avis. En attendant, elle se permit de regarder un peu dans les alentours, voir si jamais quelque chose lui intéresserait. On ne savait jamais hein ! S'éloignant un peu de la cabine de Freyja, elle fouina un peu plus loin, rencontra une Française plus âgée qui tentait de lui parler d'un truc mais comme la brune ne comprit absolument rien, elle ne put rien saisir. Elle lui fit comprendre qu'elle parlait Anglais et qu'elle était ici en touriste. C'est justement qu'elle tenait une pièce de vêtement qui intéressait curieusement la lionne qui en prit une même. C'était une jupe noire, pourquoi pas aller l'essayer... En revenant vers l'endroit où était Freyja, elle vit que celle-ci venait tout juste de sortir où elle lui disait :

« T'en penses quoi ? Je sais que ça ne le fait pas trop avec mes baskets au pieds mais ça me va plutôt bien, non ? »

¤ Croisant les bras, elle se mit à la scruter de bas en haut afin de répondre de manière "acceptable" à ce genre de question puisqu'on ne lui avait jamais vraiment demandé ça. M'enfin, il faut dire qu'elle n'a jamais fait les boutiques avec une autre fille à ses côtés. C'était avec son père, personne d'autre. Si on prend en compte Pré-au-Lard, elle préférait errer dans le Trois Balais, Zonko et Honeydukes qu'à la boutique de vêtement dont elle ne se souvenait pas le nom. Freyja en devait être une membre permanente. Bref, il est vrai que ses baskets lui donnaient un look "spécial" mais bon, c'était pas important... L'Australienne répondit :

« J'suis pas professionnelle dans le domaine mais je pense que ça te va bien malgré que pour mon cas, ce ne soit pas trop mon style. D'ailleurs, je vais t'étonner ma chère Freyja mais j'ai trouvé un truc à essayer mais te moque pas de moi hein. » Taylor lui montra la jupe trouvée précédemment près de la Française plus loin et prit les devants dans la cabine afin de l'essayer. La vipère lui dirait sûrement si ça lui faisait bien, qui sait. Étant avec une professionnelle du magasinage, il est clair qu'elle aura son petit commentaire, négatif ou positif. Une chance que les deux filles sont ici anonymement puisqu'elles ne s'insultent pas comme si elles étaient à Poudlard. Une fois la pièce de vêtement enfilée, la lionne sortit rapidement, disant de son profond accent : « À ton tour de me dire tes petits commentaires ! » Elle s'avança vers sa compatriote anglaise, se demandant ce qu'elle allait oser dire.