Le cours d’arithmancie était de loin celui que préférait la Serdaigle et faire un exposé ne la dérangeait pas, bien au contraire. Elle avait toujours considéré avoir bien plus de connaissances que la plupart de ses camarades de classe et quand elle avait la possibilité de les étaler sans que personne ne puisse l’interrompre ni lui couper la parole, elle était au paradis. Alors forcément, Bailee avait préparé son exposé sur le nombre intime avec une grande attention, tâchant de ne pas laisser le moindre détail au hasard. Il était hors de question qu’elle se retrouve face à une question piège, elle n’avait encore jamais perdu la face devant une question posée par un élève ou un professeur et ce n’était pas aujourd’hui que ça arriver, l’arithmancie était sa matière et elle allait le prouver à tous dès aujourd’hui, même si elle pensait, bien sûr, que ses camarades de classe devaient déjà la considérer comme une personne plus que merveilleuse grâce à ses aptitudes hors du commun. Elle n’envisageait pas avoir tort sur ce point, comme sur beaucoup d’autres d’ailleurs.

C’est donc avec une démarche très assurée que la Serdaigle entra dans sa salle de classe ce matin-là et entreprit de nettoyer le tableau noir sans oublier de demander au préalable l’autorisation à son professeur. Elle attrapa sa baguette restée sur le bureau du professeur puisqu’elle lui serait utile pour projeter au tableau ses différentes diapositives versions sorcières et elle se tourna vers ses camarades, un sourire inhabituel sur ses lèvres. Bailee savait que dans le cas présent, il lui faudrait avoir l’air agréable et de bonne composition, elle avait passé l’âge de jouer aux gamines capricieuses et elle n’avait de toute façon jamais fait l’erreur de jouer à ce petit jeu-là devant ses professeurs qui avaient bien trop de pouvoir sur son avenir. Elle tenait à se faire bien voir de ceux qui lui donnaient ses notes à la fin de l’année et jusqu’ici, ça avait plutôt bien fonctionné. Elle passait pour la petite intello solitaire qui avait du mal à se faire accepter dans un groupe mais qui travaillait bien et avait de bonnes notes, c’était plus qu’il n’en fallait pour la rendre heureuse et elle tenait absolument à poursuivre dans cette voix.

« Bien, mon exposé portera sur le nombre intime et son interprétation. Je vous demanderais, à défaut d’être attentif, de ne pas perturber mon exposé, puisque je ne me permettrais pas de le faire si vous étiez à ma place. » Commença Bailee avec assurance. « Si vous avez des questions, je serais heureuse d’y répondre. »

Bon pour le coup, elle avait été peut-être un peu plus sèche qu’elle n’aurait dû l’être mais la Serdaigle tenait à s’imposer dès le début de son exposé pour éviter d’avoir à faire aux bavardages incessants de certains de ses camarades ou à une inattention affichée ostensiblement juste sous ses yeux. La Serdaigle savait qu’en ayant sous les yeux des comportements qu’elle jugeait comme irrespectueux, elle aurait bien plus de mal à se concentrer sur ce qu’elle disait et à ne pas perdre son sang-froid. Maintenant qu’elle avait posé les règles et sur un ton qui ne laissait pas vraiment place à une quelconque contradiction, elle espérait vivement avoir assez marqué les esprits pour qu’ils évitent de faire les marioles. Evidemment, elle n’était pas certaine d’y parvenir, mais les deux dernières années passées à Poudlard avaient eu pas mal de succès à ce niveau-là et il n’y avait aucune raison pour que ça ne continue pas. De toute façon, son professeur était toujours là pour intervenir en cas de souci ce qui l’aiderait encore plus à passer pour la fille timide un peu martyrisée par ses camarades ce qui lui permettrait de conserver les excellentes notes obtenues depuis son arrivée à l’école. Tous les moyens étaient bons pour rester sur la première marche du podium.

« La numérologie permet d’attribuer à des nombres différentes propriétés variant selon le contexte. C’est considéré comme une science est englobe plusieurs techniques permettant de définir des aspects de la personnalité d’un individu. Je peux vous donner différents exemples avant de me pencher plus particulièrement sur celui qui nous intéresse le plus. » Déclara la jeune fille. « Il y a le nombre actif qui permet d’étudier la relation entre tempérament et nature, le nombre héréditaire qui permet de savoir quels traits de personnalité nous avons hérité de nos parents, mais aussi le nombre de réalisation apportant des précisions sur le savoir-faire professionnel ou encore le nombre d’évolution qui nous donne des perspectives d’avenir. Il en existe d’autres que je vous laisserais découvrir par vous-même. »

Elle ne voulait pas trop s’égarer de peur de faire un hors sujet. En soit, il était normal d’introduire d’abord ce qu’elle allait dire sans arriver directement à sa démonstration qu’elle aurait jugé un peu abrupte et peu compréhensible si elle n’avait pas fait l’effort d’expliquer les différentes significations des nombres utilisés en numérologie. Tous ses camarades ici présents avaient déjà assisté à un cours d’arithmancie, sinon ils ne seraient pas là. Elle doutait sincèrement que leur professeur soit du genre à laisser d’autres élèves venir assister à un cours sous prétexte qu’il s’agissait d’un exposé préparer par un élève et de toute façon, elle doutait également qu’un élève de l’école ait tenu à venir assister à son exposé particulièrement. Elle n’avait pas une foule d’amis entre ces murs et elle n’envisageait que ses rares amis aient une folle envie de venir jouer les cheerleader en sachant pertinemment qu’elle pouvait être vraiment très désagréable si elle estimait ne pas avoir donné le maximum de ce qu’elle pouvait et donc ne pas avoir montré toutes ses capacités. Elle préférait penser que ce ne serait pas le cas aujourd’hui, elle avait vraiment travaillé son exposé et il était hors de question qu’elle échoue.

« Le nombre intime est basé sur les voyelles de notre nom et de notre prénom, il permet de nous renseigner sur nos talents cachés. » Expliqua la Serdaigle. « Je vais essayer de vous apprendre comment vous pouvez trouver votre nombre intime et l’interpréter en fonction de critères très précis qu’il faut connaitre. Tout d’abord, le nombre intime se calcule à l’aide de l’alphabet de Tripoli qui permet de faire correspondre toutes les lettres de l’alphabet à un chiffre. »

D’un simple geste du poignet, la jeune fille afficha au tableau le fameux alphabet qu’elle avait pris soin de recopier à la main sur une feuille de papier pour pouvoir l’apprendre et l’afficher simplement devant ses camarades en utilisant sa mémoire pour se rappeler des chiffres.

La Serdaigle laissa passer quelques secondes de silence pour laisser aux élèves le temps d’intégrer l’image qu’elle venait d’afficher avant de poursuivre son exposé. Elle espérait toutefois que personne ne profiterait de cette pause tout à fait volontaire pour prendre la parole, aussi ne laissa-t-elle pas cette situation s’éterniser trop longtemps. Le mieux pour que personne n’ait la stupide idée d’ouvrir la bouche était encore qu’elle continue à parler. Elle accaparait la conversation et préférait largement la transformer en un long monologue auxquels les élèves réagiraient ou pas à la toute fin. Elle espérait tout de même que son professeur n’aurait pas de question à lui poser, ce n’était pas très bon signe lorsqu’il ne comprenait pas tout ce qu’elle disait et avait besoin de quelques éclaircissements et heureusement, ça lui arrivait rarement.

« Cet alphabet nous permet de calculer notre nombre intime car il suffit de prendre chacune des voyelles de notre prénom et de notre nom de famille pour pouvoir ensuite calculer le total et interpréter le chiffre obtenu. Si vous obtenez un nombre après addition des chiffres des voyelles, il vous faut additionner encore les chiffres composant ce nombre et ainsi de suite jusqu’à ce que vous obteniez un chiffre. Je vous ai préparé un exemple en utilisant mon propre prénom. »

Deuxième geste du poignet pour mettre l’alphabet de côté et afficher à la place son prénom et son nom ainsi que différents chiffres et le calcul final du nombre intime qui la représentait.

Là encore, elle laissa passer quelques secondes de silence. Elle n’était pas le genre de fille discrète qui préférait prendre un mot au pif plutôt que son propre prénom et son nom de famille pour illustrer son propos. Elle n’avait rien à cacher à personne et était fière de ce qu’elle était, il n’y avait donc pas de raison de dissimuler un nombre que, de toute façon, tout le monde pourrait calculer lorsqu’elle aurait terminé sa démonstration. Et puis, elle avait bien conscience que ça serait plus intéressant pour ses camarades de classe d’écouter ce qu’elle avait à dire sur elle-même plutôt que sur une personne fictive dont nul n’avait entendu parler. Elle allait faire plaisir aux langues de vipères qui peuplaient l’école et allaient pouvoir s’en donner à cœur joie. Mais pour Bailee, ça n’avait pas d’importance, la seule chose qui était primordiale était la note finale qu’elle obtiendrait et qu’elle comptait bien assurer grâce à cet exemple savamment étudié.

« Il y a tout de même une petite particularité qu’il faut prendre en compte. Si vous obtenez un nombre égal à onze ou à vingt-deux, il est inutile d’additionner les chiffres car ce sont deux nombres qui possèdent leurs propres propriétés et qui sont donc considérés comme des nombres intimes à part entière. »

Propriétés qu’elle énoncerait avec plaisir si on les lui demandait mais il fallait bien laisser une part de mystère là-dedans d’autant plus qu’elle avait envie de laisser la place à d’éventuelles questions. Le défaut de divulguer directement toutes ses connaissances était qu’elle risquait de ne pas savoir répondre aux questions qu’on lui poserait parce que les élèves seraient allés chercher beaucoup trop loin avant de prendre la parole. Là, il y avait des questions évidentes qu’ils pouvaient poser pour se faire bien voir de leur professeur qui aurait l’impression qu’ils s’étaient vraiment intéressés à son exposé puisqu’ils avaient des choses à dire à la fin. Car c’était toujours pour ça que certains élèves faisaient l’effort de lever la main, Bailee en avait toujours été convaincue. Demander des choses qu’on avait pas forcément envie de savoir n’était utile que si ça conférait un avantage quelconque et elle était la première à en user et en abuser dès qu’elle en avait la possibilité, peu importait si elle passait pour une garce devant ses camarades de classe, eux n’avaient aucune influence sur ses résultats scolaires et pouvaient être traités à leur juste valeur.

« Maintenant que je connais mon nombre intime, je peux l’interpréter. Chaque chiffre possède des particularités qui lui sont propres et qui peuvent nous donner différentes indications sur notre personnalité même si elles ne sont pas spécialement précises puisque chacun de ces nombres s’exprime différemment selon les personnes et qu’il faut bien souvent les associer aux autres méthodes utilisées en numérologies pour avoir une description précise. » Expliqua-t-elle, espérant que les élèves n’aient pas cessé de s’intéresser à ce qu’elle racontait. « Pour ce qui est de mon chiffre, le huit, il représente le désir de se réaliser et montre une certaine ambition ainsi qu’une envie de pouvoir mais également la volonté d’acquérir que ce soit une réussite ou une richesse. Il montre un certain attachement aux biens matériels et une grande confiance en soi. Mais comme je l’ai dit, ce nombre ne suffit pas à me définir. »

Elle ne savait pas ce qu’en penseraient les autres élèves de la classe, mais elle-même trouvait que ça lui convenait plutôt bien. Oui, elle était ambitieuse et nul ne l’ignorait et elle en était très fière. Elle considérait qu’on pouvait tout à fait se permettre de vouloir quelque chose de grand du moment qu’on se donnait les moyens de l’obtenir et c’était ce qu’elle faisait depuis toujours. Bailee était une bonne élève et elle se trouvait meilleure que tout le monde, elle ne voyait donc pas pourquoi elle ne pourrait pas prétendre à un avenir brillant. Evidemment, peu d’élèves parvenaient à la comprendre, tout le monde la considérait comme trop prétentieuse alors qu’elle estimait simplement avoir droit à ce qu’elle méritait compte tenu des efforts qu’elle fournissait. Visiblement, pour les adolescents d’aujourd’hui, l’échec scolaire et l’ambition de sortir avec le plus d’élèves du sexe opposé était à la mode, alors que la réussite et l’ambition étaient considérées comme ringardes. C’était complètement stupide mais Bailee savait qu’elle ne pourrait pas faire changer la mentalité de tous ces crétins qui suivaient leurs camarades de classe comme des moutons.

« Voilà, j’espère que mon exposé vous a plus, vous pouvez dès maintenant me poser vos questions. Si vous voulez connaitre votre propre nombre intime, je serais ravie de faire de nouveau ma démonstration. »

Ou pas, mais bon, ça lui donnerait des points en plus et il y avait quand même des chances pour que les questions de ses camarades, si question il y avait portent justement sur leurs nombres intimes à eux et non pas les différentes méthodes d’interprétation qui pouvaient exister. De toute façon, ça ne la dérangeait pas, Bailee croyait dur comme fer en cette méthode scientifique censée définir la personnalité des gens et depuis qu’elle était entrée en cours d’arithmancie elle s’était amusée à faire ce calcul de nombreuses fois en utilisant les prénoms et noms de ses professeurs et de ses camarades.

Helen était presque arrivée au cours d'arithmancie en retard , et l'aurait beaucoup regrettée .L'arithmancie était une de ses matières préférées .Elle aimait déja beaucoup la matière moldue que l'on appelle "Mathématiques" lorsqu'elle fréquentait l'école de son quartier .C'est pour cela qu'elle avait écoutée attentivement l'exposé de l'éleve de serdaigle .
Mais durant l'exposée elle fut interpellée par ces paroles :


« Il y a tout de même une petite particularité qu’il faut prendre en compte. Si vous obtenez un nombre égal à onze ou à vingt-deux, il est inutile d’additionner les chiffres car ce sont deux nombres qui possèdent leurs propres propriétés et qui sont donc considérés comme des nombres intimes à part entière. »

Helen n'aimait pas quand les élèves ne divulguait pas volontairement des informations de leurs exposés pour qu'on leur pose des questions, car elle est d'une timidité maladive et a donc beaucoup de mal a parler en public .Mais elle n'aimait pas non plus avoir des questions sans réponses dans sa ta tête .
C'est pour cela que , quand Bailee Browning termina son exposé en disant :

« Voilà, j’espère que mon exposé vous a plus, vous pouvez dès maintenant me poser vos questions. Si vous voulez connaitre votre propre nombre intime, je serais ravie de faire de nouveau ma démonstration. »

elle décida de répondre :

"Tu as dis que les nombres 22 et 11 étaient des nombres intimes et qu'ils avaient des propriétés particulières .Quelles sont-elles ?"

Les exposés étaient visiblement populaires en arithmancie ces derniers temps. D'abord Clydwyn, puis Alison, puis à nouveau Clydwyn, et encore tant d'autres élèves... Ça n'en finissait plus ! A vrai dire, ce n'était pas plus mal puisque cela leur changeait des banals cours du professeur qui, à force, devait être fatigué. C'était certes leur métier, néanmoins faire travailler les élèves de cette manière était innovant et portait ses fruits : d'après Alison, on était souvent plus captivé par un exposé que par un cours quelconque. Enfin soit, un exposé allait encore être présenté. La jeune Eastwood n'était pas très enjouée à cette idée, sachant que c'était au tour d'une gamine. Qui savait, elle allait peut-être fournir un excellent travail, elle ne disait pas le contraire, cependant elle risquait d'aborder un sujet qu'elle maîtrisait déjà. Ce n'était très intéressant dans ces cas-là, parce qu'elle perdait une heure qu'elle aurait pu passer à s'instruire ou encore se dépenser dans le parc. Non pas qu'elle considérait les exposés des plus jeunes comme une perte de temps, mais c'était du temps qui aurait pu être mieux perdu... Enfin bref, la jeune fille s'était rendue dans la salle de classe et avait prit place, comme d'habitude à l'avance. Elle s'étira avant de sortir ses affaires habituelles (plume, encre et parchemin). La brune hésitait encore : allait-elle prendre des notes si elle connaissait déjà le sujet ? Elle verrait sur le coup, en tout cas l'arithmancie était un thème qu'elle aimait plutôt bien et qu'elle gérait.

« Bien, mon exposé portera sur le nombre intime et son interprétation. Je vous demanderais, à défaut d’être attentif, de ne pas perturber mon exposé, puisque je ne me permettrais pas de le faire si vous étiez à ma place. Si vous avez des questions, je serais heureuse d’y répondre. »

Une petite brune avait prit la parole, l'air posée et sûre d'elle. C'était bien de voir des filles pareilles, qui étaient confiantes et dégageaient tout de suite un caractère fort. Ce n'était pas comme Alison qui paraissait invisible quand on la regardait. Alison, c'était une plante verte, du papier peint, un mur. Elle était pourtant jolie, quand même ! Toutefois on sentait qu'elle était ailleurs, qu'elle ne croyait pas en elle, qu'elle se trouvait simple autant physiquement que mentalement. Au premier regard, elle n'avait pas l'air très perturbée, c'était surtout quand on apprenait son parcours qu'on le devinait. Aussi, elle montrait déjà tant de défauts que celui-là, elle tentait de le cacher tant bien que mal – enfin, plus mal que bien. Enfin soit, la jeune fille préféra ne pas prendre de notes étant donné qu'elle avait relu tout ce qui avait à propos des nombres intimes avant de faire son exposé à elle ; même s'il n'avait pas tellement de rapport avec ce dernier, le chapitre sur les nombres intimes était situé avant la table karmique dans le manuel sur lequel elle s'était appuyée.

« La numérologie permet d’attribuer à des nombres différentes propriétés variant selon le contexte. C’est considéré comme une science est englobe plusieurs techniques permettant de définir des aspects de la personnalité d’un individu. Je peux vous donner différents exemples avant de me pencher plus particulièrement sur celui qui nous intéresse le plus. Il y a le nombre actif qui permet d’étudier la relation entre tempérament et nature, le nombre héréditaire qui permet de savoir quels traits de personnalité nous avons hérité de nos parents, mais aussi le nombre de réalisation apportant des précisions sur le savoir-faire professionnel ou encore le nombre d’évolution qui nous donne des perspectives d’avenir. Il en existe d’autres que je vous laisserais découvrir par vous-même. »

Elle traitait relativement bien son sujet pour le moment, ce début servait sans doute d'introduction. Elle couvrait toutes les parties de son thème et avait l'air de savoir où elle allait. Sinon quoi, Alison ne croyait pas du tout à ce genre de balivernes sur les nombres qui dévoileraient la personnalité de quelqu'un. Si des parents auraient appelé son enfant Antoine ou Cedrik, ça n'aurait en rien influé le caractère de ce dernier : en tout cas c'était son avis. Dans sa tête, tout était clair, le caractère était défini par le passé, les personnes que l'on côtoie, la situation présente de la personne (aussi bien familiale qu'amoureuse ou n'importe quoi encore), les facteurs environnementaux. Par exemple, si la jeune Serdaigle calculait ses nombres à elle, elle obtiendrait un résultat totalement à l'opposée de ce qu'elle était en réalité. C'était la preuve même que ces histoires étaient du pipeau. La bleu et argent n'en revenait pas que certaines personnes y croyaient dur comme fer, autant à la divination que l'arithmancie. Elle était certes très dans la lune, mais à ce sujet-là elle trouvait juste de rester objectif et terre à terre.

« Le nombre intime est basé sur les voyelles de notre nom et de notre prénom, il permet de nous renseigner sur nos talents cachés. Je vais essayer de vous apprendre comment vous pouvez trouver votre nombre intime et l’interpréter en fonction de critères très précis qu’il faut connaitre. Tout d’abord, le nombre intime se calcule à l’aide de l’alphabet de Tripoli qui permet de faire correspondre toutes les lettres de l’alphabet à un chiffre. »

Alison commença à retranscrire sur un parchemin le tableau qu'elle connaissait sur le bout des doigts à force de l'avoir écrit et appris par cœur le soir, elle n'avait donc pas besoin de recopier à partir du tableau que proposait la petite aiglonne. Elle écrit ensuite en dessous son nom en entier, en lettres majuscules et assez espacées, voulant se prêter à l'exercice par la suite. Cela aura le loisir de l'occuper un peu, ainsi elle verrait sûrement le temps passer un poil plus vite, quoiqu'elle se doutait que cela n'allait pas la divertir bien longtemps. Mais ce n'était pas bien grave, du moment qu'elle aura le mérite de s'exercer un peu.

« Cet alphabet nous permet de calculer notre nombre intime car il suffit de prendre chacune des voyelles de notre prénom et de notre nom de famille pour pouvoir ensuite calculer le total et interpréter le chiffre obtenu. Si vous obtenez un nombre après addition des chiffres des voyelles, il vous faut additionner encore les chiffres composant ce nombre et ainsi de suite jusqu’à ce que vous obteniez un chiffre. Je vous ai préparé un exemple en utilisant mon propre prénom. »

La brune jeta un coup d'oeil à l'exemple qu'elle avait préparé, puis se replongea immédiatement dans le petit travail qu'elle venait de débuter. Son nombre intime à elle était... Alors, les voyelles de ses prénoms et nom étaient (K)A(C)EY A(L)I(S)O(N) EA(S)(T)(W)OO(D), soit 1+5+7+1+9+6+5+1+6+6 qui était égal à 47, et 4 et 7 faisaient 11. Tiens, 11 était une exception si ses souvenirs étaient bons ! C'était étrange que cela tombait sur elle, tout de même, elle qui quelques minutes auparavant était en train de se dire qu'elle était différente. Évidemment, ce n'était qu'une simple coïncidence, il en allait de soi... Parce qui si son prénom avait été orthographié Cassie, ça aurait changé la donne, non ? La jeune fille vérifia : 1+9+5 donc 49, et 4 et 9 faisaient 13 soit 4, ce qui changeait tout. Ce n'était qu'une question d'orthographe et de hasard. La petite expliqua que 11 et 22 étaient tout deux des exceptions et avaient des propriétés à part, ce qui confirma la précédente hypothèse de la Serdaigle. En revanche, elle ne se souvenait pas des susdites exceptions. Elle devrait aller vérifier après à la bibliothèque, à moins qu'elle ne poserait la question à la petite brunette qui s'appelait comment d'ailleurs ? Elle était également à Serdaigle, Alison était persuadée de cela, néanmoins elle n'arrivait pas à mettre la main sur son prénom. Elle l'avait montré avant, dans son exemple, mais elle avait regardé si vite qu'elle ne l'avait pas mémorisé... Il contenait un B si elle se souvenait bien. Tant pis, ce n'était pas si dramatique, elle continuerait de l'appeler petite brunette dans sa tête, après tout ce n'était pas un crime.

« Maintenant que je connais mon nombre intime, je peux l’interpréter. Chaque chiffre possède des particularités qui lui sont propres et qui peuvent nous donner différentes indications sur notre personnalité même si elles ne sont pas spécialement précises puisque chacun de ces nombres s’exprime différemment selon les personnes et qu’il faut bien souvent les associer aux autres méthodes utilisées en numérologies pour avoir une description précise. Pour ce qui est de mon chiffre, le huit, il représente le désir de se réaliser et montre une certaine ambition ainsi qu’une envie de pouvoir mais également la volonté d’acquérir que ce soit une réussite ou une richesse. Il montre un certain attachement aux biens matériels et une grande confiance en soi. Mais comme je l’ai dit, ce nombre ne suffit pas à me définir. »

Tant mieux qu'elle précisait que ce nombre ne suffisait pas à la définir, sinon elle aurait un caractère bien maigre, ce qui devait être tout le contraire. C'était un peu comme les horoscopes chez les moldus, libre à chacun d'y croire ou pas, toutefois c'était quand même bizarre que le même soit appliqué à tous, ainsi que le fait qu'ils varient suivant les magazines ou les sites où on les consultait. C'était un peu pareil pour les nombres intimes. Enfin soit, la petite conclut finalement en expliquant que cela ne la dérangerait pas de refaire sa démonstration et que l'on pouvait poser des questions. Quand même, elle avait bien réussi son exposé, ce pourquoi elle aurait sans doute une très bonne note. Le professeur devait être satisfait. Une jeune fille brune lança d'une voix désuète :

« Tu as dis que les nombres 22 et 11 étaient des nombres intimes et qu'ils avaient des propriétés particulières .Quelles sont-elles ? »

C'était plutôt comique comme situation, Alison allait justement prendre la parole pour poser la même question ! Elle s'était dit qu'elle attendrait un petit peu avant de le faire pour voir si personne n'avait mieux comme question. Pour une fois qu'elle voulait en poser une... Bon, ce n'était pas catastrophique non plus bien sûr. Ce sera pour une prochaine fois, parce qu'il risquait d'y en avoir des tas, des prochaines fois...

La Serdaigle était très contente de son exposé. De toute façon, il n’arrivait que très rarement qu’elle remette en cause ses capacités ou son travail, ça n’était même jamais arrivé, d’après ses souvenirs. En même temps, c’était bien normal, elle faisait toujours en sorte d’avoir accompli son travail à la perfection, non seulement par fierté personnelle mais également pour plaire à ses professeurs dont l’estime qu’ils pouvaient avoir d’elle était très importante pour la bleue et bronze. Ses camarades ne comprendraient certainement jamais sa façon de voir les choses puisque la plupart des adolescents de son âge réagissait d’une manière totalement opposée à la sienne. Ils avaient plutôt tendance à chercher vie sociale, reconnaissance et estime dans les yeux de leurs camarades plutôt que vers leurs professeurs. La plupart d’entre eux considéraient même certainement que les enseignants étaient là pour leur pourrir l’existence en leur donnant des devoirs ce qui n’était pas le cas de Bailee. En attendant, elle n’avait plus qu’à patienter pour répondre aux questions de ses camarades, si question il y avait.

"Tu as dit que les nombres 22 et 11 étaient des nombres intimes et qu'ils avaient des propriétés particulières. Quelles sont-elles ? "

Un sourire victorieux s’afficha sur le visage de la jeune fille. Ce genre de petit stratagème n’avait jamais loupé avec elle, les élèves étaient toujours malléables à loisir et elle parvenait sans aucun mal à les amener à poser les questions qu’elle avait elle-même choisies. D’un autre côté, elle avait lu de nombreux livres à ce sujet et appris que dans beaucoup de circonstances, les questions de ce genre de présentations étaient préparées à l’avance afin de lui donner un peu plus de poids et de montrer idéalement une maitrise parfaite du sujet présenté. Elle se contentait simplement de faire pareil au détail près qu’elle ne demandait pas l’aide de ses camarades déjà parce qu’ils n’auraient sûrement pas accepté si elle avait posé la question, elle était bien trop désagréable avec eux la plupart du temps, mais aussi parce qu’elle aimait être indépendante et se débrouiller seule, ce qu’elle faisait depuis de longues années déjà. Elle avait vite réalisé que c’était le prix à payer pour pouvoir afficher son sale caractère, elle devait compter uniquement sur elle-même, car ses camarades n’attendaient que de pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce.

« Ces nombres sont ce que l’on appelle des « maitres nombres » en numérologie, je n’ai d’ailleurs pas cité le nombre trente-trois qui a également son interprétation propre en numérologie et qui fait partie de ces nombres bien qu’il ne soit pas toujours présent. Ils ont chacun leur interprétation propre. »

Après quant à savoir pourquoi c’était ces nombres qui étaient devenus des maitres nombres et pas d’autres, la Serdaigel n’en avait pas la moindre idée et elle ne s’était jamais posé la question. Ces règles étaient ancestrales et elle n’avait aucune envie de les remettre en cause, tout ce qu’elle savait était qu’elle croyait dur comme fer que tout cela puisse être possible, chose étonnante lorsqu’on considérait qu’elle avait toujours eu l’esprit carré et était incapable d’accepter le moindre second degré. Chaque information qu’elle voulait bien engranger était mesurée et décortiquée pour qu’elle soit sûre et certaine qu’elle soit fiable, elle écartait avec dédain tout ce qui lui paraissait trop imagé, pas assez précis ou complètement inventé. Mais avec l’arithmancie, les choses étaient différentes, certes, ce n’était pas forcément très précis, mais ça s’appuyait sur des nombres et ça, elle aimait bien, il n’y avait rien de plus carré et plus fiable que ça dans l’esprit de Bailee et elle tenait absolument à faire comprendre tout ça à ses camarades qui avaient toujours eu un peu de mal à faire fonctionner leurs cerveaux correctement.

« Le onze représente la vérité, le vingt-deux la solidarité, et le trente-trois normalement, l’universalité. Bien sûr, on peut ensuite détailler un peu plus, ce n’est qu’une représentation générale de ces nombres, d’ailleurs chacun des chiffres que vous pouvez obtenir possède sa propre caractéristique. Les voici. »

Comme précédemment, grâce à sa baguette, la jeune fille afficha au tableau la liste qui se trouvait dans ses mains. Si elle ne l’avait pas affichée auparavant c’était tout simplement parce qu’elle s’attendait à ce que certains élèves calculent leur nombre intime en même temps que son petit exemple concocté à l’avance et qu’ils s’interrogent sur les significations de leurs nombres donc qu’il lui pose la question. Sauf que visiblement, ça n’avait pas été le cas et elle ne voulait pas garder dissimulée son arme secrète dont l’utilisation lui paraissait primordiale. Le sens des nombres était une base dont on ne pouvait se passer si on voulait connaitre sa propre personnalité et elle aurait beaucoup aimé que chacun des élèves présents apprenne un peu sur lui-même avant de quitter cette pièce. Evidemment, c’était peut-être beaucoup demander d’autant plus qu’elle était persuadée qu’ils avaient été beaucoup dans la classe à ne pas avoir écouté ne serait-ce que la moitié de ce qu’elle avait dit pour cause d’ennui mortel. En théorie, elle s’en fichait complètement, elle voulait avoir une bonne note, pas des félicitations de la part de ses camarades, toutefois, son égo légèrement surdimensionné la poussait à vouloir une certaine reconnaissance de la part de l’ensemble de la classe, chose qu’elle n’aurait certainement pas.


« Evidemment, ils ne représentent que des tendances et un seul de ces nombres ne peut pas vous définir totalement, même s’il peut vous aider à dégager certaines caractéristiques de votre personnalité. Je tiens également à attirer votre attention sur le fait qu’il existe douze nombres caractéristiques mais également douze signes du zodiaque, il parait donc évident que les deux peuvent être mis en relation pour une plus grande précision. »

Voilà, cette fois-ci, elle avait terminé ses explications, elle pourrait évidemment s’étendre plus sur les interprétations des nombres qu’elle avait révisé la veille et qu’elle connaissait de toute façon relativement bien pour s’y être intéressé depuis un moment déjà, mais mis-à-part ça, elle ne voyait franchement pas quelles questions ils pourraient bien avoir à lui poser, son exposé était complet et clair et elle trouvait d’après le visage de son professeur, qu’elle s’en était plutôt bien sortie. Au moins, son bulletin scolaire resterait excellent et c’était tout ce qu’elle voulait.