[ANNEE 2019 - 2020] « Le timide a peur avant le danger, le lâche au milieu du danger, le courageux après le danger. » J.P. Richter [Terminé]

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La réponse de ses camarades ne se fit pas attendre bien longtemps. Bien sûr, elle ne s'attendait pas à ce qu'ils se mettent à descendre les guets comme elle aurait pu, elle-même, le faire quoi qu'encore il n'était pas forcément dans ses habitudes de s'en prendre à des gens qu'elle ne connaissait pas à l'instar de leur préfète, mais de là à les entendre polémiquer pour pas grand chose... Un sourire amusé, vaguement moqueur peut-être aussi, étira les lèvres de la Poufsouffle qui, dos à eux, pouvait se le permettre aisément. Toutefois, c'était rassurant de voir qu'Annabeth n'avait pas une totale confiance en Clydwyn et qu'elle le savait inoffensif uniquement parce qu'il y avait Astride dans le coin. Ce pauvre garçon ne faisait pas l'unanimité, visiblement... Enfin, aussi réjouissant que ça puisse être, elle devait laisser cette idée de côté et s'intéresser davantage à ce qui se trouvait devant elle. Elle était quasiment certaine qu'elle ne trouverait absolument rien, que toutes leurs craintes étaient absolument infondées, que c'était simplement le départ précipité de McGonagall qui leur faisait imaginer les pires scénarios possibles... Mais elle fut obligée de constater que ce n'était peut-être pas forcément le cas lorsqu'elle se retrouva face à trois grosses caisses dans lesquelles étaient classés des dossiers portant le nom de chaque élève et sur lesquelles étaient inscrits en lettres rouges « SB », « SM », « SP » et aux vues du classement qui y était fait, il ne fallait pas avoir le QI d'Einstein pour comprendre ce que ça signifiait.

Sunny resta interdite, fouillant ces boîtes avec une fébrilité qu'elle ne se serait pas attendue à avoir ici, faisant bouger les dossiers un à un pour voir les suivants. Peut-être y avait-il quelque chose d'intéressant à l'intérieur de l'un d'eux quoi qu'encore la seule présence de cette hiérarchie constituait quelque chose d'intéressant en soi... Derrière elle, Kaïn et Annabeth étaient en train de discuter d'elle ne savait quoi. Elle n'avait pas écouté, avait simplement entendu « Macnair », « marque-page » et « Gobelbabil », pas de quoi réussir à trouver un sens à leurs paroles. Et puis, de toute façon, à part « marque-page », elle était bien incapable de comprendre ce que ça pouvait bien vouloir dire. La Poufsouffle n'était pas très encline à partager sa découverte avec les deux autres, certaine que ça ne ferait qu'aggraver la situation chez les blaireaux et que leur paranoïa n'en serait que renfoncée, à raison certes, mais tout de même... Pourtant, ce serait les trahir tous autant qu'ils étaient que de cacher une information comme ça, information grâce à laquelle les nés-moldus sauraient qu'ils avaient vraiment des raisons de se méfier de la légère dictature qui se mettait en place au château... La réunion qui les avait menée là était à l'initiative d'Astride, mais également d'Absolem, et elle ne pouvait pas décemment trahir son meilleur ami. S'il en était arrivé là, c'était certainement parce qu'il voulait des réponses, et si cela pouvait en faire partie alors...

« Je crois qu'une telle hiérarchie dans le classement du dirlo' peut valoir le coup d'oeil. » lança t-elle d'une voix faussement indifférente mais dont l'imperceptible tremblement trahissait le choc de cette découverte. « Il faudrait tout de même le prévenir qu'il a oublié les Traîtres-à-Leur-Sang dans cette histoire... »

Il fallait espérer qu'il les ait oublié en tout cas, sans quoi ce n'était pas tant les nés-moldus qui avaient à craindre en premier lieu, lui semblait-il. Etant donné qu'ils n'appartenaient même pas au classement officiel – elle avait brièvement regardé, certes, mais aucune notification du genre n'était apparu sur les dossiers – peut-être que leur cher directeur avait pour but de les éliminer en premier. C'était complètement stupide de raisonner ainsi, il y avait sûrement une explication logique à tout ça autre que « Il est méchant, il veut tous nous tuer », restait encore à trouver laquelle...

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Chercher c'était bien beau, trouver quelque chose qui à l'air d'être important pour ses recherches, c'est très bien mais si on n'arrive pas à associer à quelque chose notre découverte, alors ça ne sert complètement à rien, on n'avance pas et on perd son temps. Et justement, du temps, ils en avaient pas tant que ça. Quelle était la progression des aiguilles sur les cadrans des horloges ? Annabeth n'en savait rien, et elle n'osait pas faire en sorte de savoir, elle pourrait mieux observer le bureau et trouver cette indication mais elle n'était pas venu pour ça, et se connaissant, ça lui mettrait la pression au risque de zieuter bien plus souvent l'objet à l'origine de son angoisse au lieu de rechercher une moindre information qui donnerait un sens à leur expédition. La française n'était pas venu là pour se montrer passive et voir si oui ou non ce qu'ils faisaient aller les mener à quelque chose de grave. Elle était venu avec la sérieuse intention de se rendre utile, son morceau de papier ne l'était pas mais elle se promit de l'examiner, de toute façon elle avait perdu les pages entre lesquelles il était coincé, mieux valait que le directeur croit l'avoir fait tomber plutôt qu'il le retrouve entre deux autres pages.

La Poufsouffle glissa alors sa trouvaille dans sa poche en ayant une idée en tête, avec une loupe elle arriverait peut-être à enfin cerner ce qu'il était écrit dessus. Elle remercia tout de même Kaïn de son intervention, il avait été le seul à s'intéresser à sa question puis ses idées pourraient mener à des pistes, Annabeth se promettait de suivre cette piste si jamais ce n'était pas une écriture de moldu. Lui rendre la pareille à ce moment était préférable mais elle n'arrivait pas à se rappeler ce que ce nom lui disait, avec un peu de chance ça lui reviendrait un plus tard, parfois c'est quand on ne cherche pas qu'on trouve. De toute façon, elle n'avait pas l'intention de rester bloquer sur cette idée trop longtemps parce que la prise de parole de Sunny l'alerta et elle se dirigea vers l'armoire devant laquelle elle se trouvait. « D'habitude les classements se font dans l'ordre alphabétique mais de là à dire que c'est une preuve incontestable qu'il fait une nette distinction des élèves par leur sang... C'est toujours utile de savoir ça mais ça ne suffira pas à faire admettre aux autres élèves qu'on a de véritable raison de se méfier de lui. A moins qu'il est pris soin de faire quelques annotations sur certains dossiers. » Derrière cette dernière remarque se cachait de la curiosité liée à l'inquiétude de la française, elle commençait déjà à s'imaginer que Blackman est pu écrire sur certains dossiers des choses comme des rappels à éliminer le plus vite, ou alors des faiblesses qui pourrait s'avérer amusant d'exploiter.

Devenait-elle parano ? Ça ne l'étonnerait pas, mais comme disait-elle, il était préférable d'envisager les pires scénarios plutôt que de sous-estimer l'adversaire. Peut-être se tromper t-elle mais au mois avait-elle une excuse à s'expliquer à soi-même son comportement qui indiquait clairement que la plus inquiète des trois dans cette histoire, c'était bien elle. Cependant, ce n'était pas une raison pour se laisser submerger par ses émotions, elle devait rester concentrer sur leur but initial et allait entreprendre de demander au seul garçon du trio de donner son avis quant à ce classement des dossiers mais d'un coup une lumière sembla s'allumer dans la tête d'Annabeth et un sourire s'étira sur ses lèvres. « Macnair... C'est un Mangemort qui a été interné à Azkaban après la grande bataille de Poudlard où Vous-Savez-Qui à été définitivement vaincu. Je crois qu'il était employé dans un département du Ministère de la Magie. » Juste après avoir indiqué ce dont elle était quasi-sûre, le sourire disparût de son visage parce que si elle réfléchissait bien, ce qu'ils venaient d'apprendre n'était absolument pas bon signe. « Soit j'ignorais qu'on pouvait écrire et recevoir des lettres à Azkaban, soit ce cher monsieur n'est plus prisonnier là-bas... » Quitte à passer pour une parfaite idiote, Annabeth espérait que l'un deux la contredise et lui dise qu'elle s'était trompée de personne parce que là, elle commençait à avoir les chocottes, pour une bonne raison en plus.

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« Je crois qu'une telle hiérarchie dans le classement du dirlo' peut valoir le coup d'oeil. Il faudrait tout de même le prévenir qu'il a oublié les Traîtres-à-Leur-Sang dans cette histoire... "

Kaïn se désintéressa brièvement de la rangée d'ouvrages sur laquelle il venait de tomber, un peu par hasard puisqu'il fallait bien commencer par quelque part, afin de jeter un coup d'oeil vers Miss Palourde-cheveux-de-paille qui était en train de démontrer qu'elle était peut-être moins stupide qu'elle n'en avait l'air, ce qui était pour le jeune Poufsouffle une grande découverte. En réalité, il était surtout très frustré que cette dernière ne se soit pas donnée la peine de l'attendre pendant qu'il était en train de régler les dernières formalités avec Astride, alors qu'il était de notoriété publique que les rassemblements collectifs lui déplaisaient au plus haut point. Mais ce qu'elle disait n'était pas idiot, si les dossiers étaient classés dans un certain ordre, c'était que cela donnait un certain aspect de l'idéologie qu'il prônait, et qu'il ne s'agissait pas des plus nobles… Ce fut la remarque du rat de bibliothèque qui le déconcerta, par son manque de clairvoyance.

" Ça ne suffirait pas pour dire qu'il faut se méfier de lui ? " se formalisa-t-il. " Jusqu'à preuve du contraire, "SB" signifie "sang-de-bourbe", et c'est bien la première fois que je lis ce terme dans le domaine administratif. C'est une insulte bon sang, et pas l'une des plus anodines !"

Il ne savait pas vraiment si l'on pouvait le considérer comme une preuve en soi, mais toujours était-il qu'en effet, cela révélait un clair dysfonctionnement au sein de la manière dont était dirigée cette école. Il se recentra aussi sur le morceau de papier qu'il venait d'ouvrir et de découvrir… tout cela, n'augurait clairement rien de bon, néanmoins Kaïn fut satisfait de leurs trouvailles communes. Au moins, ils n'avaient pas perdu leur temps et commis une infraction pour des prunes, ils avaient obtenu des résultats qui pourraient sans doute leur servir s'ils parvenaient à sortir des quartiers du directeur sans entrave. Enfin, ça, c'était plus facile à dire qu'à faire… Leur préfète et Owens se trouvaient-ils toujours devant la porte ? Ce n'était même pas une chose dont ils pouvaient s'assurer… En attendant, il avait cherché à connaître l'identité de l'expéditeur de cette missive quelque peu suspecte, et n'avait pas été déçue par la réponse, le rat de bibliothèque venait de lui apporter un éclaircissement pour le moins troublant. Un ancien mangemort ? Les anciens sbires du seigneur des Ténèbres ? Là, l'histoire commençait à devenir plus galère… Etait-ce au moins encore à leur portée ? Kaïn n'était qu'en quatrième année, ses aînées à peine plus âgées que lui, et pourtant il pressentait que ce qui s'annonçait pour la suite n'avait rien d'enthousiasmant, bien au contraire.

" Un ancien mangemort ? Y a vraiment pas à dire, il sait choisir ses fréquentations, le néo-gothique. La lettre n'est pas datée, elle peut être de n'importe quand, mais ça peut au moins donner une idée de son charmant cercle d'amis. "

A présent qu'ils avaient rassemblé quelques données, indices et infirmations diverses, il était peut-être temps de remonter en salle commune Poufsouffle… Il ne s'agissait pas de s'attarder pour ensuite se faire prendre, toutefois il se voyait mal en faire la suggestion à voix haute, au risque de passer pour une poule mouillée alors qu'il s'était engagé. Mais il fallait qu'ils en prennent tous trois conscience, ils étaient dans de très sales draps si jamais l'on apprenait leur délit.

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« D'habitude les classements se font dans l'ordre alphabétique mais de là à dire que c'est une preuve incontestable qu'il fait une nette distinction des élèves par leur sang... »

Sunny leva les yeux au ciel avec une certaine théâtralité. Elle voulait quoi pour admettre qu'il faisait des distinctions sanguines ? Elle avait sous les yeux la preuve qu'il classait ses élèves par pureté du sang mais ce n'était pas une preuve incontestable ? C'était quoi ? Une erreur de classement ? A la remarque de Kaïn, elle hocha gravement la tête. Pour une fois, elle était de son avis. Elle avait été la première à ricaner à l'idée que ce Blackman puisse être le grand méchant de leur histoire, mais il ne lui en fallait pas davantage pour admettre qu'elle s'était trompée, alors voir la grande Annabeth, qui avait été prête à voir les nés-moldus au bord du massacre, prétendre qu'il n'y avait là pas la moindre preuve valable, c'était du grand n'importe quoi ! Elle soupira et se remit à chercher dans les dossiers. S'il lui fallait quelque chose de plus pour reconnaître que la situation était grave, alors elle trouverait autre chose. Après tout, ils étaient là pour ça... C'était quand même affolant une telle capacité à changer son fusil d'épaule ! La princesse repartit donc à la recherche de quelque chose d'intéressant concernant les élèves, écoutant avec désintérêt ce qui se disait derrière. Ca parlait Mangemort et compagnie, mais ça ne devait certainement pas compter dans la liste des choses inquiétantes aux yeux de Costland...

« La majorité des anciens partisans de Voldemort est employée au Ministère, vous vous souvenez, pourquoi pas lui ? » rappela t-elle d'une voix un peu plus arrogante qu'elle ne l'aurait voulu tandis qu'elle ouvrait au hasard un nouveau dossier.

Il y avait un vrai problème dans le monde sorcier, c'était évident, mais s'il fallait de quoi prouver au reste du monde ce qu'ils avançaient, ça risquait d'être plus compliqué. Jusque là, à part avoir des fréquentations douteuses et un classement critiquable, il n'avait strictement rien fait de mal. On ne pouvait pas décemment chercher à faire en sorte que les élèves se joignent à eux pour des détails comme ça. Qui pouvait dire que Blackman avait cherché à lui nuire ? Il était même capable d'organiser des événements pour occuper les élèves... Les bals et compagnie, il n'était pas obligé de les faire... Peut-être n'était-il pas si mauvais en fin de compte... ? Ce n'était pas vraiment comme ça qu'ils voyaient les choses, mais ça ne devait pas être particulièrement faux... A part la BSPB et Quick qui prenaient trop de pouvoir au goût du reste du monde, il n'avait rien fait qui puisse aller dans leur sens... Jusque là, en tout cas... C'était pour ça qu'il fallait trouver autre chose rapidement, avant qu'il ait le temps de les mettre dans une galère pas possible.

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Le membre 'Sunny E. Windsor' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 1

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Tout le monde ne pouvait pas être toujours d'accord, et là, Annabeth ne faisait pas l'unanimité avec son avis. Ses deux camarades pensaient clairement que les initiales utilisées pour classer les dossiers étaient une véritable preuve. Dans un sens, ils n'avaient pas tout à fait tord mais elle se refusait à croire que c'était largement suffisant pour rapporter cette information aux autres. Il leur fallait quelque chose d'autre, quelque chose de plus incontestable bien qu'il fallait l'avouer que utiliser le terme ''Sangs-de-Bourbe'' dans des dossiers administratifs ne devaient pas être courant ni très impartial. « Comme insulte, il a viser juste mais ce n'est pas étonnant qu'il nous désigne par ces initiales. Jusque là, on savait très bien qu'il n'appréciait pas les sorciers aux origines moldus, je crois qu'il nous l'a bien fait comprendre cette année, en partie avec la BSPB et ses décrets visant à nous rabaisser. Nous savons déjà très bien qu'il ne nous apprécie pas, mais ce que nous voulons savoir si il compte prendre des initiatives bien plus graves à notre égard. » Personnellement, dès la première fois où elle l'avait vu, Annabeth avait eu un mauvais pressentiment sur ce directeur aux allures sombres, et qui remplaçait McGonagall suite à sa mystérieuse disparition. Quelque chose lui laisser croire que d'une façon ou d'une autre, tout était lié, et bien sûr, ce n'était pas pour la rassurer.

Les découvertes des trois Poufsouffles variaient le taux d'urgence de la situation, mais y'avait pas à dire, certains détails avaient de quoi faire vraiment peur. Rien que le fait d'avoir compris que leur directeur avait des contacts avec un ancien Mangemort, ça indiquait que là, ils venaient de passer à un niveau supérieur. Cette organisation voulaient se débarrasser des sorciers comme eux. Avec ce genre de relations, difficile de ne pas penser à la possibilité que Blackman ne soit pas tenter de reprendre le travail en commençant par les élèves de l'école dont il a la charge. « Avec tous ses indices réunis, je pense que nous avons déjà pas mal de choses à raconter aux autres en salle commune. Vous pensez vouloir continuer à chercher encore un peu ? Parce que le banquet ne va pas durer éternellement et que j'ai l'impression que ça fait déjà pas mal de temps qu'on est là... » L'autocollant donné par Astride n'avait pas encore donné l'alerte mais à choisir, la française préférait ne pas attendre que la situation soit délicate pour tenter de s'en sortir sur le fil, si ils arrivaient à conclure cette expédition sans avoir eu un quelconque soucis, ils ne pourraient que s'en féliciter.

Après, peut-être que ses deux autres camarades ne seraient pas tout à fait d'accord pour quitter le bureau de suite. Sunny semblait déterminer à chercher encore un peu puisqu'elle avait le nez dans un autre dossier. A tout hasard, Annabeth s'approcha de la petite blonde pour jeter un rapide coup d'oeil par dessus son épaule, et alors qu'une autre page se tournait, la française écarquilla grand les yeux en reculant sous le choc de ce qu'elle venait de voir. « Là, je pense que nous tenons quelque chose de plus significatif. Surveiller certains élèves c'est grave. Et là il s'agit de Clydwyn... C'est un Sang-Pur pourtant... Mais il ne partage pas les même idéologies que Quick par exemple. Il est peut-être considéré comme un traître à son sang, ils le logent à la même enseigne que les nés-moldus. C'est une découverte importante, il faudra prévenir Clydwyn dès notre retour à la salle commune. » A présent, elle était encore plus pressée de repartir, son cœur battait très vite. Pour sa part, elle avait trouvé de quoi confirmer ses doutes, et rien que pour ça, même si tout le monde n'était pas convaincu par ce qu'ils avaient trouvés, cette mission avait été une réussite.

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Abasourdi par les mots de sa camarade, les sourcils de Kaïn s'arquèrent. Il se connaissait pour être mauvais diplomate et pour ne pas savoir exposer ses arguments autrement qu'en s'énervant ou en se montrant colérique voire violent, néanmoins il ne pouvait pas laisser dire sa camarade, de trois ans au moins son aînée. Même si la conversation ne menait à rien, il se devait de lui ancrer dans la tête que ce classement établi devant eux avait tout d'un panneau sur lequel on aurait lu "anti nés-moldus". Comment pouvait-elle encore imaginer que cela puisse relever de la simple appréhension ? On ne traitait pas quelqu'un de sang de bourbe tous les quatre matins, sauf quand on s'appelait Quick ou Melrose il fallait croire, mais en règle générale il s'agissait d'une insulte des plus graves, des plus imprononçables. Kaïn ne l'avait entendu que deux fois tout au long de sa scolarité, et puisqu'il était de sang mêlé, il avait pu demander une explication à son paternel sur l'origine de ce mot. Ce dernier, quelque peu déconcerté par la question, avait adopté un ton grave qui n'était pas vraiment habituel chez lui, et avait décrit la chose comme des plus ignobles. Ce qui n'allait pas à l'encontre de l'idée que Kaïn s'était faite de "Capitaine Neurone" et de ses idéologies tordues…

" Moi quand j'entends quelqu'un insulter ma lignée, j'ai tendance à croire qu'on ne me veuille pas du bien. J'ai pas forcément l'intention d'attendre qu'il demande à ses sbires d'agir en pleine nuit dans les prochains jours, au moment où on s'y attend le moins… " persiffla Kaïn.

Le Poufsouffle, sans avoir à être paranoïaque pour autant, n'avait aucune difficulté à s'imaginer la scène. Un soir, au cours duquel, fatigués de leur journée de cours, ils s'endormiraient un peu tôt, alors que certains veilleraient en feuilletant un manuel de métamorphose… Puis au beau milieu de la nuit, les Serpentards pointant leur baguette sur eux, immobilisant ceux qui s'agiteraient et s'attaquant aux nés-moldus. C'était peut-être un peu tiré par les cheveux comme scénario, mais c'était ce qui risquait d'arriver s'ils laissaient continuer les Verts & Argents avec à leur tête le roi des corbeaux régir leur nouveau petit empire… Non, il n'avait aucune envie de vivre ça. Et malgré sa résolution, il ne put s'empêcher de déglutir en entendant les deux autres filles émettre l'hypothèse selon lequel des Mangemorts pourraient encore travailler au ministère, et être, en même temps, de valeureux comparses de Blackman. Tout cela commencer à fortement lui donner la nausée… Et c'était sans compter la découverte de "Palourde-cheveux-de-paille" qui venait de trouver un dossier indiquant de Clydwin, le garçon qui les accompagnait, était sous surveillance du directeur. Qu'est-ce que cela signifiait ? Et surtout, qu'est-ce que cela impliquait ? Pire encore, s'il était réellement surveillé, cela voulait-il dire qu'il était possible qu'ils soient tous les cinq observés depuis le début, et que leur petit manège ait depuis longtemps été découvert par le directeur ? Cela n'augurait vraiment rien de bon… Ils devaient partir d'ici, et au plus vite, Costland avait raison. Même s'ils n'avaient pas assez d'indices à leur disposition, mieux valait prendre le risque de ne pas ramener grand chose et de sauver leur peau plutôt que l'inverse...

" D'un autre angle, je veux pas paraître pessimiste, mais ce n'est pas une preuve en soi. Owens était en retenue en même temps que moi l'autre soir, à cause de la querelle du Quidditch, et surveiller un élève sanctionné n'est pas inhabituel, même si je doute fortement que ce soit le réel motif du croque-mort. Cela renforce nos soupçons, certes, mais ce n'est pas ce qu'on a de plus concret." énonça le jeune Poufsouffle en pleine réflexion. " Il faudra en toucher deux mots au principal concerné, mais en attendant, on devrait peut-être emporter quelques dossiers compromettants avec nous, disons un ou deux, de manière à avoir de quoi nourrir nos arguments. Vous en dites quoi ? "

Il allait probablement passer pour le rabat-joie de service, mais pour ce qu'il en avait à faire… Ce n'était pas comme s'il comptait rester copain avec ces deux filles lorsqu'ils seraient sortis, ils étaient en mission, c'était aussi simple que ça. Il espérait au moins qu'elles se montreraient attentive à sa requête qui, il le pensait, valait le coup d'être mise sur la balance. Mais vite, on ne savait jamais quand la joyeuse bande reptilienne pourrait rappliquer dans les quartiers présidentiels, et Kaïn avait passé un peu trop de temps en retenue ces derniers jours.

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Annabeth avait vraiment un problème dans son raisonnement. Alors qu'ils n'avaient strictement rien contre Blackman et compagnie, elle était prête à remuer ciel et terre pour prouver au monde qu'il leur voulait du mal, que les nés-moldus étaient en danger, mais maintenant qu'ils avaient véritablement quelque chose, ce n'était plus si grave, ça ne suffisait pas vraiment. C'était complètement stupide ! Et Kaïn ne se fit pas prier pour le lui faire remarquer. Dans son coin, Sunny se contentait de hocher la tête d'un air affirmatif. Elle n'avait jamais vraiment craint pour leur sécurité – ils étaient à Poudlard après tout – mais peut-être était-il temps de voir les choses autrement, et pour leur capitaine d'admettre que de toute façon, la plus petite information allant dans ce sens pourrait largement servir de preuve aux autres. N'attendaient-ils pas que ça ? Qu'ils ramènent quelque chose, n'importe quoi, pour un peu que ça puisse les conforter dans l'optique que Blackman devrait être condamné au bûcher ? Elle était certaine que la plupart ne regarderait pas ce dont il s'agissait, qu'ils fonceraient tête baissée prêts à démontrer le château pierre par pierre pour en déloger la direction. Là, ils avaient largement de quoi effrayer le reste des Poufsouffle, largement de quoi les pousser à se dépasser pour sauver leur honneur et leurs droits. Enfin, c'était comme ça qu'elle voyait les choses en tout cas, après, rien ne lui disait qu'ils ne resteraient pas sagement assis dans leur salle commune à attendre qu'on vienne tenir en esclavage ou pire, les faire assassiner, tous autant qu'ils étaient. C'était étrange, pour une princesse, d'avoir envie de voir le château virer à la révolte, à la Révolution même... De toute façon, la diplomatie, ce n'était pas son truc. Elle préférait largement se battre que de parlementer pendant des lustres dans l'espoir d'obtenir éventuellement un compromis.

Une fois le dossier de Clydwyn exposé aux yeux des autres, les discussions continuèrent de bon train. Et les avis divergeaient de nouveau... Le sien, étrangement, allait plutôt dans le sens d'Annabeth ce coup-ci... Elle remit le dossier en place et jeta un nouveau coup d'oeil, simplement pour vérifier la théorie de Kaïn. C'était simple de savoir qui allait en retenue ici, il suffisait plus ou moins de regarder à qui parlait Spencer pour en avoir une petite idée. Bien sûr, ce n'était pas forcément les amours fous, mais s'il y avait des liens, il y avait 99,9% de chances qu'ils viennent de là. Le temps passait, leur camarade le leur avait bien dit, mais elle ne pouvait pas décemment laisser un doute comme ça planer sur la tête d'Owens. Elle ne l'aimait certes pas, mais ne lui souhaitait pas d'être dans le collimateur de ces abrutis d'extrêmistes. Voilà ! Willow. Habituée des retenues. Absolument pas surveillée.

« C'est pas une question de retenue. » déclara la blonde en mettant sa nouvelle trouvaille sous le nez de Kaïn. « Il est hors de question d'emmener quoi que ce soit avec nous. T'imagines un peu s'il s'en apercevait ?! Le but, c'est que personne ne sache jamais que quelqu'un est entré ici, sans quoi, autant lui laisser un petit mot pour nous excuser de lui avoir emprunté un truc ou deux ! »

Non mais franchement ! Qu'avait-elle fait pour partir avec une équipe de bras-cassés comme celle-là ? Elle soupira, rangea le dossier de la Serpentard et referma la porte de l'armoire aussi rapidement qu'elle l'avait ouverte. Un coup d'oeil à sa main lui apprit qu'il n'y avait pas eu de problème au dehors. Il était temps de filer avant qui que ce soit ne se promène par ici.

« Annabeth à raison, on ferait mieux d'y aller. 'Va pas mettre longtemps à revenir. »

Elle n'attendit pas leur approbation et se dirigea vers la porte. Elle y colla son oreille, écouta silencieusement dehors. Pas de bruit. La voie était libre. Sans un mot de plus, elle l'ouvrit et descendit les marches afin de retrouver les deux autres...

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Le temps s’écoulait affreusement lentement. Astride ne savait pas à quoi elle s’exposait en proposant de rester faire le guet dans le couloir. Il était difficile de croire pour une personne lambda que c’était la place qu’il ne fallait surtout pas prendre, mais pourtant, elle avait vraiment l’impression que c’était le cas. Déjà, en étant toute seule à ne rien faire devant la porte, elle trouvait le temps passait avec une lenteur quasiment insupportable et elle craignait à chaque seconde de voir quelqu’un apparaitre au détour d’un couloir. En vérité, elle ne savait toujours pas ce qu’elle ferait si une autre personne s’ajoutait à l’équation et cette situation était assez difficile à gérer pour quelqu’un d’aussi angoissé qu’elle. Pourtant, Astride avait bien conscience que c’était elle qui était à l’origine de ce projet et qu’elle avait tout organisé à la seconde prêt pour que les choses se passent dans les meilleures conditions possibles. Elle était douée pour ça, pour planifier, pour faire les choses dans l’ordre et de façon carrée. Toutefois, le fait de savoir que tout ça pouvait dégénérer en une demi-seconde était difficile à supporter pour la Poufsouffle qui avait l’impression de se décomposer au fur et à mesure que le temps passait.

Pourtant depuis qu’elle était là, rien ne s’était passé mais ça ne l’empêchait pas de stresser de plus en plus. Qui plus était, elle savait pertinemment qu’elle serait prévenue à l’avance si une personne venait à arriver puisqu’il fallait passer devant la salle commune des Poufsouffle pour arriver jusqu’ici et que Clydwyn était là-bas pour voir si personne ne venait vers eux. Il n’avait visiblement pas encore appuyé sur l’autocollant, elle pouvait en être sûre puisqu’elle avait quasiment l’œil vissé dessus en permanence pour ne pas louper une information capitale. Non, vraiment, elle n’avait aucune raison de stresser et parfois, elle arrivait à s’en convaincre juste assez pour laisser ses pensées voleter dans tous les sens pendant quelques secondes. Ca permettait de la détendre un peu mais surtout de faire passer le temps un petit peu plus vite que lorsqu’elle était totalement paniquée. Ses pensées étaient donc allées vers Gabriel puis vers sa famille à laquelle elle n’avait pas donné de nouvelles depuis un bon moment puis vers ses camarades qui étaient enfermés dans le bureau du directeur depuis de longues minutes déjà sans qu’aucune indication quelconque ne puisse vraiment lui dire ce qu’il était en train de se passer là-dedans.

C’était assez difficile d’imaginer ce qu’ils avaient bien pu trouver à l’intérieur mais s’ils n’étaient pas encore sortis à présent c’était probablement parce qu’ils avaient découvert des choses assez intéressantes sinon ils seraient déjà ressortis à l’heure qu’il était. Astride espérait que les informations qu’ils allaient lui transmettre étaient assez complètes pour qu’ils puissent s’en servir après comme une arme contre le directeur qui promettait de faire des choses pas très nettes par la suite. Son discours de début d’année avait été assez clair et assez inquiétant pour qu’ils s’en soucient vraiment et la Poufsouffle n’avait pas voulu faire tout ça pour que le résultat ne soit pas à la hauteur de leurs espérances. Tous ici avaient pris de gros risques pour accomplir le plan qu’elle avait elle-même proposé, Astride avait conscience de les avoir mis en danger et elle ne voulait pas avoir l’impression d’avoir profité de leur confiance. Ce n’était pas parce qu’elle était préfète en chef qu’elle avait la science infuse, bien au contraire, mais elle voulait éviter de se tromper lamentablement pour sa première mission avec ce nouveau rôle et elle avait vraiment envie que ses camarades de mission soient capable de dire du bien d’elle après cette aventure.

Astride n’y croyait plus lorsqu’elle vit Sunny apparaitre à ses côtés suivi de près par Kaïn et Annabeth. Elle ne parvenait pas à lire sur leurs visages et donc à savoir si oui ou non ils avaient trouvé quelque chose d’intéressant à l’intérieur mais le soulagement qu’elle ressentit lorsqu’ils furent tous à ses côtés et hors de danger était digne de toutes les trouvailles du monde. Ils avaient réussi, vraiment réussi ! L’autocollant sur sa main ne s’était toujours pas illuminé et ils étaient tous sortis sains et saufs du bureau sans que personne ne vienne mettre la main sur eux. Désormais, tout le petit groupe était libre et ils pouvaient rentrer dans leur dortoir sans qu’aucun événement ne vienne perturber leur soirée. Ils n’étaient plus en faute, aucun couvre-feu n’avait été imposé pendant la soirée du nouvel an, ils agissaient donc en toute légalité et Astride n’avait plus aucune crainte quant à leur réussite. Pour ce qui était de savoir ce qu’il s’était réellement passé là-dedans, mieux valait qu’ils en discutent une fois dans leur salle commune, par les temps qui courraient, c’était probablement l’endroit le plus sûr du château et Astride avait vraiment hâte de s’y retrouver mais également d’aller rassurer Clydwyn qui devait certainement être aussi flippé qu’elle il y a encore quelques instants.

« Ouf vous voilà ! » S’exclama-t-elle ravie. « Personne n’est venu en votre absence, c’est bon on a réussi ! Par contre, on ferait bien de rentrer tout de suite, techniquement on n’est pas en tort, mais on a plein de choses à se raconter et le diner du nouvel an ne va pas tarder à se terminer et ça serait cool de pouvoir profiter de notre salle commune pendant qu’elle est encore vide histoire de savoir ce que vous avez pu découvrir. Merci encore d’avoir fait tout ça, c’est vraiment génial. On y va ? »

Elle était désolée de les presser autant alors qu’ils venaient tout juste d’atterrir mais cette soirée avait été assez longue comme ça et elle avait vraiment hâte qu’elle se termine. Astride ne voulait pas encore laisser éclater sa joie puisqu’elle ne savait pas vraiment ce qu’ils s’étaient passé durant cette petite virée dans le bureau du directeur mais à l’intérieur d’elle il y avait déjà des musiciens, voire même un véritable orchestre en train d’entonner le chant de la victoire avec un entrain dont elle n’avait pas l’habitude. La vie lui semblait bien plus belle à ce moment précis.

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La soirée continuait toujours dans la grande salle, il n’était pas encore tard, cela faisait que peu de temps que le gallois avait pris sa position non loin de la salle commune des Poufsouffle. Mais pour Clydwyn, il comptait chaque seconde depuis le début, se rongeant les ongles en espérant que ses camarades reviennent le plus vite possible. Ils s’étaient séparés un peu plus tôt dans la soirée, trois membres de l’expédition étaient entrés dans le bureau, tandis qu’Astride et Clydwyn se chargeait de surveiller les arrières.

C’était pour cela que le gallois se retrouvait proche de la salle commune des Poufsouffle, à surveiller le chemin qui mène vers ses amis, tandis qu’Astride restait proche de l’entrée du bureau afin de prévenir le plus rapidement possible les trois autres acolytes en cas d’approche d’une personne en direction du bureau. Elle aurait été prévenu par Clydwyn dans ce cas, grâce à l’idée ingénieuse de la préfète avec le petit autocollant lumineux en cas de danger. Mais le gallois n’eut pas besoin de s’en servir, il était bien positionné pour en être sûr, à part une cape d’invisibilité il lui était impossible de le passer sous son nez sans qu’il s’en aperçoive.

Après de très longues minutes, Clydwyn essayait d’imaginer ce qu’il aurait bien pu trouver dans ce bureau. Déjà qu’ils mettent autant de temps était plutôt bon signe, cela signifiait qu’au moins ils avaient pu accéder dans le bureau. Cependant, il trouvait le temps extrêmement long, le jeune gallois faisait les cents pas en se demandant si il n’y avait pas des sortilèges de protections dans le bureau, et qu’ils étaient tout simplement immobilisé pendant que lui attendait bêtement ici. Lorsque tout d’un coup, il entendit des bruits de pas, il mit sa main à la poche, près à appuyer si c’était un danger, mais remarqua que le son venait du couloir du bureau, ils étaient enfin de retour !

Les battements cœur du gallois purent enfin descendre d’un cran, voyant ses quatre camarades arriver sain et sauf. C’était au moins une réussite, même si peut-être ils avaient rien trouvé, ils ne s’étaient pas fait prendre en flagrant délit… Clydwyn leur fit un signe, et ils ne tardèrent pas à le rejoindre.

« J'suis content de vous revoir, on aurait dit qu’il s’est passé une éternité ! mais on ne s’est pas fait prendre, on est chanceux, j’espère que vous en avez eu aussi ! Rentrons chez nous, on sera vraiment tranquille pour en discuter, personne n’est encore rentrée de la soirée. » dit-il, le gallois était pressé de rentrer dans la salle commune, ils seraient parfaitement en sécurité ainsi, et il a eu assez de stress pour la soirée, à guetter le moindre son provenant des escaliers…

Il prit donc le chemin de la salle commune, qui était vraiment à deux pas, ce qui évitait de devoir se balader dans tout le château en groupe. Une fois qu’ils étaient tous entrés dans la maison des Jaunes & Noirs, Clydwyn alla s’installer confortablement dans un fauteuil, comme si il venait de passer une journée de sport intensif. Puis il leur demanda, « Alors, vous avez pu découvrir des informations utiles ? »

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Bien heureuse que ses petits camarades soient d'accord pour terminer leur petite visite dans le bureau du directeur, Annabeth tourna les talons pressés de partir et raconter ce qu'ils avaient pu trouver aux deux autres membres de l'expédition rester en arrière pour monter la garder et mes alerter en cas d'éventuels dangers. Même si elle avait confiance en son amie préfète, la française n'en était pas moins soulagée de la rejoindre. C'était une mission remplie de succès mais au moment présent elle n'était pas encore prête à laisser exprimer son soulagement, ils n'étaient pas encore sortis d'affaires, il fallait encore réussir à rejoindre la salle commune sans se faire intercepter par des membres de la brigade ou alors des préfets pas très coopératifs. Techniquement, ils n'étaient pas en tord mais cinq élèves de la même maison se promenant en groupe dans les couloirs du château alors qu'il y a un grand banquet dans la grande salle, ça pouvait faire pousser quelques doutes dans l'esprit des gens. Ou on pourrait toujours trouver quelque chose à leur reprocher mais quoiqu'il en soit, il ne fallait pas éveiller les soupçons, surtout pas pour le pauvre Clydwyn dont le dossier scolaire portait la trace d'un tampon indiquant qu'il était sous surveillance.

Malgré que l'autocollant confier par la préfète un peu plus tôt, n'avait pas émis de lumière et donc qu'il n'y avait pas de soucis pour eux, Annabeth était quand même soulagée de voir de ses propres yeux que les environs étaient calmes, son amie affichait même une mine déjà plus ravie que lorsque le groupe s'était séparé. Si la française avait pensé à une non-possibilité pour elle d'avertir les autres par l'intermédiaire de l'objet moldu, elle était à présent beaucoup plus rassurée et ravie que quelqu'un partage son opinion de rentrer le plus vite possible à leur salle commune pour pouvoir discuter librement sans personne autre que les cinq membres constituant le groupe. Encore fallait-il que du côté de Clydwyn tout aille bien, sur le coup la Poufsouffle n'avait pas pensé à lui, mais il devait être posté ailleurs. Avec un peu de chance, le reste du groupe le retrouverait dans le même état d'esprit que celui d'Astride quand elle les avait vu apparaître.

Coup de chance, le gallois afficha le même soulagement, voir quasiment le même comportement que la préfète, les pressant à leur tour pour qu'ils entrent dans un endroit plus tranquille. Annabeth qui comprenait cet empressement, s'essaya à une tentative de sourire pour décontracter un peu Clydwyn et le rassurer sur les résultats de leur expédition. A la fois, c'était un sourire de compassion, quand il saurait ce qui est écrit sur son dossier, il n'avait pas fini d'être nerveux. Dans un sens, savoir cette information ne l'aiderait pas à se comporter naturellement aux yeux de ceux qui le surveille, il pourrait alors paraître alors attirer plus de suspicions sur lui. Finalement, elle ne savait pas si c'était franchement une très bonne idée sur le coup, à la rigueur elle préférait confier cette information à Astride avec qui elle verrait si il était vraiment nécessaire d'en informer Clydwyn. C'était son dossier, il avait le droit de savoir mais les enjeux étaient importants, voilà pourquoi la question se poser. En tout cas, il ne fallait pas compter sur elle pour lui en parler, rester à voir ce que ferait par la suite ses deux camarades présents avec elle dans le bureau.

Retrouver l'organisation de la salle commune, ses couleurs et ses motifs, Annabeth n'aurait jamais pensé que ça lui manquerait tant que ça parce que même si elle aimait sa maison, leur salle commune n'était pas des plus ravissantes, elle la trouvait ordinaire, sauf qu'à ce moment précis, ça lui paraissait comme la plus belle salle du monde. Ils étaient sortis d'affaires, ils ne seraient pas sanctionnés. La jeune fille cessa alors de ronger ses ongles et se remit à respirer normalement, imitant quelques secondes plus tard Clydwyn en prenant place dans un des confortables fauteuils. Combien de temps avaient duré leurs recherches ? Un petit moment mais sans plus peut-être, impossible de juger mais ce qu'elle savait c'est que les émotions étaient fortes et qu'elle se sentait vidé de toutes ses forces, lui donnant presque l'envie de repousser l'interrogatoire plus tard. Bien sûr, elle était consciente que son avis ne serait pas partagé et dût se résigner quand le gallois posa la question qui lui brûlait les lèvres.

« Une des éléments les plus importants, mais pas le seul bien sûr, c'est la lettre qu'à trouver Kaïn. Il s'agirait d'un échange entre notre cher directeur et un dénommé W. Macnair. Je ne sais pas si à vous ce nom dit quelque chose mais je mettrais ma main à couper que c'est le nom d'un Mangemort interné à Azkaban. Et comme je me le suis demandé tout à l'heure, les prisonniers ont le droit d'écrire des lettres là-bas ? Ne sont-ils pas censés être entièrement coupé du monde extérieur mis à part quelques visites ? Enfin, je ne suis pas une spécialiste sur le sujet mais en admettant que même si il pouvait écrire, l'influence des Détraqueurs ne devraient-ils pas le maintenir dans un état d'incapacité en quelque sorte ? Mais quoiqu'il en soit, qu'il puisse ou non, on peut au moins retenir que c'est un contact de Blackman et dans ce fait, il n'y a rien de rassurant. »

En ne mentionnant pas sa trouvaille, Annabeth passait à la suivante, c'est à dire celle de Kaïn, celle sur laquelle elle se posait pas mal de questions et pleins de pressentiments l'assaillaient. Seulement, elle manquait de réponses alors elle avait posé ses questions aux autres et si jamais ses interrogations semblaient un peu idiote pour les autres, elle en était désolée mais Azkaban et son fonctionnement n'était pas la chose à laquelle elle s'intéressait le plus, encore moins en ce moment alors bon, elle ne pouvait faire que des suppositions et si les autres savaient plus de choses, c'était bon à prendre, elle ne dirait certainement pas non. Tout était bon pour avancer dans leur enquête, et c'était en s'échangeant les informations et les connaissances qu'ils s'en sortiraient.

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Suite à la remarque proférée par la Poufsouffle, Kaïn laissa échapper un soupir en veillant à ce qu'il soit suffisamment marqué et audible afin de souligner sa lassitude. Non mais il n'avait qu'à être puni pour avoir osé formuler une idée aussi, il suffisait que Madame Sunny Machin Windsor et sa suite de noms à rallonge ne soit pas en accord avec pour que toute négociation ne soit plus envisageable. Comme si le croque-mort allait aussitôt les soupçonner de s'être introduit dans son bureau… Certes, il allait à coup sûr se rendre compte d'une intrusion, mais ce n'était pas parce qu'il ne les aimait pas que cela lui offrait une preuve pour les disculper, et des preuves, ils n'en avaient laissé aucune pour l'heure. Enfin, du moins pas à sa connaissance… Mais Kaïn choisit l'option du silence, il n'avait pas du moins du monde envie de tenir tête à ces deux filles, et encore moins à la princesse de service qui n'oubliait pas par son ton arrogant de rappeler son statut de privilégiée de la société, et par la même occasion d'agacer profondément le jeune garçon qui n'avait pourtant qu'une envie, envoyer promener cette dinde. Les dangers de la coopération et des activités collectives… d'un coup, il comprenait bien mieux pourquoi il s'en était toujours gardé bien loin, préférant bien davantage les atouts du travail en solitaire plutôt que les risques dus à la coalition, qui pour lui aboutissait indubitablement à la mésentente. Mais sans "Palourde-cheveux-de-paille" et "Mademoiselle-j'étale-mon-savoir", en serait-il là où il se trouvait ? Il avait beau avoir trouvé de quoi leur établir une liste de reproches bien garnies à toutes les deux, il se devait de reconnaître que sans elles, il ne serait pas allé très loin, et que chacune d'entre elle avait su faire preuve de bon sens, su réfléchir dans une situation d'urgence sans perdre leur calme, et même s'ils n'étaient pas toujours tombés d'accord, su faire appel à un esprit analytique. Non, sans elles il ne serait pas parvenu à toutes ces découvertes, et il devait le succès de leur opération à leur alliance, même si cela lui coûtait énormément. Il avait beau critiquer Madame la Duchesse des Autruches et Costland le bon raton de bibliothèque, leur trouver tous les torts du monde alors que finalement elles n'étaient pas si terribles, il admettait qu'elles avaient bien du mérite, elles aussi.

Sauf qu'il ne le reconnaitrait jamais à voix haute, qu'elles n'y pensent même pas. Aussi, il se contenta de les suivre sans mot dire, avant d'arriver jusqu'à Astride et Clydwin. Après d'émouvantes retrouvailles dignes d'un mauvais film sentimental ou d'un feuilleton dramatique pour octogénaires dépressives, s'ensuivit le retour vers la salle commune, que Kaïn effectua toujours dans un silence religieux, occupé à réfléchir sur ce qu'il avait découvert chez le croque-mort pour participer aux jacasseries de ses camarades. Une fois de plus, il se souvenait pourquoi il détestait tout ça, la compagnie d'autrui, l'entente cordiale, les plaisanteries dans une atmosphère propice à l'essor de l'amitié… Tout ça n'était pas pour lui. Il perdrait moins d'énergie à rester seul dans son coin qu'à faire semblant de rire pour un rien ou trouver la moindre situation banale absolument désopilante. Une fois remontés, Annabeth évoqua sa découverte d'une tirade qu'il approuva d'un signe approbateur de la tête, avant de prendre lui-même la parole.

" Grâce à Sunny on a aussi pu constater qu'il a une manière bien à lui de ranger sa chambre, le croque-mort. Pour trier leurs dossiers, certains établissent un classement par ordre alphabétique, d'autres par date, d'autres par thématiques… lui, il préfère faire ça par statut sanguin, il y a même une petite catégorie spéciale "sang-de-bourbe". C'est gentil de sa part d'avoir pensé à eux, même si pour le coup les termes employés ne sont pas très administratifs. "

Suite à quoi il se replongea dans la lecture fort intéressante de celle des lignes de sa main, à laquelle il feint de vouer une attention toute particulière. Il n'était pas très à l'aise lors de ce genre de rassemblement, et même s'il avait trouvé cette opération fructueuse, personne ne pourrait le changer et lui ancrer dans l'esprit que l'on trouvait parfois du bon lors des échanges collectifs. Ce n'était définitivement pas sa tasse de thé.

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L'accueil à la sortie du bureau fut des plus agréables, Astride semblait ravie de les revoir et les nouvelles plutôt bonnes. Même s'ils pouvaient aisément se douter qu'il ne s'était absolument rien passer pendant leur absence étant donné que l'autocollant qu'ils avaient eu avant d'entrer ne s'était pas allumé, mais l'entendre pour de vrai de la bouche de la Préfète la rassura davantage. La princesse se contenta de hocher la tête lorsqu'elle émit l'idée de retourner tout de suite dans leur salle commune bien qu'ils ne soient pas en tort en étant dehors ce soir-là. Elle avait hâte de quitter ses couloirs, de retrouver son lit également. C'était étrange comment les choses pouvaient changer rapidement. Après tout, elle avait été la première à remettre en doute le fait qu'il puisse se passer quelque chose grave à Poudlard et voilà qu'elle se retrouvait en première ligne pour en voir les preuves... Annabeth avait beau dire que ce n'était pas de la plus grande importance, pour certaines d'entre elles en tout cas, elle n'en croyait pas un mot. Jamais elle ne l'aurait imaginé mais il fallait bien admettre qu'il se passait un truc louche dans l'école et qu'ils – les nés-moldus – étaient les premiers concernés.

Une fois dans la salle commune des Jaune et Noir, Sunny s'assit sur le rebord d'une table, abandonnant ses baskets à côté de celles-ci avant de balancer ses jambes d'avant en arrière dans un mouvement répétitif et machinal. C'était fini. Bel et bien fini... Personne ne viendrait les embêter désormais. Ils ne seraient pas inquiétés, qui irait penser – si jamais ça s'apprenait – que c'était eux ? Les Poufsouffle étaient des incapables inutiles, tout juste bons à occuper une place dans la Grande Salle, rien d'autre, c'était bien connu. Ecoutant d'une oreille un peu distraite ce qu'il se disait sur les trouvailles qu'ils avaient pu faire, elle se mit à appuyer bêtement sur l'autocollant toujours collé sur sa main. Celui-ci s'alluma aussitôt. En relevant les yeux, elle eut tout le loisir de voir que ceux de ses camarades s'étaient allumés aussi. Un sourire un peu stupide s'installa sur ses lèvres tandis qu'elle continuait de jouer à éteindre et allumer le petit objet. C'était pas l'occupation la plus intelligente du monde mais après le stress de la soirée, ça lui permettait de décompresser. Jour... Nuit... Jour... Nuit... La question d'Annabeth sur les détraqueurs la ramena à la réalité. Elle releva brusquement la tête, cessant de faire mumuse avec son autocollant.

« Sauf s'ils ne font plus leur job. » lâcha t-elle en s'asseyant en tailleur sur la table. « J'veux dire, on sait bien qu'sont pas très fiables, avec Voldemort tout ça, on a bien vu. Si ça s'trouve, ils ont retourné leur cape encore une fois. »

Pour se rallier à qui, c'était une autre question à laquelle elle n'avait pas la moindre réponse, c'était vrai. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il se passait dehors. Lors des dernières vacances, le monde moldu lui avait semblé normal mais visiblement les choses commençaient déjà à mal tourner dans le monde des sorciers, sans quoi ils ne seraient jamais partis en voyage dans un autre temps... Peut-être qu'il se tramait des choses à un niveau beaucoup plus élevé que celui de Poudlard. D'ailleurs, c'était même plutôt plausible, quelqu'un serait venu dégager Blackman, non ? Il y avait bien des parents au courant, des gens qui se plaignaient dehors... Ou pas...

« Vous croyez qu'il y a des gens qui sont au courant d'c'qu'il s'passe dehors ? Des parents prévenus prêts à se bouger pour nous sortir de là ? J'ai pas écrit aux miens, bien sûr, ils comprendraient pas et voudraient que je rentre à la maison enfin je suppose, mais ce n'est peut-être pas le cas de tout le monde. Vous imaginez... »

Elle se redressa et sauta de la table, ses chaussettes dépareillées s'enfonçant légèrement dans le tapis. Ses cheveux en bataille et ses yeux cernés tout grands ouverts devaient lui donner un air un peu ahuri mais elle s'en fichait pas mal. En voyant sa maîtresse bouger si brusquement, Mops qui dormait dans un coin jusque là aboya bruyamment. Elle n'y fit pas attention.

« Si y'a bien des gens qui ont été prévenu de tout ça, des gens normaux j'veux dire, pas les parents de Quick ou des bouffons comme ça hein, c'est pas normal que rien ne change. Je sais que le Ministère n'intervient pas dans les affaires de l'école normalement, mais avec les décrets et tout ce qui va avec, y'a des raisons de s'en mêler. Tout le monde ne doit pas être là, à attendre que ça se passe, en se disant que le vilain nouveau directeur était juste stressé pour sa première rentrée. Ici, on a reçu aucune visite du dehors, aucune aide, rien... A côté, on sait que les prisonniers peuvent écrire le plus librement du monde, visiblement parce qu'ils ne sont pas soumis au contrôle des détraqueurs, ou quelque chose dans le genre. Ca doit venir de plus loin, le problème, il est pas à notre niveau. Vous croyez pas qu'on serait déjà venus sans quoi ? La disparition de McGo', le voyage dans le temps, le nouveau directeur, ses lois débiles... Ca fait beaucoup pour que le reste du monde reste les bras croisés, non ? Si ça s'trouve, on est prêts à se battre pour rien, parce que si lui s'en va, ce sera un autre pire qui viendra... C'est pas ici qu'il faudrait chercher, c'est au dehors. Au Ministère, dans les bureaux des gens haut placés dans votre monde. C'est p't'être qu'un pion, Blackman, comme y'en a eu tout plein pendant la dernière guerre... »

Non, ça n'avait plus beaucoup de rapport avec leur expédition mais elle avait trouvé important de faire part de ses pensées, un peu décousues il était vrai. Elle soupira discrètement et retourna près de la table qu'elle avait abandonnée et s'y adossa négligemment. C'était vraiment une soirée bizarre tout de même... Qui savait ce que leur révélerait la suite... ? Peut-être ne seraient-ils même pas en état de le savoir, rien ne leur disait que la direction n'allait pas se décider à tous les tuer pendant qu'il en était encore temps. Ca semblait gros mais après tout, pourquoi pas... Une fois que Kaïn eut terminé sa tirade, la blonde s'étira et ramassa ses chaussures.

« Je crois qu'on a fait le tour... » admit-elle en baillant sans la moindre classe. « J'vais monter me coucher. »

Elle leur adressa un signe de la main et prit la direction des escaliers qui menaient aux dortoirs. Elle finit par s'arrêter au pied de ceux-ci et hésita un moment. Il y avait quelque chose que personne n'avait abordé tout de même... C'était peut-être important de le faire, pas pour tout le monde bien sûr mais tout de même... Sunny finit par se retourner, pas forcément très à l'aise...

« Oh... Et... Clydwyn, faudrait p't'être que tu fasses gaffe. Y'a écrit 'Surveillé' sur ton dossier... C'est sûrement pas grand chose mais évite de te mettre dans des situations pourries en ce moments, on sait jamais... J'avoue que j'avais pas trop envie que tu le saches, juste pour voir ce que ça ferait, voir les limites de la direction en matière de traîtrise ou une connerie comme ça mais... Ca s'fait pas. Je sais bien que c'est lâche, et tout ce qu'on veut, et que même si c'est pas les grands amours entre nous, j'avais pas le droit de penser t'envoyer dans le mur... Désolée... J'comprendrai si tu voulais m'éviter encore plus que maintenant et tout. Qu'importe les conséquences quoi, au moins tu le sais. Bref. Bonne nuit. »

Elle ne traîna pas davantage et disparut dans les escaliers. Bonne nuit, c'était peut-être un peu vite dit...

Spoiler:

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Astride écouta le compte rendu de chacun de ses camarades, sans avoir vraiment comme elle devait réagir. Ils avaient trouvé des choses qu’elle n’aurait jamais pu imaginer et ça faisait quand même un peu peur bien qu’elle se soit attendue à découvrir de telles informations. La lettre de l’ancien Mangemort probablement remis en liberté sinon il n’aurait pas pu envoyer de courrier avait de quoi lui donner de sacrés sueurs froides. Astride réalisait désormais qu’ils ne pouvaient pas vraiment savoir ce qu’il se passait de l’autre côté des murs de Poudlard en réalité, les choses semblaient être en train de bouger et ils n’avaient pas le moindre contrôle dessus et le ministère ne semblait pas l’avoir non plus compte tenu de ce qu’Elian lui avait dit à ce sujet. Pouvaient-ils vraiment se fier aux journaux qu’ils lisaient finalement ? Rien n’était moins sûr, et même si la jeune fille ne voulait pas sombrer dans une paranoïa qui risquait de lui bouffer l’existence, elle commençait réellement à craindre que ce n’était pas que l’école qui était touchée par de tels chamboulements et que finalement l’absence de réaction de la part du ministère n’était pas si anormale que ça.

« Waow… C’est vraiment ce qu’on peut appeler des découvertes, personne ne pourra nous dire qu’on est paranoïaque à ce stade, son bureau était vraiment truffé de preuves ! » S’exclama la jeune fille sans vraiment savoir si elle devait faire preuve d’enthousiasme ou pas devant de telles choses. « D’un côté, on peut en garder un aspect positif, c’est bien, on a avancé, et on va continuer à le faire. Mais malheureusement, ça veut aussi dire que nos doutes étaient fondés et qu’il va falloir se montrer vraiment prudents et rester sur nos gardes. »

D’un côté, toutes ces jolies découvertes leur donnaient matière à agir, à s’inquiéter et à se dresser contre ce qui semblait vraiment être un oppresseur, mais de l’autre, il paraissait très inquiétant que ce genre de choses puisse se produire sous leur nez sans que personne, que ce soit les professeurs ou les élèves, ne semble s’en rendre compte. Oh bien sûr, la création de la brigade spéciale de ce directeur de pacotille avait dû mettre la puce à l’oreille de plus d’une personne possédant un cerveau normalement constitué, mais ce n’était pas pour autant qu’il y avait eu l’instauration d’un grand mouvement de protestation. Il pouvait en ce moment-même continuer à agir en toute impunité puisque personne ne semblait trouver quoi que ce soit à redire à ses agissements. Astride aurait aimé être la première à le faire, évidemment, mais ce n’était pas si simple. Etre toute seule contre un homme de pouvoir risquait de provoquer son renvoi pur et simple sans que personne ne lui vienne en aide. Elle n’était qu’une élève parmi tant d’autres et pire que tout, elle était née-moldue. Non, vraiment, il fallait qu’elle réfléchisse avant d’agir, maintenant ils commençaient à avoir assez de cartes en main pour pouvoir essayer d’instaurer un mouvement de lutte qui ne s’appuie par que sur des suppositions et donc un grand vide, c’était déjà un vrai pas en avant.

« Je crois qu'on a fait le tour... J'vais monter me coucher. »

Sunny avait bien raison, rester ici ne servirait pas à grand-chose mis-à-part à retourner cette conversation en boucle et à attirer les soupçons des éventuels élèves qui débarqueraient dans la salle commune. Certes, tous les Poufsouffle étaient au courant du projet puisqu’ils avaient, pour la plupart, participé à sa création alors qu’ils étaient réunis dans la salle commune par ses soins, mais personne n’avait eu vent de sa mise en place, chose normale pour éviter que tout cafouille à cause de personnes trop bavardes. Ce n’était pas encore le moment de révéler leurs agissements mais bien d’aller se coucher. Malgré les événements de la soirée, la jeune fille ne pouvait pas s’empêcher de laisser son esprit vagabonder, et le fait de se retrouver de nouveau dans cette salle commune, sans qu’il y ait beaucoup de monde autour, et ça lui rappelait des souvenirs qu’elle aurait préféré laisser bien au fond de son esprit. Toutefois, il était vrai qu’elle n’avait jamais partagé ça avec qui que ce soit, et en plus, Sunny venait de se remettre à parler avec Clydwyn, ce qui lui laissait la possibilité d’en toucher deux mots à Annabeth dont elle était assez proche pour partager un tel secret.

« Ça me fait trop bizarre d’être dans cette pièce, en fait, je comprends pourquoi j’évite d’y rester trop longtemps d’habitude. » Chuchota-t-elle à l’oreille de son amie. « Je peux te faire une confidence ? En fait, une fois, avec un garçon de septième année, Enzo, les choses ont… un peu dérapées dirons-nous. Bref, bien sûr, je compte sur toi pour pas le raconter, hein ? »

A peine avait-elle prononcé ces mots qu’elle les regrettait déjà, et pour cause, Annabeth était peut-être une amie dont elle était proche, mais elle venait de se rendre compte qu’elle ne savait absolument pas si elle était du genre sainte Nitouche ou plutôt avec l’esprit assez ouvert avec donc la possibilité que ça la fasse rire autant qu’elle à présent. Parce qu’au final, la Poufsouffle devait bien reconnaitre qu’au début, elle n’avait pas réagi aussi bien que maintenant, loin de là… Elle s’était sentie vraiment stupide, complètement au fond du trou et elle avait pratiquement imaginé qu’elle allait mourir dans les dix jours suivant cette énorme bêtise. Mais désormais, elle avait pris le recul nécessaire pour pouvoir en sourire et en rire et si Hecate avait été dans le coin, elle n’aurait probablement eu aucun scrupule à le lui avouer, alors que quelques mois auparavant, elle n’imaginait pas une seule seconde pouvoir franchir une telle étape. Comme quoi, on évoluait vraiment avec l’âge, mais aussi et surtout en fonction de ses expériences et Astride trouvait plutôt agréable de pouvoir relativiser les événements passés et leur redonner l’importance qu’ils méritaient réellement.

« Bon, je te suis Sunny. Bonne nuit tout le monde ! » Dit-elle à voix haute. « Et merci encore pour tout. »

Sur ce, la jeune fille se leva, non sans lancer un grand sourire à Annabeth, espérant que la jeune fille ne soit pas trop choquée par les propos qu’elle venait de tenir. Une bonne nuit de sommeil l’attendait, mais aussi pas mal de réflexions car elle savait désormais qu’elle avait envie d’agir et que c’était même quelque chose de primordial. Il lui faudrait certainement des jours voire des semaines pour savoir vraiment ce qu’elle voulait faire, mais elle réussirait à trouver, elle ne se faisait pas vraiment de souci pour ça.

Spoiler:

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Il était tard, leur soirée avait été plus que stressante, Clydwyn n’attendait que de savoir ce qu’ils ont bien pu découvrir dans le bureau du directeur. Ils s’étaient tous installés dans leur magnifique salle commune, toujours aussi lumineuse malgré l’heure tardive. Le gallois écoutaient sagement ses camarades, enfin sagement… les dires de ses mais le faisait bien peur, il était vraiment loin, très loin de penser qu’il aurait été possible de trouver tous ces genres d’informations rien qu’en fouillant le bureau du directeur. Au fur et à mesure que les Poufsouffle parlaient, plus Clydwyn s’enfonçait dans son fauteuil, la situation était bien plus grave qu’il ne l’avait imaginé. Une chose était certaine maintenant, on ne pourra plus leur dire qu’ils paranoïaient, il avait plus que la preuve du contraire.

Macnair, mangemort, Azkaban, détrqueur, Blackman… De toute façon, son nom était plus que prédestiné. L’aide hors du Chateau ne viendra pas pensait Clydwyn. Le ministère était apparemment bien trop manipulé de l’intérieur. Et pas que le ministère apparemment, si même la prison d’Azkaban ne fait plus son rôle, les mangemorts vont pouvoir se faire un grand plaisir. La remarque de Sunny était malheureusement vrai, les détraqueurs ne serviront à rien si on se retrouve dans le même cas qu’il y a une vingtaine d’année. Le seul gros problème, c’était qu’il ne savait pas à qui s’attaquer, il y a vingt ans, tout le monde savait que Voldemort était à leur tête, mais là, fallait se prendre à qui ?

Et ce classement par pureté de sang, cela mettait en rage le jeune gallois. Il était peut etre un sang pur, mais pour lui, ils étaient tous égaux, humains, il n’y avait pas de différence entre les gens. On ne choisit pas qui on est, et se dire plus pur que d’autres l’horrifiait. Et en plus, qualifier les moldus par sang-de-bourbe voulait tout dire. Il n’y avait rien à ajouter à cela… Sunny continua ensuite les reflexions d’Annabeth et de Kaïn, parlant d’une aide extérieure en s’aidant de lien avec des personnes hauts placées dans le ministère, encore faudrait-il en avoir… Mais le gallois était complètement en accord avec tout ce qu’elle avait dit.... encore une fois. Décidément, il fallait croire que les deux compères n’étaient pas si différents que cela dans leur façon de penser.

Astride était apparemment ébahit par toute les découvertes, elle était presque heureuse de ces informations. Non pas parce qu’elles étaient réjouissante, mais que cela pourrait les aider à mieux se défendre après. Ils savaient que la prudence était de mise à partir de maintenant, surtout pour les pauvres moldus qui n’avaient rien demandé de tout cela en arrivant ici à Poudlard.

« Oui, on n’a plus aucun doute possible sur nos hypothèses du début. On va devoir encore chercher, mais faut vraiment qu’on fasse hyper attention maintenant. En tout cas, vous avez pas chômé dans le bureau du dir’ ! » Dit-il avec une pointe de sourire, malgré la situation. Ces nouvelles n’étaient pas du tout rassurantes, mais ils le savent maintenant, et c’était cela le plus important pour le moment.

Leur soirée prenait fin, Sunny se leva et partit en baillant avec une très grande classe. Mais, avant d’emprunter les escaliers, elle se retourna pour avouer une chose à Clydwyn. « Oh... Et... Clydwyn, faudrait p't'être que tu fasses gaffe. Y'a écrit 'Surveillé' sur ton dossier... C'est sûrement pas grand chose mais évite de te mettre dans des situations pourries en ce moments, on sait jamais... J'avoue que j'avais pas trop envie que tu le saches, juste pour voir ce que ça ferait, voir les limites de la direction en matière de traîtrise ou une connerie comme ça mais... Ca s'fait pas. Je sais bien que c'est lâche, et tout ce qu'on veut, et que même si c'est pas les grands amours entre nous, j'avais pas le droit de penser t'envoyer dans le mur... Désolée... J'comprendrai si tu voulais m'éviter encore plus que maintenant et tout. Qu'importe les conséquences quoi, au moins tu le sais. Bref. Bonne nuit. » Elle disparut aussitôt dans les couloirs. Eh bien, au moins elle a eu la "gentillesse" de lui dire qu’il était surveillé… Il s’était déjà pas mal enfoncé dans le fauteuil depuis qu’ils étaient arrivés là, et cela ne s’arrangeait pas. Il avait reçu peu de temps avant un magnifique cadeau, un cadeau lui permettant d’habiter avec les Serpentard pendant un mois… Eh bien, le début de l’année prochaine s’annonçait animée.

Le gallois resta un court instant dans son fauteuil, immobile, pensant à comment il allait pouvoir vivre le mois d’enfer qui l’attendait. Puis, chassant ces mauvaises pensées de la tête, il se leva et à son tour alla se coucher. « Bonne nuit Annabeth et Kaïn » dit-il avant de disparaître. Il ne faisait pas une tête d’enterrement, mais il en était pas loin…

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Tour à tour, chacun des trois membres étant entré dans le bureau directorial pris la parole afin de raconter un peu ce qu'ils avaient découverts. En prenant un peu de recul, Annabeth comprenait ce qu'elle n'avait pas voulu accepter la dernière fois, une preuve aussi facile que des thermes non administratifs pour désigner les élèves de la même ascendance que la sienne. Pour le coup, elle avait du paraître assez stupide aux yeux de ses deux camarades. Ce n'était pas très correct de la part du directeur de désigner les nés-moldus ainsi car c'était une insulte, et il n'était pas sans savoir que ça en était une, il avait donc du délibérément choisi d'inscrire ce terme sur les dossiers, leur indiquant alors véritablement ce qu'ils pensaient de ce genre d'élève. De toute façon, déjà, avec sa brigade personnelles composée de Sang-Pur dont l'idéologie est loin d'être favorable aux nés-moldus, il fallait s'y attendre mais ils avaient là une preuve accablante. Et de toute manière, faire une distinction entre les dossiers des élèves selon leur ascendance ne disait rien de bon non plus parce que l'école n'était pas censé faire de distinction entre les uns et les autres puisqu'ils étaient tous des élèves, un point c'est tout.

Pourtant, ce ne fût pas sa stupide erreur qui perturba le plus la française mais bien la princesse qui exprima le fond de sa pensée dans une longue tirade qui ressemblait plus à un discours. Elle n'avait pas tout à fait tord, peut-être que ce n'était pas du tout de leur ressort de faire quelque chose, que ça jouait plus au niveau du Ministère mais d'un côté, vu comment avait commencé l'année, personne ne bougeait et ne rien faire, ne pas tenter quelque chose pour les prochains à venir ou encore ceux qui seront encore en scolarité dans l'établissement à l'avenir, ça paraissait inadmissible pour la française qui avait été définitivement convaincue qu'elle aussi pouvait faire quelque chose si on lui donnait de bonnes indications à suivre. Les dires de Sunny la plongèrent donc dans une réflexion qui ne pris fin que lorsque cette dernière jugea qu'il était bon pour elle d'aller terminer sa soirée dans son dortoir, sous les couettes de son lit. Peut-être trouvait-elle qu'il n'y avait plus rien à dire, mais c'était une décision à suivre puisque les autres Poufsouffles n'allaient pas tarder à les rejoindre et ils sauraient rien qu'en les voyant ceux qu'ils avaient fait, et bien que ce n'était pas un secret, la jeune fille n'était pas certaine que ce soit le bon moment pour en parler même si leur petit groupe avait de bons arguments pour convaincre tout le monde.

Sur le point d'imiter la princesse, Annabeth ne se leva pourtant pas puisque une voix vint lui murmurer quelque chose à l'oreille. « Ça me fait trop bizarre d’être dans cette pièce, en fait, je comprends pourquoi j’évite d’y rester trop longtemps d’habitude. Je peux te faire une confidence ? En fait, une fois, avec un garçon de septième année, Enzo, les choses ont… un peu dérapées dirons-nous. Bref, bien sûr, je compte sur toi pour pas le raconter, hein ? » Surprise, écarquillant sa paire d'yeux de couleurs tout à fait banales, la française tourna lentement son regard vers son amie sans trop savoir comment elle devait réagir parce qu'elle était autant surprise par le contenu de la révélation que le moment choisit pour la faire. Alors, elle garda quelques secondes avant de se décider à quitter l'expression stupide qu'elle devait afficher. « Ah... Je te juge pas mais pardonne moi, ce que tu me dis me surprend tellement que je ne sais pas quoi te dire mais t'inquiètes pas, je ne dirai rien tu me connais. » Il n'était pas question non plus t'attendre pour avoir le temps de se faire une opinion de ce qu'avait fait Astride par le passé, non pas que la française s'en fichait éperdument mais ce genre de faits privés de la vie de son amie ne méritait pas qu'elle y porte un quelconque jugement et même si elle était consciente que sa réponse pouvait laisser à croire qu'elle avait été totalement déconcertée par le comportement de la préfète, il n'en était rien, Annabeth n'avait pas vu quoi dire d'autre tout simplement, peut-être qu'à un autre moment elle aurait pris plus de temps pour réfléchir mais là n'était pas le moment opportun.

Tout ce qu'elle avait trouvé à dire n'était vraiment pas fameux et la française n'eût pas le temps de se faire une idée sur comment Astride avait pris sa réponse puisque celle-ci pris le chemin du dortoir sans attendre. Encore une fois, Annabeth voulu elle aussi rejoindre le sien qui par la même occasion était le même que celui de la préfète, mais l'expression du visage de Clydwyn la fît hésiter, si il posait des questions peut-être ne serait-elle pas de trop pour y répondre. Enfin, malgré ses bonnes intentions à son égard, le gallois ne remarqua pas le moindre petit geste de sympathie à son égard, il décida de quitter les deux derniers membres du groupe encore présents avec lui dans la salle commune. Il avait tellement mauvaise mine qu'on aurait pu croire qu'il était tombé malade d'un seul coup, mais avec ce que Sunny lui avait dit, sans prendre des pincettes en plus, ça n'étonnait personne. La jeune fille n'était pas sûre mais il lui semblait avoir compris que c'était ce qu'elle lui disait un peu plus tôt, avant de partir elle-même se coucher.

Quand Clydwyn eût quitter la salle commune, la française resta quelques secondes de plus dans son fauteuil pour réfléchir aux récents événements et aux propos de Sunny qui l'avait véritablement poussé à une plus grande réflexion. Seulement, des bruits tout proches se firent entendre et elle en déduisit que c'était leurs camarades ayant participé au repas qui devaient arriver. Mieux valait partir réfléchir dans son lit, ou alors tout simplement dormir pour pouvoir prendre du recul le lendemain, mais en tout cas, elle ne voulait pas rester là. « Je pense que ruminait sur les découvertes de cette soirée ne servira pas à grand chose, peut-être qu'après une bonne nuit de sommeil on arrivera à se faire une meilleure opinion de tout ça. Alors bonne nuit Kaïn, repose-toi bien, je crois qu'on a tous plus ou moins été épuisé par cette histoire. » La soirée avait été effectivement riche en émotion et maintenant que tout était terminer, Annabeth ressentait l'effet de fatigue sur son corps, alors après ces quelques mots, elle partit rejoindre son lit à son tour.

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Tandis que chacun y allait de son petit commentaire aussi personnel qu'inutile, Kaïn tripotait ses boutons de manchettes. Puis soudain, il se surprit à songer aux conséquences de ce qu'il venait de faire. Tout cela était si impressionnant, maintenant qu'il y songeait… Mais pas dans le bon sens. Naturellement, il ne pensait pas s'en vanter auprès de qui que ce soit… De toute manière, dans quelle optique l'aurait-il fait ? Il n'aurait rien à gagner, et cette escapade ne faisait en rien d'eux des héros. En revanche, elle faisait d'eux des délinquants. Ils étaient allés à l'encontre du règlement et de l'autorité. Ce directeur avait beau être quelqu'un de profondément suspicieux, aux moeurs plus qu'étranges et aux idées pour le moins dérangeantes, rappelant des systèmes politiques dont il n'avait pas entendu que du bien, il n'empêchait que le pouvoir, c'était lui qui le détenait. Kaïn réfléchit un instant, puis pensa à chacun des membres qui constituaient sa famille. Son père, Luke et Penny. Comment réagiraient-ils, tous les trois, s'il s'avisait de leur raconter qu'il avait été renvoyé pour avoir pénétré dans le bureau de l'autre croque-mort de Blackman ? Son paternel serait tellement déçu, et curieusement, Kaïn, alors qu'il avait été habitué à éprouver une certaine fierté à raconter ses exploits consistant à exploser le nez de ses camarades à coups de poings, n'avait pas envie de le décevoir. Il avait beau ne pas avoir beaucoup d'amis ici, il n'imaginait pas un instant la vie sans Poudlard. Il passerait sans doute ses journées chez lui, suivant des cours par correspondance afin de n'éveiller aucun soupçon mais aussi se garder de toute interaction sociale, et progresserait sans doute en violoncelle, mais il y aurait toujours cette lueur de désolation dans le regard de celui qui l'avait engendré. Alors Kaïn se surprit à éprouver une sorte d'amertume. Peut-être aurait-il du davantage réfléchir avant de s'engager là-dedans. Après tout, il savait que les opérations collectives n'étaient guère sa tasse de thé, aussi il aurait peut-être du s'en préserver, en connaissait les risques que cela impliquait. Il avait envie, au plus profond de lui, d'être juste, et de contribuer à rétablir un ordre qu'il pensait être le bon dans ce château. Mais si cela impliquait également de renoncer à tout ce qu'il avait… Il avait beau jouer les garçons un peu rebelles et désinvoltes, il n'en était pas moins attaché à cet endroit, et aux quelques personnes dont il supportait la compagnie, comme Sky. Ou Bailee, à qui il pensait de plus en plus ces derniers temps, sans pour autant comprendre pourquoi.

« En fait, une fois, avec un garçon de septième année, Enzo, les choses ont… un peu dérapées dirons-nous. Bref, bien sûr, je compte sur toi pour pas le raconter, hein ? »

Ah tiens, il avait oublié Astride et Annabeth, situées à quelques dizaines de centimètres de lui… De toute évidence, puisque chacun en profitait pour aller prendre du repos, la préfète semblait trouver qu'après une mission comme celle qu'ils venaient d'effectuer, l'atmosphère était propice aux confidences. Et celle que Kaïn entendit bien malgré lui lui fit regretter de ne pas être monté plus tôt se coucher lui aussi… Il tira la langue en signe de dégoût avant de plaquer ses mains sur ses oreilles. Astride faisait ce qu'elle voulait avec qui elle voulait même si cela impliquer de copuler sauvagement sur le mobilier de leur salle commune, mais il préférait néanmoins ne pas l'imaginer en pleine action, vision qui n'était pas sans lui filer la nausée. Naturellement, il ne le diffuserait pas, il avait autre chose à faire que jouer à l'héritier de Scarlett Levinson ou Sarah Wotton et raconter n'importe quoi à qui voulait l'entendre sur les histoires de reproduction des uns ou des autres, aussi il se dirigea sans tarder vers l'escalier le menant à son dortoir.

" Va falloir que j'aille vomir, bonne nuit ! " lança-t-il les mains toujours appuyées sur ses oreilles comme si sa vie en dépendait et de gravir les marches et mètres de couloirs le séparant de son lit.

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