Il arriva en avance en cours d’arithmancie, c’était une matière qu’il appréciait plutôt bien. Rare étaient les élèves participant à ce cours facultatif. Déjà parce que ce n’était pas simple, et en plus cela ne parlait rarement de magie, et donc forcément moins populaire pour la communauté des sorciers. Mais cela intéressait quand même quelques élèves, pour Clydwyn c’était plus pour le côté des chiffres que cela lui plaisait, la divination il n’y croyait guère, bien que ça l’amusait d’essayer de faire divers interprétations.

Vu le peu d’élève participant à ce cours, c’était de nouveau Clydwyn qui allait passer devant la classe. Il ne comptait plus le nombre d’exposé qu’il avait déjà fait depuis le début de l’année. Il arrivait à les préparer de plus en plus rapidement tout en améliorant le contenu de ses exposés.  Après la traditionnelle introduction du professeur sur le thème du cours, Clydwyn s’avança devant la classe avec ses notes à la main, puis commença.

« Bonjour à tous, comme vous le savez, l’arithmancie est un cours permettant de prédire l’avenir, tout en se servant des nombres. C’est une méthode utilisé depuis la nuit des temps, depuis près de deux milles ans par des sorciers afin d’analyser, développer les talents, tracer l’avenir… Tout cela est basé sur des idées biens anciennes, le nom de la personne influence sur le tempérament et la destinée, et Pythagore lui-même avait avancé que chaque chiffre lié à certaines lettres avait un sens unique, permettant d’en apprendre plus sur différents éléments. »

Sa petite introduction faite, il enchaîna sur le thème de son exposé.

« Pour cela, il faut comprendre l’alphabet de Tripoli, qui est la base même de l’arithmancie et donc le sujet de mon exposé. Je vais donc vous expliquer comment cela fonctionne. Cet alphabet se représente sous forme de tableau que voici. Il prit une grande feuille et l’accrocha sur le tableau derrière lui, puis il se mit  coté.

1	2	3	4	5	6	7	8	9
A	B	C	D	E	F	G	H	I
J	K	L	M	N	O	P	Q	R
S	T	U	V	W	X	Y	Z

Il a été conçu par Septimus Tripoli, près de 2000 ans après la découverte de Pythagore sur la propriété des chiffres, soit vers l’an 1350. Il a apparemment été prouvé que les chiffres étaient utiles pour le domaine de la divination. C’est assez simple, vous voyez que chaque lettre à un chiffre particulier. Par exemple, le A c’est le 1, tout comme le J et le S. Mais attention, il ne faut pas le lire dans l’autre sens… L’alphabet de Tripoli fonctionne uniquement dans le sens lettre vers chiffre. Ainsi on pourra, à partir de ce tableau, définir le nombre intime, le nombre d’expression et le nombre de réalisation. Ces nombres définissent le caractère de chacun et permettant d’apercevoir la destinée. Bon, retournons sur ce tableau de Tripoli. Je vais essayer de vous expliquer comment on l’utilise pour que vous puissiez à votre tour le faire de votre côté. »

Il fit une légère pause, regardant sa fiche de note afin de ne pas trop oublier de détail sur le sujet.

« Pour cela, il suffit de savoir faire une addition, ce qui, je pense, est à la portée de chacun d’entre nous.  Il n’y a pas de calcul compliqué, rassurez-vous. En plus de ces petits calculs, il y a trois nombres principaux à connaitre que j'ai cité juste avant, le nombre d’expression, le nombre intime et le nombre de réalisation. Le premier, le nombre d’expression il suffit d’additionner chaque lettre du nom et du prénom, puis, dans un deuxième temps, faire une addition des chiffres composant le nombre obtenu au premier calcul. Pour le nombre intime on fait le même calcul mais qu’avec les voyelles du nom et prénom. Et enfin le nombre de réalisation se fait pareil avec les consonnes. Mais à quoi vont-ils servir ? Alors le nombre intime lui sert à voir les aspects intimes chez les gens, alors que le nombre de réalisation se veut plutôt la face visible de l’individu. Pour ce qui est du nombre d’expression, il fait partie de la base de l’arithmancie. Il représente l’ensemble des voyelles et consonnes, donc d’une certaine façon la synthèse de la motivation de la personnalité, le portrait de la personne dans sa globalité. »

Voyant que les élèves commençaient à être totalement perdu, le jeune Poufsouffle enchaina sur un exemple pour clarifier tout cela.

« Je vais vous faire un exemple avec mon prénom pour vous montrer que ce n’est pas aussi compliqué que cela en a l’air. Alors on a comme nom et prénom : Owens Clydwyn. Il l’écrit au tableau. Si on regarde le tableau de Tripoli, le O vaut 6, le W vaut 5, le E vaut 5, et on fait pareil pour tous les autres, ce qui donne : »Il écrit de nouveau au tableau ce calcul :

Nombre d’expression
O	W	E	N	S		C	L	Y	D	W	Y	N
6	5	5	5	1		3	3	7	4	5	7	5

« Pour calculer le nombre d’expression, il faut additionner l’ensemble des lettres. Le total fait donc 22 pour le nom, mais on veut qu’un seul chiffre, donc on additionne les deux chiffres composant le 22, cela donne 2+2=4. Pour le prénom, cela donne 34, soit 7. »

Nombre d’expression
O	W	E	N	S		C	L	Y	D	W	Y	N
6	5	5	5	1		3	3	7	4	5	7	5
22 => 4						34 => 7

« Pour finir on additionne les deux chiffres obtenus, soit 4 et 7 ce qui donne 11. Comme on veut toujours qu’un seul chiffre, on a donc 1+1 = 2. Le nombre d’expression est donc 2. Puis on fait la même chose pour le nombre intime et le nombre de réalisation. » Ce qu’il fit en écrivant sur le tableau les différents nombres principaux tout en expliquant calmement les démarches à suivre. »

Nombre d’expression
O	W	E	N	S		C	L	Y	D	W	Y	N
6	5	5	5	1		3	3	7	4	5	7	5
22 => 4						34 => 7
4+7=11 => 2

Nombre intime

O

W

E

N

S

C

L

Y

D

W

Y

N

6

5

7

7

11 => 2

14 => 5

2+5= 7

Nombre de réalisation

O

W

E

N

S

C

L

Y

D

W

Y

N

5

5

1

3

3

4

5

5

11 => 2

20 => 2

2+2= 4

« Une fois ces trois chiffres trouvés, on peut maintenant interpréter les traits de caractères de la personne dont on a fait les calculs. Donc voilà comment, à partir de notre nom et prénom, on peut arriver à des chiffres interprétables pour l’arithmancie. Je ne pense pas qu’il y ait besoin d’interpréter tous ces nombres, puisque certains cours et exposés vont se porter sur ce sujet. »

L’exposé étant terminé, et Clydwyn ayant à peu près dit ce qu’il voulait dire, il conclut par la traditionnelle question.

« Merci de votre attention, si vous avez des questions, si vous êtes un peu perdu, je ferais de mon mieux pour y répondre. »

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