« On gère on gère… on ne peut plus se tromper maintenant. Encore une étape d’effectuée, on avance, doucement mais sûrement. Voyons voir… où en sommes-nous ?! Ah ! Voilà ! Grande étape ! »

L'enthousiasme de la jeune fille faisait vraiment plaisir à voir. Bon, d'accord, peut-être mettait-elle la charrue un peu avant les bœufs en disant que tout se déroulerait bien simplement parce qu'elles avaient réussi plusieurs fois des étapes de leur préparation, mais ce n'était pas Astride qui le lui ferait remarquer. Au contraire, elle était persuadée qu'avoir au moins un membre de leur équipe qui soit capable de se faire totalement confiance était un véritable atout. Au moins, elle n'hésiterait pas pendant dix minutes avant de tenter quelque chose, elle croyait en elle et en ses capacités. Pour la poufsouffle, c'était peut-être un peu différent, elle croyait en elle uniquement à partir du moment où elle était préparée à fond et qu'elle avait lu des tas de bouquins sur le sujet. Même quand c'était le cas, il lui arrivait d'imaginer qu'elle n'en avait pas fait assez ce qui parvenait souvent à la faire paniquer à quelques secondes d'un examen crucial. La présence de Yasha lui permettait de ne pas être envahie par des angoisses, elle s'était détendue au fur et à mesure que le temps passait et se sentait vraiment bien à présent. Elle ne pouvait que remercier son amie, c'était grâce à elle.

« J'espère qu'on ne va pas la rater, ça a jamais été mon truc ces idiotes de prunes. » Déclara Astride avec sérieux. « En fait, je crois que je suis un peu trop maladroite, je ne peux pas réussir toute une potion sans en laisser échapper une, j'ai l'impression qu'elles me narguent c'est affligeant. T'as bien raison, vaut mieux que ce soit toi qui t'occupes de les mettre dans la potion, je ne serais qu'une véritable catastrophe ambulante si je m'y colle. »

Devoir poursuivre une prune dirigeable à travers toute la pièce, aussi petite soit-elle ne la tentait pas franchement. Certes, ça aurait pu être un truc sympa à filmer pour vidéo gag, mais elle n'était pas sûre que son amie connaisse et de toute façon, c'était la dernière émission dans laquelle elle aurait aimé apparaître, il était donc absolument hors de question qu'elle lui fasse part de ses réflexions à ce sujet. C'était quelque chose qui aurait probablement beaucoup amuser son grand-frère, le plus jeune aussi, certainement. Il faudrait qu'elle le garde dans un coin de sa tête pour un jour où ils chercheraient à l'enquiquiner. En général, elle arrivait toujours à détourner leur attention par ses histoires de toute jeune sorcière et tout rentrait rapidement dans l'ordre sans qu'elle ait eu à se cacher derrière sa mère comme lorsqu'elle était petite. A dix-sept ans, c'était un peu ridicule d'aller pleurnicher dans les jupons de maman et avec son départ à Poudlard, elle avait appris ce qu'était l'indépendance et elle n'avait aucunement l'intention d'y renoncer. Ça n'avait pas été simple à apprendre, d'autant plus qu'elle n'avait pas eu d'étape intermédiaire, elle était simplement passé du tout ou rien, mais maintenant qu'elle avait appris cette notion importante, rien ni personne ne pourrait la pousser à régresser.

« On dirait que ces petites chipies sont prêtes à se faire la malle, il va falloir que l’on soit vigilante ! Selon la recette, nous devons remuer la potion 10 fois dans le sens de l’aiguille d’une montre et 10 fois dans le sens inverse de l’anguille d’une montre, tout en ajoutant à intervalle régulier les prunes dirigeables… au nombre de 5. Je vais me caler sur toi, dès que tu auras fait 2 tours je les lancerais avec force dans le bouillon… après on aura plus qu’à croiser les doigts. »

Astride se retint de pouffer, choisissant de rester concentrée au maximum sur ce qu'elle avait à faire, il n'était pas évident de penser à autre chose et de compter le nombre de tous en même temps. Aussi s'attela-t-elle à la tâche en essayant de faire le moins possible de dégâts. A force de tourner la grande louche dans le chaudron, elle craignait de renverser la moitié de son contenu à terre et elle avait besoin de la totalité de la préparation si elle voulait pouvoir planter son arbre, c'était légèrement le but final de l'opération et elle était bien décidée à l'atteindre. Après tout ce qu'elles avaient traversé, la recherche d'ingrédients, la préparation de la potion avec tous les obstacles auxquels elles avaient dû être confronté, il aurait été dommage qu'elles échouent si près du but. Astride regarda avec appréhension le résultat de cette énième étape, croisant fort les doigts pour que tout se passe comme prévu. Au bout de quelques secondes qui lui parurent durer des heures, elle put constater avec soulagement que tout se déroulait comme inscrit sur la recette. Quelle chance ! Elles avaient réussi une étape supplémentaire et allaient pouvoir passer à la suite sans se prendre la tête pour savoir ce qui n'avait pas été dans celle-ci. Il faudrait qu'elle travaille plus souvent avec Yasha, à l'avenir, son amie était vraiment une excellente coéquipière.

« Génial, génial, génial, on dirait que la chance est avec nous. Oh et puis non, je préfère me dire qu'on est juste une bonne équipe de deux filles merveilleusement douées, c'est quand même plus valorisant qu'une simple question de chance, tu ne crois pas ? »

C'était sans doute un peu exagéré, mais à quoi servait-il qu'elles fassent des efforts monstrueux pour y arriver si elles finissaient par mettre tous leurs bons résultats sur le compte de la chance ? Astride préférait penser qu'elles étaient simplement douées pour ce qu'elles faisaient, ou alors que le travail fourni finissait enfin par payer et qu'elles pouvaient être fières d'elles. A force de tout mettre sur le compte de la chance, elles finiraient pas tirer leurs futurs résultats d'examens au dé sans prendre vraiment la peine de réviser, puisqu'après tout, s'ils ne dépendaient pas d'elles, ça ne servait vraiment à rien qu'elles se cassent la tête à travailler. Et puis même, aller en cours non plus n'était pas indispensable et Poudlard pouvait cesser d'embaucher des enseignants, ce n'était pas ça qui l'empêcherait de réussir ses examens de fin d'année. Non, vraiment, elle préférait la deuxième hypothèse, se savoir maîtresse de son avenir avait tout de même quelque chose de rassurant, si elle réussissait dans la vie, elle voulait pouvoir se dire que c'était grâce à elle et au soutien qu'elle avait reçu de ses proches et non pas à un facteur chance particulièrement actif chez elle.

« Il nous reste combien d'étapes ? J'ai perdu le fil. »

Si Astride connaissait par cœur et dans l'ordre chacune des étapes de la préparation, elle n'avait pas prévu d'avoir à les compter en faisant des pauses en plein milieu de sa récitation, elle avait donc un peu oublié où elle en était restée et un petit rafraîchissement de mémoire s'avérait nécessaire. La poufsouffle n'avait absolument pas honte d'être obligée de demander des indications à son amie, elle était persuadée que Yasha n'était pas le genre de fille qui se moquerait facilement de ses trous de mémoire, ou seulement gentiment pour plaisanter ce qui ne la dérangeait pas plus que ça.

« Tu as tout à fait raison très chère ! Nous sommes douées, un point c’est tout. Et je te parie tout ce que tu veux qu’on va la réussir cette potion ! Nous allons rentrer dans l’histoire et donner de la joie aux autres. »

Un large sourire s’étala sur le visage de la jeune fille alors qu’elle s’imaginait avec cette nouvelle notoriété. Astride n’avait jamais eu envie de devenir quelqu’un d’important dans le monde des sorciers, enfin si, mais pas en ayant fait pousser un arbre extraordinaire, elle voulait simplement être reconnue professionnellement parlant parce qu’elle se serait donnée du mal pour lancer sa carrière et pour la réussir. Bien entendu, ce ne serait pas du tout simple et elle en avait totalement conscience, mais justement, une bonne situation ne se créait pas en un claquement de doigts, elle était convaincue qu’il lui faudrait de longues années avant d’obtenir des lauriers et une position enviée par beaucoup de ses collègues. Oui, elle était quelqu’un d’ambitieux et ça pouvait certainement être mal vu par plusieurs de ses camarades, mais elle ne voyait pas ce qu’il y avait de mal à vouloir être la meilleure tant qu’elle se donnait les moyens d’y parvenir. Peut-être n’y arrivait-elle pas, mais au moins, elle n’attendait pas que le succès lui tombe dessus, elle préférait aller le chercher d’elle-même.

« Tu imagines notre photo en page de couverture ? Ça serait franchement génial ! Et puis, des interviews et pour finir, notre autobiographie. » Plaisanta-t-elle tout en tâchant de rester concentrée sur ce qu’elle faisait. « Enfin, être célèbre n’a jamais été dans mes plans, j’aime moyen me faire remarquer, mais tout de même, on va peut-être vraiment réussir ! »

Très franchement, elle ne voyait absolument pas ce qu’elle pourrait écrire dans un livre sur sa vie. Elle n’était pas franchement la personne la plus intéressante du monde et n’imaginait pas que des gens puissent vouloir savoir de quoi avait été faite son enfance. De toute façon, Astride n’avait jamais eu vraiment envie de la raconter à qui que ce soit. Non pas qu’elle en avait honte, elle était peut-être une enfant solitaire, mais elle ne devait pas être la seule et ce n’était pas un défaut puisqu’elle avait été exclue plus pour ses capacités intellectuelles que parce qu’elle était vraiment asociale. Cependant, maintenant qu’elle avait retrouvé une vie normale, qu’elle était entourée par des personnes qu’elle appréciait, elle ne voulait pas ressasser le passé et se faire plaindre parce qu’elle avait la pauvre gamine sans ami, c’était bien trop ridicule. Et puis, très franchement, elle trouvait un peu prétentieux de la part de beaucoup de gens de prétendre que le livre de leur vie pouvait être intéressant. Bien sûr, certains témoignages étaient poignants et avaient souvent un succès fou, mais tout de même, elle ne se voyait pas se lancer un jour dans un tel projet sans que toute sa famille s’imagine qu’elle avait finalement pris la grosse tête.

« Il nous reste juste deux étapes. Mais tu vois, elles semblent assez simples. J’espère qu’elles ne nous cachent pas quelques surprises. Je te laisse la main. »

La jeune fille se pencha à son tour sur la recette, constatant de visu que Yasha disait vrai. Seules deux toutes minuscules étapes les séparaient encore d’une victoire totale et c’était particulièrement rassurant. Elles avaient eu des débuts un peu difficile, la préparation avait pu leur paraitre assez imparfaite, mais maintenant, tout semblait être rentré dans l’ordre et Astride était presque convaincue que tout se déroulerait pour le mieux jusqu’à la fin. Sa seule inquiétude restait tout de même de savoir si elles auraient le temps de planter leur arbre avant la fin de l’année scolaire et s’il pourrait s’épanouir pendant les vacances d’été alors qu’elles ne seraient même pas présentes pour l’aider à se développer correctement. Il était certainement trop tard pour reculer maintenant, elles ne pourraient pas dissimuler la potion quelque part dans le château et Astride se voyait mal la ramener chez elle, il fallait donc qu’elles l’utilisent avant de partir, et tant pis si leur projet n’aboutissait pas. Au pire, elles pourraient toujours recommencer lorsqu’elles auraient plus de temps, rien ne les en empêchait.

« Ah oui, il faut juste ajouter ces espèces de graines bizarres et la dernière préparation qui est sur le coin de la table et touiller trois fois dans le sens des aiguilles d’une montre, puis une fois dans le sens contraire et répéter l’opération jusqu’à ce que la préparation devienne transparente et on aura terminé ! » S’exclama-t-elle avec enthousiasme. « Bon, on va procéder par ordre, il faut mettre les petites graines d’abord, et normalement, on devrait obtenir une solution grise, voire blanche, c’est un peu bizarre, je te l’accorde, mais j’ai vu des photos et normalement, ça marche vraiment. »

Astride n’avait même pas conscience qu’elle s’était mis à parler beaucoup d’un seul coup, elle était bien trop enthousiaste pour se poser des questions sur son comportement. Elles avaient enfin réussi, ou en tout cas, elles étaient sur le point de réussir et les longues minutes de concentration intense qu’elles avaient passée allaient enfin porter leur fruit. Bon, c’était peut-être mettre la charrue avant les bœufs, la potion n’était pas terminée encore, mais elle avait l’impression de toucher leur objectif final du bout des doigts et c’était bien trop plaisant pour qu’elle laisse cette sensation de bonheur lui échapper. Yasha semblait être tout aussi ravie qu’elle ce qui était plutôt bon signe. Il n’y en avait pas une pour rattraper l’autre et tenter de la faire redescendre sur terre et à moins d’un échec, elles risquaient de flotter pendant encore plusieurs jours avant de finir par relativiser et se dire que ce n’était qu’une simple potion finalement. Sauf que pour le moment, elle préférait planer, c’était bien mieux.

« Et c’est parti ! »

La jeune fille tendit l’immense louche à Yasha pour qu’elle puisse s’occuper de la partie mélange pendant qu’elle-même versait délicatement les petites graines dans la potion. Elle n’avait aucune envie de se planter maintenant, elles avaient passé bien trop de temps là-dessus pour se permettre d’échouer si près du but. Evidemment, si tout venait à rater, ce n’était pas si grave que ça, elles s’étaient quand même bien amusé, mais elle espérait vraiment que ça ne serait pas le cas, elles méritaient de réussir.

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'Le Hasard' : 2

« Ca va le faire, ‘y a pas de raisons ! On arrive toujours à se compléter et là ça va être de nouveau le cas. En plus, on va bientôt voir le résultat de cette belle potion… on ne pensait pas que ça arriverait si vite quand même ! »

Astride sourit à son amie, contente qu’elle n’ait rien perdu de son optimisme légendaire. En même temps, ce n’était pas anormal, pour qu’elle soit défaitiste, il aurait d’abord fallu qu’elles se plantent et c’était bien loin d’être le cas, visiblement. La jeune fille n’était pas du genre à se vanter, ou alors seulement intérieurement, puisqu’il était normal d’avoir envie de savourer le fruit de son travail, mais pour le coup, elle avait presque envie d’accrocher une pancarte indiquant qu’elle était merveilleuse juste au-dessus de sa tête. Evidemment, elle n’en ferait rien, sa mère lui avait toujours appris que la modestie était une qualité qui prouvait l’intelligence car il était difficile d’en faire réellement preuve. Certaines personnes se dévalorisaient tout le temps, si bien que leur comportement relevait plus d’une plainte excessive que de la vraie modestie, il y avait les faux modestes également qui cherchaient simplement à attirer les compliments. Astride avait elle aussi du mal à savoir si elle était réellement modeste ou si elle voulait faire croire aux autres qu’elle l’était. Cette question restait pour le moment sans réponse et elle n’était pas certaine d’en avoir une un jour.

« Ça fait quand même un bout de temps qu’on est là, mine de rien, on l’a juste pas vu passer je crois. C’est pour ça que j’aime bien travailler, j’ai toujours l’impression d’être assise sur ma chaise depuis cinq minutes alors que ça fait trois heures. »

Non, elle n’était pas bizarre, elle avait juste pris l’habitude d’être une élève studieuse avec le temps. Certes, peu de gens pouvaient se vanter d’aimer apprendre autant qu’elle, mais c’était un hobby comme un autre. La poufsouffle avait, par exemple, beaucoup de mal à comprendre comment on pouvait passer des heures entières sur un balai à tenter de lancer une balle à travers des anneaux, ni pourquoi les gens se levaient et applaudissaient lorsqu’un joueur finissait miraculeusement par y arriver. Certes, elle avait passé ses BUSEs de vol, mais c’était simplement pour se dire qu’elle parvenait à être la meilleure quoi qu’elle fasse et elle avait su avant même de devoir choisir les matières qu’elle passerait aux ASPICs qu’il lui faudrait abandonner cette option qui ne lui convenait absolument pas. Ça lui avait manqué un peu, au début, elle s’était tellement investie dans ces cours que ne plus les avoir créait un léger vide. Mais avec le rythme toujours plus intense que prenait son année scolaire, elle avait rapidement cessé de le ressentir et avait pu se rendre compte rapidement qu’elle avait vraiment fait le bon choix. Sa passion pour les livres l’avait une fois de plus emportée et elle ne le regrettait absolument pas.

« Je crois que c’est bon, non ?! On dirait que tout a bien fonctionné. On dirait que… On dirait que nous avons réussi !!! Regarde-moi ça, c’est proche de ce qui était inscrit, on a fini la potion !!! Maintenant on agit comment ? Il faut qu’on trouve un récipient pour transporter tout ça facilement. »

En effet, la potion ne laissait aucun doute possible, elles avaient bel et bien réussi à reproduire exactement ce qu’on leur avait demandé. D’abord d’un blanc presque parfait, la potion commençait à s’éclaircir pour devenir transparente, si bien qu’il aurait été simple de croire qu’elles avaient seulement rempli le chaudron avec de l’eau. A bien y réfléchir, c’était un peu dangereux puisqu’elles auraient pu vouloir le verser dans le verre d’un élève sans que celui-ci s’aperçoive de la supercherie. Heureusement, elles étaient toutes les deux des filles raisonnables et ne sachant pas l’effet que ce genre de choses pouvait avoir sur un être humain, il lui paraissait primordial de s’en tenir au plan initial, c’est-à-dire à leur arbre. Mais pour l’instant, avant même de songer à la suite de leur plan, la jeune fille avait simplement envie de savourer leur réussite. Parce que oui, elles étaient venues à bout de cette potion difficile, avec pas mal de difficultés, beaucoup de concentration et un peu de chance, elles avaient terminé leur préparation et Astride était absolument ravie. Flottant dans les nuages, elle ne put s’empêcher de commencer une petite danse de la joie, loin de se rendre compte qu’elle devait avoir l’air légèrement ridicule.

« On a réussi ! On est les meilleures ! On a réussi ! On est les meilleures… »

C’était bien la première fois qu’elle se lâchait totalement sans vraiment se préoccuper de ce que l’on pensait d’elle. Enfin la première fois… Pas totalement quand même. Il y avait bien eu ce fameux match de quidditch auquel elle n’avait pas assisté, préférant de très loin rester dans la salle commune et profiter d’une solitude qui lui manquait parfois après de longs mois passés à l’école. Sauf que l’arrivée d’Enzo avait vraiment tout chamboulé et les choses ne s’étaient pas terminées vraiment comme elle l’aurait voulu, loin de là. A cette pensée, la jeune fille s’arrêta de danser, reprenant petit à petit ses esprits. Oui, elle était heureuse, mais ce n’était probablement pas une raison pour se donner en spectacle de cette façon. Elle n’en restait pas moins ravie et enthousiaste à l’idée de voir réussir la dernière étape de leur projet. Elles n’avaient jamais été aussi proches de leur but. Ça faisait maintenant de longues semaines qu’elles s’y préparaient sans véritablement savoir si elles arriveraient un jour à faire ce qu’elles voulaient, mais maintenant, ça devenait de plus en plus réel et les chances qu’elles échouent se réduisaient petit à petit. Alors forcément, une telle réussite ne pouvait être qu’un soulagement et une fierté pour les deux filles.

« Euh oui, pardon… » Se reprit-elle, légèrement rougissante. « J’ai pris des fioles pour qu’on puisse transporter une partie de la potion, le reste, on aura qu’à le nettoyer, on n’a pas besoin d’autant de potion pour un seul arbre et de toute façon, on ne peut pas tout prendre avec nous. »

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