Cette sixième rentrée avait eu son lot de nouveautés pour Violet, notamment depuis qu’elle avait reçu son insigne de préfète de Serdaigle, elle avait dû changer un peu ses habitudes pour pouvoir assumer son nouveau rôle, qui n’était pas toujours de tout repos. Mais fort heureusement, il y avait encore des choses qui restaient les mêmes, et parmi elles le temps précieux passé à la bibliothèque. Aucun badge ne pourrait lui faire abandonner ses heures de tranquillité à lire des livres de toute sorte dans cette immense pièce qui constituait sans nul doute son endroit préféré de Poudlard. Là, elle oubliait un peu ses nouvelles responsabilités et tout ce qui allait avec pour ne se concentrer que sur le bouquin qu’elle avait à la main. Pas même les mouvements et dialogues d’autres élèves à côté ne pouvaient la perturber ; quand elle était plongée dans un roman, elle n’en sortait que pour fermer le livre et quitter la bibliothèque avant le couvre-feu.

En cette fin d’après-midi, alors qu’elle était plutôt avancée dans ses devoirs, elle décida donc de rejoindre cette salle qu’elle aimait tant, parcourut un instant les rayons et s’arrêta sur la reliure d’un livre dont l’intitulé lui rappelait quelque chose. Elle avait déjà entendu ce titre quelque part, mais où ? Délicatement, elle le saisit pour le tirer hors de son étagère et l’amener sur une table où elle prit place, puis l’étudia avec attention. C’était un livre d’histoire publié par un sorcier d’ascendance moldue, d’après ce que racontait la quatrième de couverture. Violet ne l’avait jamais lu, elle en était certaine. Pourtant, elle se souvenait avoir déjà aperçu cette couverture quelque part. Et alors, ça lui revint d’un coup. Elle l’avait déjà vue à l’une de leur réunion du club de lecture. C’était l’une de ses camarades qui avait souhaité partager cette trouvaille avec le groupe, un jour où chacun devait ramener un livre pour en parler. Qui était-ce, déjà ? Dans ses souvenirs, c’était une Gryffondor, un peu plus jeune qu’elle… Sandra ? Non. Célia ? Non plus.

Sarah, c’était Sarah. Avec un sourire, Violet ouvrit le livre à la première page et lut les premières phrases tout en tentant également de se remémorer ce que sa camarade avait raconté à propos de ce bouquin. Il s’agissait d’explications des grands événements du monde sorcier et leur impact sur le monde moldu ; ainsi que les mesures qui avaient dû être mise en place pour protéger le Secret Magique. Le thème pouvait paraître un peu ennuyeux (quoique Violet était plutôt intéressée d’en apprendre plus sur le sujet), mais la manière dont l’auteur écrivait l’avait rendu assez rythmé et immersif, de sorte que l’on avait presque l’impression d’être plongé soi-même dans l’histoire. Du moins, c’était ce que la Serdaigle ressentait dès la lecture des premières pages.

Elle venait d’en terminer une bonne vingtaine et arrivait à la fin d’un chapitre quand elle décida de relever la tête pour jeter un bref coup d'œil aux élèves installés dans la bibliothèque. Une passionnée de lecture comme elle devait bien y venir régulièrement, non ? Elle sut qu’elle avait raison lorsqu’elle aperçut de longs cheveux châtains qui cachaient le visage d’une Gryffondor assise à une table à quelques mètres d’elle. Sans refermer son livre, Violet prit ce dernier dans une main et se leva pour traverser la pièce de sorte à se retrouver devant la chaise libre juste à côté de Sarah. Elle reposa l’ouvrage sur la table et demanda à l’attention de sa camarade :

« Sarah. Je suis Violet, on s’est déjà croisées l’année dernière au club de lecture. Est-ce que je peux m'asseoir ? »

Bien entendu, elle n’était pas venue jusqu’ici pour papoter, ça ne l’intéressait guère de faire plus ample connaissance. Mais elle avait été plutôt prise par ce livre qu’elle avait ouvert devant elle et voulait connaître l’avis d’une personne l’ayant déjà lu, puisqu’elle savait que c’était le cas de Sarah.

« Je suis tombée sur ce livre d’histoire, je crois que c’est toi qui en avait parlé à l’une des réunions ? Je voulais simplement te dire que je l’ai commencé et que je l’aime bien. C’était une bonne recommandation. Comment l’as-tu trouvé ? »

Si elle n’avait aucun intérêt pour les conversations de commérages qu’elle jugeait inutiles, Violet appréciait particulièrement discuter de choses qui la passionnaient, or les livres étaient largement ce qu’elle aimait le plus. Peu importe le sujet, elle serait capable d’en parler pendant des heures.

Sarah accepta qu’elle prenne place près d’elle et Violet tira la chaise pour s’y installer. Elle se souvenait d’elle, ce qui n’était pas toujours le cas de tout le monde car elle était généralement discrète et silencieuse, mais il était vrai qu’elle avait discuté plus facilement qu’à l’ordinaire durant les rares réunions du club. La lecture étant l’un de ses sujets favoris, il n’était pas difficile de la faire parler durant ces moments-là. La Gryffondor engagea la conversation avec une question de courtoisie et Violet hocha la tête.

« Je vais bien, merci. » puis après une petite pause durant laquelle elle se souvint des règles de politesse : « et toi ? »

Elle n’avait aucun intérêt pour les échanges de banalités, ne se concentrant généralement que sur le cœur de la discussion, qui ici se trouvait être ce livre d’histoire sur lequel elle était tombée par hasard et qui lui avait rappelé la fois où sa camarade rouge et or en avait fait la présentation. Sarah libéra un peu d’espace sur la table tandis que Violet lui parlait de ce dernier, et la Serdaigle hocha la tête d’un air approbateur quand celle-ci lui répondit. Il était vrai que l’auteur semblait s’être bien renseigné, même si elle n’avait pas encore dépassé le quart du livre, tout ce qu’elle avait lu de ce bouquin jusque-là lui avait paru cohérent et plein de sens. Bien sûr, son ascendance moldue avait dû l’aider dans sa rédaction. Etant issue d’une famille de sang pur, Violet n’avait qu’un très faible aperçu du monde moldu, qu’elle ne pouvait vraiment voir qu’à travers les ouvrages qu’elle lisait et les cours d’Etude des Moldus, c’est pourquoi elle était toujours avide d’en savoir plus. Dans ce contexte, il était certain qu’un tel livre d’histoire l'intéresserait, d’autant plus que, comme le soulignait Sarah, la manière dont il avait été rédigé était très appréciable.

La Gryffondor expliqua qu’elle choisissait généralement ses livres en cherchant dans la bibliothèque ou bien sur des recommandations qu’on lui faisait, quand ils ne lui étaient pas directement offerts comme cadeau. Violet n’avait pas cette chance, puisqu’elle n’avait pas tant de monde dans son entourage d’assez proche pour se voir offrir des cadeaux, en revanche elle fonctionnait beaucoup sur l’échange - comme ce qu’elle avait souvent fait avec Lilith, dernièrement. Elle trouvait même que c’était préférable de cette manière, car il s’agissait souvent de livres que la personne avait déjà lus, ce qui lui permettait d’en discuter par la suite comme elle aimait le faire. Cependant, ce n’était pas au travers d’un échange qu’elle s’était procuré cet ouvrage en particulier, mais bien par hasard, comme elle l’expliqua en répondant à la question de Sarah :

« Je suis tombée dessus tout à l’heure, en parcourant les rayons. Le titre me disait quelque chose, puis je me suis souvenue que tu en avais parlé. J’ai été curieuse de le lire, alors je l’ai un peu commencé, même si je ne l’ai pas encore fini. Il est très prometteur, et tu as raison, le texte semble plutôt vivant et bien rythmé, je le trouve agréable à lire. »

Le sujet dériva ensuite plus globalement sur le monde moldu et Violet apprit que, tout comme elle, Sarah était plutôt étrangère à la vie des moldus mais semblait vouloir s’y intéresser puisqu’elle s’était déjà documentée sur le sujet. Étonnamment, la Serdaigle ne se souvenait pas l’avoir déjà aperçue en cours d'Étude des Moldus, mais elle pouvait se tromper, les deux jeunes filles n’étaient pas de la même année et n’ayant donc que très peu de classes en commun ; ou bien tout simplement, Sarah avait peut-être déjà trop d’options pour pouvoir y participer. Violet ne connaissait que trop bien le dilemme de devoir sélectionner certaines matières au détriment d’autres, sous peine de trouver un moyen de se dédoubler pour participer à tous les cours. Elle décida de partager sa propre expérience sur le sujet :

« Je n’ai moi-même jamais eu l’occasion de découvrir le monde moldu autrement que par les bouquins et les cours d’Étude des Moldus, mais c’est un sujet que je trouve passionnant. On parle beaucoup de l’Histoire de la Magie et des grands évènements qui ont impliqué les sorciers, mais très peu de comment les ont vécus les moldus. Je suppose que d’une manière ou d’une autre, ils font partie de leur histoire également, même s’ils ne les ont peut-être pas vus de la même manière ou si leur mémoire a dû être effacée après coup. »

C’était dommage qu’ils soient parfois oubliés sous prétexte que les sorciers ne s’arrêtaient généralement qu’à ce qu’il se passait dans leur monde à eux, alors qu’il y avait tant à apprendre du côté des moldus également.

« Je parlerais sûrement de ce livre au Professeur Alexander, ceci l’intéressera sûrement et peut-être même pourra-t-il aborder le sujet durant l’un de ses cours. Mais je ne crois pas t’y avoir déjà vue ? Dans tous les cas, c’est une bonne manière d’en apprendre un peu plus sur l’histoire moldue. »

Sarah avait l’air aussi passionnée qu’elle par ce grand livre ouvert à leur table. Elle partit sur une explication en mentionnant la chasse aux sorcières et l’inquisition et Violet l’écouta avec beaucoup d’attention. Ce n’était pas le seul exemple que la Serdaigle avait en tête : en fait, elle était persuadée que chaque évènement marquant du monde des sorciers avait eu un impact, important ou non, parmi la population moldue. C’était par ailleurs l’une des choses qui devait beaucoup occuper le Ministère de la Magie, car il fallait pouvoir conserver le Secret Magique et éviter que les moldus y voient une quelconque preuve de l’existence d’une société sorcière parmi eux. Sarah conclut et Violet hocha la tête, contente que les deux partagent le même point de vue sur la question. Ce n’était pas toujours évident de trouver des sorciers qui s’intéressaient à la vie des moldus, surtout lorsqu’ils étaient issus d’une lignée pure, comme elle. Ce ne serait pas ses parents qui approuveraient ses choix de lecture - cela dit, cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’occupait plus de l’opinion de ses géniteurs.

La discussion dériva ensuite sur les cours d’Etude des Moldus enseignés par Alexander, où Violet se fit la réflexion qu’elle n’y avait jamais vu Sarah, malgré son engouement apparent pour l’histoire moldue. Mais elle devait admettre qu’il y avait tant de matières intéressantes à Poudlard qu’il pouvait être réellement difficile de faire un choix parmi toutes les options proposées, alors elle ne pouvait que comprendre. Elle ne sut pas en revanche ce que la Gryffondor entendait par des souvenirs difficiles, mais elle supposait que cela relevait de l’histoire personnelle et que ce n’était pas ses affaires. Elle préféra largement écouter ce qu’elle savait des inventions et des avancées scientifiques des moldus. Violet ne pouvait qu’approuver : elle-même était fascinée par tout ce que les moldus avaient réussi à obtenir simplement grâce à la science, que ce soit dans le domaine de la physique ou de la technologie moderne. Elle répliqua :

« Je suis bien contente de te l’entendre dire. Je trouve vraiment dommage que peu de sorciers s’intéressent aux moldus, je suis certaine que l’on a beaucoup à apprendre en les étudiant. Beaucoup s’imaginent que nous sommes supérieurs à eux grâce à la magie que nous possédons, mais ils oublient que les moldus sont très débrouillards et peuvent obtenir quasiment les mêmes résultats que nous en faisant usage de la science. Certaines découvertes sont d’ailleurs dues à de grands scientifiques n’ayant jamais entendu parler de sorcellerie. C’est pourquoi je suis toujours intéressée d’en apprendre un peu plus sur eux. »

Pourtant, il y avait beaucoup d’élèves ou d’adultes qui pourraient la foudroyer du regard ou l’insulter à l’entendre parler ainsi. Ça lui était égal malgré tout : elle se fichait bien du monde autour d’elle et de ce que l’on pensait de sa personne. Elle n’était plus à ça près. Cela dit, c’était agréable de pouvoir discuter ainsi avec quelqu’un qui partageait son point de vue, alors elle était plutôt reconnaissante envers Sarah d’avoir présenté ce livre la dernière fois, ce qui leur avait permis de se trouver quelques centres d’intérêts en commun.

« Bien sûr, tout le monde n’est pas de cet avis. On se souvient des massacres de moldus perpétués par des mages noirs à une époque - ceux-ci devaient bien se ficher de la science. Je suppose que le livre doit mentionner ce sujet également. »

Elle lirait ce passage plus tard, mais elle était plutôt curieuse de savoir comment le sujet serait amené. C’était une époque bien plus récente que celle de la chasse aux sorcières, mais certainement tout aussi sombre ; et bien plus difficile à camoufler aux yeux des moldus. Elle était impatiente de se remettre à sa lecture pour en savoir plus.

Sarah semblait savoir de quoi elle parlait lorsqu’elle lui répondit à propos de la haine de certains sorciers pour les moldus et nés de moldus. Elle aussi provenait d’une lignée de sang-pur et ses parents avaient l’air au moins aussi pro-sang-pur que ceux de Violet. Mais cela leur faisait un point commun sur lequel la Serdaigle n’avait pas de véritable envie de s’étendre : décrire son environnement familial toxique était une chose dont elle se passerait bien volontairement. Elle préférait largement parler de sciences et de tous ces domaines moldus qui continuaient de la fasciner encore aujourd’hui. Elle était bien d’accord que des échanges entre sorciers et moldus pouvaient leur permettre d’apprendre beaucoup de choses ; en revanche, il ne fallait pas compter sur elle pour ces dits échanges, elle avait déjà bien assez de ses socialisations forcées avec les sorciers de Poudlard. Tout ce qu’elle pouvait apprendre, elle l’apprendrait en lisant des livres, c’était véritablement tout ce qui l’intéressait. Elle hocha néanmoins la tête pour donner son accord et, quand Sarah lui demanda si elle connaissait bien les sciences moldues, elle répondit :

« Pour ma part, j’aime beaucoup la physique. C’est un domaine très large et complexe mais fascinant lorsque l’on s’y penche un peu. Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler d’électromagnétisme, mais si tu aimes les sciences, c’est un sujet très intéressant. Je me passionne également de technologie moldue, c’est réellement admirable tout ce qui a pu être mis au point sans l’utilisation de la magie, comme le réseau téléphonique, par exemple. »

Sarah émit ensuite l’idée qu’il puisse exister des liens entre les sciences moldues et la magie et Violet réfléchit un petit instant avant d’ajouter :

« Je pense que oui. Tu parlais d’astronomie, c’est une branche importante pour les sorciers, afin d’étudier le mouvement des planètes, mais par exemple, tous les principes liés à l’attraction gravitationnelle des astres ont été mis au point par des physiciens moldus. De même, le concept d’espace-temps a été mis au point par des scientifiques qui n’avaient pas de baguette magique. En fait, je pense même que si l’on voulait comprendre comment notre magie existe, on devrait s’appuyer en très grande partie sur des concepts purement scientifiques. »

C’était là une théorie très impopulaire, mêler l’existence même de la magie à des concepts moldus devait pour beaucoup apparaître comme de la simple bêtise, mais Violet avait tant étudié la physique sous toutes ses formes qu’elle voulait bien croire que c’était possible. Bien sûr, il lui faudrait des années de recherche pour le prouver, si elle souhaitait le faire, car elle était tout de même bien loin d’avoir assez de connaissances en la matière pour le faire à l’heure actuelle. Mais c’était plutôt intéressant d’y songer.

Le sujet dériva de nouveau sur la haine des moldus prônée par certains sorciers extrémistes, notamment sur des massacres impliquant parmi les victimes des moldus ou nés-moldus, mais Sarah semblait moins bavarde sur le sujet, et surtout moins enjouée d’en parler. Il fallait dire que ce n’était pas un sujet très joyeux - Violet le mentionnait comme un simple fait d’histoire, mais elle concevait que certains pouvaient être plus sensibles face à la mention de ces tragédies. Sa camarade Gryffondor affirma néanmoins que ce sujet était effectivement abordé dans le livre, ce dont Violet ne doutait pas, puisque c’était parmi les événements qui avaient causé le plus d’impact sur le monde moldu. Tournant les pages pour revenir au sommaire, elle le parcourut un instant pour vérifier la page correspondant à ce chapitre, puis l’ouvrit au bon endroit. Le titre était inscrit en grosses lettres et le sujet semblait s’étendre sur plusieurs pages, illustré par quelques images faites au crayon.

« Effectivement, je pense que je vais avoir pas mal de lecture, ce soir. C’est fascinant. Merci encore pour ta recommandation. Et n’hésite pas si tu cherches des livres sur les sciences moldues, j’en ai quelques uns que je peux te conseiller, si ça t’intéresse. Peut-être pourrions nous prendre l’habitude de nous retrouver ici de temps en temps pour en discuter, ce serait comme une continuité du club de lecture. »

Elle ne comptait pas sur un rendez-vous hebdomadaire, ce serait bien trop d’échanges sociaux pour elle, mais pourquoi pas une fois par mois, ou bien tous les deux mois, ce pourrait être sympathique.

Sarah n’avait pas l’air aussi documentée qu’elle sur la technologie moldue, mais Violet appréciait néanmoins l’intérêt apparent qu’elle y portait. La plupart des sorciers se fichait généralement des gadgets moldus, les trouvant bien inférieurs aux objets magiques, mais la Serdaigle trouvait l'ingéniosité des moldus d’autant plus fascinante qu’ils n’avaient justement aucun accès à la magie. C’était bien dommage d’ailleurs que les appareils électroniques ne fonctionnent pas dans l’enceinte de Poudlard - elle aurait aimé étudier ceux-ci de plus près durant son temps libre. Mais elle devait se contenter de s’informer par la lecture, ce qui ne lui était pas déplaisant non plus. La bibliothèque disposait d’un nombre incalculable d’ouvrages sur le sujet ou sur des thèmes plus ou moins proches, comme celui encore ouvert devant elles, Violet n’était pas près d’en manquer.

Elles discutèrent encore un peu de sciences, particulièrement d’astronomie, puis la préfète revint sur un passage du livre qui argumentait sa réflexion sur les massacres de moldus provoqués par des sorciers qui prônaient la pureté du sang et leur supériorité par rapport aux êtres non magiques. S’agissant du bouquin recommandé par Sarah, Violet aurait pensé que celle-ci aurait des choses à dire sur le sujet, mais elle sembla ne pas vouloir s’attarder plus longtemps là-dessus. Peut-être voulait-elle simplement laisser à la Serdaigle le temps d’en apprendre plus par elle-même, lorsqu’elle lirait le livre de son côté. C’est pourquoi elle décida de respecter cette volonté et n’insista pas plus, préférant plutôt la remercier pour la recommandation et lui proposer de se retrouver de temps à autre de la même manière afin de discuter de lecture entre elles. Elle n’avait pas beaucoup d’intérêt pour les conversations, d’ordinaire, mais lorsqu’il s’agissait de littérature ou autres sujets qui la passionnaient, c’était tout autre chose. Elle avait apprécié son échange avec Sarah et ne serait pas mécontente de renouveler l’expérience à quelques occasions. Cette dernière sembla partager son point de vue avec enthousiasme et lui demanda à quelle fréquence elle souhaiterait qu’elles se retrouvent. Violet espérait qu’elle n’était pas de ceux qui voulaient rester en contact quotidiennement, car elle pourrait être bien vite déçue.

« Disons une fois par mois, le temps de découvrir et de lire quelques ouvrages entre chaque session. Qu’en penses-tu ? »

Puis, revenant sur le sujet des sciences sur lequel elles avaient échangé un peu plus tôt, elle rajouta :

« Puisque tu avais l’air de t’y intéresser, je chercherais quelques livres sur les sciences physiques moldues que j’avais appréciés. Tu pourrais m’en apprendre plus sur l’astronomie en échange, je n’ai malheureusement pas poursuivi les cours cette année mais j’apprécierais d’en discuter. De mon côté, j’aurais sûrement de nouvelles choses apprises pendant mes cours d’Etude des Moldus que je pourrais te partager. C’est ma deuxième matière préférée après l’Arithmancie. »

Elle referma son nouveau livre qu’elle rangea soigneusement dans son sac. Elle ne tarderait pas à le ressortir, une fois posée dans sa salle commune, pour continuer sa lecture. Elle avait réellement aimé le début et avait hâte de découvrir le reste. Elle espérait que Sarah ressentirait la même chose envers les futurs ouvrages qu’elle lui conseillerait, mais puisqu’elles semblaient avoir des goûts similaires, elle ne devrait pas avoir trop d’inquiétude.