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You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore
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Message(#) Sujet: You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore  EmptyDim 23 Avr - 23:13



You've ruined my life by not being mine


@Charles T. Ehrlich

Eléonore avait reçu le courrier de Charles lui indiquant qu’ils devaient parler. Elle était arrivée à la même conclusion que la sienne depuis maintenant des jours, si ce n’était des semaines, mais cela lui aurait demandé un courage qu’elle n’avait pas. C’était ironique en un sens. Elle avait passé son temps à Poudlard à essayer de se mettre dans les pires situations juste pour le plaisir du frisson, mais maintenant qu’elle devait réellement affronter un danger, elle l’avait fui avec application. En un sens, c’était de sa faute à lui, pas de la sienne. Elle n’avait pas menti sur sa personnalité, lui l’avait d’abord érigée sur un piédestal, assez pour qu’elle se sente importante. Assez pour qu’elle y croie. N’était-ce pas cruel de lui avoir donné autant d’attention pour un jour brusquement cesser de s’intéresser à elle ? Il ne l’avait pas repoussée. Il avait accepté quand elle lui avait demandé si c’était elle et lui.

Puis, il était parti pour la St Valentin, à la recherche de son âme sœur. Il n’avait même pas compris que cela puisse faire mal qu’il ne fasse même pas semblant de la considérer comme précieuse. Elle, elle n’avait jamais connu que le couple de ses parents qui étaient clairement faits l’un pour l’autre. Elle ne savait pas qu’il existait autre chose. Elle n’avait pas envie de connaître autre chose.

Néanmoins, il aurait été impoli de l’ignorer. Pire, elle aurait fait exactement comme lui, alors qu’elle lui reprochait son désintérêt. Alors elle prit son courage à deux mains et alla l’attendre à la fin d’un de ses cours. Il aurait bien quelques minutes à lui accorder, lui qui voulait la voir. Et peut-être qu’elle se montait la tête. Oui, cela devait être elle qui exagérait, une preuve de pessimisme ambiant parce qu’elle n’était pas capable de deviner sur quel pied danser. Elle n’avait jamais aimé l’incertitude. Adossée à un mur, elle attendit que les élèves s’échappent telle une volée de moineaux jusqu’à voir apparaître le garçon. Il était toujours aussi beau, avec ses traits délicats et son air rêveur. Parfois, elle aurait aimé connaître un peu plus ses pensées.

- Hey !

Il sortit de sa bulle et posa ses yeux sur elle. Son premier mouvement fut de tendre le bras vers lui pour lui prendre la main ou effleurer son épaule dans un geste affectueux. Mais il y avait tant d’émotions qu’elle était incapable de comprendre qu’elle cessa son geste. Elle n’avait pas envie qu’il se force. Ca aussi c’était une question qui la hantait et qu’elle ne savait pas à qui en parler. Il n’avait jamais été friand de contacts, elle en avait conscience. Mais elle n’avait jamais rencontré quelqu’un qui après des mois ensemble soit aussi peu enclin à la toucher. Normalement, c’était un âge où il aurait dû la presser pour sa présence. Ca avait ses avantages, elle n’avait pas à réfléchir à ce qu’elle était prête à consentir. Mais cela lui donnait l’impression de rien valoir.

- J’ai eu ta lettre, tu voulais me voir. On va discuter ?

Il acquiesça, toujours avare de mots. Elle respira un grand coup et prit sa main gantée pour l’entraîner avec elle. Ce n’était pas un vrai contact. Juste du tissu. Il y avait toujours tellement de tissu. Elle l’entraîna dans l’une des salles vides, rare endroit promettant un minimum de tranquillité et s’assit sur une table, l’observant

- De quoi voulais-tu que nous parlions ?


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Message(#) Sujet: Re: You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore  EmptyVen 28 Avr - 21:11


you’ve ruined my life by not being mine
Pas de réponse. Dans le fond, aucune situation n’était pire que celle-là. Un refus, un acquiescement, tout valait mieux que ce silence qui lui mordillait le ventre, parasite malvenu. Car curieusement, le rien était difficile à oublier : il le laissait dans le flou, dans ces limbes où mille possibilités luisaient dans chaque recoin d’un avenir indéfini. Et d’un autre côté, n’avait-elle pas eu raison ? Il lui avait aussi dressé ce vide en guise de relation, pitance inexistante pour nourrir des attentes qu’il était incapable de combler. A son tour d’être affamé d’une réponse qui ne viendrait pas ! Charles enfouit son visage dans ses mains avant de se souvenir qu’il était en cours, qu’il était assis au premier rang, qu’il ne pouvait pas se montrer si peu désintéressé lui qui au contraire devait faire guise d’exemple. Relevant aussitôt le visage comme s’il avait été pincé, il ne conserva du fourmillement de ses pensées que la lueur absente qui habitait son regard. Elle était familière, même plus qu’Eléonore. Elle ne le lâchait jamais et il l’emmenait partout, si bien qu’il commençait à se demander s’il était encore vraiment quelqu’un, s’il était même un imposteur et pas une simple ombre déambulant dans un château de toute évidence hanté. Mais cette stupide insigne sur son pull gris brillait, miroitant un semblant de vie qu’il était tenu de présenter. Alors Charles continuait de vivre dans le mensonge d’une destinée dont il ne voulait pas. “Monsieur Ehrlich, pouvez-vous répéter ce que je viens de dire pour Monsieur Gillespie ? Il n’était visiblement pas avec nous, pour changer” soupira le Professeur en prenant place sur son siège d’un air las. Charles sursauta, tourna le visage à la recherche du regard de Baby, avant de revenir à celui de leur Professeur. Il n’avait pas plus suivi, il n’avait écouté que d’une oreille distraite et puis, pourquoi continuait-on à attendre de lui de tout savoir, de tout faire, quand il était perdu, quand il était paralysé ? “La magie écossaise a connu son âge d’or à l’arrivée de la seconde guerre, précisément en vertu de ses rites de soin qui en caractérisent l’essence.” Et il poursuivit du même ton machinal, se contentant de débiter ce que ses oreilles avaient entendu et non ce que son cerveau avait pensé. De toute manière, on ne lui demandait pas de penser, et il était très doué dans la répétition d’erreurs. Sa vie n’en était que le plus parfait exemple.

Le cours s’acheva et Charles considéra qu’il était préférable de laisser Baby passer devant, loin, très loin de lui avant de prendre une remarque pour lui avoir expliqué la leçon comme s’il avait la moindre légitimité devant l’héroïsme de sa stature, lui, ce garçon adulé par la terre entière, lui, cette star idéalisée par le commun des mortels. Aussi prit-il son temps pour rassembler ses affaires, faisant mine de ranger son sac par taille des livres, feignant d’avoir à remonter les manches de son pull et de sa chemise, avant de se résoudre à glisser les hanses de son sac à dos sur ses épaules pour se glisser en dehors de la salle de cours. Il n’avait envie de rien. Ni de retourner à son dortoir trop grand, ni de se fondre dans la bibliothèque trop haute, ni de rejoindre un Sidney trop doux. Il ne méritait aucune de ces grandeurs, il ne valait rien. Eléonore avait eu raison de ne pas lui répondre, elle lui rappelait à juste titre qu’il était oubliable. Et s’il avait espéré mettre les choses au clair avec elle, dans un élan de courage qui ne lui ressemblait pas mais que lui avait insufflé le Serdaigle sur le haut de leur tour protégée, il s’était en réalité trop mal comporté pour recevoir la conclusion attendue. Leur relation s’achèverait dans le silence, comme lorsqu’elle avait démarré - il n’avait pas su quoi dire. Il ne savait jamais quoi dire, déjà qu’il avait du mal à tisser ses propres réflexions. “Hey !” La voix scintillante d’Eléonore manqua de le faire tressaillir. La bulle dorée qui auréolait sa silhouette se précipita vers lui pour lui tendre le bras sans qu’il en comprenne le geste. Charles conserva le silence, surpris de la retrouver ici, aussi vite, aussi tôt, ou au contraire, aussi en décalage, aussi tard, ne sachant (une fois de plus) quoi lui dire. Il ne s’y était pas attendu et s’il avait abandonné, ce n’était pas pour recommencer maintenant. “Salut” parvint-il finalement à répondre, presque dans un murmure, comme si chaque syllabe lui avait coûté. Il n’avait pas envie de trancher son auréole avec le froid de sa voix, mais il n’avait pas non plus envie de la laisser dans le même flou qu’il traversait. Il se risqua à esquisser un sourire qui n’en était pas vraiment un. “J’ai eu ta lettre, tu voulais me voir. On va discuter ?” reprit-elle, presque encouragée par sa grimace. “OK” s’entendit-il souffler en retour. Et elle lui attrapa doucement les doigts, comme si c’était le geste le plus naturel du monde, comme si une quelconque évidence tirait ses mouvements là où il n’agissait qu’en fantôme. Elle l’avait retrouvé, finalement, elle lui avait répondu. Et la bonhomie de cette attitude lui rappela une fois encore qu’il ne la méritait pas. Qu’il ne l’avait même jamais méritée.

La jeune fille le tira finalement vers l’une de ces innombrables salles abandonnées qui marquaient le quatrième étage. Il s’était toujours demandé à quoi elles servaient, dans la mesure où elles auraient pu être fermées à clé pour éviter que des élèves ne s’y aventurent… Peut-être étaient-elles là précisément pour enfermer des secrets qui ne pouvaient être confessés nulle part ailleurs ? C’est que l’intimité s’y réverbérait dans le silence qui s’y immisça quand la porte se referma derrière eux. Il y avait quelque chose d’impressionnant à être là, parmi les cadavres des chaises, les blessures de tables parfois griffonnées, parfois fendues. Eléonore s’installa sur l’une d’entre elles, à l’aise, gardienne de ce sanctuaire qu’il s’apprêtait à saccager de sa lâcheté. Un peu comme avec sa foi. Il l’avait délaissée à la première contrainte. “De quoi voulais-tu que nous parlions ?” Charles croisa à nouveau le regard d’Eléonore, avec la même incertitude, la même crainte. Ici, ils étaient à l’abri ; mais ici, elle attendait tout de lui, rien que de lui. Il n’avait plus nulle part où se cacher, lui et ses tourments, elle attendait sa franchise, celle-là même qu’il n’avait pas envie d’affronter du fait de tous les bouleversements qu’elle lui causerait. Il détourna le regard pour se raccrocher au tableau du fond, poussiéreux. “T’as passé une bonne journée ?” demanda-t-il alors, comme s’il n’avait pas clairement entendu la question de la Poufsouffle. C’était pitoyable, mais c’était la seule chose dont il était capable. Il ne s’était pas préparé à cette rencontre, il avait espéré un rendez-vous, avec une date, une heure, un lieu, de quoi projeter mentalement un discours qu’il n’avait même pas encore initié dans les débris de ses pensées, qu’il n’arriverait certainement pas à amorcer dans les débris de cette pièce. Il resta ainsi planté au milieu du décor, lieu où il n’avait de toute évidence pas sa place, les prunelles portées sur n’importe quoi pourvu qu’il ne s’inflige pas l’humiliation des yeux d’une Eléonore qui s’apercevrait de combien il était pitoyable.
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Message(#) Sujet: Re: You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore  EmptyLun 1 Mai - 14:04



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@Charles T. Ehrlich

Charles était pensif et quand il la vit, si sa bouche s’entrouvrit légèrement dans une mimique de surprise, il ne parut pas plus heureux que cela. Il ne sembla pas triste non plus. Juste, il l’observa, comme s’il ne savait pas quoi dire. Puis le coin de ses lèvres s’étira dans une sorte de rictus qu’elle ne sut pas interpréter mais que Léo considéra comme l’ébauche de quelque chose. Elle devait nécessairement avoir raison, non ? Il ne se dégagea pas, il accepta de la suivre. Peut-être que c’était cela le problème, peut-être qu’elle n’avait pas été assez attentive à lui. Si elle redoublait d’efforts sans le brusquer au lieu de le faire vouloir aller à son rythme à elle, il y avait sans doute moyen de trouver un équilibre.

Comme toujours, elle s’installa comme si elle était chez elle, comme toujours, il resta sur la réserve, n’osant même pas frôler une table abandonnée du bout des doigts. Le mobilier n’allait pas l’agresser pourtant. Et elle encore moins. Puis il lui posa une question.

Bailey avait eu raison dans leur jeu de questions réponses sous alcool. Dans une relation amoureuse – comme dans toute autre d’ailleurs – il fallait quelque chose à offrir. Ou en avoir envie au moins. Quand le Serpentard lui avait dit cela, elle avait eu l’impression d’entendre littéralement son cœur se fendiller. Elle n’avait pas réussi à comprendre ce qui la perturbait tant dans le comportement du Poufsouffle jusque là et elle avait saisi avec juste cette pensée. Il avait instauré une telle distance entre eux qu’il ne transmettait plus rien. Après la St Valentin, il aurait pu lui offrir une forme de compréhension sur l’insécurité qu’elle avait ressentie. Il aurait pu lui accorder du temps ou juste de l’attention. Le plus fou était qu’il ne lui refusait pas sa présence. Mais parfois, elle se sentait seule à deux. Alors elle avait redoublé d’efforts pour essayer de le faire rire ou de le faire sortir de sa coquille. Elle y arrivait avant. Pourquoi est-ce que cela aurait changé ? Voilà pourquoi elle ne saisit pas que sa question était une tentative de diversion assez médiocre. Elle avait tellement voulu une amélioration qu’elle était prête à la voir n’importe où. Même là où elle ne l’était pas. Son regard s’illumina, persuadée que ce qu’elle avait pris pour une discussion au sommet était en fait une main tendue. Il s’intéressait à elle s’il lui parlait de sa journée, c’était bon signe, non ?

- Plutôt chouette, j’ai réussi à finir le devoir de sortilèges du coup j’ai pu aller voler un peu sur le terrain de Quidditch. Baby m’a montré une nouvelle figure lors du dernier entraînement, j’avais envie de réessayer. C’est une sorte de pirouette … A moins que ça ne soit un looping ? Bref, tu vois, quand tu es sur son balai, faut faire attention de bien être aligné avec le sol et puis là tu prends de l’élan et …

Elle s’interrompit en voyant que Charles, loin de se passionner pour son discours ou de faire semblant convenablement, paraissait se décomposer petit à petit. Et elle ne comprenait d’ailleurs pas très bien dans son discours ce qui suscitait de telles émotions, mais elle n’avait aucune envie de le rendre malheureux avec son babillage. Elle avait juste voulu détendre l’atmosphère. Elle passa une mèche de cheveux derrière ses oreilles, désolée et reprit plus doucement

- Ca va ? T’as l’air préoccupé. T’as passé une mauvaise journée, toi ?

C’était égoïste de vouloir qu’il s’intéresse à elle s’il n’avait pas la disponibilité d’esprit pour le faire ou qu’il avait besoin de se confier. Elle était largement en mesure de l’écouter au lieu de raconter des bêtises pour le plaisir de meubler le silence.

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Message(#) Sujet: Re: You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore  EmptyLun 1 Mai - 15:55


you’ve ruined my life by not being mine
Alors qu’elle en aurait eu tous les droits, Eléonore choisit de ne pas lui tomber dessus. Il s’était attendu à une tempête, au lieu de quoi les carreaux poussiéreux des fenêtres de cette salle abandonnée continuèrent à refléter un soleil insolent. C’est que tout était provocateur, ici ; l’arrivée du mois de mai gonflé de pollen quand il avait encore la sensation de stagner dans sa vie, l’approche de la fin d’année alors qu’il ne s’était même pas encore tout à fait remis de la rentrée, le sourire tranquille d’une Eléonore qui ignorait jusqu’à la méchanceté de ses intentions envers elle. Sidney lui avait assuré qu’il n’y avait rien de méchant mais les faits restaient identiques. Il ne voulait pas d’une fille idéale. Sans que cela ait le moindre sens, il s’agissait d’une évidence qui papillonnait là, autour d’eux, dans la même indécence que tout ce décor qui n’allait pas avec le chahut de ses émotions. De toute manière, Charles n’allait jamais vraiment nulle part. Portant une main nerveuse au nœud parfaitement resserré de sa cravate, comme pour essayer de dégager une pomme d’Adam un peu trop à l’étroit, il s’éclaircit la gorge alors que la jeune fille s’embarquait dans une explication complète de sa journée. Il fixait le tableau comme si les résidus de craie étaient en train de parler à la place de la Poufsouffle pour raconter combien tout s’est très bien passé jusqu’à présent. “Plutôt chouette, j’ai réussi à finir le devoir de sortilèges du coup j’ai pu aller voler un peu sur le terrain de Quidditch.” Charles hocha la tête à ce tableau, réalisant de fait que non seulement il ne méritait pas d’y laisser de traces, lui qui était si transparent pour l’opacité franche de la jeune fille, mais qu’en plus, il aurait été déplacé d’y inscrire quoi que ce soit. Il n’avait pas envie de la quitter, de la marquer, autant qu’il n’avait pas envie de continuer à se tenir tremblant devant elle, une craie qui ne pourrait jamais rien y dessiner entre ses doigts gantés. “Baby m’a montré une nouvelle figure lors du dernier entraînement, j’avais envie de réessayer. C’est une sorte de pirouette … A moins que ça ne soit un looping ?” Baby. C’était avec un type comme lui, qu’elle aurait dû être. Malgré lui, ses commissures s’étirèrent en un rictus amer qu’il réfréna presque aussitôt. Non, elle méritait même bien mieux qu’un Baby… Quelqu’un de plus tempéré. D’aussi fougueux, d’aussi passionné… Mais qui prendrait vraiment soin d’elle, pas comme ce géant de marbre qui aurait pu lui faire du mal. Il eut du mal à déglutir. Il aurait voulu être cet homme. Il ne le serait jamais. “Bref, tu vois, quand tu es sur son balai, faut faire attention de bien être aligné avec le sol et puis là tu prends de l’élan et …” Sa phrase ne s’acheva pas. Il lui fallut quelques secondes pour le comprendre, quelques secondes de plus pour tourner à nouveau son visage vers elle. Elle l’interrogeait en silence. Il la suppliait sans un mot.

“Ça va ?” s’enquit-elle doucement, visiblement réceptive à son malaise. “T’as l’air préoccupé. T’as passé une mauvaise journée, toi ?” “Je pense pas que tu devrais fréquenter Baby” répondit-il alors à contretemps. De toute manière, il était toujours en retard, pour tout, alors même qu’il réfléchissait vite, trop vite. “Je veux dire… C’est pas le gars qu’il semble être.” Il ne lui avait rien dit de leurs altercations et encore moins des menaces que l’Américain avait pu proférer à son encontre, soucieux de mener la vie la plus tranquille - et la plus lâche - possible autant qu’il tenait à éloigner les gens qu’il appréciait de ses ondes profanes. Mais il se devait, avant cet adieu, d’assurer à Eléonore la sécurité qu’il ne pourrait plus lui garantir. A mesure que ses pensées avançaient en ce sens, le souffle lui manquait. Il porta ainsi à nouveau ses doigts gantés à sa cravate, entreprenant d’en défaire un peu le nœud. Il avait du mal à respirer à l’idée de s’éloigner d’elle, ce qui était curieux quand on y pensait, puisqu’il lui semblait au contraire manquer d’air en sa présence ces dernières semaines. “Il est… Instable, parfois.” Puis il détourna à nouveau le regard. Ce n’était ni l’objet de leur entrevue, ni même l’objet de la question posée. “Mais sinon, ça va, merci, ma journée était bonne, dans l’ensemble.” C’était vrai, c’était faux à la fois. Il n’avait pas de bonnes journées, trop occupé à ressasser un malheur sans solution ; il n’en avait pas non plus de mauvaises, ayant malgré tout des personnes aimantes autour de lui. De quoi pouvait-il se plaindre ? Dans le fond, c’était comme avec Eléonore. Il n’avait strictement rien à lui reprocher, pas le moindre petit défaut. Mais il n’en pouvait plus. Il ne l’aimait pas. Il devait le lui admettre, ne serait-ce que parce qu’elle méritait de voir toute cette tendresse qu’elle dégageait retournée pour sa propre personne. “Je…” Rien. Ses lèvres, déjà tremblantes, se refermèrent alors que ses prunelles croisèrent une seconde fugace celles d’Eléonore. Il ne savait pas quoi lui dire, car il n’y avait finalement rien à lui dire. “Je voulais te voir parce que…” Son cœur allait exploser, ou imploser, d’ailleurs, s’effondrant sur ses fragiles fondations. Il ne connaissait pas grand chose à l’amour, ayant presque oublié les traits de sa mère, la seule à lui avoir jamais dessiné ce concept. Mais il ne voulait pas faire de mal, surtout pas, et la perspective d’heurter Eléonore lui était insupportable. Déjà qu’il souffrait de la peiner dans son imaginaire avec l’absurdité de ses pensées ! “Parce qu’il faudrait… Il faudrait qu’on fasse le point sur… Sur nous ?” risqua-t-il en détachant chaque syllabe dans l’incertitude de la suivante. Il n’était pas sûr qu’on puisse faire le point sur une relation humaine. Sur l’état financier d’une entreprise, certainement ; sur l’avancée du devoir qu’ils devaient préparer, probablement. Mais pas sur leur couple. A bout de nerfs, le cœur au bord de ses lèvres comme s’il allait vomir, Charles avança jusqu’à la chaise la plus proche pour s’y laisser tomber avant de perdre l’usage de ses pieds. Il laissa également tomber son sac à côté de lui. C’était trop, il avait envie de partir en courant ; mais il en aurait été aussi physiquement que moralement incapable. Il ne pouvait pas retarder éternellement cette confrontation, et ce n’était même pas pour lui, c’était pour elle. Il lui devait tout. Lui, ne pouvait plus rien.
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Message(#) Sujet: Re: You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore  EmptyLun 1 Mai - 20:11



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@Charles T. Ehrlich

La salle déserte avait quelque chose d’agréable. Le soleil s’infiltrait par les carreaux et éclairait la pièce de manière chaleureuse. Elle avait enfin Charles pour elle toute seule et il lui demandait gentiment de ses nouvelles ; cette journée augurait quelque chose de bon, non ? Ou en tout cas rien d’aussi mauvais qu’elle ne se l’était figuré. Le courrier lui avait fait peur, mais cela n’avait jamais servi à rien de rester en silence à trembler. Elle avait bien fait de prendre son courage à deux mains pour le retrouver. Tout était plus simple en face à face. L’écrit favorisait les malentendus. Il acquiesça quand elle se lança dans son discours, prenant le soin de ne pas l’interrompre. C’était gentil.

Enfin, ce n’était pas méchant, mais il n’était pas attentif non plus. Il afficha vaguement un rictus à l’énonciation de Gillespie qu’elle ne sut comprendre. Ils devaient se connaître pourtant, non ? Ils devaient être dans le même dortoir. Puis elle finit par s’interrompre pour essayer de comprendre ce qui n’allait pas. Charles asséna qu’elle ne devrait pas fréquenter un type comme Baby. Son premier réflexe fut de gonfler légèrement ses joues, comme si elle s’apprêtait à s’énerver. De quel droit ? De quel droit allait-il lui dicter sa conduite alors que lui fréquentait allégrement Sidney, ce dont elle ne disait rien, qu’il se rendait à des soirées pour trouver son âme-sœur alors qu’elle était sa copine ? S’il avait été un petit-ami impliqué, elle l’aurait écouté. Mais là, elle avait l’impression de faire des efforts surhumains et de ne jamais être récompensés. Elle avait juste parlé d’un looping bon sang ! Et parce qu’il lui avait demandé !

- Qu’est-ce que tu veux dire ?

Elle n’avait pas oublié qu’il l’avait écouté pour Sidney, alors elle pouvait bien faire un effort. Mais le ton de sa voix était froid. Il ne pouvait pas lui reprocher de ses fréquentations alors qu’il se fichait d’être dans les siennes. C’était ridicule. A moins que … Elle l’observa et se détendit légèrement. A moins que ce ne soit une forme de jalousie. Après tout, elle aussi elle avait été jalouse de la St Valentin, c’était peut-être sa façon d’exprimer son attachement. Et si c’était ça, elle pouvait le rabrouer gentiment tout en trouvant ça mignon. Un nouveau sourire naquit sur ses lèvres et elle secoua la tête

- T’es jaloux ? Tu sais très bien que ce n’est pas lui qui me plaît. T’es mieux, ne t’inquiète pas.

Bien sûr qu’elle était fan de Gillespie et qu’elle couinait ou presque quand elle le voyait. Mais il n’était pas censé le savoir et il n’en avait pas besoin. Elle avait travaillé dur pour lui apporter une forme de joie de vivre, ce n’était pas pour le plonger directement dans l’insécurité, pauvre petit chat. Il continua en proposant de faire le point sur eux et elle acquiesça sagement, comme une bonne élève à qui on envisageait de faire la leçon. Une minute avant, elle aurait pris cette affirmation avec terreur, là après ce qu’il venait de dire sur Gillespie, elle en concluait que comme elle, il avait ressenti une forme de déséquilibre et qu’il allait tenter qu’ils s’accordent pour se remettre sur la bonne voie. Sinon pourquoi se lancer à commenter ses après-midi ? Alors s’il n’y avait rien à craindre, elle était en mesure d’aborder cette discussion sereinement. Du moins, elle le croyait sincèrement

- Bien sûr. Tu veux qu’on fasse le point sur quoi ? Sur la St Valentin ? Ca m’a un peu heurtée mais le film le lendemain était cool. Puis, tu sais, j’ai réfléchi. Je crois que parfois je te brusque sans m’en rendre compte, je suis désolée. Du coup on a été un peu désaccordé toi et moi ces dernières semaines, mais c’est pas un souci, ça va s’arranger. Tu veux venir quelques jours chez moi pendant les vacances ?

Le déni dans toute sa splendeur.

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Message(#) Sujet: Re: You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore  EmptyMer 3 Mai - 12:24


you’ve ruined my life by not being mine
Il pensait être une imposture, il avait trouvé encore plus faux que lui. Baby Gillespie. Une vaste mise en scène tout à fait divertissante pour les autres, mais ravagée de l’intérieur, pourrie jusqu’au tréfond de ses fondations. Le bois derrière le masque suintait, laissant parfois transparaître un sourire de papier que la moindre colère enflammait. Il parlait en connaissance de cause, ayant lui-même manqué de se brûler sous le courroux du jeune homme. Et dire que les autres n’y voyaient que du feu ! Ah ça, un joli spectacle d'étincelles sur une scène pourtant bancale. Ils avaient tous les yeux rivés sur ce feu d’artifice sans même considérer le danger inflammable qu’il représentait. Oui, un spectacle de pacotilles, que lui, Charles, pauvre colocataire qui n’avait rien demandé, avait su démasquer. A n’en pas douter, il aurait préféré faire partie de ces spectateurs fascinés, comme Eléonore, à admirer, insouciants, ce magicien et sa poudre de perlimpimpin. Il n’y avait qu’à regarder ses grands yeux bleus qui s’illuminaient au souvenir de son tuteur de Quidditch. Elle était jolie quand elle souriait. Dommage que ces commissures soient étirées pour une mascarade. Il aurait voulu pouvoir lui présenter l’envers du décor - quel décor putride ! - lui expliquer combien il avait été terrifiant quelques semaines plus tôt dans leur dortoir, le masque consumé de colère, abattant ses foudres sur lui comme un demi-dieu capricieux ; combien il avait été méprisant quelques mois auparavant dans ses notes qui grondaient autant que sa fureur. Nul doute que ce grand Baby Gillespie aurait pu lui ruiner la vie, sa vie à lui, Charles, pauvre colocataire qui n’avait rien demandé. Il songea dans un rictus imperceptible, à peine plus marqué qu’un tic, qu’il n’avait en vérité pas besoin de lui pour ruiner sa vie. Il s’en chargeait déjà très bien tout seul. “Qu’est-ce que tu veux dire ?” Son ton était froid, n’avait rien de sa chaleur habituelle. Il n’osa pas croiser son regard, de peur de s’y glacer, se contentant de jouer nerveusement avec ses doigts ; il ne savait même plus ce qui l’agitait le plus : Baby, Eleonore, cette rencontre imprévue qui lui échappait de plus en plus ? “Rien. C’est juste que… C’est mon colocataire, et dans notre dortoir, je l’ai vu dans certains états où il avait l’air…. différent.” Il se garda bien de préciser qu’il était alors couvert de bleus, entachant le marbre de sa peau de quelques vulgaires blessures qui ne pouvaient que refléter la brutalité de ce personnage olympien. Après tout, il n’était pas là pour parler de Baby et de toute façon, il ne pourrait pas défendre Eléonore de le fréquenter si ça lui chantait. Elle était libre de ses choix, libre d’être elle-même, à son contraire, prisonnier de ses craintes. Peut-être même qu’il en avait grossi les traits…. Que le Poufsouffle n’était pas cet usurpateur qu’il se figurait. Rien d’autre qu’un adolescent lambda comme il aurait probablement dû l'être lui-même. Peut-être qu'en fait, il était tout simplement jaloux de lui.

“T’es jaloux ?” demanda-t-elle en écho à ses propres songes. Surpris, Charles tourna aussitôt la tête vers elle et osa ainsi affronter ses prunelles interrogatives. Elles n'étaient plus froides. La glace avait fondu pour se mêler dans l’océan où il voguait d’ordinaire. “Non” souffla-t-il en guise de riposte, sans pour autant y mettre la moindre conviction. Si, bien sûr qu’il était jaloux. Tout le monde l’adulait, ce garçon, idole d’une école dans laquelle il était arrivé seulement quelques mois plus tôt, là où lui n’était resté qu’un fantôme en dépit de la jolie insigne dorée qui brillait en permanence sur son torse. Il pensait être une imposture ; il avait trouvé encore plus doué que lui ; et il en était jaloux. “Tu sais très bien que ce n’est pas lui qui me plaît. T’es mieux, ne t’inquiète pas.” Mais si il s’inquiétait, et beaucoup, même… Seulement pas dans le sens où elle l’entendait. Il s’inquiétait parce que ce type était effrayant, que personne ne s’en apercevait, qu’Eléonore elle-même manquait de jugeote - dans tous les sens, d’ailleurs, comment sérieusement insinuer qu’il lui plaisait, lui, voyait-elle vraiment le même reflet qu’il observait dans la glace ? - ; qu’il n’était pas capable du même prodige pyrotechnique et qu’il se contentait ainsi de rester dans l’ombre quand il aurait eu lui aussi tant de braises à souffler. “Si tu le dis” répondit-il finalement du même air distant. Parce qu’il en fallait, de la distance, pour ne pas perdre de vue l’objectif de cette rencontre. Il précisa vouloir faire le point, Eléonore le prit au pied de la lettre. “Bien sûr. Tu veux qu’on fasse le point sur quoi ? Sur la St Valentin ? Ça m’a un peu heurtée mais le film le lendemain était cool.” Charles fronça des sourcils, décontenancé. Il avait adoré cette fille pour son côté imprévisible, mais à cette heure des comptes, il ne savait plus où donner de la tête. Elle allait vite, trop vite pour ses pensées qui restaient bloquées sur les mêmes points, qu’importe qu’il ait l’impression d’avoir le cerveau en surchauffe. Avait-elle vraiment pansé ses blessures d’un seul film, avait-elle considéré qu’il s’agissait de sa seule sentence ? Pourquoi était-elle aussi miséricordieuse, non, comment pouvait-elle se permettre une telle capacité de pardon et puis, ne comprenait-elle donc vraiment pas là où il voulait en venir ? “Puis, tu sais, j’ai réfléchi. Je crois que parfois je te brusque sans m’en rendre compte, je suis désolée.” Elle parvenait de surcroît à lui présenter des excuses quand elle n’avait jamais été fautive de rien. Charles blêmit au fur et à mesure de cette réponse qu’il n’avait pas attendue, comme cette fille qu’il n’avait pas non plus attendue derrière la porte de son cours, comme cette relation qu’il n’avait jamais attendue le soir de Noël. Peut-être un peu, au souvenir de ses cheveux d’ange et sous l’impulsion de son sourire dans le Poudlard Express… Mais ça n’avait été qu’une vision, un rêve, tout au mieux, rien qui ne devait se réaliser. La vérité était plus lourde que les fantasmes, il l’avait toujours su, il n’était à l’abri que dans son monde imaginaire où il pouvait tout prévoir sans la moindre déception. Il regrettait tout, amèrement, et il aurait préféré se terrer au fond de son lit que de devoir assumer chaque conséquence de sa lâcheté. “Du coup on a été un peu désaccordé avec toi et moi ces dernières semaines, mais c’est pas un souci, ça va s’arranger.” Eléonore n’en finissait plus d’optimisme quand il était au fond du gouffre. Non, ils n’avaient pas été que désaccordés, ils n’avaient tout simplement jamais été au même rythme… Et c’était sa faute à lui, rien qu’à lui, d’être lent, d’être différent. Sidney lui avait assuré que c’était normal pourtant et que c’était même OK, et ses yeux manquèrent de briller à ce souvenir. Leur entrevue sur la tour d’Astronomie ne datait que de quelques jours et elle lui sembla pourtant loin, trop haut, inaccessible pour cet instant désagréable où il n’était plus question de se réfugier dans ses yeux cobalt.

“Tu veux venir quelques jours chez moi pendant les vacances ?” Les vacances. La mer, le roulement des vagues, des embruns salés qui emplissaient ses poumons d’un air qui lui manquait le reste du temps ; et pourtant, à l’inverse de la douceur de ces souvenirs, son souffle se coupa tout à fait, l’espace d’une longue seconde où il ne pensait plus avoir le moindre échappatoire. Jamais la mer ne lui avait paru si profonde, la perspective d’y nager, étouffante. “Euuuh…” fut la seule exclamation qui franchit ses lèvres alors qu’il fixait Eléonore sans la moindre présence, loin et si près à la fois. Il n’était pas fait pour ces spectacles, non, lui était mieux en coulisses et voilà qu’on le poussait sur scène,  qu’on attendait sa représentation… Sa pire pensée fut de se demander ce qu’aurait fait un génie du théâtre comme Baby, et il sentit s’affaisser sur ses épaules un poids de plus, celui de trop, certainement. Il n’était pas Baby, il ne serait jamais Baby, Eléonore le savait et avait juste voulu être gentille ; il était plus faible, plus moche, plus misérable, une pâle version de son imposture car quitte à être menteur autant le faire bien, comme lui, et pas aussi mal, coincé sur cette chaise, sous le regard enthousiaste d’une fille dont il allait briser le coeur alors qu’elle méritait toute l’attention du monde, c’est vrai, n’avait-elle pas déjà manqué de disparaître, recluse dans un lit aseptisé alors que son pouls battait nerveusement dans le vague espoir de tenir ? Il allait briser une fille qui avait déjà été détruite et qui s’en remettait à peine. Il ne valait rien, il était détestable, il se faisait honte, il ne supportait plus sa peau. “Oui, peut-être, enfin, si ça te dit” s’entendit-il répondre d’une voix plus blanche encore que son visage. Il n’avait pas le masque nécessaire pour cacher les contours déformés de son mensonge, qui dépassait de toute part. Il avait bêtement espéré paraître plus docile en acceptant ces vacances dont il ne voulait pas, quand au final, il se ridiculisa une fois de plus. Aucune réponse n’était la bonne puisqu’il était toujours dans le faux. Une erreur qui n’avait rien à faire là. “Mais avant, Leo, il fallait que je te dise… En fait…” Il n’y avait nulle part où commencer dans le fouillis compact de ses excuses. Alors, il démarra précisément de là. “Ne t’excuse pas. Pour rien. Vraiment, t’es une fille formidable, t’as toujours été patiente avec moi, tu m’as jamais brusqué. Tu mérites plein de choses géniales… Je le pense.. Mais…” Il avait envie de vomir. “Mais toi et moi…” Il eut un haut-le-cœur. “Ça peut pas…” Et enfin, il déglutit ce qu’il avait sur l’estomac. “Ça peut pas fonctionner…” Comme s’il s’agissait d’une machine alors qu’elle était plus humaine que n’importe qui. Il se sentit plus monstrueux encore qu’il ne l’avait imaginé et s’empressa de réparer ce qu’il venait pourtant de briser de façon irrémédiable, si bien qu’il garda le regard obstinément fuyant pour ne pas contempler l’étendue de la fêlure où il s’enfonçait encore. “Je sais pas pourquoi, je te jure que je voudrais, mais je me sens pas bien, je veux pas de tout ça” souffla-t-il en penchant le visage comme pour s’adresser à ses chaussures quand il cherchait seulement à se soustraire à ce regard perçant qu’il sentait sur sa peau. “Je veux pas de tout ça, je veux vraiment pas de tout ça” répéta-t-il en fermant les yeux avant que les larmes ne montent. Dans tous les sens. Il ne voulait pas de cette discussion ; ni d’Eléonore en petite-amie ; ni lui faire de la peine ; ni de cette vie qu’il gâchait à nouveau de son seul fait, de sa seule anormalité.
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Message(#) Sujet: Re: You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore  EmptyJeu 4 Mai - 0:15



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@Charles T. Ehrlich

Eléonore ne comprenait pas ce que Charles essayait de dire sur Gillespsie. La façon qu’il avait de parler de lui, on aurait presque pu croire qu’il était dangereux. Il était dangereux de célébrité et de charisme, oui, mais pour le reste, elle en doutait. Mais puisqu’il avait accepté de la croire pour Sidney, même si elle avait dû lui apporter une lettre en guise de preuve, elle pouvait bien faire des efforts. Surtout que leurs versions étaient potentiellement vraies toutes les deux. Baby était sans doute inoffensif mais Charles était sensible et il avait dû être heurté de peu de chose. Ca ne voulait pas dire que ce n’était pas important pour lui.

- Différent ?

Il opposa ne pas être jaloux avec si peu de conviction qu’elle laissa échapper un léger rire presque ravi. La jalousie était un vilain défaut mais si c’était la manière dont il tenait à elle, elle trouvait presque ça mignon.

Elle ne s’attendait pas nécessairement à de grandes démonstrations de la part de Charles. Ce n’était pas son genre à lui, c’était elle qui était haute en couleurs. Mais le détachement avec lequel il accueillit son avis, se contentant de lui renvoyer un simple « Si tu le dis » la scotcha. Il n’était pas obligé de lui rendre la pareille, évidemment, mais … Mais à force de lui démontrer son affection, elle aurait aimé obtenir la même en retour. C’était déstabilisant. Elle n’avait jamais eu à quémander des marques d’attention. Le monde entier l’avait couvée un temps, ses parents étaient en adoration, elle avait des tas d’amis … Elle attirait l’œil par son comportement, ses frasques, son énergie. Elle avait même réussi à sympathiser avec Bailey qui était sauvage dans son genre. Mais Charles qui la regardait avec tellement d’admiration ne semblait plus la voir du tout. Son sourire lumineux se fana l’espace d’une seconde et elle prit une grande inspiration pour se recomposer une contenance. Charles fut conciliant, il la laissa poursuivre le reste de son discours sans rien dire, sans l’interrompre. Pourtant, elle avait l’impression que plus elle se démenait, moins il avait l’air dans son assiette. Comme pour lui envoyer un signe positif, il finit par acquiescer quand elle proposa de venir chez elle quelques jours cet été et elle s’illumina. Elle mourait d’envie de lui présenter Louise.

- Bien sûr que ça me dit !

Et là, il se lança, pris d’un élan de courage inconsidéré. Ca commença bien. Mieux que ce qu’elle craignait. Fille formidable, elle méritait plein de choses biens … Mais. Il y avait un mais. Elle se figea et sentit son cœur sauter un battement d’effroi. Elle et lui, ça ne pouvait pas fonctionner … ? mais comment pourquoi ? C’était lui qui l’avait invitée à un rencard, qui la regardait comme la huitième merveille du monde. Mais impitoyable, il continuait, sans avoir la décence de la regarder. Juste à fixer ses chaussures comme s’il était triste alors qu’il était en train de tout détruire.

- Tout ça c’est moi. Tu ne veux pas de moi. Tu ne veux vraiment pas de moi.

Ses mots à lui étaient blessants. Sa conclusion à elle était violente. Tranchante. Mais il lui fallait bien cela pour imposer à son esprit la dureté de la réalité. Sinon, elle aurait continué à faire ce qu’elle faisait de mieux, sourire en prétendant que tant qu’il y avait de la vie, il y avait de l’espoir. Est-ce qu’elle était optimiste de caractère ou par la force des choses ? Est-ce qu’elle était capable de mentir assez bien pour finir par gober ses propres mensonges ? Elle poursuivit d’une voix blanche

- C’était pas une erreur la St Valentin ? Tu voulais vraiment quelqu’un qui te correspondait mieux.

Face à son manque d’explications, elle n’avait pas d’autre choix que de se rejouer le film et de trouver des explications sans cesse plus horrible. Ce n’était pas une incompréhension des codes sociaux qui l’avait poussé à se rendre à la fête, mais la volonté de l’éloigner. Sa façon de ne jamais initier de contacts, ce n’était pas qu’il avait besoin de temps, c’était qu’il ne voulait pas le sien. Elle blêmit. Son esprit, lancé dans une course au pire, s’interrogea sur ce que Charles voyait chez elle. Une cause à sauver ? Elle ne voulait pas de sa pitié. Ou pire, est-ce que c’était cela qui le rebutait ? Il avait déjà eu une personne malade dans sa vie, est-ce qu’il en avait peur ?

- Mais moi, je suis amoureuse de toi. Pourquoi avoir dit oui ?

C’était misérable comme réponse. Mais elle n’avait pas la palme du pathétique. Lui n’osait même pas la regarder. Il n’était pas très courageux, elle n’avait rien d’effrayant du haut de mètre cinquante, de ses quarante kilos et de ses yeux embués. Mais parce qu’on pouvait toujours toucher le fond et creuser un peu, elle renchérit, inconsciente du ridicule, suppliante

- Ca peut s’arranger. C’est à cause de ce que j’ai dit sur Sidney ? Sur Baby ? Je suis désolée, Charles. Je le verrai plus, je dirai plus rien. Je te le promets

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Message(#) Sujet: Re: You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore  EmptyVen 19 Mai - 15:51


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La pièce était grande et vide, elle lui semblait petite et étouffante. C’est que par delà les tables et les chaises dispersées, sur le noir du tableau griffé d’âge, s’envolaient des mots étroits, menaçants. Charles aurait préféré avoir cette conversation dans le parc, sous un arbre ou au bord du lac, quelque part où les pires déclarations auraient eu l’espace nécessaire pour disparaître sans heurter personne. Mais ici, ses phrases claquaient, frappaient, dans les échos d’une violence dont il n’avait jamais voulu. Il se demandait presque s’il avait vraiment désiré ces aveux, s’il n’agissait pas plus d’un vulgaire besoin de décrire ce qu’il pensait parfois que d’une volonté affirmée d’en finir avec Eléonore. Peut-être n’étaient-ce que des craintes, il n’y avait même potentiellement rien de fondé - il n’y avait de toute évidence rien de légitime, il le savait. La Poufsouffle avait toujours été parfaite pour le reste du monde. Pour lui aussi. Et voilà qu’il la rejetait sans la moindre raison, tout comme il accusait Baby d’être le pire usurpateur alors qu’en vérité, l’Américain se contentait simplement de jouer selon les règles. N’était-ce pas ce à quoi il aspirait secrètement, lui aussi ? Être en capacité de faire comme les autres, d’être comme les autres. Avoir un sourire rayonnant même quand il était coincé dans cette spirale noirâtre au fond de lui-même. Un peu comme le jour de l’explosion de la tour. C’était à une vie de là et pourtant il se sentait toujours coincé sur ce banc à observer la fumée s’élever au-dessus du château. Peut-être parce que cet événement avait scellé sa destinée. Il l’avait échappé belle grâce à quelqu’un qu’il était en train de blesser à présent, par lâcheté d’être à sa hauteur, par incapacité d’être à sa hauteur ; il ne voulait plus être là ; il était coincé sans pour autant savoir quoi faire pour être libre. Les gars comme Baby, eux, étaient vraiment libres. Ils souriaient sur demande en retenant une violence qu’ils assumaient une fois à l’abri des autres. Comme si de rien n’était. Comme s’ils méritaient cette vie qu’ils maîtrisaient pleinement. “Différent ?” releva Eléonore avec curiosité. “Loin des paillettes habituelles, oui” confirma-t-il sans s’attarder sur les détails de cette histoire. Dans le fond, ça n’avait pas de réelle importance. Bien sûr que Baby était loin des paillettes habituelles, mais comment le blâmer ? Au contraire, il fallait s’en émerveiller. Il brillait malgré ses parts d’ombre, ce dont Charles était de toute évidence incapable.

“Bien sûr que ça me dit !” Qu’il aurait voulu briller pour elle. Pour ses grands yeux aériens, pour ses longs cheveux d’ange, pour sa sincérité toute chérubine. Il ne l’aimait peut-être pas d’un amour charnel, mais qu’il l’adorait, cette fille bienveillante tombée du ciel, qui l’avait sauvé et qui continuait de lui faire croire au bien de ce monde. Elle ne le comprendrait certainement pas, d’ailleurs, c’était à se demander si elle allait comprendre quoi que ce soit à ses pitoyables excuses - mais il le pensait, vraiment, très fort, si bien qu’il préférait fixer ses chaussures pour ne surtout pas affronter le mal qu’il  allait lui faire, le mal qu’elle ne méritait pas. Cette pièce était résolument trop serrée, tout comme son crâne où hurlaient des vérités qu’il ne chuchotait qu’à moitié, le cœur pressé d’une angoisse dont il était le seul responsable. “Tout ça c’est moi” observa-t-elle d’une voix qui au contraire fit manquer un battement à ce cœur furieux. “Tu ne veux pas de moi. Tu ne veux vraiment pas de moi.” “Non” gémit-il en relevant le visage. Car même s’il avait honte, même s’il était mal dans sa peau et aurait préféré fuire loin de celle-ci, il refusait de la laisser croire des mensonges aussi injustes. “C’est pas que je veux pas de toi” reprit-il d’une voix aussi blanche que son visage. “C’est juste que… Je sais pas, je ressens pas ce que je devrais ressentir.” Sa voix mourut, transpercée comme son estomac à cette confidence. Ce n’était pas juste une histoire de sentiments amoureux envers Eléonore, c’était de manière générale. Il ne ressentait pas ce qu’il était censé ressentir, il était attiré par des personnes qui ne devraient pas l’attirer - un meilleur ami qui aurait dû en rester un dans sa tête prête à exploser, et d’ailleurs, n’était-il pas en constant décalage avec le reste des élèves, n’était-ce pas le signe qu’il était anormal et différent, comme ce Baby qu’il venait honteusement de dénoncer comme s’il en avait la moindre légitimité ? “C’était pas une erreur la St Valentin ? Tu voulais vraiment quelqu’un qui te correspondait mieux” poursuivit la Poufsouffle sous son regard désespéré. De fait, Charles secoua énergiquement la tête, trop lâche pour s’expliquer clairement, mais trop brave pour la laisser gober toutes ces inepties. Il en oublia même qu’il avait désormais ses prunelles plantées dans les siennes et il en oublia même qu’elles reflétaient la même peine humide. “Pas du tout, Léo, je te jure, j’y suis allé sans la moindre arrière-pensée.” Sans la moindre pensée tout court, d’ailleurs, histoire d’oublier un peu toutes ces stupides réflexions parasites qui l’avaient amené dans cette salle trop petite, trop étouffante, où il poignardait cette fille qui n’avait rien demandé de ses plus abjectes vérités.

“Mais moi, je suis amoureuse de toi. Pourquoi avoir dit oui ?” Il réprima un haut-le-cœur, livide. Pourquoi ? La question le paralysa tout à fait et il ne parvint qu’à détourner à nouveau le regard le plus loin possible de cette âme charitable. Elle n’avait pas à être amoureuse de lui, c’était aberrant, ne voyait-elle pas le monstre qu’il était, l’imposteur effronté ? On avait le droit d’aimer n’importe quel menteur un tant soit peu doué, suffisamment pour s’enticher de son illusion. Mais lui, il n’était même pas fichu de lui trouver des réponses à ses pourquoi ! “Je sais pas” glapit-il alors qu’une première larme roulait le long de sa joue. “J’avais juste envie d’y croire” souffla-t-il tout bas, si bas qu’Eléonore ne put probablement pas l’entendre tandis qu’il enfouissait son visage dans ses mains avant de lui infliger le spectacle pathétique de ses pleurs. “Ça peut s’arranger. C’est à cause de ce que j’ai dit sur Sidney ? Sur Baby ? Je suis désolée, Charles. Je le verrai plus, je dirai plus rien. Je te le promets” enchérit-elle, soudain pleine d’espoir. C’était un cauchemar. Il ne méritait ni ses supplications, ni cette entrevue et il n’aurait jamais non plus mérité d’être son petit-ami - il voulait simplement disparaître loin d’elle, loin du monde, loin d’un Sidney qui n’avait rien à faire avec cette histoire dont il était le seul responsable, loin d’un Baby qui prenait déjà bien trop de place dans cette rencontre. Il lui aurait volontiers cédé sa place d’ailleurs, comment aurait-il géré ce désastre ? Comme un géni superfétatoire, nécessairement. Un sourire compatissant, une étreinte réconfortante, des excuses aussi délicates que du miel. Lui ne pouvait lui offrir que des larmes, des bribes d’informations à peine susurrées et un égarement aussi profond que le sien, incapable de savoir ce qui lui était passé par l’esprit, incapable de lui donner les motifs qu’elle attendait dans ses grands yeux suppliants. Charles releva le visage, désormais rougi de ses pleurs, la gorge serrée, plus mal qu’il ne l’avait jamais été dans l’effervescence de ses pensées. Pour une fois, ses peurs avaient franchi la frontière du réel et elles étaient là, autour d’eux, à rire à gosier déployé de son air misérable. “Ça peut pas s’arranger, parce que c’est pas ta faute, c’est moi, juste moi” assura-t-il en passant une main sur ses joues pour en effacer un peu les traces salées. “Je suis trop nul, tu le vois pas ? S’il te plaît… Laisse tomber, ça en vaut pas la peine.” Laisse-moi tomber, par pitié. Qu’elle ne se raccroche pas bêtement à ce qu’il ne pourrait jamais lui offrir, qu’elle n’essaie pas de changer rien que pour lui, qu’elle ne lui promette rien parce qu’il ne valait pas l’effort de ses promesses, ravagé de larmes qu’il ne savait même pas retenir dans toute la fragilité de son imposture.
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Message(#) Sujet: Re: You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore You've ruined my life by not being mine - Charles & Eléonore  EmptyDim 2 Juil - 12:06



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@Charles T. Ehrlich

Eléonore regarda Charles sans comprendre, sans réaliser pourquoi il tenait tant à parler de Baby. Il était différent loin des paillettes habituelles ? La belle affaire, il n’y avait rien de surprenant à cela. Comme tous les personnages publics, il avait la personnalité qui allait avec et il devait bien tomber le masque de temps en temps. Mais il n’y avait rien d’inquiétant dans son caractère loin des magazines. Il était toujours affable, gentil, presque soucieux de son existence. Et elle avait toujours envie qu’il le soit. Côtoyer une de ses idoles n’était pas donné à tout le monde, bien s’entendre avec lui non plus. Peut-être que Charles aurait dû être content pour elle ? Ou simplement reconnaissant de savoir que quand lui n’était manifestement pas capable de la calculer, il restait toujours une personne de son entourage pour se soucier d’elle. Gillespie, Bailey, Roxy, Gwen … Heureusement qu’il y avait toujours quelqu’un d’agréable pour lui changer les idées. Qu’importe que leur façon d’être soit fluctuante à partir de là. N’empêche qu’avec elle, ils étaient moins changeants que Charles ne l’avait été.

Parce que changeant, il l’était. Il avait accepté un rencard, il avait accepté sa présence, ses baisers, son toucher, tout ça pour lui dire maintenant qu’il ne voulait pas d’elle. Elle avait adoré que les traits de son visage soient si doux, presque mélancoliques. Plus il parlait, plus elle en ressentait un violent sentiment d’injustice. Pourquoi avait-il l’air triste ? Ce n’était pas à lui de l’être. C’était exactement comme dans son enfance, tous ses médecins qui prenaient un air affecté quand ils annonçaient des mauvaises nouvelles. S’ils avaient été si désolés, ils auraient pu juste se taire. Ou trouver un traitement. Mais non, ils s’appropriaient juste sa tristesse et celle de ses proches, comme si ça allait leur faire quelque chose qu’elle puisse mourir alors qu’il perdait des patients tous les jours. Il était hypocrite comme eux quand il faisait cela. Elle aurait voulu ne jamais se rendre compte de cela.

Il essaya de nier, bien sûr. Mais non, il était allé à la St valentin sans arrière-pensée, mais non ce n’était pas elle. Menteur, menteur, menteur. Si ce n’était pas elle le souci, c’était quoi ? Et bien sûr qu’il y avait eu un but, même inconscient. Elle était prête à lui faire grâce d’une absence de méchanceté, il ne s’y serait pas rendu pour rencontrer son âme sœur. Mais, il aurait au moins souhaité qu’elle s’en énerve et qu’elle parte, non ? Maintenant qu’elle y pensait, cette distance, c’était parce qu’il avait essayé de la faire fuir pour que ce soit elle qui s’en aille. Elle aurait eu le mauvais rôle. Exactement, comme les médecins quand ils s’acharnaient pour que ce soit le malade qui demande l’arrêt des traitements. Ce n’était pas eux qui avaient raté, non, c’était le patient qui n’était pas assez fort. Il fallait croire que l’hôpital était plus formateur qu’elle ne l’aurait jamais pensé. Le monde fonctionnait tout pareil. Elle était surprise de ne pas s’en être rendue compte jusqu’ici. Elle était surprise de ce parallèle sinistre qu’elle suivait depuis quelques instants, comme une métaphore filée. C’était loin, très loin, elle aurait dû s’en détacher. Alors elle essaya de le faire, sincèrement. A le supplier, à lui promettre monts et merveilles … Elle ne l’avait jamais fait avant. Elle n’était jamais passée par une stupide phase de négociations. Elle le faisait juste parce que c’était lui et parce qu’elle aurait tellement aimé avoir tort.

- Je ne t’ai jamais trouvé nul, moi.

Elle se releva et s’approcha de lui, esquissant un geste pour essuyer ses larmes à lui quand il aurait mérité de subir ses pleurs à elle. Pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, il fit un pas en arrière, la laissant figée, la main levée dans la moitié de son geste. Il n’avait jamais évité son contact. C’était bien ce qui la rendait spéciale, non ? Avant, il acceptait quelques effleurements. Ses mots l’avaient blessée, mais cette fuite là fut le coup de grâce, la preuve en image que cela n’allait pas s’arranger, qu’il ne lui donnerait aucune réponse. Ce fut à son tour de se reculer d’un pas, alors qu’il essayait tant bien que mal de bredouiller des excuses, conscient du revers infligé. Ses yeux s’embuèrent et elle croisa les bras autour de sa poitrine, comme pour se protéger de lui.

- Je vois. Ton moment, ta faute, ton choix, ton insécurité, tes larmes … C’est la personne qu’on largue qui se sent nulle. C’est la personne qu’on largue qui pleure. Peut-être qu’à défaut de m’aimer, tu aurais pu me laisser un peu de place pour ça au moins.

Les larmes qu’elle retenait commencèrent à rouler sur ses joues. Ils avaient l’air malins à pleurer. S’il était si malheureux, pourquoi poursuivait-il ? Il y eut comme une seconde de flottement, lui ne sachant pas quoi dire ou faire pour qu’elle ne s’effondre pas, elle dans l’attente qu’il se ravise, ce qui n’arriverait pas. Ou dans l’attente qu’il essaie de lui répondre quelque chose, qu’il la console. Mais il n’en était pas capable, tout comme elle n’était pas en mesure de rester une seconde plus dans cette salle. Alors elle attrapa son sac du bout des doigts et partit presque en courant de la salle.

Dire qu’elle pensait être résistante à la douleur.

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