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[TW : maltraitance] Derrière les portes fermées — CHARLES & BABY
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Message(#) Sujet: [TW : maltraitance] Derrière les portes fermées — CHARLES & BABY [TW : maltraitance] Derrière les portes fermées — CHARLES & BABY EmptyDim 12 Fév - 15:15

Derrière les portes fermées
s'il te plaît, regarde ailleurs
ft. @Charles T. Ehrlich & Willow Gillespie
Il y avait des choses auxquelles on ne s'habituait jamais... et puis il y avait celles qui ne demandaient qu'un instant pour être vues comme acquises. La sécurité, par exemple... Willow avait presque oublié ce que c'était que de regarder les jours filer, de sentir cette angoisse grossir au creux de son estomac à mesure que vendredi approchait, il avait presque oublié le sifflement humiliant des insultes crachées, presque oublié ce regard fou si semblable au sien qui reflétait tant de haine qu'il n'avait jamais compris ce qu'il avait bien pu faire d'assez mal pour la mériter, presque oublié la douleur insidieuse qui l'étreignait si étroitement qu'elle lui promettait de ne plus jamais le lâcher, presque oublié la honte d'être si faible qu'il était incapable de répliquer et se contentait seulement d'attendre que l'orage passe, presque oublié le silence étouffant qui régnait dans la maison lorsqu'il passait enfin... Il l'avait presque oublié parce que Poudlard, dans tout le mépris qu'il pouvait bien lui porter, s'était posé en nouveau départ, parce qu'il l'avait protégé, rassuré... Que pouvait-il donc lui arriver puisqu'il était prisonnier de ces couloirs sans âme, coincé dans ce quotidien sans saveur ? Rien. Absolument rien ! Et lui, pauvre imbécile, il y avait cru, il avait baissé sa garde, relâché sa vigilance. Il avait presque eu hâte de s'en extirper, de profiter d'un peu plus de liberté. Hâte de ces vacances, hâte de renouer avec sa véritable existence. Et il en avait profité, l'idiot ! Il avait passé chaque soirée à rire, à danser loin de la grise Écosse, il avait passé chaque journée à se délecter des yeux curieux, des murmures étouffés. C'était ça, qu'il voulait ! Ça, qui lui avait manqué ! Évoluer sous le regard indifférent de sa mère, grandir sous celui pervers de l'Amérique toute entière ! Mais la réalité l'avait brutalement rattrapé...

Un gémissement glissa entre ses lèvres amochées alors qu'il ôtait son sweat-shirt. Le moindre mouvement réveillait des plaies trop profondes pour être pansées. Dans le miroir, à son reflet si pâle qu'il avait l'air presque blanc, se superposait les restes de l'imposante stature paternelle qui obstruait littéralement l'escalier. Il avait espéré pouvoir y échapper. Il avait pris le portoloin le plus tard possible, avait prié tous les dieux pour qu'il soit endormi à son retour, pouvoir grimper dans sa chambre sans un bruit et s'y enfermer jusqu'au lendemain matin. Après tout, ça n'aurait été l'affaire de quelques heures, tout au plus. La rentrée approchait, il aurait été facile de sauter dans le train avant qu'on ne remarque quoi que ce soit. Mais Robert ne dormait pas. Il avait dû comprendre qu'il rentrerait ce soir-là et il l'avait attendu. Il avait attendu ce fils déserteur, cet ingrat de gamin pour qui il avait tout sacrifié ! Le petit couloir empestait l'alcool et le tabac froid, une odeur de fiel et d'ouragan. Il avait essayé de se faire aussi petit, aussi discret que possible, il avait bredouillé des excuses qu'il ne pensait pas dans l'espoir d'apaiser une colère qui éclaterait forcément. À moitié cachée par la manche de son t-shirt, la poigne du champion Gillespie avait laissé des traces. On pouvait suivre les contours violacés de ces doigts de géant sur la peau claire de sa copie ratée. Sa gorge se serra. Un nouvel effort, une nouvelle plainte étouffée et le tissu rejoignit le premier. Les reproches avaient commencé à pleuvoir et lui à supplier. Ses mots claquaient dans le vide, ceux de son père sur lui. Et puis ça avait dérapé. Il avait tenté de se faufiler, de se réfugier derrière la porte de sa chambre mais on l'en avait empêché, il l'avait arrêté, repoussé, poussé tout court peut-être, un peu trop fort sûrement... Il effleura le bleu qui courait sur ses côtés. Sa respiration s'accéléra, chaque inspiration plus éprouvante encore que la précédente. C'était un accident, dans le fond. Ou un fond d'accident, peu importe... Sonné par la chute, il n'avait pas eu le réflexe de se relever, ne l'avait pas fait non plus sous l'injonction de son géniteur. ...et ça avait suffi à le faire éclater. Il n'arrêterait jamais de lui faire honte ?! Il lui avait tout donné, à cette lavette, il avait tout fait pour qu'il devienne un homme, un vrai, pour qu'il soit quelqu'un et c'était comme ça qu'il le remerciait ? Il se recroquevilla contre le mur de l'escalier, tenta de se soustraire comme il pouvait au courroux de ce demi-dieu qui s'abattait sur lui. En se barrant sans rien dire ?! En plantant son entraîneur, ses sponsors ?! En pleurnichant comme une gonzesse ?! Regarde-moi quand je te parle, qu'il avait fini par hurler face au mutisme plaintif de son rejeton. Alors il l'avait attrapé, relevé lui-même puisqu'il n'était pas fichu, même ça, de le faire tout seul. Et le poing serré sur son pull, sous sa gorge, appuyant juste assez pour achever d'asseoir une autorité qui n'avait pourtant jamais été remise en cause, il lui avait juré qu'il n'y aurait pas d'autres fois, jamais, et que s'il devait le ramener lui-même du bout du monde pour qu'il arrête de jouer les divas capricieuses, il le ferait... et que s'il le faisait, il le regretterait. Willow s'était effondré au pied du mur lorsqu'il l'avait lâché, les jambes tremblantes, le sang battant furieusement à ses oreilles. Robert s'était détourné sans un regard de plus, lâchant à peine un « va te coucher » pâteux, quelque part entre les restes d'une parentalité qu'il n'avait jamais pris la peine d'expérimenter et un ordre de plus pour satisfaire une supériorité pourtant évidente. Il avait bêtement obéi. Il avait grimpé ces marches fourbes, étouffé la douleur et avait rejoint cette chambre qu'il connaissait à peine. Avant, dans cette vie qu'on lui avait enlevée, il avait des réflexes, des habitudes aussi tristes soient-elles. Il effaçait les traces avant de sortir, gardait loin des yeux indiscrets tout ce qui aurait pu faire vaciller le piédestal parental... mais là... là il lui semblait ne plus rien maîtriser, comme pris au dépourvu dans une existence qu'il connaissait pourtant par cœur. Il n'avait pas osé ressortir, s'était contenté de préparer ses affaires, l'oreille alerte, la peur au ventre, prêt à se planquer, à détaler au moindre doute. ...il avait pris le large à une heure indécente, si tôt qu'il était certain que personne ne viendrait le cueillir à nouveau, et avait été s'échouer sur l'un des bancs de la gare, inconnu au milieu du monde, protégé par l'indifférence générale de cette humanité qui s'appliquait à vivre autour de lui...

Et maintenant, il fallait faire comme s'il ne s'était rien passé, reprendre des habitudes délaissées depuis des mois, des habitudes qu'il aurait préféré ne jamais retrouver. Il fouilla maladroitement dans ses affaires, tira un pot d'onguent. L'odeur lui fit froncer le nez, suffit à embuer sa vue. Il avait sauté du train dès qu'il s'était arrêté, s'était péniblement hissé dans la première calèche sur le chemin de l'école. Il n'avait croisé le regard de personne, attendu personne. Il s'était seulement comporté comme le lâche tant détesté par son père et il avait fui. Il n'avait pas daigné se pointer au dîner, pas non plus traîner dans sa salle commune. Tout recommençait. Comme avant. Comme lorsqu'il rentrait tous les dimanches soirs, qu'il refusait d'adresser la parole à qui que ce soit et filait sous sa couette dans un silence incompris. Jake et Lucas n'avaient jamais vraiment insisté, ils attendaient que ça passe en l'évitant soigneusement. Ashley restait parfois assis au pied de son lit à bouquiner, sans un mot. Ça durait à chaque fois un peu plus longtemps et, lui, il tenait à chaque fois un peu plus longtemps. Il surprenait son regard inquiet, se blottissait contre ses sourires maladroits. Il ne pouvait rien faire, ils savaient, il savait – Willow l'avait compris bien plus tard, trop tard peut-être – mais il était là. Sauf qu'aujourd'hui, même ça, c'était fini. Ashley n'était plus qu'un lointain souvenir et, ce soir, dans ce dortoir qu'il détestait, dans cette école qu'il maudissait, dans cette vie qui lui donnait envie de vomir depuis des années, jamais le manque n'avait été aussi étouffant, jamais, à son poignet, leur amitié brisée ne s'était faite aussi lourde. L'adolescent s'arracha à ces restes qui pourrissaient dans un coin de sa mémoire et reposa enfin les yeux sur son reflet mal en point... et, comme un pied-de-nez moqueur à ce qu'il avait perdu, comme un ersatz dégueulasse de ce frère qui n'était plus, ce ne fut pas seulement son regard qu'il croisa dans le miroir, ce fut également celui de Saint-Charles braqué sur lui. Il fit volte-face dans un mouvement paniqué qui le força à étouffer un couinement douloureux et le toisa de toute la hauteur blessée dont il était capable. Le portrait devait être pathétique. Mieux valait ne pas y penser.

Ouvre-la rien qu'une fois et je te jure que tu vas le regretter, grogna Baby dans un mimétisme inconscient.

De tous ces gens qui auraient pu entrer, là, au lieu de profiter du dîner pour se raconter les vacances en piaillant gaiement, il avait fallu que ça soit lui, cet insupportable lèche-botte de la direction, qui en passe la porte... C'était définitif, il aurait mieux fait de rester de l'autre côté de l'océan.
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Message(#) Sujet: Re: [TW : maltraitance] Derrière les portes fermées — CHARLES & BABY [TW : maltraitance] Derrière les portes fermées — CHARLES & BABY EmptyLun 20 Fév - 11:11


Derrière les portes fermées
Cette rentrée émanait quelque chose de sinistre. Pourtant, tout allait bien, ou en tous cas, rien n’allait mal. Le Poudlard Express avait retrouvé la gare de Pré-au-Lard avec l’ensemble de ses passagers en vie. Eléonore lui avait tenu compagnie dans un sourire resplendissant qui signifiait clairement qu’elle n’avait pas le moindre regret de ce qu’il s’était passé entre eux le soir du bal, et ce malgré tout le temps dont elle avait disposé pour y réfléchir. Et aucune mauvaise nouvelle lugubre ne s’était abattue sur la Direction qui d’ordinaire, semblait se démener pour trouver des règles absurdes à  mettre en place en début d’année. Non, rien n’allait mal. Et pourtant, Charles se sentait tracassé. Non pas qu’il préfère rester chez son père - enfin, chez son père et Poppy qui semblait avoir élu domicile dans cette maison qui ne lui appartenait pourtant pas - dans le fond, cette école de malheur valait quand même mieux que l’ambiance désenchantée de chez lui, aussi douloureux soit cet aveu. Mais il n’était pas non plus épanoui ici. Il l’avait toujours su, ce n’était pas nouveau, mais le sentiment était encore plus fort qu’avant. Il se persuada qu’il ne s’agissait que du délai d’adaptation, de retrouver le monde magique, les tableaux qui parlent, sans parvenir à se défaire de la pensée sournoise que tout cela venait de l’absence de Sidney. Ou plus exactement, de sa présence qui n’était pas là. Il avait commencé à lui écrire sur Snapchat pendant les vacances, mais la notification n’avait jamais débouché sur aucun message. Depuis, Charles vivait dans l’attente ridicule de recevoir des nouvelles qui ne venaient pas, incapable de faire cet effort en premier au vu des circonstances. Revenir au château lui rappelait l’existence de cet ami qui n’en était plus vraiment un. Et le pire, c’est que c’était de sa propre faute. C’était lui qui avait imposé une distance entre eux, persuadé de devoir choisir entre Eléonore et lui. Et à présent que la décision était prise, Charles se perdait en des regrets tardifs, comme qui préférait imaginer ce qui aurait été à ce qui sera, suite à un choix hâtif, dans un contexte contraint. Contraint, c’était le mot. Tout n’allait pas mal, mais tout n’allait pas bien non plus, justement parce qu’il se sentait contraint. Contraint d’être ici. Contraint de ne pas être là-bas. Contraint d’être malheureux en ces deux lieux. Contraint de ne plus passer du temps avec la seule personne qui lui faisait oublier ces chaînes qui le reliaient à cette vie qu’il détestait.

Alors, quand Eléonore le tira doucement par le bras pour l’amener dans la Grande Salle où les attendait un copieux dîner, Charles s’entendit dire non pour la première fois. Il n’avait pas envie de cette soirée guillerette ni de l’enthousiasme débordant de la Poufsouffle. Il adorait ses sourires mais ce soir, il ne voulait que le silence. Il ne se sentait pas de prétendre un quelconque intérêt et de toute évidence, la jeune fille méritait une présence plus lumineuse que la sienne, toute morose. Et il craignait de croiser le regard de Sidney, aussi, un peu, beaucoup. Ils ne se parlaient plus, mais ils se regardaient. Et Charles n’avait pas l’énergie de tenir ces prunelles cobalt, ce soir. Elles lui rappeleraient à nouveau cette décision précipitée, ses regrets, sa solitude. Il préférait s’y abandonner tout à fait que la ressentir en bonne compagnie. “Vas-y, toi. On se retrouvera demain” chuchota-t-il à la jeune fille en se figeant sur place, le bras tendu sous ses doigts qui le tiraient en avant. Elle lui demanda s’il allait bien, ce à quoi il hocha la tête. “Oui. Mais j’ai pas faim, et j’ai encore quelques devoirs à terminer.” C’était un demi-mensonge. Il n’avait effectivement pas faim, mais il n’avait plus aucun devoir à terminer, naturellement ; il avait tout conclu aux premiers jours de vacances. Peut-être Eléonore s’aperçut-elle de son mensonge, dans le fond, elle le connaissait mieux que ce qu’il pensait. Mais elle n’insista pas, acquiesçant docilement avant de lui souhaiter une belle soirée. Charles n’eut pas le courage de lui retourner ce souhait, lâche comme il l’était, et il tourna les talons en direction du premier étage. Il n’avait jamais eu aussi hâte de retrouver son dortoir et de s’y morfondre dans des pensées déplaisantes, mais dont la lourdeur pourrait occuper tout l’espace vide, loin des sollicitations extérieures. C’est que Baby n’y serait sûrement pas, trop concentré à capter tous les regards papillonnant des jolies filles qui tournaient autour de lui comme des pies autour de bijoux. Des papillons ou des pies, quoiqu’il en soit, ces filles étaient naïves. Il ne connaissait pas très bien son colocataire, mais c’était évident qu’il n’était pas quelqu’un de bien. Il dégageait quelque chose de… agaçant. Une perfection feinte qui était même insupportable quand on était au contraire plein de défauts comme lui.

Charles poussa la porte du dortoir sans l’ombre d’une hésitation, heureux de retrouver cette chambre où laisser éclater ses propres failles sans le miroir resplendissant d’un colocataire sans tache. Et pourtant, n’étaient-ce pas deux, cinq, dix traces bleutées sur un buste si pâle ? Un buste, un torse, un ventre, tous élégamment sculptés. Une statue : du marbre blanc taillé pour représenter des muscles en mouvement, comme toutes ces grandes oeuvres baroques si fines qui saisissaient le regard pour mieux narguer les humains et leur médiocrité face à une beauté artistique, parfaite. Baby avait un corps artistique, parfait, ce n’était pas feint ; quel dommage qu’il soit si grossièrement maculé de bleus. Et ce ne fut qu’à cette pensée qui s’étira une seconde de trop que Charles comprit qu’il venait de dévisager le corps nu de son colocataire. Baby était là. Couvert de blessures. Et son regard était encore plus noir que ces traces sur son corps. “Ouvre-la rien qu'une fois et je te jure que tu vas le regretter.” C’était un peu extrême, un grognement presque animal qui n’allait en rien avec l’esthétisme sculptural de sa silhouette - mais Charles n’avait pas le temps de réfléchir à cette dissonance, il avait sa propre vie à sauver des foudres divines avant tout. “P-pardon, je pensais pas que, ben que, tu serais là, ce soir” répondit-il en bredouillant, sa voix devenant de plus en plus basse à mesure qu’il buttait sur ses mots. Ses yeux suivirent la trajectoire de son intonation, s’abaissant aussitôt sur le sol pour ne plus regarder Baby, du moins pas tant qu’il n’aurait pas remis un vêtement sur sa peau. Il était honteux. Honteux de s’être attardé sur ce corps, honteux d’avoir été grondé, ce qui confirmait son impression d’avoir fait quelque chose de mal, honteux de ne pas pouvoir trouver le calme tant désiré. Non, finalement, ce n’était pas de la honte, dans ce dernier cas ; c’était de la frustration. Et puis, pourquoi se faisait-il disputer alors qu’il était entré dans son dortoir ? Il en avait le droit. Cette contemplation muette n’était que le fruit de la surprise : non, résolument, Baby n’avait aucun motif de grogner de la sorte. Et puis, c’était lui son Préfet ! C’était lui qui incarnait les règles ! Rien ne disait qu’on n’avait pas le droit de parler. Par contre, on n’avait pas le droit de se battre. Et de fait, la menace de l’Américain était illégale, tout comme ses coups sur son corps qui témoignaient d’une bagarre évidente. Dans un regain de courage puisé dans le seul respect du règlement, Charles releva finalement les yeux pour croiser à nouveau le regard de son colocataire. Cette fois, il n’avait plus honte - il n’était rouge que de colère. Et d’un indissociable malaise. “J’espère que t’as rien fait d’interdit” siffla-t-il alors. C’était la meilleure réplique dont il était capable. Il n’était personne pour s’immiscer dans la vie d’un garçon dont il se fichait éperdument. Il se devait seulement de lui rappeler les consignes, lui qui semblait prendre plaisir à les omettre, comme le soir du bal où il avait échappé au dortoir… Charles n’était pas comme ces papillons et ces pies, lui. Il ne passerait pas tout pour ses beaux yeux. Ni pour ses jolis abdos non plus, d’ailleurs…
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Message(#) Sujet: Re: [TW : maltraitance] Derrière les portes fermées — CHARLES & BABY [TW : maltraitance] Derrière les portes fermées — CHARLES & BABY EmptyDim 5 Mar - 18:23

Derrière les portes fermées
s'il te plaît, regarde ailleurs
ft. @Charles T. Ehrlich & Willow Gillespie
Dans une autre vie, jamais la porte ne se serait ouverte de la sorte. Il se serait arrangé pour la garder désespérément close ou, plus probable encore, pour ne plus rien avoir à cacher derrière un loquet verrouillé. Mabel aurait laissé à proximité de quoi faire disparaître les preuves, soutien silencieux et pitoyable de cette mère qui ne l'avait jamais vraiment été. Les apparences étaient plus importantes que la sécurité de ce môme dont elle n'avait jamais voulu. La sienne, également. N'avait-elle pas profité de ce déménagement pour se soustraire à la violence de son époux ? N'était-elle pas revenue, plus radieuse, plus brillante que jamais juste avant la rentrée dernière ? N'avait-elle pas paru plus heureuse et plus épanouie que jamais dans son fief du bout du monde lorsqu'il l'avait rejointe pour les fêtes ? Elle n'avait eu aucun mot pour lui, aucun remord, aucun regret. Elle s'était contentée de l'embrasser sur les deux joues et de disparaître en lui faisant promettre de la rejoindre à un gala quelconque qu'il serait in-hu-main de manquer. N'était-ce pas tout aussi inhumain de fermer les yeux sur l'existence pitoyable qu'elle lui avait laissée entre les griffes féroces de ce dieu adoré ? Dans une vie plus lointaine encore, il aurait trouvé refuge chez les Tasker, on aurait feint de croire ses mensonges, on l'aurait soigné, rassuré, cajolé. Ashley aurait maudit le monde entier, Danielle aurait veillé sur lui. On aurait fait des projets un peu fous qui ne tenaient jamais, on se serait pliés en quatre pour faire naître sur ses lèvres amochées des sourires sincères. Il se serait senti comme à la maison, soutenu par la seule véritable famille qu'il n'avait jamais eue...
Mais de tout ça, il ne restait plus rien. Aucune porte derrière laquelle se terrer, aucune main secourable à laquelle se raccrocher. Il ne restait qu'un fossé immense qu'il ne savait plus comment combler. Parce que, ce soir, alors que Charles Ehrlich assassinait son intimité et ses secrets sans même le vouloir, Willow se sentit plus seul et plus effrayé qu'il ne l'avait jamais été. Il fallait garder la face, mentir encore, repousser les soupçons, se faire passer pour ce qu'il n'était pas... mais, en même temps, n'avait-il pas envie, depuis le temps, que quelqu'un mette le doigt sur ce qui clochait vraiment ? Qu'on l'arrache à cette maison de fous, qu'on lui jure qu'il n'aurait plus jamais à y remettre les pieds ? Si... bien sûr qu'il en avait envie... qu'on s'oppose enfin au géant Gillespie, qu'on le mette à l'abri, lui, ce brave pantin mal en point. Mais il n'était pas certain d'être prêt à en payer le prix. Il ne voulait pas être la cause de la chute du couple souverain, il ne voulait pas devoir composer avec l'image du fils ingrat. Il leur devait tout, à ces parents qui n'en étaient pas vraiment, il se devait d'être reconnaissant. Dans le reflet du miroir, le regard de son colocataire s'attarda sur lui, sautant de bleu en bleu sans jamais se détourner. La peur lui vrilla l'estomac, fit battre furieusement son sang. Incapable de relativiser, d'envisager autre chose que la mise à mort de la réputation parentale, l'adolescent ne put que répéter des schémas mille fois observés : il montra les crocs, se faisant menaçant pour asseoir une autorité qui, probablement, n'en avait pas besoin. Après tout, il n'était question que de Saint-Charles ! Le garçon le plus invisible de l'école, une lopette de la pire espèce qui devait craindre jusqu'à son ombre... Mais s'imposer face à plus faible que soi n'avait-il pas fait partie de cette éducation douteuse et lacunaire dont Bobby l'avait gratifié ? Le naturel avec lequel il avait reproduit les travers paternels laissait à penser que si.
Enfin les yeux clairs de son camarade se détournèrent de son corps marqué. Un frisson inquiet lui courut dans le dos, le rappelant par la même occasion aux basses températures de cette soirée d'hiver.

P-pardon, je pensais pas que, ben que, tu serais là, ce soir.

S'il avait pris la peine de l'écouter, sûrement que cette petite voix faible et hésitante lui aurait rappelé la sienne quand, face à l'orage qui grondait, il se faisait suppliant dans l'espoir toujours vain d'être épargné. Sûrement qu'il se serait haï, dégoûté de marcher dans ces traces qu'il détestait tant... mais tout à sa crainte, il n'y prêta pas attention. Il se contentait d'espérer qu'il finirait par tourner les talons et rejoindre l'humanité tout entière trop occupée à dîner. Qu'est-ce qu'il faisait là, d'ailleurs...? Il n'avait pas des amis ou cette pauvre Eléonore à retrouver ? Non sans un dernier regard jeté à la dérober à ce reflet étranger dans le miroir, Willow ouvrit péniblement le pot d'onguent et, sans chercher à vérifier s'il l'espionnait encore ou s'il acceptait enfin de lui rendre le semblant d'intimité qu'il était venu chercher ici, il y plongea les doigts avant d'étaler la pâte odorante sur ses côtes, recouvrant maladroitement l'ecchymose qui les maculait. Il étouffa un gémissement plaintif, tant à cause du froid que lui causa le contact de la pommade sur sa peau que de la douleur qui se réveilla à son geste. Peut-être devrait-il aller à l'infirmerie, demain matin...? Il raconterait qu'il était tombé dans les escaliers – la vérité – ou qu'il avait fait une mauvaise chute de balai... Qui viendrait vérifier ?

J’espère que t’as rien fait d’interdit.

L'adolescent sursauta, le pot lui échappa des mains et vint s'exploser à ses pieds dans un millier de morceaux de verre.

Et merde ! se désespéra-t-il avant de tarder sur le jeune homme un regard assassin.

Il n'avait plus l'air du petit garçon penaud qu'il avait été un instant plus tôt. Il osait soutenir son regard, s'affirmer. C'était ridicule. Sans en avoir conscience, il avait de la peine pour lui. Il avait cru, quelque fois, que ça pouvait marcher comme ça. Qu'en se tenant droit, qu'en aillant l'air fier, sûr de soi, on pouvait éviter le pire. Ça n'était qu'un mirage comme les autres.

Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Tu files des retenues en dehors de ce putain de bahut ?!

Il haussa un sourcil interrogateur, comme pour le mettre au défi de la ramener une nouvelle fois. Et puis, la réalité de sa question qui n'en était pas vraiment une passa l'angoisse tenace qui tenait son esprit dans le brouillard. Il venait de le croire responsable de ce carnage ? De lui reprocher son état ? Il fut pris d'un semblant de vertige qui le força à poser la main sur le montant de son lit pour garder l'équilibre. D'un côté, c'était rassurant : il n'aurait pas à devoir le faire taire tant bien que mal... mais d'un autre... une rage sourde et violente lui serra l'estomac. Est-ce qu'on pouvait juste arrêter deux secondes de le poser en coupable de tout quand il n'en était qu'une victime ? Est-ce qu'il y avait rien qu'une personne dans ce monde qui voulait bien comprendre qu'il y avait un problème ?! Et ce bouffon qui jouait les héros du monde magique, qui voulait sauver tout et tout le monde, l'avait sous les yeux, ce putain de problème, et il préférait les détourner... comme tous les autres... Un soupir las lui échappa alors qu'il recommençait à fouiller dans ses affaires, espérant trouver de quoi finir de camoufler les souvenirs de ses vacances.

Sérieux, vire de là. Va faire chier quelqu'un, je passe mon tour.
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Message(#) Sujet: Re: [TW : maltraitance] Derrière les portes fermées — CHARLES & BABY [TW : maltraitance] Derrière les portes fermées — CHARLES & BABY EmptyMar 7 Mar - 18:38


Derrière les portes fermées
Charles avait peur de beaucoup de choses dans sa vie, et il ne serait pas exagéré de citer sa propre ombre ; il avait en toute probabilité déjà sursauté en l’apercevant dans un détour où il ne s’était attendu à croiser personne. Mais la plupart du temps, ses craintes étaient irrationnelles, à commencer par sa terreur des miasmes, des microbes, de toutes ces petites vies invisibles à l'œil nu et dont le grouillement imaginaire le terrifiait au point de porter en permanence ses gants de cuir. Il avait peur de rater ses devoirs, aussi. D’aller en cours et de s’apercevoir qu’il n’avait pas fait l’exercice cinq, alors que le professeur avait clairement stipulé qu’il leur fallait faire l’exercice cinq, et non le quatre, sauf que voilà, il avait fait le quatre, et le professeur se fiche de connaître son excuse, un exercice pas fait est à faire et donc il n’avait pas fait ce qui était à faire et il chutait ainsi bas, très bas dans son estime. Les moqueries, aussi. Charles détestait les moqueries, aussi abstraites soient-elles. Ce n’était rien de concret, une plaisanterie, et il aurait mieux fait de redouter des cacahuètes, responsables de beaucoup de morts par crise allergique, que ces quelques mauvaises blagues dont il pouvait être victime. C’est que l’injustice le taraudait, dans le fond, et s’il avait su laisser passer beaucoup d’inégalités sur le compte de l’existence d’un justicier céleste qui saurait réajuster la balance à la fin, ses réflexions avaient suffisamment évolué pour lui faire comprendre que les abus devaient être payés immédiatement. Les crimes demandaient réparation, les délits devaient être condamnés, sans attendre qu’un homme barbu fasse la part des choses dans un paradis que personne n’avait encore jamais vu… Alors oui, Charles craignait beaucoup de choses, et notamment les plus étranges, les moins visibles. Mais comment classifier cette peur-là, qu’il avait sous les yeux ? Le regard noir de Baby était-il suffisamment tangible pour constituer une peur justifiée ? Les bleus sur son corps témoignaient-ils d’une violence qui pouvait être considérée comme menaçante ? Ou n’était-ce justement pas l’imaginaire abstrait qui habillait ses hématomes qui était le plus effrayant ? La perspective que le jeune homme se soit battu, comme un chien errant, avait son lot de fascination macabre. Et comme pour lui donner raison, l’Américain poussa un juron qui ressemblait presque à un grognement. Charles manqua de sursauter, aussi bien sous la surprise du pot qui venait de se briser que sous l’agressivité de son camarade. “Pardon” chuchota-t-il comme s’il était responsable de ce qui venait de se passer. Mais n’était-ce pas un peu le cas ? Il l’avait dérangé et le pot lui avait échappé en conséquence… Mais il n’avait pas voulu en arriver là, juste lui signaler que les combats étaient interdits, à Poudlard ! Il ne pensait pas mériter sa haine pour autant, encore moins l’ombre qui ondulait dangereusement dans ses yeux. Sérieusement, Baby était terrifiant. Et dire que tous l’adulaient, ce garçon adoré ! Ne voyaient-ils pas combien il était dangereux ? Et d’ailleurs, Charles n’était pas vraiment sûr d’avoir le droit de rester là. Ni de le voir dans un état pareil, ni de recevoir sa foudre. Gédéon vint ronronner à ses chevilles, lui donnant une bonne excuse pour baisser les yeux.

“Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Tu files des retenues en dehors de ce putain de bahut ?!” La voix du garçon lui fit aussitôt relever le regard. La question venait de trouver réponse : non, personne ne voyait combien il était dangereux, parce que personne ne l’avait vu comme il le voyait à présent. Baby n’était pas celui qu’il prétendait être dans les couloirs ; c’était un garçon animal qui semblait prêt à décharger une colère inhumaine. C’était curieux, même, de pouvoir retenir autant de ressentiments. Mais Charles n’avait pas le temps d’être curieux, non, il avait sa propre vie et celle de son chat à sauver. “Non” répondit-il alors en toute franchise, incapable de savoir quoi répondre en dehors de la vérité. “C’est juste que…” Il n’aurait pas dû s’aventurer en de nouvelles excuses, il le savait, mais ça lui avait échappé, dans un instinct de survie, dans la nécessité de justifier ses propos pour essayer de comprendre comment ils en étaient arrivés là, dans l’urgence de clarifier son raisonnement avant d’être une plus grande victime qu’il ne l’était déjà. “... ben, que c’est interdit ici, alors, il faudrait pas que ça se répète, mais, euh, t’en avais sûrement pas l’intention, alors désolé de… Désolé d’en avoir parlé.” Il déglutit difficilement, réalisant que cette salive-là était impossible à avaler tant elle était empreinte de malaise. Sans trop savoir pourquoi il eut cette priorité-là, Charles se baissa aussitôt pour récupérer Gédéon entre ses bras avant de se relever, le chat contre lui. Peut-être que de la sorte, il pourrait prendre la porte sans craindre de laisser l’animal entre de mauvaises pattes… Ou bien la fourrure rousse du félin lui donnait un peu de courage dans un embarras toujours plus latent. Le chat, sans doute à mille lieux de cette joute humaine, se laissa faire avec une paresse désintéressée, soucieux des seules caresses que cette manœuvre lui donnerait. Il sembla ainsi s’étaler davantage entre les bras de Charles qui semblait bien livide. Pourtant, Baby était retourné vaqué à ses occupations, fouillant parmi ses affaires après avoir lâché un soupir qui n’augurait rien de bon. “Sérieux, vire de là. Va faire chier quelqu'un, je passe mon tour.” Charles acquiesça sans bouger pour autant. “Tu sais, je voulais vraiment pas te t’embêter.” C’est que le poids du conflit était aussi désagréable que le poids d’avoir été intrusif. Ses rapports avec son colocataire n’avaient jamais vraiment été cordiaux, mais l’optique d’une colère dure et froide était insupportable, quand bien même il le détestait. Il ne voulait pas de cette sensation à chaque fois qu’il poserait un pied dans leur chambre ! “Et si je peux faire quoi que ce soit…” Non, certainement pas, que pourrait-il faire à des bleus qui tiraient même sur le violet ? C’était seulement plus fort que lui. Il avait besoin de montrer qu’il n’était pas méchant, quand bien même il avait pu le laisser paraître quelques secondes plus tôt. Que Baby ne lui en veuille pas, du moins, pas trop… Juste pas assez pour le frapper en retour.
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