Rumor as it all

Gwen & Eleonore

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Chaque nouvelle année apportait aussi les rumeurs de tout ce qui aurait pu se passer pendant l’été. Qui avait été vu au Chemin de Traverse. Ceux qu’on avait vu se baladant mains dans les mains pendant les vacances scolaires de l’école. Les bonnes et mauvaises nouvelles fusaient d’un peu partout et étaient généralement très peu crédible mais néanmoins ça n’empêchait jamais Gwendolyn d’ouvrir grand ces oreilles. Toutes informations étaient bonnes à prendre; pour le reste, elle pouvait toujours se mettre à chercher la vérité par la suite si elle voulait ressortir le vrai du faux. C’était une journée des plus banales en soit, la serpentard n’avait rien à se mettre sous la dent depuis quelques jours. Rien de particulièrement passionnant, si ce n’était que la fin sordide de Michaela, chez les rouges et or. Jasper était … égal à lui-même ou presque, ce qui la laissait dans un état maussade et de manque, et, elle, elle s’inquiétait pour Thomas, son cousin. Jusqu’à ce que l’échos de voix de deux filles de Serdaigle lui viennent à l’oreille alors qu’elle était enfermée dans une cabine. Intéressant. Très intéressant! Elle n’en connaissait aucune personnellement, mais lorsqu’elle sortit de la cabine, elle n’échangea aucuns regards avec elles car elles fuyaient comme si personne ne devait être au courant des problèmes chez les Bleus. Voyons, il fallait être aveugle et sourd pour ne pas voir les dissensions qu’il y avait à l’interne de la maison et même sans l’aveu de son petit-ami - par Merlin était-ce vraiment un petit ami s’il préférait la tenir loin comme un bibelot fragile et à peine la toucher - elle voyait bien que certaines choses ne se passait pas aussi paisiblement. La distraction était définitivement la bienvenue!

Elle s’installa au lavabo pour se laver les mains lorsqu’une tête qu’elle connaissait bien franchit la porte des toilettes. Elle astiqua un à un ces doigts et ces ongles, prenant délibérément du temps pour l’attendre alors qu’elle filait aux toilettes en mode turbo. Incident ? Accident ? Ou juste, question qu’elle était pressé ? Le manège amusa Gwen qui zyeutait la porte de la cabine fermée de par le reflet du miroir. Quand elle ferma finalement les robinets, Leo s’installait à son tour pour se laver les mains. Si quelqu’un était enfermé dans une cabine, Gwendolyn l’aurait probablement vu sortir depuis, mais ça semblait assez calme et même si ça ne l’était pas, rien ne l’aurait empêché de papoter avec sa copine. Sans emballage, vu qu’elle s’était vu plus tôt en métamorphose, Gwen s’élança, tout en cherchant dans son sac pour son gloss.

T’a une idée de ce qui s’est passé pour la soirée d’accueil des Serdaigle ? J’viens de croiser deux gamines, de 2e, je crois, qui avaient l’air choqué que j’ai capté une partie de leur conversation.

Elle poussait les choses dans son sac et y allait vraiment aux sensations, après tout c’était la seule chose que tu pouvais vraiment faire avec un sac enchanté qui pouvait littéralement convenir des millions de choses. Des fioles, des vêtements, ces bouquins, un calepin, une brosse à cheveux, ect, elles croisaient entre ces doigts presque tout sauf ce qu’elle cherchait réellement.

Sidney Driscoll aurait fait une sale scène à leur préfet! Tu sais, le mec qui est arrivé l’an dernier ? Il manque clairement une info capitale à l’histoire! Sinon, clair que je ne vois vraiment pas comment cela aurait pu arriver. Ça semble tellement pas son genre.

Elle avait eu quelques cours avec l’étudiant qui était arrivé l’an passé. Et c’était principalement parce qu’il était arrivé en cours de scolarité qu’elle avait une idée de qui il s’agissait. Maintenant qu’elle y repensait, c’était probablement un cochambreur de Jasper; si elle voulait vraiment plus de détails, elle n’aurait qu’à lui demander directement, du moins, s’il avait assisté à la scène. Du peu qu’elle avait vu de Sidney, il était plus du genre à vouloir littéralement disparaître sous la croute terrestre; de penser qu’il était capable de tenir tête à Mansfield relevait d’un fantasme, d’un rêve ou tout simplement d’un mensonge éhonté. Blaze était plutôt une personne avec une forte tête. L’imaginer en position de victime lui sonnait particulièrement étrange. Il n’avait clairement pas la tête de la personne qui se soumettait, ni celle qui subissait le courroux de quelqu’un; beaucoup plus celle qui rencardait la personne qui osait lever le ton sur lui. L’histoire ne disait pas comment ça s’était terminée, juste que Driscoll avait mis ces culottes et s’était affirmé devant l’une des plus grosses, puissant et plus vieilles têtes de sa maison. Allait-il subir les conséquences de cet incident ou était-ce simplement deux gamines qui avaient mal compris une situation.

@Eléonore G. Wright

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L’avantage de Gwendolyn était qu’elle avait toujours les potins les plus récents, les plus croustillants. Léo aimait traîner avec elle pour en apprendre un peu plus sur le reste du monde. Ce n’était pas toujours très gentil de déblatérer sur ses condisciples, mais c’était si divertissant. Et c’était une activité qui était de son âge. Elle aurait été folle de s’en priver. L’inconvénient de Gwen était que chaque instant était propice à une idée d’enquête, de scoop ou de secret à débusquer. Léo n’était même pas certaine que sa camarade ne s’attaquerait pas aux siens si elle lui avait laissé la moindre occasion. Voilà pourquoi il était toujours plus simple de parler des autres. C’était toujours sans conséquence pour elle.

Alors qu’elle entrait dans les toilettes des filles, demandant à Gwen si elle pouvait garder un œil sur son sac, elle repéra aussitôt que la Serpentard semblait bien trop absorbée par le lavage de ses mains pour être honnête. Elle était en train de glaner des informations l’air de rien, ce qui fit sourire Léo. Tant mieux, elle pouvait lui laisser ses affaires, elle était prête à parier que la jeune femme n’avait aucune envie de partir dans la seconde. Elle ressortit pour se laver les mains et Gwen n’attendit pas plus d’une seconde pour l’une de ses techniques les plus courantes. Dévoiler une partie de ce qu’elle savait et voir comment ses interlocuteurs allaient rebondir. Manque de chance pour elle, Léo n’avait réellement pas eu vent de cette histoire.

- Nop’, je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je devrais ?

En réalité, il y avait peu de chances pour qu’elle sache quoi que ce soit. Elle n’avait que peu de connaissances à Serdaigle, la seule étant Noah avec lequel elle était en froid actuellement. Elle ne voyait donc pas très bien par quel miracle elle aurait pu apprendre ce qui s’était passé à leur fête. Gwen prononça le nom de Sidney et elle ne put s’empêcher de pencher la tête, comme interpellée par ce nom. Ce n’était pas un ami, elle voyait à peine qui il était même, mais c’était l’ami de Charles et pour cela, il lui était sympathique. Elle ne voyait pas Charles apprécier une personne qui ne le méritait pas et elle se souvenait parfaitement de sa panique lors de l’explosion, quand il s’était interrogé sur le devenir de Sidney. Aussi, elle se sentit presque investie d’une mission, d’une forme de loyauté consistant à défendre un élève qui comptait pour une personne qu’elle appréciait profondément.

- Je suis sûre que la scène a été amplifiée. Sidney est un gentil garçon. Et si c’est vrai … Alors leur préfet a dû le mériter, sans aucun doute.

La loyauté ne faisait pas partie des traits caractéristiques de sa maison pour rien. Voilà qu’elle se sentait liée à ce Sidney qu’elle ne connaissait qu’à peine. Comme pour se justifier, elle précisa

- C’est un proche de Charles.

Gwen haussa un sourcil, comme pour lui demander de préciser sa pensée. Manifestement, si elle n’avait rien contre Charles, elle ne voyait pas très bien ce qu’il venait faire dans la conversation. Léo hésita et admit

- C’est un ami. Il m’a invitée au bal de Noël.

Le fait que son invitation ait eu lieu début septembre ne semblait pas la perturber un quart de seconde. Elle acheva de se laver les mains et s’adossa au lavabo pour regarder la Serpentard. Elle pouvait presque entendre les rouages de son cerveau s’activer face à cette information. Elle ne regrettait pas de l’avoir donnée, ce n’était pas un secret, mais il était temps de lui donner du grain à moudre sur autre chose. Voilà comment elle se pencha vers elle d’un air conspirateur

- Mais plus que Sidney, t’as vu les nouveaux ? Je crois qu’il n’y a jamais eu autant de transferts d’autres écoles que cette année. Tu crois qu’ils se sont faits virer ? Tu sais des choses ? Tu as peut-être croisé Padraig dans ta salle commune.

Pour être certaine de réussir en beauté sa diversion, elle conclut

- A moins qu’il ait une chambre hors de votre salle commune lui aussi ? J’ai entendu dire que c’était le cas de Bluebell Sherwin.

C’était Skyler qui s’en était réjouie. Avoir l’autre extrémiste comme colocataire ne devait pas être simple tous les jours. Elle avait bien de la chance d’être avec Haley.

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Gwen & Eleonore

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Leo et elle, la salle de bain des filles, c’était une habitude qui avait pris racine depuis longtemps. Si Gwen n’avait aucune mauvaise intention, ça n’empêchait pas que d’autre pouvait se sentir lésé par les ragots. Si elle posait une question c’était qu’elle cherchait des réponses. Après ce que Jasper lui avait compté sur la retenue gracieusement offerte par Blaze, l’écho des deux jeunes filles de Serdaigle l’avaient intriguée. Elle ne passait clairement pas tout son temps à tout écouter, mais le très célèbre préfet des bleus plaisait comme pouvait déplaire dans des extrêmes assez hallucinant. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce que Éléonore ait une info, quoique c’était probablement l’une de celle qu’on pouvait le moins se méfier.

Non. Après tout, je pense qu’il a dû se passer quelque chose qu’ils ne veulent pas qu’on sache. Alors, appart en tartiner un de leur maison dans un coin pour qu’il parle… Mais je trouvais que ça ne lui ressemblait pas vraiment.

Elle haussa les épaules. Gwendolyn laissa la Poufsouffle lui signifier que sa croyance sur la question, enchaina qu’elle le connaissait de Charles. La Serpentard releva son regard de son sac avec un sourcil levé question qu’elle clarifie qui était Charles; mais le simple fait qu’elle lui dise que c’était un ami et qu’il l’avait invité au bal l’an passé, la laissa encore plus sceptique. Un rencard amical ? Au moins, avait-elle eu un rencard. Elle s’était fait avoir par les circonstances et avait fini encore seule pour le bal alors que la majorité des garçons qu’elle voyait ici et là, traînait avec leur nouvelle copine fraichement cueillie pour l’occasion. Elle avait beau se dire qu’elle n’était pas une jeune femme jetable, elle avait repris son énergie et son courage avait dénicher la plus splendide des robes en velours rouges qu’elle avait trouvé en magasin et s’était paré comme une reine pour passer la soirée entre copine sachant au moins qu’elle n’avait pas été invité simplement pour distraction pour l’occasion et sans mauvaise fois. Quand elle avait revu l’un d’eux au retour de la rentrée, pour une soi-disant séance d’étude, elle avait su qu’elle n’était pas la plus à plaindre dans l’histoire; la pauvre demoiselle devait s’être fait un beau téléroman qui était tombé à l’eau, soit cela, ou c’était un player et la choisie aurait le cœur brisé s’il apprenait ces escapades; mais pas de Gwen, jamais. Si elle ne le disait pas c’était par solidarité et pour ne pas être responsable de réparer tous les cœurs brisés de l’école; une tâche qui impliquerait un lot de jalousie et très peu de consolation et de plaisir pour elle. Elle devait déjà coltiner la jalousie de Cassi; c’était déjà une de trop; comme si son passif avec Léopold et qu’il soit toujours amis pouvait lui nuire à sa propre relation avec le Serpentard. Pour autant, elle pouvait dire qu’elle était fière de lui; il avait trouvé la bonne et s’y était tenu. Même qu’il s’était plus que tenu, vu qu’ils s’étaient mariés pendant l’été. Elle ne s’était même pas vu surprise de ne pas être invité; juste déçu que malgré tout, la Serdaigle la considère toujours avec un certain manque de confiance.

Si je les aie vu!

Elle avait beau déterminer elle et Jasper qu’il sortait ensemble avant le début de la rentrée; sa vie amoureuse et surtout sa vie relationnelle manquait de Oumph! Et à chaque fois qu’elle rentrait dans la salle commune des Serpentards, à chaque soirée qu’elle finissait à discuter avec le nouveau ou encore avec Az, chaque soirée lui rappelait qu’elle ne passait généralement pas autant de temps assis sur un fauteuil. Padraig était charmant, beau et elle se laissait bercé par sa compagnie, espérant ne pas trop attirer son attention pour son propre bien. Ou son mal. Elle n’était pas certaine. Chose était sure, elle le trouvait intéressant et beaucoup trop accessible. En restant elle-même, elle était un peu perdue à savoir si elle essayait ou non de flirter avec lui. Icare et le soleil, c’était pareil. Le seul problème résidait dans le fait qu’elle ne devait pas agir comme elle l’avait toujours fait. Elle ne devait pas poser son regard et se questionner trop sur sa personne à défaut de paraitre intéressée. Et pire que tout, elle savait parcourir les couloirs qui mettait au dortoir des garçons de sa maison et vivait un manque physique que son nouveau petit ami n’arrivait même pas à percevoir ou même s’imaginer. Elle ne devait surtout pas se demander si Padraig lui saurait si prendre. Il ne fallait pas penser à Padraig. Juste. Non!

Je sais que l’un d’eux s’est fait virer. J’ignore pour les autres!

Mais dès qu’elle lança Bluebell, Gwen qui avait finalement réussit à prendre son gloss dans sa main, tourna son regard surpris à Léo. C’était quoi cette histoire ? Elle savait que son cousin n’avait plus ces quartiers dans la hutte dehors maintenant que l’ancien garde-chasse avait quitté et qu’il avait été installé à l’étage sans pour autant être dans un des dortoirs; quoiqu’elle fût certaine qu’il aurait été enchanté s’il aurait pu être réparti dans une maison et avoir des relations avec des jeunes de son âge. Quoique… avec ce début d’année, peut-être pas. Son cœur se serra à la pensée du garçon.

Et c’est bien le cas. On la voie presque plus depuis la rentrée. Pas que ça soit quelque chose de mauvais ou biens, mais que Skyler en est particulièrement ravi. Par contre pour Padraig, non. Ennonçant parfaitement son nom en gaélique. Il ne devait pas lui-même être habitué à ce que quelqu'un le prononce aisément avec les bonnes intonations et sons. Il est bien dans les dortoirs; je pense qu’il est coloc avec Artemis.

Ah! Voilà qui était une bonne raison pour ne pas accepter une quelconque virée dans les dortoirs avec Padraig. Artemis n’y survivrait pas, et du peu qu’elle avait vu, il n’était clairement pas près à connaître tous les petits secrets qu’elle gardait pour elle; leur amitié en prendrait un coup et comme il était TELLEMENT disponible avec son nouveau poste de préfet, sa copine Rosalie en dépression après le décès de sa précédente colocataire, lui donner d’autre motif pour la considéré persona non grata lui semblait peu logique.

J’ai non seulement vu les nouveaux, mais j’ai voyagé avec l’un d’entre eux pendant tout le voyage du train. Je te laisse deviner qui ?

Elle s’était tellement sentie idiote en descendant du train cette journée-là. Elle qui avait l’habitude de bien s’informer n’avait clairement pas adresser les bonnes questions à Baby, sinon, elle aurait pu faire le rapprochement avec son parcours au Quidditch. Elle n’avait juste pas pigé en ayant que son surnom et s’était senti tellement idiote. En même temps, elle n’avait jamais eu l’intention de passer pour une groupie et l’avait traité comme un étudiant tout à fait normal. Ça ne semblait pas pour autant l’avoir embêté. Elle appliqua son gloss en retournant son regard vers la glace suivant la courbure de ces lèvres avec la précision de quelqu'un d'habituer.

@Eléonore G. Wright

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Léo songea en regardant la Serpentard que c’était amusant de voir à quel point les histoires des autres l’intéressaient. Elle ne pouvait rien dire, elle était la première intéressée par les rumeurs, elle trouvait distrayant, mais chez Gwendolyn, cela prenait une dimension supplémentaire qu’elle n’avait pas forcément réussi à éclaircir. Est-ce que c’était l’attrait de la vérité qui la guidait de manière presque obsessionnelle, ou est-ce qu’elle se cachait derrière la vie des autres pour ne pas toujours vivre la sienne ? Difficile à dire. Si c’était un mystère qu’elle aurait aimé élucidé, c’était aussi la pire chose à faire si elle voulait conserver de bonnes relations avec la jeune fille. Alors Léo se contentait d’y réfléchir fugacement avant d’oublier ses interrogations. L’amitié valait plus que de la curiosité. Pleine de bonne volonté, elle proposa généreusement à Gwen

- Tu veux que je demande à Charles s’il sait quelque chose ?

Si cela lui faisait plaisir, cela ne lui coûterait pas grand-chose. Elle en connaissait presque déjà la réponse. Il la regarderait avec une forme d’incrédulité, la tancerait peut-être un peu de s’intéresser à de telles futilités et elle ne serait pas plus avancée, mais elle aurait eu le mérite d’essayer. Parait-il que c’est l’intention qui compte. Gwendoly conserva un silence inquiétant quand on la connaissait face à la révélation qu’elle venait de faire et Léo pencha légèrement la tête, intriguée. A quoi pensait-elle pour avoir l’air si songeuse ? En tout cas, elle devait admettre qu’elle était quelque peu désarçonnée. C’était la première fois qu’elle énonçait que Charles l’avait invitée et même si ce n’était pas l’événement du siècle, c’était quelque chose d’important pour elle. C’était la première fois qu’elle allait au bal autrement qu’entre copines. Il y eut une seconde de flottement avant qu’elle ne saisisse d’où venait cette réaction pour le moins tempérée.

- Gwen, il m’a invitée pour le bal de cette année. C’est pas un super ragot, ça ?

Meilleur que ceux sur Blaze à son humble avis. Un avis pas du tout partisan. Heureusement, la discussion sur les nouveaux parut l’enthousiasmer un peu plus et elle quitta ses songes pour répondre qu’elle les avait vus. Léo esquissa un sourire amusé. L’avantage avec les nouveaux, c’est que tout le monde cherchait à les voir, ce n’était donc pas si difficile de taper juste. Elle s’assit sur le rebord du lavabo et demanda

- Renvoyé ? Il avait fait un truc grave tu crois ?

Et grave comment ? Parce que comme par hasard, après avoir un délinquant dans l’école, Mika était retrouvée sans vie dans le train. Alors ça n’avait certes aucun lien. Mais ça en avait peut-être au contraire. Elle supposait que quelqu’un avait sans doute fait le lien avant elle et qu’il avait dû être interrogé s’il était suspect de quoi que ce soit, mais elle ne pouvait s’empêcher de s’interroger. Léo observa son amie se mettre du gloss et effleura ses lèvres du bout des doigts, d’un geste inconscient. Elle ne s’était jamais maquillée, elle n’en voyait pas l’intérêt dans le passé. Elle était un peu trop garçon manqué et il n’y avait aucun intérêt à s’apprêter pour se salir ensuite. Mais maintenant qu’elle voyait Gwen si jolie devant elle, elle se demanda avec une forme de terreur si Charles n’attendait pas une cavalière maquillée pour le bal. Et elle n’était vraiment pas qualifiée pour ça. Est-ce que des peintures de guerre comptaient pour du maquillage ?

- J’irais pas jusqu’à dire ravie pour Skyler, elle contrôle ses émotions, mais elle avait l’air satisfaite. En même temps vivre avec un Sherwin …

Elle mima un vomissement pour ponctuer de manière très claire – et très digne – son propos. Elle fronça les sourcils quand Gwen lui demanda avec qui elle avait voyagé. Elle bougonna sans comprendre

- Comment tu veux que je le sache, je ne les connais pas.

La Serpentard lui lança un regard désespéré face à ce manque d’intelligence et Léo finit par comprendre. Elle écarquilla tellement les yeux qu’ils devinrent presque aussi ronds que dans un dessin animé et elle bondit sur ses pieds d’excitation. D’une voix rendue un peu trop aigue, elle couina presque

- T’étais avec Baby Gillespie ? LE Baby Gillespie ?

Elle trépignait presque sur place. Etait-ce ridicule ? Oui. Est-ce qu’elle était en capacité de s’en empêcher ? Pas du tout.

- Tu sais que c’est un dieu sur un balai ? Il est champion de vol acrobatique ! C’est encore PLUS impressionnant que le Quidditch. Tu verrais les figures qu’il peut faire ! J’ai lu un article sur lui dans Balai magazine. Il a une de ces classes et …

Elle s’interrompit brusquement, se rendant compte qu’elle venait littéralement d’assommer sa pauvre camarade de paroles et la pressa

- Il t’a dit quoi ?

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La proposition d’Éléonore fit sourire Gwen. Elle n’avait rien contre une bonne source pour mettre à niveau toutes les spéculations qui tournait dans sa tête; Charles n’était pas l’intimé mais peut-être aurait-il quelques chose d’intéressant ou tout simplement, il pourrait faire le rapprochement entre elle et Sidney sans qu’il ne soit intimidé par le soucis de la blonde de trouver la vérité.

Pourquoi pas. Tant que ça ne te cause pas d’ennui.

Elle ne voulait pas que la Pouffsoufle se mette la tête dans des ennuis avec … Attends, elle avait bien parler qu’il l’avait invité au bal. C’était peut-être parce qu’elle avait trop de chose dans sa tête, mais Gwen n’avait clairement pas capté que Léo lui avait dit que Charles l’avait invité pour le bal de cette année. D’ailleurs, quel bal ? Il n’en avait aucun d’annoncé encore, c’était probablement pour cela que la Serpentard n’avait pas fait de rapprochement.

Si. Mais c’est plus un fait qu’un ragot. N’empêche que c’est vraiment super! Tu l'aimes bien?

Elle lança un sourire à sa copine avant de continuer à fouiller son sac à la recherche de son gloss. Elle songeait à ce qu’il pourrait s’amuser et elle, combien elle ferait probablement le mur parce que Jasper ne voudrait pas y aller. À quelques parts, elle se demandait si elle ne devait pas se trouver quelqu’un de platonique pour participer à toutes les fêtes des cette année. Quelqu’un qui n’aurait pas d’attente... Pas Padraig. Tenta-t-elle de s’en convaincre alors que la conversation tournait alors vers les nouveaux.

Bah. Quand même un minimum, mais pas assez pour cette école, semblerait-il.

Ici, il fallait être fait fort. Prévoir survivre à des attaques du château, le reconstruite, de l’abus de pouvoir, un suivi quasi 24/7 de tous nos déplacements faits et gestes, l’explosion d’un tour. Non, être ici, c’était fait pour les survivaient et Poudlard acceptait les écarts; n’importe qui qui voyait le topo pouvaient s’en rendre compte. Sherwin étant transféré hors des habituels appartements d’élève de Serpentard n’était qu’à demi une nouvelle nouvelle; car bien qu’elle ne l’eût pas vu de ces propres yeux, les échos de Skyler était assez éloquent pour avérer le fait. Elle trouva enfin son gloss qu’elle appliqua rapidement. Elle préféra retourner la discussion sur les nouveaux; ou plus spécialement un avec qui elle avait eu la chance de passer un peu de temps pendant le voyage, laissant Léo trouver la bonne réponse à l’énigme. La blonde la connaissait bien, alors elle se doutait alors qu’elle trouverait si elle insistait du regard. Et elle trouva et se métamorphosa de groupie excitée, ce qui fit rire doucement Gwendolyn avec gentillesse alors qu’elle hochait la tête. Elle profita du moment pour se hisser sur le comptoir entre deux robinets alors que Éléonore s’élançait à la gloire de Gillespie. Son comportement était très loin de celui qu’elle lui avait elle-même manifesté dans le train. Elle ne savait pas trop quoi dire sur le fait qu’il avait de la classe ou pas; mais certes elle ne l’avait pas trouvé prétentieux. Par contre, elle aurait probablement eu l’air moins d’une idiote à ces côtés si elle avait su son nom au complet au lieu de juste son surnom, le rapprochement se faisant plus aisément. D’ailleurs, pour quelqu’un de si impressionnant, se faire virer d’une école était plutôt étonnant. Elle était encore à se demander ce qui l’avait mis dans cette situation; n’ayant jamais eu l’occasion d’avoir sa version encore; bien qu’il lui ait un jour promis. Elle frotta ces mains l’une à l’autre, comme quelqu’un qui se met au boulot.

Plein de chose. On a fait tout le voyage en train ensemble seuls dans la même cabine. Mais je doute d’avoir les réponses à tes questions. Il m’avait juste dit qu’il s’appelait Baby. Je n’ai jamais pigé qui il était en réalité avant la répartition. Si tu savais comment je me suis sentie comme une idiote.

@Eléonore G. Wright

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Léo secoua la tête d’un air assuré quand Gwen accepta à condition que cela ne lui crée pas d’ennui. Elle ne voyait pas dans quel monde Charles lui en voudrait de poser une question, au pire, il ne lui répondait pas. Puis, elle ne se sentait pas en tort puisque ses questionnements auraient surtout pour but de corroborer la version selon laquelle Sidney avait une bonne raison de s’énerver. Défendre les amis de ses amis, n’était-ce pas un but particulièrement louable ?

La Serpentard s’illumina enfin quand elle comprit qu’Eléonore parlait du bal de cette année et lui répondit avec enthousiasme, ce qui raviva sa propre excitation. Elle en aurait presque trépigné si elle n’avait pas été consciente que cela était ridicule d’en faire autant pour une échéance qui n’allait pas arriver avant plusieurs mois. La question sur laquelle sa camarade enchaîna eut le don de la couper dans son élan et elle resta brusquement silencieuse. Elle n’avait pas pris le temps de réfléchir à la question de savoir si elle aimait bien le garçon. Ou plutôt, si, elle l’avait fait, mais juste pour son for intérieur, rien qu’elle avait envisagé de verbaliser devant quelqu’un. C’était assez ridicule d’être fleur bleue et pour une raison mystérieuse, quand il s’agissait de Charles, elle le devenait bien trop. Peut-être que sa sensibilité naturelle ravivait la sienne. Quant à savoir si elle l’aimait bien … Oui, évidemment que cela était le cas, sinon elle ne se serait pas donné la peine de passer du temps avec lui, mais elle ne savait pas dans quelle mesure, ni même si elle l’appréciait pour les bonnes raisons. Quand elle était avec lui, elle se sentait spéciale, mais dans le bon sens du terme. Il la regardait toujours avec une admiration sans borne, comme si elle était fabuleuse, comme si elle avait le monde à ses pieds. Elle éprouvait de la tendresse pour lui, un instinct de protection difficilement explicable. Elle avait aussi l’impression que c’était la première fois qu’une relation sonnait aussi juste, malgré leurs différences flagrantes. Elle lui apportait de la joie et de la légèreté, il lui donnait confiance en elle. Oui définitivement, si se sentir parfaitement en accord avec quelqu’un, c’était bien l’aimer, alors cela correspondait à ce qu’elle ressentait.

- Oui, j’l’aime bien. Il gagne vraiment à être connu.

Elle observa Gwen et demanda

- Y a quelqu’un que tu aimes bien, toi ?

Cette question ne l’avait jamais effleurée jusqu’à cet instant, comme si Gwen à toujours tout observer devait forcément avoir le rôle de spectatrice. C’était stupide pourtant, elle aussi devait bien s’attacher aux gens. Ils n’étaient pas tous des sujets d’étude tout de même. Léo resta silencieuse quand Gwen répliqua que si ce qu’il avait fait été grave, cela ne l’était pas assez pour cette école. Elle n’avait pas tort, rien n’était jamais assez grave, comme si les adultes comptaient sur leurs erreurs pour qu’ils se responsabilisent. Le vœu était pieux, mais rarement suivi d’effets. Tout cela avait plus sûrement tendance à tourner à la débâcle qu’autre chose et Léo commençait à se demander avec effroi s’il ne commençait pas à y avoir plus de loups que de moutons dans la bergerie.

Puis le sujet tourna autour de Gillespie et Léo se laissa totalement happer la sorte de fascination incompréhensible qu’elle vouait au garçon. Cela fit rire Gwendolyn, mais elle s’en moquait bien. Il y avait de l’indulgence dans le regard de la jeune fille et elle ne voyait pas pourquoi elle aurait dû museler sa personnalité. Elle la regarda, bouche bée, et reprit comme si c’était la chose la plus cool de l’univers

- T’as fait tooooout le voyage avec lui. C’est trop génial

Elle, elle serait sans doute passée pour une cruche à force de le regarder avec un œil totalement fasciné. Elle haussa un sourcil réprobateur quand Gwen indiqua qu’elle ne l’avait pas reconnu. Comment avait-elle fait ? On ne pouvait pas dire qu’il passait inaperçu. Mais quelque part, c’était peut-être une bonne chose qu’il ne se soit pas fait harceler dès le trajet vers l’école.

- Tu n’es pas idiote. Ca a dû lui faire plaisir d’être un peu tranquille. Il est gentil ?

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Gwen & Eleonore

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Elle se réjouissait réellement pour Léo. Vraiment! Elle appréciait sa comparse de 6e et ne lui souhaitait que du bonheur, d’autant qu’elle ne semblait pas jouer dans les mêmes sphères masculines qu’elle-même. Non, elle ne connaissait pas vraiment celui qui l’avait invité au bal. Probablement un qui aimait passer discrètement dans les couloirs sans trop faire de vague, et rien que pour cela, Gwen ne pouvait qu’apprécier d’autant plus celui qui accompagnerait prochainement Éléonore. Ça lui semblait naturel de lui demander si elle l’appréciait d’autant que c’était une certaine manière de valider si la Pouffsoufle avait un crush complet. Le silence perdura un instant comme s’il était nécessaire qu’elle sonde dans sa tête l’information avant de la lui souffler, puis suivit naturellement.

Tu me le présenterais ?

Comme pour enchaîné au fait qu’il gagnait à être connu, autant le connaître pour vrai, non ? Pourquoi se limiter à une personne interposée, elle pourrait elle-même se faire une idée sur Charles, bien qu’à demi-biaisé par les doux sentiments que Léo avait pour le garçon. La question qui suivit la laissa à demi-amer; d’autant qu’elle n’était que justice. Il n’avait rien de mal de parler de Jasper, outre le fait que le garçon préférait encore rester plutôt incognito. Elle se voyait encore quelques jours plus tôt enfermés dans la cabine d’extrême droite des toilettes avec lui dans sa tête, tous les deux un peu secoué parce que quelqu’un y était entré alors qu’il cherchait désespérément à être caché de tous quand ils étaient ensemble. Elle se souvenait le repousser avec tout ce qu’il lui restait de volonté, sachant qu’il était déjà sacrament en retard, puis rester dos à ce pan de cabine épuisé de se retenir, exaspéré d’avoir accepté de le laisser partir et toujours autant en manque de ces précieux moments inachevés. Elle ne savait pas à qui elle en voulait le plus; Jasper qui n’avait aucune idée de ces envies ou Léopold qui lui en avait montré beaucoup trop quand ils avaient été ensemble à ces toutes premières expériences avec un garçon. Maintenant, elle ne savait plus ou se placer et comment. Ce qu’elle avait appris cet été était qu’elle devait se montrer patiente. Ce qu’elle avait appris cet été c’était que c’était difficile de ne plus voler de gauche à droite sans penser qu’on pouvait blesser quelqu’un; mais actuellement c’était un peu elle qui était meurtrie; elle se sentait délaissé. Elle n’avait plus qu’une seule personne à qui se rattacher et celui-ci ne lui donnait clairement pas la médecine pour la guérir de son mal; d’ailleurs, il ne voyait clairement pas le mal qu’il lui faisait à elle. Il était candide, elle l’avait toujours su; maintenant si elle voulait vraiment son propre bien, c’étaient quelques choses qu’elle devrait régler avant de succomber à des pensées retords quand elle regardait d’autres garçons qui lui accordait de l’attention.

Je vois quelqu’un. Comme d’hab.

Sans vraiment forcer la note, ni même se questionner sur ces sentiments. Car, bien qu’elle agît avec bienveillance avec le Serdaigle, elle avait du mal à accepter cette notion de couple et de … soyons invisible aux yeux du monde. Ça lui semblait si incompatible! C’était embêtant et comme ils jouaient aux espions en missions, elle se sentait le devoir de ne même pas dire ouvertement son nom. Quelle fille faisait cela ? Elle avait l’impression qu’elle ne pouvait pas pleinement se réjouir d’avoir quelqu’un qui voulait être traité comme son petit ami. D’ailleurs, l’idée même que Jasper se dégourdisse et l’invite au bal de Noel lui semblait irréalisable; et pourtant, ça aurait dû être si naturel. Non ? Mais elle ne pouvait même pas espérer cela de sa part : une ligne toute tracé simple et quelques éléments prévisibles. Allait-elle encore se présenter à un bal cette année seule? Ça lui tordrait l’estomac avec beaucoup de vigueur maintenant. Elle n’avait pas menti à Léo, juste n’avait pas été très spécifique. Car oui, elle avait l’habitude de voir quelqu’un, quelques fois quelques-uns. Elle tenait à sa vie privée, du moins pour le volet qui n’avait rien de sérieux et qui n’était clairement pas un engagement clair d’elle et du garçon qu’elle fréquentait.

La discussion tourna vers les nouveaux arrivés et son malaise était toujours présent. Particulièrement en ce qui avait à trait avec le nouveau Serpentard particulièrement séduisant et toutes les commodités possibles dans l’enceinte des accès de leur maison. Non, autant chassé toutes ces idées avec quelques choses qui ne la mettrait pas plus mal à l’aise. Non seulement Gillespie lui avait confirmé avoir été viré, mais il avait fait le voyage en train avec elle. Il ne la renversait pas de la tête au pied maintenant, principalement parce qu’elle s’était senti une idiote d’avoir voyager avec lui sans pour autant avoir capté qui il était. La réaction de Léo fut salvatrice et elle eut un sourire puis un petit rire. Il n’avait rien de mesquin, vraiment, elle appréciait l’énergie d’Éléonore et quand elle lui confirma avoir fait le voyage avec lui, il lui sembla qu’elle pouvait voir la moitié des étoiles du firmament dans ses yeux. Qu’aurait-elle donné pour un moment en tête à tête avec une idole sportive ? Et elle, elle l’avait à demi-ignoré de cette grande popularité qu’il avait! Elle n’avait trop su comment le regarder par la suite. Devait-elle estimer qu’il préférait ne pas passer pour une grosse pointure ou la vanité de l’avoir dupé l’avait amusé et il ne lui avait pas vraiment parler depuis ? Impossible à savoir. Elle ne pouvait que se traiter d’idiote.

Il ne m’a pas l’air méchant, est du genre décontract et habitué à prendre de l'espace. Et pour ce qui est de ne pas lui avoir sauté au cou pour un autographe ou lui faire un câlin pour lui dire qu’il est beau, grand, trop bon au Quidd, c’est sûr que si c’est ce qu’il aurait voulu, il aurait pu être plus… clair. J’ai eu l’air de le passer en interrogatoire plutôt qu’une groupie hystérique, y’a mieux. J’lui ait dit que je trouvais son nom étrange, et que perso ça sonnait comme un p’tit mot qu’on dit à son mec. Du coup, c’est comme s’il était le petit copain de tout l’Amérique, qu’il m’a répondu.

Elle prit une mine pensive, et rit pour elle-même.

T’imagine Baby Gillespie, comme petit copain, toi ?

@Eléonore G. Wright

Rumor as it all

Léo resta une seconde étonnée devant la demande de Gwen. Elle n’aurait jamais envisagé que la Serpentard ait envie de rencontrer Charles. Pas qu’elle n’était pas sociable, mais elle aimait les garçons plus hauts en couleur, plus rentre-dedans. Charles allait lui paraître très doux à côté de ses fréquentations masculines, peut-être trop. Eléonore eut également une seconde d’interrogation. Est-ce que cela la gênait de lui présenter Charles ? Gwen était plus sophistiquée qu’elle, elle avait plus d’histoires à raconter. Mais bizarrement, elle dû admettre que cela ne la perturbait pas plus que cela. Elle avait l’impression que Charles continuerait de lui préférer son caractère, si bien qu’elle n’avait rien à craindre. Elle lui sourit donc et acquiesça joyeusement

- Yep, si tu veux !

Toute la question serait de savoir si Charles serait d’accord. Elle passait son temps à le faire sortir de sa zone de confort et il allait peut-être finir par se rebeller un jour, ce pauvre garçon. Quoi que pour l’inviter au bal, il n’était pas si traumatisé que cela. Elle enchaîna en demandant si Gwen avait quelqu’un et celle-ci lui confirma qu’elle voyait quelqu’un sans rien dire de plus. Léo plissa légèrement les yeux. Y avait-il plus vague que sa réponse ? Est-ce que cela lui donnait le droit de l’interroger ? Ou au contraire, est-ce que c’était une manière subtile de dire qu’elle ne souhaitait pas s’appesantir sur le sujet ? Et puis, qu’est-ce que cela voulait dire voir quelqu’un d’abord ? Avant, elle avait toujours écouté ces histoires d’une oreille, assez peu attentive. Maintenant qu’elle considérait la sortie de Noël comme un rencard, elle se rendait compte qu’elle était un peu en retard pour son âge. Elle n’avait jamais embrassé quelqu’un, elle n’était pas certaine de comprendre ou même de vouloir comprendre le sous-entendu derrière la réponse de Gwen … Mon dieu, le bal allait être un fiasco et ça commençait à lui faire sacrément peur.

- Et …. Il est gentil, ce « quelqu’un » ?

Curieuse comme elle était, elle aurait bien aimé savoir son prénom, mais elle sentait bien que la question était trop personnelle. Elle entortilla une mèche de ses cheveux autour de son doigt, songeuse, avant de décider à poser frontalement la question qui la taraudait.

- Quand tu dis voir quelqu’un, c’est plus que juste le voir, non ? Et …

Elle se dandina, légèrement mal à l’aise, avant de débiter à toute vitesse

- Si je voulais embrasser Charles au bal, je dois m’y prendre comment ? J’ai jamais embrassé personne et …

Et j’ai peur d’être nulle fut la dernière phrase qu’elle ne prononça pas.

S’agissant de Gillespie, Léo leva les yeux au ciel quand Gwendolyn lui indiqua qu’il n’était pas méchant et qu’il était habitué à attirer l’attention. Jusque là, rien d’inquiétant, c’était même plutôt assez logique. De toute façon, un garçon aussi talentueux ne pouvait pas être méchant. Du moins, c’était le lien pas du tout logique qu’effectuait son cerveau. Elle ouvrit légèrement la bouche quand Gwen détailla leur conversation et étouffa une sorte de rire étranglé quand elle se rendit compte que la Serpentard n’avait rien fait pour le mettre à l’aise. Il avait vécu un interrogatoire en règle et même s’il semblait l’avoir réussi avec brio et humour, elle n’était pas certaine que ce soit le meilleur moyen de sympathiser avec ses condisciples.

Sa dernière question laissa Léo bouche bée et un sourire rêveur s’afficha sur ses lèvres. Oh oui, elle pouvait imaginer Baby comme petit-ami. Elle pouvait imaginer ses rêves les plus fous avec lui. Déjà, parce qu’il avait le statut de fantasme et que cela n’engageait à rien et surtout parce qu’il avait quand même un charisme de folie comme garçon.

- Sans problème, ça me demande aucun effort d’imagination, tu peux me croire

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Gwen & Eleonore

Rumor as it all

Gwendolyn avait toujours été de nature assez secrète. Même les gens qui la connaissait bien savait que dans sa tête, il se passait milles questions, milles hypothèses qu’elle se gardait pour elle-même. Alors quand vint le moment ou Éléonore lui demanda en retour si elle avait une personne qu’elle aimait bien, elle resta tout aussi nébuleuse dans sa réponse qu’elle l’avait toujours été par le passé. Mais par le passé, elle avait certes passé beaucoup de bon temps avec des garçons mais jamais un en particulier lui avait demandé de ne songer qu’à lui et de ne voir que lui. Cet état était complètement nouveau pour elle, voir même à quelques parts légèrement désagréables par rapport aux habitudes qu’elle avait acquise avec Léopold.

Il est gentil et plutôt … - quel mots exactement pouvait convenir, ah oui - … réservé.

Contrairement à ce qu’on pouvait penser, Gwen avait très peu d’attirance pour les mecs tapageurs, bien qu’elle pût se laisser guider et profiter en leur compagnie. Elle préférait ceux qui était un peu plus ténébreux, ceux qu’on sous-estimait et qui quelques fois se sous-estimait eux-mêmes. C’était ainsi qu’elle avait fini, après une session de pratique bien acharné de gravage de rune à échanger quelques premiers baisers avec le Serdaigle. Et étrangement, sa nature érudite et son tempérament plutôt calme avait tendance à plaire à grand nombre d’intellectuel de cette même maison et cela depuis un petit moment déjà. Combien de fois s’était-elle vu inviter à une séance de révision qui avait bel et bien commencé tel quel mais terminé dans des conditions hautement improbables. Elle ne s’était jamais senti comme une de ces filles qui charment sans arrêt, mais elle se savait jolie, amusante et intéressante; alors quand les hormones s’y mettaient elle ne se laissait pas prier pour succomber à l’envie.

La conversation bifurqua et sous son regard, la Poufsouffle commençait à avoir l’air légèrement toute chose. Lui demandant si elle ne voyait que Jasper, dans le sens de passer du temps ou si le temps passé était plus … meublé, songea-t-elle. Mais déjà, ça allait sur un terrain glissant. Qu’espérait-elle d’elle ? Un manuel de mise en action ? Une séance pratique ? La liste des meilleurs endroits pour le retrouver et le piéger dans une sorte de chimie physique et d’hormone. Elle ignorait qui était Charles, mais fort à constater que sa copine, elle ne voulait pas en rester au statut quo. Chastel pinça les lèvres l’une contre l’autre, étendant son gloss de part d’autre de ces lèvres pour ne pas en manquer nulle part. Elle n’oubliait pas même si la conversation tourna vers Baby. Et termina sur une Léo particulièrement enthousiasme à l’idée d’être la copine du célèbre étudiant au tallent phénoménal en Quidditch. Personnellement, elle se demandait grandement si ça serait son type à elle – et puis, vint par la suite à penser qu’elle préférerait probablement juste s’attarder à passer du bon temps avec lui qu’un attachement mutuel. Elle ne pouvait pas dire que la chimie avait particulièrement été présente lors de son interrogatoire en règles; mais peut-être que dans d’autre circonstance… peut-être.

D’accord. Alors… pour ce que tu m’as demandé avant.

Elle franchit la distance entre Léo et elle, question de bien noter ses réactions et pouvoir définir le bon angle d’attaque pour répondre à son besoin. Elle l’aimait bien, elle était mignonne et surtout ne pas lui répondre aurait été un crime comme la gent féminine tout entière. Non, elle méritait de savoir comment s’y prendre.

Donc. Tu as deux choix. Sois-tu attends qu’il se décide; et crois-moi avec les mecs c’est comme jouer à la loto. Sois-tu prend les devants.

Elle balança la tête sur le côté question de déterminer ce qui serait officiellement le pire; mais détermina qu’elle ne connaissait pas assez Éléonore pour définir si elle aurait assez de cran pour enchaîner une fois placer sous le gui. Car c’était un bel outil ces superbes branches avec les petits fruits rouges, l’excuse parfaite pour s’approcher et oser; pour autant qu’il y en ait.

Et quand tu parles, de… je m’y prends comment. Tu parles de la logistique pour faire en sorte qu’il t’embrasse ou juste de … comment embrasser quelqu’un ?

Cette conversation prenait une tournure très inattendue et alors qu’elle s’y jetait les deux pieds dedans comme à son habitude. Lui vint le questionnement à savoir si montrer à Éléonore en vrai comment embrasser était comme une trahison envers Jasper comme l’aurait été d’embrasser un autre mec ou juste une session instructive de cours pratique et n’occasionnerait aucun bug perturbateur entre elle et lui. Tout comme si la Poufsouffle allait partir en panique après ce qu’elle allait lui annoncer.

Ça n’a rien de très magique, en soit, mais… si tu veux, je te montre.
Qu'est-ce qu'elle ferait pas pour une amie ? Qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour que quelqu'un acquiert plus de confiance en soi.

@Eléonore G. Wright

Rumor as it all

Léo regarda la Serpentard quand celle-ci qualifia le garçon qu’elle voyait de gentil et réservé, sourcils froncés. Gentil était une qualité sous cotée et elle ne comprenait pas ses copines qui voulaient un bad boy et qui se plaignait ensuite de ne pas être traitée comme une princesse. Impossible d’avoir le beurre, l’argent du beurre et le crémier, leur réaction était ridicule. Pourtant, le portrait que venait de lui faire Gwen ne correspondait pas trop à l’image qu’elle se faisait d’un petit-ami pour elle. Elle l’aurait supposé plus haut en couleurs. Mais cela aurait été impoli de le dire et maladroit. Après tout, elle ne le connaissait pas.

Comme investie d’une mission, Gwen bondit vers elle à sa question et Léo se figea, un brin étonnée. Elle n’avait pas l’impression que sa question méritait un tel intérêt, mais elle était touchée de voir que la brune y mettait tant de cœur. C’était mignon si ça n’était pas tout aussi inquiétant. Elle médita ses propos, imagina Charles prendre les devants, se rendit compte de l’aspect utopique de la scène et conclut

- Je prendrai les devants.

N’était-ce pas leur dynamique avec le Poufsouffle ? Eléonore sentit la chaleur envahir d’abord son cou pour remonter sur ses joues et prendre possession de tout son visage. Mais oui, est-ce qu’elle voulait savoir comment faire pour qu’un garçon l’embrasse ou des conseils techniques ? Est-ce qu’il y en avait d’ailleurs ? Cette perspective était absolument terrifiante. Une pression à appliquer, des conventions pour savoir si elle devait y mettre la langue ou non … ? Cette idée eut le mérite de mettre fin à son rougissement intempestif pour la faire pâlir un peu. D’accord, elle aimait l’aventure, mais c’était sans doute un peu trop là, même pour elle. D’un autre côté, elle ne voulait pas finir dans la tombe en ayant loupé cette étape de sa vie. C’était adolescent, ça correspondait à son âge. La seule chose rassurante était sans doute que Charles serait encore plus maladroit qu’elle – à condition qu’elle ne prenne pas de râteau bien sûr – et qu’il n’aimait pas assez le contact pour envisager une étreinte à n’en plus finir. Bon, c’était toujours ça de pris. Elle inspira un grand coup et couina

- Un peu les deux, j’imagine ?

Mais où diable Gwendolyn avait-elle appris autant de choses ? Il y aurait dû y avoir des cours de séduction à Poudlard. Ca aurait été plus utile que les potions avec l’autre vieillard de van Aken. C’était quand la dernière fois qu’il avait chopé, lui ? Avec les dinosaures ? Cette pensée avait presque réussi à la détendre quand la Serpentard lui demanda avec un naturel désarmant si elle voulait qu’elle lui montre. Sa mâchoire se décrocha et elle l’observa, les yeux écarquillés et l’air halluciné d’une biche prise dans les phares d’une voiture. Sa voix s’éleva dans les aigus

- Me … Me montrer ? Genre m’embrasser ?

Son premier réflexe fut de bredouiller lamentablement

- Mais tu ne peux pas être mon premier baiser.

Déjà parce qu’elle aimait les garçons. Puis parce qu’un premier baiser, c’était une étape importante qui méritait qu’on l’accorde à une personne qui nous attirait un minimum. Gwen était manifestement une amie en or puisqu’elle était prête à donner littéralement de sa personne, mais Léo n’avait aucun crush sur elle. Elle se recula d’un geste, son dos heurtant le miroir derrière elle et elle bafouilla

- Tu sais que je préfère les garçons ?

Gwendolyn l’observait se liquéfier avec curiosité, comme si sa proposition n’était rien et comme si sa réaction était démesurée. Léo pinça les lèvres et resta silencieuse quelques secondes. Elle avait voulu de l’expérience, Gwen lui en offrait et ça ne voulait rien dire si cela n’avait pas de signification pour elle … Non ? Elle se tortilla, mal à l’aise et finit par demander, prudemment

- Ca compte comme un premier baiser, un entraînement ?

Mon dieu, mais qu’est-ce qu’elle était en train de faire

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Gwen & Eleonore

Rumor as it all

L'idée de Gwendolyn était cent pour cent altruiste et n’avait aucun autre motif que d’aider Eléonore et alors qu’elle bredouillait en répétant ces paroles tout en reculant les yeux écarquillés tout en finissant le dos au miroir pour statuer qu’elle ne pouvait pas être le premier baiser qu’elle aurait de quelqu’un, elle fût plus inquiète de savoir si elle avait bien que vraiment motiver à la mortifier encore plus qu’elle ne l’était. Son but n’était pas de jouer les tyrans et la forcer à faire quelques choses qu’elle ne cautionnait pas, le but était de l’aider avec quelque chose si elle trouvait cela complexe dans sa tête et peut-être dédramatiser un peu le nœud du problème. Embrasser quelqu’un c’était plus quelque chose qu’on ressentait, il y avait certes certaines choses à ne pas faire, mais on répondait à l’action de l’autre à ces intentions. Et elle avait eu un très excellent professeur, qui n’avait pas eu de problème à la corriger, ni n’avait cherché à brimer son envie d’en apprendre toujours plus. Ils restaient des adolescents néanmoins, peut-être un peu moins prude et surtout n’avait plus du tout la même relation que par le passé. Éléonore ne pouvait pas connaître tous ces détails et ce n’était clairement pas nécessaire pour elle de savoir l’étendue de l’exaltation qu’elle avait découvert entre les mains de Léopold.

Elle avait hoché la tête à la question de lui montrer à embrasser, puis l’avait fixé avec douceur bien que celle-ci avait reculer, puis hochement de tête à nouveau à savoir qu’elle savait qu’elle préférait les garçons. Elle n’allait quand même pas lui référer un mec pour qu’elle s’entraîne. Ça aurait été vraiment contreproductif et inutile. Le seul qui était important resterait celui qui faisait naître cette rougeur sur ces joues et qui avait attiré son intérêt et son regard; elle n’avait pas besoin d’un mec de rechange, voyons!

Aucune idée. - Avait-elle fini par dire oralement. - L’important c’est ce que toi tu crois. – Elle recula d’un pas pour donner plus d’espace à la Poufsouffle, et peut-être paraitre moins intimidante, car ce n’était pas ce qu’elle recherchait à provoquer chez son amie. – Je suis désolé, je voulais pas t’effrayer. Loin de là. Je me voyais mal me dérober alors que tu me demandes conseils. – Elle passa une mèche de cheveux derrière son oreille avant de repositionner son pendant qui y était accroché en forme de goutte d’eau aux teintes nacrés. – Surtout si tu décide de prendre les devants…

Car c’était beau de le dire, mais c’était autre chose de se lancer. Elle pouvait sans problème s’imaginer Éléonore se planifier dans sa tête ici dans la salle de bain et se désister à la soirée de Noel à cause du trac et des attentes qu’elle porterait sur ces épaules. Quelques fois les meilleures manières étaient de sauter et après on avait beaucoup moins peur d’avancer; on était beaucoup plus en contrôle. C’était un peu de cela qu’elle voulait outiller la blonde à ces côtés.

Tu ne peux pas planifier si cela se passera comme tu le veux ou si ça va être un fiasco. L’important c’est que ça reste naturel et désiré par toi et par lui. S’il te colle, s’il a ce genre d’alchimie et qu’il n’a d’yeux que pour toi, c’est que tu es sur la bonne voie. Les fêtes s’est soient terrifiants pour les mecs ou un véritablement tremplin à relation. Tu le sentiras tout de suite, si ces intentions sont d’être plus que juste des amis. Déjà une invitation, c’est quelques indices.

@Eléonore G. Wright

Rumor as it all

Plus cette conversation avançait, plus Léo commençait à comprendre ce que signifiait l’expression « L’enfer est pavé de bonnes intentions ». C’était exactement ce qui était en train de se dérouler avec Gwendolyn. Il était évident à son air sincère et sa spontanéité que chacun de ses mots étaient uniquement pensés pour l’aider. La Poufsouffle était très consciente qu’elle avait beaucoup de chance d’avoir une amie prête à donner à ce point de sa personne. Mais elle, elle avait besoin d’un point de temps pour assimiler la proposition et cesser de paniquer. Voilà comment elle se retrouva à presque couiner devant sa proposition. Gwendolyn fut là encore d’une grandeur louable puisqu’elle ne se moqua pas d’elle en lui demandant comment cela se faisait qu’à son âge elle n’avait même pas frôlé les lèvres d’un garçon. La plupart de ses copines avait franchi cette étape, quand même. Elle, elle avait tendance à toujours être en retard. Elle avait eu toute une enfance à rattraper, ce n’était pas pour s’encombrer de stupides histoires de romantisme. Mais maintenant, elle commençait à le regretter un peu. A force d’être en retard, elle était démunie face à quelque chose de pas très compliqué finalement. En tout cas, la théorie ne l’était pas.

Le silence s’abattit et Léo resta immobile, songeuse. Gwendolyn n’avait pas tort sur un point. Ce qui comptait, c’était ce qu’elle pensait et comment elle vivait la situation. Sa question de savoir si cela était comptabilisé comme un premier baiser ou non était donc sans objet. Elle, elle voulait croire que tout baiser en dehors de celui qu’elle préparait pour le soir de Noël pour Charles devait être vu comme un entraînement et rien d’autres. Elle l’avait décidé, elle le voulait lui, elle l’aurait, ce n’était pas bien compliqué. Elle respira un grand coup, subitement galvanisée par sa réflexion et encore plus par les paroles de son amie. Oui, elle voulait prendre les devants, elle pouvait donc bien commencer par les prendre aujourd’hui. Elle était cou-ra-geu-se.

Elle releva la tête et grimaça quand Gwendolyn, toujours aussi gentille, essayait de lui expliquer que s’il la collait, ce serait certainement bon signe et elle se mordit la lèvre pour ne pas se mettre à rire nerveusement de dépit. Charles détestait les contacts. Il ne la collerait jamais, à moins d’être à l’article de la mort peut-être. Les signaux habituels ne fonctionneraient jamais avec lui, il avait son propre monde, ses propres signaux. Par contre, elle devait admettre que pour le garçon qu’elle connaissait, l’inviter au bal de Noël était un pas de géant. Voilà pourquoi elle devait absolument agir à ce moment là spécifiquement. De toute façon, la Serpentard venait elle-même de dire qu’il s’agissait d’un tremplin à relation. Il fallait juste qu’elle soit prête, ce qui sous-entendait de prendre son courage à deux mains, maintenant.

- OK.

Elle se leva et bondit devant Gwendolyn, d’un air un peu trop décidé. Si elle mettait autant de détermination dans ses gestes à venir, elle avait plus de chance d’éborgner sa victime d’un geste brusque que d’embrasser qui que ce soit.

- Montre moi, comme ça je saurai faire pour le bal.

Etait-ce une mauvaise idée ? Sûrement. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions, après tout.

Code by Joy

Gwen & Eleonore

Rumor as it all

Gwendolyn était pour le moins à la fois à l’aise et étonnée par la réaction d’Éléonore. Elle voulait certes aider et le ferait sans même songer à une arrière-pensée si cela pouvait la mettre à niveau. En même temps, elle figurait bien mal qui serait son cavalier pour Noel alors elle ne pouvait pas trop valider à savoir s’il était du genre à déjà avoir franchi l’étape lui-même par le passé; ni même avec qui. Cette question trottait dans sa tête, mais elle s’en garda bien de la valider avec la Poufsouffle. On allait passer en mode technique ou elle y irait tout de go. C’était ce à quoi elle songeait alors qu’elle posait ces mains sur les épaules de la blonde après que celle-ci ait fini par mettre les deux pieds bien callé dans le plancher.

Donc! On ne serre pas trop les lèvres.

La dernière chose qu’elle voulait était de se faire mordre par Ele en plein salle de bain. Vous imaginez la scène ? Gwen la main à la bouche qui n’a qu’une seule envie c’est de trouver des glaçons pour anesthésier la zone ? Non, pas sympa. Les dents on les garde pour soit. Du moins, pour débuter.

Et on sort pas les dents!

Voilà. Elle approchait, approchait. Ça allait se passer. Dernière chance! Éléonore, dernière chance de changer d’idée!

Ferme les yeux.

Est-ce que ça serait cela qui la ferait paniquer? De ne plus rien voir ? Rien n’était trop sûr. Elle avait l’impression de faire une recette de biscuit. On mélange tout pour la pâte, on rajoute les pépites de chocolats et on forme les biscuits. C’était un peu cela le plan d’ailleurs, de lui donner la chance d’être prête, de connaître la recette. Alors, ça arrive ce baiser ? Oui ou non ? Allez, Ele. Toujours aussi courageuse ? Mais au fond, même si c'était qu'une pratique, y'avait quand même un peu le coeur de Gwen qui semblait s'emballer. C'est normal, vous croyez ?

@Eléonore G. Wright

Rumor as it all

Eléonore avait quitté son perchoir et se tenait face à Gwendolyn qui la dépassait de quelques centimètres. Rien de nouveau sous le soleil, le monde entier la dépassait de quelques centimètres. Par contre ce qui était surprenant, c’est qu’elle ressentait une sorte d’appréhension. D’habitude, quand elle s’apprêtait à vivre une expérience qu’elle ne connaissait pas, elle était plutôt impatiente. Elle aimait l’adrénaline que cela lui procurait, l’idée de se montrer aventurière. Là, si elle se tenait droite devant la Serpentard avec un petit air bravache, ce n’était qu’une apparence. Intérieurement, elle n’était pas aussi assurée. Pas entièrement certaine de son choix, un peu nerveuse à l’idée de s’y prendre comme un manche. Cela n’aurait pas dû l’inquiéter. Elle avait justement accepté pour avoir un entraînement et Gwendolyn n’avait aucun intérêt romantique pour elle. Elle pouvait bien être la plus nulle de l’univers, lui mettre un coup de tête de maladresse, ça serait juste gênant une seconde et elles en riraient. Il n’y avait pas de conséquence possible. Alors pourquoi avait-elle peur ?

Gwendolyn commença par lui indiquer qu’elle ne devait pas trop serrer les lèvres et Léo arqua un sourcil suspicieux. Ok sur le principe, l’ordre était simple, elle voyait comment l’exécuter, mais c’était quoi la finalité ? Parce qu’elle voulait bien s’entraîner à embrasser, mais elle n’avait jamais donné son accord pour qu’on y mette la langue. Elle comptait pas le faire avec Charles de peur qu’il fasse un arrêt cardiaque, ce n’était pas pour se lancer dans les toilettes des filles. Elle haussa un sourcil quand Gwen ajouta de ne pas y mettre les dents et elle faillit lui rétorquer avec hauteur que ce n’était pas parce qu’elle n’avait jamais embrassé personne qu’elle n’était pas consciente que mettre les dents n’était une bonne solution dans aucune situation. Mais cela aurait engagé la conversation vers un niveau bien supérieur à ce qui l’intéressait immédiatement. Et à ce que Charles était capable de tolérer en contacts physiques. Elle ricana donc

- Mais tu crois que je vais essayer de te manger le visage ou quoi ? Je ne suis pas cannibale.

Elle hésita sur la dernière instruction. Fermer les yeux. Cela tombait sous le sens, dans les films romantiques qu’elle regardait avec Louise chaque été, tout le monde fermait les yeux. Mais maintenant qu’elle devait le faire, c’était effrayant. Comment vous saviez si l’autre appréciait sans le voir, hein ? Vraiment, c’était une norme sociale débile, si vous vouliez son avis. Après un soupir, elle se décida à obéir. L’obscurité la déstabilisa et elle se mordit la lèvre. C’était effrayant en fait comme situation et elle n’avait même pas l’adrénaline du bal pour l’aider. Gwendolyn, toujours aussi sympa, lui laissa le temps de s’y habituer et après dix secondes, elle décréta

- Ok, on va pas attendre éternellement.

Mue par l’envie d’en finir, elle se mit sur la pointe des pieds et fit exactement ce qu’elle prévoyait pour décembre. Prendre les devants et embrasser. Un peu trop motivée sans doute, le premier contact fut plus abrupt qu’elle ne l’avait prévu. Bon à savoir, il fallait donc y aller plus en douceur et ne pas nécessairement miser sur l’excès d’enthousiasme. Passée cette première impression d’un dixième de seconde, elle réalisa que ses lèvres étaient désormais contre celles de son amie. C’était … bizarre. Un peu artificiel, sûrement à contretemps. Après la sensation n’était pas désagréable. Juste étrange. Peut-être même un peu trop. Alors après deux secondes de surprise, elle se recula brusquement, cramoisie. C’était ridicule en fait. Si elle avait embrassé Charles, elle aurait passé les bras autour de son cou, elle aurait cherché son contact. Là, elle avait l’impression qu’il y en avait trop alors qu’elle n’avait même pas quoi su faire de ses deux mains. Le regard paniqué, elle bredouilla

- Je …

Elle se racla la gorge pour essayer de trouver ses mots avant de conclure de manière pathétique

- Bon entraînement.

Pire idée aussi.

Code by Joy

Gwen & Eleonore

Rumor as it all

Ça fit rire Gwen sans pour autant se moquer des appréhensions d’Élé. N’étant pas de nature à se dévoiler aux autres, grands nombres de ses histoires n’avaient d’écho que les oreilles de sa jeune sœur, qui elle se taisait comme une tombe – quand elle estimait que l’histoire valait la peine d’être partagé à quelqu’un. Il y avait tant de chose qu’elle ne verbalisait pas ouvertement à tout le monde, ce n’était guère étonnant que l’individus en question ne s’en soient pas vanté.

Tu seras surprise d’entendre que je parles avec expérience vécue.

Elle enchaina vite à lui suggérer de fermer les yeux, puis attendit prudemment qu’elle s’habitue à ne plus voir avant de l’entendre scander d’y aller. Parce qu’en gros, c’était cela que ça voulait dire. De son côté, Gwendolyn était un peu perplexe à observer son amie les yeux fermés. C’est que bien que l’idée fût charmante de l’aider à … comprendre ce qui l’attendait, ça restait néanmoins une première de son côté aussi de poser ces lèvres sur celle d’une autre fille. Le délai causé était probablement dû à ses propres questionnements qui se percutait dans sa tête. Était-ce que c’est différent ? Est-ce qu’elle sera à la hauteur pour lui montrer ? Combien de seconde doit-elle estimer avant que ça soit assez ? Doit-elle-même… compté ou juste un bisou et basta ? Parce qu’au fond, habituellement quand on embrasse quelqu’un c’est moins mécanique que ce qu’elle avait en tête. Et puis, elle en vint à poser ces lèvres contre les siennes. Douces avec une petite touche de gloss qu’elle venait tout juste d’appliquer alors qu’elle était au miroir en train de parler ragot. Elle essayait de ne pas aborder la question de travers et juste l’embrasser comme le ferait … uhm… comme ferait quelqu’un qui cherche pas à lui rouler une pelle; juste tout doucement les lèvres se pressaient les uns contre les autres.

Elle sentit le recul et ouvrit-elle aussi les yeux, sans de cérémonie. Au son, on aurait dit qu’Élé venait de se trouver prise dans une trappe à souris. Elle pressa ces lèvres encore couvertes de gloss l’une contre l’autre avec un regard plutôt sceptique sur la conformité entre ces paroles et ses pensées. Elle ignorait ce qui la travaillait, mais c’était pour autant dire qu’elle le voyait dans son regard et dans son ton que quelque chose n’allait pas ou n’allait plu. Elle eut un sourire amusée sur les lèvres avant de poursuivre en levant la tête et en regardant ailleurs pour éviter que son propre regards ne la fasse rendre encore plus mal à l’aise que ce n’eut pu déjà être le cas.

Ce n’est pas ce que je me dis tes yeux, Léo. T’es aussi mal à l’aise que si je te repêchais nue dans le lac, non ? Allez dit-moi!

Elle recula quand même d’un pas pour lui laisser plus d’espace. C’était pas comme si elle avait voulu la piéger; elle avait été on ne peut plus honnête avec elle du début à la fin. Alors elle pouvait bien lui dire ce qui lui passait par la tête, sinon, c’était avec l’impression qu’elle ne s’autoriserait plus aucun regard en face à face pour les six prochains mois auxquels elle devrait faire face. Ce qui… aurait été très fâcheux, arrivait-elle à la conclusion dans ses pensées.

@Eléonore G. Wright

Rumor as it all

Loin de s’offusquer de sa répartie, Gwendolyn se contenta de la prévenir sobrement que chacun de ses conseils était inspiré d’une histoire vécue et Léo se retrouva à perdre de sa superbe pour pâlir brusquement. Il y avait vraiment des gens qui y mettaient les dents ? Et c’était quelle sorte de mauvaise expérience exactement de se faire manger le visage, littéralement ? Putain, elle savait bien que c’était dangereux, ces conneries. Elle pouvait peut-être encore se contenter de lui tenir la main … ? Une voix dans sa tête lui fit aimablement remarquer qu’à son âge, se frôler la main, ce n’était plus charmant, mais pathétique. Et que si la population avait toujours survécu depuis des millénaires, les baisers n’étaient certainement pas une cause de mortalité avérée.

Alors elle se lança.

Gwen eut le mérite de ne pas forcer la situation. Elle fut douce et ne prit aucune initiative, ce dont Léo lui était reconnaissante. Cela l’aurait faite fuir, sans le moindre doute. D’ailleurs, elle fuit d’elle-même. Elle lécha ses lèvres par réflexe en se reculant, la texture et le goût du gloss envahissant agréablement sa bouche. Mais il n’y aurait pas de gloss pour Charles. Et elle ne se concentrerait pas sur ce genre de détails, parce qu’elle serait plus dans l’émotion que dans la mécanique. C’était cela l’erreur de ce test. Croire que les circonstances étaient les mêmes. Puis, Gwen prit la parole.

Léo lui lança un regard carrément désarçonné quand elle parla de la repêcher nue dans le lac. C’était quoi cette idée de l’enfer ? Et sur une échelle du pire, embrasser une pote dans les toilettes des filles ou qu’on la voie nue, c’était quoi qui l’emportait. Le sang déserta son visage, avant de revenir plus violemment, colorant ses joues d’un rouge vif. La nudité était le pire, sans aucun doute. Plus elle vieillissait, plus elle se sentait en décalage avec son corps trop enfantin à son goût. Et il y avait des cicatrices qu’elle ne montrerait pas avant d’avoir eu l’occasion de les recouvrir d’un tatouage. Elle respira profondément, puis expira. Ca aurait donc pu être pire. Et ça, ça aidait à relativiser.

- Parce que t’es à l’aise, toi ? Bref, expérience enrichissante et je te suis éternellement reconnaissante d’avoir donné de ta personne, mais je pense que j’ai assez d’entraînement pour aujourd’hui.

Si elle lui avait demandé comment elle faisait les enfants – et avant qu’on doute de l’étendue de ses connaissances, elle n’avait besoin d’aucun éclaircissement, merci – est-ce que Gwen se serait déshabillée pour essayer de lui apprendre ? Cette perspective était terrifiante et commençait à souligner pourquoi cet intermède était bizarre. Il y a des choses qui doivent s’apprendre sur le tas. Quelques secondes de silence flottèrent et elle se racla la gorge

- Il a bon goût ton gloss. Cerise ?

Oui bon ok. Pire changement de sujet de l’univers. Elle soupira et glissa vers Gwen pour la serrer dans ses bras d’un geste affectueux

- Sans déc’, t’es grave une bonne amie. Mais là, faut qu’on enterre ce moment à jamais. On se voit en cours, Gwen !

Elle se détacha et attrapa son sac pour filer sans demander son reste. Elle avait la ferme intention de ne jamais en reparler. Ca ne changerait rien à son amitié avec Gwendolyn. D’ailleurs, une fois que ce moment serait oublié, elle lui demanderait la marque de son gloss demain. Parce qu’il avait quand même sacrément bon goût.

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