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Iced Honey ft Maxwell C.
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Message(#) Sujet: Iced Honey ft Maxwell C. Iced Honey ft Maxwell C. EmptySam 8 Jan 2022 - 11:26



« The body is a place of violence. » Jeanine H. Gailey


La voiture s'écrase.

C’est un vertige, un effondrement qui coupe la respiration. La voiture est sorcière, ils sont dans les airs et la chute n’en est que plus grande. Sa tête heurte d'abord le tableau de bord, puis l'asphalte. La vitre du côté passager se brise alors que la voiture se retourne ; sa ceinture de sécurité lui mord la clavicule et sa bouche se remplit de sang lorsque sa tête rencontre la route.

Sa main transpire mais Daisy ne perd pas sa baguette. Il y a un bourdonnement dans ses oreilles, il rend la sonnerie d'une alarme de voiture confuse. Elle croit entendre son nom. Elle grimace, son épaule est écorchée par la route, mais elle a toujours sa baguette. Sa main libre s'écrase sur des cailloux de verre brisé provenant des vitres explosées des voitures alors qu'elle tente de se relever. Il neige dehors, des flocons qui rendent sa vision floue, surréaliste. Elle plisse les yeux, secoue la tête. Le bourdonnement dans ses oreilles ne s'arrête pas. Bon sang, qu'est-ce qu'elle fait là ?

Au moment où elle se relève, la voiture qui la précède explose.

« DAISY ! » Des rires lui parviennent dans une ouate douloureuse et elle plisse le regard avant de sentir le moelleux de son oreiller. « On est rentré ! Il s’est passé des choses à Poudlard pendant ces deux semaines ? » Les amies sont excitées, des babillages plein les lèvres, des valises plein les bras. Daisy se laisse étreindre en ronchonnant, l’esprit brumeux et encore pétris d’horreurs. Elle n’aime pas beaucoup les contacts physiques dont elle n’est pas à l’origine. Elle ne touche autrui qu’à dessein. Ce n’est jamais qu’un ascendant, une façon d’asseoir son autorité et sa présence, de flirter, d’apprendre, parfois même de mettre mal à l’aise – rien d’autre. Regarde-moi, je suis chair. Respecte moi, j’existe. « Bonne année à vous aussi. Pfff, il est quelle heure ? » Elle inspire, des bribes de cauchemar encore collées aux yeux qu’elle frotte dans une moue ensommeillée. Le verre d’eau qu’elle garde toujours près d’elle la nuit lui fait du bien et elle s’étire tel un chaton sauvage avant de mieux venir voir ce que les filles ont rapportés.

Elle est restée à Poudlard cette année durant les vacances de Noël. Ils sont peu à le faire mais ça ne la dérange pas plus que ça, elle en profite généralement pour prendre un peu d’avance sur le programme scolaire. L’année dernière a été une triste exception. Les parents et leur fille, si peu accoutumés à partager leurs espaces, avaient finis par maintenir une fictive joie teintée de gêne et de maladresse durant les festivités. De quoi la déprimer en secret. De quoi la faire jurer que plus jamais elle ne ferait l’erreur de croire qu’ils pourraient rattraper un temps à jamais perdu dorénavant.

« T’as eu quoi comme cadeau ? » « Tu sais comme quoi ma mère ne voulait pas que j’aille au concert des Freaky Goblins cet été ? » « Faut dire le chanteur, il vient de sortir de rehab, j’ai lu ça dans le Sorcerer Mail. Overdose de dards de billywig il parait. » « Calomnies ! Ils ont dit ça mais en vrai il voulait juste se reposer, il a donné une interview exclusive à la radio qui niait ces terribles propos. » Daisy réprime un rire. « Du coup, tu vas au concert ? » « Ouais. » « Et bien moi j’ai mieux. » Fait-elle dans un sourire espiègle avant de courir vers sa table de chevet et de venir déposer entre les filles le petit écusson bronze et azur. « Préfète ? » « T’as buté Mary ? Ça se fait pas ! » La voilà outrée. « Je n’ai rien fait de la sorte ! Elle est partie figure-toi. » Les théories fusent toute abracadabrantes. « En tout cas, je n’ai pas encore demandé mais il me semble qu’on peut aussi faire des rondes avec des préfets d’autre maison ? J’ai tellement envie d’en faire avec Haley et Rosalie. » « Elles sont vraiment chouette. » « Trop. » « Elle s’habille un peu excentrique parfois quand même Haley, je veux dire les mitaines aux couleurs de l’automne… » « Tu ne peux pas enlever le côté Poufsouffle des Poufsouffle. C’est dans leur adn. »

La conversation va bon train, fluide, loin des explosions de voitures et des mauvais rêves. En s’approchant de la fenêtre, la buée de son souffle rend opaque la vision. Au loin, le lac gelée est un soleil terrestre, la réverbération aveuglante dans ce paysage hivernale. Elle dépose sur la vitre le bout de son doigt, y trace des volutes indécises. Elle est contente, la rentrée va prendre ses marques et si les premiers jours seront pénibles au travers des récits enthousiastes et familiaux de chacun, Daisy sait que l’année va débuter sur les chapeaux de roues. La silhouette longiligne de Noah apparait dans le jardin. Elle est pratiquement certaine qu’il a encore grandit. Elle va devoir lui interdire les bols de soupe durant les repas à venir. « Le lac est gelé, j’irai bien faire du patin. Vous me rejoindrez plus tard ? » Elle se tourne avant d’aller courir s’habiller. Quelque chose de chaud et de douillet. Ses plus épais collants et sa jupe en tartan de velours. Les cours n’ont pas encore repris, ils ont le week-end pour tous papillonner à leur guise et elle va probablement devoir consacrer quelques heures à sa nouvelle fonction de préfète. L’écusson brille sur le revers de sa cape épaisse et ses amies prennent congé afin de défaire leurs malles et se reposer un peu du voyage en train.

Le château reprend vie, lentement, doucement, à la manière d’une abeille paresseuse plongeant le nez tête première dans un tapis de pollen. Il éternue, se repose puis repart à la charge.

C’est pour ça qu’ils sont peu à sortir de la Grande Salle d’ailleurs. La plupart sont montés directement dans leurs chambres s’allonger un peu, raconter leurs vacances. Lui ne l’a pas fait. Peut-être qu’il avait faim. Il lui suffit d’entendre sa voix en bas des escaliers pour savoir qu’il n’est pas seul alors elle ralentit le pas, garde prés d’elle ses patins à glace en faisant mine d’y rajuster un lacet.
Durant les vacances, elle a parfois pensé à lui. Il n’est venu avec personne au bal et c’est incompréhensible. Ou peut-être que justement, cela confirme ce qu’elle croit : Maxwell est amoureux. Et sa dulcinée n’est pas venu ou alors pire, elle était déjà accompagnée. Un temps, elle s’est demandée s’il ne s’agissait pas de Mary. S’ils n’étaient pas en ménage et elle n’en aurait rien vu. Le départ précipitée et la panique du préfet collent mais ce dernier aurait fait un esclandre, non ? Peut-être pas. Elle ne le connait pas si bien que ça après tout. Elle connait les lignes sur sa peau mais rien de son cœur ni de ses pensées.

Elle se dit, en bonne petite peste, que ce ne doit pas être si intéressant que ça de toute manière.

« Bonne année Carter. » Elle descend enfin maintenant qu'elle a entendu les autres s'éloigner, le toise en haut des quelques marches qui les séparent. D’ordinaire, elle ne lui adresse jamais la parole en public. Evite scrupuleusement d'être dans son périmètre. Mais ils sont peu nombreux, Maxwell est seul – pour une fois, et il faut bien qu’elle se rappelle à lui d’une façon ou d’une autre.

Il est censé venir la voir n’est-ce pas ?

Elle le regarde un bref instant. Il a toujours fait l’effet d’un oasis même en plein hiver, la taille massive, la démarche liquide, les yeux trop bleu, les boucles trop blondes. On dirait une plage à lui tout seul. « Je vois que tu es habillé pour aller à un bal. » L’acide perle dans la remarque anodine. Il est de notoriété qu’au dernier, Maxwell n’a pas fait le moindre effort vestimentaire.


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