Retrouvailles

Le banquet de la rentrée avait apporté à Alice son lot de surprises. Certaines pas très bonnes, comme le discours du directeur, particulièrement édifiant. En tant que sang-mêlée, Alice se retrouvait entre deux. Elle n’était pas tenue de se comporter en bonne sang-pure, bien élevée, malgré la notoriété de sa famille maternelle. Mais n’étant pas née de moldus, même si celle qui l’avait élevée l’était, elle ne risquait pas non plus de subit les sorts peu enviables qu’on leur destinerait. Sa plus grosse inquiétude était l’idée qu’elle serait complètement impuissante face aux injustices que ses élèves subiraient. Pourtant, elle savait que c’était un fait.

Mais il y avait aussi de bonnes nouvelles. Elle avait eu la surprise d’apercevoir, à l’autre bout de la table, sa grande sœur de cœur de l’école, Lucy. Si elles ne s’étaient pas revues depuis que la jeune femme avait quitté l’école, Alice n’avait jamais oublié la jeune femme et ce qu’elle avait fait pour elle. Elle avait toujours été là pour s’occuper d’elle, pour lui conseiller une lecture ou la réconforter après un choc. La blonde avait été heureuse de la revoir, mais Lucy ne l’avait pas remarquée, au milieu de tout le tumulte de la rentrée, ce sur quoi elle ne lui en voulait pas.

Mais du coup, elle avait envie de lui faire la surprise comme elle avait été surprise elle-même. Elle s’était renseignée et avait appris qu’elle était la nouvelle bibliothécaire de l’école. C’était donc à cet endroit qu’elle avait le plus de chances de la trouver. Après sa journée de travail, elle se rendit à la bibliothèque de l’école, ce qui lui donna un peu de nostalgie au cœur. Elle avait passé des heures à cet endroit, petite, bouquinant ou étudiant selon les besoins du moment. Et elle n’avait pas manqué de sympathiser avec ceux qui avaient été responsables, les uns après les autres.

En entrant, elle se glissa entre les rayons pour retrouver celle qui l’avait si souvent consolée. Elle était en train de prendre des livres qu’on avait laissé traîner afin de les ranger. Alice la regarda un instant silencieusement, savourant le plaisir de la surprise qu’elle était sur le point de lui faire. A cet instant, elle tourna dans l’allée, devenant visible pour elle, à l’affut de qui avait ouvert la porte. Incrédule, elle l’appela par son nom et la jeune femme lui offrit un petit sourire en coin malicieux.

« Salut, Lucy ! »

Un instant plus tard, elles étaient dans les bras l’une de l’autre. Alice était tellement heureuse de la retrouver qu’elle ne put s’empêcher de rire aux éclats. Elle était tellement impatiente de savoir ce à quoi elle avait passé son temps depuis la dernière fois où elles s’étaient vues.

« Alors comment tu vas ? Qu’est-ce que tu as fait depuis toutes ces années ? Raconte-moi ! »

Elle était impatiente, car elle n’avait pas la moindre idée dans quel domaine la jeune femme s’était orientée et ce qui s’était passé par la suite.

Retrouvailles

La surprise qu’Alice avait fait à Lucy la faisait rire, mais la jeune femme mit un doigt sur ses lèvres, ses réflexes de bibliothécaire reprenant le dessus. Il ne semblait pas y avoir grand-monde que cela pouvait déranger, mais Lucy avait des habitudes et c’était pour ça qu’elle réagissait ainsi. Ca ne changeait pas le fait qu’elle était au bord des larmes, de joie de la retrouver, et Alice ne pouvait pas ne pas le remarquer. Elle était heureuse de lui avait fait plaisir et elle regretta un peu d’avoir fait trop de bruit à son goût, même si elle ne lui en voulait pas.

« Désolée », murmura-t-elle en la suivant jusqu’à son bureau.

Une fois dans le bureau, elle la regarda comme si elle n’en croyais pas ses yeux, et c’était peut-être le cas, d’ailleurs. Mais un immense sourire se dessina sur ses lèvres et elle avait les yeux qui brillaient quand Alice lui demanda des nouvelles et savoir ce qu’elle avait fait pendant toutes ces années où elles avaient été loin l’une de l’autre. Elle lui avait manqué, même si Alice n’y avait pas pensé tous les jours, mais elle prenait conscience, à-présent, de combien sa grande sœur de cœur lui avait manqué pendant toutes ces années sans se voir, où elle était loin.

Lucy lui apprit qu’elle avait essentiellement fait des études en tant que bibliothécaire, et qu’elle avait un peu voyagé en Europe pour compléter ses connaissances. Cela lui ressemblait bien. Elle avait toujours aimé apprendre et elle avait toujours cherché à multiplier ses sources. C’était bien pour ça qu’elle était faite pour faire sa vie dans les livres telle qu’elle le faisait maintenant. Alice ne la voyait nulle part plus à sa place que dans cette bibliothèque, au milieu des livres et au milieu de la connaissance, pour transmettre sa soif aux élèves. Et il était certain qu’il n’y avait personne de plus passionné pour cela.

« Tout à fait, par cœur. D’ailleurs, quand je vais dire à Maman que je t’ai revue, elle va absolument vouloir que tu viennes à la librairie ! »

Elle lui demanda évidemment de lui raconter tout ce qui s’était passé dans sa vie. Il n’y avait pas grand-chose de neuf. Mais pendant toutes ces années, elle n’avait globalement fait que suivre le chemin vers lequel elle s’était dirigée depuis toujours. Depuis qu’elle avait découvert l’Arithmancie, Alice avait suivi le chemin de sa passion, performant de plus en plus sur ce domaine précis. Elle avait intégré son champ de recherche et elle avait progressé dans ce domaine jusqu’à découvrir des propriétés magiques qui l’avaient fascinée. Et puis, elle n’avait pas supporté le chemin dans lequel les choses partaient. Et elle était devenue enseignante.

« J’ai continué dans l’Arithmancie. J’ai passé des années dans la recherche. J’ai découvert pas mal de choses passionnants. Les champs de recherche actuels sont tellement fascinants ! Ils sont en train de développer sur les propriétés magiques de nouveaux chiffres, par rapport à ceux qui sont connus, comme le 6. J’ai travaillé là-bas pendant des années, mais… disons que je ne me sentais plus à ma place dans ce laboratoire. »

Retrouvailles

Une fois passée la porte du bureau, il fut évident que l'enthousiasme d'Alice était totalement partagé. La directrice de Poufsouffle avait le sentiment d'avoir retrouvé une partie de la famille qu'elle s'était constituée au moment de ses années à Poudlard. Sa mère lui avait toujours dit que les amis qu'on se faisait dans sa jeunesse, on les gardait toute sa vie. Elle avait la preuve que, pour une partie d'entre eux au moins, c'était la vérité. Elle ne put s'empêcher de célébrer ces retrouvailles avec une de ses plus chères amies. Lucy était suffisamment précieuse à ses yeux pour qu'elle regrette ces années de silence où elles s'étaient oubliées.

Evidemment, elle ne put faire autrement que de mentionner sa mère pour qui Lucy, comme chacune et chacun des amis de sa fille, était comme son propre enfant. La bibliothécaire n'avez pas oublié la vieille dame qui traitait tout ce qui est entrait dans sa librairie comme des invités précieux. Elle demanda évidemment de ses nouvelles alors que Alice affirmait que Emilu serait enchantée de la revoir. C'était non seulement vrai, mais Alice était certaine que Lucy ne pourrait pas revenir à la librairie sans avoir aussitôt un monceau de gâteaux et de gourmandises à sa disposition. C'était comme ça que les choses fonctionnaient dans la famille Cooper.

« Toujours égale à elle-même, elle bondit de joie à chaque fois que je lui apporte quelque chose qui a un lien avec la magie, mais au fond, ce qui serait le plus magique pour elle, ce seraient des petits enfants et ce n'est pas demain la veille. »

Son amie n'était pas aussi passionnée qu'elle par ce domaine d'activité spécifique qu’était l’arithmancie, mais elle comprenait parfaitement que Alice ait voulu en faire son métier et, à aucun moment, elle ne lui aurait reproché ses choix de vie. Elle regrettait juste simplement que ces choix l’ait amenée à rester loin de certaines personnes qui étaient pourtant importantes pour elle. Mais il y avait des personnes qui étaient plus proches en distance et a qui elle n'avait pourtant pas parlé depuis à peu près les mêmes délais de temps.

« Effectivement je suis contente d'avoir pu suivre ma passion. mais ça ne veut pas dire que je suis fière de moi d'en avoir oublié de garder le contact avec mes amis les plus proches. Et toi te voilà donc prête à faire montre de tes talents et de ce que tu as appris dans le monde entier à Poudlard ? »

Pendant qu'elles discutaient, son amie avait mis à infuser du thé à la rose. Elle demanda à Alice s'il n'était pas exact quel lui ai fait goûter ce thé quelques années auparavant quand elles étaient plus jeunes. C'était effectivement le cas et la blonde s'en souvenait très bien, elle avait d'ailleurs beaucoup aimé la façon très spéciale donc sa chère Lucy préparait ce thé. Du coup, elle savait qu'elle prendrait plaisir à cette dégustation comme ça avait toujours été le cas jusque-là. Il n'y avait aucune raison que cela change avec les années.

« Effectivement et tu le prépares à merveille selon mon souvenir. De mon côté, il faut que je te fasse goûter le thé que Rowan m'a fait découvrir. Il est à la fleur de cerisier et il est délicieux. J'en bois presque tous les jours maintenant. »