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libre

Fouillant nerveusement dans son sac, Masha descendait les escaliers sans prêter une grande attention à ce qui l’entourait. Elle venait de faire un crochet par l’infirmerie après son dernier cours de l’après-midi afin de se réapprovisionner en potion en prévision de la pleine lune qui approchait. Comme chaque mois depuis plusieurs années maintenant, elle se devait de boire chaque semaine précédant cette fameuse lune la potion tue-loup préparée spécialement à son attention. Si elle s’était faite à cette routine, l’adolescente n’arrivait toujours pas à effacer le goût âpre et désagréable qui lui restait en bouche plusieurs heures durant après la consommation. Impossible d’en modifier la saveur sans en perdre l’efficacité aussi la Gryffondor s’était-elle initialement résignée. Ce ne fut qu’en milieu de deuxième année qu’elle constata que le fait de consommer de façon rapprochée à la prise de la potion un grand bol de soupe à l’ail extrêmement épicé lui permettait de ne pas garder le mauvais goût en bouche trop longtemps. Les effets de la potion ne semblaient pas diminués aussi avait-elle développé un certain rituel consistant à se rendre aux cuisines, à rencontrer les elfes de maison y travaillant et à récupérer des jarres de soupes qu’elle réchauffait à l’aide d’un sortilège basique dans son dortoir au moment de sa prise de potion. Lors de la confiscation des baguettes par l’ancienne directrice, Mrs Appleton, elle avait dû se contenter de boire la soupe froide et il fallait admettre que c’était bien moins bon.

Continuant de descendre les escaliers, la brune bifurqua à droite une fois arrivée dans le hall afin de prendre la direction du sous-sol où se trouvaient les cuisines. Elle croisa un groupe de deuxièmes années qui venaient de terminer un cours de potions et elle les dépassa d’un pas rapide afin de ne pas perdre de temps. Les elfes avaient l’habitude de ses petites commandes mensuelles et ne s’en formalisaient jamais, trop contents de rendre service. Avec le temps, Masha avait fini par retenir une grande partie des noms des petits travailleurs ; Petsy, Varrey, Wookey, Geely… Elle s’entendait globalement bien avec toutes ces petites créatures à la voix aigüe et aux oreilles démesurées qui l’amusaient avec leurs manières cérémonieuses et exagérées. L’avantage non négligeable qu’elle avait découvert concernant les elfes était leur véritable efficacité et leur incroyable discrétion. Elle n’attendait jamais plus de vingt minutes la confection de sa soupe et les elfes n’avaient jamais parlé de ses petites visites à qui que ce soit.

Passant devant des tableaux représentant diverses victuailles, Masha releva le nez une fois arrivée face à celui représentant l’immense coupe en argent remplie de fruits. Depuis le temps, il commençait à lui être presque aussi familier que le tableau de la Grosse Dame permettant l’entrée dans sa salle commune ! La jeune fille chatouilla la grosse poire verte qui gloussa comme à chaque fois avant de se transformer en poignée de porte. Poussant cette dernière, Masha pénétra dans les cuisines où l’odeur de multiples mets lui parvint instantanément aux narines. Elle détecta immédiatement l’odeur d’un rôti à peine cuit probablement en train d’être préparé dans un coin et l’eau lui vint à la bouche. Comme à chaque fois que la pleine lune approchait, ses sens semblaient se décupler et ses envies primaires gagner en intensité. Elle secoua la tête et repoussa dans un coin de son esprit l’idée de demander une part de viande aux elfes au passage. La rouge et or s’avança dans la cuisine et croisa le regard de Wookey, l’une des elfes qu’elle croisait le plus souvent. Cette dernière, vêtue d’un chapeau en laine signe d’affranchissement s’inclina bien bas devant Masha.

« Miss Clark ! pépia-t-elle de sa voix haut perchée qui vrilla les oreilles de la Gryffondor, c’est pour la soupe ? »

Après avoir salué l’elfe à son tour, Masha lui répondit par l’affirmative. Elle échangea quelques banalités avec Wookey, qui était apparemment chargé de la supervision des desserts aujourd’hui, puis céda aux demandes pressantes des autres elfes en s’asseyant sur un tabouret qu’il venait d’apporter pour elle. Elle accepta également le verre d’eau fraîche qu’ils insistèrent pour lui offrir et continua de discuter une dizaine de minutes avec l’elfe. Wookey retourna ensuite à ses occupations tandis que Masha terminait son verre d’eau, laissant son regard traîner autour d’elle.

Au bout de la vingtaine de minutes habituelles, deux elfes revinrent en portant chacun une grande bouteille contenant la précieuse soupe. La Gryffondor les remercia chaleureusement avant de ranger son précieux en-cas dans son sac en cuir. Elle fit un signe de la main à Wookey, qui fourrait des choux à la crème et quitta les lieux en remettant son sac sur son épaule. À peine eut-elle franchi la porte des cuisines qu’elle manqua de trébucher : elle se retrouvait quasiment nez-à-nez avec une silhouette qui passait au même moment dans le couloir menant aux cuisines. Instinctivement, Masha resserra discrètement son emprise sur son sac en vrillant le regard de son futur interlocuteur. Elle avait parfaitement le droit d’être ici à cette heure-ci – il était encore tôt et les cuisines n’étaient pas un lieu interdit – néanmoins elle n’aimait pas trop lorsque quelque chose qui touchait à sa lycanthropie risquait d’être mis sous les feux de la rampe. La porte se referma dans un grincement à peine audible et la poire refit son apparition dans le tableau en poussant un soupir bruyant. Le passage fut à nouveau masqué dans le mur tandis que l’écho des conversations dans le hall d’entrée résonnait dans le couloir des cuisines.

« Bonsoir… » lâcha-t-elle d’un ton neutre en adoptant une posture plus décontractée. Elle ne risquait rien. Personne ne pouvait faire le lien.

Les bruits en provenance du hall s’estompèrent doucement et bientôt il ne persista que quelques sons de voix qui paraissaient s’éloigner petit à petit.

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La soirée risquait d'être longue et peu amusante, à n'en pas douter, mais le professeur de DCFM n'était pas vraiment du genre à plaisanter quant il s'agissait des devoirs qu'elle donnait. Et là où certains aimaient jouer avec le feu en bâclant leur devoir, hors de question que je suive leur exemple. A n'en pas douter que je ne perdrais pas la vie pour si peu, mais je n'aspirais pas plus à perdre sa potentielle estime pour moi, même si je n'étais pas réellement sûre qu'elle existait vraiment. Dans le doute, j'aime à croire qu'il vaille mieux jouer la prudence. Et puis je n'ai aucune envie d'avoir une mauvaise note qui donnerait du grain à moudre à ma mère et lui donnerait l'occasion de me "serrer la vis" sous prétexte que les libertés acquises cette été, à cause de mon père, sont les conséquences directes de la chute désastreuse de mes notes et ce, même s'il ne s'agit que d'une seule note. J'ignore si j'exagère ou dramatise pour rien mais je connais ma mère et je sais qu'elle ne ratera pas une occasion de faire encore des reproches à mon père quant à son laxisme et son envie de me laisser "grandir trop vite". Selon elle, j'ai besoin d'un cadre solide sur lequel m'appuyer pour grandir et que j'aurai largement le temps et l'occasion de m'amuser après mes études. Si tant et si bien qu'elle sache réellement ce que "s'amuser" veuille dire. Selon mon père, elle n'a pas toujours aussi dure et il fut un temps où elle n'était pas la dernière pour se laisser aller et faire la fête, mais il faut croire que la pression induite par son travail et ses responsabilités et ses attentes à mon égare ont eu raison de sa joie de vivre et son exubérance. Peut-être qu'en mon absence, elle se laisse un peu plus aller à vivre, mais ce qui est sûre c'est que quand je suis là, elle est fermée à toute forme d'amusement, c'est d'une tristesse.

Bref, tout ça pour dire que j'ai du pain sur la planche et qu'il vaut mieux que je me mette dès ce soir à travailler si je veux pouvoir rendre un devoir qui tient la route au professeur de DCFM. J'ai quelques petites idées sur la façon dont je veux orienter mon devoir et j'ai peur qu'en tardant trop à l'écrire, je perde ce que j'avais en tête. Et puis Noah est de garde ce soir, autant profiter de son absence pour travailler un peu, je réserve mes soirées chill quand il est là. Il est certes encore tôt pour envisager d'aller chercher à manger mais je me connais, quand je suis prise dans un devoir, j'ai du mal à décrocher et je vais certainement perdre la notion du temps. Il sera trop tard pour aller manger dans la Grande Salle après la bibliothèque et je n'aspire pas réellement à traîner dans les couloirs du château après le couvre feu. Déjà que je ne suis pas du genre à aimer zoner en dehors de mon dortoir quand on n'a pas le droit, mais plus encore avec leurs histoires de brigade. On a déjà suffisamment à faire avec les professeurs et les préfets, le nouveau directeur en rajoute une couche avec sa brigade et les tableaux. J'ai l'impression qu'on ne peut plus mettre un pied hors de nos salles communes sans être épiés de toute part, c'est vraiment désagréable. Au final il n'y a bien que dehors, loin des murs de Poudlard qu'on peut réellement se sentir bien, libre de ses mouvements mais les beaux jours raccourcissent et vont bientôt laisser place à l'hiver et au froid. Je me dirige donc d'un pas aérien vers les cuisines. Je sais que les elfes ont autre chose à faire que de faire des petits plateaux repas aux élèves mais c'est vraiment un cas exceptionnel, j'espère qu'ils le comprendront.

Mais j'ai à peine le temps de franchir le tableau qui se trouve au sous-sol du château que je manque de heurter une personne qui sortait des cuisines. “Bonsoir !” Répondis-je à la personne qui se trouvait en face de moi. Je mis quelques instants avant de reconnaître Masha. On ne peut pas réellement dire que la luminosité état optimum dans ce couloir, surtout depuis que le tableau s'était refermé derrière moi. Je ne peux pas réellement dire que je connaisse particulièrement cette fille. Je sais comment elle s'appelle, je sais qu'elle est en 4ème année à Gryffondor mais mes connaissances à son égare s'arrêtent là ! Nous ne sommes ni de la même année, ni de la même maison, les occasions de se croiser pour faire vraiment connaissance restent assez rares. Sur le coup, j'eus vraiment l'impression que cette fille avait l'air sur ses gardes, comme si elle cachait quelque chose, mais son attitude, la seconde suivante, démontra que je me montais la tête toute seule. Je mis dans cette impression uniquement sur le fait de la surprise, elle ne devait pas s'attendre à voir quelqu'un débarquer ici, ce qui était totalement normal. “Tu ... es venue chercher quelque chose à grignoter ? ... Ils sont de bonne humeur ?” J'ignore pourquoi elle est là mais c'est bien souvent pour ça que les gens viennent rôder dans les cuisines. Avant ou après les repas, les élèves viennent chercher quelques douceurs pour se caler une faim. Tout ce que j'espérais de mon côté, c'était qu'ils soient dans de bonnes conditions pour me préparer un ou deux sandwichs à emporter avec moi ... et que le bibliothécaire accepte que je les mange en travaillant, quitte à prendre cinq minutes de pose pour prendre l'air au besoin.

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Confort food is self care

Peut-importait par quelle bout on attrapait cette journée pour Niamh ça se résumait a une chose : iel avait mal. Les douleurs chroniques dans ses poignets l'avaient harcelé toute la journée et iel sentait a présent qu'il était temps de capituler.Ses devoirs étaient déjà bien avancés alors le mieux était encore de prendre un maximum de repos en espérant que les jours qui suivraient trouveraient sa fibromyalgie plus clémente envers l'adolescent.e.

Mais la perspective d'allait se coucher le ventre vide hantait Niamh. "Première règle d'un.e malade chronique : évites de sauter des repas, ton corps a besoin de fuel pour guérir". Ça semblait être juste du bon sens mais prendre soin de soi, ça passait aussi par l'alimentation. Pour Niamh comme pour les autres.

Aussi iel prit la décision, en sortant de son dernier cours d'aller au lieu que tout bon Poufsouffle se devait de connaitre : les cuisines du Château. Niamh devait avouer les avoir déjà arpentes de long en large, des après midi comme celle-ci ou la douleur était plus forte qu'ellui. L’élève passa par sa salle commune, déposant son sac dans le dortoir faisant un geste de salut envers ses condisciples avant de ressortir et de prendre le chemin, bien court, qui menait aux cuisines, refuges des ventres vides et des cœurs brisés.

Le.a Pouffsouffle fut bien surpris.e de croiser dans le couloir peu éclairé, deux élèves déjà en conversation. Iel reconnut Winchester, de son année et qui suivait les mêmes options qu'ellui mais pas la Gryffondor qui bloquait présentement, sans le vouloir, l’accès au lieu tant convoité.

Submergé.e par une vague de timidité et soudain anxieux.se Niamh souffla a son tour : - Bonsoir

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daria, niamh et pop's prevoient un casse dalle

Toujours quelque peu surprise de rencontrer quelqu’un dans ce coin si peu fréquenté de l’école, il fallut quelques secondes à la Gryffondor afin de se recomposer un visage neutre. Elle n’aimait pas l’idée de tomber sur un de ses condisciples tandis qu’elle allait refaire ses stocks de soupe, néanmoins elle ne voyait pas comment cela pouvait sonner suspicieux aux oreilles de Daria. Car, c’était sur elle que Masha venait de tomber : Daria Winchester, une bonne amie de Noah. Elles n’avaient jamais vraiment eu l’occasion de traîner ensemble même si la Serdaigle était bien plus qu’une simple camarade de dortoir pour Noah mais le fait que ce dernier l’apprécie était suffisant pour la brune. Même si elle ne la connaissait pas, elle n’était pas un danger pour elle et elle allait pouvoir se détendre. Après tout, l’autre jeune fille semblait, elle aussi, se rendre ni vu ni connu aux cuisines afin de se réapprovisionner en Masha-ne-savait-quoi… La situation était donc plutôt équilibrée.

Effaçant un pli imaginaire de son uniforme le temps de trouver quoi dire, Masha fut prise de court par l’amie de Noah qui l’interrogea sur la raison de sa présence dans les cuisines puis sur l’humeur des elfes. Ce dernier commentaire arracha un sourire à la jeune fille ; elle avait déjà eu l’occasion de tomber sur des elfes mal lunés et devait bien admettre que ce ne fut pas un moment agréable… Une sombre histoire de Peeves ayant semé la zizanie dans les cuisines alors que l’heure de la cérémonie de la répartition – et donc du banquet de début d’année – approchait à grands pas. L’esprit frappeur s’était apparemment amusé à renverser tous les mets préparés en prévision du repas par les elfes, obligeant ces derniers à nettoyer l’ensemble des cuisines avant de se remettre aux fourneaux en catastrophe. Ce souvenir étira le sourire de Masha qui croisa le regard de son interlocutrice :

« Oui j’ai prévu de réviser tard ce soir, mentit la Gryffondor avec un naturel déconcertant, je voulais des provisions pour tenir une fois là-haut. »

Elle désigna d’un geste du menton les étages supérieurs où se trouvait la salle commune des rouges et or. D’un certain côté, elle ne mentait pas complètement : la soupe entrait bel et bien dans son programme de la soirée et en était même une des fournitures essentielles.

« Et oui t’en fais pas, ils sont dans un bon mood. » ajouta-t-elle en faisant référence aux elfes.

Son sac glissa de son épaule et elle le remonta d’un geste vif. Maintenant qu’elle se trouvait là, plantée face à Daria qui avait lancé la conversation dans ce couloir obscur elle ne se voyait pas déguerpir à la première occasion. Surtout que, sur tous les élèves du collège de sorcellerie il s’agissait sûrement d’une des rencontres la moins désagréable possible. Si Noah faisait suffisamment confiance à Daria pour la qualifier d’amie, il n’y avait clairement aucune raison de se montrer farouche en sa compagnie.

« Toi aussi tu viens grappiller deux-trois trucs ? » lança maladroitement la jeune fille dans une tentative de relancer la conversation.

Question plutôt idiote : que pouvait-elle faire d’autre, sinon ? Surtout après sa question concernant l’humeur des elfes… La brune se doutait bien qu’un élève normalement constitué ne se rendrait pas au sein des cuisines de l’école pour autre chose qu’y quémander de la nourriture… À moins que Daria soit tout simplement une grande amie des elfes de maison. Il fallait bien admettre que certains d’entre eux avaient ce petit côté presque attachant qui donnait envie de s’intéresser à eux… Mais bon, la raison la plus logique – et la plus probable – était que la Serdaigle était venue quémander, tout comme elle, de quoi grignoter en dehors des repas prévus par l’école. Après tout, depuis ces escapades mensuelles en direction des cuisines, ce n’était pas la première fois que Masha tombait sur un autre élève venu subtiliser des choses à manger. La plupart du temps, elle tombait sur les préfets occupés à passer commande concernant une soirée organisée pour leur maison. De temps à autre, il s’agissait des capitaines ou simple autre joueur de Quidditch venus récupérer de quoi nourrir leurs supporters après une victoire et en prévision d’une petite fête dans la salle commune. En bref, elles n’étaient sûrement pas les seules à venir de temps à autre profiter des services des elfes de maison.

S’apprêtant à poser une nouvelle question à Daria, un bruissement de cape lui parvint aux oreilles, la figeant net. Masha pivota et plissa les yeux, discernant dans la pénombre du couloir une nouvelle silhouette qui avançait vers elles. Interdite, elle fixa le nouvel arrivant sans dire un mot. Toute l’école s’était donc donné rendez-vous dans les cuisines pile le soir où elle renflouait son stock de soupe ? Par tous le saints… Redressant la tête, elle croisa le regard du Poufsouffle et tenta de mettre un nom sur son visage avec difficulté. Niamh quelque chose… Un ou deux ans de plus qu’elle tout au mieux, Masha n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec Niamh auparavant et aurait probablement préféré que ceci ait lieu à une autre occasion. La soupe semblait peser de plus en plus lourd sur l’épaule de la Gryffondor à mesure que le temps passait.

« Salut, répondit-elle en s’adossant au mur frais du couloir, décidément tout le monde s’est donné le mot pour dévaliser les cuisines ce soir ! »

Une pointe d’humour était perceptible dans ses propos tandis qu’elle posait son sac en cuir à ses pieds. Il fallait se faire une raison : elle ne remonterait pas aussi vite que prévu dans la tour des Gryffondors !

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Je ne m'attendais pas réellement à croiser quelqu'un ici, même si en soit les probabilités que cela arrivent sont loin d'être minimes. Des élèves qui ont des petits creux un peu avant ou un peu après les repas, c'est assez courant, il faut bien l'avouer, mais de là à m'attendre à rencontrer quelqu'un dans ce couloir, il ne faut pas exagérer. Suis-je heureuse que ce soit Masha ? Je ne saurai le dire. Je n'ai strictement rien contre cette fille et je suis toujours heureuse d'avoir l'occasion de parler à de nouvelles personnes, mais en ce début d'année, j'aurai tout autant apprécié croiser le chemin d'Hilary ou de Rosalie, pour ne citer qu'elles. Gardant pour moi cette réflexion, je reste égale à moi-même en lui offrant un beau sourire. Je suis connue pour être une personne joviale, souriante et toujours pleine d'énergie. Je sais que parfois ma joie de vivre en dérange certains, mais qu'importe, je ne changerais pas pour leur faire plaisir. Surtout qu'avec cette rentrée, de nombreuses têtes ont disparu, dont certaines qui prenaient un peu trop plaisir à vouloir m'ôter mon sourire. D'ailleurs, à la pensée des personnes absentes, je ne peux m'empêcher de ressentir un petit pincement au coeur en repensant à Faust. Certes, il était certainement loin d'être un garçon gentil ou fréquentable, mais je ne pouvais m'empêcher de fondre quand il posait son regard azuré sur moi ou qu'il m'offrait un sourire aussi charmeur qu'un brin carnassier. Je ne m'attendais pas à ce qu'il disparaisse aussi vite et je dois bien avouer que j'aurai adoré qu'il cherche à me joindre, d'une façon ou d'une autre, pour me donner des nouvelles et garder contacte avec moi. Evidemment, il était clairement loin d'être ce genre de personne mais que voulez-vous, je ne peux m'empêcher d'être pathétiquement romantique, vivant inlassablement dans un rêve éveillé. Je ne suis pas une princesse, il n'était pas un prince et jamais ça ne finira en happy ending entre nous.

Mais revenons-en à Masha et oublions pour un temps Faust. Elle m'explique qu'elle est venue dans les cuisines pour se préparer, comme moi, un plateau repas pour ce soir. Visiblement, sa soirée sera aussi studieuse que la mienne et il est bien dommage qu'elle opte pour sa salle commune, plutôt que la bibliothèque, sinon nous aurions pu nous soutenir en étudiant ensemble. Même si nous ne sommes pas dans la même année et que nous ne travaillons pas sur les mêmes matières, il est toujours plus agréable de pouvoir étudier ou travailler en groupe, histoire de se motiver un peu et faire quelques coupures nécessaires et revigorantes. Elle me rassure ensuite en m'expliquant qu'ils sont dans un bon mood aujourd'hui, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, je me sens un peu moins nerveuse à aller les déranger dans ces conditions “Ah parfait ! Cela m'aurait vraiment embêter d'aller les déranger s'il était en plein rush ou s'ils passaient une mauvaise journée, mais s'ils sont de bonne humeur, c'est plutôt encourageant !” Evidemment, cela ne signifie pas pour autant qu'ils ne sont pas en plein rush, mais l'idée qu'ils soient dans de bonnes dispositions pour quelques demandes particulières me rassure un peu. Après, rien ne m'assure qu'ils accepteront de me faire quelque chose à emporter, mais l'espoir fait vivre, n'est-ce pas ? Masha me retourne la question et je hoche la tête en souriant “Oui, moi aussi j'ai prévu d'aller travailler un peu ce soir. Le professeur de DCFM nous a donné un devoir à faire et tu la connais, elle n'est pas du genre à plaisanter sur la qualité de notre travail, je ne veux pas la décevoir, plus vite je m'y mettrais et mieux ça vaudra !” Répliquais-je. J'ignore si le professeur Thorstein n'effraie que moi mais clairement je ne cache pas mon ressentie à son égare auprès de Masha. J'ai beaucoup de qualités mais le courage n'en fait pas réellement partie, raison pour laquelle je suis à Serdaigle et non à Gryffondor j'imagine ! “D'ailleurs si tu veux un peu de compagnie pour travailler, je serais à la bibliothèque ... si jamais...” Je ne peux pas m'empêcher de lui proposer de me rejoindre, même si ça reste un peu hésitant. Evidemment, ce n'est pas que je ne veux pas qu'elle vienne, bien au contraire, mais je ne voudrais pas qu'elle s'en sente obligée, raison pour laquelle je lui laisse clairement la possibilité de décliner ma proposition si elle le souhaite.

J'entends le tableau s'ouvrir de nouveau derrière moi et il me faut quelques instants pour reconnaître Niamh, une fille de Poufsouffle qui se trouve être dans ma promotion. Une nouvelle fois j'accueille la nouvelle arrivée avec le sourire, trouvant amusant de voir notre duo devenir un trio. J'ignore si les filles trouvent la situation cocasses ou amusantes mais moi j'aime bien. C'est d'ailleurs ce que j'apprécie ici, à Poudlard, c'est que parfois le hasard te fait vivre de drôle de situations. Jamais je n'aurai imaginé me retrouver avec Masha et Niamh quelque part dans le château. “Bonsoir Niamh !” Répliquais-je avant de m'attarder quelques secondes sur les traits de son visage. Est-ce encore un tour de mon esprit ou a-t-elle l'air fatiguée ? Je ne peux m'empêcher de lui demander “Ca va ? Tu as l'air .... fatiguée !” Pour être totalement honnête, je n'avais pas fait attention au cours de la journée, mais maintenant que je me retrouve à ses côtés, je constate que quelque chose cloche, sans réellement comprendre quoi. Je me tourne vers Masha et sourit de bon coeur à sa phrase, hochant la tête pour confirmer ses propos. “C'est le nouveau lieu à la mode pour faire des rencontres !” Répliquais-je amusée.

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Niamh hocha la tète aux paroles de la Gryffondor et, se laissant aller a la bonne humeur ambiante, laissa un sourire serein orner ses lèvres. Vu sa compagnie, personne ici ne semblait prompt a le.a juger pour son escapade prévu dans les cuisines. Ce qui était rassurant au vu de la nouvelle ambiance suspicieuse qui régnait sur le château. L'adolescent.e espérait vraiment qu'il ne lui serai pas reproché plus tard d'avoir fait un détour par les cuisines pour s'y restaurer alors qu'iel était dans le besoin.

Iel se frotta machinalement les poignets ou la douleur était toujours bien présente, comme une vieille amie qui lui collait aux basques. Une véritable rivale qui apparaissait toujours au pire moment. L'inflammation semblait remonter dans le bras et flambait a présent au niveau des coudes. Niamh songea a passer a l'infirmerie pour prendre une potion anti-douleur, voir même peut-être un traitement plus fort. Peut-être que les sorciers avaient un traitement de fond pour ce genre de choses. Iel n'avait jamais rien trouvé en cherchant dans les livres, mais même les amateur.rices de bouquins pouvaient se tromper.

Iel fut sortie de ses réflexions par Daria qui lui posait, sans ambages, des questions sur son état. Niamh sentit sa bonne humeur se dissiper et se balança d'un pied sur l'autre, embarrassé.e. Iel ne voulait pas partager son fardeau avec ses camarades surtout si, comme iel le pensait, rien ne pouvait être fait. Pour autant iel n'avait pas l'air de bien donner le change et Niamh n’était pas exactement connu a Poudlard pour sa sante de fer. Soupirant iel dit en direction de Daria d'une voix qu'ellui espérait convaincante:

-- Bonsoir Daria. Je ne veux pas que tu t’inquiètes, c'est juste quelque chose qui m'arrive régulièrement, la fatigue des cours, tout ça.

Iel se remit a sourire, voulant persuader sa camarade Serdaigle de ne pas chercher plus loin. Niamh répondit ensuite a la Gryffondor d'un ton qu'iel voulait enjoué :

- Salut je ne pense pas que l'on ai été présentées. Je suis Niamh Bohannon et tu es ? Et oui il semblerait que les cuisines soient une destination populaire ce soir. Je suppose que vous êtes la pour les mêmes raisons que moi.

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Au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient dans ce couloir sombre des sous-sols, Masha parvenait à se détendre. Certes, elle aurait préféré ne croiser personne en cette fin d’après-midi mais Daria lui était plutôt sympathique au final. Elle avait un visage souriant et les traits détendus, de quoi mettre n’importe qui en confiance. Et puis, une fois encore, ce n’était pas comme si Masha lui était tombée dessus en se rendant à l’infirmerie afin de récupérer son stock de potion tue-loup. Plus difficile d’inventer un mensonge crédible dans ce genre de situation. Se rendre dans les cuisines en fin de journée était quelque chose des plus banales et des moins soupçonnables en comparaison avec certaines de ses autres activités en fin de compte… Et puis, une fois encore, Daria était une bonne amie de Noah… Qu’avait-elle donc à craindre à passer un peu de temps avec elle ? Sûrement pas grand-chose. Une fois les banalités échangées à propos de la raison de leur présence dans ce coin de Poudlard – que pouvaient-elles faire d’autres que venir quémander des encas aux elfes dans les cuisines après tout ? – Daria questionna la rouge et or sur l’humeur des cuisiniers de l’école. En effet difficile de faire irruption comme si de rien n’était au beau milieu d’une armée d’elfes de maison en plein coup de feu pour quémander deux trois douceurs ! Même s’ils étaient extrêmement respectueux vis-à-vis des élèves de l’école, les petites créatures savaient très bien montrer leur agacement.

« Oui t’en fais pas, rien à dire de ce côté-là. Je les ai même vu commencer à préparer des choux à la crème, si jamais t’aimes ça… » lança-t-elle sur le ton de la confidence à Daria.

De son côté – et surtout depuis sa transformation – Masha avait une nette préférence pour le salé. Ses sens s’étant légèrement modifiés, elle avait du mal avec les odeurs sucrées et entêtantes de certains desserts et préféraient les mets plus primaires et classiques. Elle avait rencontré le même désagrément concernant les parfums ; certaines senteurs lui étaient plus que désagréables et il lui arrivait de terminer un cours avec un mal de crâne pas possible à cause d’une voisine de table s’étant un peu trop lâché en se pomponnant le matin…

Le commentaire de Daria sur le professeur Thorstein étira les lèvres de la Gryffondor en un mince sourire compatissant. En effet, leur professeur de défense contre les forces du mal n’était pas connue pour sa magnanimité… Mieux valait donc s’atteler au travail à la moindre opportunité pour ne pas risquer de se retrouver dans une situation désagréable !

« Je comprends, comme tu dis mieux vaut ne pas laisser traîner… Plus vite commencé plus vite terminé va ! Ça porte sur quoi ? » demanda-t-elle tant par politesse que par réel intérêt.

La jeune fille semblait plutôt apeurée par la personnalité du professeur Thorstein et Masha ne pouvait pas lui en vouloir… Leur enseignante dégageait une sorte de prestance qui inspirait tant le respect que la frayeur et peu d’élèves se risquaient à la contrarier.

La proposition de Daria aussi soudaine qu’inattendue surprit Masha qui ne répondit pas tout de suite. Elle n’avait pas vraiment prévu d’aller travailler dans la salle commune : elle devait surtout rentrer boire sa potion avant minuit accompagné de sa précieuse soupe afin de faire passer le goût et ensuite… Elle n’avait pas vraiment de plan. Mais en soi, les devoirs de début d’année commençaient à s’accumuler et commencer à abattre le travail ce soir plutôt que ce week-end n’était pas une mauvaise idée. Elle ne connaissait pas Daria et avait tendance à se méfier des étrangers de façon presque pathologique néanmoins le fait qu’elle soit une amie proche de Noah changeait la donne… Ses expériences passées – à savoir, renouer avec sa famille moldue – lui avait permis de prendre conscience de l’importance d’être bien entourée. Sa condition de loup-garou ne changerait jamais, elle allait devoir vivre avec ça toute sa vie durant. Néanmoins, ses rencontres, ses relations, ses amitiés… Elle en était l’unique responsable. Et s’isoler des autres ne lui permettraient pas de passer outre ce sentiment d’injustice et de rage qui la prenait à chaque fois qu’elle repensait à cette nuit de juillet où tout avait basculé.

« Écoute, pourquoi pas, répondit-elle après quelques secondes de réflexion d’un ton étonné mais jovial, je passerai juste récupérer mes devoirs dans la tour de Gryffondor. Merci pour la proposition ! »

Et prendre ma potion se rajouta-t-elle à elle-même. Inutile de se mettre en difficulté concernant la prochaine lune… Il faudrait qu’elle pense à raconter à Noah cette escapade incongrue !

Tandis qu’elle s’apprêtait à relancer la discussion, les deux filles furent rejointes par un autre élève de cinquième année. Apparemment les deux autres se connaissaient déjà et Masha détailla plus en profondeur le visage de Niamh en entendant la Serdaigle lui demander d’un ton poliment inquiet des informations quant à son état de fatigue. En effet, les traits de Niamh étaient tirés et son teint particulièrement pâle. Sa réponse assura que tout ceci était dû à la reprise des cours et au rythme scolaire et Masha laissa son regard traîner quelques instants supplémentaires sur son visage.

« Moi c’est Masha, répondit-elle une fois la présentation de Niamh terminée, je suis à Gryffondor en quatrième année. Et apparemment une adepte des cuisines en fin de journée. Faudrait penser à monter un groupe, genre « les dalleux de Poudlard » ! »

En effet inutile de questionner la Poufsouffle quant à sa présence en ces lieux : il était fort probable que l’envie d’un petit casse-croûte en soi la raison principale… Les elfes allaient être forts surpris du taux d’affluence des cuisines ce soir-là ! Peut-être qu’il le resterait même pas de petits choux fourrés pour le dîner de ce soir à ce rythme-là.

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Que va penser Noah de cette rencontre hasardeuse ? Heureux ? Surpris ? Amusé ? Déçu de ne pas avoir été là ? Je ne saurai le dire. Je sais qu'ils sont proches tous les deux mais j'ignore à quel point, ni même comment ils se sont rencontré. Je n'ai jamais posé la question et je crois qu'au fond, je n'ai pas réellement envie de savoir. Si je creuse un peu derrière ce désintérêt, je pense sans trop de mal que je pourrais y voir une pointe de jalousie. Non pas que ça me dérange réellement qu'ils s'apprécient, c'est même une excellente chose pour Noah, surtout avec ce qu'il s'est passé avec son frère. Non je crois que c'est plutôt une sorte de peur irrationnelle qu'il me remplace par elle. Evidemment, c'est stupide, il peut nous apprécier toutes les deux sans avoir à en choisir une en particulier, mais que voulez-vous, c'est plus fort que moi. J'aime le lien qui nous uni, je tiens vraiment à lui et je n'ai aucune envie de devoir céder ma place à une autre. Fort heureusement que je ne suis pas du genre véhémente, je ne ferais jamais rien pour gâcher leur amitié, voire même je me dis que c'est peut-être une excellente chose qu'on se soit rencontrées. On se connaît bien mal toutes les deux, peut-être qu'en discutant avec elle je découvrirai pourquoi Noah l'apprécie autant et, c'est-on jamais, la compterai au final parmi mes amies. En attendant que ça arrive, je me concentre sur la discussion qu'il y a en cours et en apprenant que les elfes étaient en train de préparer des desserts, je ne peux m'empêcher d'avoir les yeux brillants de désir, un peu trop gourmande pour mon propre bien. “Des choux à la crème .... mon pécher mignon !!” Répliquais-je avec gourmandise. Un de mes multiples pécher mignons devrais-je dire si je voulais être exacte. Car oui, j'ai une trop grande passion pour tout ce qui est sucré et si je pouvais passer mes journées à engloutir des pâtisseries, je serais la plus heureuse du monde. Mais la danse et le surpoids ne faisant pas bon ménage, je m'en abstiens.

La discussion dériva sur le professeur Thorstein et comment vous dire que parler d'elle à l'art de me couper l'appétit instantanément ? Elle ne m'a jamais vraiment fait quoi que ce soit de mal, cela va s'en dire, mais c'est un tout chez elle. Elle m'impressionne autant qu'elle me fait peur. Elle dégage vraiment quelque chose, ne laissant personne indifférent. Qu'on l'aime ou qu'on la déteste, elle laisse forcément une souvenir impérissable aux gens qu'elle croise. Parfois je me dis que j'aimerai être aussi forte qu'elle, mais si c'est au détriment de ma douceur et de ma joie de vivre, je ne suis pas sûre d'y tenir tant que ça. “Sur Stupefix et Protego, pour nous préparer à notre prochain cours qui portera sur le sujet.” Répondis-je à Masha. En soit l'idée était loin d'être mauvaise, elle s'assure qu'on est un minimum de base sur le sujet pour approfondir au mieux nos connaissances et passer peut-être plus vite à la pratique. J'enchaine en lui proposant de se joindre à moi à la bibliothèque pour travailler, plutôt que d'aller le faire, potentiellement seule, dans sa salle commune. Après un instant de réflexion, elle finit par accepter mon offre, pour mon plus grand étonnement, mais surtout mon plus grand plaisir. J'ai proposé ça un peu comme ça, sans trop savoir sur quel pied danser avec elle, mais je suis ravie de voir qu'elle a fini par accepter mon offre. Voilà une belle occasion d'apprendre un peu plus à la connaître. “C'est vrai ? C'est trop cool ! Ravie que tu l'acceptes !” Répliquais-je avec joie. Je me contrôle pour éviter de sautiller sur place en tapant des mains, comme je serais capable de le faire pour exprimer ma joie. Je fais de gros efforts en ce moment pour ne pas passer pour une fille chiante, croyez le bien, mais j'en crève d'envie. Mais ne lui faisons pas peur trop vite, sinon elle ne viendra plus !

Nous accueillons au sein de notre petit groupe improvisé un nouveau membre. Niamh est une jeune fille assez discrète, je dois bien l'avouer et je me dis que le hasard fait vraiment bien les choses car avec elle non plus je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de discuter. Je m'attarde sur ses traits tirés et je m'inquiète de sa santé, me demandant si c'est de la simple fatigue passagère ou si c'est plus grave. Elle tente de me rassurer en prétendant que ça lui arrive souvent et que ce n'est que le fait des cours. Il est vrai que la rentrée est assez récente et qu'après deux mois de vacances, ça peut faire un peu bizarre de retourner en cours et retrouver un rythme. Je lui offre un sourire chaleureux et compatissant. “Je comprends, c'est vrai que la rentrée peut-être parfois bien fatigante. Repose toi surtout, c'est loin d'être fini !” Répliquais-je en essayant de lui offrir tout l'encouragement dont je suis capable. Un peu de fatigue n'a jamais tué personne, il fallait juste qu'elle prenne le rythme, qu'elle dorme bien la nuit et d'ici quelques jours ou semaines, elle irait beaucoup mieux, je l'espérais en tout cas sincèrement pour elle. Je laissais les deux filles se présentaient et amusée par la proposition de nom de groupe de Masha, je répliquais à mon tour “Ou alors les gourmandes du Château !” Je préférais largement me faire taxer de gourmande que de dalleuse. En soit, l'idée restait la même mais je trouvais ça plus joli. Je souriais aux filles et me tournais vers Niamh “Masha vient de me dire qu'ils étaient en train de préparer des Choux à la crème !!” J'ignorais si la nouvelle allait autant la réjouir que moi, mais je trouvais que c'était la meilleure nouvelle de la journée.

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Vraiment, Niamh allait de surprise en surprise. Croiser des gentes a cette heure sur le chemin de sa destination favorite lui semblait déjà étonnant mais qu'il en résulte une interaction si plaisante était tout a fait...et bien surprenant, c'était le mot.
Iel repondit a Daria d'un simple :

- Merci je m'y efforcerai, d'ailleurs je ne devrai certainement pas trop tarder.

Sur ces mots la Poufsouffle pointa d'un air entendu le tableau menant tout droit a la caverne d'Ali Baba culinaire qu'était les cuisines. Bien sur iel ne pouvait pas s'esquivait de la conversation si facilement.
Niamh se forçat a sourire aux remarques de ses camarades, et répliqua d'un ton qu'iel voulait enthousiaste :

- Les friandes du Collège ? Non, ce n'est vraiment pas terrible, je préfère vos propositions. Et fonder un club peut-être intéressant mais serait-il approuvé par la direction ? C'est bien toute la question. Je serai prêt a en défendre l'intérêt pédagogique si vous me couvrez.

Ses dernières paroles étaient prononcées sur le ton de la plaisanterie. Niamh se doutait bien que ses condisciples avaient bien trop a faire pour monter un club fantaisiste a ses cotes, surtout si l'intérêt principale était de grignoter en dehors des heures allouées aux repas. Quoi que les voila bien tous.te.s les trois pris.es sur le fait. La main dans le sac, ou plutôt dans les choux a la crème.
D'ailleurs au sujet de ces derniers Daria l'informer avec un plaisir non dissimulé que les elfes étaient en pleine préparation de ces mets délicieux.
Avec un rire qu'on ne lui connaissait pas, et le cœur un peu plus léger Niamh dit :

- Vraiment, quel délice ! Je suis venue pour un sandwich mais je crois que je me laisserai bien tenter. Surtout si ils sont accompagnés d'une tasse de chocolat chaud.

Cette pensée lui mit du baume au cœur et iel s'imagina siroter son thermos de chocolat chaud dans son lit a baldaquin, dans le dortoir vide de ses camarades toutes parties dîner. Ah ce serai vraiment bien.

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Finissant par se détendre au fur et à mesure de la discussion avec Daria, la posture de Masha se fit moins rigide, plus naturelle et son visage se dérida. Le fait d’être tombée par hasard, sur tous les élèves du château possibles, sur une amie de Noah rendait cette rencontre aléatoire bien plus plaisante que prévue. Les amis du Serdaigle n’étaient pas forcément les siens mais restaient des gens, à ses yeux, qui justifiaient qu’elle s’arrête afin de discuter. La brune faisait entièrement confiance à la capacité de son ami de s’entourer des bonnes personnes et pour elle qui comptait commencer à abaisser les barrières qu’elle s’était construite depuis le début de sa scolarité comptait bien sur lui pour l’aider à identifier les bonnes personnes.

Quoiqu’il en soit, la rencontre fortuite de ce soir lui montrait également que le château avait encore un certain lot de surprises inattendues à lui offrir dont elle espérait bien apprendre à profiter. La discussion des deux filles s’orienta tout naturellement sur les cuisines, les elfes, et la raison de leur présence à toutes les deux à cet endroit bien précis ce soir. Le commentaire de Daria par rapport aux choux à la crème fit sourire Masha : elle n’aurait jamais imaginé que la Serdaigle soit du genre gourmande, comme quoi. De son côté, sa soupe à l’ail lui paraissait beaucoup moins glamour mais soit.

« Dépêche toi d’en profiter avant qu’ils envoient tout pour le dîner ! Y’en avait une telle quantité que ça devrait pas poser problème. »

Les elfes avaient tendance à cuisiner dans des proportions astronomiques ce qui permettaient aux élèves connaissant l’accès aux cuisines de se servir sans trop s’en vouloir. À croire que les elfes de maison connaissaient les tendances gourmandes des habitants de Poudlard depuis plusieurs décennies…

La conversation des deux filles s’orienta ensuite sur les cours et particulièrement ceux du professeur Thorstein. Daria semblait vraiment craindre le personnage et Masha compatissait. En effet, elle avait le don d’effrayer la majorité des élèves avec son ton glacial et sa mine fermée… Néanmoins après s’être retrouvée nez-à-nez avec un loup-garou à l’âge de neuf ans, une simple professeur dure et sèche n’effrayait pas vraiment Masha. Elle la respectait, parce que son travail et ses compétences méritaient de l’être mais son mauvais caractère et son don d’inspirer la crainte ne l’atteignaient pas vraiment.

« D’accord, je suis sûre que ça va le faire ! En plus c’est des sorts hyper utiles et intéressants. »

La base de tout sorcier susceptible de faire face à une présence hostile ! Masha pouvait néanmoins comprendre que sa condisciple de Poudlard préfère avoir un train d’avance et maîtriser le sujet de la leçon avant de s’aventurer dans la classe de Thorstein. La suite de leur discussion la pris de court et elle réfléchit quelques instants quant à la meilleure conduite à adopter. L’idée d’apprendre à connaître l’amie de Noah ne lui déplaisait pas tant que ça en fin de compte. Daria lui semblait sympathique et sa proposition sincère. Ces deux choses finirent de convaincre la Gryffondor qui accepta donc, ce qui sembla ravir l’autre jeune fille. Un petit sourire étira discrètement les lèvres de la louve qui détourna le regard un bref instant : elle n’avait pas vraiment l’habitude de provoque ce genre de réactions chez les autres.

« Ah ah, de rien, répondit-elle un poil gênée, j’espère que tu ne regretteras pas ta soirée solo après une heure en ma présence ! »

La brune avait dit ça sur le ton de l’humour, mais une sorte de crainte pointait le bout de son nez. Et si Daria ne l’aimait pas ? Et si elle racontait à Noah qu’elle n’avait pas apprécié sa compagnie ? Bah, il n’y avait aucune raison à tout ceci…

Les pensées hésitantes de Masha furent interrompues par l’arrivée de Niamh à laquelle elle adressa un salut poli. L’heure était donc au rendez-vous secret devant les cuisines ! Daria s’inquiéta de la mine fatiguée de leur condisciple et Masha hocha la tête en écoutant les explications de la Poufsouffle. Il y avait de quoi être fatigué depuis la rentrée, en effet… Entre les nouvelles mesures du Directeur et les professeurs toujours plus exigeants, Masha pouvait bien admettre la fatigue accumulée de Niamh. Elle hocha donc la tête, comme pour appuyer les propos de sa – potentielle – nouvelle copine.

« Les gourmandes du château, ça n’en fait aucun doute… » répondit-elle sur le ton de la conspiration.

Les elfes risquaient de changer de moyen d’accès aux cuisines si tous les élèves affamés et en quête de tranquilité de l’école venaient leur quémander des petits en-cas quarante minutes avant le coup de feu ! Niamh reprit la parole, semblant un peu plus à l’aise que quelques minutes plus tôt.

« Pas sûre que le nouveau Directeur trouve l’idée d’un club de gourmand assez… Elitiste, répliqua-t-elle en roulant des yeux, je pense qu’on va pas passer l’année la plus de notre vie. Mais un club implicite me va aussi ! »

Daria reprit la parole, indiquant à la Poufsouffle la présence de choux à la crème dans les cuisines. Cela termina de détendre la dernière arrivée qui paraissait sur le point de succomber à sa gourmandise. Cela dit, Masha regrettait presque de n’être venue que pour refaire ses stocks de soupe… L’idée d’un petit en-cas sucré n’était pas pour lui déplaire après en avoir discuté avec les filles !

« Oh ils voudront bien te faire un chocolat, faut juste le leur demander avant qu’ils commencent à envoyer pour le diner ! En général ils deviennent un peu moins dispo à ce moment là. »

En même temps l’ensemble des repas de l’école reposaient sur leurs frêles épaules !

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Je hoche vivement la tête, comptant bien en profiter avant que ça ne soit trop tard. Il est évident que si je loupe ma chance maintenant, il me suffira de faire un tour dans la Grande Salle pour récupérer ce que je veux pour manger durant ma soirée "étude" que je me suis prévue, mais si je pouvais ne pas faire de détour, ça m'arrangerais tout autant. Parce que je me connais, je vais voir plein de choses qui vont me donner envie, alors je vais me dire que je peux bien m'accorder une quinzaine de minutes pour manger et au final je vais perdre au moins trente minutes en me gavant de tout ce que j'aime et je vais somnoler en travaillant parce que je serais sur la digestion. Et ce n'est pas une bonne idée de ne pas être totalement focus pour le devoir du professeur Thorstein. Selon Masha, ça va bien se passer et ce sont des sorts utiles et intéressants, ce que je ne doute absolument pas, cela va s'en dire. C'est aussi certainement pour ça que je me mets la pression, parce que je sais que je ne dois pas me foirer sur ce coup-là. Je suis certes une pacifiste dans l'âme, mais même en étant contre la violence, je suis bien consciente qu'il faut connaître des sorts pour savoir se défendre en cas de besoin. Ce n'est pas avec des fleurs et des larmes que je vais sauver ma vie en cas de réel danger. J'espère ne jamais en avoir besoin mais dans le doute, autant savoir les maîtriser. Je le vivrais très mal si je blessais quelqu'un avec ce genre de sorts mais est-ce qu'il vaut mieux verser des larmes pour des ennemis blessés ou ne plus pouvoir en verser parce qu'on est mort ? “Je sais ... je sais aussi que je me mets la pression pour rien, Noah me le dit souvent, mais que veux-tu, c'est plus fort que moi !” Répliquais-je en lui offrant un sourire timide. C'est le résultat d'une éducation à la dure. Ma mère m'a toujours mis la pression pour tout et continue encore à le faire que je ne peux m'empêcher, même loin d'elle, de me la mettre moi-même. Parce que je sais que si j'ai une mauvaise note, elle le saura et sera déçue et ne manquera pas de me le faire savoir. Alors certes, elle ne connaît pas les beuglante, ce qui est un soulagement pour moi, mais je passerais de très mauvaises vacances en sa compagnie, à n'en pas douter.

Je me retiens de sauter dans tous les sens pour montrer que je suis contente qu'elle accepte de passer sa soirée révision avec moi. Je ne veux pas lui faire peur et la faire regretter - avant d'avoir commencé - d'avoir accepté. Je sais que c'est un peu bête, on va juste travailler à la même table, sur deux sujets différents et nous allons certainement avoir au final que peu de temps pour réellement discuter, mais ça me met quand même en joie. C'est un début, loin d'être optimal, mais c'est un pas en avant vers la connaissance de l'autre. Vu comment je rame avec Charles pour qu'il accepte de me parler, je suis contente du moindre pas en avant, même minimum, avec n'importe qui. C'est certainement un peu débile et désespéré, mais que voulez-vous, j'ai besoin qu'on m'apprécie pour me sentir bien et heureuse. C'est triste, mais je suis comme ça. Remerciez certainement ma mère pour ça, ce traumatisme de ne pas être assez bien pour les autres vient certainement d'elle. “Fais gaffe que ça ne soit pas toi qui regrette d'avoir accepté ...” Répliquais-je amusé, même si dans le fond, j'avais un peu peur que ça arrive. Je ne veux pas qu'elle me déteste et qu'elle dise à Noah que je suis une plaie. Vous imaginez, si elle arrive à le convaincre que je ne sers à rien et qu'il me laisse tomber à son tour ? L'angoisse... Je sans qu'il en faudrait beaucoup à Noah pour m'abandonner ... enfin j'espère .... Peut-être que, trop sûre de moi, je n'ai pas remarqué que mon meilleur ami n'en pouvait plus de moi et ne rêve que d'une chose, que je lui fiche la paix ... Mon coeur s'emballe à cette idée et la peur m'assaille. Je tente de chasser cette idée noire de mon esprit, me trouvant bien ridicule. Il n'a jamais rien dit de tel et n'a jamais montré un quelconque agacement en ma présence, il n'y a donc pas de raison. Calme toi Daria, tu te fais des idées pour rien...

C'est triste à dire mais je crois que Masha a raison, notre idée, même fantasque, ne plairait pas à la nouvelle direction qui trouverait à redire sur ce club. Quel serait l'intérêt d'avoir ce genre de club ? On n'est pas ici pour manger mais pour s'instruire et devenir de grands sorciers ... enfin ceux qui sont bien nés, cela va s'en dire. Je n'aime pas penser comme ça mais c'est une triste réalité qui commence à devenir la mienne. Je la refuse, bien entendu, mais je ne peux nier que beaucoup pense ainsi et sont persuadés que parce que tu es né dans une famille de sorciers, tu es forcément supérieurs aux autres. Personnellement, je ne vois pas en quoi, l'ascendance n'a jamais déterminé ta capacité à savoir manier une baguette ou à être un grand sorcier, il suffit de voir Hermione Granger pour le comprendre et elle est loin d'être la seule. Je hausse les épaules en guise de réponse “De toute façon c'est cool les clubs secrets, c'est ceux qui vendent le plus de rêve.” Ce qui en soit n'est pas faux. Après ça ne veut pas dire que c'est mérité, juste que quand c'est secret et sélectif, ça donne toujours plus envie que quand tout le monde peut y rentrer dedans. Une sorte de fierté mal placée d'avoir pu faire parti de l'élite. Bon, là on parle juste d'un club de bouffe, mais qu'importe, l'idée reste la même, je suis sûre qu'on pourrait faire un carton si on gérait bien le truc, si jamais l'envie nous en prenait. En tout cas, comme Niamh, j'étais venu pour un sandwich ou n'importe quoi pouvant me faire office de repas pour mes révisions, mais un bon dessert ne sera pas de refus, surtout si c'est des choux à la crème. Et quand elle se mit à parler de chocolat, cela me fit penser à ma discussion avec Charles, dans le parc “D'ailleurs si vous voulez une bonne adresse pour d'excellents chocolats chaud, vous devez impérativement vous rendre au salon de thé de Madame Pieddodue. Tout est super bon là bas, mais les chocolats chaud ... une tuerie !!!” Je ne me lasserais jamais de parler de ce salon de thé, que j'affectionne tout particulièrement. La déco est loin d'être très moderne mais je m'y sens malgré tout comme chez moi. J'aime son excentricité, sa douceur et sa gentillesse et ses pâtisseries sont toujours succulentes et elle est toujours de bon conseil. Elle sait écouter quand ça va pas et est toujours très généreuse quand l'occasion se présente. Je suis son rayon de soleil, comme elle est le mien.

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Niamh regardait les deux autres élèves interagir, lui répondre, proposer bel et bien de former un club et cela le.a fit sourire derechef. Mais iel était fatiguée et voulait en finir avec cette conversation qui, bien que plaisante, n'avait que trop durée. Sans pouvoir se retenir elle lâchât un important bâillement, mettant la main devant sa bouche pour tenter de dissimuler, a grande peine, sa fatigue.
Ses douleurs étaient lancinant et elle garda la face en répondant.

- Je suis pour un club officieux, retrouvons nous une autre fois de façon formel et échangeons sur les meilleurs pâtisseries et autres douceurs concoctées par les Elfes. D'ailleurs si vous aimez lire j'ai un club de lecture avec plusieurs autres élèves et ça fait un moment que l'on ne s'est pas réunie.

Et il était tout a fait vrai que cela faisait un certain temps que le club ne s’était pas rassemblé autour de leur intérêt partagé, leur passion dévorante : les livres. Et Niamh en dépit de la douleur et de la fatigue s'en sentit un rien soulagé.e. C'est vrai qu'entre les cours, les grades, les devoirs, les relations sociales et depuis récemment les entraînements de Quidditch iel ne savait plus vraiment ou donner de la tète.
Tout ce a quoi iel aspirait a présent c’était se faire un sandwich, prendre un thermos de chocolat chaud et déguster le tout allongé.e dans son lit a baldaquins dans le dortoir vide de toute âmes a l'exception de la sienne, pendant que ses condisciples prenaient leurs dîner dans la grande salle.

Niamh sourit a ses deux camarades et entreprit de prendre congé :

- Bien, ce n'est pas que je ne prends pas plaisir a cette rencontre fortuite et a cette conversation passionnante, mais je dois vous avouer que je fatigue. Et je ne veux pas abuser de votre temps en vous occupant alors que vous avez mieux a faire. J'ai été ravie de discuter avec vous mais les choux a la crème m'attendent. Merci pour tout.

Et sur ces entrefaite Niamh se prépara a partir. Sa gorge lui faisait mal d'avoir tant parler mais iel était satisfait.e.

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Cette rencontre inattendue prenait finalement un tournant bien plus agréable que ce qu’aurait initialement pensé Masha. Elle devait bien admettre s’être détendue au fur et à mesure de sa conversation avec Daria, parvenant même à apprécier le moment. Le fait de savoir qu’elle était une amie proche de Noah y était probablement pour quelque chose et elle ne manquerait pas de narrer cette entrevue à son ami. Le fait que Daria semble tout aussi surprise et peu préparée qu’elle à cette discussion avait sûrement contribué à adoucir leur rencontre.

« Et on sait toutes les deux que Noah est de bons conseils ! » lança Masha d’un ton qu’elle espérait espiègle en rendant un petit sourire à son interlocutrice.

L’humour n’était pas vraiment son fort et elle espérait que la Serdaigle ne lui en tiendrait pas rigueur. Elle était déjà parvenue à tenir jusqu’ici sans prendre les jambes à son cou ce qui était en soi une prouesse dont elle n’aurait pu se vanter encore un an auparavant !
L’ambiance continuait de se détendre et Masha manqua presque de s’étrangler en entendant la proposition de sa condisciple de Poudlard. Réviser ensemble à la bibliothèque ? Dire que leur possible relation débutante se basait sur un mensonge… D’un autre côté difficile de lui avouer la réalité au bout de cinq minutes de discussion ! Un rictus étira brièvement les lèvres de Masha tandis qu’elle s’imagina raconter la vérité quant à sa présence dans les cuisines à Daria… La Serdaigle risquait de s’enfuir en moins de deux ! Se reconcentrant sur le moment présent, Masha tenta d’effacer toute trace de culpabilité ou autre sentiment négatif de son visage et offrit un sourire qu’elle espéra sincère à la jeune fille avant d’accepter sa proposition. Après tout, elle était revenue à Poudlard cette année avec comme objectif de s’adoucir vis-à-vis des autres… Et Daria semblait être une personne sûre et fiable pour commencer à respecter ses bonnes résolutions !

« Oh non je suis sûre que tu es d’excellente compagnie ! La défense contre les forces du mal n’a qu’à bien se tenir, nous voilà ! »

Bon, cette blague était probablement tout aussi pitoyable dite à voix haute que dans sa tête, néanmoins Masha se sentait se détendre. Était-ce donc ça, se sociabiliser ? Rien de bien méchant au final.
L’arrivée de Niamh ne perturba en rien la petite alliance qui venait timidement de se créer entre Masha et Daria. Ces deux dernières accueillirent le nouvel arrivant avec des sourires sincères et la discussion s’orienta tout naturellement vers la raison de leur présence à tous au niveau des cuisines. Drôle d’endroit pour se donner rendez-vous ! L’idée de former un club de fans des cuisines émergea rapidement et Masha se frotta la nuque, un poil amusé par cette idée en imaginant le nouveau directeur leur lancer un regard plus que circonspect face à cette nouvelle idée.

« C’est sûr, le secret a un petit goût d’interdit… »

L’ironie de sa phrase lui laissa une sensation d’aigreur désagréable au creux du ventre. Finalement, pouvait-elle vraiment se lier d’amitié avec des personnes alors qu’un tel secret dictait sa vie ? Pouvait-elle vraiment passer la soirée à réviser avec Daria, plaisantant sur leur sombre professeur de défense contre les forces du mal tandis qu’au fond d’elle-même une bête encore plus sombre et plus féroce sommeillait ? Masha déglutit péniblement et repoussa toutes ses sombres pensées dans un coin de son esprit. Elle n’avait pas envie de penser à tout ça ce soir… Elle voulait juste être une élève normale occupée à voler de la nourriture avec des potentielles copines.

« Si ça reste officieux on devrait pas avoir de soucis, répondit Masha en se tournant vers Niamh, je crains pas la lecture mais je sais pas si je suis assez assidue pour me retrouver régulièrement pour en discuter je t’avoue. »

Et l’idée de se rassembler à plusieurs de la sorte de façon régulière était bien trop pour elle. Elle était déjà plus que sortie de sa zone de confort ce soir, inutile d’en faire trop tout de même.

« Je n’y suis jamais allée ! ça peut se tenter sur une sortie à Pré-au-Lard. »

Bon, sûrement que Daria aurait mieux à faire que l’escorter jusqu’au salon de thé néanmoins cette idée avait quelque chose de séduisant… Sortir avec des amis, sans se soucier du lendemain, profiter des rues de la ville sans réfléchir à tous ses problèmes…

« Ouais pareil, faut que je remonte chercher mes affaires, lança Masha, on se retrouve à la bibliothèque ? »

Elle avait mis un peu trop d’espoir dans l’intonation de sa dernière phrase et espérait ne pas passer pour une désespérée aux yeux de Daria. Elle redoutait autant qu’elle attendait ce moment, finalement.
Les trois filles se saisirent donc de leurs victuailles avant de se séparer au bout du couloir, prenant chacune une direction différente.

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