« Daisy ? Tu as mal quelque part ? » Elle cille avant de comprendre que la question lui est destinée. Le menton se fait de suite tremblant dans une simulation parfaite et enchantée. « Partout. » Hé. « J'ai eu atrocement mal et je vais surement avoir des bleus de la taille de Uagadou mais je m’en remettrais. » Elle attend avant de frotter son poignet et de lui lancer un regard de biche apeurée. « Aie. »

« Alors ça vous a plu ? » L’écho de l’audace et du toupet enrobant la question de Blaze se répercute sur les peaux boueuses comme boule de flipper dans une de ces machines oubliées du siècle dernier. Daisy tâche d’éliminer les résidus de vase sur son corsage avant de s’arrêter. Au moins, sont-ils tous habillés d’une certaine manière. Il vaut mieux attendre les douches chaudes promises et qui ressemblent à l’Eldorado maintenant que de continuer à vouloir ressembler à quoi que ce soit de décent. Il faut être pragmatique et se faire reine même dans la gadoue, ne pas se laisser aller à de quelconques sautes d’humeur.

Quelqu’un allait tuer les deux préfets et ils seraient tous encore plus sales après.

En plus il faudrait cacher les corps et elle avait besoin de ses heures de sommeil.

Son regard se perd vers le sac contenant les bouses proposées tandis que les préfets s’envolent. « Je ne veux pas savoir quand et comment ils ont pu collecter ces horreurs… il va falloir que nous parlions de vos hobbies. A tous les deux. » se moque-t-elle avant de se rendre compte que personne n’envisage réellement de prendre la branche tendue de la vengeance. Si sages. Ou sales. L’idée de rajouter au désastre odorant dont ils sont encore nappés en soulevant ses bouses n’a en vérité rien de bien alléchant. « Eh bien… quel succès. » Elle évite de rire pour ne pas avaler de substances désastreuses. « Je serais vous, je ferai attention à mon jus de citrouille demain matin quand même… je suis adorable mais les copains le sont parfois beaucoup moins. » Daisy secoue ses cheveux en arrière dans un geste coquet - oui - avant de faire un petit au revoir de la main vers Mary et Blaze. « Dentrifrice ou poivre ? » chuchote-t-elle à ses camarades avant de leur emboiter le pas.

Ils pouvaient bien tous râler, en vérité, ça leur ferait de bons souvenirs se dit-elle. Bien meilleurs que ceux qu’ils avaient collectés durant leurs premières années.

« Mary, vraiment, vous avez chopés ces bouses comment ? Tu peux me le dire à moi. » De quoi alimenter la conversation durant le chemin grelotant du retour.