(#) Sujet: Froissée [Michaela & Alys] Mar 11 Mai - 2:04
~ erlin. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?
Si l'on devait résumer les pensées d'Alys à l'instant T, ces deux phrases seraient assez représentatives de la situation épineuse dans laquelle elle se trouvait.
Sept heures était une heure idéale pour faire autre chose que manger. C'est à peu près à cet heure que ses camarades se dirigeaient vers la Grande Salle. A peu près à ce moment-là qu'elle remontait vers son dortoir pour bricoler, bidouiller, manipuler des objets magiques, les démontant pour voir si elle pouvait récupérer quelque chose d'utile pour son MP3. Elle était quasiment sûre de trouver un truc dans un scrutoscope de viable. Il faudrait simplement qu'elle en commande un et juste son hibou avait livré une lettre de sa mère le matin même. Le temps qu'elle l'envoie faire sa commande, elle aurait surement une réponse à lui donner. Ce n'était pas comme si ses parents et elle entretenaient une correspondance serrée mais elle se faisait un devoir de leur signaler régulièrement qu'elle était en vie, ni mutilée, ni blessée, ni brûlée, ni en morceau, ou retenue en otage sous l'égide d'un fou fanatique. Papa un peu protecteur sans doute, même si elle ne pouvait guère le fustiger pour cet excès de prudence. Et si jamais elle avait la flemme, il suffisait de se rappeler qu'un membre du ministère risquait de recevoir une beuglante de son père parce qu'il s'inquiétait que sa fille soit dans l'incapacité de lui répondre. Elle n'avait pas spécialement envie de se faire remonter les bretelles à cause des conséquences que son égoïsme pourrait engendrer.
Mais ça pouvait attendre une journée.
C'est du moins ce qu'elle avait pensé alors qu'elle redescendait des dortoirs avec son bon de commande après avoir posé ses affaires de cours. Sortilèges & Enchantements, son seul cours de la journée. Elle aimait les lundi pour cela. Non parce qu'elle n'aimait pas aller en cours, mais davantage parce qu'elle pouvait passer la journée à la bibliothèque... Passons. Ce n'était pas la bibliothèque sa destination, mais la volière. Entre cela et l'écriture d'une réponse pour sa mère, elle espérait que l'heure du diner serait passé depuis assez longtemps pour aller piquer un truc dans la Grande Salle quand la majorité des gens auraient quittés les lieux. Elle avait donc pris son temps pour monter jusqu'à la volière, levant les yeux pour trouver son hibou.
Quand elle posa les yeux sur lui, elle comprit tout de suite que "une journée" était optimiste.
~ Oct', tu n'es pas sérieux...
Semblant à moitié vexé qu'elle ose insinuer qu'elle le faisait exprès, le petit hibou sautilla de perchoir en perchoir, bougeant malhabilement son aile quelque peu tordu. Enfonçant la manche de sa robe dans son poing, Alys le tendit pour que le rapace puisse la rejoindre. Perché sur son poing après un dernier saut maladroit, il secoua ses ailes dans un effort inutile de remettre son aile en place.
~ Bouge pas, stupide volatile, grogna la sorcière entre ses dents alors qu'elle laissait un doigt glissé le long de la membrane de l'aile. Après un dernier grognement frustré après avoir inspecté le dos de l'aile avec une rare délicatesse, Alys rajouta : J'imagine qu'il était trop te demander de te blesser en arrivant chez les parents, hum ? Maman t'aurait arrangé ça comme une pro. C'est une pro. T'as conscience que le règlement interdit l'usage de la magie ?
Vexé, indubitablement, le petit hibou piqua sa main avec un ébouriffement d'ailes avant de remonter sur le perchoir si vite qu'Alys dû tendre le poing pour éviter qu'il se loupe dans son bond malhabile.
Expirant profondément, la Reeze observa le volatile avec un air pensif. Aucune solution ne lui semblait satisfaisante en réalité. Elle pourrait, bien entendu, faire usage de la magie. Elle était seule ici, tout le monde était en train de manger, peu de chance qu'elle se fasse dénoncer, et au pire, elle risquait quoi ? Quelques points maisons ? Un avertissement ? Une retenue ? Doux Merlin, elle avait vu pire. Surtout pour un usage de la magie justifié. Mais Octobre détestait quand elle faisait usage de la magie pour ça. Mille fois sa mère lui avait montré comment faire avec juste de l'huile et quelques mouvements qui semblaient si facile quand elle le faisait. Avec un petit bandage pour le soulager quelques jours, ça irait mieux. Mais autant sa mère aimait les volatiles, autant Alys avait toujours mal à l'aise à les manipuler, surtout pour en prendre soin, elle avait toujours l'impression d'user de trop de force. Elle savait que son appréhension aggravait les choses en plus car l'oiseau sentait sa nervosité et donc, ne lui faisait pas confiance. Sanglant cercle vicieux.
Elle pouvait donc faire sur une croix sur l'idée de réparer cela à main nu, d'autant plus que l'huile que sa mère utilisait était une des rares choses qu'elle laissait dans sa malle. Trop peu probable que quelqu'un prenne la peine de lui voler cela, et ce n'était pas exactement comme si elle l'utilisait régulièrement. Non, elle était trop mal à l'aise avec la manipulation pour prendre la peine d'aller chercher l'huile et bandage. La dernière solution était presque aussi impossible, puisqu'il s'agissait d'aller voir la prof de Soins aux Créatures Magiques. Donc attendre la fin du repas. Potentiellement, aller manger pour surveiller la table des profs histoire de paraitre moins flippante qu'à tourner en rond devant la Grande Salle comme un vautour sanglant.
Aucune solution idéale.
Rien d'agréable.
Alys expira une nouvelle fois profondément alors qu'Octobre la regardait avec suspicion. La Reeze était presque désolée d'avance pour lui. Presque seulement car elle était encore plus désolée qu'il souffre. Sortant sa baguette, elle lâcha avec résignation :
~ Merlin. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?
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(#) Sujet: Re: Froissée [Michaela & Alys] Jeu 13 Mai - 19:18
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(#) Sujet: Re: Froissée [Michaela & Alys] Ven 14 Mai - 1:19
erlin. Ce n'était définitivement pas sa soirée. D'abord Octobre, maintenant une intrus.
Trop concentrée sur les réticences d'Octobre et ses propres alternatives, Alys n'avait pas entendu les bruits de pas dans l'escalier de pierre ou n'y avait pas fait attention. Elle sentit plus qu'elle n'entendit qu'elle n'était pas seule une seconde avant que la voix ne retentisse dans son dos, réussissant quand même à la surprendre et diriger la baguette vers elle. Et bien, c'était une chance que sa camarade l'est déjà vu armé d'une baguette, sinon elle ne voyait comment elle aurait pu être encore plus évidente dans son intention d'user de magie. Voyant qu'il n'y avait aucune raison de s'alarmer -ni de l'attaquer, c'était juste une balance potentielle pas un ennemi mortel au premier abord- Alys baissa sa baguette, jaugeant sa camarade du regard de la tête au pied. Rousse, cheveux court, manifestement toujours en uniforme, à Gryffondor, sensiblement plus jeune, mais pas une gamine. Entre 3ème et 5ème année à vu de nez. Et manifestement, moralisatrice. Ou elle la prenait pour une simplette qui débarquait et qui avait besoin d'un rappel au règlement.
Devait-elle vraiment signaler qu'elle n'était pas assez stupide pour sortir sa baguette sans raison valable vu les sanctions potentielles encourues ou devait-elle simplement l'inviter à s'occuper de ses affaires pendant qu'Alys gérait les siennes ? Douloureux dilemme. Elle aurait pu aussi souligner que les élèves étaient invités à rendre leur baguette au diner et que n'ayant pas encore mis un pied dans la Grande Salle, Alys surfait joyeusement sur une nuance bancale de la dernière réforme. Elle la rendrait quand elle irait diner... soit, le plus tard possible. Et se ferait encore fusiller du regard par l'elfe de maison qui récupérait sa baguette.
La. Routine.
Mais comme se justifier auprès de sa cadette, ou auprès de qui que ce soit à dire vrai, n'était ni dans ses intentions ni dans sa nature, l'idée ne lui traversa même pas l'esprit.
Remontant son regard, Alys fronça vaguement les sourcils. Son visage ne lui était pas inconnu. Une sorte de rappel d'un truc important, mais manifestement pas suffisamment mortel pour que son cerveau prenne la peine de se souvenir du pourquoi, ni quelque chose de personnel, sinon la jeune fille ne lui ferait pas ce pauvre petit sourire qu'Alys en savait comment interpréter. Des excuses pour ce rappel au règlement ? Une tentative de l'amadouer pour éviter qu'elle lui jette un sort ou fasse de la magie de manière générale ? Ou juste une manière de ne pas paraitre agressive ? Trop peu d'indices pour qu'Alys s'évertue à essayer de parier sur l'une des trois possibilités et donc, le prenne en compte. L'ironie suinta de ses mots à la seconde où sa voix retentit :
~ Excellent, fais donc demi-tour pour aller me dénoncer à quelqu'un histoire de soulager ta conscience pendant que je fais en sorte de valoir la sanction ça va me coûter, d'accord ?
Etait-ce vraiment nécessaire de préciser que ce n'était pas une véritable question ? Si Alys n'était pas méchante ni mauvaise, il était clair qu'on ne la qualifierait pas de gentille. Se détournant de sa camarade, la Reeze rechercha Octobre du regard, qui avait profité de la diversion pour s'éloigner, sautillant sur un perchoir un peu plus haut. Ses épaules s'affaissant, Alys rangea sa baguette, consciente que le volatile ne s'approchait pas de nouveau tant qu'elle risquait d'user de la magie pour le soigner. Et aussi douée soit-elle en sortilèges, elle ne risquerait pas qu'un autre rapace passe malencontreusement devant son sort, ou ébouriffe ses ailes au mauvais moment pour le viser à cette hauteur.
~ Oct'... Allez viens là mon beau... Promis, je te ferais pas de mal... Clairement pas b'soin de moi pour ça... Descends un peu que je vois ce que je peux faire...
Pure stratagème de sa part. Alys n'avait pas cherché à savoir si la lionne avait suivit son invitation, mais si c'était le cas, elle préférait résoudre le problème rapidement, puisque, de toute manière, elle serait sanctionné, qu'elle jette ou non un sort. Donc, plan extrêmement simple : attirer Octobre sur un perchoir bas, le caresser et le rassurer pendant qu'on sort sa baguette furtivement, on le soigne avec un p'tit sort pas du tout agréable et probablement un poil douloureux puis on rentre, on rend sa baguette et on se prépare à recevoir une soufflante et une sanction. Excellente soirée en perspective. Pourquoi elle était toujours à Poudlard déjà ? Ah oui, la bibliothèque. Elle avait réussit à persuader, avec sa mère, son père que ça valait le coup d'y retourner. Règlement sanglant. Camarades sanglants. Hibou sanglant. Journée sanglante. Et humanité qui ne valaient pas un pec du caleçon de Merlin.
Un p'tit peu de fatigue dans son humeur peut-être ? A peine.
Spoiler:
Si j'ai fais une erreur sur la description physique ou si y a d'autres trucs évidents qu'Alys peut remarquer, hésite pas à me faire signe, ce ne sont que des suppositions au vu de l'heure et du jour.
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(#) Sujet: Re: Froissée [Michaela & Alys] Sam 22 Mai - 19:27
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(#) Sujet: Re: Froissée [Michaela & Alys] Dim 23 Mai - 18:11
erlin bénisse la lâcheté des gryffondors.
A moins que ce soit l'honneur. Elle les confondait toujours.
Alys détourna son attention de son volatile capricieux vers la demoiselle rousse qui tendait sa main. Ses sourcils se froncèrent légèrement alors qu'elle semblait jauger sa camarade avec une méfiance non-dissimulée et une perplexité non moins affichée. Ses yeux s'attardèrent sur le pli de sa bouche, fouillèrent ses yeux à la recherche d'une quelconque malice, effleurèrent ses cheveux sans raison avant de revenir sur ses yeux. Qu'est-ce qu'elle fichait encore là ? N'avait-elle pas un repas à dévorer ? Ou une lettre à envoyer ? Pourquoi... ? Son regard se baissa sur les friandises dans sa main. Miamhibou. Alors que son cerveau identifiait le morceau de biscuit qu'elle tendait dans sa main, elle ne pouvait s'empêcher de remarquer qu'il avait quelque peu souffert, comme écrasé sous un ballon mais sans force, comme s'il risquait de s'effriter si Alys osait seulement tendre la main pour le prendre entre ses doigts car elle serrait trop fort. Elle serrait toujours trop fort. Elle nota aussi la taille de la main, la couleur de la peau, se demandant vaguement si sa paume était moite, froide ou pleine de miettes si elle venait à la toucher...
Miamhibou.
Alys devait cesser de laisser son cerveau s'égarer vers des contrées interdites.
Elle devait admettre qu'elle n'avait pas pensé aux friandises pour hibou avant de venir là. Elle avait nourrit Octobre de friandises la veille, il ne lui avait pas semblé nécessaire d'en ramener. Ce qui était logique quand on y pense puisqu'Alys n'avait certainement pas prévue de devoir amadouer un hibou souffrant pour qu'il la laisse essayer de le soigner. La raison pour laquelle la lionne lui offrait son aide, en revanche, était nébuleuse. Rien de tangible n'était visible sur son visage. Ce n'était certainement pas la première personne à offrir un acte désintéressé devant Alys, ni même à Alys, mais probablement l'une des rares à le faire avoir été rembarré sans demander quoi que ce soit en retour.
Ne pas s'emballer. Elle n'avait rien demandé en retour pour le moment.
L'envie lui brûla les lèvres. Celle de la traiter d'idiote. Celle de la rembarrer. C'était si facile. Si évident. Presque trop. Il suffisait de baisser les yeux, un pli de lèvres dédaigneux, signifier à quel point elle savait retourner sa veste. Juste quelques mots. Peut-être lui demander si elle était sourde pour l'inviter à faire demi-tour. Peut-être simplement lui dire de s'occuper de ses affaires. Un pur classique mais toujours efficace. Alys n'aimait pas les gens et les gens ne lui rendait bien. Et ça lui convenait. Réellement. C'était familier, intime, réconfortant. Quelque chose de maitrisé, de contrôlé. Quelque chose qu'elle savait gérer. Quelque chose qu'elle connaissait. Et elle ne voulait pas connaitre les gens. Pas davantage. Le geste de la lionne était presque le geste de trop. Comme si elle empiétait dans son espace vital, elle avait ce besoin de l'en repousser en plaquant ses deux mains sur sa poitrine pour la repousser violemment et la faire disparaitre de sa vue.
Le regard d'Alys effleura Octobre qui, finissant d'ébouriffer ses ailes, semblait porter un intérêt certain aux friandises de la gamine. Il semblerait que la lionne lui offrait une ouverture potentielle. A condition qu'elle ne la réprimande pas bêtement une seconde fois si Alys sortait sa baguette pour soigner son hibou.
Alys inspira profondément, tâchant de le camoufler sous un pli de lèvres presque contrarié. Réprimant ses pires pulsions, elle tourna de nouveau les yeux vers l'intruse. Alys n'était rien sinon opportuniste. Pour une raison qui lui échappait, la lionne avait décidé de laisser à faire quelque chose dont elle ignorait tout. Elle passerait sur la bêtise de son geste pour en accepter la générosité, aussi longtemps qu'elle durait pour pouvoir soigner Octobre. Desserrant les dents, elle s'écarta d'un pas, lui faisant signe d'approcher. Hors de question qu'elle la touche. De toute manière, il lui fallait ses deux mains pour gérer Octobre. Une pour le maintenir et la seconde pour le soigner.
Merlin. Pouvait-elle se taire ? N'avait-elle pas conscience de tirer sur les fils de sa patience ? Sociabilité Alys. Faire un effort. Bien. Répondre à une question. Un peu de bonne volonté pour garder la fille docile assez longtemps pour sortir de cette situation.
~ Pas de professeur.
Excellent, Alys. Vraiment parfait. Comme si elle ne pouvait pas paraitre plus inamicale, il fallait que sa voix claque sèchement. Elle détourna les yeux sur Octobre pour s'obliger à garder un ton acceptable. Ce genre d'exclamation n'allait certainement pas aider à amadouer son volatile. Sa voix sonnait plus doucement quand elle s'éleva à nouveau, offrant une justification en guise d'excuse :
~ Comme tu l'as toi-même remarqué, j'ai encore ma baguette.
Et elle pouvait faire ça sans. Elle n'osait même pas imaginé les conséquences de faire appel au professeure Taylor. Elle n'avait pas besoin de recevoir une lettre de sa mère se moquant gentiment de son incapacité à prendre soin de son hibou. Elle était certaine qu'elle devrait encore faire de l'huile avec sa mère et réapprendre les manipulations. Non, vraiment, elle s'en passerait.
Jetant un coup d'oeil à la main ouverte de la lionne, elle décida de passer directement à la partie pratique. Elle n'était pas là pour s'attarder sur des possibilités dont elle ne voulait pas entendre parler. La gamine voulait l'aider ? Parfait, elle ferait en sorte que cette aide soit utile. Bonne volonté, n'est-ce pas ? Allez, faire un p'tit effort n'allait pas la tuer et ce serait ce qu'il y avait de mieux pour son hibou. Elle leva une main pour désigner le hibou tâcheté qui était le sien, qui essayait de contourner Alys pour descendre voir si les miettes dans la main de sa camarade pouvait lui être donné.
~ Octobre. Il s'est froissé l'aile. J'ai de quoi le soigner sans baguettes mais tout est dans mon dortoir. Donc je vais tenter un Episkey. Le hic, c'est qu'il n'aime vraiment pas ce sort.
Inutile de s'attarder sur comment Octobre s'était retrouvé à détester ce sort. Il l'avait expérimenté assez de fois pour savoir se méfier. C'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles Alys s'était retrouvé à faire les choses manuellement avec le volatile, pour son confort. La Reeze tourna de nouveau les yeux vers la lionne, réussissant étrangement facilement à garder une attitude et un ton neutre. Etait-ce parce que le bien d'Octobre était en jeu ou parce qu'elle avait une maitrise d'elle admirable ? Elle se pencherait sur la question si elle s'ennuyait un jour.
~ Je te laisse l'attirer avec ton biscuit, le guider pour qu'il puisse se retrouver sur mon poing pour picorer directement dans ta main et je lui lancerais le sort quand il sera distrait.
Alys ne lâcha pas la gamine du regard, à moitié s'attendant à ce qu'elle proteste. Après tout, elle lui avait fait clairement comprendre ce qu'elle pensait de l'usage de la magie. Elle ne fit aucun geste pour appliquer le plan, laissant tout le poids de la décision sur les épaules de sa camarade. Si elle ne l'aidait pas, elle trouverait un autre moyen sans doute, probablement moins agréable. C'était à elle de voir si elle préférait tourner les talons et faire comme si de rien n'était ou si elle le prenait le courage des gryffondors à deux mains et faisait ce qui fallait. Sous le regard scrutateur de la Serdaigle qui attendait de voir quel jugement serait prononcé.
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(#) Sujet: Re: Froissée [Michaela & Alys] Jeu 27 Mai - 16:31
Mais à la place, Alys se retient elle-même. De toutes ses forces. Son corps semble se transformer en pierre. C'est la seule raison qui pourrait justifier qu'elle n'agit pas. Qu'elle ne parle pas. Qu'elle ne réplique pas. Qu'elle ne réagit pas. Elle retient tout. Elle retient les mains qui pourraient voler pour l'étrangler. Elle retient la grimace qui pourrait déformer son visage. Elle retient le regard blasé autant que le haussement de sourcil, celui qui signifie qu'elle trouve son interlocutrice particulièrement stupide. Elle retient aussi les mots. Elle retient l'envie de donner une définition du mot peur. Elle retient l'envie de faire une comparaison avec les piqures, quelque chose du style Pas parce que j'ai pas peur de me faire piquer que j'envie de le faire. Elle retient l'envie de lui demander si elle a vraiment peur des retenues. Elle retient l'envie de lui expliquer que les retenues sont désagréables, que les remontrances sont désagréables, et que perdre son temps est désagréable. Mais pour être honnête, elle retient vraiment cette dernière réplique parce que c'est, en soi, déjà une perte de temps.
Elle se retient tellement qu'elle empêche même sa main de voler à son nez pour en pincer l'arrête, empêche ses yeux de se fermer pour se retenir de l'ouvrir. Retient une gestuelle qui indiquerait à quel point elle se retient. Alys ignore volontairement le ton de la gamine. Elle ignore la sorte de fanfaronnade qu'elle y perçoit. Elle ignore sa fierté, son orgueil mal placée d'avoir cru touché un point sensible dans la défense d'Alys. Elle l'ignore parce qu'il serait beaucoup moins facile de se retenir si ce n'était pas le cas, parce que ça lui brûle les lèvres, les doigts, son corps fourmille du besoin de faire disparaitre la satisfaction qu'elle tire sans doute d'appuyer là où elle croit pouvoir taper juste. Mais elle l'ignore aussi parce qu'elle ne veut pas risquer que la gamine ait un cerveau. Si elle se rend compte que c'est une moindre justification à l'absence des professeurs, elle pourrait vouloir insister, chercher à discuter, à débattre, à essayer de la convaincre que faire appel au corps professoral est la meilleure solution. Et Alys a plus envie d'éviter des conjonctures sans fin que de lui faire faire fermer son clapet.
Alors, Alys se contente d'un regard. Un seul regard. Quelque chose de désapprobateur. Quelque chose d'exaspéré. Quelque chose de vide. Elle le détourne sur Octobre. Elle lui laisse sa satisfaction, se contente d'un regard parce qu'elle n'a pas pu détourner les yeux avant que son exaspération se voit, et espère que puisque l'orgueil de la lionne a été satisfaite d'avoir eu le dernier mot sur quelque chose d'aussi futile, elle obéira sagement à ses suggestions.
Mais ce serait évidemment trop demander.
Le regard vide, Alys regarde la lionne lui offrir ses conseils éclairés comme si la Reeze n'avait pas déjà réfléchit à la question avant qu'elle arrive et que sa décision était basée sur le hasard. Elle avait bien sûr tirer à la courte paille et c'était évidemment la proposition que la lionne rejetait qu'elle avait choisit.
Balot.
Alys se demande vaguement ce qui la dérange le plus chez sa camarade. Est-ce son assurance ? Cette manière qu'elle a de planifier des choses qui ne la regarde pas concernant des êtres qui ne lui appartiennent pas, même pas de loin. Est-ce sa naïveté ? Cette manière d'être, de croire que, oui, oui, bien sûr, Alys va lui faire confiance pour veiller sur un hibou dont la lionne ne sait rien sans parler d'ignorer les compétences qu'elle a en la matière, faire confiance à sa parole et à sa bonne foi, parce qu'elle a eu la décence de ne pas encore s'enfuir en courant pour la dénoncer. A moins que ce ne soit simplement sa volonté de vouloir avoir le dernier mot. Alys soupçonne qu'il y a quelque chose comme ça dans son caractère. Qu'elle n'est pas parti la dénoncer parce qu'elle est sympa ou compatissante pour Octobre, mais simplement parce qu'elle est curieuse et aime contrôler les choses, aime que les choses se passent selon ce qu'elle veut et puisqu'Alys ne veut pas ranger gentiment sa baguette et promettre de ne plus l'utiliser, puisqu'elle a menacé -non pas que ce soit une menace, plutôt un fait- de s'en servir quand même en son absence, elle a préféré rester pour la surveiller, la convaincre ou la persuader d'utiliser une solution alternative, une solution évidemment plus réfléchis, plus pertinente et plus efficace que celle que la Reeze a retenue.
Et punaise, ces cheveux. Alys détourne une nouvelle fois les yeux de sa tignasse. La couleur. La coupe. Redoutablement attractif au regard. Ca lui donne un côté garçon manqué... adorable. Et ça la rend malade. Pas la première fois qu'Alys soit sensible à quelque chose chez quelqu'un. Les mains, les cheveux, les yeux, le plus souvent. Une attitude, un regard, une manie. Manifestement, chez la lionne, ce sont les cheveux. Et sincèrement, elle s'en serait passée. Difficile de se concentrer sur la manière dont régler cette situation au mieux et au plus vite quand elle brûle d'envie de mettre sa main dedans, juste pour en connaitre la texture. Au moins pour ça. Et ça la rend encore plus irritable.
Ses mains s'enfoncent dans ses poches.
Excuse-moi, mais aurais-je, par mégarde, laisser entendre que je sollicitais ton opinion ?
Cela lui brûle les lèvres. Et c'est mille fois plus fort que lors de son envie précédente. L'envie de lui faire fermer son clapet. De s'imposer. De faire disparaitre sa neutralité de son visage, sa tranquillité, son calme. Elle a envie de la pousser. Pas physiquement, même si un peu de violence physique pourrait être le bienvenue, elle veut la pousser avec des mots. La vexer. La blesser. La faire taire. La faire lui obéir. S'imposer, dominer, soumettre, et renvoyer. Elle veut que cette rencontre se termine. Veut qu'elle s'en aille. Veut régler toute cette situation vite. Très vite.
Je te laisserais bien le temps de réfléchir à tes suggestions pour que tu percutes à quel point elles sont ridicules, mais j'ai pas toute la nuit. Alors tu fais ce que je te dis ou je me débrouillerais sans toi.
Il y a trop de moyens de répondre. Trop de moyens d'être vexante. Trop de moyens d'être cinglante. C'est tout un talent qu'Alys possède, vraiment, cette inspiration des répliques cinglantes. Mille manières d'être désagréable. Pas forcément toujours utile, surtout quand la meilleure manière de s'en sortir est d'être le plus neutre possible, mais toujours divertissant. Elle peut être obséquieuse dans sa politesse, elle peut être agressive. Ou provocatrice, ironique, sarcastique, moqueuse, cruelle, blasée, ennuyée, pressée, ou... Elle peut crier, affirmer, marmonner, rigoler, trancher, claquer, murmurer, fredonner, ou simplement laisser couler ses propres mots pour offrir le meilleur effet aux mots les mieux choisis. Mais c'est un talent qui ne sert à rien quand on veut limiter la casse. Il ne sert ni à être aimable, ni à couper court, ni à être juste neutre ou polie. Sans parler d'être sympa. Non pas que ce soit le but recherché ici.
Sinon, tu peux aussi te taire et me laisser gérer Octobre comme je sais que c'est le mieux pour lui. Avec ou sans ta participation.
Alys laisse couler les mots. Pas entre ses lèvres mais dans sa tête. Elle les regarde passer, les admire, les ajuste, les savoure, note leur pertinence, note leur impact potentiel, la justesse des mots, de la formulation. Mais elle les laisse passer autant qu'elle laisse passer l'envie de les prononcer. Ses lèvres se pincent pour l'aider dans son entreprise. Elle se dit que s'il tournent assez dans sa tête, mais plus tard, elle savoura suffisamment l'impact potentiel pour ne pas regretter de ne pas les avoir prononcer. Elle les laisse passer en espérant tomber sur une réplique courte et efficace. Elle a essayé de se justifier, de s'expliquer, mais elle devrait savoir, depuis le temps, que ça ne sert à rien. En s'expliquant, elle a laissé l'opportunité à la lionne de discuter sa décision, de la discuter, de la remettre en question, d'en soumettre d'autres, et même, culot suprême, de prendre une décision à sa place. Elle doit être clair. Clair sur le fait que la décision lui revient, qu'elle ne lui laisse, en réalité, aucune opportunité de suggérer autre chose. Que la décision est déjà prise. Et, si Merlin le veut, faire taire toutes protestations éventuelles. Elle n'a vraiment aucune envie de s'étendre davantage.
Mais finalement, c'est Octobre qui lui offre la réponse. La réponse n'existe pas. Il n'y a rien qu'elle puisse dire qui ne soit pas vexant, cinglant ou blessant. Ou même pas désagréable. Elle ne sait pas faire ça. Elle n'a jamais su faire ça. Ou peut-être que si, mais elle ne s'en souvient plus. Elle a trop l'habitude de ne plus prendre la peine de prendre des gants quand elle parle aux autres.
Alors quand Octobre se déplace vers la lionne, Alys sait qu'elle tient sa chance. Elle regarde le hibou baisser sa tête jusqu'à la main de la rousse. Sanglants cheveux. Elle le regarde prendre confiance alors qu'elle recule d'un pas, comme si elle décidait enfin de bouger. Peut-être pour suivre l'une des suggestions de sa casse-pied de camarade. Elle continue de le regarder en silence alors qu'elle sort sa baguette magique. Elle la tient près du corps, son bras formant un angle droit au niveau de son coude. Elle attends la bonne seconde. Ca ne peut être dans trop longtemps, le hibou pourrait la voir, comprendre, réagir. Ou la lionne pourrait la voir, comprendre, réagir. Si peu de différences entre les humains et les animaux. Laisse tes considérations philosophiques de côté, bordel. Elle ne peut pas non plus laisser la peur de se faire prendre la faire se précipiter, cela pourrait attirer le regard de l'un ou de l'autre une fraction de seconde avant qu'elle n'agisse et... voir, comprendre, réagir.
Alys a toujours eu des facilités avec les sortilèges. Cette fois-là n'est pas différente des précédentes. Elle sait quel geste effectuer, quel incantation formuler, quel ton employer, quel débit avoir, quelle distance observer.
~ Episkey.
Le sort atteint Octobre en une fraction de seconde. Le hibou ébouriffe ses ailes dans un geste qu'il a répété une demi-douzaine de fois depuis qu'il s'est approché de la lionne, parce son aile le gêne et qu'il croit qu'en les secouant, cela va régler le problème. Cette fois, cependant, il agite les ailes sans la moindre gêne, se frotte à la main de la lionne avec bonheur avant de picorer joyeusement.
Et Alys range sa baguette.
Son regard se tourne vers la lionne. Qui reçoit l'affection d'Octobre. Qui nourrit Octobre. Qui a distrait Octobre. Contre sa volonté. Qui a discuté sa décision. Qui l'a distrait avec ses cheveux. Qui a menacé de la dénoncer. Qui s'est moqué de sa justification. Et qui la distrait toujours avec cette sanglante tignasse.
Mais Alys sait mieux. Alys garde ses mains dans ses poches. Et Alys offre ses premiers mots digne d'une conversation conventionnelle :
~ Merci pour ton aide.
Le ton pourrait être ironique. Il y a tellement de raisons que ce ne soit qu'un simple sarcasme. Ce serait tellement tentant. Ce serait facile. Trop souvent sa voix prend une tournure ironique contre son gré alors qu'elle est parfaitement sérieuse. Donne l'impression de se moquer alors que ce n'est pas le cas. Sans doute se moque-t-elle trop, sa voix emploie ce ton de manière presque... par défaut. Mais pas cette fois. Cette fois-ci, son regard et sa voix sont sincères. Même si ses yeux ne s'attardent pas, ne voulant pas que les mèches attirent son attention, préférant regarder Octobre. Sa voix est presque vide. Cela ne ressemble pas à de la reconnaissance. Et ce serait difficile pour Alys d'être reconnaissante de l'attitude plus qu'agaçante de la gamine. Mais la dite gamine l'a aidé. Involontairement ou non, contre son gré ou non, instrumentalisée, peut-être, mais c'était son offre de base. Alors Alys la remercie. Pour son aide, pour sa présence, pour son absence de fuite.
Pardon pour l'attente, j'avais pas prévu que mon ordi rende l'âme... Je sais pas trop si tu prévois de conclure ou que Michaela se déchaine mais au cas où, si tu as vu qu'on a un lien avec Marlon, ça peut, potentiellement, servir à une poursuite de la conversation (pas de grande amitié donc peu de chance que ça mène très loin mais...), ou servir pour un prochain rp