(#) Sujet: élémentaire, ma chère Watson (MICHAELA ✿ ROSALIE) Dim 9 Mai - 12:35
( élémentaire, ma chère Watson | MICHAELA ✿ ROSALIE )
Qui des deux ? Qui de Rosalie ou de Michaela était la responsable des événements franchement rocambolesques dans lesquels elles se fourraient ensemble depuis quelques temps ? Était-ce Rosalie qui avait une mauvaise influence sur Michaela ? Michaela qui avait une mauvaise influence sur Rosalie ? Quoique le terme soit peut-être un peu fort — plus qu’une influence néfaste, c’était surtout une histoire d’esprit téméraire qui se réveillait au contact de l’autre… mais aussi d’une foule d’idées pas franchement brillantes — la question subsistait. Peut-être bien que les deux Gryffondor, une fois réunies, étaient la vérification expérimentale d’une théorie qui agitait tous les milieux scientifiques depuis la nuit des temps : celle supposant qu’un chat sur lequel on aurait accroché une tartine beurrée de confiture avant de le pousser du haut du quatrième étage — autant de cruauté avait de quoi révolter — tournerait sur lui-même à l’infini, du fait de ces deux règles universelles établissant qu’un chat retombe toujours sur ses pattes et qu’une tartine tombe toujours du côté où elle est beurrée. Ainsi, le chat-tartine était pris dans un cycle éternel de rotations qui filaient le tourni. Et donc, comme ce chat, Rosa et Mika, lorsqu’elles étaient toutes les deux, se retrouvaient prise dans un engrenage sans fin, un cycle infini d’idées lumineuses qui ne l’étaient que très partiellement et que l’engouement de l’autre parvenait à rendre, à chaque fois, plus incroyablement stupide encore. C’était à la fois simple et compliqué en même temps.
Rosalie s’était déjà éclipsée de son dortoir en pleine nuit quand Hilary l’avait entraînée avec elle dans une histoire grandeur nature à travers les couloirs de Poudlard. En théorie, donc, elle savait comme s’y prendre. En pratique… elles ne furent pas d’une discrétion exemplaire. Disons que s’il prenait l’envie à Hilary ou Eliana d’aller cafter que leurs colocataires faisaient des trucs louches, elles auraient de quoi étayer leurs dires. La blonde échangea un regard avec ses camarades, posa son doigt sur ses lèvres comme pour leur intimer le secret et fut convaincue qu’elles ne les trahiraient pas. Ça n’était pas comme ça, entre elles quatre, il y avait une forme de soutien qui prédominait sur tout le reste entre les murs de leur dortoir. Son sac sur l’épaule, elle referma la porte dans son dos et suivit Michaela qui se dirigeait déjà vers la Salle Commune. Personne. Ça leur faciliterait la tâche qui consistait à en sortir sans se faire repérer. Faisant glisser son sac sur son épaule pour le déposer sur le dossier d’un fauteuil, la blonde montra ses possessions à la rouquine. Au nombre de deux, elles constituaient ce qu’elle jugeait essentiel pour une telle expédition : une lampe qui fonctionnait sans magie, à l’aide d’un petit bouton qu’il fallait tourner dans un sens ou dans l’autre pour créer une flamme et que Rosa avait discrètement — pas vraiment — emprunté dans un couloir du septième étage où elle avait repéré un placard avec divers objets d’entretien — elle était plutôt tombé dessus par hasard mais préférait affirmer haut et fort que son don de voyance l’avait conduit jusque là ; et un sac rempli de bonbons. Avec ça, elles ne risquaient rien de rien.
Tout avait commencé des semaines plus tôt, au cours de leur première réunion d’apprenties révolutionnaires. Pleines de belles idées et convaincues que tout irait bien, elles s’étaient entraînées à quelques sortilèges et avaient échangé bien des confidences. La discussion s’était appesantie sur les garçons, des prénoms avaient été donnés, des joues s’étaient rehaussées de rouge et des soupçons avaient été formulés : Killian, leur préfet à elles et à tous les Gryffondor, était probablement un psychopathe en puissance qui jouait de ses charmes pour tuer des élèves ! Et en plus, l’infirmière l’aimait beaucoup. Prises par la révolution — qui n’avait pas exactement tournée comme elles l’escomptaient — les deux adolescentes avaient un peu délaissé cette histoire de cadavres planqués dans le château. Le mois de mars avait été rythmé par les punitions et par l’ambiance morose, alors autant dire qu’elles n’avaient pas remis ça sur le tapis. Mais, maintenant que les beaux jours revenaient, que les baguettes avaient été autorisées en journée, que la météo se faisait plus clémente et que les humeurs se révélaient plus joyeuses, Rosalie et Michaela avaient l’esprit complètement libre pour penser à ce genre de choses. Et ce matin, après le cours de Sortilèges et tandis que tous les quatrième années prenaient la direction des étages inférieurs pour se rendre dans la Grande Salle afin de profiter d’une pause déjeuner bien méritée, elles étaient passées au même moment non loin de l’infirmerie… d’où Killian sortait, suivi de miss Gray. En voyant ça, toutes les révélations de Michaela lui étaient revenues à l’esprit. Rosalie avait cherché le regard de sa copine et ses yeux brillaient de la même conviction que les siens : l’heure était venue d’enquêter. Les deux détectives hors pair qu’elles s’imaginaient être s’étaient longuement préparées — au moins quelques heures — et avaient convenu de partir investiguer le soir-même.
À l’image de la révolution qu’elles avaient menée, le plan était parfaitement bien ficelé… avec une bonne dose d’improvisation quand même. Rosalie ne se posait pas vraiment la question des sanctions : après tout, pour une insurrection qui avait fort mal tournée, elles n’avaient écopé que de quelques heures de retenue. Si elles se faisaient prendre dans les couloirs, ça ne serait pas vraiment grave, elles risquaient tout au plus une heure de colle ou deux. Avec cette forte notion de récidive en tête, la blonde était donc convaincue que tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. « Si jamais on se fait prendre, j’ai eu une idée. » Parce que, quand même, réfléchir à un alibi avant d’être face à un adulte ou un préfet, c’était presque du génie. « On dira que Manny se faisait chasser par Haggis et qu’ils se sont enfuis de la salle commune, on est trop inquiètes pour eux alors on s’est lancés à leur poursuite. Ça te va ? C’est crédible, non ? » Un chat, un rat, ça faisait à ses yeux une formidable raison de traîner dans les couloirs alors que le couvre-feu n’allait pas tarder à commencer — s’il n’était pas déjà entamé. Puisque tout était prévu, hormis de menus détails comme où aller ?, par où commencer ?, que chercher ? ou encore quoi faire si elles tombaient effectivement sur des squelettes ?, Rosalie planta son regard doré dans celui de sa comparse, juste avant de faire pivoter le portrait de la Grosse Dame et de quitter leur Salle Commune. « On commence par quoi ? L’infirmerie parce qu’il y traîne souvent ou la salle des préfets ? » Ensuite… eh bien, ensuite, ce serait la plus grande des improvisations, et il était important de rappeler que les deux adolescentes excellaient en la matière.
(#) Sujet: Re: élémentaire, ma chère Watson (MICHAELA ✿ ROSALIE) Sam 15 Mai - 15:28
Dernière édition par Michaela O'Delee le Mer 26 Mai - 14:35, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: élémentaire, ma chère Watson (MICHAELA ✿ ROSALIE) Sam 22 Mai - 22:01
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Laissant derrière elles leurs copines de dortoir pas endormies et désormais détentrices d’un grand secret qu’il ne fallait surtout pas révéler, Rosalie et Michaela filèrent à pas de loup — en tout cas, c’était comme ça que la blonde se représentait leur binôme — jusque dans la Salle Commune vide de toute présence. Le feu se mourait dans la cheminée mais cela ne les empêcha pas de présenter tour à tour les objets qu’elles avaient jugés utiles pour leur épopée du soir : une lampe qui n’avait besoin ni de magie, ni d’électricité pour fonctionner et un paquet de bonbons pour Rosalie ; des gants épais et une toute petite pelle noire qui servait plus à déterrer des Mandragores que des corps, mais ça ferait l’affaire. La blonde afficha un grand sourire, convaincue par les trouvailles de sa copine et piocha une dragée surprise avant d’en proposer un à Mika et de refermer la lanière de son sac. Hmmmm, chocolat ! Maintenant, elles étaient fin prêtes pour l’aventure ! D’un pas assuré et volontaire, elles s’avancèrent jusqu’au portrait de la Grosse Dame qui permettait les entrées et sorties des Gryffondor, le tout dans une ambiance qui était à deux doigts de donner des frissons à la jeune fille. Elle n’était pas du tout friande des histoires d’horreur, et là, la salle déserte, les rayons de la lune, l’absence de bruit, ça ressemblait vachement plus à une scène qui précédait un meurtre terrible qu’à un joli conte de fées. Haut les coeurs, cependant ! Elles étaient là pour résoudre un crime — voire même plusieurs — et démasquer un psychopathe en puissance. Il n’y avait pas le temps pour les doutes et les frissons de peur. Néanmoins, pour palier à cette inquiétude qui avait décidé d’élire domicile au creux de sa nuque, lui donnant l’impression qu’on l’épiait sans relâche, Rosa se mit à parler, chuchotant une idée qu’elle avait eue et qui pourrait les sauver si jamais elles se faisaient prendre. Bon, le but n’était pas de se faire prendre, mais prudence était mère de danger, ou quelque chose du genre. Face à l’approbation de sa copine, son sourire se fit plus large encore. Puisqu’elle était d’accord, tout était réglé, ne restait plus qu’à se lancer à la poursuite d’un tueur en série qui n’existait que dans leur imagination fertile.
Dans le couloir, elles n’étaient que deux ombres qui se déplaçaient — presque — en silence. Rosalie demande à la rouquine par où elle désirait commencer et, sur choix de cette dernière — il fallait bien que l’une des deux tranche, et ça n’était certainement pas la blonde qui en serait capable — elles se dirigèrent vers la salle des préfets. Le raisonnement était bon, c’était sur leur chemin et ça ne demandait même pas un détour, alors autant procéder avec logique. Entourant ses doigts autour de son sac, la jeune fille emboîte le pas à sa camarade de maison. Son cœur battait un rythme un peu plus vif et enthousiaste à l’idée de débusquer un grand méchant ce soir, en bonne compagnie qui plus est ! Bras dessus, bras dessous, elles filèrent à travers le couloir, puis se glissèrent au sommet des escaliers avant de les emprunter, le tout sans croiser personne. Rien. Tout était vide et silencieux. Au troisième étage, elles bifurquèrent et Rosa se rendit compte qu’elle ne savait même pas exactement où elle était, la salle des préfets. Autant l’Infirmerie c’était devenu un véritable point de repère, surtout depuis leur révolution, autant le quartier général des grands avec un insigne, aucune idée. L’étage, ça d’accord, mais le portrait en question… Heureusement que Mika semblait se repérer. La rouquine s’arrêta pile devant une porte et appuya sur la poignée avec un entrain rapidement assassiné car celle-ci resta bloquée. « Mince » souffla Rosa en retour, dépitée à l’idée de se heurter déjà à un premier obstacle. Michaela essaya bien quelques mots au hasard, sans que rien ne se produise. La blonde décida de l’assister, murmurant à toute allure ce qui lui passait par la tête et s’inspirant des mots de passe qu’ils avaient, à Gryffondor, mais en vain.
« Peut-être qu’un portrait saurait nous dire » proposa-t-elle en étudiant les grands cadres qui ornaient les murs de part et d’autre de la porte. Si elles tombaient sur un portrait sympa, et contre un sourire suppliant, peut-être qu’elles obtiendraient le mot de passe nécessaire pour pénétrer dans la salle des préfets ? Rien de moins sûr, mais il en fallait plus pour décourager la jeune fille qui se dirigea vers un tableau dépeignant deux femmes assises dans des fauteuils. L’une d’elle dormait, mais l’autre jetait un regard assoupi quoique parfaitement intéressé en direction des deux adolescentes. « Bonsoir madame, » chuchota Rosa en s’approchant. « nous sommes actuellement en pleine enquête de la plus haute importance et nous voulions savoir si vous connaissiez le mot de passe de cette pièce, à tout hasard. Promis, juré, on ne veut rien faire de mal, mais on pourrait trouver des indices essentiels ! On se disait que quelqu’un d’aussi, euh, noble que vous, pourrait savoir quelque chose ? » Rosalie voyait souvent sa maman flatter des gens et obtenir quelque chose en échange, alors elle avait rapidement assimilé le truc. Et puis, face à une dame habillée comme une comtesse, elle n’avait pas besoin de feindre la politesse. « Ah, vous me rappelez moi dans ma jeunesse, même si vos cheveux sont plus filasses que ma somptueuse crinière. » La blonde la regarda sans trop comprendre le sens du terme filasse. « Vous avez bien deviné ! Je sais tout ce qu’il se passe dans ce couloir et je connais donc le mot de passe. » Elle leur fit un clin d'œil appuyé avant d’agiter son éventail. « Mais ! Si je vous le donne, » Rosa retint sa respiration, croisant fort fort fort les doigts. « vous viendrez me dire ce que vous avez trouvé ? » Et elle refit un clin d'œil aux deux Gryffondor. « Oui bien sûr madame ! Promis ! »« Botruc réfléchi. » Avec un dernier sourire et un dernier merci, Rosalie et Michaela revinrent devant la porte qui consentit à s’ouvrir maintenant qu’elles avaient la bonne clef. « Quel mot de passe tout nul. » Ça manquait de prestance, tout ça, et c’était un peu trop raisonnable à son goût. Mais enfin, peu importait ! Elles étaient dans la salle des préfets ! « On a réussi ! » manqua de s’écrier Rosalie, avant de se rattraper et de faire taire son élan joyeux sous ses doigts plaqués sur ses lèvres. Heureusement, elles étaient seules — d’ailleurs, heureusement qu’aucun préfet n’était venu terminer sa ronde dans la pièce — et elles avaient tout le loisir d’en étudier le moindre recoin. Curieuse et intéressée, Rosa laissa d’ailleurs son regard doré se perdre dans les ombres des lieux qui leur étaient interdits en temps normal. Comme c’était excitant !
(#) Sujet: Re: élémentaire, ma chère Watson (MICHAELA ✿ ROSALIE) Mer 26 Mai - 16:37
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(#) Sujet: Re: élémentaire, ma chère Watson (MICHAELA ✿ ROSALIE) Ven 4 Juin - 18:47
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L’exclamation dépitée de Rosalie accompagna leur terrible découverte : elles se heurtaient à leur tout premier obstacle et il prenait la forme d’une porte verrouillée. Sans le bon mot de passe, impossible d’y pénétrer. Pendant les quelques secondes où la blonde rumina ces sombres pensées qui ne durèrent pas, Michaela, elle, essaya toute une suite de termes divers et variés, espérant de toutes ses forces que, sur un coup de chance, le précieux sésame se glisse entre ses lèvres. Rien ne se passa, malheureusement. Comme un mécanisme bien rôdé par les multiples bêtises qu’elles avaient déjà pratiquées toutes les deux, Rosa prit la suite quand Mika abandonna ses tentatives. Sans plus de succès. Et soudain, un éclair de génie lumineux perça les nuages sombres de l’échec — du moins, c’était à peu près comme ça que le voyait la jeune fille — et elle pivota sur elle-même, s’imaginant qu’un portrait pourrait peut-être les aider à trouver ce qu’elles cherchaient. Après tout, c’était toujours comme ça dans les contes : les héros se heurtaient à un obstacle qu’ils ne parvenaient pas à surmonter jusqu’à ce qu’ils trouvent une tierce personne sur qui compter pour débloquer la situation. Elles étaient deux héroïnes alors c’était exactement ce qu’il fallait faire. Accompagnée de la rouquine, Rosalie se dirigea vers un portrait qui abritait deux femmes après avoir croisé le regard de celle qui ne dormait pas encore. Comment est-ce qu’ils faisaient, dans les livres ? Ils usaient de tous les stratagèmes possibles ! C’est de manière un peu plus naïve et presque sincère, en réalité, que la blonde se lança dans une demande aussi directe que franche, avant d’ajouter quelques compliments qui, elle l’espérait de tout cœur, parviendraient à rallier la dame du tableau à leur cause. C’était même pas un mensonge : habillée comme une reine, la femme avait vraiment l’air très noble. L’insulte lui passa au-dessus, incertaine quant à ce que filasse voulait réellement dire, et la jeune adolescente ne se fit pas prier pour promettre à leur nouvelle complice qu’elle serait immédiatement au courant de ce qu’elles découvraient dans cette salle pour l’instant hors de leur portée. C’était une juste récompense pour une aide précieuse.
Botruc réfléchi, hein ? C’était pas très folichon, mais néanmoins, c’était la clef pour ouvrir cette porte, alors elle n’allait pas la laisser tomber. Rosa prononça les deux précieux mots, un cliquetis se fit entendre puis le battant s’entrouvrit, dévoilant un tout nouveau monde interdit aux deux copines. Michaela en dansait presque de joie et Rosalie ne perdit pas de temps à l’imiter, ravie des aventures dans lesquelles elles étaient lancées toutes les deux. C’était tellement excitant ! Elles étaient parvenues à pénétrer dans la salle des préfets qui était réservée… aux préfets, du coup, et ça c’était quelque chose ! Flattée par la remarque de Mika, la Gryffondor sentit son plaisir augmenter d’un nouveau cran, son sourire se fit plus large en conséquence et son enthousiasme, plus vif. « Bah, je l’avais vu, alors j’avais aucun doute » répondit-elle l’air de rien, comme si elle commentait le temps qu’il faisait, sans même chercher à se souvenir si, oui ou non, sa copine était au courant de son merveilleux de voyance. Peut-être, elle ne s’en cachait pas vraiment, ou peut-être pas, puisqu’elle réservait ses mensonges à des occasions qui le nécessitaient. Sans plus attendre, Mika distribua les tâches et Rosalie s’y plia sans broncher — de toute façon, la rouquine était déjà partie vers la fenêtre — parfaitement d’accord pour que quelqu’un d’autre décide de ce qu’il fallait faire à sa place. Si on lui avait demandé, elle serait restée les bras ballants à hésiter sur toutes les possibilités qui s’offraient à elle et elles n’auraient jamais pu avancer. Tirant la lampe de son sac, son nez plissé par la concentration, elle tourna le bouton qui se trouvait à la base de l’objet. Une seconde s’écoula avant qu’une lueur ne se forme, éclairant vivement les alentours, formant autant d’ombres qu’elle en repoussait.
Se détournant de la silhouette de sa camarade de maison qui se découpait sous les rayons de la lune, Rosalie s’employa à brandir sa lampe bien haut, étudiant ce qui s’offrait à elle. Un grand panneau fixé au mur portait le nom des divers préfets accolés à des heures et des jours : c’était le planning de leurs rondes. Rien de très intéressant, donc. Quoiqu’un coup d'œil un peu plus avisé aurait pu permettre à la jeune fille de se rendre compte que celui qui était en partie en charge de la surveillance du château ce soir était justement le meurtrier dont elles suivaient les traces. Un grand buffet s’ouvrit avec un grincement qui la figea quelques secondes avant qu’elle n’y rentre la tête. Sa lampe éclaira des objets aussi improbables que différents : elle était face à ce que les préfets confisquaient régulièrement aux autres élèves. Elle était entrain de secouer une baguette dont la moitié supérieure était transformée en un poulet en plastique quand la voix de sa copine la fit se retourner. « Trop forte ! C’est quoi ? » s’enquit-elle en délaissant les portes ouvertes de l’armoire pour se rapprocher de la rouquine entrain d’étudier un petit objet à la lueur de la lune.
L'œil allumé d’une flamme vibrante d’excitation, Michaela lui annonça qu’il allait falloir monter jusqu’à la salle de bain des préfets. Rosalie se pencha pour voir un peu mieux l’indice sur lequel sa camarade venait de tomber… sans faire le rapprochement avec leur nouvelle destination. Du coin de l'œil, elle chercha un élément de réponse, sans en trouver le moindre. Comme si c’était l’astre lunaire qui allait pouvoir lui fournir une réponse. « D’accord, c’est parti ! » s’exclama malgré tout la blonde, refusant de montrer qu’elle n’avait pas suivi le même raisonnement apparemment logique de sa copine. « Moi j’ai rien trouvé, juste une armoire pleine d’objets confisqués mais ils sont dépassés depuis longtemps. » Et, pour appuyer ses dires, elle montra le jouet en caoutchouc qui semblait dater d’une autre époque tellement il était en mauvais état. En sortant de la salle des préfets, le portrait de la comtesse les interpella et les interrogea quant à leurs trouvailles. Les yeux dorés de Rosalie rencontrèrent ceux, plus clairs, de Mika, la laissant décider de ce qu’elle voulait raconter, ou non. Puisque, de toute façon, elle, elle en aurait été incapable.
(#) Sujet: Re: élémentaire, ma chère Watson (MICHAELA ✿ ROSALIE) Dim 13 Juin - 11:59
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(#) Sujet: Re: élémentaire, ma chère Watson (MICHAELA ✿ ROSALIE) Lun 28 Juin - 21:47
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Avec un enthousiasme qu’elles n’avaient pas besoin de feindre — quand bien même des esprits un peu plus éclairés que les leurs se seraient interrogés quant au bien fondé de leur expédition et aux découvertes réelles qu’elles seraient en mesure de faire — Rosalie et Michaela prirent chacune d’assaut une partie de la pièce. Le coin le plus sombre pour la première, le coin éclairé par les rayons de la lune pour la seconde. La blonde était bien trop excitée par toute cette aventure pour se questionner sur ce que pouvaient bien cacher les ombres — des monstres ? des bestioles dégoûtantes ? un cadavre ? — et plongea la tête dans l’armoire à la recherche de… elle n’en savait rien, mais à la recherche de quelque chose, ça, c’était certain. Un tableau recensant les rondes des préfets lui aurait appris que Killian était de veille, ce soir, mais elle décida que ça n’avait pas grand intérêt et préféra concentrer toute son attention sur les objets qui débordaient de cartons défoncés. Quelque chose qui ressemblait à moitié à une baguette et à moitié à un poulet en caoutchouc l’accapara quelques secondes, jusqu’à ce que la voix de sa copine ne la tire de ses fouilles archéologiques. Elle venait de trouver quelque chose ! Un peu dépitée de ne pas en avoir fait de même mais bien trop curieuse pour se laisser aller à de telles ruminations, Rosa rejoignit la rouquine en quelques enjambées et posa un regard dévoré par la curiosité sur ce qu’elle tenait entre ses doigts fins. La Gryffondor reconnut les traits caractéristiques d’une carte de chocogrenouille et plissa les yeux pour essayer de discerner les mots inscrits au recto. Un indice ! C’était un indice ! Qui menait donc à une piste ! Si Mika semblait savoir laquelle, Rosa peinait à suivre le même raisonnement et se contenta finalement de hocher la tête pour ne pas montrer qu’elle n’avait absolument rien capté de ce que sa comparse avait deviné. Après tout, elle, elle n’avait rien trouvé du tout si ce n’était ce vieux jouet en caoutchouc — au moins eut-il le mérite de la faire rire — qu’elle abandonna sans ménagement dans un coin de la pièce au moment où elles la quittèrent. Mika était alors entrain de remettre un coussin droit, poussant la blonde à récupérer son méfait pour le reposer dans le carton des objets confisqués. Personne ne ferait attention si le poulet n’était pas exactement à sa place, aussi ne s’en préoccupa-t-elle pas beaucoup plus et se dépêcha de trottiner à la suite de sa copine pour rejoindre avec elle le couloir silencieux.
À peine avaient-elles fait un pas dehors que le portrait de la duchesse enfarinée les interpellait afin de savoir ce qu’elles avaient trouvé à l’intérieur de cette salle interdite. Les yeux dorés de la blonde croisèrent ceux, plus clairs, de la rouquine, lui laissant tout le loisir de prendre la décision qui s’imposait. Elle aurait été bien incapable d’aller plus loin que l’explication terre à terre de leur trouvaille puisqu’elle peinait toujours à comprendre comment Michaela en était venue à choisir la salle de bain des préfets comme nouvelle étape. Néanmoins, elle n’en laissa rien paraître, hochant la tête avec une vigueur parfaitement maîtrisée à chacun des mots de sa camarade, tout en s’échinant à ranger correctement sa lampe dans son sac. Ses yeux s’écarquillèrent tout de même — et un gloussement de surprise pouvant passer pour tout et n’importe quoi lui échappa — quand Mika en vint à expliquer une histoire de bain de sang qui lui semblait sortir de nulle part. « Ce qui collerait avec nos doutes » confirma Rosalie, histoire de montrer qu'elle aussi était dans le coup. En même temps, son cerveau essayait de traiter l’information : une carte de chocogrenouille, des bains de sang, la jeunesse éternelle… Killian était vraiment plein de surprises ! Et pas que des bonnes. Sa copine poursuivit ses petites explications et dévoila la suite de leur aventure. Le mot de passe, bien vu ! C’était dingue comme l’esprit de Rosa papillonnait facilement d’un sujet à l’autre. Autant, parfois, elle avait quelques éclairs de génie bienvenus — comme celui qui l’avait poussé à interroger le tableau pour obtenir le mot de passe de la salle de garde des préfets — autant, souvent, elle était complètement à l’ouest. Au point qu’elle aurait simplement tourné les talons sans penser à la suite si Mika n’avait pas interrogé une nouvelle fois la comtesse au sujet de ses connaissances des secrets de Poudlard.
Une pointe de déception l’enveloppa quand la dame secoua la tête négativement. Elle n’en avait pas la moindre idée. Les secondes s’étirèrent à l’infini avant qu’elle ne relève la tête et ne désigne, l'œil brillant de malice, l’emplacement d’un charmant duc — selon elle — qui serait à même de les aider. Puis elle les congédia. Glissant son bras autour de celui de sa comparse, Rosa l’entraîna en direction du couloir qui bifurquait vers des marches qui grignotaient les étages jusqu’à parvenir au quatrième. Le ton pompeux et affecté de Michaela lui arracha un gloussement qui résonna entre les murs gris du couloir. « Vas-y, trois plumes en sucre que c’est un prince charmant » pouffa-t-elle en retour tandis que leurs ombres s’étendaient entre les torches tremblotantes. Le trajet jusqu’aux étages inférieurs fut des plus tranquilles, à croire que tous les adultes et les surveillants étaient partis se coucher. Ça convenait parfaitement aux deux adolescentes qui purent se glisser sans se faire attraper dans le long couloir faiblement éclairé qui abritait la salle de bain des préfets. « C’est l’heure de vérité ! » Son souffle accompagna son regard curieux qui dévisageait les portraits à la recherche du fameux duc. « Monsieur le Duc ? Moooonsieuuuur leeee Duuuuc ? » Elle chuchotait, assez fort pour que les tableaux l’entendent s’ils étaient réveillés, pas assez pour que cela les tire de leur sommeil. Encore fallait-il que le principal intéressé ne soit pas entrain de ronfler gaiement dans son tableau… ou pire ! parti en vadrouille.
« Oui ? » La voix charmante venait de la gauche. En s’approchant, les deux jeunes filles purent constater qu’un jeune homme d’une grande beauté, peint sur les devants d’un château digne des contes de fée, les observait avec bienveillance. Rosalie resta complètement bouche bée. Il fallait dire qu’il était canon ! Pourquoi est-ce qu’il n’y avait pas des élèves aussi beaux que lui dans l’école ? Reprenant ses esprits, la bouche sèche, elle s’avança d’un pas pour se présenter. « Bonjour monsieur le Duc, moi c’est Rosalie et ma copine c’est Michaela, on enquête sur un criminel dans le château et pour ça on doit aller fouiller la salle de bain des préfets. Lady Susan nous a dit que vous sauriez nous aider. » Elle croisait fort les doigts pour que leur bienfaitrice ne se soit pas trompée ! À la mention de la duchesse, le jeune prince eut un large sourire et ses pommettes rosirent. Il avait le béguin pour la vieille dame là-haut ? Le monde était trop injuste. « Lady Susan se trompe rarement » répondit-il d’un ton doux. « Si elle vous recommande à moi, vous devez être des personnes de confiance. Le mot de passe est Vampire Marin. Bonne chance. » Son ton s’était fait rêveur, comme s’il était déjà entrain de penser à sa dulcinée. « Merci » souffla Rosalie, plantée devant le portrait de l’homme, jusqu’à ce que Mika ne la tire en direction de leur objectif. « Tu me dois trois plumes en sucre » fit-elle à l’attention de sa copine en retrouvant le sourire et en perdant un peu des étoiles qui habillaient son regard posé sur le Duc. « C’est quand même un drôle de couple. » Qu’importe qu’ils le soient vraiment ou pas. « Vampire Marin ! » prononça à voix intelligible la jeune fille une fois qu’elles furent arrivées face à la porte de la salle de bain. Et le déclic se fit entendre, arrachant une exclamation excitée à la blonde qui tapota dans ses mains de plaisir. « Quand même… Le mot de passe, c’est trop une coïncidence énorme que ce soit en rapport avec ton indice. » Des bains de sang, la jeunesse éternelle, maintenant un vampire… Un frisson désagréable lui parcourut le dos. Qu’allaient-elles trouver en ces lieux ?
(#) Sujet: Re: élémentaire, ma chère Watson (MICHAELA ✿ ROSALIE) Mer 7 Juil - 16:36
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(#) Sujet: Re: élémentaire, ma chère Watson (MICHAELA ✿ ROSALIE) Sam 10 Juil - 15:17
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Les tableaux que les élèves de Poudlard côtoyaient au quotidien sans forcément leur accorder l’attention qu’ils méritaient étaient d’une aide précieuse ce soir. Rosalie et Michaela franchissaient tous les obstacles dressés sur leur quête de la vérité grâce à eux. D’abord une Comtesse — ou une Duchesse ou une Princesse, bref, une femme au visage enfariné et aux cheveux blancs coiffés si haut qu’ils menaçaient de déborder du cadre — et, maintenant, elles se lançaient à la recherche d’un Duc. Sans eux, impossible de pénétrer les lieux les plus secrets de l’école que seuls certains élèves en possession d’un insigne pouvaient arpenter. Bras dessus, bras dessous, les deux copines poursuivaient leur aventure sans se soucier des risques encourus — elles ne faisaient rien de mal hormis marcher dans les couloirs alors que le couvre-feu était déjà bien entamé ; mieux, leur mission était d’intérêt public : on les remercierait chaleureusement si elles trouvaient un meurtrier, le dénonçait et qu’il se faisait arrêter. En même temps, Rosa n’avait pas trop envie que Killian se retrouve en prison… Mais si tel était son destin, la justice prévalait toujours ! En route pour la suite de leur épopée — toujours sans aucune considération par rapport au caractère parfaitement illégal qu’elle revêtait — la blonde gloussa bêtement en entendant l’imitation de Mika. Vieux et moche ? Elle préférerait jeune et beau. C’était bien l’occasion de faire un pari, non ? En jeu, un gain d’une inestimable valeur : trois plumes en sucre. Sa copine accepta sans hésiter et leur main encore libre scellèrent le pari.
Il y avait beaucoup de tableaux dans le château et Rosalie avait déjà discuté avec beaucoup d’entre eux — ils avaient toujours des histoires de dingue à lui raconter et c’était une source d’inspiration constante pour ses rêveries romantiques — et même une fois avec un fantôme ! Des vieux, des moins vieux, des moches, des moins moches, des gentils, des méchants… Jamais au grand jamais elle n’était tombée sur un aussi beau portrait. Sa voix mélodieuse avait tout d’abord répondu à l’interrogation de la blonde qui visait à attirer l’attention des portraits puis ses traits s’étaient faits visibles et là… Rosalie en oublia presque de respirer. Les yeux ronds et déjà énamourés, elle s’approcha encore plus près de lui, emmenant avec elle sa copine qui était autant bouche-bée qu’elle ne l’était de son côté. Le contempler pendant des heures semblait être un programme enviable mais la Gryffondor se souvint de la raison pour laquelle elles étaient ici et se fit violence pour quitter son état de transe ébahie. Elle se présenta, présenta Mika, hésita à lui demander s’il était marié avant de poursuivre pour expliquer leur enquête de la plus haute importance. Puis elle mentionna Lady Susan et le beau Duc se mit à sourire aussi bêtement qu’elles. Rosa en fut presque jalouse. Comment est-ce qu’un garçon aussi beau pouvait en pince autant pour une vieille Comtesse sans âge ? Est-ce que tous les garçons étaient comme lui ? Mais c’était pas comme ça, dans les histoires d’amour pourtant.
Le dépit fut de courte durée : aussitôt qu’il annonça connaître le mot de passe et qu’il le leur donna, la jeune fille retrouva tout son enthousiasme. Déjà le Duc semblait s’enfoncer dans ses rêveries amoureuses, laissant les deux copines seules au milieu du couloir sombre. Il avait comme oublié qu’elles étaient là, mais Rosa, elle, n’avait pas du tout oublié qu’il était vraiment trop charmant et se perdit quelques secondes de plus dans sa contemplation. Encore une seconde, juste une… On la tira par le bras et la blonde retrouva le regard clair de sa camarade de maison. Chassant les pensées que lui inspiraient le beau portrait, Rosa retrouva tout son aplomb et souligna que Mika lui devait maintenant trois plumes en sucre. Avant de pouffer comme une adolescente bien niaise à son commentaire. Ça valait grave le coup, ouais ! Surtout pour elle qui venait de gagner trois bonbons en plus d’avoir pu parler au plus beau garçon qu’elle ait jamais vu. N’empêche, il formait un couple bien étrange, le Duc et la Comtesse, pas du tout assorti. Sur ces belles paroles, elles laissèrent là les rougissements et les questionnements amoureux pour se concentrer sur l’objet de leur présence.
La porte devant elles s’ouvrit sans protester grâce au mot de passe qu’elles venaient de récupérer. Tout allait comme sur des roulettes ! Est-ce que ça n’était pas un peu trop facile, d’ailleurs ? Selon Michaela, tout ça prouvait qu’elles étaient sur la bonne piste et Rosa voulait bien la croire. Tant de mystère autour de ce qu’il leur fallait résoudre… C’était beaucoup trop excitant. Le battant en bois s’effaça pour laisser pénétrer les deux copines dans ce lieu qu’elles ne connaissaient que des rumeurs. La bouche grande ouverte, Rosalie fit rapidement écho à l’exclamation stupéfaite de la rouquine. « C’est trooooooop beau. » Elle avait fait quelques pas dans la pièce d’une immensité incomparable. C’était plus une salle de bain, à ce niveau là, mais une piscine !! « C’est décidé, je veux trop devenir préfète un jour. » Rien à faire des corvées, des rondes, des surveillances et autres devoirs que leurs camarades plus âgés devaient remplir ; seule comptait cette baignoire en marbre qui inspirait les envies les plus enfantines de Rosalie. « Où ? Ah ouais, mais c’est trop géaaaant. »
Michaela s’élança en direction des robinets qui surplombaient une partie de la piscine. Pourquoi est-ce qu’il y en avait autant : mystère. Encore un. Et comme elles étaient dans une soirée d’enquête, tous les mystères devaient être résolus, n’est-ce pas ? « Moi je pense que c’est lié à nos recherches, il faudrait pas qu’on passe à côté d’une piste, non ? » Son air malicieux rencontra celui de sa copine et un même sourire complice barra leur visage. « Il faut tous les essayer » approuva Rosalie. C’était leur devoir, leur mission, la raison de leur présence ici ce soir. Et puis, même si ça n’était pas exactement le cas, elles pouvaient profiter un peu de leur toute nouvelle découverte, non ? La rouquine tourna un premier robinet sous les yeux curieux de Rosalie. Elle s’attendait à ce que de l’eau en coule mais, au lieu de ça, une épaisse vapeur en sortit, emplissant la pièce à toute vitesse. Non seulement il faisait chaud mais en plus on n’y voyait plus rien. « T’es où, j’te vois plus ? » s’exclama la blonde qui tâtonna et enroula ses doigts autour des robinets, seul repère dans toute cette brume. Elle essaya tant bien que mal de trouver le robinet de Mika pour le refermer mais, au lieu de ça, elle en ouvra un nouveau. Si elle ne vit pas ce qu’il projetait, elle entendit rapidement le glouglou caractéristique de l’eau assorti à une musique cristalline qui emplit la pièce aussi rapidement que la brume l’avait fait. « T’as vu des fenêtres pour qu’on fasse sortir le brouillard ? » demanda-t-elle à l’aveuglette, sans plus avoir aucun repère, ni savoir dans quelle direction se trouvait Mika, la piscine ou même la porte d’entrée. « J’vais essayer d’aller ouvrir la porte ! » D’un pas déterminé — enfin, elle se l’imaginait ainsi, mais la réalité était toute autre : bras tendus devant elle, elle avançait à tout petits pas, le nez plissé par la concentration que lui demandait toute cette brume : il ne s’agissait pas de tomber ou de rentrer dans sa copine — elle avança… sans avoir aucune idée de la direction qu’elle prenait.
(#) Sujet: Re: élémentaire, ma chère Watson (MICHAELA ✿ ROSALIE) Jeu 29 Juil - 22:02
( élémentaire, ma chère Watson | MICHAELA ✿ ROSALIE )
Sous leurs yeux ébahis se dessinait une immense salle de bain aux allures de piscine impériale. S’il fallait être préfet pour avoir le droit de venir s’y baigner en toute légalité, Rosalie voulait le devenir sur le champ, et qu’importe les rondes, les devoirs, les obligations en tout genre. C’était un palace, un véritable palace, comme le soulignait si justement Michaela et il y avait même un plongeoir dont la blonde constata l’existence avec une exclamation ravie. Il fallait tout de suite renommer cet endroit en piscine des préfets car ça n’avait définitivement rien d’une salle de bain comme ils en avaient tous dans le château, composée de douches sommaires et d’éviers surmontés de grands miroirs. En tout cas, à Gryffondor, ils n’avaient pas le droit au marbre, aux serviettes aussi douces que les nuages du paradis, encore moins à une baignoire dans laquelle toute leur maison aurait pu tenir sans vraiment être à l’étroit. Comme des guêpes attirées par le sucre — même si Rosalie et Michaela étaient bien loin de ressembler à ces insectes du démon — les deux jeunes filles s’aventurèrent du côté des robinets qui jaillissaient du sol en une cascade de métal doré. Il y en avait… une infinité. La blonde n’avait pas le temps de tous les compter, mais une chose était sûre : ils étaient nombreux. Pourquoi autant de robinet ? C’était un mystère qu’elles se devaient de résoudre. La rouquine lui retourna son sourire — un sourire de connivence composé en grande partie d’une espièglerie satisfaite de trouver son reflet au coin des lèvres de l’autre — et tourna le premier de son choix.
Pas besoin de vivre dans un palais pour savoir que les baignoires se remplissaient d’eau et que c’était via un robinet que celle-ci s’écoulait. Pourtant, quand Mika fit pivoter le petit papillon forgé dans ce matériau doré, c’est une vapeur qui en sortit. Un brouillard épais et chaud qui se répandit à toute allure dans la pièce, tant et si bien qu’elles n’y virent bientôt plus rien. Le noir complet. Sauf qu’il était tout blanc. L’adolescente essaya de refermer la valve, à l’aveuglette, ce qui fut un échec cuisant. Au lieu de refermer le robinet ouvert par sa colocataire, elle en poussa un autre. Qu’est-ce qu’il était en train de projeter dans la pièce ? Elle n’en avait aucune idée. En revanche, elle entendait nettement la musique qui s’élevait désormais. Elle n’y voyait toujours rien, mais au moins n’était-elle pas devenue sourde. Alors, elle appela Michaela, le visage tourné à l’opposé de l’endroit où celle-ci se trouvait réellement, lui demandant où est-ce qu’elle se situait. Réponse : là. Ça ne l’aidait pas franchement. Au moins, sa voix lui donna une indication, même si elle était très vague, et son visage chercha à travers les filaments de brume, essayant de discerner quelques mèches rousses au milieu de tout ce blanc. Comment faire partir le brouillard ? Prise d’une subite illumination, Rosalie proposa d’aller ouvrir une fenêtre, ou la porte, ou bien les deux. Tout autour d’elles, la musique ne cessait pas et le brouillard continuait de grignoter l’espace.
Pendant que Michaela partait à la recherche d’une fenêtre, Rosalie s’élança en direction de la porte. Au léger détail près qu’elle n’avait pas du tout pris la bonne direction. Les bras tendus, le visage plissé par la concentration autant que par l’appréhension, elle avançait carrément à l’opposé. Il lui sembla qu’elle marchait ainsi depuis une éternité — ce qui aurait dû lui mettre la puce à l’oreille car elle n’était pas si loin que ça de l’entrée — la voix de sa copine s’éleva pour lui annoncer qu’elle avait trouvé la porte. « Trop forte ! » Eh… non, fausse alerte. Mais dans toute cette pagaille embrumée, Rosalie avait entendu la provenance de la voix de Michaela, et elle réajusta sa direction. À défaut de trouver le battant en bois qui les séparait du couloir, elle pouvait au moins mettre la main sur sa camarade. Sauf qu’à force de tourner, encore et encore, dans la pièce, les deux Gryffondor s’étaient éloignées à des endroits opposés et qu’il y avait maintenant une piscine de marbre blanc entre elles deux. Un bassin qui se remplissait d’une eau musicale vers lequel Rosa fonça sans guère réfléchir plus que ça, persuadée qu’il se situait loin derrière elle.
Le Plouf ! sonore ne laissa aucun doute sur la chute qui venait de survenir. Un instant décontenancée, Rosalie remonta bien vite à la surface, recrachant de l’eau qui ne cessait d’alterner entre les différentes notes présentes au solfège. « Mika, je suis là, dans la piscine ! » Et son appel se transforma en un rire amusé. Oubliés, les cadavres et les histoires de meurtres, oublié, Killian l’Assassin Psychopathe, il n’y avait plus que cette eau à la bonne température dans laquelle elle était malencontreusement tombée. Quel dommage. Bon, le fait était qu’elles n’y voyaient toujours rien et que, plutôt que de réfléchir à un nouveau moyen d’atteindre les robinets — bien plus aisé maintenant qu’elle était dans le bassin et qu’il lui suffisait de suivre le bord du bout des doigts jusqu’à trouver l’orgue doré — Rosalie se contenta d’envoyer des gerbes d’eau à droite et à gauche en essayant d’atteindre sa camarade qui se trouvait quelque part par-là. « Tu devrais venir » pouffa-t-elle de plus belle, barbotant à l’aveuglette tandis que l’eau continuait de glouglouter et le niveau de monter. Est-ce qu’il y avait un système qui faisait que ça ne pouvait jamais déborder ? La poisse, si c’était pas le cas. Parce que, maintenant qu’elle était trempée de la tête aux pieds, la blonde avait bien envie que sa copine la rejoigne et soit mouillée autant qu’elle, ses yeux dorés fouillant le brouillard dans l’espoir d’apercevoir la tignasse rousse de Mika pour l’appeler à elle. « Si ça se trouve, les indices sont ici » assena-t-elle avec un sérieux qui laissait à désirer tant la joie enfantine prenait toute la place dans sa voix. Comment rester crédible alors qu’elle ne pensait plus vraiment à leur enquête, là maintenant tout de suite ? Oh, elle comptait bien la résoudre, mais ça n’était qu’un léger contretemps dont il fallait profiter. Ce n’était pas tous les jours qu’on avait la chance de pénétrer dans la salle de bain piscine des préfets, n’est-ce pas ?